- il y a 22 heures
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste et député PS de Seine-et-Marne, était l'invité du Face à Face ce lundi. Il s'est exprimé sur le vote du budget à l'Assemblée nationale.
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00:01Il est 8h28 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Olivier Faure.
00:05Bonjour.
00:06Olivier Faure, vous êtes le premier secrétaire du Parti Socialiste, vous êtes vous-même député de Seine-et-Marne
00:10et on approche du dénouement puisque le vote solennel du budget de la Sécurité Sociale, c'est demain.
00:16Ça passe ou ça casse ?
00:18Ce n'est pas à moi de le dire. On verra. C'est un vote démocratique. Il n'y a plus de 49-3.
00:23Il y a eu la volonté du Premier ministre de faire en sorte que le Parlement retrouve pleinement ses droits et son rôle.
00:28C'est la première fois depuis 1958 que les députés sont vraiment députés.
00:33Cette fois-ci, les décisions que nous prenons, elles nous placent dans une responsabilité que nous n'avons jamais eue auparavant
00:38puisqu'il y avait soit une majorité absolue, soit il y avait le 49-3 qui corrigeait la copie.
00:43Cette fois-ci, nous sommes face à nous-mêmes et donc chacun d'entre nous devra prendre sa responsabilité.
00:49Donc vous, vous voulez que ça passe ?
00:52Nous partons d'un projet de budget au départ qui était un projet...
00:55Prenez votre souffle.
00:56On sent que vous prenez votre élan pour répondre à cette question parce que c'est quand même douloureux.
01:00C'est un moment important.
01:02Ce n'est pas tout à fait banal.
01:04Il n'y a pas de majorité dans ce Parlement.
01:06Et donc, il faut que chacun se demande s'il vote pour ou s'il vote contre.
01:11Et évidemment, quand nous sommes entrés dans le débat, nous étions absolument contre ce projet de budget.
01:16Parce qu'il y avait en fait le gel des pensions de retraite.
01:20Il y avait le gel des prestations sociales, les minimas, l'allocation familiale, l'allocation d'hield handicapés.
01:26Enfin, toutes ces allocations qui permettent à des gens de vivre normalement.
01:29Il y avait le doublement des franchises médicales.
01:32Il y avait une augmentation de la CSG sur les revenus, de tous les revenus.
01:36Il y avait aussi des misères qui étaient faites, notamment aux apprentis, etc.
01:43Et donc, nous avons réussi à le faire sauter.
01:47Il y avait aussi une baisse des crédits pour l'hôpital qui était trop importante.
01:52Donc, il y a eu là toute une série d'avancées.
01:55Et la négociation a permis de faire en sorte que ce projet, cette copie, ne soit plus la même qu'au démarrage.
02:02Et aujourd'hui, c'est une copie qui est passable.
02:05Et donc, c'est la raison pour laquelle, demain, devant mon groupe, je plaiderai le fait que nous votions pour ce projet de loi de financement de la CSG.
02:12Que vous votiez pour ? C'est-à-dire que vous ne vous contenterez pas de vous abstenir ?
02:17Non, parce que je vois bien ce qui se passe à droite.
02:20Je vois bien qu'il y a toute une série de gens qui sont devenus des ingénieurs du chaos.
02:24Edouard Philippe en tête.
02:26Et donc, c'est la raison pour laquelle, je pense que nous, nous devons, en regard, prendre notre responsabilité,
02:31accepter l'idée que, pour la première fois, nous votions pour un projet de loi de financement de la Sécurité sociale,
02:37parce qu'il est l'objet d'un compromis.
02:39Il n'est pas notre projet, mais il n'est pas non plus celui de Sébastien Lecornu.
02:42Il est celui que le Parlement a accouché à l'issue de débats qui ont duré déjà un mois et demi.
02:48Ce que vous nous dites ce matin est décisif.
02:51Vous voterez pour.
02:53Ça veut dire beaucoup de choses.
02:54Ça veut dire d'abord qu'aux yeux de ce que l'on a toujours dit de la limite entre opposition et majorité, c'était le budget.
