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  • 29/03/2023
Avec Aurélien Pradié, député LR du Lot
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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-03-29##

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News
Transcription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Roger.
00:05 Et l'invité ce matin Aurélien Pradié, député Les Républicains du Lot.
00:08 Bonjour Aurélien Pradié.
00:10 Bonjour.
00:11 Réforme des retraites, y a-t-il une porte de sortie ?
00:13 Où est-ce qu'on est dans l'enlisement ?
00:15 Faut-il de la médiation ou de la discussion ?
00:17 Simplement, quelle influence encore aussi des Républicains ?
00:19 Quelle trace chez les LR après ces débats autour de la réforme des retraites ?
00:23 On va en parler donc avec vous Aurélien Pradié.
00:26 Que pensez-vous alors de la proposition d'Elisabeth Borne de rencontrer finalement les syndicats la semaine prochaine ?
00:31 Il était grand temps.
00:33 Ça fait des semaines, des mois que l'intersyndicale, que la CFDT en particulier, Laurent Berger,
00:38 demandent à ce que le dialogue social soit renoué.
00:40 Et là on commence à avoir un petit mouvement de la Première Ministre qui dit
00:44 "Enfin nous allons recevoir l'intersyndicale".
00:46 Mais vous savez, on s'habitue dans ce pays à des choses invraisemblables.
00:49 Le dialogue social c'est pas une option.
00:51 Le dialogue social c'est inscrit dans notre Constitution, c'est une règle fondamentale.
00:54 Et de voir la Première Ministre et le Président de la République
00:57 ignorer avec autant de morgue depuis des semaines
01:00 celles et ceux qui sont les acteurs de la vie syndicale, ça m'a stupéfait.
01:05 Il est grand temps qu'il y ait une rencontrée et un échange,
01:07 mais pas pour rien, pour trouver une porte de sortie.
01:09 Parce que notre pays ne va pas pouvoir continuer avec ce niveau de paix.
01:12 Oui, alors une porte de sortie vraiment sur les retraites ou pas ?
01:14 Parce qu'avant il y avait eu la tentative de médiation, en tout cas d'annonce
01:18 d'une mission de médiation lancée par l'intersyndicale,
01:21 Laurent Berger lui-même et puis d'autres qui avaient proposé ça déjà les jours derniers.
01:26 Olivier Véran avait opposé une fin de non-recevoir.
01:29 Donc on a du mal à comprendre.
01:31 La responsabilité politique aujourd'hui c'est d'apaiser le pays.
01:33 Je le dis à tous ceux qui sont membres du gouvernement, au Président de la République lui-même,
01:37 au-delà des divergences politiques que l'on peut avoir,
01:39 les membres du gouvernement, la Première Ministre et le Président de la République
01:42 doivent se souvenir que leur responsabilité,
01:44 elle est d'unifier le pays, pas de le fracturer.
01:47 Et je vois s'installer, vous le voyez comme moi, depuis plusieurs mois,
01:49 un espèce de jeu de bras de fer un peu enfantin et puéril
01:53 de la part du Président de la République qui n'est pas à la hauteur de ses responsabilités.
01:56 Est-ce qu'il devrait y avoir quand même une médiation qui devrait être lancée ?
02:01 Vous trouvez que c'est une bonne idée ou pas ?
02:03 Je pense que tout ce qui est proposé aujourd'hui comme porte de sortie doit être étudié.
02:07 La médiation peut être une porte de sortie.
02:09 J'aurais préféré qu'on ait un débat parlementaire, qu'on ait un vote.
02:11 C'est la meilleure des médiations que je connais,
02:13 c'est que la démocratie parlementaire fonctionne à plein.
02:15 Mais je refuse que l'on balaie d'un revers de la main ce que les syndicats peuvent nous dire aujourd'hui.
02:19 Moi je ne suis pas syndicaliste, je suis responsable politique,
02:21 j'ai des divergences avec les acteurs syndicaux,
02:23 mais je veux saluer leurs responsabilités.
02:25 Si depuis plusieurs semaines et plusieurs mois,
02:27 nous n'avions pas eu des leaders syndicaux comme ceux que nous avons,
02:29 et bien je pense que nous aurions eu des tensions encore plus graves dans le pays.
