"On a besoin que nos politiques agissent. Là-dessus on est mal barrés !" : Sonia Artinian-Frédou

Sud Radio

Dans Parlons Femmes, Judith Beller reçoit Sonia Artinian-Frédou, créatrice de la Fondation l'OASIS & cofondatrice de Find Climate   "Parlons Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Et surtout, nous donnons la parole aux hommes engagés. Oui, ils existent, et il est essentiel de les entendre et de les encourager !  Une émission de Judith Beller.   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/ Nous suivre sur les réseaux sociaux ▪ Facebook :   / https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  . ▪ Instagram :   / https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  . ▪ Twitter :   / https://twitter.com/SudRadio   ▪ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio :     • 🌞 Grand Matin Sud Radio     ##DESTIN_DE_FEMMES-2025-10-11##

Transcript

00:00La Caisse d'Épargne-Île-de-France, fière de soutenir toutes les femmes, vous présente Sud Radio, Parlons Femmes, Judith Belair.

00:09Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Parlons Femmes sur Sud Radio, l'émission qui donne la parole à celles qui font avancer la société.

00:17Elle fait partie de ces femmes qui ne se contentent pas de parler de transition, elles la font.

00:21Sonia Artignan-Fredou, avec la fondation Oasis, vous agissez pour une économie plus durable et inclusive,

00:27et puis à travers Fine Climate, vous bâtissez un véritable écosystème pour accélérer la green tech industrielle.

00:33Info pas du tout moindre, vous dirigez, vous avez fondé les deux entités en question.

00:36Bravo, bienvenue.

00:38Merci et bonjour Judith.

00:40Sud Radio, Parlons Femmes, Judith Belair.

00:44Alors vous l'aurez compris Sonia, ici on parle vrai sur Sud Radio, Parlons Femmes donne la parole à celles qui agissent, qui inspirent.

00:49Les questions qui vont avec sont franches et percutantes.

00:52La première, une femme contemporaine qui vous inspire, une qui n'est pas morte quoi.

00:56Une qui n'est pas morte.

00:58Alors j'ai eu la chance cette année de faire partie du premier palmarès Forbes L'Oréal,

01:05des femmes qui font bouger les lignes 50 over 50, donc en fait toutes les femmes qui ont plus de 50 ans.

01:11Et ça a été l'occasion de rencontrer 49 femmes incroyables, alors qui ne sont pas du tout morts, bien au contraire,

01:18elles sont très vivantes, bien actives.

01:20Bien actives et du coup pour en choisir une, ce n'est pas si simple.

01:24Mais il y en a peut-être une que je suis depuis très longtemps, et figurez-vous qu'elle fait le même métier que vous,

01:29c'est une journaliste, c'est Maryse Burgot.

01:30Ah oui, on la connaît.

01:31Et je la trouve extrêmement inspirante.

01:34Avec grand reporter.

01:35Voilà, grand reporter, grand reporter de guerre.

01:37Et pour moi c'est quelque part un métier alors que je n'aurais jamais pu faire.

01:40Mais c'est une femme moi qui m'inspire incroyablement, et que je suis sur les réseaux, sacré courage,

01:48et qui est capable en fait de rester une femme engagée.

01:51Elle raconte qu'elle s'occupe de son fils, alors qu'elle répond à son fils au téléphone,

01:56alors qu'elle est sous les bombes en Ukraine.

01:59Et voilà, ça c'est un exemple de femme.

02:00Et je dois dire qu'en n'en choisir qu'une est un peu frustrant, parce qu'il y en a vraiment beaucoup.

02:05Dites-en une deuxième si vous avez envie.

02:07Ah une deuxième, alors là c'est dans un tout autre domaine, c'est Anne-Sophie Pic.

02:11Pourquoi ? Parce que la cuisine, c'est un sujet de femme.

02:16C'est une grande chef.

02:17Un chef étoilé, ce sont surtout des hommes.

02:20Et donc Anne-Sophie Pic, elle est une des rares à avoir autant d'étoiles dans ce domaine.

02:25Il y en a une autre, c'est Dominique Rennes, qui n'est pas en France.

02:28Et Anne-Sophie Pic, là aussi, c'est une femme qui est engagée dans la transmission,

02:33et qui est restée humble.

02:35Et donc pour moi aussi, c'est la deuxième, et il y a une longue liste, et n'hésitez pas à les voir.

02:40On va s'arrêter là.

02:41Alors, à un moment de votre parcours, s'il y en a un, vous vous êtes dit,

02:44en fait là, je m'en fiche, je prends ma place, que les autres le veuillent ou non.