03:02Quand on était dans l'opposition, on votait contre un budget.
03:05Si vous votez pour, est-ce que vous considérez que désormais, vous faites en quelque sorte partie de cette majorité ?
03:10Bien sûr que non.
03:12Ce gouvernement est un gouvernement de droite.
03:14Je suis de gauche.
03:15Je le reste.
03:16Mais ce que je sais aussi, c'est que quand nous sommes devant nos responsabilités sur un sujet qui n'est pas n'importe lequel,
03:22qui n'est pas le budget de l'État, qui est le budget de la protection sociale, de la santé, de nos retraites,
03:27quand on obtient tout cela, forcément, quand on a réussi une négociation, il faut en assumer aussi le prix.
03:36Et je rappelle que nous étions entrés en discussion sur le fait que la réforme des retraites serait suspendue.
03:42Elle l'a été.
03:43Le Premier ministre s'est engagé.
03:44Il s'est montré fiable dans toute la discussion.
03:46Et donc, je souhaite que nous puissions, à notre tour, être fiables et faire en sorte que ce budget soit adopté.
03:52On va essayer de comprendre les conséquences de la déclaration que vous venez de faire.
03:57Vous vous êtes donc prononcé pour le vote de ce budget.
04:00D'abord, est-ce que votre groupe vous suit ?
04:03Est-ce que l'ensemble des députés avec qui vous avez échangé, des députés socialistes, est dans le même état d'esprit que vous ?
04:09Je le pense.
04:10Une majorité, peut-être pas l'intégralité.
04:12Donc, maintenant, c'est à moi de convaincre et de faire en sorte que demain, tous les votes se joignent au mien
04:19et faire en sorte que nous puissions, effectivement, donner un budget de la protection sociale aux Françaises et aux Français.
04:25Ce serait très grave de ne pas en avoir.
04:27Il faut que chacun comprenne qu'il y a deux solutions pour le gouvernement.
04:29Soit de procéder par la voie réglementaire et donc, par exemple, d'augmenter les franchises, même de les tripler,
04:36pour éviter cette dérive des comptes publics qui ferait qu'on arriverait à 30 milliards de déficits à la fin de l'année.
04:42Ce qui aurait une conséquence que chacun doit comprendre.
04:45C'est que si nous arrivons à 30 milliards de déficits, tous les prédateurs de la protection sociale,
04:49qui n'attendent que ça pour pouvoir ensuite expliquer qu'il faut en finir avec notre système de solidarité,
04:55ne se gêneront pas pour le faire.
04:56Je rappelle que quand, au début des années 80, Ronald Reagan, Margaret Thatcher,
05:00qui ont lancé cette révolution néolibérale, l'ont entamée,
05:04ils l'ont entamée en faisant d'abord déraper les comptes publics.
05:06Puis après, en expliquant que, regardez, ça ne marche pas.
05:09Donc, du coup, il faut tout réformer.
05:11Et quand on dit réformer, ça veut dire détruire.
05:13Et puis la deuxième solution, c'est le passage par ordonnance.
05:16Le passage par ordonnance, ça veut dire qu'on revient,
05:18si on en croit la note du secrétaire général du gouvernement qui a été commise il y a un an,
05:23ça veut dire revenir au projet initial.
05:25Ce serait fou que des gens de gauche, qui se sont battus pendant un mois et demi
05:29pour justement enlever ce musée des horreurs,
05:31se retrouvent à la fin avec le musée des horreurs,
05:34parce que nous aurions choisi de faire tomber ce projet de budget.
05:37On le sait, ce sera à quelques voix près.
05:41Donc, les socialistes, dans leur vaste majorité, dites-vous,
05:45et vous espérez même emporter l'intégralité des députés socialistes,
05:48voteront pour.
05:49Qu'en est-il de vos partenaires écologistes ?
05:53Eh bien, nos partenaires écologistes ont une demande ultime
05:57et ils ont raison de la poser.
05:59Sur le budget de l'hôpital, nous avons gagné un milliard en première lecture.
