- il y a 6 mois
Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement national de la Somme, était l’invité du Face-à-Face ce vendredi 4 juillet sur BFMTV et RMC. Il a été interrogé sur les pistes du gouvernement pour trouver les 40 milliards d'euros d'économies sur le budget de 2026.
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00:00BFM TV face à face. Apolline de Malherbe.
00:09Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Jean-Philippe Tanguy.
00:14Bonjour Madame de Malherbe.
00:15Merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:17Vous êtes député Rassemblement National de la Somme et vous êtes aussi le monsieur économie du Rassemblement National.
00:23Vous les trouveriez où vous les 40 milliards dont on nous dit qu'ils sont absolument indispensables pour retrouver une trajectoire budgétaire acceptable ?
00:30Déjà c'est vrai qu'ils sont indispensables.
00:32Vous savez pendant la législative on avait annoncé avec Jordan Bardella qu'il fallait trouver 100 milliards d'euros avant 2027 pour rétablir une trajectoire des comptes.
00:40Donc il faut s'attaquer et c'est ce que j'ai dit à la ministre Montchalin qui m'a reçu avec Mathias Renaud au mercredi soir.
00:46La ministre du budget.
00:47Oui pardon la ministre du budget. Les grands tabous de la France depuis 50 ans. Le premier c'est qu'on propose une année blanche européenne.
00:56C'est à dire qu'on arrête d'augmenter systématiquement la contribution de la France à l'Union Européenne.
00:59Surtout que l'année prochaine elle augmente de 30% puisque c'est 7 milliards d'un coup qui va augmenter.
01:05Et elle vous a répondu quoi ?
01:06Ecoutez je vais présenter une mesure technique d'annulation de crédit au niveau européen qui par répercussion permettrait cette année blanche.
01:12J'ai été écouté. Est-ce que j'ai été entendu ? Nous verrons. En tout cas on peut récupérer une grande partie de cette somme.
01:19Ensuite il y a évidemment...
01:20Et l'année blanche ici ?
01:21Non.
01:21L'année blanche ici ?
01:22Non pas d'année blanche ici madame. Pour une raison simple déjà c'est le néant de la gestion de l'État.
01:26L'année blanche c'est on bloque tout. On ne sait pas quoi faire. Donc on arrête tout.
01:30On gèle le salaire des fonctionnaires, les aides sociales, les retraites, l'indexation de l'impôt sur le revenu.
01:36Soit disant la dernière c'était le grand tabou qui a empêché la censure.
01:39Maintenant c'est devenu la norme du point de vue de la macro-vie.
01:42Je rappelle le fonctionnement. Si on gèle, c'est en réalité des économies qui sont faites puisque pendant ce temps-là il y a l'inflation.
01:49Donc techniquement ça veut dire désindexer les pensions de retraite, ça veut dire désindexer les salaires des fonctionnaires, désindexer même les différentes aides et faire rentrer un certain nombre de foyers dans l'impôt sur le revenu.
02:01Exactement. Vous avez parfaitement expliqué. C'est quand même un peu escroquer les gens puisqu'en fait on considère qu'au lieu de faire des économies, on laisse filer l'inflation et on ne bouge pas.
02:09C'est un peu plus indolore, c'est-à-dire en tout cas en apparence.
02:11Oui, ça a l'air indolore mais ça ne l'est pas et surtout si vous voulez, ça veut dire que le gouvernement ne fait pas de réformes.
02:16Ça veut dire qu'on ne fait pas d'économies puisqu'on laisse en fait un phénomène monétaire qui n'est pas lié au gouvernement prendre le dessus sur la gestion.
02:22Mais dans ce cas-là ça ne sert à rien d'avoir des ministres.
02:24Des ministres, par exemple quelqu'un comme Thierry Breton qui n'est pas de ma famille politique l'explique très bien, le rôle des ministres des Finances c'est ingrat.
02:30Il faut prendre ligne par ligne le besoin de financement de l'État et faire des choix et des réformes.
02:35Alors vous auriez enlevé quoi comme ligne dans le budget ou dans les fiches de paye de l'État ?
02:41On nous dit, il y a un rapport hier du Sénat sur les opérateurs.
