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  • 16/06/2023
https://www.arcom.fr/actualites/larcom-celebre-la-fete-de-la-radio-les-15-et-16-juin-2023

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00:00 Premier débat que nous vous proposons ce matin sur le thème
00:05 donc vers une nouvelle économie de la radio.
00:07 On va revenir un peu en France et pour en parler, je vais demander
00:12 à nos invités de venir me rejoindre sur les fauteuils,
00:16 dans l'ordre alphabétique.
00:18 Antoine Baduelle, qui est le PDG de la Maison FG.
00:21 Bonjour Antoine.
00:22 Yannick Carriou, président et directeur général de Médiamétrie.
00:27 Frédéric Ergo, directeur Trading Audio Cinéma à Publicis Média.
00:31 Marie Renoir, présidente de la Gardère Publicité News.
00:36 Et Mariam Salehi, directrice déléguée de Energies Group.
00:41 Bonjour mesdames et bonjour messieurs.
00:44 Merci d'avoir accepté de participer à ce débat, qui est un débat,
00:50 y compris avec la salle.
00:53 Alors, on vient d'entendre justement cette présentation à l'échelle
00:57 internationale.
00:58 On va revenir sur la situation française.
01:00 J'ai envie de partir de l'existant.
01:03 Quand je discute avec les acteurs de la radio, systématiquement,
01:08 en termes d'économie, on revient à peu près sur le même sujet.
01:12 Un, la manière principale, parfois la seule, souvent la seule
01:16 manière de gagner de l'argent en radio, c'est de faire de la publicité,
01:20 c'est à dire d'une certaine manière, de vendre ses audiences aux
01:23 annonceurs.
01:24 Et deux, on voit qu'en même temps, les audiences subissent une
01:30 certaine érosion, même si ça reste relativement dynamique.
01:33 Et les marchés publicitaires aussi, sous la concurrence du numérique.
01:36 Donc, comment est ce qu'on peut faire pour résoudre cette
01:41 équation à multiples entrées?
01:43 J'ai envie de poser cette question là, en tout premier lieu à Marie
01:46 Renoir, qui est présidente de la Gardère de Publicité News.
01:50 Au hasard, à la Gardère, vous avez trois radios, une généraliste
01:58 et deux musicales, avec peut-être justement des approches qui sont
02:01 différentes.
02:02 Comment est ce qu'on répond justement à cette équation?
02:04 Comment est ce que vous voyez les choses?
02:05 L'équation que vous décrivez, on l'a vit, puisqu'elle est mesurable,
02:11 tangible.
02:12 En effet, le Média, sur un recul de dix années, il a perdu à peu près
02:17 10% de ses investissements.
02:19 Le taux de négociation a beaucoup grimpé.
02:21 Le prix de la seconde a beaucoup baissé.
02:24 Donc, on a un paysage concurrentiel qui a explosé avec l'arrivée de
02:30 la TNT, qu'on oublie, mais qui a été vraiment un premier choc de
02:33 concurrence pour la radio.
02:34 Et puis, tout ce qu'on connaît tous par cœur, le sponso télé avec
02:39 la possibilité de montrer le produit qui a fait une très forte concurrence
02:42 à la radio.
02:43 Et puis, tous les essors du social, du digital, etc.
02:46 Comment est ce qu'on lutte dans cet environnement là?
02:52 Je crois qu'il faut avoir.
02:54 Je pense que le Graal, c'est l'usage.
02:56 C'est dès lors qu'on est pertinent et qu'on a une vraie raison d'être
03:01 par rapport à nos audiences.
03:03 Normalement, on doit pouvoir rebouquer avec le pendant économique.
03:06 C'est très sport parce que là, on est vraiment dans une période
03:11 intermédiaire et avec un point d'attention qui est toutes ces
03:17 audiences qui se déversent massivement sur les réseaux sociaux.
03:19 Donc là, je dirais qu'on est un peu dans une période entre deux
03:24 avec une approche brand.
03:25 C'est à dire que ce qu'on va essayer de valoriser et là où on dépense
03:29 beaucoup d'énergie et de créativité, c'est exprimer nos marques,
03:33 quels que soient les canaux, dans une économie très contrainte,
03:37 de manière à proposer à nos audiences et donc à nos clients
03:41 des points de contact sur des canaux différents avec des narrations
03:44 différentes, etc.
03:45 Mais en effet, ce n'est pas simple.
03:47 Après, je crois que là aussi, dans les sorties par le haut,
03:52 il y a deux points très importants.
03:53 C'est la pertinence et la brillance de nos marques parce que la force
03:58 de la marque et mon interlocuteur à droite en est un très fort exemple.
04:02 Mais la force de la marque est quand même très...
04:04 Je pense qu'elle est un vrai grand repère.
04:08 Et après, le message pour l'écosystème, c'est que justement,
04:11 on est dans un écosystème et que je suis frappée de cette logique
04:16 de silo où chacun des intervenants, agences, annonceurs et puis le média
04:21 en dernier recours, on est encore sur un rapport de force assez
04:24 peu équilibré avec un écosystème qui ne prend pas tellement soin
04:30 les uns des autres.
04:31 Donc, je crois qu'on a un travail à se mettre dans la vue d'ensemble
04:35 et j'appelle à nos clients annonceurs en priorité à peut-être un peu
04:41 de tendresse et un peu de douceur pour justement ménager cet écosystème
04:46 qui est extrêmement fragile, encore plus fragile à un moment où
04:50 en fait, c'est beaucoup plus fragile pour le média de masse parce
04:53 qu'il se fragmente et que les audiences se fragmentent.
04:55 Voilà.
04:56 - Frédéric Ergo, un peu de douceur, un peu de tendresse.
04:59 Vous entendez le message.
05:01 - Je parlais beaucoup pour les annonceurs.
05:03 Oui, mais Frédéric Ergo est au contact des annonceurs.
05:07 Frédéric Ergo, qui est donc, je vous le rappelle, directeur de
05:13 trading radio audio de Publicis Media.
05:15 - Alors, effectivement, j'ai compris qu'on attendait un petit
05:18 peu de douceur de ma part.
05:19 Après, le paysage audio a quand même énormément changé depuis
05:26 quelques années.
05:27 C'est à dire que là, effectivement, on parlait de baisse des coûts,
05:29 mais ça, c'était plus à une période où il y avait moins de sujets,
05:33 moins de baisse d'audience.
05:33 Ça, c'est quand même, pour le coup, pas mal adouci.
05:38 La complexité, c'est plus la fragmentation, c'est à dire qu'à
05:41 un moment donné, maintenant, on raisonne audio et pas radio.
05:44 Donc, heureusement, la force des groupes radio, c'est d'avoir
05:47 gardé le leadership sur tous les leviers audio digitaux.
05:50 Donc, ça évite quand même d'avoir une perte de revenus par ce biais là.
05:55 - Justement, en fait, qu'est ce que vous vendez finalement, vous?
05:58 Qu'est ce que vous conseillez à vos annonceurs?
06:02 C'est effectivement une offre globale, si j'ose dire, un pack radio,
06:07 audio délinéarisé, Internet, réseaux sociaux.
06:12 Et qu'est ce que vous leur dites concernant justement le marché
06:18 publicitaire radio?
06:19 Quel est l'impact?
06:20 - Alors concrètement, ce qu'on regarde, effectivement, c'est
06:23 l'ensemble du paysage audio.
06:25 C'est à dire, c'est évidemment la radio qui est de très loin le
06:28 média audio le plus puissant, mais c'est également tout ce qui est
06:30 podcast, plateforme de streaming audio, web radio, présence aussi
06:34 sur le live radio en digital.
06:37 Donc, c'est un écosystème qui est assez compliqué, en fait, et qui
06:40 mérite d'être bien décrypté pour nos clients.
06:42 En fonction de...
06:46 - La radio représente quoi dans cet univers, du coup, par rapport au reste?
06:49 - Ça représente quand même encore 90%, je pense facilement.
06:52 Mais il y a des vrais sujets de mesure qui peuvent limiter l'audio
06:59 en digital.
07:00 En tout cas, ce qui est sûr, c'est que maintenant, un acheteur radio,
07:04 en tout cas chez nous, achète en programmatique tous les
07:08 leviers audio-digitaux et orchestre tous les leviers de la campagne
07:11 dès qu'il s'agit de passer un spot sur un média audio,
07:14 quel qu'il soit.
07:15 Donc, on a des négociations globales avec les régies.
07:18 On est quand même très présents sur ces leviers là, mais après,
07:21 pour aller plus loin, il y a des sujets de mesure assez
07:24 évidents d'intérêt et d'apport de couverture pour les annonceurs.
