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  • il y a 9 heures
Avec Darius Rochebin, Journaliste et auteur de "À la vie - Entretiens avec Robert Badinter" aux éditions Gallimard
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##L_ACTU_EN_PLUS-2025-10-11##

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News
Transcription
00:00L'actualité en plus se déroule dans vos librairies ou dans votre bibliothèque.
00:03C'est un livre paru aux éditions Gallimard cette semaine d'Arius Rochemin.
00:07C'est lui qui le signe à la vie.
00:08Entretien avec Robert Badinter.
00:10Bonjour Darius Rochemin.
00:11Bonjour.
00:11Merci beaucoup d'être avec nous ce matin.
00:13Pourquoi on voulait vous recevoir ?
00:14Déjà parce que dans la période politique actuelle,
00:16panthéoniser un homme aussi important que Robert Badinter,
00:19ça a forcément une signification.
00:20C'était Thierre Avantière, c'était Avantière.
00:22Le président de la République y tenait.
00:24Et vous signez un livre où Robert Badinter se raconte,
00:27il se confesse, il se confie à vous sur énormément d'aspects de sa vie.
00:31Bien sûr l'occupation, son rapport à l'antisémitisme,
00:34sa vie qui fut extraordinaire.
00:35Mais on ne peut pas aborder, rentrer dans ce livre et vous interroger d'Arius Rochemin
00:39sans passer par l'actualité qui est quand même un peu sidérante.
00:42On a passé une semaine absolument épuisante entre les rendez-vous.
00:45Ici et là, vous êtes l'un des rares, en réalité,
00:48à avoir plusieurs fois fréquemment interrogé le président de la République.
00:52On sait que c'est lui qui est actuellement en train de jouer au bento d'une certaine manière.
00:56Vous, qui le connaissez bien ou qui avez un vrai talent pour croquer les personnages
00:59et qui en avez interrogé beaucoup,
01:01comment vous croquez actuellement le président de la République dans cette situation ?
01:05Croquer, je ne sais pas.
01:06Mais de façon générale, le pouvoir est un pari.
01:10Emmanuel Macron parie, une fois de plus.
01:12Il a parié, joué et gagné en 2017.
01:15Rappelez-vous, il y a une époque où on disait
01:17Fillon était déjà élu dans l'esprit de beaucoup de gens.
01:19Ensuite, il a été réélu en 2022.
01:23Ensuite, en 2024, il a perdu une partie de son pouvoir,
01:26mais gardé quand même une grande partie de son pouvoir,
01:28puisque, en réalité, beaucoup des postes de ministres, par exemple, décisifs,
01:33sont toujours des proches d'Emmanuel Macron,
01:35à l'heure où nous parlons, les ministres démissionnaires.
01:38Et on est déjà, on est bientôt en 2026,
01:40et au fond, les années passent.
01:42Et que ça plaise ou que ça déplaise,
01:43chacun est libre, évidemment, de son opinion.
01:45Donc, pour l'instant, ces paris successifs ont été gagnés,
01:48ou en grande partie gagnés.
01:50Vous êtes Suisse, Marius Rochebin.
01:51J'ai le souvenir de grandes discussions avec vous,
01:53où désormais vous êtes arrivé en France.
01:55C'est vous qui signez les records d'audience de LCI.
01:57Vous êtes présent tous les soirs,
01:58en tout cas du lundi au jeudi, entre 20h et minuit.
02:01Et vous êtes Suisse.
02:02Et depuis la Suisse, vous expliquiez régulièrement
02:05qu'en réalité, là-bas, la radicalité,
02:08parce que c'est ce qui gêne aujourd'hui,
02:09d'exclure les pôles extrêmes,
02:10en réalité, en Suisse, elle est diluée.
02:11Parce qu'on n'a pas peur de les mettre au pouvoir,
02:13précisément parce qu'une fois au pouvoir,
02:15on n'en fait plus, si vous voulez, un tel spectacle.
02:18En tout cas, le dialogue avec tout le monde
02:20fait partie, évidemment, de la démocratie bien comprise.