02:33 La Première Ministre et le Président de la République ne peuvent pas les ignorer.
02:37 Ce sont des partenaires de notre démocratie, comme les parlementaires le sont.
02:40 Bon, vous avez dit "enfantin puéril" il y a deux secondes là.
02:44 Pourquoi ? Parce que le Président accorde une interview à Pif Gadget ?
02:49 Ça vous fait penser à ça ? Non ?
02:51 Ça pourrait me faire penser à ça, mais c'est l'attitude dont je parle.
02:54 Et vraiment, je veux le dire, ce n'est pas une posture politicienne de ma part,
02:58 mais le Président de la République doit se souvenir que, en assumant la fonction qui est la sienne,
03:02 il a d'immenses responsabilités.
03:04 La première, c'est de ne pas jouer avec le feu.
03:06 Il y a des responsables politiques, des Présidents de la République par le passé,
03:09 qui, sur des réformes, ont accepté de les retirer, de les remettre sur la table.
03:13 Le vrai courage politique, ce n'est pas la brutalité.
03:15 Le vrai courage politique, c'est d'être capable d'entendre le pays.
03:18 Et quand je vois cette espèce de morgue qui s'installe,
03:21 l'interview à Pif Magazine aujourd'hui,
03:23 mais enfin, moi j'ai beaucoup de respect pour ce magazine,
03:26 que j'ai adoré lire lorsque j'étais enfant,
03:29 mais on est à un moment où, pour les Français, tout ça, ce n'est pas une blague.
03:33 Ce n'est pas une plaisanterie.
03:34 Et je ne voudrais pas que le Président de la République continue à penser que tout cela,
03:38 c'est au fond une grande farce, et qu'il va pouvoir continuer,
03:41 parce que c'est le sentiment qu'il donne à se moquer des Français.
03:43 Quand on est Président de la République, on ne se moque pas des Français.
03:46 - Pour terminer sur ce dialogue qui pourrait avoir lieu la semaine prochaine
03:50 avec la Première Ministre et les syndicats,
03:52 pour l'instant, officiellement, le gouvernement dit qu'on va travailler sur les futurs dossiers,
03:56 c'est-à-dire la pénibilité, lois, travail, etc.
03:59 et pas forcément sur les retraites.
04:01 Vous pensez qu'il faudra faire un pas de côté sur les retraites ?
04:05 - Bien sûr qu'il faudra faire un pas de côté sur les retraites,
04:07 traiter de tout ce dont nous n'avons pas parlé,
04:09 le salaire, le travail, bref, tout ce qui n'est pas dans cette réforme des retraites.
04:12 Mais que le gouvernement ne pense pas pouvoir enjamber cette réforme des retraites.
04:16 Je pense que ce texte-là, il est empoisonné.
04:19 Il a été adopté dans des conditions épouvantables,
04:21 il ne traite pas des vraies questions aujourd'hui sur la réforme des retraites,
04:24 et donc le gouvernement doit accepter qu'une autre réforme des retraites soit étudiée.
04:28 Moi, je ne suis pas hostile à la réforme des retraites.
04:30 Je pense simplement que celle-ci, elle va pénaliser ceux qui travaillent déjà très dur,
04:34 et si le gouvernement accepte le dialogue, c'est pour vraiment dialoguer,
04:38 c'est pour faire semblant, notamment avec les partenaires syndicaux.
04:41 - Oui, parce que sur le fond, qu'est-ce que vous attendez, vous, sur cette réforme des retraites ?
04:44 Qu'il y ait vraiment une pause, du coup ?
04:47 Ou alors, vous attendez, vous espérez beaucoup du recours devant le Conseil constitutionnel ?
04:51 - J'en espère beaucoup. J'ai moi-même déposé des observations,
04:54 à titre individuel, auprès du Conseil constitutionnel.
04:57 Je pense qu'il y a des éléments significatifs dans ce texte qui ne sont pas constitutionnels,
05:01 qui sont des cavaliers législatifs, c'est comme ça qu'on les appelle, des cavaliers sociaux.
