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00:00Vous êtes sur France 24 et vous avez raison, bienvenue dans votre journal de l'Afrique.
00:06A la une ce soir, un dimanche d'élections en Afrique avec la Guinée d'abord pour la présidentielle,
00:12avec neuf candidats dont le chef de la transition Mamadi Doumbia,
00:16mais sans les ténors de l'opposition, une élection qui devrait marquer le retour à l'ordre constitutionnel dans le pays.
00:22En Centrafrique aussi, on votait ce dimanche quadruple scrutin inédit, présidentielle, législative, locale et régionale.
00:31Une journée électorale marquée par plusieurs enjeux majeurs, notamment sécuritaires dans l'est du pays.
00:37Nous irons sur place dans cette édition.
00:41Et en ce 28 décembre, pour le dernier focus politique de l'année,
00:45on vous propose de dresser un bilan des grands événements politiques de 2025,
00:49avec beaucoup d'élections, certaines contestées, des militaires en quête de légitimité,
00:55des recompositions régionales inédites.
00:57Cette année aura été très politique sur le continent africain, d'un scrutin à l'autre.
01:02Les citoyens se sont exprimés, colère, désespoir ou résignation.
01:07Et pour en parler, on rejoindra Gilles Yabi, analyste et fondateur du think tank Wati, basé à Dakar.
01:14Et on ouvre ce journal par la Guinée, où près de 7 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes
01:23pour le premier tour de la présidentielle.
01:25Neuf candidats sont en liste, dont le chef de la transition, Mamadi Doumbia,
01:29mais sans les ténors de l'opposition.
01:31Cette élection devrait marquer le retour à l'ordre constitutionnel dans le pays,
01:35après le coup d'État mené le 5 septembre 2021 par Mamadi Doumbia lui-même,
01:41candidat à ce scrutin.
01:42Malik Diakite.
01:42Dans une dizaine de bureaux de vote que nous avons visités à Conakry,
01:47les opérations ont commencé dès 7 heures.
01:50Les premiers électeurs arrivaient l'un après l'autre.
01:53Jusqu'en début d'après-midi, la mobilisation était moins importante
01:56que lors du référendum constitutionnel.
01:59Tout au long de la journée, la ville était sur haute surveillance des forces de sécurité,
02:04avec notamment la présence de véhicules blandés et d'armes lourdes.
02:07Neuf candidats sont en liste, dont le chef de la transition, Mamadi Doumbia.
02:12Face à lui, aucun poids lourd de la scène politique guinéenne.
02:15Ils ont tous été écartés du scrutin.
02:18L'opposant, c'est Luda Lindialo en exil, a appelé au boycott.
02:21Il dénonce, je cite, une mascarade électorale.
02:24Les Guinéens rencontrés à la sortie des bureaux de vote aspirent à une fin de transition apaisée.
02:29C'est une élection qui est essentielle pour les Guinéens.
02:32Cette élection mettra fin à une transition.
02:35Comme vous savez, nous étions dans un régime d'exception.
02:38Et quand on mettra fin à la transition, ceci va amorcer le développement socio-économique de notre pays.
02:44Parce que ça nous permettra d'avoir non seulement des institutions stables,
02:48surtout une stabilité politique, bien évidemment.
02:50Ça a été bien passé, monsieur, sans problème.
02:52Je suis venu ici à cet airbain.
02:54C'est rentré d'être ma société des troisièmes personnes qui sont votées.
02:59On tente le résultat.
03:01On prie que Dieu que la paix revienne de la Guinée.
03:05Selon la direction générale des élections,
03:07les résultats provisoires sont attendus dans les 48 heures suivantes.
03:11Le scrutin.
03:14Élections toujours en République centrafricaine
03:16où les électeurs se sont rendus aux urnes aussi pour un quadruple scrutin,
03:20cette fois-ci inédits, présidentielles, législatives, locales et régionales.
03:25Une journée électorale marquée par plusieurs enjeux majeurs,
03:27notamment sécuritaires dans l'est du pays.
03:30Retour sur le déroulement de cette consultation avec nos correspondants à Bangui,
03:35Cyril Jefferson-Yapandé et Jospin Bissi.
03:38À Bangui, comme dans plusieurs localités de l'intérieur du pays,
03:42l'ouverture des bureaux de vote a été marquée par des retards significatifs
03:47liés à l'acheminement tardif du matériel électoral sensible.
03:52Ces dysfonctionnements ont provoqué des perturbations
03:54dans certains centres rapidement maîtrisés par les autorités.
