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  • 06/06/2023
Avec Marc Touati, économiste, président du cabinet ACDEFI. Son dernier livre "Reset II

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h30 à 14h sur #SudRadio.

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##CA_BALANCE-2023-06-06##

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Transcription
00:00 dans tous ces états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:02 Vous savez, la France, elle est sauvée !
00:05 Comment elle est sauvée ? Elle est sauvée, elle est sauvée.
00:07 Vous savez, quand on se plaignait des dépenses publiques,
00:09 de la tête, de tout ce qui montait, etc.
00:12 Et les esprits chagrins, comme notre ami Marc Twaty qui est avec nous,
00:15 il disait "Oui, mais enfin, vous savez,
00:17 il faut quand même régler un certain nombre de problèmes sinon on va dans le mur".
00:19 Et surtout qu'il y a un mois et demi encore, on en parlait.
00:22 Ficht, l'agence de notation Ficht,
00:25 avait dégradé légèrement notre cher et doux pays.
00:29 Mais, alléluia, alléluia, voilà-t-il pas que Standard & Poor's,
00:34 autre agence de notation internationale fort connue,
00:37 eh bien non, non, on reste là où on est,
00:39 on n'augmente pas et on dégrade pas.
00:41 Il faut avoir vu la joie profonde,
00:44 pratiquement orgastique de Bruno Le Maire.
00:48 Alors, Marc Twaty, franchement, expliquez-nous d'abord...
00:51 - Bonjour cher André, bonjour à toutes et à tous.
00:53 - Bonjour, je rappelle votre livre qu'il faut lire, le grand Reset,
00:56 le Reset 2, il y avait eu le Reset 1.
00:59 Alors Marc Twaty, d'abord rappelons très rapidement
01:03 sur quels critères ces agences de notation notent
01:06 des pays comme la France, bien sûr.
01:09 - C'est là qu'est le problème, effectivement, vous l'avez dit,
01:11 c'est que normalement, nous, t'étais là pour qu'on dégrade la note de la France.
01:15 Je vous rappelle que la note de la France qui est donc triple A,
01:17 qui est donc une très bonne note,
01:18 on n'est plus triple A depuis 2012,
01:20 qui était la meilleure note,
01:21 donc on s'est un petit peu dégradé,
01:23 alors que d'autres pays ont résisté, donc en fait,
01:25 quelle est la nature de la notation ?
01:27 On regarde justement l'évolution des finances publiques,
01:30 notamment de la dette publique, des dépenses publiques,
01:33 et donc si on a la garantie que l'État fait des efforts
01:37 et sur la bonne orientation,
01:39 on se dit à ce moment-là, on garde, entre guillemets, la bonne note.
01:42 Ça montre également la capacité de l'État
01:44 à s'endetter sur les marchés financiers.
01:47 Voilà, c'est ce qui permet effectivement de faire cette notation.
01:49 Et là, c'est vrai que c'est très surprenant, vous l'avez dit,
01:51 puisqu'il y a eu l'épisode coronavirus,
01:54 où là il n'y avait plus de notation,
01:55 parce que tout le monde a dérapé un petit peu sur les dépenses publiques.
01:57 Donc là maintenant, ça y est, c'est terminé,
01:59 ce n'est pas trop tôt,
02:00 mais néanmoins, ce qu'on observe,
02:01 c'est que la France, elle a continué le quoi qu'il en coûte.
02:05 Elle a continué justement à augmenter sa dépense publique,
02:08 c'est les chiffres de l'INSEE qui le disent,
02:10 en 2022, la dépense publique a représenté 58,2% de notre PIB,
02:17 c'est-à-dire de notre richesse.
02:18 – Près de 60% !
02:19 – Et grâce à cela, voilà, 58,2%, c'est la dépense publique.
02:22 – Public, oui.
02:23 – Grâce à cela, nous sommes, tenez-vous bien, numéro 1 du monde,
02:26 donc cocorico, effectivement, on s'en serait bien passé, bien entendu.