06:03Ils veulent qu'on aille plus loin sur ce qu'on appelle l'ONDAM,
06:06l'objectif national des dépenses d'assurance maladie,
06:09pour en sorte que l'ONDAM hospitalier puisse progresser encore.
06:12Et cette démarche est la bonne.
06:14Je pense qu'ils ont raison de le faire, parce que nous avons besoin.
06:17On voit bien partout en France, la qualité exsangue.
06:19Et s'ils l'obtiennent, ils voteront pour ?
06:21C'est à eux qu'il faut poser la question.
06:23Moi, je n'ai pas à me prononcer pour eux.
06:24On a bien compris, en tout cas, que du côté du gouvernement,
06:26ils s'apprêtent, en effet, à rajouter in extremis ce dernier amendement
06:32qui permettrait d'allonger, donc en effet, le budget des hôpitaux.
06:37Ils le font, mais en espérant, effectivement, que les écologistes voteront pour.
06:43Est-ce que, d'après les échanges que vous avez, à la fois avec Marine Tondelier
06:47et le groupe écologiste, vous pensez que c'est possible ?
06:51J'ai beaucoup discuté avec Cyrielle Châtelain, la présidente du groupe écologiste.
06:55À ce stade, je ne peux pas vous dire quelle sera leur réponse.
06:57Et puis, ce n'est pas à moi de me faire leur porte-parole
07:00ou de laisser penser qu'ils dépendraient de mon choix.
07:03Ils prendront leurs décisions en toute souveraineté, en toute cohérence aussi.
07:07Et j'espère qu'effectivement, ce geste du gouvernement les amènera à faire le bon choix.
07:12Vous l'espérez, ce sera donc déposé, effectivement, cet amendement
07:15qui vise à relever à 3% la progression des dépenses de l'assurance maladie
07:18contre 2% initialement prévue.
07:21Est-ce que vous n'avez pas peur ?
07:21Non, on peut trouver 1,8% de départ.
07:23Au tout départ, oui, mais aujourd'hui, on est à 2.
07:26Aujourd'hui, où on se part, on est à 2, il y a déjà eu un.
07:27Ce que je veux dire, c'est là aussi que, dans un moment où il n'y a pas de majorité,
07:32quand il y a des pas qui sont faits, il faut aussi qu'on en fasse nous-mêmes.
07:35Voilà, c'est aussi simple que ça.
07:37Si on était dans une situation où il y avait une majorité absolue au Parlement
07:40pour un groupe quelconque, et que nous étions dans l'opposition,
07:43on pourrait se permettre de dire, nous, notre copie, c'est cette copie-là,
07:47et donc, comme ce n'est pas notre copie qui est arrivée à maturité,
07:50eh bien, on refuse de voter.
07:52Mais dans les conditions dans lesquelles nous sommes,
07:54où il n'y a pas de majorité, à chaque fois qu'on prend une décision,
07:56on prend le risque d'entraîner, eh bien, tout simplement, la France vers l'abîme.
08:03Vous le dites ce matin sur RMC et sur BFM TV, Olivier Faure,
08:07vous allez le dire à vos députés, vous venez de dire,
08:09je vais à moi aussi de les convaincre.
08:12Est-ce que vous allez aller rencontrer aussi les députés écologistes
08:14pour essayer de les convaincre eux aussi ?
08:17On discute dans les travées de l'hémicycle,
08:21et depuis des semaines, nous parlons.
08:23Ça suffit ?
08:24On verra, et on va continuer à parler, notamment, je le répète,
08:27avec Ciel Châtelain, qui est la présidente du groupe écologiste,
08:31mais aussi avec les sensibilités qui sont en son sein,
08:34les gens qui viennent de générations, les gens qui viennent de l'après,
08:37ceux qui ont été autrefois insoumis et qui ont décidé de rompre les lignes
08:43avec Jean-Luc Mélenchon.
08:43Vous pensez pouvoir les convaincre ?
08:45Je ne sais pas, je ne peux pas parler en leur nom.
