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  • il y a 10 heures
Philippe Juvin, rapporteur général du Budget, était l'invité du Face-à-face de BFMTV ce lundi 22 décembre.

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Transcription
00:00Bonjour Philippe Juvin, merci d'être avec nous ce matin, vous travaillez en ce moment jour et nuit,
00:05mais finalement il n'y aura donc pas de budget à Noël, pas de budget mais une loi spéciale,
00:10je vous interroge tout de suite sur ces conséquences, vous êtes député LR des Hauts-de-Seine
00:14et vous êtes le rapporteur général du budget, vous avez par ailleurs une autre casquette
00:18qui est d'être chef du service des urgences de l'hôpital européen Georges Pompidou,
00:22on vous avait beaucoup connu aussi au moment du Covid, j'en profiterai pour vous poser quelques questions
00:27quand même sur l'état de la grippe, mais il n'y aura pas de budget, il n'y aura pas de budget à Noël,
00:31il y aura une loi spéciale, elle devrait être présentée dès ce soir, elle devrait vous être présentée d'ailleurs,
00:37est-ce que c'est grave docteur ?
00:39Alors non ce n'est pas grave, c'est ce qui s'était passé l'année dernière, comment ça va se passer ?
00:43Vous savez que le budget 2025 prend fin par définition le 31 décembre 2025,
00:48donc c'est pour ça que le 1er janvier 2026, il fallait un budget 2026.
00:52Comme il n'y a pas de budget voté, nous allons voter une loi spéciale
00:55qui va permettre de faire la jonction entre le 1er janvier 2026
00:59et le jour où le budget sera voté, parce qu'un budget évidemment sera voté en 2026,
01:03j'espère que ça sera dans les premiers jours.
01:05Quand vous dites évidemment, ça veut dire que vous, vous vous dites de toute façon on en aura un ?
01:08On en aura forcément un, parce qu'on ne peut pas rester un an sous l'empire d'une loi spéciale,
01:13qui est une loi minimale, qui permet que par exemple vous puissiez payer la TVA
01:17quand vous allez acheter un bien, mais ça ne permet pas par exemple de faire des investissements.
01:22– Alors moi je voudrais quand même comprendre, ça fait un mois et demi que vous êtes à l'Assemblée,
01:27dans les commissions, dans les débats, qu'ensuite ça repart au Sénat,
01:30et tout ça s'est arrêté, ça a duré quasiment à peine 10 minutes en commission mixte paritaire,
01:36c'est comme si les plombs avaient sauté, c'est-à-dire que tout s'est arrêté,
01:39qu'est-ce qui se passe maintenant ? Pourquoi ? Pourquoi ça a bloqué ?
01:42Qu'est-ce qu'on va devenir ? Est-ce que tout repart à zéro ?
01:45D'abord est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi ça a bloqué ?
01:47– Alors d'abord il faut que je vous rappelle un peu d'histoire, depuis 2012, 2012 nous sommes en 2026,
01:53en 14 ans il y a eu deux fois simplement où la CMP a été conclusive,
02:00c'est-à-dire que ce qu'on vit aujourd'hui c'est la règle.
02:02– Sauf que d'habitude c'est pas à la dernière minute et donc on se retrouve pas pris par le temps.
02:05– Sauf que d'habitude l'année dernière est acceptée,
02:07sauf que d'habitude effectivement on a devant nous un peu plus de temps
02:10pour reprendre le texte avant la date fatidique du 31 décembre,
02:13il faut bien comprendre que la date fatidique du 31 décembre, ça c'est le premier point.
02:17qu'est-ce qui s'est passé ? Il nous a justement manqué du temps.
02:21Il y a deux dates qu'il faut avoir en tête, institutionnelles,
02:23c'est un peu compliqué mais vous me posez des questions complexes.
02:25– Non non mais prenons le temps parce que je pense que pour les Français,
02:27tout ça c'est ce qui fait qu'à la fin ils paieront plus ou moins d'impôts,
02:32qu'ils auront un fonctionnement de l'État plus ou moins fluide.
02:34– Absolument, pour des raisons institutionnelles,
02:37nous devions absolument remettre notre copie de la CMP
02:41si elle avait été conclusive ce week-end
02:42pour pouvoir voter le budget avant le 23 décembre minuit,
02:46c'est-à-dire demain soir.
02:49– Et nous avons été pris par le temps.