03:59Le principal enjeu de ce scrutin reste d'abord sécuritaire.
04:03Selon le réseau de la mission électorale,
04:06les opérations de vote se sont déroulées globalement dans le calme.
04:10Mais la situation a évolué en début d'après-midi
04:13avec l'enlevement d'un agent électoral et de la sous-préfète de Bambouti
04:17par des hommes armés dans l'est de la République centrafricaine.
04:22Une attaque armée qui a provoqué la fermeture précoce
04:25des bureaux de vote de cette ville.
04:28Autre point d'attention, la participation.
04:30En début d'après-midi, elle restait faible dans la capitale
04:34selon plusieurs observateurs que nous avons rencontrés.
04:37L'Autorité nationale des élections dispose désormais d'un délai d'une semaine
04:41pour proclamer les résultats provisoires.
04:45Un mot de la mobilisation générale décrétée par l'agent au pouvoir au Niger.
04:50Face à la persistance des attaques djihadistes,
04:52Niamey autorise la réquisition des biens et des personnes.
04:56La mesure s'inscrit dans le cadre d'un renforcement militaire
04:59voulu par l'agent depuis le coup d'État en 2023.
05:03Les ONG alertent déjà sur les possibles dérives,
05:05comme observé au Burkina Faso voisin.
05:08Et on passe à notre focus de ce dimanche soir.
05:15Pour clore cette année 2025, on s'intéresse au climat politique
05:18qui a secoué l'Afrique.
05:20Des élections à haut risque dans de dizaines de pays.
05:23Des transitions militaires qui s'installent durablement
05:26et des organisations régionales bousculées.
05:28Avec Giliabi, analyste politique et fondateur du think tank Wati,
05:32nous revenons sur les temps forts de cette année troublée
05:35et qui a redéfini les équilibres du continent.
05:38Merci Gilles et bienvenue dans votre JTA.
05:41C'est un plaisir de vous recevoir.
05:43On a eu l'occasion de vous recevoir par le passé.
05:46Et là, c'est très important pour nous.
05:48On a voulu faire un bilan de l'année.
05:51On a compté plus d'une dizaine de scrutins sur cette année.
05:54Parlons peut-être des plus emblématiques.
05:55Peut-être d'abord la Côte d'Ivoire et le Cameroun.
05:58Pour vous, ces scrutins, au vu des scores, de l'âge des candidats,
06:02que disent-ils de l'état de la démocratie en Afrique ?
06:05Bonsoir.
06:09Alors, déjà, j'espère que la connexion sera bonne.
06:14Je voudrais d'abord dire qu'effectivement,
06:17on a connu une année 2025, je pense, tourmentée,
06:20très politique, comme vous l'avez signalé,
06:24avec de véritables motifs d'inquiétude
06:26par rapport à la suite.
06:28Et donc, à 2026, mais on va y revenir.
06:31Par rapport à la Côte d'Ivoire et au Cameroun,
06:35ces deux élections étaient très attendues en octobre dernier.
06:39Je pense qu'avec des similitudes, mais aussi avec des différences,
06:43je pense que les similitudes, c'est bien sûr l'âge important des candidats,
06:48même si là encore, le cas camerounais est vraiment particulier.
06:50Plus de 90 ans pour le candidat Paul Biya,
06:54qui a été donc annoncé vainqueur de cette élection.
06:58Mais aussi le nombre de mandats,
07:01puisque dans le cas de la Côte d'Ivoire aussi,
07:03on était quand même, disons,
07:05au quatrième mandat consécutif du président Alassane Ouattara.
07:08Il y avait déjà une controverse importante
07:11lors de la tentative d'avoir un troisième mandat,
07:16puisqu'on considérait qu'il y avait là une contradiction
07:19avec le texte et l'esprit de la Constitution ivoirienne
07:23et la limitation à deux mandats.
07:24Le débat ayant été tranché à l'époque par le Conseil constitutionnel,
07:27évidemment, il n'y a pas eu de controverse sur ce point
07:30lors de cette élection,
07:31mais il y a quand même toujours un malaise lié au fait
07:33que l'esprit à nouveau de la Constitution n'a pas été respecté
07:36et que les engagements aussi du président Ouattara
07:39n'ont pas été respectés dans ce domaine.
07:43Et au-delà de ces candidatures,
07:46il y avait aussi la question du contexte de manière générale
07:48de ces élections et le fait que des candidats importants,
07:52notamment, n'ont pas pu se présenter.
07:54Maurice Camteau dans le cas du Cameroun
07:55et Tidjantiam Laurent Gbagbo dans le cas de la Côte d'Ivoire.