07:28 On va arriver justement à la mesure, ça va être la transition toute tournée,
07:31 toute tourvée pour Yannick.
07:35 Mais juste avant ça, j'ai une autre question liée aux écrans publicitaires.
07:42 Là aussi, un certain nombre d'entre vous parle régulièrement de la
07:46 problématique de la valeur et du volume, c'est à dire que si on a une
07:51 baisse en valeur des écrans publicitaires, du coup, on augmente
07:56 le volume pour essayer justement de compenser l'un pour avoir un peu
08:00 plus avec l'autre.
08:01 Sauf qu'on se retrouve avec des écrans publicitaires qui n'en finissent
08:03 pas, ce qui altère d'une certaine manière la qualité de l'antenne,
08:06 ce qui risque de faire fuir l'audience et donc, du coup,
08:11 de faire encore plus baisser.
08:12 Comment est-ce qu'on sort de ce cercle vicieux ?
08:16 Comment est-ce que peut-être Mariam qui a envie de répondre à ce sujet ?
08:19 Je vois...
08:20 C'est Yannick qui m'a tout de suite passé le micro parce que
08:25 vous connaissez bien le sujet.
08:26 En fait, je salue Cécile Chambaudry, qui est le président de l'énergie
08:30 globale de la régie, qui a mis ce contrat d'écoute et ce contrat
08:33 de confiance avec nos annonceurs sous une appellation "Let's is more"
08:37 et qui consiste à véritablement encadrer le temps publicitaire pour
08:41 offrir un vrai écran audio aux marques et aux annonceurs pour pouvoir
08:45 mieux émerger, être mieux entendu, être mieux perçu et éviter
08:49 effectivement un petit peu les désagréments que tu évoquais.
08:55 Et je crois que ce contrat d'écoute qui est proposé par les équipes
09:00 de notre régie publicitaire fait partie des éléments qui rencontrent
09:04 beaucoup de succès.
09:05 Évidemment, nos audiences, nos marques, nos territoires éditoriaux
09:11 contribuent à cet écran, c'est-à-dire que c'est un tout.
09:14 Mais c'est un élément, effectivement, aujourd'hui, qui est assez
09:18 apprécié et reconnu par le marché publicitaire.
09:20 Mais cet écran, du coup, il est vendu plus cher ?
09:22 Pour parler clair ?
09:24 Oui, parce qu'il fait plus de valeur.
09:26 C'est-à-dire que l'aspect qualitatif marche, c'est-à-dire qu'il y a
09:30 des annonceurs qui disent "Ok, je vais payer un peu plus cher pour
09:33 de la radio, mais en même temps, je vais avoir un environnement
09:38 meilleur autour de moi".
09:38 C'est-à-dire que c'est un environnement qualitatif.
09:40 Je dirais que c'est une manière d'illustrer la phrase que lorsqu'on
09:44 dit "ce qui est rare et cher", du coup, dans cet écran audio,
09:48 avec un temps publicitaire qui est maîtrisé, ça permet effectivement
09:52 de regagner de la valeur.
09:53 Marie-Renoir, ça se passe aussi comme ça chez La Gardère ?
09:56 Nous, en fait, ça fait deux ans qu'on a viré 30% du temps de pub
10:03 dans la matinale d'Europe 1.
10:04 Donc, j'imagine que ça a une conséquence sur le chiffre d'affaires ?
10:09 Tout à fait, je vous confirme.
10:11 Non, mais de toute façon, là, on est arrivé, c'est une simple
10:14 logique de bon sens.
10:15 C'est-à-dire qu'on a un marché qui s'est en vrai fortement dégradé
10:19 sur les dernières années.
10:20 C'est vrai pour la télé, c'est vrai pour la radio, avec du durée
10:23 de pub qui ont énormément augmenté, qui font que c'est schizophrène
10:29 puisqu'en fait, on dégrade les expériences d'écoute de nos médias
10:32 et on court après des revenus.
10:35 Donc, je pense que cette posture-là, elle est tout à fait saine et
10:39 nécessaire et elle est très courante.
10:41 Elle appelle à pas mal de courage et c'est un vrai sens des responsabilités.
10:45 Là aussi, quand on parle d'écosystème de responsabilité, il y a une vraie
10:51 responsabilité à ne pas bastonner et surbastonner les gens en publicité.
10:54 C'est complètement contre-productif.
10:55 Sachant que l'univers concurrentiel de la radio, il y a un très gros
10:59 acteur qui s'appelle Radio France, qui fédère de larges audiences,
11:02 qui lui, a une très faible charge de publicité.
11:07 Donc, on est dans un champ concurrentiel qui fait que pour émerger,
11:11 on est évidemment obligé de s'adapter.
11:13 Donc, je pense qu'on est vraiment là, embarqué dans une réflexion
11:17 de fond qui fait que sur le moyen terme, on aura des durées de pub
11:20 en diminution pour préserver nos audiences et la qualité d'écoute
11:23 de nos médias et qu'on trouvera un juste équilibre entre la demande
11:29 et notre offre.
11:30 - Question pour toutes les deux.
11:31 C'est la même logique pour une radio généraliste comme Europe 1
11:35 que pour des radios musicales ?
11:36 - Pour moi, il y a une logique en tout cas commune et j'en appelle
11:40 évidemment aux législateurs, qui est que pour rendre ce contrat
11:42 d'écoute encore plus qualitatif pour les auditeurs, ce sont des choses
11:47 qui remontent à Davant Saint-Louis, les mentions légales.
11:50 Si on arrive, je sais à quel point l'ARCOM nous soutient,
11:54 je sais à quel point également la DGMI nous soutient dans cette
11:57 démarche et je voulais en profiter pour remercier toujours le travail
12:00 très satisfaisant qu'on fait avec les équipes de la DGMI et les
12:03 équipes de l'ARCOM.
12:04 Mais très franchement, il y a quelque chose qui pollue et le jour
12:08 où on enlève cette pollution, ça ne coûte rien aux contribuables
12:11 et ça va permettre de retrouver beaucoup de valeurs pour la radio,
12:14 beaucoup de valeurs économiques parce que les secteurs qui sont
12:18 impactés par ces mentions légales qui ne servent strictement à rien
12:21 sont par ailleurs des secteurs qui, d'un point de vue amestissement
12:24 et économique, sont très intéressants pour le média.
12:27 Yannick Cariou, on a pas mal parlé, y compris il y a quelques instants,
12:33 justement, de la question fondamentale des mesures d'audience
12:37 qui permettent justement de mettre de la valeur en face des écrans
12:41 publicitaires.
12:42 On entendait tout à l'heure Thierry Mars avec l'exemple hollandais,
12:47 si je ne me trompe pas.
12:48 Est-ce que c'est ça qu'il faut faire ?
12:50 Il faut mesurer absolument toutes les oreilles pour reprendre
12:55 l'expression sur tous les supports, tout le temps.
12:57 Est-ce que c'est possible ?
12:58 On sait que ça a déjà pas mal évolué avec, on est passé de la
13:02 126 000 à l'AIR National et puis il y a l'AIR Insights qui vient
13:05 apporter aussi un autre regard avec une vision hebdomadaire et
13:10 de la mesure automatique.
13:11 Mais est-ce que c'est suffisant ?
13:12 Comment est-ce qu'on accompagne justement ce sujet ?
13:16 Alors d'abord, merci d'inviter l'audience à la table de l'économie
13:18 parce que ce n'est pas toujours le cas.
13:20 On dit toujours l'audience...
13:21 Ça va ensemble en radio.
13:22 Oui, c'est ce qu'on dit toujours mais souvent on est vu un peu comme
13:24 les profs de SVT en première littéraire.
13:25 Donc c'est le truc, c'est vachement important mais c'est dans
13:30 le fin fond de l'agenda.
13:31 Non, c'est fondamental.
13:34 Le débat en France a été trop longtemps pollué par un truc qui
13:40 n'a pas de sens qui était la bataille entre la mesure automatique
13:43 et la mesure déclarative.
13:45 Donc j'espère qu'on va passer au-delà de ce débat-là.
13:49 Évidemment, la radio, et c'est l'enjeu de la mesure, la radio
13:53 d'ailleurs comme la télé, est confrontée à une variation des
13:56 usages qui introduit une plateformisation du média,
13:59 c'est-à-dire une moindre dépendance au flux linéaire et que
14:03 au flux linéaire.
14:04 Et au passage, elle introduit un paysage concurrentiel élargi,
14:08 notamment de gens de plateformes internationales qui, elles,
14:11 sont très parcimonieux sur les indicateurs de mesure.