05:04 Et je fais donc une proposition, si ce texte-là, il est en majeure partie amputé par le Conseil constitutionnel,
05:10 il ne servira plus à grand-chose, et ce sera peut-être l'occasion pour le Président de la République
05:13 d'avoir un vrai courage de père de la nation, en disant désormais,
05:17 puisque ce texte-là est amputé, et qu'il est beaucoup moins efficace que ce que nous pensions au départ,
05:22 alors nous remettons tout à plat. C'est une étape. Mais il y a une seconde étape.
05:25 C'est une conférence sociale. Je souhaite aujourd'hui qu'on puisse se reparler dans ce pays.
05:30 On ne peut pas en permanence avoir autant de violence les uns envers les autres.
05:33 Cette question du travail, elle est fondamentale.
05:36 Beaucoup plus encore que la question des retraites.
05:38 Avant la retraite, il y a le travail, et c'est un débat que nous n'avons pas eu.
05:41 - Et sur cet appel à une conférence sociale, elle pourrait réunir qui ?
05:44 Alors l'ensemble des syndicats, les partis politiques ?
05:47 - Les syndicats patronaux, les syndicats de salariés, les partis politiques, et j'y prendrai ma part aussi.
05:51 Vous savez, j'ai une opposition au projet politique d'Emmanuel Macron,
05:54 mais je n'ai jamais refusé de discuter pour que nous puissions faire avancer notre pays.
05:58 J'étais opposé à cette réforme des retraites, parce qu'elle a été mal faite et qu'elle est injuste.
06:02 Mais d'autres réformes sont possibles.
06:04 Sur la question du temps de travail, par exemple, je souhaite qu'on puisse avancer sur ce sujet.
06:08 Comment demain travailler plus et travailler mieux en aménageant notre temps de travail ?
06:12 Ça, c'est un véritable sujet.
06:13 - Ah, vous, vous dites travailler plus ?
06:15 - Travailler plus, évidemment, mais travailler mieux.
06:17 - Ce qui est dans l'air du temps, c'est de travailler moins.
06:19 - C'est de travailler mieux. C'est très différent.
06:21 Et vous avez aujourd'hui certains pays d'Europe, certaines entreprises en France,
06:24 qui expérimentent, quand c'est possible, la semaine de 4 jours, travailler 36 ou 38 heures.
06:29 C'est-à-dire travailler davantage sur un temps réduit.
06:32 Bref, il faut que notre vie politique soit capable de faire émerger des idées nouvelles,
06:36 pour que l'effort soit juste.
06:38 Un peu de justice ne nous fera pas de mal.
06:40 - Aurélien Pradié, sur les manifestations et la violence, qu'attendez-vous de Gérald Darmanin ?
06:43 D'un côté, il annonce la dissolution possible du groupe "Soulèvement de la Terre",
06:46 qui est à l'origine de ce qui s'est passé à Sainte-Soline.
06:49 Et puis, de l'autre, il y a la polémique sur les brigades motorisées de la BRAV.
06:52 Quelle est votre position ?
06:54 - Moi, vous ne me ferez jamais choisir un camp.
06:56 Je ne choisirai jamais ni le camp des policiers, ni le camp des manifestants,
06:59 ou un camp contre l'autre.
07:01 Je veux dire, au force de l'ordre, tout mon soutien,
07:03 parce qu'ils vivent depuis des années, des périodes de tensions invraisemblables dans le pays.
07:08 Ils sont épuisés, pour la plupart d'entre eux.
07:10 Et le Républicain que je suis doit d'abord leur apporter notre soutien.
07:13 L'extrême-gauche, aujourd'hui, est en train de profiter de la crise sociale,
07:17 de la crise démocratique, pour tenter de déstabiliser nos institutions.
07:21 Et c'est pour cela qu'il faut éteindre tous les incendies, un par un,
07:24 si on ne veut pas qu'il y ait une gangrène qui s'installe dans notre pays.
07:28 Et les vrais plaies, ce sont les plaies de la crise sociale.
07:31 Et sur ces plaies-là peuvent s'installer beaucoup de fractures et de révolutionnaires.