02:29 Ce que je veux dire par là, c'est qu'avec cette dépense publique qui augmente,
02:32 à la rigueur, on aurait été en droit d'attendre une croissance forte,
02:36 et malheureusement, ce n'est pas le cas,
02:37 et idem sur la paix sociale, puisque là aussi,
02:40 ce qu'avait dit Fitch il y a quelques semaines,
02:41 il avait dit "attention, il n'y a plus de paix sociale ou sociétale,
02:44 il y a des risques politiques, sociétaux",
02:46 et donc c'est pourquoi elle avait dégradé.
02:48 Et là, c'est vrai que, standard et pourse,
02:50 c'est vrai que les agences de notation ne sont plus très crédibles,
02:52 depuis la crise des subprimes, puisqu'elles n'avaient rien vu venir,
02:55 c'est un peu comme la cavalerie, elle arrive après la bataille,
02:58 mais là justement, il y a un problème de crédibilité,
02:59 c'est-à-dire que si vous regardez les dépenses publiques,
03:01 ça augmente, alors que d'autres pays, par exemple l'Italie,
03:04 elle a fait des réformes, a fait des efforts
03:06 pour réduire sa dépense publique dernièrement,
03:08 la dette publique, elle continue d'augmenter,
03:10 on est à bientôt 3 000 milliards d'euros de public.
03:12 – Et nous sommes numéro 1, vous dites,
03:14 nous sommes numéro 1 là-dessus, sur les dépenses publiques.
03:17 – Numéro 1 sur les dépenses publiques,
03:18 effectivement comme je l'ai évoqué, et la période de dette publique augmente,
03:21 alors que jusqu'à présent, il y avait une sorte d'écran de fumée,
03:24 c'est-à-dire que cette dette publique était achetée
03:27 par la Banque Centrale Européenne massivement,
03:28 ce qu'on appelle la planche à billets,
03:30 donc ce qui permettait d'avoir des taux d'intérêt
03:33 extrêmement bas sur la dette publique.
03:34 Aujourd'hui, c'est en train de changer,
03:35 puisque cette planche à billets a alimenté l'inflation,
03:38 donc maintenant la Banque Centrale Européenne
03:40 a limité ses achats de dette publique,
03:41 et donc les taux d'intérêt augmentent,
03:43 c'est là la conséquence pour nous,
03:44 pour nous les ménages, les entreprises,
03:46 effectivement, les taux d'intérêt qui étaient négatifs il y a quelque temps,
03:49 maintenant ils sont à 3% sur la dette publique française à 10 ans,
03:52 et donc c'est ce qui fait que ça revêt un coût
03:54 et un danger sur l'activité économique,
03:56 on le voit aujourd'hui,
03:57 il y a des défaillances d'entreprises,
03:59 il y a des licenciements qui commencent à augmenter,
04:01 et donc tout ça fait que
04:02 on avait tout pour effectivement être dégradé,
04:05 alors pas être fortement dégradé,
04:06 et ça a surpris tout le pays.
04:08 - Alors Marc Poitier, expliquez-nous,
04:09 vous devez savoir, alors comment il se fait,
04:11 parce que je veux bien qu'on ait des avis différents,
04:13 Fichte ou Stendhal Saint-Pour,
04:15 alors on a dit que le gouvernement avait discuté,
04:18 a envoyé des émissaires avec Standard & Impôt pour discuter,
04:21 vous croyez que ça a influé ?
04:22 Parce que pourquoi l'un a dit "non ça ne va pas"
04:24 et l'autre dit "non non tout va bien" ?
04:26 - Ah non mais c'est sûr qu'il y a eu une influence,
04:28 c'est évident, puisque de toute façon,
04:30 si on regarde les chiffres en tant que tel,
04:32 c'est-à-dire sur la dépense publique,
04:34 sur les déficits publics,
04:35 je vous rappelle que ça va encore augmenter cette année en 2023,
04:38 et alors il n'y a plus le coronavirus,
04:40 mais le déficit public va revenir vers les 150 milliards d'euros,
04:43 vous voyez on est sur les niveaux qu'on avait pendant le corona,
04:45 ça, ça doit être sanctionné,
04:47 ça n'a pas été, dette publique, pareil,
04:50 crise sociale et sociétale, pareil,
04:52 problème de majorité également à l'Assemblée, pareil,
04:55 si on est objectif sans vouloir être, je dirais, méchant,
04:59 si on est simplement objectif,
05:00 Saint-Larrenc-en-Cours aurait dû dégrader la note de la France,
05:03 mais, alors peut-être que le gouvernement l'a convaincu,
05:06 on ne sait pas trop,
05:06 mais le problème c'est que,
05:08 c'est pas que le gouvernement l'a,
05:09 tous les gouvernements depuis des décennies
05:11 n'arrêtent pas de nous dire "non, ne vous inquiétez pas,
05:13 on va réduire les déficits,
05:14 on va réduire la dépense publique, etc."