14:14 Donc c'est aussi un problème.
14:15 Il y a une espèce de confiance aveugle parfois qui est faite à
14:18 des gens qui, de temps en temps, daignent dire que le nombre
14:21 d'utilisateurs a passé certains seuils, mais ne vont pas très
14:24 loin dans l'explication de la puissance du média.
14:26 Donc l'avenir, je pense que c'est effectivement d'aller vers
14:32 les toutes oreilles, un peu on le comme ça.
14:34 Donc aujourd'hui, avec EARinsight, avec l'enquête déclarative,
14:39 on a une bonne base de travail.
14:43 Moi, je regarde beaucoup, je ne regarde pas tellement,
14:45 je reviendrai sur la Hollande, je regarde ce qui se fait en
14:47 Australie, où en fait, on assiste à l'émergence d'une mesure qui
14:51 est probablement celle du futur, parce que je ne vais pas faire
14:53 de méthode ici, mais c'est quand même très difficile de le faire
14:56 sans enquête déclarative, à partir du moment où on est
14:59 décidé, comme en France, de mesurer toutes les radios,
15:01 y compris les radios régionales, sur un territoire large avec
15:04 un paysage de 1 000 radios.
15:06 Ou alors, il faut décupler le prix des études automatiques,
15:09 ce qui n'aurait pas de sens.
15:11 Donc en Australie, c'est à la fois une enquête, une mesure
15:14 passive, qui n'est pas simplement une mesure, mais qui permet
15:17 aussi, par la technologie de watermarking, de déterminer
15:19 l'origine des différents flux.
15:20 Est-ce que c'est un podcast ?
15:22 Est-ce que c'est du streaming ?
15:24 Est-ce que c'est de l'AFM ?
15:25 Est-ce que c'est du DAB+, est-ce que c'est des web radios,
15:30 par exemple ?
15:31 Et d'utiliser, troisième élément dans le mix, d'utiliser les logs
15:35 informatiques, les logs des serveurs, dans la fabrication
15:39 des chiffres de référence, pour tenir compte de cette fragmentation.
15:42 Ça, c'est, je pense, le schéma d'avenir.
15:45 C'est difficile à mettre en place, et ce n'est pas difficile pour
15:49 des raisons techniques.
15:50 C'est difficile pour les raisons de douceur dont parlait Marie.
15:54 Enfin, on va se dire les choses.
15:56 Si demain, en France, Médiamétrie sort un chiffre qui dit que la
16:01 durée d'écoute, le quart d'heure moyen, baisse de 50 %, vous croyez
16:06 vraiment que le chiffre d'affaires va augmenter de 7 % ?
16:09 Aujourd'hui, je pense que le marché est un peu paralysé, paralysé
16:15 par manque de conviction collective, à la fois buy side et sell side,
16:21 de la nécessité de travailler ensemble.
16:25 C'est ce que Rocc-Olivier Maestre, hier, a lancé une expression qui
16:29 peut-être fera florès celle du subtil équilibre.
16:32 On n'est pas dans le subtil équilibre ici.
16:34 C'est très difficile.
16:36 Et du coup, comme l'équilibre entre vente et achat d'espace est
16:40 difficile, au sein même des éditeurs, les zones de concurrence et
16:45 les frottements se renforcent.
16:46 Parce qu'évidemment, tout le monde vit dans cette économie difficile.
16:48 Donc aujourd'hui, quand on discute, évidemment, tout le monde a
16:52 tendance à regarder dans cette économie un peu guerrière, à nous
16:55 dire "oui, alors moi, ça m'avantage, moi, ça ne m'avantage pas",
16:58 etc.
16:59 Et les discussions tourneront.
17:00 Mais je pense qu'il faut envisager le truc de manière globale.
17:05 Aujourd'hui, tout le monde a besoin de médias de masse, que ce soit
17:07 la télé ou la radio, parce que si on compte, soit on attend qu'il y ait
17:12 cinq plateformes internationales qui forment les médias de masse
17:14 de demain et alors là, bonjour, ou alors on s'affronte à l'hyper
17:19 fragmentation des médias, ce qui n'est quand même pas le plus simple
17:21 pour faire des plans efficaces.
17:22 Les annonceurs reconnaissent qu'ils ont besoin de médias forts, peut-être
17:27 complémentés par des tas d'autres trucs, mais une base forte.
17:30 Les agences médias aussi pour exercer leur boulot et les radios
17:34 défendent ces médias de masse.
17:35 Qu'est-ce qu'on fait ?
17:36 Donc aujourd'hui, le débat n'est pas un débat technique.
17:38 Demain matin, pour mesurer toutes les oreilles, etc., on y arriverait.
17:44 Le débat est de lancer positivement une démarche qui va probablement
17:48 coûter un peu d'argent au départ, de trouver le modèle économique
17:51 qui permet de récupérer cet argent et de véritablement croire de A à Z
17:56 dans la chaîne de valeur qu'il y a un gain de valeur possible.
18:00 Oui, et puis, on le voyait justement dans l'exemple landais qui était
18:04 présenté par Thierry Mars.
18:05 C'est qu'il y a une forme d'opération vérité si on fait de la mesure,
18:08 on va dire tout le temps et automatique pour synthétiser.
18:14 Il disait bien que le GRP avait commencé par baisser pour finalement
18:20 arriver à quelque chose de positif.
18:22 Mais est-ce que les radios sont prêts à cette opération vérité,
18:27 justement, dans un environnement un peu compliqué ?
18:29 Est-ce que les annonceurs sont également prêts à accompagner
18:34 ce que Yannick appelle le CE ?
18:38 Juste un mot.
18:39 Il n'y a pas d'étude qui soit une vérité et une autre qui soit
18:42 une contre-vérité.
18:43 Ça baisse de ça.
18:45 Ça ferait une évolution des chiffres.
18:46 Ça fait une évolution des chiffres.
18:47 D'abord, une étude a toujours ses avantages et ses inconvénients.
18:50 Juste parce que c'est plus difficile en Hollande de mesurer les jeunes.
18:53 Ça commence à 18 de plus.
18:54 Il n'y a pas les jeunes.
18:56 Donc, il y a plein de petits artefacts comme ça et de petits problèmes.
18:59 Je pense, j'espère que ça va rebonter.
19:03 Je plaide un petit peu avant de donner la parole aux opérateurs
19:09 radios.
19:10 C'est que si eux sont prêts à aller vers cette opération vérité qui
19:13 peut amener à constater que finalement, on peut avoir des audiences
19:17 qui ne sont peut-être pas exactement celles qu'avaient été dites face
19:20 à un environnement numérique où là, c'est l'opacité la plus totale.
19:24 Ils peuvent aussi avoir tendance à se dire oui, mais dans ces cas là,
19:27 on est dans un déséquilibre.
19:28 Ce n'est pas un jeu qui nous est favorable.
19:31 Est-ce qu'il y a quelqu'un qui veut réagir sur cette question là ?
19:36 Mariame ?
19:37 Moi, je pense que s'il y a une évolution, une modification de la
19:42 mesure d'audience qui entraîne la baisse du GRP, je ne vois pas
19:48 remonter la pente.
19:49 Je ne sais pas ce que tu en penses, Marie.
19:51 Et deuxièmement, parfois, les expériences ne peuvent pas être
19:55 retransposées de manière quasi mécanique parce qu'il y a aussi
19:58 des évolutions, comment dirais-je, des environnements législatifs
20:02 réglementaires très différents d'une part et d'autre part, un nombre
20:07 d'acteurs, une présence d'acteurs d'autre part.
20:11 Et donc, la combinaison des deux ne permet pas de transposer forcément
20:15 une solution qui a marché dans un pays donné à la France.
20:19 Il y a deux éléments importants en France et d'une part,
20:21 l'environnement réglementaire au sens large.
20:24 On a la loi Sapa, il y a un certain nombre de choses.
20:27 Et d'autre part, on a aussi un nombre d'acteurs très important.
20:31 Monsieur le président, maître, rappelez qu'il y a plus de
20:33 1000 acteurs en France.
20:35 Donc, moi, personnellement, pour le groupe, je n'y serais pas favorable.
20:39 Antoine Baduelle, vous êtes avec la Maison FG, vous êtes présent
20:44 partout, justement, sur tous les supports.
20:47 On en parlait hier soir, justement, dans votre émission où vous
20:52 montriez effectivement l'importance des audiences sur tous les
20:56 supports, avec ceux-ci, pas ceux-ci qu'on pense en cela, mais ceux-ci
21:01 s'ajoutant à ceux-là, sur cette question des mesures d'audience.