02:23Et dans le livre avec Robert Ballinter,
02:25dans les entretiens qu'on a eus,
02:26c'était très présent.
02:27Moi, j'ai été très frappé de voir que,
02:29contrairement à une certaine caricature de Robert Ballinter,
02:31que certains voyaient comme une forme
02:33de grand maître de la bien-pensance,
02:36pas du tout.
02:36Bien sûr, il est très ferme sur ses convictions,
02:40contre la peine de mort,
02:41des convictions à gauche.
02:42D'ailleurs, toute sa généalogie morale
02:44leur attache à la gauche,
02:46y compris la Troisième République.
02:47Mais très ouvert au dialogue,
02:49y compris avec les adversaires.
02:50Par exemple, il dit,
02:52les gens qui sont pour la peine de mort,
02:53je suis prêt à parler avec eux.
02:54Il ne voulait pas du tout les censurer
02:56ou les faire taire.
02:57Il les combattait, évidemment,
02:59mais il était prêt à discuter avec eux.
03:01Et dans le spectacle également
03:03qu'on voit politique,
03:04vous êtes un des derniers
03:05à avoir interrogé longuement
03:06le président Macron.
03:07La dernière fois, c'était, il me semble,
03:09dans l'avion retour,
03:09pour Paris Match et HCI,
03:11de Washington, direction Paris.
03:13Et il s'était confié aussi
03:14sur la vie politique intérieure.
03:15Ce qui est frappant ces derniers jours,
03:16c'est ses proches qui le lâchent.
03:18On voit Edouard Philippe,
03:19on voit Gabriel Attal.
03:20Et ça, il vous l'avait confié.
03:22Oui, donc c'était avant, évidemment,
03:24les événements que nous sommes en train de vivre.
03:26Mais je lui pose la question
03:27de ceux qui le trahissent.
03:28Alors en politique,
03:29chacun trahit tout le monde.
03:29On ne sait plus très bien
03:30dans la chaîne des trahisons.
03:31Quel est le mot de Talleyrand
03:33que vous avez actionné sur la trahison ?
03:35C'est une question de moment, c'est ça ?
03:36Oui, la trahison est une question de date.
03:38Oui, c'est ça.
03:39C'est vrai qu'il faut choisir son moment.
03:41Parce que si on trahit trop tôt,
03:42c'est aussi très dangereux.
03:43Et d'ailleurs, ceux qui ont trahi là,
03:44peut-être, ont pris un certain nombre de risques.
03:45Parce que 18 mois, c'est long.
03:47Donc, il faut savoir quand on poignarde.
03:49Et effectivement, il a cette expression,
03:51Emmanuel Macron, il dit,
03:52les trahisons,
03:53ça fait partie de la vie des bêtes
03:55ou la vie des animaux.
03:56Ce qui est une façon, évidemment,
03:58un peu condescendante
03:59de parler de ceux qui se détendent de lui.
04:02La politique, ce fut évidemment
04:03une partie très importante
04:04de la vie de Robert Badinter.
04:05À la vie, les entretiens avec Robert Badinter,
04:07c'est le livre que vous signez.
04:08Vous êtes entretenu longuement
04:10avec celui qui fut le garde des Sceaux
04:11qui a aboli la peine de mort,
04:13Darius Rochebin.
04:13C'est aux éditions Gallimard.
04:15Et notamment sur ses critiques permanentes
04:17sur l'époque qui laisse une trace
04:18qu'on ne devine pas toujours
04:19au moment venu.
04:20On oublie peut-être
04:21à quel point Robert Badinter
04:23était détesté.
04:24Et dans ces pages,
04:25dans les discussions que vous avez avec lui,
04:26que vous le rappelez,
04:27Jacques Chirac, éminemment méchant,
04:29un élégant ministre de la Justice,
04:30dit-il, lui, ne craint pas les agressions.
04:32Il ne vit pas dans les quartiers
04:33où l'insécurité sévit
04:34et sous les lambris dorés.