05:16 et c'est exactement l'inverse qui s'observe.
05:18 Donc pourquoi là, Saint-Larrenc-en-Cours a cru au gouvernement,
05:21 bon, très bien, il y a peut-être eu des,
05:22 je sais pas,
05:23 - Ah mais il a peut-être,
05:25 il a dû l'emmener déjeuner avec un très bon vin,
05:28 peut-être, non mais...
05:29 - J'espère que c'est pas comme ça qu'on fait la note,
05:31 sinon c'est quand même extrêmement dangereux.
05:33 - Mais Marc Boitier...
05:34 - Le problème si vous voulez c'est que,
05:35 c'est quand même un aléa moral,
05:37 ce qu'on appelle un aléa moral,
05:38 parce que si pour réduire la dette publique,
05:40 c'est pas pour faire plaisir à Saint-Larrenc-en-Cours,
05:42 c'est pour les Français.
05:43 - Bien sûr.
05:43 - Parce que n'oublions pas que,
05:44 toutes ces dépenses publiques qui augmentent,
05:46 il faut les financer.
05:47 Donc si c'est pas l'ABC qui achète la dette,
05:49 comment on finance ?
05:50 - Mais alors...
05:50 - On va augmenter les impôts.
05:51 - Oui mais alors justement...
05:52 - On va augmenter et augmenter les impôts,
05:54 et je vous rappelle qu'on est déjà numéro 1 également,
05:56 du point de vue mondial,
05:57 en termes de pression fiscale par rapport à notre richesse.
06:00 - Certes.
06:00 - Donc jusqu'à quand ça va continuer,
06:02 et que peut-on encore fonctionner ?
06:03 - Alors qu'est-ce que vous répondez à ceux qui vous disent,
06:05 et nous avons eu beaucoup d'auditeurs,
06:07 enfin beaucoup, non,
06:08 certains qui nous ont dit "mais attendez, attendez,
06:10 tout ça est politique,
06:12 jamais la banque centrale européenne ne lâchera la France.
06:15 Donc, disons que ça peut continuer,
06:19 je ne dis pas jusqu'au bout,
06:20 mais ça peut continuer comme ça encore longtemps,
06:22 on va quand même pas laisser tomber un pays comme la France,
06:24 donc on va s'arranger.
06:27 Qu'est-ce que vous...
06:27 - C'est le problème de l'accoutumance,
06:30 c'est comme les drogués,
06:31 tant qu'ils se droguent et qu'ils n'ont pas de vangeuse,
06:33 effectivement ils peuvent ça faire toute leur vie.
06:34 Donc là c'est exactement pareil,
06:35 on est sous perfusion de morphine, si vous voulez,
06:38 de cette dette publique,
06:40 qui est en partie financée par la BCE,
06:42 c'est vrai qu'on voit mal la BCE lâcher la France évidemment,
06:45 mais le problème c'est que si on ne fait rien,
06:47 s'il n'y a pas de sanctions,
06:48 notamment des agences de notation,
06:49 et donc des marchés, et donc des investisseurs,
06:51 je me rappelle que la moitié de la dette publique française
06:54 est détenue par des étrangers,
06:55 on ne peut pas l'oublier,
06:56 et donc ça veut dire que s'il n'y a pas de sanctions,
06:59 ça veut dire que le gouvernement va continuer.
07:01 Vous savez, j'ai vu tous les présidents,
07:03 les premiers ministres, les ministres de l'économie
07:04 depuis 25 ans,
07:05 je leur avais toujours dit "faites attention,
07:07 si vous dérapez, les taux d'intérêt vont augmenter".
07:09 Et donc là qu'est-ce qu'ils vous disent aujourd'hui ?
07:11 Ben regardez, il n'y a pas de problème,
07:12 on augmente notre dette publique,
07:14 on augmente notre déficit,
07:15 finalement tout se passe bien,
07:16 donc on n'a aucun intérêt à faire autre chose.
