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  • 06/10/2023
Les Vraies Voix avec Madi Seydi, Michaël Sadoun, Loïc Guérin, Yvan Cujious, animateur du Loft Music sur Sud radio.

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2023-10-06##

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Transcription
00:00 Jean Merde, le Front National, chanté à Mel Bent, Vita et Camilla Jardlana il y a quelques années,
00:05 de Jean Ferrat à Cali en passant par Florent Pagny ou Pierre Perret.
00:08 Ils sont nombreux à avoir pris position sur des questions politiques ou sociétales.
00:12 On pourrait ajouter bien sûr Ken Locke, côté cinéma.
00:17 "Je ne chante pas pour passer le temps", scandait Jean Ferrat.
00:20 Michel Sardou ne dit pas autre chose sur BFM, il dit "Sardou, mes idées sur le spectacle, écoutez".
00:28 "C'est ça qui m'inquiète d'ailleurs le plus, c'est pas de remonter sur scène,
00:31 c'est de savoir si mes idées vont faire de l'effet aux spectateurs".
00:34 "Voilà, savoir si mes idées vont faire effet aux téléspectateurs et avec nous pour en parler,
00:39 Yvan Cujus, animateur de 'Du Love', vous le connaissez bien sur ceux de radio,
00:42 que vous retrouvez tous les dimanches de 20h à 21h.
00:46 Bonsoir Yvan Cujus.
00:49 Est-ce que par exemple Loïc Perrin, ces chanteurs engagés aujourd'hui,
00:55 alors peut-être que c'est un petit peu moins le cas aujourd'hui qu'hier,
00:59 mais on continue à penser qu'il y a un petit peu d'engagement parfois sur la politique, sur le côté sociétal ?
01:06 J'ai bien aimé la distinction, c'est le chanteur engagé, c'est-à-dire à titre personnel,
01:10 qui vient soutenir un candidat ou qui est engagé à travers ses textes et ses chansons.
01:14 C'est vrai que c'est deux espèces un peu différentes,
01:17 mais je crois qu'on peut dire globalement qu'il n'y a rien de nouveau, ça a toujours existé.
01:20 On avait Boris Vian, je m'étais amusé à regarder ça tout à l'heure avec Le Déserteur,
01:23 on en a chancé de faire.
01:25 C'était autrement plus engagé d'une certaine manière,
01:28 parce qu'il prenait même un risque personnel en écrivant ce genre de chansons.
01:32 On a toujours eu des artistes engagés, ça a même servi souvent de motivation.
01:35 Ça les a sublimés ou fait détester, peu importe,
01:37 mais c'est une chose que j'ai tendance à plutôt respecter.
01:41 Il y a simplement deux nuances,
01:43 c'est que quand on s'engage, ça signifie que ce n'est pas dans un seul sens,
01:47 c'est-à-dire en clair que l'on s'expose.
01:49 À partir du moment où on a décidé de ne pas être qu'un artiste,
01:51 mais être aussi dans le monde politique, il faut attendre la critique aussi en sens inverse.
01:55 Par contre, on ne peut pas se cacher derrière son statut d'artiste
01:57 si on a décidé de mêler les deux genres.
01:59 C'est à mon sens une question de cohérence.
02:01 Et puis, après, il faut accepter les conséquences.
02:04 - Justement, est-ce que Madi s'est dit, est-ce que c'est bien vu ?
02:07 Parce que c'est ça aussi, on reproche souvent aux artistes
02:10 de donner leur point de vue.
02:12 - Le fait de s'engager, c'est noble.
02:13 S'engager, je pense que c'est noble.
02:15 Mais ce qu'on peut reprocher aux artistes français depuis quelques années,
02:19 en France, c'est que souvent ils ne sont pas tant engagés dans leur texte,
02:22 ils sont plutôt engagés du point de vue politique.
02:24 Et c'est souvent de manière soit intéressée ou pas toujours très claire.
02:31 - Il n'y a pas trop de convictions, on va revenir à l'écriture.