02:49Alors, j'ai toujours réussi à prendre ma place, mais quelque part,

02:53je pense que j'étais sur une voie assez tracée, même si je viens d'une famille plutôt de la moyenne classe française.

03:01J'ai fait une grande école, des études, j'ai monté les échelons des responsabilités dans les grands groupes.

03:10Mais il y a très peu de temps, en fait, finalement, il y a cinq ans, j'ai décidé de tout quitter,

03:15et je me suis dit, maintenant, je vais faire vraiment ce que je veux, ce que j'aime,

03:20je vais prendre ma place, et je vais devenir entrepreneur.

03:23Et c'est quoi le déclic ?

03:24Ah, 55 ans !

03:25Oh, le déclic, c'est un ensemble de...

03:27Oui, voilà, c'est peut-être la crise des 55 ans.

03:31Il y en a une à 50, 55, 60 ?

03:33Voilà, toutes les années, mais...

03:35Attention, dans 5 ans !

03:35Je me demande ce qui va se passer dans 5 ans, mais oui, le déclic, c'est en...

03:39Ouais, c'est voilà, c'est de me dire, bah maintenant, j'ai fait pas mal de choses,

03:43j'ai coché pas mal de cases,

03:45maintenant, il est temps que je fasse vraiment ce que j'aime, ce que j'ai envie.

03:49Vous avez bien raison.

03:50Est-ce qu'il y a un compliment qu'on fait aux femmes, en général, qui vous exaspère ?

03:55Alors, moi, j'ai souvent entendu ça, parce que j'étais dans l'industrie,

03:59j'étais une des rares femmes,

04:02et j'ai souvent entendu,

04:04tu es rafraîchissante.

04:07Et alors ça...

04:08Vous avez vu ma réaction ?

04:09Ça a fini par m'exaspérer,

04:11parce que je n'ai jamais compris ce que c'était qu'être rafraîchissante

04:14dans un univers plutôt masculin.

04:16Et je trouve ça très patriarcale.

04:19Voilà, c'est ça.

04:20Ça les réveille.

04:21Donc, au bout d'un moment, j'ai pris ça pour un compliment.

04:24Mais ça m'agace assez.

04:25Je ne sais pas comment je l'aurais pris, moi.

04:28Si vous pouviez offrir un super pouvoir

04:31à toutes les femmes du monde ?

04:33Ah bah là, pour le coup, c'est vraiment d'oser,

04:36d'oser être soi,

04:38d'oser faire les choses.

04:39Voilà.

04:40Pour moi, le super pouvoir, c'est de me dire,

04:42tout est possible en tant que femme

04:44et j'ose faire

04:46ce qui, pour moi, a du sens,

04:48ce qui, pour moi, compte.

04:49Donc, c'est ça.

04:50C'est la capacité à oser.

04:51Est-ce que vous pensez qu'être une femme,

04:52ça ajoute à votre caractère ?

04:55Vous auriez été différente ?

04:56Oui, en fait.

04:57Oui, oui.

04:58C'est sûr.

04:58Je pense que si j'avais été un homme,

05:00probablement, j'aurais été différente.

05:02Mais ça a ajouté à mon caractère

05:03parce que, finalement,

05:05je trouve que j'ai la capacité

05:06de jouer sur plein de registres différents.

05:08et je m'autorise ça

05:10probablement beaucoup plus qu'un homme,

05:13surtout dans des sphères de pouvoir,

05:15comme on dit.

05:16Et voilà.

05:19Et donc, oui, oui,

05:19moi, je suis heureuse d'être née femme

05:21et d'être une femme de 60 ans l'année prochaine.

05:25Vous embrassez votre genre.

05:26Bravo, c'est beau.

05:26Oui, complètement.

05:27Si on ne parlait plus de femmes et d'hommes,

05:29on parlerait de quoi ?

05:31On parlerait d'inclusion.

05:34On parlerait de permettre à chacun

05:37de trouver sa place,

05:38permettre à chacun d'être

05:39ce qu'il est,

05:40homme, femme ou autre chose.

05:43Alors, vous êtes fondatrice

05:44de la fondation Oasis que vous dirigez.

05:47Cette fondation, elle agit

05:48pour une économie plus durable,

05:50plus inclusive et plus responsable.

05:52C'est ça ?

05:52C'est ça.

05:53Alors, j'ai co-fondé cette fondation

05:55avec un homme.

05:57Donc, je trouve que...

05:59Enfin, je fais beaucoup de choses

06:00avec les hommes en fait.

06:00On peut dire qu'il sert, d'ailleurs.

06:01Oui, c'est Guillaume Adjiman.

06:03On lui passe le bonjour, d'ailleurs.

06:04On lui passe le bonjour

06:05et on s'est rencontrés il y a très longtemps

06:07quand on était tous les deux consultants.