04:36Et on écoutait tout à l'heure
04:37Georges Pompidou,
04:38archive extraordinaire
04:38sur la dissolution de 1962,
04:40lui aussi,
04:41pas tendre avec Robert Badinter.
04:42Vous citez,
04:43il notait au sujet de Robert Badinter
04:44« Intelligent, mondain,
04:46lèvres méchantes,
04:47séduction naturelle,
04:49dans ce cas particulièrement appuyé ».
04:50Oui, Pompidou, c'est le plus méchant.
04:52Mais il y avait des choses affreuses.
04:53Bonnet, qui était à l'époque
04:54l'ancien ministre de l'Intérieur,
04:55qui disait
04:55« Badinter est la moisissure
04:57d'une certaine société parisienne ».
04:59Il y avait du Chirac aussi
05:00extrêmement dur en disant
05:01« Oui, comme vous le disiez,
05:02sous les lambris dorés,
05:03c'est facile d'être généreux
05:05avec les criminels »,
05:06etc.
05:07Comme quoi, la détestation,
05:09le mépris qu'on subit,
05:10on peut souvent le surmonter.
05:11Vous savez,
05:11il y a des exemples historiques.
05:12Mazarin, pendant la fronde,
05:14qui a été un des hommes
05:14les plus détestés de France
05:15et qui pourtant a gardé
05:17et reconquis son pouvoir.
05:19Ça donne aussi des espoirs
05:20à certains aujourd'hui.
05:20Ça, c'est sûr.
05:22Et puis, il y a évidemment,
05:23dans le livre,
05:25et vraiment,
05:25c'est un fil rouge
05:26dans la discussion
05:26que vous avez avec Robert d'Intinter,
05:27quand on voit aujourd'hui,
05:29d'une certaine manière,
05:30l'état de la France,
05:31à quel point elle est scrutée
05:32à l'international,
05:34quasiment moquée,
05:35quand on se rappelle
05:35il y a encore quelques années,
05:37comment on regardait l'Italie,
05:38l'Espagne,
05:38aujourd'hui vénérée.
05:40Chez Robert d'Intinter,
05:40ce qui n'est pas évident
05:41quand on ne le connaît pas
05:42et avant de se plonger
05:43dans votre bouquin,
05:44la fierté de la France,
05:45mais la France qui était grande,
05:47qui était puissante,
05:48presque la France de l'Empire ?
05:49C'est vrai.
05:49Il y a une nostalgie.
05:50Moi, ça m'a beaucoup frappé
05:51en parlant avec Robert d'Intinter
05:52pendant ces six mois.
05:54Il y a une très grande nostalgie
05:55de la grandeur française.
05:56Et on ne se rend pas compte
05:57à quel point
05:58ces migrants,
05:59il venait de l'Europe centrale,
06:02ces migrants juifs
06:03qui étaient venus
06:05se réfugier en France,
06:07évidemment,
06:08trouvaient refuge,
06:08mais avaient une fierté
06:10d'être français,
06:11aussi parce que la France
06:11était la grande puissance,
06:13y compris la puissance coloniale.
06:14Il a d'ailleurs enseigné
06:15à l'école coloniale,
06:16un de ses premiers petits jobs,
06:17puisqu'il a eu aussi
06:18une période assez difficile
06:19où, juste après la guerre,
06:20c'était enseignant
06:21à l'école coloniale.
06:22Et il n'avait pas
06:22la nostalgie, disons,
06:24des colonies.
06:25Il ne regrettait pas
06:25le bon temps des colonies,
06:26comme on disait.
06:27Mais, oui,
06:29il y avait une forme
06:30de constat du déclin
06:31de la France
06:32qui avait été
06:32une très grande puissance
06:33et qui, depuis mai 40,
06:35ne l'était plus.
06:36Et la fierté française
06:37qui se ressent
06:39à travers sa vision
06:40de la classe politique,
06:41il se faisait une idée noble
06:42de la classe politique.