08:48Mais ce que je sais, c'est que notre devoir à nous,
08:51c'est aussi de faire en sorte que l'antiparlementarisme ne gagne pas ce pays.
08:54Parce que ce que j'entends ce week-end, je me baladais dans ma circonscription,
08:59et j'entends des gens nous dire, mais vous vous rendez compte,
09:02on vous paye, vous les députés, pour trouver un compromis,
09:05et vous n'y parvenez pas au bout d'un mois et demi,
09:06mais qu'est-ce que vous faites ? A quoi vous servez ?
09:09Et donc, moi, je ne veux pas que l'antiparlementarisme gagne de nouveaux galons.
09:12Mais vous vous rendez compte ?
09:13Ça veut dire que demain, c'est la porte ouverte à l'extrême-là.
09:15Vous vous rendez compte de ce qui se joue ce matin, Olivier Faure ?
09:18Bien sûr, je me rends compte.
09:18Vous dites que vous votez pour, et vous avez de l'autre côté,
09:21et ça paraît assez hallucinant,
09:23des gens comme Edouard Philippe et le groupe Horizon,
09:26qui disent qu'ils ne voteront pas pour ce budget.
09:28Vous avez les LR qui hésitent entre voter contre et s'abstenir.
09:33Et l'un de leurs arguments, c'est de dire que ce budget
09:35est en réalité un budget socialiste.
09:37Vous leur donnez raison ce matin ?
09:38Non, je leur donne pas sûr que non.
09:40En fait, ce budget-là n'est pas socialiste.
09:42C'est un budget de compromis.
09:44Nous avons fait des efforts les uns et les autres
09:45pour arriver à trouver un point de passage
09:50qui permet de créer un budget d'attente
09:52qui sera en réalité le budget que nous tiendrons
09:56jusqu'à l'élection présidentielle.
09:58Mais si nous avions, nous, été au gouvernement,
09:59quand nous aurions trouvé des ressources nouvelles.
10:01Le problème, c'est que le budget de la santé,
10:04il ne peut pas être soumis.
10:06En fait, il faut d'abord commencer par se poser la question des besoins.
10:09Est-ce qu'on peut demain dire qu'on va, par exemple,
10:12moins rembourser ?
10:14Alors qu'on sait qu'il y a des gens qui sont en infection longue durée,
10:17qui ont besoin d'être soignés de manière continue.
10:21On va dire non, mais écoutez, on a un problème de budget,
10:23donc on va arrêter.
10:24Non, et donc il faut trouver des recettes nouvelles.
10:25Nous n'avons pas réussi à les imposer dans le débat.
10:28Et nous souhaitions évidemment faire très différemment.
10:30Mais Olivier Faure, quand vous avez hier Bruno Retailleau,
10:33quand vous avez hier Bruno Retailleau sur BFM TV,
10:36qui parle de ce texte comme d'un texte qui n'est pas votable,
10:38d'un hold-up fiscal, social et démocratique,
10:41il dit nos députés auront le choix de l'abstention ou de voter contre.
10:46Et il dit, de Sébastien Lecornu,
10:49qu'il s'est mis, je cite, dans les mains des socialistes.
10:52Non mais Bruno Retailleau pense qu'il va réussir à concurrencer l'extrême droite
10:56en étant plus à droite qu'elle.
10:58Mais la réalité, c'est qu'il finira par être avalé par l'extrême droite.
11:02Et c'est tout ce qui va lui arriver parce que l'ADN des Républicains,
11:06ça ne peut pas être d'être dans une course-poursuite,
11:09dans une folie furieuse qui le conduit à finalement devenir le supplétif
11:16et la copie conforme de Marine Le Pen.
11:18Et qu'en est-il d'Edouard Philippe ?
11:21Je regrette de voir Edouard Philippe que tout le monde présentait comme la sagesse incarnée,
11:25ou presque, qui est devenue un ingénieur du chaos
11:28et qui continue sa lente dérive lui aussi avec cette idée folle
11:34qu'il vaudrait mieux que tout ça s'arrête dans des conditions
11:39qui mettraient en danger notre système de protection sociale.