08:00Et cela a effectivement aussi renforcé quand même
08:03le sentiment qu'on avait à faire à des élections
08:05pas tout à fait compétitives,
08:08même si dans le cas Camerounais,
08:09on a vu émerger des figures du camp, d'ailleurs,
08:12du président Biya qui se sont détachées.
08:16Et on a eu une candidature qui s'est avérée menaçante
08:20pour le candidat Biya.
08:22Et il s'accueillait Chiroma, bien sûr,
08:25mais on voit bien qu'à la fin du processus,
08:28pas de surprise, et je crois que ça nous dit beaucoup de choses
08:32sur la réalité des pratiques politiques dans ces pays,
08:36c'est qu'en réalité, avec des systèmes très, très verrouillés,
08:40il y a très peu de surprises.
08:42Il y a rarement des surprises avec l'annonce
08:45d'une victoire d'un opposant.
08:47On l'entend, on entend ce que vous dites, Gilles.
08:53Parlons à présent des transitions militaires au Gabon,
08:58comme en Guinée-Bissau, au Mali,
09:00les militaires se sont installés durablement au pouvoir.
09:03Les urnes peuvent-elles être encore un rempart
09:05contre les coups d'État quand on voit que,
09:09justement, dans pas mal de pays,
09:11il y a eu des élections pour légitimer derrière les coups d'État ?
09:16Oui, c'est ce que je disais.
09:20Il y a de véritables inquiétudes aujourd'hui,
09:23je dirais, par rapport déjà à la militarisation des États.
09:29Et lorsque je parle de militarisation,
09:31ce n'est pas simplement le retour des coups d'État militaire,
09:33c'est le fait que les militaires se réinstallent
09:37finalement dans toutes les sphères du pouvoir
09:41et même de la société.
09:43On le voit dans les pays sahéliens,
09:44on le voit aussi dans quelques autres pays de la région.
09:49La Guinée organise l'élection présidentielle ce dimanche.
09:56C'est un candidat qui est arrivé au pouvoir
09:59par un coup d'État,
10:01Mahmoud Doumbouya,
10:02qui très, très probablement va être annoncé
10:05comme étant le vainqueur de cette élection,
10:07avec là encore tous les candidats importants
10:10d'opposition qui ont été écartés.
10:14Et à nouveau, on a une militarisation qui est durable.
10:17Ce n'est pas quelque chose qui est simplement conjoncturel,
10:20ça pourrait être durable.
10:21Et ça, je pense que c'est une véritable menace,
10:23pas simplement pour les pays qui sont déjà concernés,
10:25mais aussi pour beaucoup d'autres sur le continent
10:27où effectivement d'autres militaires peuvent se dire
10:29finalement, ça marche à peu près partout.
10:32Pourquoi est-ce qu'on ne prendrait pas le pouvoir ?
10:34S'il faut vraiment donner des formes finalement démocratiques,
10:39on organise une élection et puis on est candidat
10:41et on se maintient au pouvoir
10:42simplement en ayant changé de costume.
10:45Mais dans le fond, on a véritablement ce risque aujourd'hui.
10:48Allons plus loin, certains disent sur le continent et ailleurs
10:51que les États africains ont besoin d'hommes forts,
10:54de dictateurs éclairés, pas de présidents élus.
10:58Qu'en pensez-vous ?
11:01Mon point de vue est très clair là-dessus.
11:03Et il ne s'agit pas simplement d'une position de principe.
11:07On a connu dans le passé, depuis l'indépendance des pays africains,
11:12beaucoup de coups d'État militaire,
11:14beaucoup de régimes militaires qui sont restés au pouvoir très longtemps.
11:17Lorsqu'on parle des pays sahéliens, par exemple,
11:19la réalité est qu'ils ont été dirigés pendant beaucoup plus d'années
11:23par des dirigeants militaires que par des dirigeants civils.
11:26Et on a vu le résultat en termes de liberté, bien sûr,
11:30de démocratie, d'État de droit,
11:31mais aussi en termes de développement économique et social et de développement humain.
11:35Donc, on le sait, exceptionnellement, on peut avoir des hommes forts,
11:39autoritaires qui produisent des résultats sur le plan sécuritaire
11:42et qui produisent des résultats sur le plan économique.
11:44On le voit dans d'autres continents.
11:47En Asie, il y a beaucoup d'exemples de pouvoirs autoritaires
11:50qui peuvent effectivement produire de la croissance économique,
11:52voire du développement économique.