07:19 Et le drame c'est qu'après qui va payer ?
07:21 Ben c'est les Français.
07:22 - C'est les Français et c'est l'office.
07:24 - Ils vont payer au travers de la pollution.
07:25 - C'est ça qui est dramatique.
07:26 - Oui mais Marc Twaty, juste un mot,
07:28 nos créanciers vous dites que la moitié effectivement
07:30 des créances sont aux mains d'étrangers.
07:32 Est-ce qu'ils bougent ou ils bougent pas ?
07:34 Ou ils sont ?
07:35 C'est très important techniquement et autre,
07:37 parce que ça, vous pouvez nous l'expliquer,
07:38 nous on ne sait pas.
07:39 Est-ce que les créanciers, disons,
07:41 internationaux, étrangers, etc.,
07:43 sont axés, on va les y tourner,
07:44 vers la banque centrale européenne ?
07:46 Et tant que la banque centrale européenne
07:48 leur dise "pouvez investir en France,
07:50 il n'y a aucun problème,
07:51 pouvez garder ça, ça va tenir",
07:54 et bien tout le monde va tenir.
07:55 Ils disent "bon, on verra dans 50 ans,
07:57 après nous le déluge quoi".
07:59 - Voilà, mais il y a deux choses si vous voulez,
08:01 c'est que effectivement,
08:02 ces investisseurs sont "rassurés",
08:04 mais ils étaient aussi sur la Grèce,
08:06 jusqu'en 2010.
08:07 Les investisseurs étrangers
08:09 achetaient énormément de dettes grecques,
08:11 jusqu'en 2010, en disant "il n'y a pas de problème,
08:13 il y a l'ABCE derrière", etc.,
08:14 et puis on a vu comment ça s'est terminé ensuite.
08:16 Donc oui, ensuite c'est le principe de la corde.
08:18 Donc là la corde, elle tient sur un fil.
08:20 Donc tant que le fil il tient, ça va,
08:22 mais une fois que le fil il casse,
08:23 la corde va casser.
08:24 Donc ça évidemment, on ne peut pas,
08:26 on fait tout pour que ça ne casse jamais.
08:27 Alors il y en a certains qui me disent
08:28 "oui, ça ne cassera jamais".
08:29 Moi j'avais des investisseurs américains
08:31 la semaine dernière, qui me disaient
08:32 "bon ben, ça va continuer comme ça éternellement".
08:34 Peut-être, mais globalement,
08:36 c'est sûr que c'est une fuite en avant
08:38 qui, plus on tarde à réagir,
08:40 plus quand ça va exploser,
08:41 ça va faire mal bien sûr.
08:43 Donc c'est là où c'est très dangereux,
08:45 ce que j'appelais un aléa moral,
08:46 quand on se dit "on a finalement voilà,
08:47 l'ABCE, la zone euro, tout va bien",
08:49 sauf qu'on oublie de dire qu'au sein de la zone euro,
08:51 avec l'Allemagne notamment,
08:52 il y a des dissensions,
08:53 il y a certains pays qui eux ont fait des efforts,
08:56 même l'Italie par exemple,
08:57 même la Grèce ont fait des efforts
08:58 en termes de réduction de leurs dépenses publiques,
09:00 il n'y a que nous les Français.
09:00 Vous savez, les pays scandinaves ont dit
09:02 "regardez, ils ont beaucoup de dépenses publiques
09:04 par rapport à nous, plus que nous".
09:05 Même eux, ils ont compris qu'il fallait arrêter.
09:07 Donc ils ont réduit leur poids de la dépense publique.
09:09 Et nous, ça ne marche plus.
09:10 Et nous, on continue.
09:11 Donc le problème est là,
09:13 c'est qu'on est dans le déni de réalité.
09:15 - Eh oui.
09:16 - Donc c'est plus toi, Marlon,
09:18 et techniquement.
09:19 - Marc Twaty, pour juste,
09:20 est-ce que nous, on savait qu'on était des cigales,
09:23 en tout cas on le sait depuis quelques temps,
09:25 est-ce que l'Allemagne, il reste une fourmi
09:27 où elle se cigalise, si je peux permettre ce néologisme ?