06:09Et on s'est retrouvés il y a quelques années

06:11à Change Now,

06:12parce qu'on venait tous les deux

06:13parler des sujets qui nous passionnent

06:15autour de la transition environnementale.

06:17Mais pour nous, la transition,

06:19qu'elle soit environnementale, industrielle,

06:21il faut qu'elle soit inclusive.

06:23Et donc, si on veut faire...

06:24Inclusive, ça comprend les femmes,

06:25mais ça comprend aussi

06:26les personnes en situation de handicap, etc.

06:28Tout type de personnes, complètement.

06:29Et donc, la fondation Oasis,

06:30elle est vraiment axée sur l'inclusion

06:32des personnes neuroatypiques,

06:34des enfants et des adultes,

06:36dans et par le travail.

06:38Vous allez me poser une question.

06:39Qu'est-ce qu'une personne neuroatypique ?

06:41Parce que j'ai souvent cette question-là.

06:42C'est bien de me précéder, je vous remercie.

06:45C'est peut-être un de mes défauts

06:47ou un de mes...

06:48Ça peut être une qualité aussi.

06:49Oui, une de mes qualités,

06:50mais en fait, c'est aussi lié à la neuroatypie.

06:52Parce que vous êtes neuroatypique ?

06:54Oui, oui, oui, je suis neuroatypique

06:55et ça a été une vraie qualité pour moi

06:58et une vraie force,

06:59mais ce n'est pas toujours le cas.

07:01Il y a différentes formes de neuroatypie.

07:03On le désigne souvent par le terme trouble.

07:07La neuroatypie, c'est une forme

07:10que prend le cerveau pendant son développement,

07:13mais qui peut amener justement à des troubles.

07:15On parle du trouble du spectre autistique,

07:17donc l'autisme.

07:19On parle du trouble de l'apprentissage,

07:23tous les dix.

07:24On parle du...

07:24C'est tous les TDAH, les HPI, etc.

07:28Donc il y a beaucoup de sigles.

07:29Et vous êtes où, alors ?

07:30Moi, je pense que j'ai de l'hyperactivité.

07:33Ça, c'est certain.

07:34Je n'ai pas de trouble de l'attention.

07:35J'ai un HPI, mais je n'ai jamais été détectée.

07:38Mais en tous les cas, je vais très vite,

07:42parfois trop vite.

07:43Et souvent, je finis les phrases des personnes

07:46avec qui je discute,

07:47ce qui est quand même très malpolis.

07:49C'est une tendance que j'ai aussi dans mon métier,

07:50je vous avoue.

07:51Mais ce n'est pas si malpolis que ça.

07:54Ça veut dire que vous précédez déjà leurs pensées.

07:56Donc ça veut dire que vous êtes très évoluée en fait, Sonia.

07:58Oui, peut-être que je précède leurs pensées,

08:01mais je ne leur laisse pas la place.

08:03Je dis que ça, c'est important.

08:04L'inclusion, c'est laisser la place.

08:05Et si on manage, c'est d'autant plus important.

08:08Complètement.

08:08Être manager, c'est laisser la place et faire grandir les autres.

08:12Alors, oasis, c'est un mot qui évoque la respiration,

08:16la régénération.

08:18C'est un peu l'idée de la fondation.

08:20Complètement.

08:20C'est permettre aussi de créer des lieux,

08:24des moments, des modalités

08:26pour que ces personnes qui sont différentes,

08:28qui représentent quand même 20% de la population,

08:30donc même s'ils sont différents, ils sont quand même nombreux,

08:32les personnes neuro-atibiques,

08:33c'est permettre que dans le monde du travail,

08:36pour permettre leur inclusion,

08:37parce qu'avoir un travail, c'est la meilleure façon d'être inclue,

08:40elles trouvent les conditions pour réussir,

08:43pour s'inclure, pour être heureux.

08:45Donc, vous leur donnez des clés en fait.

08:47Des clés et pas qu'à eux,

08:49aussi aux entreprises, aux managers, aux employeurs,

08:53aux enseignants aussi dans le monde éducatif.

08:55Donc, c'est vraiment ça.

08:56C'est avoir ces clés pour créer ces oasis.

08:58Alors, vous avez plusieurs axes.

08:59Il y a la transition écologique,

09:01puisqu'il y a un soutien à la green tech chez vous.

09:03Notamment, la décarbonation, par exemple,

09:05ou la préservation de la biodiversité.

09:07C'est un de vos sujets.

09:07On va y revenir, évidemment, avec Fine Climate aussi.

09:10Mais vous pouvez en dire deux mots, si vous voulez.