21:05 Moi, de toute façon, je pense qu'aujourd'hui, avec les évolutions,
21:09 moi, je ne dirais pas la chute du média, je dirais les mutations
21:12 qui s'opèrent actuellement dans le secteur radiophonique.
21:14 Et comme disait Marie tout à l'heure, on est un peu dans une espèce
21:17 d'entre-deux où, effectivement, les pessimistes vont dire le média
21:21 radio historique est en baisse.
21:24 En parallèle de cela, on a plein de nouveaux supports, de nouveaux
21:28 assets qui arrivent, mais c'est encore trop tôt pour qu'ils soient
21:31 mesurés et surtout qu'on arrive à les consolider.
21:34 C'est-à-dire, d'un côté, on va parler des podcasts, mais l'audience
21:37 d'une émission en podcast, qui pourtant est juste un replay d'une
21:41 émission radio, n'est pas encore reconsolidée par médiamétrie dans
21:45 l'audience cumulée de la radio.
21:47 Et c'est normal puisque ce n'est pas automatique.
21:50 Ce que je veux dire, c'est que cet entre-deux, aujourd'hui, il est,
21:53 évidemment, c'est un peu comme toujours, une période d'incertitude,
21:55 mais c'est aussi une période avec plein d'espoir et plein d'opportunités
21:59 qui se présentent.
22:00 Nous, sur FG, effectivement, comme vous le dites, on a énormément
22:03 travaillé sur le fait d'être présent.
22:06 Donc, la maison FG, historiquement, Radio FG, c'est la radio des musiques
22:10 électroniques.
22:11 Elle a participé, elle a une histoire unique parce qu'elle a vraiment
22:13 participé de la création et de l'essor de cette scène musicale depuis
22:17 ses débuts en 1990 et de la French touch.
22:20 À l'époque, les Daft Punk ont commencé comme DJ résident avec une
22:24 émission chez nous, de même que David Guetta et Bob Sinclar.
22:27 Et tout ça, ça a fait qu'on s'est rendu compte qu'on avait vraiment
22:30 un leg, un héritage et qu'en 30 ans, finalement, il ne fallait surtout
22:36 pas accompagner le vieillissement du média radio, finalement,
22:41 d'un simple "voilà, ça sera bougrisse", mais au contraire,
22:45 projeter tout cet héritage avec toutes les nouvelles technologies
22:47 qui s'offraient à nous.
22:48 Web radio, DAB+, podcast, plateforme, multisupport.
22:54 Et en fait, on est parti sur une approche où on a effectivement
22:56 sublimé la marque en se disant on a une très, très belle histoire,
22:59 mais surtout, il ne faut pas qu'elle appartienne au passé.
23:01 Projetons-la dans l'avenir et créons de la valeur autour.
23:05 Et donc, on a vraiment eu une doctrine, entre guillemets,
23:08 que j'ai mise en place avec les équipes, qui a été d'un côté
23:10 l'hybridation, l'hybridation de l'offre, l'hybridation aussi de
23:14 nos revenus commerciaux et publicitaires et pas que publicitaires,
23:17 d'ailleurs, et puis d'un autre côté, la création de valeur autour
23:20 de tout cela, parce que ce sont d'autres équations et c'est à nous
23:23 d'être très agile et très rapide pour le mettre en avant.
23:26 Justement, on voit que le marché publicitaire et les audiences
23:32 sont globalement dans une forme de fragilité, on va dire prudemment.
23:36 Il ne faut pas non plus être catastrophiste.
23:39 On voit que les derniers chiffres ont été plutôt pas mal,
23:40 en tout cas sur les marchés nationaux, un peu moins sur les marchés locaux.
23:43 Sauf à ce que vous me disiez le contraire, on n'imagine quand même
23:49 pas que demain, dans six mois, dans un an, dans cinq ans,
23:52 d'un seul coup, on va se dire le marché publicitaire est reparti
23:54 de manière formidable.
23:56 Les audiences aussi, ça marche super fort sur le linéaire.
24:01 Est-ce que je pose la question en ayant une partie de la réponse.
24:05 Je sais qu'il y a un certain nombre de groupes de radio qui réfléchissent
24:11 justement à comment aller chercher de la nouvelle création de valeur
24:15 ailleurs, en dehors justement de la publicité.
24:19 On a parlé de la valorisation du linéaire, du numérique, etc.
24:25 Est-ce qu'il y a d'autres pistes ?
24:28 Antoine, je continue avec vous.
24:29 Chez vous, c'est un peu la révolution économique de ce point de vue-là.
24:35 Oui, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, nous, on a 15% de nos revenus qui
24:38 émanent d'activités non publicitaires.
24:40 Alors déjà, avec la publicité, on a déjà un peu hybridé.
24:43 On a créé un petit bouquet de radio DAB à Paris, avec quatre radios,
24:47 en essayant d'inventer des nouveaux modèles, des manières d'être
24:51 présents pour les annonceurs qui sont totalement différents de
24:54 l'inventaire traditionnel, qui est par ailleurs indispensable et vital,
24:59 mais en tous les cas, qui permet de créer de nouvelles solutions.
25:01 Et à côté de cela, on a créé l'agence FG, qui permet de proposer
25:06 tout un éventail d'offres pour le marché.
25:10 Alors, on fait à la fois du conseil pour les marques.
25:12 Aujourd'hui, c'est vrai que de par cette expertise que nous avons
25:15 sur les musiques électroniques, on peut proposer aujourd'hui à des
25:17 marques du conseil sur leur identité musicale, sur le placement
25:20 d'artistes.
25:21 On a créé également un label musical qui nous permet également de
25:24 faire du management.
25:25 Là, à partir de la rentrée, on va lancer une galerie d'art de
25:31 photos en NFT.
25:32 Voilà toute une on crée également de nouveaux, de nouvelles formes
25:37 de présence pour des marques qui hybrident entre le média et le
25:40 hors média.
25:41 L'idée, c'est d'être extrêmement agile et de créer partout de la
25:45 valeur là où on a de nouveaux supports qui existent.
25:49 Energie, Mme Saléhi, vous êtes également très diversifiée dans
25:55 vos activités.
25:56 Oui, le groupe s'était diversifié.
25:59 Tout d'abord, si je parle des activités de la régie publicitaire,
26:03 le département opération spéciale qui est de énergie globale,
26:08 c'est un département extrêmement créatif.
26:10 Je rebondisais sur ce que disait Antoine, effectivement, avec des
26:13 propositions de création d'opérations très originales où on accompagne
26:19 les annonceurs, on essaie d'identifier leurs besoins et on
26:21 essaie de les approcher avec un angle très différent, très proche
26:25 des agences de création.
26:27 C'est aussi un axe vers lequel on est entournés.
26:29 Nous avons énormément d'événements.
26:31 On a les énergie musicowa, ce qu'on fait en partenariat avec TF1.
26:35 On a l'énergie musique tour puisque nous avons, nous organisons
26:39 des concerts partout dans toutes les villes de France et de Navarre.
26:45 Nous avons aussi depuis toujours un label musical où on produit,
26:50 on coproduit ou sous forme de licence, des compils parce que
26:55 finalement, les gens achètent encore les compils.
26:58 Et c'est là où on voit la force prodigieuse de la marque Energie
27:01 puisque c'est la garantie de la sélection des meilleurs tubes
27:05 du moment.
27:06 Nostalgie sur le patrimoine des chansons françaises.
27:09 Donc, voilà tout ce qui est autour de ces possibilités de diversification.
27:15 Nous le faisons.
27:15 Et puis, c'est vrai qu'avec la digitalisation, on a aussi changé
27:20 la consommation sur des propositions éditoriales très innovantes
27:27 avec les podcasts et les podcasts natifs qui rencontrent de plus en
27:31 plus de succès.
27:32 Et ce qui est aussi un facteur très rassurant est un vrai repère
27:37 avec les annonceurs.
27:38 C'est que toutes ces propositions éditoriales innovantes sont sous
27:44 le nom marque ombrelle et ce sont des marques qui sont fortes avec
27:48 des territoires identitaires extrêmement reconnus et qui répondent.
27:52 Tout à l'heure, on l'a vu dans la présentation à la logique de
27:55 Brand Safety, qui est de plus en plus recherchée par les annonceurs
27:59 dans un monde digital, comme le disait très justement Yannick,
28:02 où l'opacité était quand même dans le monde des plateformes,
28:05 où l'opacité régnait quand même pas mal.
28:08 On voit bien que la marque est vraiment au cœur du dispositif.
28:14 Je pose la question à la cantonade et je la pose à la salle aussi.
28:18 Ça veut dire quoi?
28:19 C'est un peu provocateur de ma part, mais ça veut dire quoi?