02:51Pourquoi ? Parce que le budget, ça a été notre grand ennemi,
02:55le temps a été déposé deux semaines en retard au début du processus.
02:59Changement de Premier ministre, mise en place du nouveau gouvernement,
03:02patati patata, on a eu le budget, deux semaines en retard au début,
03:05on paye les deux semaines de retard, ça c'est le premier sujet.
03:09C'est pour ça qu'on n'y est pas arrivé.
03:10Vous m'auriez donné cinq, six jours de plus, on bouclait l'affaire,
03:13j'avais un accord, un quasi-accord chez les députés,
03:16y compris en embarquant les socialistes,
03:18qui étaient nécessaires pour éviter une motion de censure.
03:21Je ne vous refais pas le badge, vous connaissez le truc par cœur.
03:24– Mais y compris avec les deux bouts de la chaîne j'allais dire,
03:27c'est-à-dire du côté LR et du côté PS ?
03:28– C'est ça, voilà, oui.
03:29C'était un accord du Bloc central, LR, Horizon, EPR, etc., Modem,
03:36et les socialistes étaient d'accord, non pas pour voter, il ne faut pas exagérer,
03:39mais pour avoir une attitude amicale, taiseuse, vous voyez.
03:43– Donc ça passait ?
03:45– Ça passait, ça passait à l'Assemblée.
03:48Modulo, et je dois être honnête avec vous,
03:51Modulo, des éléments techniques qui étaient complexes à mettre en œuvre,
03:55pourquoi ? J'avais par exemple demandé,
03:56pour trouver les quelques milliards qui manquaient sur la fin,
03:59qu'on baisse la dépense publique, c'est-à-dire qu'on avait décidé,
04:02on s'était mis d'accord pour prendre la dépense publique
04:05et dire, on va la baisser de 1,8 à 2%.
04:08– En enlevant où ?
04:10– En enlevant, par un rabot, ils se mangent.
04:12– Un rabot partout ?
04:13– Partout.
04:14– 2% de moins sur tous les procédures ?
04:16– Exactement.
04:16– Surtout ?
04:17– Sauf le poste de la Défense nationale, pour des raisons que vous savez,
04:21et sauf évidemment le paiement de la dette qui, elle, vous ne pouvez pas baisser,
04:25de toute façon vous pouvez…
04:26Et c'est là où on a voulu faire les choses intelligemment,
04:29c'est justement de ne pas le faire partout et de le faire différencier selon les postes.
04:32Et ça, ça demandait 4-5 jours pour se mettre d'accord, c'est ce qui nous a manqué.
04:36– Est-ce que c'est fichu ?
04:37– Non, non.
04:37– Ou est-ce qu'on peut repartir de ça en janvier ?
04:39– Alors, moi c'est tout mon but.
04:41Mon but c'est quoi ?
04:42C'est de faire en sorte que début janvier, on arrive devant l'Assemblée.
04:47Il faut savoir qu'à partir du moment où il n'y a pas eu d'accord en CMP,
04:49le texte de référence devient le texte voté au Sénat, lundi dernier.
04:54– Mais celui-là, à mon avis, vous n'aurez pas franchement l'accord sympathique du PSC ?
04:58– D'abord, c'est là-dessus qu'on travaillait en CMP, on travaillait sur ce texte-là.
05:01– Modulo, je fais un excursus, le texte du Sénat a été voté lundi dernier,
05:05souvenez-vous, il y a une semaine, et nous devions nous mettre d'accord
05:08à partir de ce texte en le modifiant le vendredi.
05:10Donc vous voyez, la question de temps, c'était quand même facile.
05:13Donc on va prendre ce texte, et moi ma thèse,
05:17c'est ce que je vais défendre tout à l'heure à Matignon, puisqu'on est reçu.
05:19– Vous êtes reçu tout à l'heure à Matignon,
05:21vous recevez aussi ce soir en commission la ministre du Budget et le ministre de l'Économie,
05:27vous allez effectivement analyser avec eux pour espérer voter cette fameuse loi spéciale demain.
05:32– La loi spéciale, elle va être votée parce que les gens sont raisonnables,
05:35ils voient bien qu'il va bien falloir que le pays continue à fonctionner.
05:37Donc la quiétude n'est pas là.
05:38Non, la question c'est, à partir du 1er janvier, qu'est-ce qui se passe ?