11:53Mais on voit quand même, dans le cas des pays africains,
11:58que c'est un choix extrêmement risqué.
12:00Lorsque vous avez des régimes militaires,
12:02vous n'avez ensuite, en réalité, aucune possibilité de rectifier le tir
12:06lorsqu'il se révèle à la fois dysfonctionnel, corrompu et brutaux.
12:10Et donc, je crois qu'on a suffisamment d'exemples aujourd'hui
12:13pour dire très clairement que ce choix d'hommes forts, autoritaires,
12:17n'est pas celui qui correspond aux sociétés que nous voulons.
12:20Alors, justement, Gilles, on va rapidement sur la fin,
12:23parce qu'on arrive à la fin de cet entretien.
12:25J'aimerais vous entendre deux mots.
12:27Donc, un mot d'abord sur Madagascar,
12:29avec l'émergence d'une nouvelle,
12:31et ça rentre aussi dans l'idée de cette société civile
12:34qui se prend en main, ces jeunes de la Gênes-Z
12:37qui ont fait basculer les pronostics à Madagascar.
12:40Et aussi, peut-être, cette société civile
12:42qui s'organise par ailleurs,
12:44notamment avec des think tanks comme les vôtres.
12:46C'est que, évidemment, Wati célèbre, en 2025,
12:50a célébré ses 10 ans d'existence.
12:52Qu'est-ce que ça dit sur ce qu'on peut espérer
12:54sur le futur, peut-être, du continent africain
12:57et peut-être une prospective pour 2026 ?
13:00Alors, oui, très rapidement.
13:04D'abord, inquiétude pour 2026.
13:06Il faut être très clair là-dessus.
13:08Le rôle des think tanks, de mon point de vue,
13:10est un rôle d'éclairer sur ce qui se passe
13:14et d'être collé au fait et à la réalité
13:16au niveau de la difficulté aujourd'hui
13:19sur le plan sécuritaire et sur le plan politique.
13:21Donc, nous sommes très inquiets par rapport à cela.
13:23Le deuxième message, c'est que l'espace de liberté
13:26pour la société civile, pour les chercheurs,
13:28pour les universitaires, il doit être préservé.
13:30D'autant plus qu'on est aussi aujourd'hui
13:31sous la menace de la désinformation,
13:33où on a des opinions publiques africaines
13:35qui sont noyées sous le flot d'informations,
13:38parfois venant de personnes qui n'ont aucune connaissance
13:41des sujets sur lesquels ils s'espriment,
13:43mais ayant beaucoup d'influence.
13:46Et le troisième élément, c'est qu'à nouveau,
13:49toutes ces questions politiques et sécuritaires
13:51demandent de la réflexion et appellent à de la complexité.
13:55Il y a de vrais défis démocratiques.
13:57On doit redéfinir les pratiques politiques sur le continent.
14:02Ce n'est pas quelque chose de facile.
14:04Il y a bien sûr des gouvernants civils
14:06qui ont fait énormément d'erreurs
14:07et qui, d'une certaine manière,
14:09ont créé les conditions pour le retour des militaires.
14:11Mais il est de notre responsabilité collective
14:13de continuer à alerter à nouveau
14:14sur les risques de la militarisation
14:16et sur les risques d'une disparition totale
14:18des espaces de liberté et d'expression.
14:21Merci beaucoup, Giliabi.
14:22C'est la fin de ce journal.
14:23Merci de votre décryptage.
14:24C'est la fin de ce journal.
14:25Merci d'être restée avec nous.
14:26Carla, tu as été continue sur France 24.
14:28Merci.
14:38Nous étions comme des grains de sable
14:40parmi les milliards d'autres au Vietnam,
14:42ayant contribué à la victoire historique
14:44du 30 avril 1975.
14:47Après 30 ans de guerre civile,
14:48Saigon tombe.
14:50Pertes humaines,
14:51contamination irréversible,
14:53traumatisme.
14:53Comme beaucoup de parents immigrés,
14:55ils se taisaient.
14:57Leur souvenir,
14:58avoir été vote people,
14:59c'était trop douloureux.
15:02Rebaptisée Ho Chi Minh Ville,
15:03la cité renaît de ses cendres.
15:05Pourquoi ne pas devenir
15:07la prochaine Silicon Valley ?
15:09Pourquoi ne pourrait-on pas être
15:11parmi les meilleurs ?
15:12Pourquoi pas le Vietnam ?
15:1450 ans après sa chute,
15:17Billet retour à Saigon,
15:19à voir sur France 24.
15:20Sous-titrage Société Radio-Canada
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