28:22 Ça veut dire qu'aujourd'hui, si on veut faire de la radio,
28:26 on ne peut pas faire que de la radio, parce que c'est une question
28:29 pour des groupes qui sont relativement installés
28:33 économiquement.
28:35 Mais on a dans la salle aussi des petites radios.
28:38 Il y a des radios associatives dont les modèles économiques sont
28:40 différents, mais qui sont également dépendants quand même d'un certain
28:44 nombre de ressources qui sont allées à chercher ailleurs.
28:46 C'est un vrai sujet.
28:49 Est ce que dans l'avenir, ça veut dire que si on veut faire
28:51 la radio, on ne peut pas faire que de la radio?
28:53 Je voudrais juste répéter une phrase puisqu'on a parlé de Bob Pitman,
28:58 qui est le président de iHeart.
29:00 Il dit que la radio a un élément qui n'est, je vais parler un peu
29:06 comme la DLC, qui n'est pas substituable, qui est unique,
29:08 qui est ce qu'il appelle le companionship, c'est-à-dire
29:12 c'est l'humain.
29:13 C'est-à-dire que la radio, c'est l'ami qui est sur le siège
29:17 passager quand on est dans la voiture.
29:19 C'est la personne qui, le matin, quand vous prenez votre café seul
29:23 dans la cuisine, c'est l'ami qui vous parle.
29:24 Et à l'heure d'une extrême digitalisation du monde,
29:28 cet atout unique, irremplaçable et non substituable de la radio,
29:34 qui est ce compagnon, en fait un élément absolument différentiel
29:41 et extrêmement fort qui fait que pour reprendre la présentation
29:46 qui a été faite dans l'ECTA, et d'ailleurs, Bob Pitman le dit
29:48 aussi, la radio offre un reach extraordinaire.
29:52 Et je pense que ce côté chaleureux de proximité de l'humain en fait
29:57 encore une valeur de plus en plus cardinale.
29:59 Mais ça ne répond pas à la question.
30:00 Est-ce qu'on ne peut faire que ça ?
30:02 Parce qu'on comprend bien que la radio lunaire, c'est un flagship.
30:04 Est-ce que c'est suffisant ?
30:06 C'est l'élément moteur qui permet de décliner tout ce qui a été
30:09 présenté, notamment par Antoine ou par moi.
30:12 Mais ce qui va rendre toutes ces propositions alternatives
30:15 encore plus attractives et encore plus innovantes et peut-être
30:21 plus sécurisantes en termes de brand safety, c'est qu'on parle
30:24 de ce qu'est l'ADN de la radio qui est unique et qui n'est pas
30:27 remplaçable.
30:27 Marie-Renoir ?
30:29 Ce que je voulais juste ajouter, en fait, évidemment, comme mes
30:34 amis, on a les mêmes types de diversification, mais je dirais
30:37 que la donne de n'importe quel média traditionnel, puisque les
30:40 télévisions et la presse sont engagées exactement dans les mêmes
30:42 transformations, avec une opportunité, enfin, une difficulté et une
30:47 opportunité, c'est que les marques elles-mêmes sont devenues des
30:51 médias et que dans un processus global de désintermédiation,
30:55 nous, où là, on a un savoir-faire, c'est dans l'accompagnement et
30:59 la narration, la faculté que l'on maîtrise de savoir raconter,
31:04 de savoir faire de la pédagogie, etc.
31:06 Où là, du coup, on se trouve une utilité dans l'accompagnement
31:08 qu'on a vis-à-vis des marques.
31:12 Mais en fait, cette nécessité, c'est une obligation, pour répondre
31:17 très directement à votre question, dans la mesure où la publicité
31:21 s'est un peu désengagée des médias traditionnels, même si c'est
31:24 un petit peu moins vrai pour la télé, avec de fortes hausses de
31:27 durée de pub en faveur des plateformes depuis 2014.
31:31 Et ça ne fait que croître intensément.
31:34 Donc, de toute façon, les revenus globaux des médias traditionnels
31:38 sont extrêmement fragilisés.
31:39 Donc, ça nous demande beaucoup de créativité et beaucoup de
31:44 tonicité pour résister.
31:46 - Antoine Baduelle.
31:47 - Moi, j'ajouterais un point, c'est que, en fait, grâce aux technologies,
31:51 le média radio, la façon dont on fait la radio, n'a cessé de changer
31:55 depuis ces trois décennies.
31:56 Quand les musicales sont arrivés avec la FM dans les années 80,
32:00 on a fait de la radio autrement.
32:02 Aujourd'hui, avec les podcasts, et comme disait Mariam tout à l'heure,
32:05 avec les podcasts natifs, on fait de l'audio autrement parce que
32:08 les formats ne sont pas les mêmes.
32:09 Sur un programme linéarisé, on ne va pas du tout avoir la même
32:12 manière de le formater que sur un podcast où, justement, le temps
32:15 de narration est différent.
32:16 Mais je pense qu'il y a une chose aujourd'hui, c'est que, d'une part,
32:20 on fait toujours, grâce aux technologies, on fait de la radio
32:22 autrement.
32:23 Nous, à Radio-FG, effectivement, du fait de cette évolution de notre
32:27 cadre avec nos podcasts, nos 25 radios digitales, évidemment,
32:33 ça oblige, d'une part, à faire de la radio et de proposer aussi
32:37 tout notre savoir-faire aux marques.
32:39 Donc, finalement, quelque part, c'est notre expertise, c'est nos
32:42 connaissances qu'on amène.
32:43 Donc, ça, là-dessus, je pense que les choses n'ont pas changé.
32:45 En revanche, il y a un point sur lequel je suis très, très attentif,
32:49 c'est que les technologies ne soient pas vertigineuses pour les
32:51 équipes et qu'elles ne soient pas...
32:54 Qu'elles ne se trouvent pas face à une espèce de copie blanche ou
32:58 de vide à abyssal en se disant "effectivement, je ne vais plus
33:02 faire de la radio".
33:03 Et je pense que ce qui est très, très important, c'est aussi de
33:05 raisonner en termes de management et en termes d'équipe pour les
33:09 emmener vers, justement, l'avenir, que jamais l'angoisse ne guide
33:15 leur manière de bosser, mais au contraire, que ce soit un défi,
33:18 que ce soit un challenge et qu'effectivement, la façon de faire
33:22 le média traditionnel de la radio linéarisée, quelque part,
33:26 c'est un peu la zone de confort.
33:28 Et puis, pour tout un chacun, qu'il s'agisse des journalistes,
33:31 qu'il s'agisse des programmateurs, des directeurs artistiques,
33:33 des équipes de production, on va se mettre un peu en danger
33:36 parce qu'on va expérimenter des choses.
33:38 Et quand on expérimente, on ne doit pas le voir comme un danger,
33:41 on doit le voir comme un challenge.
33:43 Et c'est du coup assez...
33:44 C'est assez...
33:46 j'allais dire, c'est un défi.
33:48 Donc ça, finalement, quelque part, ça motive les équipes et il y a
33:51 toujours cette zone de confort du média radiophonique,
33:55 effectivement, qui est une présence.
33:56 Comme disait Maria, moi, je suis tout à fait d'accord avec ça.
33:59 Cette présence de ce média qui nous accompagne partout,
34:02 dans tous nos moments de solitude et d'intimité.
34:03 - Oui, qui est statuitaire.
34:04 Alors, qui souhaite apporter un témoignage, un commentaire,
34:10 poser une question ?
34:12 Vous avez la parole.
34:13 Moi, j'ai toujours ma question en l'air pour si quelqu'un
34:19 souhaite y répondre.
34:20 Est-ce que je vois quelqu'un qui a une question à poser là-bas ?
34:22 Bonjour.
34:23 - Bonjour, je suis Thierry Amart, journaliste.
34:26 Il y a un sujet important, Radio et Maria me voulaient
34:29 aborder avec les mentions légales, pour augmenter l'attractivité.
34:33 C'est le sujet de la création.
34:34 Il y a vraiment un décalage entre la qualité des contenus et la
34:39 mauvaise qualité des créations publicitaires.
34:41 Qu'est-ce qui peut être fait là-dessus ?
34:43 - Frédéric Ergo, peut-être ?
34:46 - Oui, je sais, c'est moche.
34:51 Je sens le bruit.
34:52 - Voilà, merci pour cette question.
34:55 Nous, de notre côté, c'est compliqué en tant qu'agence
35:03 média de faire de la pédagogie auprès des annonceurs parce que
35:07 ce n'est pas tellement notre partie.
35:08 Là, c'est vraiment les agences créatives.