02:33 - Et quand il y en a foudre qui leur retombe dessus,
02:35 et là il y a tout de suite soit une victimisation,
02:37 et là on le voit avec beaucoup d'artistes jeunes, notamment les rappeurs,
02:41 souvent ils prennent la parole sur des sujets compliqués,
02:43 sur des sujets politiques, et quand on leur tape dessus,
02:46 et bien c'est tout de suite, on est des victimes, c'est scandaleux,
02:48 c'est parce que je suis diversité,
02:50 c'est parce que je pense notamment à Mézine dernièrement.
02:53 S'exposer c'est aussi accepter les risques.
02:56 - Oui. - Miquel Sadoun.
02:57 - Pour moi, l'artiste a évidemment le droit de s'exprimer en tant que citoyen,
03:02 et pourquoi pas même en tant qu'artiste.
03:04 Alors évidemment c'est un peu antinomique,
03:06 puisque l'art c'est censé rassembler des gens,
03:09 peu importe leurs idées, leurs origines, etc.
03:11 alors que la politique par nature c'est un petit peu la division et la lutte.
03:15 Mais je pense qu'ils ont le droit de s'engager à trois conditions pour moi.
03:18 D'abord, c'est la tolérance.
03:20 Parce que quand par exemple Indochine dit
03:22 "on va pas faire de concert dans une ville qui vote pour le Front National",
03:24 pour moi c'est de l'intolérance pure et dure,
03:26 et il y a une partie de leur public qui doit se sentir rejetée,
03:28 ça c'est injuste.
03:29 La deuxième chose c'est de s'y connaître un minimum quand même
03:31 sur le sujet sur lequel on est en train de s'exprimer,
03:33 parce que parfois, franchement, on a entendu des artistes avoir des propos
03:36 un peu limite niveau intellectuel sur certains sujets,
03:38 comme la réforme des retraites, qui demande un minimum de technicité quand même.
03:42 Donc moi je préfère le coup...
03:43 - C'est déjà suffisamment compliqué quand on vient s'aguerrer à l'exercice.
03:45 - Je trouve que le coup de gueule de Balavoine vaut un peu plus
03:48 que les diatribes d'Isia Higelin sur Emmanuel Macron sur scène, enfin bref.
03:51 Et la troisième chose, évidemment, c'est la cohérence entre le discours et les actions.
03:55 Michel Sardou, il me semble que c'est quelqu'un de plutôt conservateur dans sa vie à lui,
03:58 donc qu'il tienne une parole conservatrice ne me choque pas.
04:01 Par contre, Marion Cotillard, quand elle parle d'écologie,
04:03 alors que c'est un symbole ultime du capitalisme mondialisé,
04:06 ça, ça me dérange énormément.
04:08 - Joyeux Noël, Yves-Enculé, ça vous ?
04:10 - Non, mais en fait, ce qui est dérangeant finalement dans ce qu'on entend
04:13 de la bouche de Michel Sardou, c'est quand il dit "j'espère que mes idées vont séduire les spectateurs",
04:17 mais on ne lui demande pas de faire passer ses idées.
04:19 La scène, ce n'est pas une tribune politique,
04:21 on s'en fout des idées de Michel Sardou pour parler clair.
04:23 Ce qui est intéressant, c'est...
04:24 - Et pourtant, c'est pour ça qu'on l'aimait, il y a quand même des années.
04:26 - Mais non, je ne suis pas sûr que c'était pour ses engagements.
04:28 - On aimait parce qu'il disait des choses.
04:29 - Il y a un côté...
04:30 Alors, chez Sardou, il y a quand même un côté très cabotin, très provocateur dont il joue.
04:34 Il y a une posture, certainement, chez Sardou qui a fait que voilà,
04:38 on l'aime aussi, les gens en tout cas l'aiment pour ça.
04:40 Mais le fait qu'il passe ses idées, moi je trouve que c'est complètement décalé.