05:41Moi, mon souhait, c'est qu'on prenne le texte du Sénat,
05:43puisque de toute façon, c'est le seul texte qui existe.
05:45Nous l'amendons de manière collective,
05:47moi je vais arriver avec ma liste, avec ma grande feuille,
05:50avec mon tableur Excel tout à l'heure devant le Premier ministre,
05:52en disant voilà, en commission mixte paritaire,
05:55les forces politiques, c'était mis d'accord sur ça, ça, ça et ça,
05:57voilà ce qu'il faut retirer, voilà ce qu'on aimerait remettre.
05:59Le Premier ministre en fait sa copie, j'espère qu'il prendra nos demandes,
06:03et il dit, il pourrait dire à l'Assemblée, mais c'est sa responsabilité,
06:09sur cette base, je fais un 49-3, j'engage la responsabilité du gouvernement.
06:12– Voilà, ce que vous espérez vous, et vous venez de lâcher le mot, c'est le 49-3.
06:15– Absolument.
06:16– Vous dites en fait, 149-3, on est reparti pour des galères,
06:19on n'est pas sûr d'en avoir un ?
06:19– Non, on n'est pas reparti pour des galères,
06:21on est reparti pour un débat qui va durer quelques semaines.
06:24Moi je pense que ça y est, le débat on l'a eu,
06:26on sait où sont les positions, et il faut, voilà.
06:28C'était normal qu'il y ait un débat, vous voyez,
06:29les gens disent, ouais, il y a un débat, les gens ne sont pas d'accord,
06:31oui, ben oui, ça s'appelle la démocratie, tant mieux.
06:34Si vous ne voulez pas de débat, et que tout le monde soit d'accord automatiquement,
06:36il y a la Corée du Nord, c'est très bien, tout le monde est d'accord,
06:38vous verrez ça.
06:38– Oui, il y avait peut-être une petite marge entre la Corée du Nord,
06:40est-ce qu'on vient de vivre, non ?
06:41– Écoutez, non, je vais vous dire, je pense que les débats,
06:43c'est toujours intéressant et vif, c'est vif,
06:47c'est toujours intéressant parce que ça met aussi la transparence
06:50sur ce que pensent réellement les gens.
06:52Moi j'aime bien quand les gens se découvrent,
06:53et dans un débat, vous vous découvrez.
06:55Moi par exemple, je suis très opposé à une taxe qu'on a qualifiée de holding,
06:58qui était une taxe absolument folle sur la trésorerie des PME,
07:03je pense que ça aurait affecté le tissu des PME.
07:06Le débat, ça a permis également d'affirmer pour moi
07:10que la priorité des priorités, s'il n'y en avait qu'une à garder,
07:13ça serait de réduire le déficit, qui est actuellement de 5,3 du PIB, sous 5.
07:19– Sous 5, est-ce qu'il sera vraiment sous 5 ?
07:21– C'est le but, si ce n'est pas sous 5, Madame de Malherbe,
07:23je pense que c'est un échec.
07:25Nous devons être sous 5, en tout cas pas plus que 5, pas plus que 5.0.
07:29– Il sera à 5 ?
07:30– Ce qui serait formidable.
07:31– Il devait être au départ en dessous de 5 ?
07:33– Oui, mais aujourd'hui il est à 5,3.
07:34Pour que les Français comprennent, pour passer de 5,3 à 5, il faut 9 milliards.
07:400,1, c'est égal à 3 milliards.
07:43Donc il faut que nous trouvions à minima 9 milliards.
07:46Et ces 9 milliards, il faut les trouver intelligemment.
07:49Plus sur les dépenses que sur les recettes.
07:51C'est-à-dire qu'il faut baisser les dépenses.
07:52– Vous avez dit Philippe Juvin, je vais venir tout à l'heure à Matignon
07:55avec mon tableau Excel, pour pouvoir trouver un texte qui soit un texte
08:00qui certes passe par le 49.3, mais qui soit en gros adopté à peu près par tout le monde
08:04et un texte de compromis.
08:05Il faut se mettre d'accord, dites-vous, sur des grands principes.
08:08Quelques grands principes.
08:10Lesquels ?
08:10– Premièrement, je le répète, diminuer l'endettement.
08:145,3 à 5 minimum.
08:17Si vous n'avez pas ça, honnêtement, la discussion devient très futile.
08:21Parce que c'est là-dessus que nous sommes jugés.