35:09 Effectivement, on peut suggérer un accompagnement des groupes
35:13 médios.
35:14 C'est ce que font certains.
35:15 Quelles sont les bonnes pratiques de création, etc.
35:18 Après, je ne suis pas sûr d'avoir une réponse meilleure que
35:21 celle-là, si ce n'est qu'effectivement, pour rebondir sur
35:24 le point des mentions légales, c'est vrai que ça alourdit très
35:27 fortement les créations et voire même, ça entraîne certains
35:32 annonceurs à arrêter complètement le média.
35:33 C'est un peu dommage.
35:34 - Oui, il y a une véritable éviction de certains secteurs,
35:38 comme on pense au crédit, par exemple.
35:42 - Marie, c'est un sujet, la qualité des spots publicitaires.
35:46 C'est une bonne question.
35:47 Je veux dire, on est tous auditeurs de radio.
35:49 Il y a des radios, il y a des spots où, de temps en temps,
35:52 ça nous met un peu la tête au carré.
35:53 - Bien sûr, c'est un vrai sujet.
35:55 Et puis, on note d'ailleurs quand les créations sont réussies,
35:58 puisqu'on a des sagas publicitaires quand même très réussies.
36:00 Heureusement, on les repère parce qu'elles sont malheureusement
36:04 trop rares.
36:05 Ça participe aussi à l'idée qu'on se fait du média, c'est-à-dire
36:07 qu'on a dans l'idée que c'est un formidable média pour créer
36:10 du trafic en magasin, ce qui est vrai.
36:12 Mais c'est vraiment très réducteur de ne l'envisager que sous cet angle-là.
36:16 Et on voit la puissance pédagogique absolue qu'on a et la faculté
36:23 qu'on a à faire changer les mentalités, les comportements.
36:25 Je pense à ces campagnes d'intérêt général, que ce soit sur la sécurité
36:28 routière ou que ce soit sur d'autres grandes causes.
36:31 Et à l'heure où les marques ont besoin de se raconter, ont besoin
36:35 de donner des gages de réassurance, où le consommateur a besoin
36:39 d'éclairer pour avoir une consommation plus responsable.
36:44 En fait, il y a tout un champ vraiment à explorer.
36:47 Ce qui est très dommage, c'est que la radio n'est pas du tout
36:50 présente à l'esprit pour ces incursions-là.
36:53 Mais là aussi, en agence CREA, la punition, c'est de faire de la radio.
36:59 En fait, c'est dommage.
37:01 C'est juste qu'en fait, c'est un exercice extrêmement exigeant.
37:04 En fait, c'est très compliqué.
37:05 C'est certainement plus compliqué qu'un film sans diminuer la qualité
37:10 créative qu'implique la création d'un film publicitaire.
37:12 Mais c'est la même exigence avec une émission de radio.
37:15 L'émission de radio, ça ne supporte pas l'approximation.
37:18 C'est forcément très...
37:20 Et c'est pareil pour la pub.
37:21 Je voulais signaler, nous, avec la régie, une initiative avec une
37:28 école qui est sub de pubs, parce que finalement, on s'est dit que
37:31 la créativité et l'innovation étaient aussi pas mal quand même
37:34 chez les jeunes.
37:35 Et donc, on a créé un prix de création originale avec les jeunes
37:42 étudiants de l'école sub de pubs qui participent, qui proposent
37:45 et on prime les étudiants ou celui qui a imaginé un spot publicitaire,
37:51 une création originale.
37:55 Et donc, l'idée, c'est aussi d'embarquer finalement les jeunes
37:57 avec le média, avec la créativité et l'originalité du média.
38:01 Et donc, voilà, c'est une initiative.
38:04 C'est un partenariat avec l'école sub de pubs qui est le Creative
38:08 Awards, l'Audio Creative Awards avec les jeunes étudiants de
38:12 cette école.
38:13 Oui, puis on a même des radios qui, justement, pour ne pas altérer
38:19 la couleur de leur antenne, soit renoncent à tel ou tel type
38:23 de publicité.
38:24 Je crois avoir vu Bono Delpore de TSF Jazz qui est dans la salle,
38:28 voire renoncent complètement à la publicité pour essayer d'inventer
38:32 un autre modèle économique.
38:33 Je pense par exemple à Jean-Baptiste Tuzé et Krooner.
38:37 C'est un côté quand même très aventurier de se lancer dedans.
38:40 Mais c'est vrai qu'effectivement, s'il y avait une qualité de
38:43 publicité et que les écrans publicitaires étaient peut être
38:46 mieux intégrés dans les antennes, ce serait peut être plus facile
38:50 à accepter.
38:52 Est ce que, oui, Thierry Mars, vous voulez nous dire quelque chose ?
38:56 Est ce qu'on peut apporter un micro à Thierry Mars ?
39:00 Je voulais juste intervenir par rapport à ce que Myriam vient de dire.
39:04 Je parlais tout à l'heure de collaboration, de promotion,
39:08 d'éduquer dans pas mal de marchés par rapport à la créativité
39:11 et des initiatives qui sont prises à l'échelle du marché.
39:13 Donc tous les acteurs se mettent ensemble pour promouvoir la créativité.
39:17 Ne me tapez pas tout à l'heure, mais quand je viens en France
39:21 et que j'écoute la radio, je trouve qu'il y a énormément
39:23 de spots qui sont promotionnels.
39:24 Très peu sont créatifs ou émergent.
39:27 Dans d'autres pays, c'est très différent.
39:30 Je prends la Belgique.
39:31 Depuis 3, 4 ans maintenant, ils ont un événement qui s'appelle
39:35 les Sonic Awards qui récompense les meilleurs spots radio,
39:39 que ce soit en créativité, mais qui a le manque d'efficacité.
39:41 Et donc toutes les parties sont impliquées, que ce soit les annonceurs,
39:46 les agences créatives.
39:47 Et donc c'est un événement qui est annuel et qui a un sacré succès
39:51 et qui fait participer tous les acteurs du marché
39:55 et donc qui promeut quelque part la créativité.
39:59 Voilà, juste pour signaler qu'il y a des choses qui se font
40:01 et que la collaboration au niveau d'un marché peut être intéressante
40:05 pour promouvoir la créativité en radio.
40:07 Merci Thierry pour ce témoignage.
40:09 Est-ce que quelqu'un...
40:10 Philippe Chapeau, bonjour.
40:13 Philippe de la lettre de la radio.
40:15 Une petite question un peu à tout le monde.
40:18 Les paires d'oreilles sont en train de...
40:20 des jeunes sont en train de partir de plus en plus vers les plateformes
40:25 genre Spotify, les podcasts natifs.
40:28 Donc, pour aller chercher ces jeunes,
40:31 est-ce qu'il n'y a pas une question aussi de rajeunir la moyenne des
40:35 gens qui parlent à la radio, des animateurs, des présentateurs qui
40:39 est aujourd'hui, je pense, de 45 ans dans la plupart des stations.
40:44 Enfin, on a fait vite le calcul.
40:46 Qu'est ce qu'on peut faire pour ça ?
40:48 Est-ce que quelqu'un veut répondre ?
40:52 Enfin, ici ou dans la salle d'ailleurs, je veux dire,
40:56 on a quelques opérateurs de radio.
40:59 Non, personne.
41:03 Moi, j'ai une petite expérience à vous partager.
41:06 C'est que sur la matinale d'Europe 1, si vous écoutez toutes nos
41:09 journalistes qui font les sessions d'info et d'ailleurs notre matinalier
41:12 qui n'a pas 40 ans, on a la preuve et l'incarnation de
41:15 gens très jeunes qui font la radio.
41:17 Pour autant, je n'ai pas constaté de transformation radicale de
41:21 structure de mon auditoire.
41:22 Mais non, mais c'est un vrai point passé, cette petite blague.
41:26 C'est vrai que c'est un marché sur lequel les talents ont un peu
41:30 vieilli avec le média.
41:31 Donc, il y a ce sujet de renouvellement qui est clé.
41:33 L'énorme opportunité, la très bonne nouvelle quand même,
41:37 c'est le savoir faire des radios en podcast et la consommation très
41:41 intergénérationnelle de ces podcasts là, avec des possibilités
41:49 très multiples et variées qui passent par le tuto de philo quand on
41:53 est étudiant, en passant par la petite histoire avant de s'endormir
41:56 pour les tout petits enfants ou des programmes très massifs type
41:59 les histoires de crimes.
42:01 On a chez nous, on te raconte, qui est très massif et c'est une
42:04 écoute totalement intergénérationnelle.
42:05 Vous avez les petits enfants et les grands-parents qui adorent
42:08 écouter ces histoires sordides.