04:45 Moi ce qui me plaît, c'est un artiste qui va créer une chanson
04:48 et qui va parler d'un fait de société, qui va parler de quelque chose,
04:51 et le fait que cette personne écrive à travers le prisme de sa personnalité,
04:55 de ses idées politiques, de sa vision sociale,
04:58 forcément ça devient une chanson engagée par définition.
05:01 Un artiste impliqué ne peut pas être désengagé.
05:04 Donc s'il est impliqué dans son art, dans sa vision sociale,
05:07 il est par là même engagé.
05:09 Et c'est ça qu'on demande à un artiste pour moi.
05:11 - Je vais prendre deux artistes, dont un dont vous étiez l'ami, Jean Ferrat.
05:15 C'est un à droite, Sardou, un à gauche, Jean Ferrat.
05:18 Ferrat, il a pu chanter des chansons très à gauche,
05:21 mais des chansons magnifiques d'amour ou d'érotisme,
05:23 comme je ne sais pas, "L'amour est cerise" par exemple.
05:25 Et Sardou a pu faire de très belles chansons d'amour,
05:28 comme "Dix ans plus tôt", ou "Très engagé", ou "La maladie d'amour",
05:31 ou "Je suis pour" par exemple.
05:32 Est-ce que le chanteur 100% engagé, ça existe encore ?
05:36 Est-ce que ça a déjà existé ?
05:38 - Non, alors, est-ce que ça a déjà existé ?
05:41 Je pense que oui, Ferrat n'était peut-être pas à 100%,
05:43 mais je pense que quand il dit "je ne chante pas pour passer le temps",
05:46 c'est qu'il chante pour amener du sens, et souvent un sens politique.
05:49 La politique, c'est le vivre ensemble,
05:50 ce n'est pas forcément défendre une idée, une idéologie.
05:54 C'est-à-dire faire en sorte que la chanson peut-être amène
05:56 une facilité de vivre, d'acceptation, d'échange, de lien social, etc.
06:01 N'oublions pas que la chanson, depuis très longtemps,
06:03 vous le disiez tout à l'heure,
06:04 elle est liée à des combats, à des luttes, tout le temps.
06:06 La Commune, en 1871, c'est le temps des cerises.
06:09 Donc la chanson, elle a de toute façon toujours ce rôle à jouer dans la société.
06:14 Ferrat l'a assumé beaucoup plus que les autres, certainement.
06:18 Mais Cabrel, sur la chanson "La Corrida",
06:20 est un chanteur engagé sur la chanson.
06:22 Pourtant, lui-même ne met pas en avant ses idées.
06:25 Mais on peut considérer que "La Corrida", c'est une chanson engagée.
06:28 - Allez, 0826-300-300, Adonis qui est avec nous.
06:31 Adonis, quel regard vous portez, justement,
06:33 vous sur ces chanteurs, artistes engagés ?
06:36 - Mais vous le faites en chantant !
06:38 - Oui, bien sûr ! Vous voulez qu'ils pleuvent ce soir ?
06:42 Moi, je suis pour ce que ces gens-là s'expriment.
06:48 Par le biais, effectivement, de leur chanson, pourquoi pas.
06:51 Mais même sur un plateau de télévision ou à la radio.
06:55 Parce que, quelque part, ils disent tout haut ce que pensent beaucoup tout bas.
07:02 - Vous avez un exemple, Adonis ?
07:05 Quelqu'un que vous trouvez plutôt assez courageux pour donner ses opinions ?
07:11 - Alors, cette semaine,
07:13 je ne sais pas s'ils se sont donnés rendez-vous sur la même semaine,
07:17 ça m'étonnerait, mais Patrick Sébastien.
07:19 Patrick Sébastien, cette semaine, je suis tombé dessus.
07:23 Parce que je suis quelqu'un qui zappe beaucoup.
07:25 Je suis tombé, au moment où il parlait, je ne sais plus sur quelle télévision...
07:31 - C'était sur CNews, de mémoire.
07:33 - Oui, effectivement, tout à fait, c'est ça.
07:37 Moi, ça me va très bien.