08:23Il y a un objectif en 2029 d'être sous 3%.
08:25Deuxième point, ensuite, pour équilibrer un budget,
08:31soit vous augmentez les recettes, les impôts et les taxes,
08:34soit vous baissez les dépenses.
08:36Eh bien, ce qu'il faut faire, c'est modérer l'envie fiscale.
08:39Il y a des impôts qui sont dans le projet initial que je ne souhaite pas,
08:44que je trouve…
08:45– Lesquels ?
08:45– Par exemple, cette taxe holding, qui est une taxe sur les…
08:49– Mais il y a encore une chance qu'elle passe ?
08:51– Le Premier ministre pourrait tout à fait décider de la remettre.
08:55Donc, ça va faire l'objet d'une discussion.
08:57Mais c'est vrai qu'elle a été votée en même terme,
09:00cette disparition de cette taxe holding par le Sénat et l'Assemblée nationale.
09:04Il paraît très illogique que le Premier ministre la reprenne.
09:06Et puis, il y a l'autre façon, c'est de baisser les dépenses.
09:09Il faut probablement faire les deux.
09:11L'année dernière, le budget qui a été réalisé,
09:13c'était un budget, malheureusement, de 2025,
09:15avec uniquement des augmentations de recettes,
09:17c'est-à-dire d'accès à impôts, et pas de baisse de dépenses.
09:19Je pense que cette année, nous devons affirmer
09:22que nous voulons baisser la dépense publique.
09:23– Combien coûte la loi spéciale ?
09:27C'est-à-dire que l'an dernier, par exemple,
09:28la loi spéciale de début 2025,
09:30Amélie de Montchalin estime que ça a coûté
09:32près de 12 milliards d'euros à l'économie française.
09:35C'est vrai ça ou pas ?
09:36– Non, je ne crois pas.
09:37– Ou en fait, c'est une façon de dramatiser ?
09:38– Alors, ça a été probablement, l'année dernière,
09:39une façon de dramatiser.
09:42En réalité, quand vous demandez des explications,
09:43où trouvez-vous les 12 milliards ?
09:44Moi, j'avoue, je ne les trouve pas.
09:46Je pense que les gens mélangent deux choses.
09:47– Est-ce qu'il y a pas du bluff dans cette histoire ?
09:49– Non, mais chacun…
09:49– Est-ce que chacun n'est pas en train d'essayer
09:51de gonfler les chiffres pour angoisser son camp ?
09:53– Alors, d'abord, je pense que c'est une très mauvaise idée
09:55d'angoisser le camp, parce qu'il n'y a pas de raison
09:56d'être angoissé.
09:57Encore une fois, si on a un budget dans 15 jours,
09:59honnêtement, ça ne change absolument rien
10:00à l'économie du pays.
10:03Non, je pense que les gens mélangent
10:04les effets d'une loi spéciale,
10:06et qui, je vous rappelle, l'année dernière,
10:07avait duré plus de deux mois.
10:08On est quand même sur une autre chose.
10:10Sur le fait que l'année dernière,
10:11on n'avait plus de Premier ministre.
10:13Sur le fait que l'année dernière,
10:14on n'avait pas de PLFSS,
10:16projet de loi de financement de la Sécurité Sociale.
10:17– Alors que là, il a été volé.
10:18– Alors que là, on a un Premier ministre
10:19et un financement de la Sécurité Sociale.
10:21Les gens mélangent tout
10:22parce que probablement qu'ils mettent
10:25dans leurs 12 milliards
10:25le prix de l'instabilité, entre guillemets, politique,
10:29qui probablement a un coût vu de l'extérieur.
10:31Et nous n'avons pas cette situation cette année.
10:33C'est pour ça que ce n'est pas tout à fait comparable.
10:36– Donc ça n'est pas comparable.
10:37Aujourd'hui, en tout cas,
10:37vous n'avez pas d'estimation
10:39de ce que ça coûte deux semaines de loi spéciale ?
10:42– Non, mais en tout cas,
10:42je pense que ça ne coûte pas grand-chose.
10:44Si nous avons un budget, je le répète,
10:47si nous parvenons à avoir un budget
10:49dans les 15 premiers jours de janvier,
10:51c'est ça l'objectif.
10:52– Alors vous pensiez, vous,
10:53que ça allait passer ?