11:41Vous, vous faites le choix de la sagesse, pour reprendre votre mot à l'instant ?
11:44Je fais le choix de la cohérence et le choix aussi du compromis.
11:49J'accepte l'idée qu'une négociation,
11:51même si elle ne conduit pas à ce que j'obtienne tout ce que je souhaitais,
11:55eh bien à un moment, il faut aussi tirer les conclusions de ce qu'on a obtenu.
11:59Et donc à un moment, oui, je dis que ce qu'on a arraché,
12:02eh bien il faut le préserver et faire en sorte que les Français soient protégés.
12:06Parce que le problème, c'est pas...
12:07J'entends ce que vous dites sur les cadeaux socialistes,
12:10mais c'est pas des cadeaux socialistes.
12:11On va rien gagner dans cette affaire.
12:13Ce qu'on va faire gagner, par contre, aux gens,
12:15c'est le fait que, par exemple, leur pression de retraite
12:17ne soit pas désindexée par rapport à l'inflation,
12:20que les gens, que les familles ne soient pas amputées dans leur budget.
12:25On est là à la veille de Noël.
12:26Eh bien on peut dire aux gens,
12:28écoutez, l'année prochaine,
12:29eh bien votre pouvoir d'achat sera préservé.
12:32Avec la...
12:34Enfin, si demain, et ce n'était pas le cas,
12:36eh bien vous pourriez aller voir toutes celles et ceux
12:39qui, à LR ou à Horizon, ont fait le choix du pire
12:43et leur dire, ben, mon pouvoir d'achat,
12:46pourquoi vous avez décidé de le sacrifier ?
12:48Vous défendez les classes moyennes, paraît-il ?
12:50Vous défendez les classes populaires ?
12:51Mais où avez-vous pu imaginer
12:53qu'on défendait les classes moyennes et les classes populaires
12:55en désindexant leurs pensions, leurs prestations ?
12:58Depuis le début de cette discussion sur le budget,
13:02LFI vous pilonne, littéralement,
13:04estimant que vous êtes un traître,
13:07en votant pour.
13:09Vous imaginez bien les critiques
13:10qui, dans les minutes qui viennent,
13:12vont être exprimées à la fois par Jean-Luc Mélenchon
13:14et par les autres.
13:14Mais j'imagine qu'ils sont déjà sur leur Twitter
13:15en train de se poser la question de savoir
13:17ce qu'ils vont pouvoir dire.
13:18Mais moi, ce que je leur dis,
13:19c'est que je suis fasciné
13:22par des gens qui disent protéger
13:25les retraités notamment.
13:27J'ai manifesté avec eux dans la rue
13:28contre la réforme Borne.
13:30Voilà qu'elle est suspendue.
13:31Ils ont voté contre la suspension
13:33de la réforme des retraites.
13:33Rendez-vous compte,
13:34ils ont voté contre la suspension
13:35de la réforme des retraites.
13:36C'est eux les traîtres ?
13:37Mais la trahison, elle est là.
13:39La trahison, c'est de ne pas défendre
13:40les gens jusqu'au bout
13:41et de ne pas accepter l'idée
13:42que, bien sûr, ce n'est pas l'abrogation.
13:45J'aurais préféré l'abrogation
13:46pour pouvoir reformuler
13:48une autre réforme des retraites.
13:50Parce qu'on ne peut pas dire non plus
13:51qu'on ne veut pas de réforme des retraites.
13:52Ce serait suicidaire.
13:53Donc, je veux une autre réforme des retraites.
13:56Mais quand il y a quelque chose à prendre,
13:58je le prends.
13:59Et quand c'est maintenant, c'est maintenant.
14:00Et quand on peut se faire en sorte
14:02que les gens puissent se dire
14:03« Bon, voilà, on est soulagé
14:05parce que les choses avancent dans le bon sens »,
14:08eh bien, on prend.
14:09Vous vous êtes complètement émancipé
14:11de Jean-Luc Mélenchon,
14:12de la France insoumise.
14:13Mais je crois n'avoir jamais été sous la tutelle.