07:39 Parce que, quelque part, c'est une parole...
07:42 Nous, citoyens lambda, on n'a pas trop l'occasion de pouvoir dire...
07:49 - De s'exprimer. En tout cas sur le sud-ordio, absolument.
07:51 - À part dans nos repas de famille et en famille.
07:54 Mais bon, ça ne va pas plus loin.
07:56 - Et puis, au fond de ces gens-là, ils ont un impact médiatique
07:59 qui n'est quand même pas négligeable et qui porte.
08:04 - Restez avec nous, Adonis.
08:06 Est-ce que ça nous bouscule, finalement, Ivan Kujus, ses chansons,
08:09 que ce soit de Kali à même celui qui se lame.
08:16 Je suis fatiguée.
08:18 - Avec "Encore malade".
08:20 - Il y a des mots dedans qui résonnent forcément chez nous,
08:23 qui nous font réfléchir, qui ne sont pas hyper engagés,
08:26 mais il y a quand même des choses.
08:28 - Je fais écho à votre très bon choix de la chanson "Utile" de Julien Clerc.
08:33 Ça sert à quoi ? Ça sert à émouvoir, à faire bouger des choses, évidemment.
08:38 Donc, l'acte de chanter, ce n'est pas un acte anodin.
08:42 L'acte de cette expression poétique populaire qu'on appelle la chanson,
08:45 c'est quelque chose qui est important dans notre tradition.
08:48 C'est un cri. "Je ne suis qu'un cri", tiens, Ferra a chanté également.
08:52 C'est un acte fort.
08:54 C'est une tradition chez nous aussi.
08:56 Cette expression par la chanson, c'est quelque chose qui a véhiculé beaucoup de choses,
08:59 de l'émotion, de l'engagement.
09:00 Et je crois que moins une chanson fait bouger les choses.
09:02 Je crois que ce n'est pas pour rien que dans les manifs,
09:04 on entend des chansons qui relient les gens.
09:06 L'hymne ! - L'hymne national, j'allais dire.
09:08 - Exactement, dans les matchs, il y a quelque chose qui fédère.
09:11 Donc, cette chanson, elle est utile.
09:13 Cet acte de la chanson, il est très utile et il fait évidemment bouger les choses.
09:16 Après, je voulais juste te dire un truc, c'est que
09:18 aujourd'hui, on est dans une époque où cette chanson a beaucoup évolué.
09:21 On est dans une chanson urbaine, qui est souvent dans le premier degré,
09:24 dans quelque chose de très direct.
09:26 Alors que dans les années 50, dans les années 60,
09:28 il y avait un acte poétique qui donnait un peu de recul
09:31 et qui avait le souci de l'esthétique.
09:33 Aujourd'hui, on est moins dans le souci de l'esthétique.
09:35 On est dans un souci d'impact, comme ça, direct.
09:39 C'est quand même aussi, il faut tenir compte de l'époque
09:42 et de toute l'évolution de la chanson.
09:44 - Merci beaucoup, Yvon Quijus.
09:46 Vous vous retrouvez sur le Loft, le dimanche, de 20h à 21h.
09:51 - C'est Hubert Félix Thiéphane.
09:53 Je crois que ça a avancé à cause du rugby, c'est à 15h.
09:55 - Oui, parce que ça dépend des matchs de rugby.
09:58 - On va vous retrouver sur scène aussi, parce que c'est important de le dire.
10:02 Nougarros, si vous l'aimez, allez voir Yvon Quijus.
10:06 - Ce sera vendredi à Jazz 131, à côté de Toulouse.
10:09 Demain, on est à Argenteuil.
10:10 Et mardi, à Agno.
10:12 On dit Agno chez vous, moi je dis Agno.
10:14 - Au nord de l'Alsace.
10:15 - Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
10:18 Merci beaucoup Loïc Guérin d'avoir été avec nous.
10:20 Merci Sadi Maddisaïdi.
10:23 Merci beaucoup Mickael Sadoun d'avoir été avec nous.

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