09:30 - Alors, si vous regardez les chiffres,
09:32 pour l'instant, la dette publique en Allemagne,
09:34 c'est 69% de leur PIB.
09:36 Nous, c'est 112%, bientôt 115%.
09:38 - Ah oui, c'est énorme.
09:39 - Donc il y a quand même un écart énorme.
09:40 - Énorme.
09:41 - Si vous regardez les dépenses publiques,
09:42 c'est à peu près 49% de leur PIB.
09:44 Nous, on est à 58,2%.
09:46 Donc pour l'instant, elle est toujours fourmie,
09:48 mais il n'y a pas que l'Allemagne.
09:49 Il y a également les Pays-Bas,
09:51 je parlais même tout à l'heure des pays du Nord,
09:54 même la Belgique aujourd'hui commence,
09:55 essaie du moins de faire des efforts,
09:57 même l'Italie, il faut savoir que l'Italie aujourd'hui,
09:59 elle réduit sa dépense publique par rapport au PIB.
10:02 - Oui.
10:02 - L'Espagne, etc.
10:03 Donc c'est là ce qui aujourd'hui est dangereux,
10:05 c'est que nous les Français,
10:06 on commence à être les mauvais élèves.
10:08 Et à la rigueur,
10:09 s'il y avait derrière une croissance forte,
10:11 on pourrait dire "bon ben c'est pas grave",
10:12 s'il y avait la paix sociale,
10:13 on pourrait dire "bon, au diable la varice".
10:14 Mais ce n'était même pas le cas.
10:15 - Oui, ce n'est pas le cas.
10:16 - Donc on met énormément de dépenses publiques,
10:18 alors que les services publics se dégradent,
10:20 donc où va l'argent ?
10:22 C'est tout de suite,
10:22 toi tu as dit "je recrute des élus".
10:23 On se rend bien compte que ce n'est pas un problème
10:25 de quantité de dépense publique,
10:26 mais de qualité de cette dépense publique.
10:29 Et ça, évidemment,
10:30 on n'ose pas affronter la réalité,
10:31 donc évidemment on nous fait des beaux discours.
10:33 Ça fait 25 ans que je vois les mêmes discours,
10:35 donc on a l'habitude maintenant,
10:36 on est blasé,
10:36 mais quand même,
10:37 la question de sa marge,
10:38 jusqu'où ça peut durer ?
10:40 Et c'est ça que je voulais t'en jouer,
10:41 et maintenant, on le voit.
10:42 Mais je rappelle que les agences de notation
10:44 notaient quand même AAA,
10:46 les dettes subprimes,
10:48 jusqu'à ce que ça explose.
10:49 Quelques semaines avant,
10:50 elles étaient encore AAA les dettes subprimes.
10:52 Donc ça ne veut rien dire cette notation,
10:53 ça ne sert pas à grand chose.
10:54 Et moi je trouve qu'il y a un problème
10:56 de crédibilité de la France,
10:57 et également des agences de notation
10:59 qui ne font pas leur boulot.
11:00 - Voilà, j'allais revenir, Marc Loity,
11:02 aux agences de notation.
11:03 Honnêtement, faut-il les prendre au sérieux ?
11:06 Parce qu'apparemment,
11:07 dès qu'une agence de notation rend son verdict,
11:10 toute la presse économique,
11:11 et pas seulement, en parle.
11:12 Ou bien faut-il regarder tout ça
11:14 avec circonspection ?
11:15 - Non, si vous voulez, c'est vrai que,
11:17 justement, jusqu'à la crise des subprimes,
11:20 elles avaient une certaine crédibilité.
11:21 Depuis, elles ont beaucoup perdu en crédibilité.
11:23 - D'accord.
11:24 - C'est clair que,
11:25 même s'il y avait une dégradation,
11:26 ça n'aurait pas changé,
11:27 je dirais, la face du monde.
11:28 Ça c'est clair.
11:29 Mais néanmoins, encore une fois,
11:30 d'où l'intérêt de faire son travail.
11:32 Au moins de faire son travail.
11:33 Mais là, aujourd'hui,
11:34 elles ne le sont pas le cas.
11:35 Donc, finalement, c'est une sorte de thermomètre
11:37 un petit peu truqué.