42:10 Voilà, donc il y a quand même une transformation qui s'opère
42:16 et un jeune public qui consomme activement de l'audio.
42:20 Après, se pose la question, en effet, d'adresser spécifiquement
42:25 ces publics là, en dehors du support traditionnel pour aller
42:30 les recruter et leur donner envie de venir sur notre support
42:31 traditionnel.
42:32 Pour ce qui est de notre radio, même plus particulièrement sur
42:38 NRJ, on a notamment dans les émissions du soir des très jeunes
42:41 animateurs.
42:42 Et puis, ce que l'on fait aussi, c'est qu'on fait venir régulièrement
42:45 ces influenceurs parce qu'à travers ces influenceurs comme Squeezie
42:48 et Michou, c'est aussi une manière de faire renouer un lien, si
42:52 tant est, qu'on ait besoin avec ce jeune public.
42:55 Ils viennent, ils prennent effectivement la radio pendant une
42:58 semaine, deux semaines.
42:59 Et donc, en fait, c'est toute leur communauté, toute leur fan,
43:02 fan base qui retrouve aussi l'univers de la radio.
43:05 Donc, on événementialise quand même pas mal ça.
43:09 Et puis, je voudrais quand même revenir sur le fait que les jeunes
43:13 sont sur les plateformes, les jeunes ne sont pas sur la radio.
43:16 Moi, j'ai Médiamétrie à mes côtés.
43:19 Je sais que les jeunes sont sur la radio.
43:22 En revanche, les plateformes, c'est l'opacité, c'est le triangle
43:25 des Bermudes.
43:26 Donc, si quelqu'un a des chiffres de consommation de Spotify et
43:29 de Deezer, nous, je pense qu'on les prend.
43:31 Donc, je pense que ça fait partie aussi de casser un tout petit peu
43:34 ce mythe que vivement, les plateformes collaborent de manière
43:38 active avec Médiamétrie pour qu'on ait quand même un baromètre,
43:42 un institut qui donne les mesures d'audience pour tout le monde.
43:45 Et je pense que ça va casser un tout petit peu un certain nombre
43:48 de fantasmes.
43:51 - Antoine m'a dit...
43:52 - Très rapidement, je pense que ce n'est pas un fatalisme que les
43:55 jeunes ne soient plus auditeurs du Média Radio.
43:58 Effectivement, il faut inventer de nouveaux formats.
44:00 Nous, au sein de la Maison AFG, on a eu une approche un peu différente.
44:03 C'est qu'on a profité de l'arrivée du DAB+ pour proposer un nouveau
44:08 format qui s'appelle Dance One.
44:10 Et en termes de programmation, en termes d'animation, en termes
44:14 de présence entre les réseaux sociaux, la programmation
44:18 musicale, l'hybridation entre plateformes, marques radio et
44:22 présence sur les réseaux sociaux, c'est une approche qui va peut-être
44:25 davantage épouser les codes.
44:26 Je pense qu'il faut aussi voir une chose, c'est que le public plus
44:29 jeune est quand même aussi dans le dégagisme par rapport aux marques
44:32 de leurs parents.
44:33 Et certains d'entre eux, en tous les cas, nous, en tous les cas,
44:36 c'est un constat qu'on a fait lors d'études et on s'est dit
44:40 finalement, proposer peut-être une nouvelle marque en radio et
44:42 profiter de l'arrivée du DAB+ et que le DAB serve aussi à ça.
44:45 C'était peut-être une des réponses.
44:47 C'est loin d'être la seule, mais c'en est une.
44:48 Yannick Carieux, Médiamétrie.
44:51 Est-ce que dans ce qu'on voit, est-ce que effectivement, il suffirait,
44:56 comme le suggère Philippe, de rajeunir les voix pour que les
45:00 jeunes viennent ou reviennent vers la radio?
45:03 D'abord, est-ce qu'ils en sont véritablement totalement partis?
45:05 Alors, je me garderais d'avoir un avis sur le rajeunissement des
45:07 voix. J'ai confiance dans les professionnels pour fabriquer de
45:10 l'affinité.
45:11 C'est tout ce que c'est le corps du métier.
45:14 Après, je crois qu'il faut faire attention parce que c'est quelque
45:17 chose qui, d'abord, a des angles morts.
45:20 Le phénomène dont on parle a des angles morts parce qu'on n'a pas
45:23 des infos sur toutes ces composantes et qui a aussi, qui est aussi
45:28 multicomposante.
45:29 Aujourd'hui, tout semble dire que des plateformes comme YouTube
45:37 comme Netflix sont aussi en difficulté sur les jeunes.
45:39 Donc, le sujet n'est pas que plateforme, pas plateforme.
45:43 Donc, on voit bien qu'il y a effectivement un peu d'effet
45:49 d'égagisme des marques à papa ou à maman.
45:51 Il peut y avoir ça, mais on voit bien qu'il y a une attraction
45:55 très, très forte de tout ce qui est réseaux sociaux, de tout ce
45:58 qui est raccourcissement des formats.
45:59 Donc, les jeunes sont, je crois, traversés par des courants qui
46:03 sont bien plus forts que l'âge du capitaine d'une émission.
46:07 Mais c'est une espèce d'inapétence pour le long, le linéaire,
46:15 c'est à dire le temps fixé.
46:16 Voilà, comme moi, quand j'étais petit, à 20h37, ma grand-mère
46:21 nous virait de table parce qu'il y avait Evelyne Delia.
46:22 Ça, c'est fini.
46:23 Donc, qui officie toujours très bien.
46:26 Evelyne, pas ma grand-mère, mais on avait compris.
46:31 Donc, décrochage de la contrainte du temps, d'où l'importance
46:38 de fabriquer d'autres formats, etc.
46:40 Décrochage des formats longs, d'où question sociétale aussi.
46:44 Par ailleurs, c'est sûr, il y a une multiplicité de facteurs.
46:49 Et je pense que la réalité est assez complexe.
46:52 En fait, Frédéric Ergo, comme ça, tout le monde aura répondu
46:56 à cette question qui était très bonne.
46:59 Oui, Frédéric Ergo, on adresse encore les jeunes en radio.
47:03 Alors, en fait, sur les investissements à date,
47:07 ça touche assez peu les jeunes, ce qu'on est plutôt sur les plus
47:09 de 35 ans sur la radio.
47:11 Maintenant, je pense que...
47:12 Plus de 35 ans, c'est une moyenne ou c'est vraiment...
47:14 C'est globalement les marques qui sont présentes.
47:16 Globalement, on va quand même plutôt chercher les consommateurs
47:19 plus âgés.
47:20 On a assez peu de clients qui viennent, en tout cas,
47:22 en radio pour toucher les jeunes.
47:27 Maintenant, ce qui est sûr, c'est qu'on va arriver plus de clients,
47:29 en tout cas, sur la partie podcast et sur les formats audio-digitaux,
47:33 puisque là, il y a beaucoup d'offres,
47:35 alors pas forcément gérées par les groupes radio,
47:37 plutôt sur les podcasts natifs, même si on est encore en radio,
47:40 attention.
47:41 Mais en tout cas, il y a beaucoup de choses à faire.
47:44 Mais là encore, se repose le problème de la mesure,
47:46 parce que c'est plus compliqué de démontrer les choses
47:48 et de démontrer la force du média.
47:50 On commence à avoir des études, des données de cadrage, etc.
47:54 Mais ça reste encore un petit peu compliqué à démontrer.
47:56 Je pense que ça va s'amplifier et qu'en tout cas,
47:58 comme il y a une grosse appétence sur les médias audio
48:01 de la part des annonceurs,
48:02 après, à nous de fournir aussi des preuves
48:05 et de les faire venir un petit peu plus.
48:07 -Merci. Allez, on prend encore deux ou trois questions.
48:09 -Oui. Bonjour. Olivier Audoux, des Andvocast.
48:12 Je voulais juste revenir sur une question,
48:13 je crois que vous l'avez posée tout à l'heure,
48:14 mais je ne suis pas sûr d'avoir bien entendu la réponse
48:17 ou si elle a été adressée.
48:19 C'était sur la durée des spots.
48:20 On a parlé peut-être de la créativité,
48:21 qu'on peut améliorer la créativité,
48:23 mais sur la durée des spots, je me souviens de la discussion
48:26 dans le groupe M6 l'année dernière,
48:28 alors il ne fait pas partie de ce panel,
48:30 de recalibrer les spots
48:32 en étant la base des spots à 20 secondes au lieu de 30 secondes.
48:36 Alors, je crois que la question se posait en télé,
48:37 mais je crois qu'elle se pose aussi régulièrement en radio.