10:54C'est-à-dire que, quand même,
10:55vous le dites, on a perdu 15 jours,
10:56mais dès le début.
10:57Donc c'était anticipable.
10:58– Moi, dès le début,
10:59j'appelais d'ailleurs le Premier ministre
11:01à utiliser le 49-3 dès rapidement.
11:04Il a voulu...
11:05Écoutez, d'abord, s'il n'avait pas dit
11:07je ne fais pas de 49-3,
11:08il aurait été censuré dès le mois d'octobre.
11:10Donc je comprends pourquoi il l'a dit,
11:12je ne vais pas lui reprocher.
11:13Sauf qu'encore une fois,
11:14les 15 jours que nous avons perdus au début,
11:18eh bien, nous en aurions besoin aujourd'hui.
11:19D'ailleurs, comme par hasard,
11:21vous allez laisser passer les vacances
11:22et j'espère que dans les 15 jours,
11:23on aura un budget.
11:24Donc vous retrouvez les 15 jours
11:25qui nous ont manqué en octobre,
11:26là, en fait.
11:27– Ce fameux 49-3,
11:29est-ce que vous avez des arguments
11:32pour que le Premier ministre,
11:34en effet, finisse par l'utiliser
11:37là où il ne l'a pas fait à l'instant ?
11:38– Les arguments, tout le monde les connaît,
11:40c'est qu'il y a deux possibilités désormais.
11:43Soit il met sur la table un 49-3
11:45à partir d'un texte,
11:47parce que la question, c'est
11:48quel texte on met au 49-3,
11:49c'est-à-dire le texte du Sénat
11:50avec des amendements,
11:52et ça, il faut qu'on se mette
11:52d'accord rapidement là-dessus.
11:53Et dans ces cas-là,
11:54le truc est réglé,
11:55en quelques jours,
11:55on a un budget,
11:57soit il ne fait pas ça.
12:00Dans ces cas-là,
12:01on relance une discussion budgétaire,
12:03discussion en commission,
12:04discussion dans l'hémicycle,
12:05on réouvre les débats
12:06sur la tax holding,
12:08sur des choses
12:10qui plaisent beaucoup
12:11à des gens parfois
12:12un peu excités au plan fiscal.
12:13on va reperdre du temps,
12:15vous voyez.
12:15C'est qui ?
12:16C'est qui les gens excités ?
12:17Regardez ce qui s'est passé
12:19en première lecture,
12:20on a inventé des tas de taxes
12:22inapplicables
12:23pour plusieurs dizaines
12:24de milliards d'euros,
12:25on savait qu'elles ne seraient pas
12:26applicables,
12:26mais ça fait peur à tout le monde.
12:29La France est championne
12:30du monde de la fiscalité,
12:31donc ce n'est peut-être pas la peine
12:31d'essayer de battre
12:32nos propres records.
12:34Honnêtement,
12:35est-ce que les socialistes
12:36pourraient être d'accord
12:37avec cette utilisation du 49-3 ?
12:38En privé,
12:39ils le sont.
12:39En privé,
12:40ils n'arrêtent pas de dire
12:40oui, j'espère que vous allez
12:41faire le 49-3.
12:42François Hollande,
12:43d'ailleurs chez vous,
12:43je crois,
12:44a dit,
12:45il y a une quinzaine de jours,
12:46qu'il était d'accord.
12:47Alors, François Hollande,
12:47ce n'est pas tout le Parti socialiste,
12:49le Parti socialiste,
12:49il est divers,
12:51comme tous les partis d'ailleurs,
12:53mais oui,
12:54je pense qu'en fait,
12:54ils le souhaitent.
12:55Pourquoi ?
12:55Parce que le Parti socialiste,
12:57au fond,
12:57même s'ils ont des affichages
12:58parfois un peu olé-olé,
13:00quand ils nous ont demandé
13:01la semaine dernière,
13:02ils sont venus me voir
13:02en me disant,
13:03nous voulons 10 milliards
13:04de dépenses en plus,
13:05je leur ai dit,
13:05écoutez les gars,
13:06vous rêvez,
13:06ce n'est pas possible,
13:07au contraire,
13:08nous on va vous baisser la dépense,
13:10ils souhaitent la stabilité,
13:12ce sont des gens responsables,
13:13donc je pense que le Parti socialiste
13:14sera d'accord pour un 49-3,
13:16il faut simplement les traiter,
13:17regarder leurs demandes.