02:44Les agences ?
02:45Les agences, les opérateurs, les comités, je crois qu'il y en a presque 1800.
02:49En tout, c'est une masse de 80 milliards de l'État.
02:51Alors il ne faut pas faire de la démagogie.
02:53Dedans, il y a des grandes missions qui sont importantes sur l'éducation supérieure, sur le CNRS.
02:57Évidemment, on ne va pas y toucher.
02:58Mais il y a d'autres agences qu'il faut supprimer, mutualiser.
03:01Alors le rapport dit qu'on peut faire 500 millions d'euros d'économie assez facilement.
03:07545 millions d'euros d'économie si on mutualise les moyens de ces 317 organismes consultatifs et 1153 organismes publics nationaux.
03:18Voilà, moi je pense qu'on peut aller un peu plus loin.
03:20Mais surtout, il y a une autre option d'ailleurs que dit le rapport mais qui n'a pas été repris, c'est dommage.
03:24C'est qu'en réduisant certaines missions, certaines missions de l'ADEME sur une mauvaise écologie, certaines missions sur l'organisation des transports, la FIP.
03:32C'est quoi une mauvaise écologie ?
03:33Mauvaise écologie, c'est une écologie, on l'a vu avec la climatisation.
03:37Vous savez, lundi dernier, Marine Le Pen a proposé la clim pour tous, en particulier pour les écoles, les hôpitaux, les EHPAD, mais aussi les fonctionnaires qui suffoquent.
03:44Ce n'est pas parce qu'on est fonctionnaire qu'on ne doit pas crever de chaud.
03:46Et tout de suite, on a eu des réactions de ces agents, de cet opérateur avec l'ADEME ou l'agent France Santé qui a fait une campagne de propagande sponsorisée, je suis allé vérifier, sur les réseaux sociaux et en ligne.
03:57Sponsorisée, ça veut dire quoi ?
03:58Ça veut dire qu'il y a de la pub.
03:59Oui, et cette pub, elle est payée par qui ?
04:02Par les contribuables.
04:03Qui payent effectivement ses déclarations, ses discours.
04:07Des déclarations, puis surtout, voilà, un peu du paternalisme, quoi, on vous explique.
04:11Il y avait même, comment dire, une information qui expliquait que si vous installez un ventilateur au plafond, faites attention à la hauteur pour ne pas vous blesser, parce qu'il ne faudrait pas être décapité.
04:20Bon, on en est là quand même.
04:21Donc, hier, j'ai vu une publicité aussi pour expliquer aux gens ce qu'il fallait manger avec le Nutri-Score.
04:27Bon, est-ce qu'on doit se payer une campagne de pub payée par l'agence France Santé sur le Nutri-Score ?
04:32Donc, ce que vous êtes en train de nous dire, Jean-Philippe Tanguy, c'est qu'effectivement, et c'est très intéressant quand on regarde ce rapport, parce qu'on a d'un côté le gouvernement, Madame de Montchalin, dont vous parliez, qui disent, si on mutualise un certain nombre de ces agences, si on réduit les coûts en rassemblant tout le monde dans un même immeuble, enfin bref, des dépenses de fonctionnement, on peut trouver 2 à 3 milliards d'euros.
04:55Les sénateurs qui ont fait ce rapport, ils disent non, on ne trouvera pas 3 milliards d'euros, on en trouvera 500 000 au mieux, sauf, sauf à supprimer le fonds, c'est-à-dire à ne pas s'intéresser juste à la coquille, comme ils disent, mais à s'intéresser aux missions.
05:09Mais quelles sont les missions que vous enlevez ? L'ADEME, est-ce que vous supprimez purement et simplement l'ADEME, par exemple ?
05:13L'ADEME, il faut la supprimer, c'est ce qu'on appelle une réinternalisation, c'est ce qu'on envoie au ministère de l'Environnement, parce que, ce qui est quand même très intéressant dans ce rapport...
05:19L'ADEME, agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.