48:39 Et au final, M6 était revenu en arrière
48:41 en gardant la calibration sur les 30 secondes.
48:44 Je crois que, Marie, vous avez parlé de la réduction
48:45 du nombre de spots, mais est-ce que sur les spots en eux-mêmes,
48:48 et des consultants comme Michel Collin, par exemple,
48:50 il publie régulièrement des études
48:52 qui montrent qu'on peut faire un spot aussi efficace
48:55 en 20 secondes qu'en 30 secondes.
48:56 Mais pourquoi cette fébrilité qui ne se matérialise pas forcément
48:59 dans les grilles tarifaires pour imposer un spot à 20 secondes,
49:03 alors que, sur les nouveaux usages,
49:05 on est en compétition avec peut-être des pré-rolls sur YouTube
49:09 où, de toute façon, les gens zappent après 5 secondes de spot ?
49:12 Donc, est-ce que vraiment 20 secondes en radio,
49:15 c'est quelque chose, c'est un tabou,
49:17 qui ferait forcément baisser le chiffre d'affaires ?
49:20 -Qui souhaite répondre. -La problématique qu'on a,
49:22 c'est que dès lors qu'on a des mentions légales,
49:25 le 20 secondes ne tient pas.
49:27 C'est pour ça qu'on est sur du 30 secondes.
49:30 C'est mécanique.
49:32 Donc, voilà.
49:34 Il n'y a pas du tout de fébrilité.
49:37 Vous avez raison, adresser tous ces...
49:40 -Il n'y a pas de mention légale sur tous les spots.
49:42 -Il y en a quand même beaucoup, par rapport à...
49:44 -Il y en a beaucoup, ça, c'est sûr.
49:46 Je crois qu'il y en a 38 de mémoire.
49:49 -Même la distribution, l'énergie, les banques assurances,
49:52 les automobiles, ils ont tous des mentions légales.
49:54 Plus ou moins longue durée, mais voilà.
49:56 Donc, en fait, après, ça laisse un espace, pour le coup,
49:59 qui est trop faible.
50:01 -Alors, là, j'ai un petit appel à mes amis de régie.
50:05 C'est que côté agence, on pousse aussi vers du 30 secondes,
50:08 tout bêtement, parce que le coût à la seconde
50:09 est très, très élevé sur des formats plus courts.
50:11 Donc, typiquement, comme c'est aussi important
50:15 de scénariser les spots, enfin, d'augmenter la mémorisation,
50:18 si on avait des indices moins prohibitifs
50:21 sur du 20 secondes, peut-être qu'on aurait entré aussi
50:23 vers des formats plus courts
50:24 quand on n'a pas les problèmes de mentions légales.
50:27 -Une autre question.
50:30 -Bonjour. Thomas Rouchier pour Le Clémy.
50:32 Pour ceux qui ne connaissent pas,
50:34 le Centre pour l'éducation, médias et l'information.
50:36 Le Clémy a 40 ans, donc là, j'ai un jeune animateur,
50:39 journaliste de radio.
50:40 -Bon anniversaire. -Je pense que... Merci.
50:42 Ce qui est important, c'est la créativité,
50:45 c'est le message que va faire passer l'animateur,
50:48 le journaliste à la radio.
50:49 Nous, on voit la multiplication des podcasts
50:53 dans les écoles maternelles, élémentaires, collèges, lycées,
50:57 la multiplication des web radios.
50:59 C'est le média qui se développe le plus actuellement
51:03 en France et à l'étranger,
51:04 parce que les lycées français à l'étranger,
51:06 gérés par l'AEFE ou l'AMLF,
51:08 ont un goût pour la radio qui est très développé.
51:12 Donc moi, je pense que ce qu'il faut continuer à faire,
51:14 c'est faire des rencontres.
51:15 Ce sont des rencontres entre les professionnels.
51:18 L'accueil que vous faites dans vos médias,
51:19 pendant la semaine de la presse et des médias à l'école,
51:21 par exemple, mais à d'autres moments de l'année,
51:23 ça, c'est très important, et le fait de venir aussi
51:26 à la rencontre des élèves, des enseignants,
51:28 pour expliquer comment fonctionnait la radio.
51:30 Et il y a des coups de foudre, et il y a une vraie capacité,
51:33 il y a une vraie énergie chez les jeunes,
51:36 chez les élèves, qui permet de donner ce goût à la radio,
51:39 parce qu'il y a un travail à la fois d'écriture
51:43 et un travail d'oralité qui est très important.
51:46 Et je pense que la radio a de très, très longues
51:49 et belles années devant elle.
51:51 -Merci pour ce témoignage. On est bien d'accord avec vous.
51:55 -Oui, j'ai une question.
51:59 Caroline Bonacossa de Stratégie.
52:01 Est-ce que vous ne pensez pas que la récurrence
52:05 des audiences radio, c'est-à-dire trimestrielles,
52:09 ne pâtit pas aux médias radio et aux investissements ?
52:15 Je rappelle qu'en télé, c'est quotidien,
52:16 et que, par exemple, on parlait des quotidiens.
52:20 La CPM fait une publication mensuelle
52:23 des ventes de kiosques,
52:25 et là, c'est vrai qu'on est face à des retours,
52:29 la vague hier qui est trimestrielle.
52:33 -Alors, 1, comparaison.
52:35 Prenez l'Allemagne.
52:37 L'Allemagne fait une enquête déclarative.
52:40 Ils donnent de l'information tous les 6 mois
52:42 avec 2 vagues cumulées en glissant.
52:46 En fait, quand vous prenez la comparaison des études radio
52:50 en Europe, nous sommes le pays, je crois,
52:54 qui donne l'information la plus récurrente et la plus fraîche
53:01 d'entre l'Allemagne, l'Italie, l'Angleterre, etc.
53:05 L'Angleterre donne à une fréquence,
53:08 ça me sort de la tête à l'instant, mais moindre,
53:11 une couverture hebdo.
53:13 Donc il faut aussi regarder le principe de réalité.
53:16 Et tout ça, c'est quand même lié à des budgets
53:21 qui sont en relation avec des budgets publicitaires
53:23 qui se ressemblent.
53:25 L'Angleterre fait 800 millions,
53:29 l'Allemagne et la France sont sur une jauge
53:31 aux alentours de 700 millions.
53:32 Donc les dispositifs se ressemblent,
53:34 et dans cette ressemblance, je vous garantis
53:36 que la France est celui qui donne les données
53:38 les plus récurrentes et les plus fraîches à un tenté.
53:41 Alors évidemment, ce n'est pas quotidien, hebdo, etc.
53:46 La question qu'il y a derrière ça,
53:50 ce n'est pas simplement la fréquence des résultats,
53:52 mais qu'est-ce que vous en faites ?
53:54 Parce que s'il s'agit derrière de remonter
53:59 un écosystème complet qui prendrait en compte
54:02 peut-être des données plus granulaires, plus fraîches,
54:04 plus hebdo, ou je ne sais pas quoi,
54:06 il faut revoir tout le trading publicitaire.
54:10 Et donc, il y a probablement,
54:12 en fonction de l'outillage des pratiques actuelles,
54:15 il y a quelques millions d'investissements
54:18 qui seraient nécessaires pour redonner la valeur,
54:20 et je reviens à mon 1er point,
54:21 quelle valeur à une donnée qui serait plus fraîche,
54:26 plus récurrente ?
54:27 Donc la mesure d'audience ne vit pas...
54:31 Ce n'est pas le prof de SVT, justement.
54:34 Elle ne vit pas dans sa bulle
54:36 déconnectée d'une réalité économique.
54:39 La mesure d'audience n'est là que pour servir un système...
54:42 Alors bien sûr, de fournir les grands agrégats
54:44 aux législateurs, aux régulateurs
54:46 et à tous ceux qui s'intéressent aux médias,
54:47 mais aussi pour nourrir un système de trading.
54:51 La solution...
54:54 Enfin, l'évolution vers des mesures plus fraîches, etc.,
54:57 n'a 2 sens que si le trading publicitaire lui-même
55:01 adopte cette granularité, cette précision, etc.
55:04 Et donc, c'est presque une question
55:05 qu'il ne faut pas me poser à moi.
55:07 C'est qu'à un moment... Non, mais je... Bien sûr, je...
55:09 Non, mais les grands enjeux sont...
55:12 -Vous y répondez très bien, quand même.
55:13 -De cette table. Voilà.
55:15 Donc, excusez-moi, le prof de SVT rend son créneau.
55:18 -Eh bien, écoutez, on est dans les temps.
55:24 Bravo. Merci à nos débattants et à vos interventions.

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