09:12Oui, alors ça, c'est un sujet qui m'a toujours passionnée.

09:15Moi, j'ai une formation de biologiste.

09:17Et le vivant, ça a été toujours quelque chose d'incroyable pour moi.

09:22Et dans toutes mes responsabilités,

09:25avant que je devienne entrepreneur,

09:27j'étais sur ces problématiques-là.

09:28Mais quand j'ai créé Fine Climate,

09:30j'avais vraiment la volonté de contribuer différemment,

09:34de contribuer aussi pour ces jeunes qui arrivent

09:37et qui vont devoir vivre dans un monde quand même

09:39qui va être, et qui commence déjà à être frappé

09:41par des changements importants,

09:43liés au dérèglement climatique,

09:46il y a l'écroulement de la biodiversité,

09:48à une limitation des ressources.

09:49Et donc, j'ai eu envie d'agir, mais différemment,

09:52en permettant à des entrepreneurs de réussir.

09:55Donc, ça a été l'idée de Fine Climate,

09:57avec une focalisation sur les sujets environnementaux

10:01et sur des innovations qui permettent d'apporter des solutions.

10:04Il y a un autre sujet aussi,

10:06c'est l'inclusion, l'égalité, évidemment,

10:08et l'encouragement de la mixité dans les filières d'avenir,

10:11dans la tech, dans l'innovation,

10:13notamment, évidemment, qui sont encore très masculines.

10:15On va y revenir tout à l'heure aussi.

10:16Tout à fait.

10:18Alors ça, pour le coup, en tant que femme,

10:19ça a toujours été un sujet de combat

10:22et dans lequel je me suis engagée assez tôt.

10:25Moi, j'ai réussi à trouver ma place,

10:27mais j'ai vu beaucoup de femmes autour de moi

10:28pour qui c'était très difficile,

10:31pour plein de raisons différentes.

10:33Et aujourd'hui, après toutes ces années,

10:36j'ai encore envie de me battre

10:39parce qu'en fait, malheureusement,

10:41je ne trouve pas qu'on progresse assez vite.

10:43Vous trouvez que c'est lent ?

10:44Oui, je trouve que c'est lent.

10:45Et même parfois, j'ai l'impression qu'on revient en arrière.

10:47Qu'on régresse ?

10:48Oui, c'est ça.

10:49Et ça, c'est assez déchirant pour moi.

10:52Et c'est pour ça que...

10:53Ça commence très tôt, en plus.

10:54Oui, ça commence très tôt.

10:55Et on le voit, on a tous des stéréotypes.

10:58Ce n'est pas une question d'hommes et de femmes

10:59qui vont être biaisés, non.

11:01Notre culture...

11:02Moi, je sais que j'ai quatre enfants,

11:03j'ai deux garçons, deux filles.

11:05Je sais que je les ai élevés différemment aussi

11:07parce que c'était des garçons et des filles.

11:09Vous en rendez compte ?

11:09Oui, je m'en rends compte.

11:10C'est bien de s'en rendre compte.

11:11Je m'en rends compte, mais ce n'est pas pour ça.

11:13On ne peut pas recommencer les films.

11:14Non, non.

11:15Il n'y a pas de chance.

11:16Oui, sur Sud Radio, on parle femmes,

11:17on parle égalité, on parle vrai.

11:19Ne bougez pas, on revient tout de suite

11:20avec Sonia Artinan-Fredou,

11:21qui est fondatrice et PDG de la Fondation Oasis

11:24et puis de Fine Climate.

11:26Bien sûr, à tout de suite.

11:27La Caisse d'épargne-île-de-France,

11:29fière de soutenir toutes les femmes,

11:31vous présente...

11:33Sud Radio, parlons femmes, Judith Belair.

11:36Sur Sud Radio, on parle femmes comme elles sont,

11:38puissantes et libres.

11:39On parle vrai aujourd'hui avec Sonia Artinan-Fredou,

11:42fondatrice et PDG de la Fondation Oasis

11:44et puis de Fine Climate.

11:46Alors, je dis cofondatrice aussi

11:47parce qu'on va lui repasser un petit bonjour

11:48à Guillaume Adjimant,

11:49qui a cofondé cette fondation Oasis avec vous, Sonia.

11:53Donc, justement, pour continuer

11:54sur ces sujets de la fondation,

11:56on vient de parler d'inclusion, d'égalité.

11:58L'idée, c'est aussi de créer

12:00un écosystème d'acteurs,

12:02une coopération qui collabore

12:04pour maximiser un impact, en fait.

12:06C'est-à-dire, au lieu de travailler à côté,

12:07on travaille ensemble, quoi.