13:18Ils vous le disent,
13:19mais ils ne peuvent pas assumer
13:21cette position publiquement.
13:23La plupart le disent,
13:24il faut que je sois honnête,
13:25certains ne me l'ont jamais dit,
13:27en particulier Olivier Faure,
13:29le patron du groupe Parti socialiste.
13:30Olivier Faure ne vous a jamais dit
13:31en privé comme en public,
13:32ok pour le 49-3.
13:34Jamais,
13:34mais d'autres qui auront
13:36un rôle important
13:36en Parti socialiste,
13:38en particulier dans la construction
13:39du budget,
13:40me le disent.
13:40Vous pensez à Boris Vallaud ?
13:40Je pense à d'autres députés
13:44qui le diront publiquement
13:45et qui le souhaiteront.
13:46Donc vous ne voulez pas
13:47outer en quelque sorte
13:49Boris Vallaud ?
13:50Moi je suis rapporteur
13:50général du budget,
13:51je mets autour de la table
13:52des gens qui pensent
13:53un peu différemment,
13:54j'essaye de faire en sorte
13:55que ça se passe bien,
13:55je ne vais pas commencer à...
13:56En tout cas,
13:56ils auront tous intérêt,
13:57effectivement,
13:58à ce que ce budget passe,
13:59dites-vous ?
13:59Les socialistes sont des gens
14:00responsables.
14:01Vous en avez eu la preuve
14:02pendant tous ces débats ?
14:03Ils sont venus me voir
14:04en me disant
14:04nous voulons 10 milliards
14:05de dépenses en plus
14:06quand je leur ai dit
14:06ce n'est pas possible.
14:07On va au contraire
14:08faire des dépenses en moins.
14:09Ils ont dit
14:09bon, comment on fait ?
14:11Ok, ils avaient tenté le coup quoi.
14:12Oui, bien sûr.
14:13Philippe Juvin,
14:14il y a des conséquences
14:15très concrètes,
14:16il y en a une en particulier
14:17qui a l'air d'effrayer
14:18le bâtiment,
14:19c'est qu'au 1er janvier,
14:21puisqu'il n'y a pas de budget,
14:21il n'y aura pas de guichet
14:22ma prime rénov'.
14:24Ah oui, je vous vois
14:24lever les yeux au ciel.
14:26Ils poussent des cris d'orfraie.
14:27Oui, parce que tout le monde
14:28pense que c'est une catastrophe
14:29cette loi spéciale.
14:30Pas du tout.
14:31On aura un budget
14:31dans les 15 jours.
14:32Je m'explique sur la prime rénov'.
14:34En fait, vous savez que
14:35ma prime rénov',
14:35elle n'est pas versée par l'État,
14:37elle est versée par l'ANA,
14:38une agence.
14:39La DAI, il se trouve
14:40qu'ils ont de la trésorerie.
14:42Donc, s'il faut attendre
14:4315 jours,
14:44les dossiers seront un peu
14:46ralentis pendant 15 jours.
14:47Mais ça ne veut pas dire
14:47que pendant 15 jours,
14:48on ne peut pas déposer de dossiers ?
14:50Mais bien sûr que non.
14:51On déposera des dossiers,
14:52ils seront instruits
14:53qu'un jour plus tard,
14:53qu'est-ce que ça change ?
14:54C'est quoi le délai aujourd'hui
14:56pour faire instruire
14:56un dossier de l'ANA ?
14:57Oui, j'ai même envie de vous dire,
14:59c'est très compliqué quand même
15:00ces fameux dossiers.
15:01On a des témoignages tous les jours
15:02sur le fait que c'est
15:03le parcours du combattant.
15:04Donc ça ne changera rien.
15:05Mais dans un sens,
15:06au fond, ça pose une autre question,
15:07Philippe Juvin,
15:08qui est la question
15:08de la dépense publique
15:09et des subventions
15:10à un certain nombre de secteurs.
15:11Ce matin, j'étais quand même frappé.
15:12J'ai eu effectivement sur RMC
15:14un des représentants
15:16de toutes ces entreprises
15:17du bâtiment qui disait
15:18c'est une catastrophe,
15:19c'est un enfer pour nous,
15:20c'est l'horreur,
15:21si ça se suspend.
