- 21/02/2023
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Chaque jour, des invités opposent leur point de vue sur l'actualité politique. Ce mardi, François Kalfon et Eugénie Bastié.
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NewsTranscription
00:00 Le club de la presse européen Joe Biden était à Kiev hier pour assurer l'Ukraine de son
00:05 soutien inébranlable.
00:07 Emmanuel Macron lui est à Rungis ce matin au marché d'intérêt national, en plein
00:12 bourbier sur les retraites.
00:14 A défaut d'avoir réussi à convaincre de travailler plus tard dans la vie, le président
00:18 veut voir les français qui se lèvent tôt.
00:20 Bon la référence est facile, vous l'avez ?
00:21 Je l'ai !
00:22 Vous l'avez ?
00:23 C'est tellement anglicisme !
00:24 C'est le début d'une séquence de terrain comme on dit au palais pour le président,
00:32 qui inaugurera ensuite le salon de l'agriculture.
00:34 On en parle ce matin avec nos deux plumes du mardi.
00:38 Bonjour François Calfond, éditorialiste politique, membre du bureau national du PS, et Eugénie
00:43 Bastier, journaliste au Figaro Vox.
00:44 Bonjour Eugénie.
00:45 Bonjour Dimitri.
00:46 Rungis, l'autre allée du pouvoir, tu as posé la question à François si en tant
00:50 que politique il s'y est rendu.
00:51 Vous avez fait votre pèlerinage à Rungis ?
00:53 Moi je vais souvent à Rungis parce que j'aime bien cet endroit, j'aime même aller manger
00:56 à Rungis, il y a quelques brasseries à l'intérieur.
00:58 Ça t'es reprivé, je vous parle en tant que politique.
01:00 Ah non, ça m'est arrivé de le faire.
01:03 Non mais pour reprendre, finalement, il est allé voir la traditionnelle tête de veau,
01:08 n'est-ce pas, même si nous ne sommes pas le 21 janvier, mais pour autant les français
01:12 ne sont pas des veaux.
01:13 Et donc dès qu'il a posé, il a foulé le pied de Rungis, il s'est…
01:17 Vous n'arrivez pas la 21 janvier tête de veau, rappelez-moi ?
01:19 Vous savez, Louis XVI, c'est une vieille tradition en France de manger de la tête
01:24 de veau pour célébrer la mort du roi.
01:26 Je sais que Génie Bastier est tout à fait accablé par cette référence, je le comprends,
01:32 mais c'est une référence populaire.
01:33 Eh bien il s'est fait interpeller d'emblée, chassé le naturel, il revient au galop.
01:37 Et d'une certaine manière nous avions le code source dans ce studio européen, M.
01:42 Minc, qui nous expliquait bien la réalité, toute tête de veau et toute déambulation
01:47 dans le mine, la réalité c'est que cette réforme est faite pour plaire au marché
01:51 financier.
01:52 La réalité c'est que finalement l'établissement n'aurait souhaité qu'une chose, c'est
01:56 qu'on puisse dissoudre le peuple à coup de 49.3, mais les faits sont têtus, pour
02:00 citer une autre référence célèbre.
02:02 Et bien évidemment il s'est fait interpeller.
02:06 Génie Bastier, cette visite au marché de Rungis, ça prend une longue séquence internationale
02:10 pour le président.
02:11 J'ai vu qu'il avait visité 15 pays depuis l'été, et pratiquement deux déplacements
02:16 en France seulement.
02:17 Oui, si je voulais reprendre avec un jeu de mots ce qu'a dit Alain Minc ce matin,
02:21 c'est vrai qu'on a l'impression que cette réforme n'est plus faite pour plaire au
02:24 marché qu'au marché.
02:25 Excellent.
02:26 Je tiens à noter que c'est écrit "excellent".
02:29 On voit bien que c'est une réforme qui a un enjeu systémique pour la France et qui
02:36 a du mal à passer auprès des actifs.
02:37 Pourquoi ? Parce qu'elle s'inscrit dans un contexte où on en demande de plus en plus
02:41 aux actifs en France.