12:08Oui, alors ça, c'est vrai,

12:10de mon point de vue,

12:11dans tous les domaines maintenant.

12:12Évidemment, dans une fondation dédiée

12:14aux personnes neuroatypiques

12:16et pour favoriser leur inclusion,

12:18il faut que différents acteurs coopèrent.

12:20Le monde de la recherche,

12:22le monde de l'enseignement,

12:24les entreprises,

12:26les scientifiques,

12:28les associations.

12:29Donc, la notion d'écosystème

12:30et de coopération est essentielle.

12:31C'est vrai aussi chez Fine Climate,

12:33en fait,

12:33dans la transition environnementale,

12:35il y a un niveau de complexité tel

12:37de tous les changements

12:37qu'on doit mettre en place

12:38qu'il faut, là aussi,

12:40qu'on coopère

12:40et qu'on travaille différemment.

12:43Ce qui est intéressant

12:44dans votre approche,

12:45c'est que vous conjuguez

12:46innovation, climat et équité,

12:47en fait.

12:48Absolument.

12:49C'est ça qui est novateur.

12:50Complètement.

12:50Parce que c'est souvent

12:51des piliers séparés

12:52qu'on défend séparément,

12:53vous les assemblez.

12:53Moi, je pense qu'il faut

12:54que les arrêtés,

12:56il faut caser ces silos,

12:57il faut faire ensemble,

13:00là encore,

13:01compte tenu des difficultés

13:02qu'on doit affronter,

13:03des enjeux qui sont importants,

13:04il faut que toutes les forces

13:05soient associées

13:06et conjuguer ces trois piliers,

13:08c'est essentiel.

13:09Oui.

13:09Alors, pour revenir sur

13:10Fine Climate,

13:11que vous avez fondé,

13:12que vous dirigez,

13:13c'est un district d'innovation

13:14dédié à la green tech industrielle.

13:16Vous pouvez nous expliquer

13:16ce que c'est, ça ?

13:17Oui, alors,

13:19en fait,

13:19j'ai rencontré

13:20un propriétaire immobilier,

13:21c'est assez amusant

13:22comme histoire,

13:23qui a un immeuble

13:23de bureau immense,

13:2555 000 mètres carrés,

13:26donc je ne sais pas

13:27si vous imaginez

13:28ce que c'est.

13:28Non, je n'imagine pas.

13:29C'est très, très grand,

13:31mais en fait,

13:31aujourd'hui,

13:32il y a une véritable crise

13:33immobilière des immeubles

13:34de bureau,

13:34il y a plein d'immeubles

13:35qui sont vides,

13:36mais bien sûr,

13:37le télétravail a changé

13:38vraiment les pratiques.

13:40Du coup,

13:40on a une véritable crise

13:41de l'immeuble de bureau

13:42et ce propriétaire immobilier

13:43s'est dit,

13:44on va changer

13:46la destination de cet immeuble,

13:48on va en faire

13:48une sorte de campus,

13:50un district d'innovation,

13:52donc le terme anglo-saxon

13:54district,

13:54qui est vraiment un lieu

13:56où vont se rencontrer

13:57tous les acteurs

13:58qui vont s'impliquer

13:59dans un sujet clé.

14:01Le sujet clé,

14:02c'était la transition

14:02environnementale

14:03et l'industrie.

14:04Donc l'idée,

14:05c'est vraiment

14:05de faire de la co-innovation.

14:07La co-innovation,

14:08de réunir bien sûr

14:09des start-up industrielles

14:10qui développent

14:11des nouveaux produits,

14:13qui développent

14:14des nouvelles solutions

14:15dans plein de domaines

14:17de l'industrie,

14:19des nouvelles façons

14:19de se déplacer,

14:20des nouvelles façons

14:21de se chauffer,

14:22des nouvelles façons

14:23de transporter

14:24les produits,

14:26donc voilà,

14:26des solutions environnementales.

14:27C'est une réflexion

14:27vraiment sur le monde

14:28de demain,

14:29comment on s'y adapte

14:30et comment on va faire

14:31pour l'affronter.

14:33Comment on va faire

14:33pour l'affronter,

14:34comment on va faire

14:34pour continuer

14:35à s'habiller,

14:36à avoir des meubles

14:36chez soi,

14:37tout en ayant

14:38une meilleure biodiversité,

14:40en arrêtant de tuer,

14:41de tuer des chèvres

14:43millénaires,

14:44etc.

14:46Ce qui est intéressant aussi,

14:47c'est ce que vous dites,

14:48c'est qu'il ne s'agit pas

14:49seulement d'innover

14:49technologiquement,

14:51il faut changer d'échelle.

14:52Complètement.