07:34 - Vous attendez alors que Gérald Darmanin soit auditionné la semaine prochaine,
07:37 justement par la Commission des lois, sur la gestion de Saint-Saëlide,
07:40 notamment parce qu'il y a une polémique qui monte,
07:42 là où le SAMU aurait été empêché par les forces de l'ordre de secourir des blessés.
07:46 C'est un enregistrement de Mediapart.
07:48 - Nous aurons, en Commission des lois, et j'en fais partie à l'Assemblée nationale,
07:51 l'occasion d'examiner tous les détails.
07:53 Et vous savez, ça a déjà été fait.
07:54 Si on doit tirer des leçons sur les techniques de maintien de l'ordre,
07:57 il faudra le faire, parce que c'est la règle de la confiance,
08:00 et c'est la condition de la confiance républicaine.
08:02 Nous aurons cette audition du ministre de l'Intérieur dans quelques jours,
08:04 et j'ai bien l'intention d'y participer.
08:06 - Donc vous dites, comme le gouvernement, que c'est la gauche qui est derrière et qui agite.
08:11 - Sur Saint-Saëlide, oui. Il y a aujourd'hui clairement...
08:14 - Sur l'ensemble en fait des violences.
08:16 - Mais ce que je souhaite simplement, c'est que ce ne soit pas l'arbre qui cache la forêt.
08:20 Derrière ces violences-là, il ne faut pas oublier et détourner l'attention
08:25 des vraies crises profondes, sociales, démocratiques, économiques,
08:29 que nous connaissons dans notre pays.
08:30 Nous avons tendance depuis plusieurs mois à à chaque fois détourner le regard.
08:34 Il faut lutter contre les violences de l'extrême gauche, c'est une évidence.
08:37 Mais ça ne doit pas nous faire oublier toutes les autres crises profondes,
08:40 économiques et sociales et démocratiques que nous avons dans notre pays.
08:43 Ne détournons pas le regard de tous les sujets qui sont sur la table aujourd'hui.
08:47 - Aurélien Pradié, il y a aussi une autre question,
08:49 parce qu'on l'a évoqué, vous dites "il faudrait une conférence sociale".
08:52 D'autres disent "pour sortir de cette crise, il faudrait peut-être une dissolution, un remaniement".
08:57 Il y a même des rumeurs qui vont jusqu'à appeler François Baroin à Matignon.
09:02 Pensez-vous qu'on pourrait aller jusque-là ?
09:04 - Moi je ne souhaite pas que nous ayons, que nous devenions nous la droite,
09:08 demain la béquille d'Emmanuel Macron.
09:10 Que nous soyons ceux qui, par débauchage individuel,
09:14 irions sauver sa situation politique.
09:16 La seule issue, c'est une cohabitation volontaire.
09:19 S'il s'agissait demain, en effet, de rentrer en cohabitation volontaire
09:23 avec le président de la République, alors là le sujet serait différent.
09:26 Mais permets-toi de vous dire que c'est une hypothèse.
09:28 - Cohabitation volontaire, mais alors ça passerait par quoi ? Par une dissolution ?
09:30 - Ça peut passer par plein d'hypothèses, ça peut passer par une dissolution.
09:33 Moi je n'ai jamais eu peur du suffrage universel.
09:35 Ça peut passer aussi par un constat du président de la République,
09:38 qui est que son gouvernement est incapable de gérer le pays aujourd'hui,
09:41 et que pour ramener le calme, il faut être capable de rassembler la nation.
09:45 Mais vous savez l'unité nationale dont on parle,
09:47 l'unité nationale ça va des communistes jusqu'à la droite.
09:49 Ce n'est pas des débauchages individuels.
09:51 On a déjà vécu les débauchages individuels depuis plusieurs années.
09:54 Et c'est pour moi la pire manière de faire de la politique.
09:57 - Mais ça pourrait aller jusqu'où au niveau de la droite, bien sûr ?
10:00 Parce que quand on a effectué un sondage ce week-end avec Fiducial,
10:05 Ifop Fiducial et le JDD, qui montrent que finalement,
10:08 s'il y avait une dissolution et s'il y avait des élections législatives partielles,
10:12 ce serait le Rassemblement National qui arriverait en tête avec la NUPS.