02:42 On leur demande de payer finalement pour les autres, pour ceux qui ne travaillent pas.
02:46 D'ailleurs, vous avez remarqué que la réforme sur l'assurance chômage, qui est aussi une
02:49 réforme assez dure, n'a provoqué aucun remous, quasiment aucune opposition, parce
02:52 qu'elle touchait des gens qui sont au chômage et finalement pas les Français qui travaillent.
02:56 Et là, le problème de cette réforme, c'est qu'elle touche les actifs.
02:59 Je crois que c'est ça qui est compliqué à expliquer aux Français, parce qu'ils
03:03 ont l'impression de payer plein pot pour tout le monde, pour les retraités, pour les immigrés,
03:09 pour les chômeurs, etc.
03:11 Et rappelons que dans le discours de Macron, les actifs passaient avant les retraités
03:14 initialement en 2017.
03:15 En plus, il y a cette espèce d'idée que le pacte français, c'est quoi ? C'est
03:18 on a des petits salaires, on n'est pas très bien payés, mais en échange, on a un certain
03:23 nombre d'avantages sociaux et effectivement des services publics de qualité.
03:28 Or, ce pacte français, on voit bien qu'il est fissuré aujourd'hui parce que les salaires
03:31 ne sont pas augmentés.
03:32 Il y a un vrai problème sur les salaires en France, notamment avec l'échange social.
03:35 Et on remet en question ce pacte social.
03:38 Donc, effectivement, c'est pour ça, à mon avis, que c'est si difficile de la faire
03:41 passer auprès des actifs.
03:42 – On revient quand même sur cette visite d'Emmanuel Macron à Rungis.
03:45 On dit toujours, dans ces cas-là, on se met à porter d'engueulades.
03:48 Finalement, on voit que c'était extrêmement lisse.
03:51 Il n'y a pas eu tellement d'incartades.
03:52 Il a mangé, il a bu le petit café, il a répondu à deux, trois questions.
03:55 Mais ça sert à quoi de faire ça exactement ?
03:58 Qu'est-ce qu'elle espère Emmanuel Macron ?
04:00 – C'est sa vision du Gaulois réfractaire.
04:02 Il a fait 15 pays et il a fait la Gaule réfractaire un matin à Rungis.
04:06 – C'est dur, hein ?
04:07 – Tout à fait sécurisé.
04:08 – C'est pour ça que c'est ça.
04:09 C'est sa vision parce qu'il est tellement coupé du peuple qu'il ne s'aperçoit
04:13 même pas que sa réforme, qui ne répond pas à la question des seniors qui ne sont
04:18 plus en emploi.
04:19 Franchement, à Rungis, de parler de réforme des retraites alors qu'on est la même personne
04:25 qui a supprimé des critères de pénibilité, ce n'est pas se mettre à porter d'engueulades,
04:30 c'est faire de la provocation.
04:31 Qu'est-ce qui est fait pour les salariés qui souffrent ?
04:34 Et je suis d'accord avec ce qui a été dit à l'instant.
04:37 Naturellement, vous avez oublié les actionnaires dans les gens qui ne font pas partie du pacte
04:41 du travail et qui ne sont pas appelés à contribution.
04:44 – Il y a aussi des actifs qui sont actionnaires.
04:45 – Pour autant, c'est vrai, et je donne un chiffre à l'appui de la thèse qui vient
04:48 d'être développée.
04:49 Le chiffre, c'est que c'est une réforme pour 10 milliards d'euros.
04:52 On augmente de 130 milliards le budget militaire, d'ailleurs peut-être à raison, et il y
04:57 a toujours entre 80 et 100 milliards de fraude fiscale en France.
05:01 Regardez la différence des chiffres.
05:03 – Et de fraude sociale aussi.
05:04 – Vous ne pouvez pas faire porter de plus en plus de charges sur le baudet du travail
05:09 tout ce que vous n'allez pas chercher dans la fraude fiscale, tout ce que vous n'allez
05:13 pas chercher dans les dépenses militaires, tout ce que vous n'allez pas chercher finalement
05:17 dans la sobriété énergique due à notre dépendance au gaz rouge.