05:21Voilà, il n'y a pas besoin d'une agence. Aussi, il y a eu une fausse croyance, c'est ce qu'on appelait le New Public Management dans les années 90, désolé, mais ça a été un tel courant de pensée, et qu'il y a eu de telles conséquences, c'est ce qu'on appelle le néolibéralisme, par la caricature, le vrai courant néolibéral, qui disait l'État est trop cher, on va, comment dire, créer des agences, on va tout détacher et il y aura une meilleure gestion.
05:41C'est l'inverse qui s'est créé, ça a beaucoup de coûts de communication, de coûts de support, de coûts administratifs, des salaires qui souvent sont bien meilleurs, c'est aussi ce que dit le rapport quand même, dans ces agences concernent l'État.
05:51Le rapport dit que l'État, en réalité, ne sait pas très bien ce qui s'y passe. Il crée des agences, et qu'en réalité, il ne sait pas ensuite tout à fait ce qui s'y passe.
05:57Il y a beaucoup de fonctionnaires qui demandent à leurs ministres de partir dans leurs agences, parce que c'est un peu, ils sont en proie dans leur petit royaume, et ça coûte très cher.
06:03Mais là, attendez, je vais répondre à votre question. Pourquoi est-ce qu'effectivement la ministre se trompe par rapport au Sénat, si elle dit qu'on peut faire 3 milliards d'économies et pas 500 millions, parce qu'effectivement, il faut faire des choix ?
06:13Et la ministre, elle ne veut pas dire, et c'est là l'impasse, quelle mission elle supprimerait. Moi, je vous l'ai dit, j'estime que l'ADEME fait des mauvaises missions sur l'écologie, sur la propagande, tout ça, ça ne sert à rien.
06:22Le ministre de l'Environnement, pardon, peut le faire lui-même. Mais il y a aussi des choses qui ne marchent pas. Pourquoi ça coûte cher l'ADEME ?
06:29C'est des dispositions très techniques, bureaucratiques, où il y a beaucoup de fraudes. Alors, ce n'est pas eux qui s'occupent de la prime rénov', mais par exemple, ma prime rénov', pourquoi ils l'ont suspendu ?
06:36Parce que c'est un nia-fraude. Ce n'est pas le problème de rénover les bâtiments, par exemple. C'est que si vous mettez 3 milliards sur la table, et que vous avez 1 milliard qui part en fraude et en fausse rénovation, ça ne va pas.
06:48Donc là, vous êtes plutôt d'accord avec le gouvernement qui a mis sur pause ?
06:50Oui, c'est nous qui l'avons demandé.
06:51Jean-Philippe Tanguil, pardon, mais quand même, si on s'arrête à l'instant...
06:54Il faut le remplacer, attention, il ne faut pas pause sans rien. Et nous, on veut le remplacer par Oslo, ce qui fonctionne.
06:58Si on s'arrête à l'instant sur l'ADEME dont vous parliez à l'instant, et dont vous dites qu'il faudrait la supprimer, en 2024, le budget de l'ADEME, c'est 3,4 milliards d'euros.
07:06Donc, en effet, vous pourriez faire 3,4 milliards d'euros.
07:09Sauf que vous feriez ces économies, non pas sur l'ADEME à proprement parler, mais sur les enveloppes que donne l'ADEME.
07:15Et elles les donnent à qui ? Elles les donnent notamment aux collectivités locales, à qui, pour accompagner la transition écologique,
07:22ils doivent faire un certain nombre de travaux, de rénovation, de rénovation aussi de la question de la façon dont on va trier les déchets dans leur commune.
07:31Et pour ça, ils ont besoin de sous. C'est-à-dire que si vous enlevez le budget de l'ADEME, en fait, vous enlevez un budget pour les collectivités locales.
07:37Ben non, parce qu'en fait, je pense que les collectivités locales ne devraient pas avoir besoin de l'ADEME.
07:40Et derrière ça, il y a toute une simplification. C'est pas une baguette magique, je suis d'accord avec vous.
07:44Moi, j'ai quand même l'impression que vous nous dites qu'on va enlever ça, sauf que vous n'avez pas vu qu'à l'intérieur, c'était des aides pour tout le territoire.
07:49Franchement, je n'ai pas l'impression depuis le début de ne pas avoir compris comment ça fonctionnait, madame de Malherbe.