15:22Et j'ai eu un certain nombre
15:23d'auditeurs qui appelaient
15:23et qui disaient
15:24mais attendez, c'est quoi
15:25cette dépendance désormais
15:26d'un certain nombre de secteurs
15:27à la dépense publique ?
15:29Est-ce qu'on n'a pas créé
15:30les conditions
15:31d'un certain nombre de secteurs
15:32qui jusqu'à présent
15:32étaient des secteurs
15:33qui fonctionnaient
15:33avec l'offre et la demande
15:34qui dépendent entièrement
15:37désormais
15:37d'une sorte de subvention ?
15:40On est presque sous perfusion
15:41d'un certain nombre de secteurs.
15:42Pas entièrement,
15:43mais vous avez raison,
15:44des tas,
15:45des pans entiers de l'économie,
15:47d'organismes publics,
15:48publics,
15:48mais aussi privés,
15:50attendent des subventions,
15:52des machins, des trucs.
15:53Et c'est un vrai sujet,
15:54il y a eu un travail
15:55fait par le Sénat
15:56qu'on appelle
15:57sur les aides aux entreprises,
15:58entre guillemets,
15:59et en fait l'économie française
16:00est dopée à la dépense publique.
16:01Et c'est un des problèmes
16:02que j'ai eu
16:03quand j'ai négocié ce budget,
16:04c'est que j'avais à ma porte
16:05une file de gens,
16:07organismes publics
16:08comme organismes privés
16:09qui venaient me dire
16:11En fait, à chaque fois
16:12que vous les dépensez moins,
16:14vous avez derrière
16:15quelqu'un qui dit
16:15ah non, pas question,
16:16qu'on arrête.
16:17Non, c'est pire que ça.
16:18Oui, vous avez raison,
16:19monsieur Juvin,
16:20de baisser la dépense publique.
16:21Vous avez vraiment raison.
16:22Toutefois, moi,
16:23ce n'est pas possible.
16:24Et y compris des gens
16:25très haut placés
16:26avec des responsabilités
16:27éminentes dans la République
16:28qui dirigent
16:30des institutions publiques
16:31très importantes
16:32en matière de dépense publique,
16:33vous expliquent
16:34que c'est très bien
16:35de vouloir baisser
16:36la dépense publique,
16:37continuer, continuer.
16:38En revanche, moi,
16:39les 2 millions
16:39ou les 3 millions
16:40que vous allez me retirer,
16:41vous comprenez,
16:41ce n'est pas possible.
16:42Vous parliez à l'instant
16:42de ces agences,
16:43l'agence, par exemple,
16:44qui verse ma prime rénov'.
16:45Est-ce qu'il y a
16:47effectivement un problème
16:48dans ces agences ?
16:49Est-ce qu'il faut réduire
16:50le nombre d'agences ?
16:51Est-ce qu'il faut en réduire
16:51le budget ?
16:52Moi, j'avais fait une proposition
16:53dans l'hémicycle
16:55qui était la suivante.
16:56Article 36 du budget,
16:57pour ceux qui voudront
16:58aller voir,
16:58ce s'appelle
16:59les taxes affectées.
17:00Il y a des organismes
17:01qui reçoivent
17:02le produit de taxes.
17:05Eh bien, j'avais dit,
17:05c'est très simple.
17:06On va plafonner tout le monde
17:07et on va les plafonner
17:08au niveau de ce qu'elles ont reçu
17:09en 2025.
17:11Vous voyez ?
17:11C'est bon.
17:12Si on vous dit
17:13votre budget,
17:14vous êtes président
17:14d'une association
17:15de boulis ou de football
17:17et on vous dit
17:17votre budget de 2026,
17:18ça sera celui de 2025,
17:19débrouillez-vous avec,
17:20ce n'est pas la mort.
17:22C'est ce que je leur ai demandé
17:22de faire.
17:24Ça ferait un milliard d'eux
17:25d'économies.
17:26Le ciel m'est tombé sur la tête
17:29et tout le monde est venu
17:29pleurnicher, bien entendu.
17:31Mais si on ne fait pas ça,
17:32on n'y arrivera pas.
17:33Il faut que nous apprenions
17:35la frugalité dans le public
17:37comme dit le privé.
17:38La frugalité,
17:39ça ne signifie pas
17:40qu'il ne faut pas
17:40améliorer les règles,
17:42faire en sorte
17:43qu'il y ait moins de règles,
17:43qu'elles soient plus simples.