05:21 – Vous dites qu'on taxe trop le travail, François Castaner ?
05:25 – Tout à fait, là-dessus, je suis assez d'accord.
05:28 – Vous ne pouvez pas baisser les cotisations sociales sans faire quelques coups d'œil
05:32 dans les dépenses.
05:33 – Je pense que ce que je peux avoir avec mes amis de la France Insoumise, mes amis
05:37 quand ils sont sages, n'est-ce pas ? Je ne suis pas sûr que la solution ce soit forcément…
05:41 – Parce qu'eux souhaitent revenir sur toutes les exonérations sur les basses salaires
05:44 prises depuis 30 ans.
05:45 – Moi par exemple, je pense que le volume de travail n'est pas assez important, mais
05:47 les gens qui malheureusement travaillent sont finalement écrasés par les cotisations sociales
05:53 et les impôts.
05:54 Donc il faut que l'assiette fiscale, l'assiette de la contribution soit là.
05:56 – Mais vous voyez bien que si on baisse les cotisations, il faut bien baisser les dépenses
05:58 quelque part.
05:59 – La vraie réponse, elle est plutôt dans l'augmentation du volume de travail, c'est-à-dire
06:03 le taux d'emploi, le fait qu'on réindustrialise dans la natalité.
06:07 Je ne suis pas choqué par là, que par écraser encore un peu plus ceux qui travaillent.
06:13 – François Eugénie, allez-y Eugénie Bastier.
06:15 – Non mais c'est…
06:16 – Sinon j'élargis parce qu'il y a quelque chose qui est assez frappant je trouve aussi,
06:20 c'est cet appel au bon sens d'ailleurs du président de la République, le fameux
06:24 bon sens qu'on invoque volontiers.
06:25 La France qui se lève tôt, nommément citée dans le communiqué annonçant le déplacement
06:30 du président de la République communiqué de l'Elysée.
06:33 – Le disquerier de Sarkozy quoi.
06:34 – Quand il y a 15 jours, Gérald Darmanin s'en prenait à ceux qui défendent le droit
06:38 à la paresse, il y a quelque chose d'un petit peu binaire et on sait que dans la séquence,
06:43 on sait que ça aussi c'est un mot qui plaît beaucoup à l'Elysée, il y a cette intention
06:47 après les retraites d'aller proposer une seconde… un projet de loi plein emploi
06:52 et peut-être une loi Macron 2 pour moderniser le code du travail etc.
06:56 S'emparer de ce thème du travail, Eugénie Basquiez.
06:58 – Oui, je pense que c'est un thème très très important aujourd'hui en France
07:01 et qui doit être un vrai sujet de débat national, on ne peut pas juste considérer
07:07 la question du travail sur la question du temps de travail, la durée du travail,
07:09 il faut s'interroger à un moment sur la qualité du travail, ce qu'on fait de notre travail.
07:13 – On n'a pas mis la charrue avant les deux, en parlant des retraites avant ça.
07:16 – Les retraites c'était une réforme qui était sans doute nécessaire pour des raisons budgétaires
07:20 mais ça n'empêche pas qu'il faut poser les vraies questions.
07:22 Il y a une note très intéressante de l'Institut Montaigne sur le travail
07:25 qui montre que en réalité 77% des Français sont satisfaits de leur travail.
07:28 Et ce qui est très intéressant c'est qui sont les plus satisfaits de leur travail ?
07:31 Ce sont les indépendants et ce sont ceux qui travaillent le plus.
07:34 Donc vous voyez bien que la durée de travail n'est pas le seul critère
07:36 que les gens prennent en compte dans leur travail puisque…
07:37 – Après il y a un Français sur deux qui se plaint aussi de son niveau de rémunération.
07:40 – Voilà, mais là il y a un vrai sujet sur la rémunération, sur la qualité du travail.