07:53Je vous dis que c'est quoi le problème de tout ça ? C'est la confusion. Vous l'avez dit vous-même, on ne sait même pas où vont les fonctionnaires et on ne sait même pas tout ce qu'ils font.
07:59En fait, il y a tellement un millefeuille administratif d'un côté, avec des échelons de collectivités qui s'enchevêtrent, plus la déconcentration de l'État, le préfet, des agences qui sont aussi dans les départements ou dans les régions,
08:11plus l'État dessus, plus l'Union Européenne dessus, qui elle-même cofinance tout un tas de projets.
08:15On n'y se retrouve pas et il y a de l'argent qui se perd en ligne. Il faut tout simplifier.
08:19Donc évidemment que la réduction des agences, ce n'est pas juste supprimer une agence ou en fusionner une.
08:23L'année dernière, ils ont fusionné l'agence de sûreté nucléaire et l'IRSM. Ce n'est pas ça le problème. C'est qu'il faut tout clarifier.
08:28En fait, la question que je vous pose, c'est est-ce que vous supprimez l'ADEME ou est-ce que vous supprimez les allocations que distribue l'ADEME ?
08:34Il y a une part des deux. On supprime l'ADEME et surtout, il faut tout refaire.
08:37Par exemple, moi je suis pour, enfin avec Marine Le Pen, Jordan Vardella, nous sommes pour l'échelon commune, département, nation et plus commune et intercommunalité,
08:47plus syndicats des eaux, des poubelles, tout un tas de trucs, département et région, plus toutes les agences qu'il y a au milieu, et après l'État français, puis encore l'Union Européenne.
08:56Il faut clarifier. Et avec ça, vous pouvez simplifier l'émission. Parce qu'en fait, le problème aussi de la France depuis, allez, 30 ans,
09:02c'est qu'on prend tout par le petit bout de la lorgnette et on ne s'attaque pas à ce qui est devenu l'État obèse, qui est à la fois partout et nulle part.
09:09Vous avez une inauguration, je ne sais pas si vous l'avez déjà fait, je ne sais pas, d'une crèche ou d'une réservation thermique.
09:15J'ai longtemps été reporter qui accompagnait sur le terrain, toutes les politiques qui allaient...
09:18Vous avez 10 discours, voilà, vous avez 10 discours, parce que tout le monde a fait son petit chèque.
09:22Mais pourquoi il y a 10 discours ? Parce que tout le monde a mis son petit billet, enfin son billet, un peu d'argent des Français.
09:26Il y a son logo, d'ailleurs, il y a une des propositions du rapport, c'est de supprimer les logos, il y a plein de logos partout.
09:31Mais moi je veux bien, mais en fait, c'est très sympa de dire ça, et ça se fait plaisir.
09:34Non, ça ne fait pas plaisir.
09:35Mais en fait, la vérité, c'est que si vous n'avez pas ces aides, vous n'avez pas la crèche.
09:38Mais parce que personne n'est responsable.
09:39En fait, quand vous inaugurez une crèche et que vous remerciez tout le monde, c'est parce que c'est eux qui ont participé au fait qu'il y ait cette crèche.
09:44Et tant mieux qu'il y ait cette crèche, non ?
09:45Mais on n'a pas besoin de répartir l'effort sur autant de monde, parce que tout le monde fait à la fois tout et rien.
09:49Oui, mais encore une fois, ça veut dire que ce n'est pas les sous que vous allez supprimer.
09:52C'est juste qu'au lieu de venir en 10 enveloppes, ils vont venir en une enveloppe.
09:55Mais bon, vous aurez économisé effectivement des enveloppes, mais vous n'aurez pas économisé les sous.
09:59C'est quoi l'échelle dont on parle ?
10:00Les opérateurs, tout ça, c'est entre 60 et 80 milliards d'euros selon la façon dont on compte.
10:09Donc en fait, il suffit juste d'améliorer l'efficacité aussi pour...
10:13Donc s'il y a autant d'argent qui se perd en ligne, si à chaque fois qu'il y a un petit billet, il y a de la com autour.
10:17Bien sûr que 5% ça va vite.
10:19Ici, il y a BFMTV, vous êtes une entreprise.