14:53en fait,

14:54aujourd'hui,

14:55100% des innovations

14:57dont on a besoin

14:58pour réussir

14:59cette transition

14:59existent.

15:00C'est dans des laboratoires,

15:01c'est à petite échelle,

15:03mais ce qui est important,

15:04c'est que tout ça

15:05passe à l'échelle.

15:06Passer à l'échelle,

15:07ça veut dire qu'il faut

15:07qu'on passe

15:08d'un prototype

15:09et d'un produit

15:10qu'on va faire

15:11en petite quantité,

15:13à un déploiement massif

15:14qui fait que

15:15tous nos vêtements

15:16vont être faits

15:17d'une façon

15:18qui respecte l'environnement.

15:19C'est mal barré là.

15:20C'est mal barré,

15:21surtout quand je prends

15:22l'exemple des vêtements,

15:23aujourd'hui,

15:24avec l'ouverture

15:26des magasins Chine.

15:27Donc,

15:28on a aussi besoin

15:29quand même

15:29que les politiques agissent

15:31et là aussi,

15:32on est mal barré

15:32quand on voit

15:34ce qui se passe.

15:35Mais donc,

15:36les réglementations

15:37sont essentielles

15:38et puis,

15:38et puis l'engagement.

15:40Votre secteur,

15:40c'est le polytech.

15:41C'est ça en fait.

15:42C'est la polytech,

15:43c'est-à-dire des technologies

15:44qui s'attaquent

15:44à la pollution.

15:45Alors,

15:46à la pollution,

15:47c'est bien de parler

15:49de polytech

15:49parce qu'il y a

15:50ce terme-là,

15:51il y a un événement.

15:51Moi,

15:52c'est un terme

15:52que j'ai appris

15:53en préparant cette émission.

15:54Il y a un événement

15:54en ce moment

15:55qui s'appelle polytech

15:57qui sont en fait

15:58toutes les entreprises

15:59et les innovations.

16:02Alors,

16:02pollution au sens large,

16:03mais la pollution

16:04avec les gaz

16:05à effet de serre,

16:06la pollution

16:06qu'on trouve

16:08pour la biodiversité.

16:10Il y a plein d'innovations

16:10d'ailleurs assez très intelligentes

16:12en fait qui rassurent

16:13peut-être un petit peu aussi

16:14sur le fait

16:14qu'on va pouvoir

16:15peut-être s'en sortir.

16:16Oui,

16:16oui,

16:17évidemment.

16:17C'est positif quoi.

16:18Je le disais,

16:19oui,

16:19c'est positif.

16:19Et moi,

16:19je suis pour une transition positive.

16:21Si c'est pour nous dire

16:22qu'on va tous mourir,

16:24on va tous affronter

16:26des choses difficiles,

16:27on ne va pas bouger.

16:28Non,

16:28au contraire.

16:29Il faut se dire

16:29que oui,

16:30ça risque d'être compliqué,

16:32mais il faut y aller

16:32et il y a des solutions.

16:33Vous pensez

16:34que le fait

16:35de se dire

16:35qu'on est en danger,

16:36ça nous bloque en fait ?

16:38C'est une vraie question ça.

16:40Oui,

16:40oui,

16:40moi je pense que

16:42ça peut en désespérer

16:43un certain nombre.

16:44Moi,

16:44en tous les cas,

16:45je sais que ce qui me motive

16:46c'est de passer à l'action

16:48dans une logique positive.

16:50Donc,

16:51oui,

16:51on peut être tétanisé

16:52et se dire

16:53finalement,

16:54il n'y a plus rien à faire,

16:55on ne peut pas la tomber.

16:56Bien sûr.

16:56Alors,

16:57il y a un autre sujet,

16:58c'est que dans les filières technologiques,

16:59on va en parler un peu,

17:00les femmes restent

17:00très sous-représentées.

17:02Il y a moins de 25%

17:03des postes techniques

17:04dans la green tech

17:04qui sont occupées par des femmes.

17:06Dans les directions

17:07recherche et développement,

17:08c'est souvent

17:08moins de 15%.

17:09Et alors,

17:10parmi les fondatrices

17:11de start-up climat,

17:12seule une sur dix

17:13sont des femmes.

17:14C'est un scandale.

17:15Alors,

17:16absolument.

17:17Et je dois dire

17:18que je n'échappe pas à la règle.

17:20C'est-à-dire que

17:21chez Fine Climate,

17:22on a un ensemble de start-up,

17:24une quinzaine environ

17:25qui sont installées

17:25dans nos espaces.

17:29Sur place,

17:30on n'a pas une start-up

17:32où il y a une fondatrice

17:33ou cofondatrice.