14:16J'ai fait le choix d'alliance autrefois
14:18avec les insoumis
14:20pour l'UPS ou pour le NFP.
14:21On ne vous y reprendra plus.
14:22Mais ce n'est pas une question
14:23dont on ne nous y reprendra plus.
14:25Je ne peux pas prédire
14:26ce que sera l'avenir face à l'extrême droite.
14:28Vous ne dites pas ce matin
14:28« Je ne m'associerai plus jamais à l'EFI ».
14:33Mais je vois bien
14:35le parallèle que vous allez faire
14:37entre d'un côté Nicolas Sarkozy
14:39qui explique qu'il n'y a plus jamais
14:41de possibilité de faire un front républicain
14:43contre l'extrême droite.
14:44Il ne s'associera plus, je cite,
14:46un quelconque front républicain.
14:48Eh bien, je ne fais pas de parallèle
14:50entre d'un côté l'extrême droite
14:52et de l'autre la gauche radicale.
14:53Il y a d'un côté un parti
14:54qui, toute son histoire en témoigne,
14:57a toujours été du côté des anti-républicains.
15:01Ce parti a été fondé par
15:02Dex Nazi, Dex Collabo.
15:05Et de l'autre côté,
15:06un parti dont on peut penser
15:07qu'il est dans l'outrance,
15:09qu'il est parfois aussi tellement décalé
15:12par rapport à ce qu'il faudrait faire,
15:13mais qui a une histoire
15:15qui est une histoire
15:17avec la République,
15:18avec la République sociale.
15:20Et donc, je ne fais aucun parallèle
15:22entre les deux.
15:23Ça, c'est s'il y avait RN, LFI.
15:25On a bien compris, dans ces cas-là,
15:26vous n'hésiterez pas une seule seconde,
15:27vous voterez LFI.
15:28Ah ben bien sûr.
15:29Et si c'était entre LFI et la droite,
15:33je pense par exemple à Paris,
15:35est-ce que vous pourriez,
15:36à un moment ou à un autre,
15:37vous dire, on vote Sofia Chikirou
15:38plutôt que Rachida Dati ?
15:40Non mais cette question ne se posera pas.
15:42Sofia Chikirou...
15:43Vous n'en savez rien ?
15:44Ah ben si, enfin je l'imagine.
15:47Je n'imagine pas que les Parisiens
15:48d'un seul coup basculent complètement
15:49leur vote.
15:50Enfin, on verra,
15:51ce moment-là n'est pas arrivé.
15:53En tout cas, ce que je vous dis,
15:54c'est qu'effectivement,
15:55il n'y a pas de parallèle possible
15:56entre l'extrême droite
15:58et la gauche radicale.
16:00Et moi, mon camp,
16:01ma famille politique,
16:02c'est celle de la gauche.
16:03Et les électrices et les électeurs
16:05de la France Insoumise,
16:05je les connais,
16:06je les côtoie,
16:07je les rencontre chaque semaine.
16:08Et je sais que souvent,
16:09ce sont des gens qui sont en colère,
16:11qui ont le sentiment
16:12qu'on ne les défend pas.
16:13Et c'est la raison pour laquelle
16:14ce matin, je leur dis
16:15« Eh bien, moi, je vous défends. »
16:17Et c'est la raison pour laquelle,
16:19parfois, je fais des choix.
16:20Je prends mes risques.
16:21Je fais en sorte
16:22de ne pas être simplement
16:23dans la posture.
16:24Parce que c'est trop facile
16:25d'être dans la posture
16:25et de ne pas défendre les gens
16:27jusqu'au bout.
16:27Cette expression,
16:28elle vous rapproche
16:29de Sébastien Lecornu
16:30puisque ici même,
16:31à ce micro,
16:31vous aviez raconté
16:33qu'il vous avait envoyé
16:34ce texto au moment
16:35de monter à la tribune
16:36en disant
16:36« Je prends mon risque. »
16:38Au fond, vous avez pris
16:39votre risque ensemble.