17:44Mais la frugalité,
17:45c'est quelque chose
17:45que nous devons appeler.
17:45Et il y a la question
17:46en plus de la concurrence
17:48parfois déloyale
17:49et notamment,
17:49on a beaucoup parlé de Chine,
17:51un mot là-dessus,
17:52la suspension finalement
17:53n'a pas été actée.
17:55J'avais entendu,
17:55Philippe Juvin,
17:55qu'au début de ce débat
17:57sur les petits colis,
17:58vous aviez carrément dit
17:58allons-y.
17:59Mais allons-y franco.
18:00C'est-à-dire n'y allons pas
18:01avec une taxe de 3 euros
18:02sur les petits colis,
18:03allons-y avec une taxe
18:04de 50 euros.
18:05Bref, bloquez vraiment les choses.
18:06Pourquoi vous n'avez pas
18:07obtenu gain de cause ?
18:07Il faut taper sur Shine.
18:09Je n'ai pas obtenu gain de cause
18:11parce que c'est moi-même
18:12qui ai retiré l'amendement.
18:13Pourquoi ?
18:14Parce qu'il était probablement
18:15mal rédigé.
18:16Il avait un effet pervers.
18:18C'est-à-dire que si brutalement
18:19vous faites une taxe à 50
18:20sur le petit colis,
18:21qu'est-ce qui va se passer ?
18:22Le colis va atterrir
18:23non pas à Roissy
18:24mais il va atterrir à Liège.
18:26Et ensuite,
18:27comme ça il n'arrivera pas de Chile
18:28et comme il n'arrivera pas de Chile
18:29il n'y aura plus de taxe.
18:30Il faut qu'on trouve
18:30le bon outil.
18:31Probablement c'est sur la TVA
18:33mais il faut avoir le temps
18:34de le travailler.
18:35Et c'est tout ce que je vous disais
18:36tout à l'heure.
18:37Pour taper Shine,
18:38mon ennemi c'est le temps,
18:39il faut que j'ai le temps
18:40pour faire une bonne loi.
18:41Un dernier mot,
18:42Philippe Juin
18:42avec votre autre casquette,
18:44chef du service des urgences
18:45de l'hôpital Georges Pompidou
18:47à Paris.
18:47Certes, vous avez été suspendu
18:48pendant deux mois
18:49de cette charge-là.
18:51Non, je n'ai pas été suspendu.
18:57Pendant deux mois,
18:57votre priorité évidemment,
18:59vous étiez obligé
18:59de consacrer votre temps,
19:00revenons encore à la question du temps,
19:02à l'analyse du budget
19:03mais vous serez à nouveau de garde
19:04je crois à l'hôpital
19:05notamment la nuit du réveillon.
19:08La grippe est-elle
19:10effectivement grave
19:12et quels sont les derniers conseils
19:13que vous pouvez donner
19:13à ceux qui vont se retrouver en famille ?
19:15J'ai vu les cours
19:16mais je vais faire un soin
19:18à l'hôpital juste après.
19:19Le nombre monte à toute vitesse
19:21et d'après ce que me disent
19:22mes collègues réanimateurs,
19:24les cas sont assez cognés.
19:25Donc il est encore temps,
19:27très largement le temps
19:28d'aller se faire vacciner.
19:29Faites-vous vacciner.
19:30Il semble que le vaccin
19:30soit plutôt efficace cette année,
19:32plus efficace que les années précédentes.
19:33On a encore le temps
19:34de se faire vacciner.
19:34C'est-à-dire se faire vacciner
19:35aujourd'hui pour des fêtes.
19:38Allez-y, au contraire.
19:39Allez-y vite, allez-y vite.
19:40Allez vous faire vacciner.
19:41Merci beaucoup Philippe Juvin,
19:43rapporteur général du budget,
19:46député LR des Hauts-de-Seine.
19:48Et en gros,
19:49ce qu'on reçoit comme message,
19:50c'est que ce n'est pas si grave, docteur.
19:51À condition que nous ayons une loi votée
19:54dans les 15 jours de janvier.
19:56Dans les 15 jours de janvier.
19:57Et on a bien compris
19:58que vous plaidiez pour un 49.3
19:59qui rend les choses plus efficaces
20:01et plus immédiates.
20:02Merci à vous.
20:03Il est 8h52
20:04et vous êtes bien sûr
20:04RMC BFM TV.
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