06:43On a l'impression
06:44que ce sont des lignes
06:45écrites avant-hier,
06:46en réalité,
06:47Darius Rochemin.
06:48Il dit à un moment
06:48des hommes ou des femmes
06:49politiques de cette prank,
06:51de cette trempe,
06:52nous manque aujourd'hui.
06:53C'est l'esprit
06:53vraiment démocrate
06:54qui m'a toujours fasciné
06:55dans la politique.
06:56Qu'est-ce qu'il voulait dire ?
06:56Qu'est-ce qu'il fascinait
06:57dans, on va dire,
06:58son idéal de politique ?
07:00En réalité,
07:01et c'est la partie,
07:02il faut toujours voir,
07:03vous savez,
07:03vous vous rappelez
07:04que je suis suisse,
07:04un petit optimisme,
07:06et d'ailleurs,
07:06je suis aussi d'origine iranienne,
07:07et mon nom en iranien...
07:08Oui, mon nom veut dire optimiste,
07:13Rochemin en persan,
07:15et la version optimiste
07:16de ce qu'on vit,
07:17c'est que la République parlementaire
07:18peut aussi donner le meilleur,
07:19elle peut donner le pire
07:20ou le meilleur.
07:22Et j'avoue, par exemple,
07:23que c'est un lieu commun
07:24de dire,
07:25regardez,
07:25l'Assemblée nationale,
07:26quel spectacle,
07:27etc.
07:27C'est vrai.
07:28En même temps,
07:29il y a eu de très belles scènes politiques,
07:30il y a eu de belles empoignades,
07:31et parfois,
07:32quand c'est de bons niveaux,
07:33quand c'est bas de gamme
07:34et quand c'est de l'insulte,
07:34c'est pas très agréable à voir,
07:35mais quand c'est du vrai débat
07:37avec de vraies opinions
07:38qui s'opposent,
07:39c'est plutôt intéressant à suivre.
07:41Et Badinter avait une très grande nostalgie
07:43à l'heure des beaux débats
07:44avec Panache,
07:45des Clemenceau,
07:47des Briand,
07:47des Jaurès.
07:48D'ailleurs,
07:48il était un dictionnaire vivant
07:49des bons mots parlementaires,
07:51il les avait tous en tête,
07:52et un de ses sports favoris
07:53intellectuels avec Mitterrand
07:55était de se les rappeler l'un à l'autre.
07:57Et puis,
07:57vous vous rappelez,
07:58en effet,
07:58les échanges savoureux,
07:59c'était son idée noble
08:00de la politique.
08:01Il y avait aussi,
08:02et il y a dans ce livre
08:03chez Robert Badinter,
08:04une vision de la France,
08:05celle qu'il a peut-être
08:06beaucoup moins paimée,
08:08celle de la France de l'occupation.
08:09Il y a tout un chapitre
08:10qui est sidérant,
08:11où il dit,
08:12mais il ne faut pas non plus
08:13idéaliser ce qu'était
08:14la France de l'occupation,
08:16contrairement au mythe de De Gaulle
08:17selon lequel toute la France
08:19avait résisté.
08:20Il aimait leur maréchal.
08:21Quand il parle de cette France-là,
08:23c'est très frappant.
08:23Oui,
08:24il y a une blessure,
08:26et disons,
08:26je ne sais pas si le mot rancune
08:27est le bon,
08:28et en tout cas,
08:28il y a une difficulté d'oublier
08:30une partie très importante
08:32de la France
08:32qui avait collaboré.
08:33Et là encore,
08:34je recommande,
08:35je fais la promotion de mon livre,
08:36vous savez,
08:37en France,
08:37vous êtes là pour ça,
08:38vous le faites bien.
08:38Je sais que vous,
08:39à Sud Radio,
08:40vous avez des publics
08:40de toutes les opinions politiques,
08:42en particulier.