07:44 La Faux-Gauche n'en parle pas parce que la seule question qu'elle a à la bouche
07:47 c'est la réduction du temps de travail, la réduction du temps de travail.
07:49 À la NUPES en tout cas, à l'Assemblée Nationale, moi je n'entends que ça.
07:52 La réduction du temps de travail, il faut travailler moins,
07:54 il faut arriver le plus vite possible à la retraite
07:56 mais plutôt que de changer la manière dont nous avons notre rapport au travail,
07:59 d'améliorer concrètement…
08:00 – François Calfond est un peu un dissident,
08:01 la semaine de 4 jours présentée comme le futur grand acquis social…
08:04 – Non mais attendez, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui regardent
08:06 le monde du travail et l'économie en général avec des lunettes vintage.
08:10 Évidemment que nous sommes pour les sujets de qualité au travail
08:14 puisque nous luttons contre les discriminations hommes-femmes,
08:16 puisque par exemple dans la dernière réforme des retraites,
08:19 celle de Marisol Touraine, on a créé des critères de pénibilité,
08:22 ce n'est pas une question de temps de travail,
08:23 c'est une question de qualité de vie au travail.
08:26 – Non, non, les critères de pénibilité ce n'est pas ça,
08:28 je vous interroge parce que les critères de pénibilité ce n'est pas ça,
08:30 c'est de dire justement, plutôt que d'améliorer les conditions de travail,
08:33 on prend en considération la pénibilité pour partir plus tôt à la retraite.
08:36 On est toujours dans la durée de travail, on n'est pas dans l'amélioration.
08:38 – Avec tout le respect que je vous dois, vous ne portez pas de charges lourdes,
08:43 vous n'avez pas de métier pénible, vous n'êtes pas assistante…
08:46 – Je ne parle pas de ça, je dis sur le fond, ce n'est pas un question,
08:49 vous n'améliorez pas les conditions de travail,
08:51 vous n'améliorez pas les conditions de travail,
08:54 vous prenez en considération la pénibilité comme un fait que vous ne pouvez pas changer,
08:59 pour partir à la retraite plus tôt que ce qu'il est fait.
09:00 – Pardonnez-moi, s'il vous plaît, s'il vous plaît, pas en même temps,
09:04 c'est insupportable pour les auditeurs qui vous écoutent,
09:06 quand vous vous désacharpez, que vous ne vous écoutez pas,
09:09 laissez-vous parler mutuellement, vous aurez chacun autant de temps de parole.
09:12 – Aimer le travail, c'est aimer le travail qui émancipe
09:15 et lutter contre le travail qui asservit ou qui casse le corps des gens,
09:21 et même le moral des gens, donc vous ne pouvez pas dire cela.
09:24 La deuxième chose, c'est que vous avez une deuxième assertion sur le thème
09:27 "la gauche n'est obsédée que par la réduction du temps de travail",
09:29 vous savez, la semaine de 4 jours, plus personne n'en parle,
09:32 par contre ce que je vois, c'est que dans les entreprises,
09:35 ils testent eux-mêmes, sans cadre légal, la question de la semaine de 4 jours,
09:40 et ça n'est pas un biais idéologique, c'est simplement le fruit du pragmatisme,
09:45 à l'ère où chacun est plus autonome dans l'organisation de son travail.
09:49 Mais je vois que vous voyez ça avec les lunettes,
09:51 il y a 15 ans, au moment des 35 heures.
09:53 – Je voudrais qu'on apporte un autre sujet, il nous reste peu de temps,
09:55 mais tout de même, sujet malheureusement masqué par le flot d'actualité,
09:59 sans doute plus importante, plus urgente,
10:01 dimanche, la convention citoyenne sur la fin de vie a rendu ses conclusions,
10:05 et cette convention se prononce, donc ils sont à peu près de 180 citoyens,
10:09 ils se sont prononcés en faveur d'une évolution vers une aide active à mourir,
10:13 je précise, y compris pour les mineurs.