17:34On en a d'autres

17:34qui ne sont pas à Nanterre,

17:36qui sont sur un autre site,

17:38qui ont une formation

17:39de biologiste

17:39et qui, du coup,

17:40sont cofondatrices.

17:41Mais en fait,

17:41on a très peu de femmes.

17:43Ingénieurs, en fait ?

17:44Il y a quelques ingénieurs,

17:45mais en fait,

17:46on en a très peu

17:47qui deviennent entrepreneurs.

17:48Et alors,

17:49ce qu'on comprend,

17:49c'est que ça commence

17:50très très tôt à l'école.

17:51Ça commence très très tôt

17:52à l'école.

17:52Ça commence à...

17:54Alors,

17:54j'allais dire

17:55la petite section,

17:55peut-être pas,

17:56mais en tous les cas,

17:56en primaire,

17:57où déjà,

17:59on va voir

18:00que les filles

18:02vont être orientées

18:03de façon inconsciente

18:05vers des choses

18:07qui ne sont pas liées.

18:08Comme la littérature.

18:09Voilà,

18:09comme la littérature.

18:10Et en fait,

18:11il faut,

18:11dès l'école primaire,

18:13dire aux filles,

18:13il faut oser.

18:14Pour les femmes,

18:14elles-mêmes,

18:14de s'incarner,

18:15parce que ça manque

18:16de rôle modèle.

18:17Oui,

18:17ça manque de rôle modèle,

18:18probablement.

18:19Ça,

18:20c'est un cercle vicieux.

18:20Il n'y a pas de rôle modèle,

18:21donc il n'y a pas de femmes,

18:22etc.

18:23Donc,

18:23c'est important.

18:23Il faut avoir,

18:24excusez-moi le terme,

18:25une sacrée perte

18:26pour y aller

18:27quand on est une femme

18:28dans un milieu

18:28où il n'y a que des hommes.

18:30Oui,

18:30alors l'industrie doit dire

18:32qu'honnêtement,

18:33l'industrie a fait

18:34beaucoup de progrès.

18:35Vous avez cité des chiffres,

18:37donc on n'est pas

18:37à 50% de parité,

18:39mais il y a d'autres secteurs

18:40où on n'est pas

18:40à 50%.

18:41Est-ce que vous,

18:41vous avez l'impression

18:42que vous avez besoin

18:42d'en rajouter,

18:43par exemple,

18:43parce que vous êtes une femme,

18:44d'en faire plus,

18:45de prouver plus,

18:46de parler plus fort,

18:47etc.

18:48Ça a été le cas,

18:49effectivement.

18:50Il a fallu

18:50que je me fasse entendre.

18:52Vous savez,

18:54il y a des réunions

18:55où parfois,

18:56quand une femme parle,

18:56on ne l'écoute pas.

18:58J'ai vécu ça.

19:00C'est difficile

19:00de ne pas s'énerver.

19:01Alors,

19:01il ne faut pas s'énerver,

19:02il faut juste rappeler

19:03tout le monde à l'ordre

19:03et dire,

19:04attendez,

19:04vous ne m'écoutez pas,

19:05laissez-moi parler.

19:07Ils vous écoutent

19:08quand vous dites ça ?

19:09Oui, oui.

19:10Je crois que parfois,

19:11je leur fais peur.

19:13Peut-être que c'est ça

19:14qui marche, en fait.

19:15C'est ça qui marche,

19:15la peur.

19:17Il y a des grands dictateurs

19:19qui l'ont compris.

19:20Non, mais blague mise à part,

19:22je veille à,

19:24en tous les cas,

19:25aujourd'hui,

19:26être un mentor,

19:27être un rôle modèle

19:28et dire à des femmes

19:30plus jeunes

19:31que oui,

19:31c'est possible.

19:33Il faut oser

19:33et finalement,

19:34on n'a pas grand-chose

19:35à perdre.

19:35Non,

19:36on n'a qu'à gagner.

19:36C'est ça,

19:37complètement.

19:38Finalement,

19:38la diversité,

19:39c'est un levier aussi

19:40pour l'innovation.

19:41Complètement.

19:41Ça, on le sait.

19:43Il y a eu beaucoup d'études

19:43qui ont été faites

19:44sur le fait de dire

19:45que des équipes diverses

19:46sont plus performantes.

19:48Donc, la diversité,

19:48c'est la parité,

19:49mais c'est aussi l'âge

19:50et c'est aussi

19:51les profils différents.

19:53Il y a eu des études

19:54qui ont montré

19:54qu'il y a beaucoup

19:55de fonds d'investissement

19:57qui sont extrêmement masculins.

