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  • il y a 2 ans
Retrouvez 'Raconte moi une chanson' avec Guy Carlier tous les jours à 7h50 cet été !

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##RACONTE_MOI_UNE_CHANSON-2023-07-20##

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Transcription
00:00 - Sud Radio à 7h51, bon réveil à tous, c'est l'heure de "Raconte-moi une chanson"
00:06 et aujourd'hui Guy Carier nous raconte plutôt l'histoire d'une drôle de rencontre, Lauriane.
00:09 - Et oui, Benjamin, une drôle de rencontre dans une loge du Palais des Congrès avec
00:13 Enfant Sonore, la chanson "Cyracuse" d'Henri Salvador.
00:16 * Extrait de "Cyracuse" *
00:35 - Le jour de ma première chronique à la radio, Henri Salvador était l'invité de l'émission
00:40 de Laurent Ruquier dans laquelle j'allais passer cet essai.
00:42 Je m'asseyais à la table du studio en tremblant, je commençais ma chronique un peu comme on
00:47 saute à l'élastique mais de la même façon qu'on est rassuré lorsqu'on sent que l'élastique
00:51 vous retient et vous fait remonter, dès ma première vanne, le rire mythique d'Henri
00:56 Salvador me rattrapa et me fit remonter à la surface.
01:00 Et ce rire fut suivi de beaucoup d'autres qui enveloppaient ma chronique comme un merveilleux
01:05 emballage cadeau.
01:06 Nous étions au début des années 2000 et à cette époque, après des décennies de
01:10 traversée du désert, Henri Salvador connaissait à 85 ans un incroyable succès avec l'album
01:17 "Chambre avec vue" dont il se vendit plus d'un million d'exemplaires.
01:20 Il fut récompensé par une victoire de la musique, ses spectacles affichés complets
01:25 et il s'apprêtait à chanter plusieurs semaines au Palais des Congrès à Paris accompagné
01:30 par un grand orchestre.
01:31 A la fin de l'émission de radio, Henri Salvador me prit à part et me demanda d'écrire
01:36 les textes de scène pour ces fameux concerts du Palais des Congrès et de la tournée qui
01:40 allait suivre.
01:41 A cette occasion, pendant quelques mois, nous nous sommes beaucoup fréquentés.
01:46 Il me donnait rendez-vous pour travailler dans les salons de l'hôtel Meurice rue
01:50 de Rivoli où il avait ses habitudes et puis on dînait au restaurant de l'hôtel dont
01:54 le chef était Alain Ducasse.
01:55 Au cours d'un de ces dîners, je lui confiais mon émotion de partager sa table alors qu'il
02:00 était dans mes souvenirs depuis mon enfance comme il était dans la mémoire de tous les
02:04 enfants du Baby Boom avec des chansons qui ressemblaient à des dessins animés.
02:08 Zorro est arrivé, Minnie, petite souris, le travail c'est la santé et tant d'autres.
02:12 Et curieusement, mes confidences l'ont rendu triste, un peu maussade et il a fini par m'avouer
02:17 sa frustration de n'être reconnu que comme un rigolo alors qu'il rêvait de laisser
02:22 le souvenir d'un musicien raffiné, d'un crooner élégant façon Dean Martin, Sinatra
02:28 mais pas comme le clown qui chantait Juanita Banana déguisé en femme avec des nattes
02:33 qui remontaient au gré de la mélodie.
02:34 Alors pour le réconforter, je lui racontais que mon premier souvenir de chanson datait
02:40 de ma petite enfance lorsque ma mère après m'avoir couché s'asseyait sur le lit de
02:45 ma chambre et me chantait Syracuse.
02:47 J'étais subjugué par la phrase « et les grands oiseaux qui s'amusent à glisser
02:52 l'aile sous le vent » et je m'endormais en essayant d'imaginer ces grands oiseaux
02:56 qui s'amusaient à glisser l'aile sous le vent.
02:59 Le jour de la première d'Henri Salvador au Palais des Congrès, je passais l'heure
03:03 qui précédait ce concert dans sa loge.
03:05 C'est beau une loge avant un concert, le miroir de maquillage avec son carré d'ampoule,
03:10 les télégrammes coincés sur les côtés, les fleurs partout, puis cette table basse
03:14 sur laquelle on trouvait une bouteille de pomme-roll, des coupe-pelles remplies de mélanges
03:18 apéritifs, amandes, noix de cajou, cacahuètes.
03:22 Henri me dit « je vais prendre une douche » par politesse, je détournais la tête
03:26 vers la table basse où le mélange salé commençait à m'appeler en disant « Guy,
03:31 regarde comme on a l'air bon ».
03:32 Pendant qu'Henri procédait à ses ablutions, je me jettais sur l'assortiment apéritif,
03:37 je sélectionnais comme tout le monde en priorité les noix de cajou et je dédaignais les cacahuètes.
03:42 Puis Henri apparu en slip au moment où l'on frappait à la porte.
03:46 C'était Alain Delon.
03:47 L'épouse d'Henri Salvador, Catherine, me dit alors cette phrase incroyable « Guy,
03:51 vous connaissez Alain Delon ? » Que peut-on répondre à une phrase pareille ? « Ben
03:54 oui, je connais Alain Delon depuis toujours.
03:56 Quand elle posa la même question à Delon, que je n'ai jamais rencontré, il a répondu
04:00 « Ben oui, on s'est déjà vu, mais il y a longtemps ». C'était sa phrase passe-partout
04:04 pour ne pas vexer l'interlocuteur.
04:06 S'il a rencontré le gars mais qu'il l'a oublié, le type est content.
04:09 S'il ne le connaît pas, le gars est flatté.
04:11 Alain Delon et Salvador tombèrent dans les bras l'un de l'autre et il se passa quelque
04:15 chose d'incroyable.
04:16 Delon lui demanda « Henri, chante-moi ma chanson ». Et Salvador commença à chanter
04:21 « J'aimerais tant voir Syracuse, l'île de Pâques et Kérouan ». Et là Alain Delon
04:27 enchaîna « Et les grands oiseaux qui s'amusent à glisser l'aile sous le vent ». Puis Henri
04:32 alla s'habiller, Delon l'attendit avec moi.
04:35 Comme on n'avait rien à se dire, on a toussé, on s'est servi un verre de pommerol et en
04:40 se penchant juste devant moi, l'épaule de Delon m'a frôlé.
04:44 D'aucuns me trouveront midinette, mais cette épaule de Delon qui m'a frôlé me bouleversa.
04:49 Pour rompre le silence, je lui demandais « Vous avez l'air de beaucoup aimer la chanson
04:54 Syracuse ». Alain Delon m'a répondu
04:56 « Il n'y a pas d'autre chanson au monde ». Ce soir-là, en quittant le palais des
05:01 congrès en roulant sur l'avenue de la Grande Armée, je pensais à cette épaule qui m'avait
05:05 frôlé en se servant du pommerol et qui fredonnait Syracuse et j'étais le roi du monde.
05:11 J'aimerais t'en voir, Syracuse, l'île de Pâques et Kewo, et les grands oiseaux qui s'amènent
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