10:15 Alors évidemment, ça déclenche la colère des conservateurs,
10:18 comme François-Xavier Bellamy qui s'est exprimé hier en disant
10:21 que cette convention citoyenne ne représentait qu'elle-même,
10:24 eux-mêmes d'ailleurs s'appellent les "conventionnels",
10:26 et tout ça soulève évidemment des questions morales majeures.
10:29 Eugénie Bastié, je sais que c'est un sujet qui vous tient.
10:31 – Oui, pour moi, cette convention citoyenne, c'est entièrement décrédibiliser
10:35 en se prononçant pour l'aide active à mourir sous forme d'euthanasie aux mineurs,
10:39 je ne sais pas si vous vous rendez compte ce que ça veut dire,
10:41 c'est-à-dire des mineurs, des enfants qui pourront décider,
10:43 qui auraient le droit de décider de mettre fin à leur vie,
10:47 moi je trouve ça absolument épouvantable,
10:49 et moi je pense que ça...
10:51 moi je suis contre la démocratie participative telle qu'elle est,
10:53 elle s'organise à travers ces comités, ces conventions gadget.
10:55 – Donc la méthode vous déplaît, mais la décision ?
10:58 – La méthode me déplaît parce que pourquoi ?
10:59 Parce que la convention citoyenne, finalement, c'est le règne des lobbies,
11:03 évidemment, parce que déjà, comme le dit très bien le philosophe Pierre-Henri Tavoyau,
11:07 qui compte la démocratie participative, il dit que ces conventions, finalement,
11:10 la démocratie participative c'est la dictature de ceux qui ont le temps,
11:13 parce que les gens qui acceptent de participer à ces conventions,
11:15 c'est qu'ils ont le temps de le faire, donc il y a déjà un biais,
11:17 et en plus c'est une manière de se défausser sur un gadget,
11:22 pourquoi Emmanuel Macron n'assume-t-il pas ?
11:25 Il met en place une loi, on en débat au Parlement,
11:27 je trouve ça grotesque de passer par ce subterfuge de la démocratie participative.
11:32 – Peut-être François, alors, il y a l'autre sujet, l'euthanasie en tant que...
11:36 Est-ce qu'on est encore comme les Grecs, le guerrier vaincu qui demande à un autre de l'achever,
11:40 le vieux monsieur qui ne veut pas être un poids pour sa famille,
11:43 qui veut se retirer dans le suicide ?
11:44 – Alors, moi j'assume d'être déchiré sur cette question-là,
11:45 mais la question qui ne cesse de m'interpeller,
11:47 suite au scandale des EHPAD dont on a beaucoup parlé,
11:50 c'est qu'on se sépare, parce que quand même, statistiquement,
11:52 c'est beaucoup les personnes en fin de vie et beaucoup d'anciens,
11:55 on se sépare des anciens parce qu'on ne peut pas les assumer dans des EHPAD
11:58 qui sont de véritables morts-rois, quitte à payer une fortune,
12:01 avec une industrie de la mort, et d'ailleurs je souhaiterais qu'on nationalise
12:05 ou qu'on ferme ces EHPAD privés qui sont absolument scandaleux,
12:07 et quand finalement tout ça ne marche pas, avec beaucoup de morale,
12:11 importé des pays, notamment protestants, comme la Suisse où on organise tout cela,
12:17 et bien, dans l'ultime hypocrisie de ne pas prendre en charge ceux qui souffrent autour de nous,
12:22 on dit "vous avez le droit de mourir, vous avez le droit d'appuyer sur le bouton".
12:24 – Ça rappelle le débat sur la pénibilité.
12:26 – N'est-ce pas le miroir de nos propres lâchetés et de nos propres abandons ?
12:30 C'est quand même une question que je me pose.
12:31 – Il faudra qu'on en reparle de ce sujet parce que c'est trop important
12:36 et c'est trop profond pour qu'on le balaye en trois minutes.
12:38 Je vous propose qu'on reprenne date, s'il vous plaît, l'un et l'autre,
12:42 pour Sao Gini Bastief, François Calfond sur Europe 1.
12:45 Merci beaucoup à tous les deux.
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