16:40Avec la décision
16:41que vous annoncez ce matin,
16:42voter pour ce budget,
16:44vous allez peut-être
16:45réussir à faire passer
16:46ce budget.
16:46Si toutefois,
16:47il ne passait pas,
16:48est-ce qu'à vos yeux,
16:49Sébastien Lecornu
16:50devrait démissionner ?
16:51Bon, sa décision
16:52n'appartient qu'à lui.
16:53En fait, je vois
16:55qu'il a été celui
16:56qui a démissionné
16:57une première fois
16:58après une première crise
16:59dans le socle commun.
17:00Donc, j'imagine
17:01que c'est certainement
17:02ce qu'il ferait.
17:03Mais je n'ai pas
17:05à me prononcer à sa place.
17:06En tout cas,
17:06ce que je dis,
17:07c'est que la question
17:08n'est pas une question
17:09politicienne.
17:10Ce n'est pas l'action
17:10de savoir qui s'en va,
17:11qui reste, etc.
17:13La question, c'est
17:13est-ce qu'à un moment donné,
17:15nous sommes suffisamment
17:16responsables
17:17les uns et les autres
17:18pour se dire
17:19qu'on ne joue pas
17:20avec les retraites,
17:22avec la protection sociale,
17:24on ne joue pas
17:24avec la santé des Français ?
17:25Vous préparez la suite ?
17:28Je prépare toujours
17:29une suite.
17:30Oui, vous préparez
17:30toujours une suite.
17:31Mais on sent bien,
17:32c'est une nouvelle position
17:34du Parti Socialiste
17:35comme pivot
17:36de la gauche.
17:37Vous continuez
17:38à appeler
17:38à une primaire
17:39dans laquelle
17:40il y aurait
17:40les écolos,
17:41la gauche,
17:42jusqu'où ?
17:43Ça irait jusqu'où ?
17:44Édouard Philippe,
17:45il pourrait échanger
17:45avec vous ?
17:46Non mais lui,
17:47il dit pourquoi pas ?
17:47Il dit qu'il veut
17:48être dans une primaire
17:49de la gauche ?
17:49Non,
17:50dans une primaire de la gauche,
17:51mais il dit qu'on pourrait
17:51aller jusqu'à un bout.
17:52Si vous,
17:52vous votez un budget
17:53de Sébastien Lecornu,
17:54on se dit qu'au fond,
17:55le socle commun du milieu,
17:57il est en train de bouger, non ?
17:58Mais on n'est pas
17:58en train de créer
17:59un socle commun.
18:00Il faut qu'on se comprenne bien
18:01à Pauline de Malab.
18:03En fait,
18:03on est chacun
18:05dans son camp.
18:06Lui,
18:07il reste de droite
18:07et je reste de gauche.
18:09Mais à un moment,
18:09quand il n'y a pas
18:10de majorité,
18:11il faut que chacun
18:12se dise comment est-ce
18:13qu'on fait pour que
18:14les Français ne soient
18:15pas les victimes
18:15de nos oppositions.
18:17C'est tout.
18:17Mais ça ne veut pas dire
18:18que nous allons nous retrouver.
18:20Je ne suis pas entré
18:21au gouvernement
18:22de Sébastien Lecornu,
18:23ni même dans celui
18:24de François Bayrou auparavant
18:26et encore moins
18:26celui de Michel Barnier.
18:28Mais j'ai accepté
18:29l'idée de dialoguer.
18:30Et ce dialogue,
18:31il doit être
18:32un dialogue sincère,
18:34un dialogue loyal,
18:35mais un dialogue
18:36où on part
18:37de points de vue
18:37totalement différents.
18:38Et nous avons dans ce débat
18:39défendu des points de vue
18:40très différents.
18:41Simplement,
18:42à la fin,
18:43il faut choisir.
18:43Olivier Faure,
18:44merci d'avoir répondu
18:45à mes questions.
18:46Olivier Faure qui vient donc
18:46d'annoncer qu'il voterait
18:47pour ce budget.
18:49Il est 8h47
18:50sur AMC BFM TV.
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