10:16 Et donc il pourrait y avoir une cohabitation ?
10:18 - Il peut y avoir plein de formes de cohabitation possibles,
10:21 mais le président de la République peut aussi lui-même décider d'apaiser le pays.
10:25 Mais vous savez, tout ça, ce sont des hypothèses.
10:27 On est en train de parler de situations qui n'existent pas.
10:30 Pendant qu'on parle de cela, le président de la République fait une interview à Peave Gadget
10:35 en confirmant absolument tout ce qu'il dit depuis des semaines,
10:38 en étant très fier de lui et en considérant qu'il ne faut rien changer.
10:41 Et donc je pense qu'au fond, pas grand-chose ne changera.
10:44 Et c'est ce qui m'inquiète, parce que l'état du pays
10:46 nécessiterait un vrai sursaut politique et démocratique qui, aujourd'hui, tarde à venir.
10:51 - Est-ce que vous êtes droit dans vos bottes, Aurélien Pradié,
10:53 après ce qui s'est passé à l'Assemblée Nationale et puis les divisions au sein des LR ?
10:58 - Je suis droit dans mes bottes parce que je suis allé au bout de mes convictions.
11:02 Et je pense que dans une période où plus rien n'est sûr dans le pays,
11:06 c'est nécessaire d'avoir des responsables politiques qui tiennent bon.
11:09 J'avais dit depuis le début que cette réforme des retraites était injuste.
11:12 Et si sur les carrières longues, ceux qui travaillent le plus n'obtenaient pas gain de cause,
11:16 je ne voterais pas la réforme. C'est ce que j'ai fait.
11:18 J'ai reçu de nombreuses menaces, intimidations politiques.
11:21 J'ai tenu bon parce que je pense que l'honneur de la politique...
11:23 - Des menaces qui venaient d'où ?
11:24 - Des petites menaces politiques, y compris de ma famille,
11:26 qui consistaient à me dire que si je ne me calmais pas, j'allais voir ce que j'allais voir.
11:30 - Bah, vous n'êtes plus vice-président.
11:31 - Et c'est pas très grave.
11:32 Parce que je ferais toujours plus le choix de défendre les convictions que de s'attacher à un poste.
11:37 La droite républicaine, elle a besoin aujourd'hui de femmes et d'hommes qui tiennent bon.
11:41 Les seuls repères politiques dans notre vie ne peuvent pas être l'extrême droite et l'extrême gauche.
11:46 Et je pense qu'en faisant ce que j'ai fait, pas seul, nous étions 19 députés, les républicains,
11:50 à voter la motion de censure, je pense qu'on a rendu service à la droite républicaine.
11:54 - Alors, certains jeunes, j'ai vu par exemple des jeunes de la Manche qui claquent la porte.
11:59 Ils parlent de trahison. Où vont-ils aller, ces jeunes qui étaient chez les LR ?
12:03 - Je les invite à rester dans la famille politique.
12:05 Moi-même, vous voyez, j'ai mené les mêmes bails.
12:07 - Ils disent "on s'en va".
12:08 - Oui, c'est tout le plus facile.
12:09 - On ne comprend pas. Il y a de la trahison.
12:11 - Je comprends.
12:12 - C'était pas une décision gaulliste.
12:13 - Peut-être qu'ils ne comprennent pas. Ils ont raison.
12:15 Ça ne s'adresse pas à moi, ces critiques-là.
12:17 Je pense que nous sommes d'ailleurs quelques-uns à avoir aussi permis à beaucoup de nos adhérents
12:21 de continuer à s'y retrouver en n'étant pas les aides de camp d'Emmanuel Macron.
12:25 Mais ce que je dis à ces jeunes-là, c'est que tout se rebâtit de l'intérieur.
12:28 Moi, j'ai bien l'intention de rester dans cette famille politique. C'est la mienne.
12:31 J'y tiens. J'y suis attaché.
12:32 Et nous continuerons à plusieurs à faire en sorte que nous puissions reconstruire une droite populaire.
12:37 Une droite qui parle au peuple.