08:43Eh bien,
08:44même des gens
08:44qui peuvent paraître
08:45très à l'opposé
08:46de Robert Malinter,
08:47des gens plus à droite,
08:48seront frappés
08:49de voir à quel point
08:50ils rappellent des vérités
08:51qui sont un peu oubliées aujourd'hui,
08:52à savoir que,
08:53dans la collaboration,
08:54bien sûr,
08:55il y avait les Maurassiens,
08:56l'extrême droite,
08:56etc.,
08:57mais il y avait aussi
08:58beaucoup de gens de gauche,
08:59de gens venus de la gauche.
09:00Bousquet,
09:01qui était le prototype absolu
09:02du salaud,
09:03Bousquet venait plutôt
09:04de la bonne bourgeoisie
09:06radicale socialiste,
09:07c'était plutôt
09:07quelqu'un de gauche à l'origine.
09:09Et il dit bien
09:09à quel point
09:10il a été choqué
09:10de voir la popularité,
09:12l'extrême popularité
09:13de Pétain,
09:14en tout cas en 1940.
09:16Il est frappé
09:16d'une chose toute simple,
09:17c'est les portraits
09:18du maréchal.
09:18Ce que j'allais vous dire,
09:19l'extrait,
09:19je me permets d'en lire
09:20quelques lignes,
09:21il parle de l'année 1940,
09:22il pose cette question,
09:23mais où sont passés
09:24les millions de portraits
09:25rues du maréchal Pétain
09:26qui ornaient les rues
09:27justement du maréchal Pétain,
09:28pardon,
09:29qui ornaient les rues,
09:30les devantures des magasins,
09:31des écoles,
09:31des mairies,
09:32tous les bâtiments publics
09:33et les maisons privées,
09:34qui prouvaient que la France
09:35était en grande majorité
09:36pro-Pétain.
09:37Oui, bien sûr,
09:38Pétain était immensément populaire
09:40et évidemment,
09:41la quasi-totalité
09:42des préfets,
09:43des diplomates,
09:44des magistrats
09:45ont prêté serment,
09:46beaucoup sont restés
09:47très fidèles
09:47au maréchal Pétain
09:48très tard,
09:49jusqu'à la fin de la guerre
09:50et beaucoup évidemment
09:51n'ont eu aucun effet
09:52sur leur carrière.
09:53Il y a un moment terrible
09:54après la libération
09:56où il veut récupérer
09:57simplement l'appartement
09:58qui est occupé
09:59par des collabos
09:59et il dit
10:00le président du tribunal
10:01qui sans doute lui-même
10:03a prêté serment
10:03au maréchal Pétain
10:04leur dit
10:05oui, bon,
10:06écoutez,
10:06il y a un bail
10:06tout à fait légal,
10:08c'est la mairie de Paris
10:09qui l'a fait,
10:09ils ont beaucoup de peine
10:10à récupérer leur appartement.
10:12Avec, je crois,
10:13ce mot qui le marquera à vie
10:14en disant
10:14mais en tout cas
10:14le sort de votre père
10:15ne nous intéresse pas
10:16de ce ban interne.
10:17Exactement,
10:18le sort de votre père
10:19ne nous intéresse pas
10:19le tribunal.
10:21C'est l'homme aussi,
10:22bien sûr,
10:22qu'on découvre
10:22à travers ce livre,
10:23on le découvre pudique
10:24et peut-être quelque chose
10:25qu'on connaissait moins
10:26parce qu'on rappelle
10:27on va dire
10:28des faits marquants
10:28de sa vie,
10:29sa lutte contre l'antisémitisme,
10:30contre la peine de mort,
10:31l'avocat prodigieux
10:32qu'il était.
10:33C'est l'homme aussi
10:33que vous décrivez
10:34dans ce livre,
10:35à la vie,
10:35les entretiens avec
10:36Robert Bain Inter
10:37chez Gallimard,
10:37Darius Rochebin,
10:38on y découvre
10:39un homme pétillant,
10:41l'œil rileur,
10:42malin,
10:42une passion pour la vie privée,
10:44il formait
10:45un couple épatant
10:46avec Elisabeth Bain Inter,
10:47on sent à quel point
10:49c'est tout ce qu'on n'a pas
10:50d'ailleurs aujourd'hui
10:50en politique,
10:51mais la vie privée,
10:52l'homme était aussi stupéfiant.