20:0175% des hommes

20:03entre 45 et 50 ans

20:04dans la finance,

20:06toutes les mêmes

20:06grandes écoles

20:07et qui finalement

20:08ne créent pas de diversité

20:10dans les entreprises

20:11dans lesquelles ils investissent.

20:11Mais là,

20:11je crois que c'est encore pire

20:12pour les femmes

20:13d'arriver là-dedans.

20:14Je pense que c'est aussi difficile

20:16que d'arriver

20:16dirigeante start-up.

20:17En fait,

20:19on voit

20:19qu'on n'amène pas

20:21facilement

20:22nos jeunes filles

20:23à choisir

20:24des carrières

20:24d'ingénieur

20:25et des carrières

20:25dans la finance.

20:26Ce sont deux mondes

20:28où elles n'osent pas aller

20:29et on a un gros travail

20:30à faire.

20:31On est quand même en 2025.

20:32C'est pour ça que je dis

20:33que j'ai l'impression

20:33qu'on régresse quand même

20:34parce que moi,

20:35j'ai l'impression

20:35que quand j'étais un peu plus jeune,

20:36il y avait quand même

20:37beaucoup plus.

20:37C'était pas le même souci.

20:38C'est ça.

20:39J'ai cette impression.

20:40Donc, je n'ai pas les chiffres,

20:41mais attention.

20:42Finalement,

20:42ce que vous racontez,

20:44mais que ce soit d'ailleurs

20:44avec Fine Climate

20:45ou tous vos engagements,

20:48c'est que vous favorisez

20:49vraiment la coopération,

20:50le travail ensemble

20:51plutôt que cette compétition

20:52où on est tous

20:53un peu coincés.

20:54Oui.

20:54Moi, je crois

20:55de plus en plus

20:56au collectif.

20:57Alors malheureusement,

20:58ce n'est pas vraiment

20:58ce qu'on voit,

21:00mais je crois beaucoup

21:00à la contre-courant.

21:02Il faut trouver une façon

21:04de créer du bien commun

21:05et d'imaginer une nouvelle façon

21:09de partager la valeur.

21:10Je pense qu'il n'y a que comme ça

21:11qu'on va réussir.

21:12Si vous aviez

21:12une question non,

21:14plutôt un conseil

21:15à proposer

21:16aux jeunes femmes

21:17qui nous écoutent aujourd'hui

21:18et qui ont envie

21:18de faire une carrière

21:19d'ingénieur

21:19et qui hésitent justement

21:21à cause de cette ambiance

21:23dont on parle depuis tout à l'heure,

21:24qu'est-ce que ça serait

21:24votre conseil, Sonia ?

21:25Trouver...

21:27Moi, c'est ce que j'ai vécu,

21:29c'est trouver des mentors,

21:31trouver des...

21:32Que ce soit des hommes

21:33ou des femmes.

21:33Alors évidemment,

21:34des femmes.

21:34Des gens qui vous soutiennent.

21:35Des gens qui vous soutiennent.

21:35Et qui vous montent le chemin.

21:37Qui vous montent le chemin

21:38et qui vont vous aider

21:39à monter les marches

21:39et qui vont vous rassurer

21:40pendant ce chemin

21:43pour pouvoir oser justement.

21:45Merci beaucoup.

21:46Merci Sonia Artignon-Fridou.

21:48Fredou, pardon.

21:49Je rappelle que vous êtes fondatrice

21:50et PDG

21:51de la fondation Oasis

21:53que vous avez cofondée

21:54avec Guillaume Adjiman.

21:56Vous êtes aussi PDG

21:57de Find Climate.

21:58D'ailleurs,

21:58Find Climate,

21:59c'est find

22:00en anglais

22:01avec le tiré du 6,

22:02climate avec un E,

22:03.com, c'est ça ?

22:04Tout à fait.

22:04Et puis la fondation Oasis,

22:06c'est fondationface.org

22:08puisque vous êtes sous égide

22:10de cette fondation.

22:10De la fondation FAS, absolument.

22:12Merci beaucoup

22:13d'avoir participé

22:14à cette initiative.

22:14Merci Judith.

22:15Merci.

22:16Chers auditrices,

22:16chers auditeurs,

22:17on a rendez-vous samedi prochain

22:18à 13h30

22:19pour la suite de Parlons Femmes

22:20et puis évidemment demain

22:21à 19h pour cet excellent

22:22merci à Julien

22:23qui réalise pour vous aujourd'hui.

22:24Je vous embrasse.

22:25Bye bye.

22:26Sud Radio,

22:27Parlons Femmes,

22:28Judith Belair

22:29avec la Caisse d'épargne

22:31Île-de-France,

22:32fière de soutenir

22:32toutes les femmes.

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