12:38 Je ne veux pas que nous abandonnions le peuple à Marine Le Pen et à Jean-Luc Mélenchon.
12:41 Et c'est à la droite de défendre le peuple.
12:43 - Alors Aurélien Pradié, vous avez dit "on ne doit pas être des aides de camp d'Emmanuel Macron".
12:47 Éric Ciotti, Olivier Marlec, sont-ils des aides de camp, alors ?
12:50 - Je ne cible personne.
12:51 Et vous savez, l'état du pays est trop grave pour que nous en soyons aux petites polémiques.
12:55 Mais j'ai dit à mes amis que cette manière que nous avons eue, peut-être bien rapide,
13:00 d'être conciliant avec Emmanuel Macron et avec Elisabeth Borne n'était pas la bonne manière de faire.
13:05 D'ailleurs, voyez à quel point le président de la République et le gouvernement
13:08 a trompé les Français et y compris les députés les Républicains.
13:11 Regardez sur les 1200 euros de retraite minimale.
13:14 De bout en bout, nous avons été trompés.
13:16 Et je pense donc qu'il est nécessaire de ne pas fricoter avec Emmanuel Macron.
13:20 - Oui, on a vu qu'il y avait une altercation entre vous et Éric Ciotti à travers un reportage de France 2.
13:26 C'est le divorce en fait avec lui ?
13:29 - Non, il n'y a pas de divorce. On se parle franchement, clairement.
13:32 Chacun connaît mon tempérament.
13:34 Je pense que le retour du caractère en politique n'est pas inutile.
13:37 Et j'assume de ne pas me faire marcher sur les pieds.
13:40 Mais ça vaut pour Éric Ciotti aussi.
13:42 - Mais vous pourriez être exfiltré des LR ?
13:45 - Et pour quelle raison ?
13:46 - Non, mais parce que vous avez une pensée divergente.
13:49 - Enfin, on n'est pas le parti stalinien, il me semble.
13:52 Et donc je ne vois pas pourquoi celui qui aurait une pensée différente,
13:56 qui accessoirement serait en opposition à Emmanuel Macron,
13:58 dans un parti d'opposition, en serait exclu.
14:00 Non, tout ça ce sont des petites menaces.
14:02 Elles n'ont pas beaucoup de sens.
14:04 Vous savez, il y a eu par le passé des responsables politiques bien plus grands que moi.
14:07 Je pense à Philippe Seguin, à qui je n'arrive pas à la cheville,
14:11 qui dans leur famille politique ont fait entendre une voix différente.
14:13 Et un jour on s'est rendu compte qu'il les avait raison.
14:16 - Une dernière question, Aurélien Pradié.
14:18 Il devait y avoir le projet de loi immigration.
14:21 Il y a un report, finalement, qui est envisagé,
14:25 qui est même acté, de l'étude de ce texte.
14:29 C'est logique finalement, on ne peut pas le faire dans le contexte aujourd'hui ?
14:33 - Ce n'est pas logique du tout.
14:35 C'est déclaré forfait.
14:36 Le gouvernement déclare forfait sur la question de l'immigration.
14:38 Et dans les jours qui viennent, avec plusieurs de mes collègues,
14:40 nous ferons des propositions pour rappeler au président de la République,
14:44 au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, l'urgence en matière migratoire.
14:47 On ne peut pas reculer éternellement les décisions.
14:49 Il faut prendre des décisions fortes sur la question de l'immigration.
14:52 - Mais il faut quand même régler avant tout la réforme des retraites, non ?
14:55 - A chaque fois, le président de la République et ses ministres
14:58 se cherchent des bonnes excuses pour ne pas régler les problèmes urgents du pays.
15:01 L'immigration est un problème urgent.
15:03 Et je ferai des propositions avec plusieurs de mes collègues,
15:06 parce que nous devons avancer sur ce sujet en urgence.
15:08 Que Gérald Darmanin soit à la hauteur du courage dont il parle beaucoup,
15:12 mais qui dans les actes a du mal à venir.
15:13 - Merci Aurélien Pradié, député LR du Lot,
15:16 qui était l'invité ce matin de Sud Radio.

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