10:54Oui, oui,
10:54il y a une culture extraordinaire
10:55et ceux qui me feront
10:56le plaisir de me lire
10:57le verront,
10:58évidemment,
10:59c'est une érudition
11:00tout à fait hors normes
11:02et un jeu intellectuel
11:03qu'il aimait cultiver
11:04et qui lui donnait
11:06un fond tout à fait extraordinaire
11:07avec un surcroît
11:09de rire et d'humour.
11:10Il y a beaucoup de scènes
11:11qui racontent
11:12qui sont assez vertigineuses.
11:13En 41,
11:13je crois que c'est en avril 41,
11:14il y a cette exposition
11:15d'une épouvantable bêtise
11:17qui s'appelle
11:18Le Juif et la France
11:18qui était au Palais Berlitz
11:20et c'est un peu risqué
11:21parce qu'il a 13 ans,
11:22je crois,
11:23il y va avec son frère
11:24parce qu'il dit,
11:25il veut voir la bêtise en face
11:27et il visite
11:28cette exposition
11:30très antisémite
11:31où il y a des caricatures
11:32sur les Juifs
11:33et leur nez,
11:33les Juifs sont sales
11:34et ces bêtises-là
11:35et il rit tout le long
11:36et tout ça
11:37au risque évidemment
11:38quand même déjà
11:38de se faire rafler
11:39dans Paris 1941.
11:41Un mot qu'on ne pense pas
11:42attribuer à Robert Bain Inter
11:43mais dont il se vante
11:44et vous le taquinez beaucoup
11:46dans vos entretiens
11:46c'est le mot aventurier.
11:47Oui, d'abord j'ai été un peu étonné
11:49j'ai dit
11:50quel mot vous diriez ?
11:51Ça c'est étonnant.
11:52Oui, parce qu'aventurier
11:53ça sonne un peu voyou
11:54il ne l'était absolument pas
11:55évidemment
11:56il est très attaché
11:57à ses principes
11:57mais il y a un amour de la vie
11:59qui est très intense
12:01il est par exemple
12:02grand lecteur de Casanova
12:03pas pour les scènes pornographiques
12:04dont il se vante
12:05de l'avoir fait découvrir
12:06à Mitterrand.
12:06Absolument
12:07et il dit
12:08il rapporte ce mot de Casanova
12:09qui avant de mourir
12:11dit
12:11c'est triste de mourir
12:13c'est comme un spectateur
12:14qui est dans une salle de spectacle
12:15qui est vraiment passionné
12:16par le spectacle
12:17et puis on le tire par la manche
12:18pour dire
12:18monsieur il faut sortir
12:19et je trouve ça très beau.
12:20Merci beaucoup Darius Rochemin
12:22d'avoir été avec nous ce matin
12:23avec les éditions spéciales
12:24en effet que vous assumez
12:25toute la semaine
12:26je le disais sur LCI
12:27de 20h à minuit
12:28du lundi au jeudi
12:29et le dimanche
12:29vous signez les grands rendez-vous
12:30de la chaîne
12:3018h, 20h, 22h minuit
12:32mon cher Darius
12:33avant de vous quitter
12:34si je vous dis
12:34au mort
12:35ce vieux capitaine
12:36il est temps
12:37levons l'encre
12:38Oui oui
12:39Baudelaire
12:40il avait cette très belle formule
12:41qui disant
12:42il ne faut pas mourir en prose
12:44il faut mourir en poésie
12:45Merci beaucoup
12:46Merci à vous
12:47À la vie
12:47Entretien avec Robert Badinter
12:48c'est à découvrir
12:49dans les bonnes librairies
12:50selon la formule
12:51aux éditions Gallimard
12:52et c'est le journaliste
12:52Darius Rochemin
12:53qui le signe
12:54les entretiens
12:54les derniers entretiens
12:55et les entretiens inédits
12:57avec Robert Badinter
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