11:38 Donc, ça ne sert à rien de le regarder.
11:39 - Oui.
11:40 - Donc, ce qui veut dire que,
11:42 bon, voilà, c'est une des informations qui est là,
11:44 mais elle n'est pas déterminante.
11:45 Par contre, vous savez,
11:46 encore une fois,
11:47 ça fait 25 ans, 30 ans
11:48 que je vois l'évolution des marchés.
11:49 Le problème des marchés,
11:50 c'est un peu comme les enfants.
11:51 C'est-à-dire qu'il faut leur donner la direction.
11:53 Tant qu'on ne leur donne pas la direction,
11:54 ils font tout et n'importe quoi.
11:55 Mais une fois qu'on leur a donné une direction,
11:57 alors là, ils peuvent changer complètement,
11:59 effectivement, leurs truies d'épaule.
12:00 Et c'est ça qui est dangereux.
12:01 C'est qu'une fois que la psychologie change,
12:03 regardez la crise grecque, par exemple.
12:04 - Bien sûr.
12:05 - Ça peut aller très vite.
12:06 - Tout peut changer, tout peut basculer.
12:07 - Et sachant que,
12:09 si jamais on bascule,
12:11 c'est ça le problème.
12:12 On n'a plus de marge de manœuvre.
12:13 - C'est ça.
12:14 - On ne peut pas relancer la dépense publique
12:15 parce qu'elle est déjà énorme.
12:16 Alors, on n'a plus pas faire la planche à but.
12:17 - En fait, ce que vous dites...
12:18 - On est bloqué.
12:19 - Je comprends.
12:20 Ce que vous dites, Marc Twaty,
12:21 tout votre discours,
12:22 la ligne rouge,
12:23 c'est au fond,
12:24 que font les princes qui nous gouvernent,
12:25 d'ailleurs, d'aujourd'hui ou d'hier,
12:27 il ne s'agit pas de prendre une position politique
12:29 au sens gauche-droite ou autre,
12:31 c'est qu'est-ce qu'ils font
12:32 pour prendre le taureau par les cornes.
12:34 C'est ça.
12:35 - J'ai envie de dire,
12:36 simplement, où l'enjeu, si vous voulez,
12:37 c'est un problème de crédibilité.
12:39 Donc, il faut une direction.
12:40 Il faut qu'on ait des dirigeants qui soient crédibles
12:42 et qui nous disent, voilà où on veut aller,
12:44 et on va s'y tenir.
12:45 Parce que dire, évidemment,
12:46 on va y aller et puis, finalement, on fait l'inverse,
12:47 ça ne sert pas à grand-chose.
12:48 - Bien sûr.
12:49 - Donc, où l'enjeu, aujourd'hui, est là,
12:50 c'est que, malheureusement,
12:51 les dirigeants ne savent pas qu'en France,
12:53 c'est un peu mondial,
12:53 que ce soit aux États-Unis,
12:55 que ce soit en Allemagne.
12:56 On a l'impression qu'il n'y a pas de pilote dans l'avion.
12:59 C'est ça.
12:59 Ou alors qu'il y a un pilote,
13:00 mais il ne sait pas bien conduire.
13:01 Donc, si vous voulez, c'est ça le danger.
13:02 Donc, on avance.
13:04 On dit, de toute façon, on n'a plus le choix,
13:05 on est dans l'avion,
13:06 donc il faut que l'avion avance.
13:07 Mais on ne sait pas trop comment on va atterrir.
13:09 - J'espère qu'on ne sera pas, Marc Twaty...
13:11 - Le pilote n'est pas forcément bon.
13:12 - Oui, et pas seulement ça,
13:13 j'espère qu'on n'est pas...
13:14 J'espère que ça, c'est une vision,
13:16 je dirais, un peu optimiste,
13:17 parce que la vision peut-être plus pessimiste,
13:19 c'est qu'on est en chute du 60ème étage,
13:21 on est au 40ème et on dit,
13:23 jusqu'ici, tout va bien.
13:24 - Oui, on peut dire ça aussi, effectivement.
13:27 C'est tout le danger.
13:28 - Merci beaucoup, Marc Twaty.
13:30 Merci pour vos éclaircissements.
13:32 A bientôt.
13:33 "Reset 2", le livre de Marc Twaty.

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