10:21Si vous faites des économies de gestion, vous n'allez pas annoncer 30%.
10:24Vous allez annoncer 3-5%.
10:26Donc faisons déjà cela.
10:27Par ailleurs, les agences ont aussi, c'est l'inspection générale des finances qu'il avait montré l'année dernière,
10:32accumuler trop de trésorerie.
10:34Alors, comment ça se passe ?
10:35C'est-à-dire que chaque année, l'État délègue soit une part des impôts qu'ils envoient directement aux agences,
10:41soit on verse un chèque.
10:42Et en fait, ils prennent trop.
10:44Vous savez, je ne sais pas si vous vous souvenez, quand on était plus jeunes...
10:46Erreur de la France en votre faveur ?
10:49On disait que l'armée faisait tourner les camions avant la fin de l'année pour garder le budget,
10:53parce que s'ils dépensaient moins, ils allaient avoir moins d'argent.
10:55Mais ça fonctionne toujours.
10:56Et les agences, c'est notamment comme ça.
10:57Ils prennent plus dont ils ont besoin, et ils dépensent trop pour toujours garder leur budget au maximum.
11:01Et alors qu'en fait, en leur faisant fin des économies ou en interdisant des dépenses qui ne servent à rien,
11:06on pourrait petit à petit réduire les budgets.
11:08Jean-Philippe Tanguy.
11:09Mais les grands fleuves sont des petits ruisseaux à la base.
11:11Parmi les pistes évoquées, il y a cette idée de plafonner les dons qui seraient défiscalisés vis-à-vis des associations.
11:22C'est nos confrères du journal Le Parisien qui le révèlent ce matin.
11:25C'est tous les dons qu'on peut donner aux secours catholiques, aux secours populaires,
11:29qui aujourd'hui sont défiscalisés.
11:31Il faudrait plafonner.
11:32Ils évoquent le plafond de 2000 euros.
11:34Est-ce que vous êtes d'accord ou pas d'accord ?
11:35Pourquoi on a fait ça à la base ?
11:37C'était pour lutter contre le travail au noir.
11:38C'est-à-dire qu'effectivement, je me souviens d'une période pas si lointaine
11:40où la quasi-totalité des femmes ou des hommes de ménage,
11:44enfin sous-temps des femmes, étaient au noir,
11:46où les jardiniers étaient au noir.
11:48Non, pardon, vous vous trompez.
11:50Là, vous nous parlez de la question de l'emploi à domicile.
11:52Moi, je vous parle des dons.
11:54De la défiscalisation des dons.
11:55Ah pardon, excusez-moi.
11:56Parce que le gros sujet dont on apparaît avec Mme Monchard,
11:59c'est tellement les aides aux personnes.
12:00Excusez-moi, j'ai oublié.
12:01On va y venir dans un instant si vous voulez.
12:02Mais honnêtement, ce matin, cette histoire de dons,
12:05c'est de récupérer 500 millions d'euros en clafonnant les dons.
12:09Non, mais c'est vrai qu'on peut regarder.
12:10Après, les Français sont un peuple généreux.
12:13Puis c'est pour compenser par des subventions.
12:15Moi, je me souviens, à un moment,
12:15il y avait eu un problème de trésorerie pour les réseaux du cœur.
12:18Et puis finalement, c'est l'État qui était dû venir au secours.
12:21Donc il faut faire attention.
12:21Parce que moi, je préférais surtout qu'on lutte contre les fausses associations.
12:25C'est quoi les fausses associations ?
12:26C'est comme la mauvaise écologie.
12:27Oui, mais on l'avait fait pour les petits partis politiques.
12:29Vous savez, il y avait des espèces de partis politiques un peu bidons,
12:32même totalement bidons, qui dépendait d'un seul élu.
12:34Chaque député ou chaque maire avait une association parti politique
12:37de soutien local pour faire des dons défiscalisés
12:40et puis se payer sa campagne.
12:41Donc il faut encadrer mieux les dons fiscaux ?
12:43Non, mais ça peut arriver aussi que localement,
12:45il y ait des gens qui créent une association ou des cagnottes.
12:46Ça arrive souvent maintenant en ligne.
12:48Des cagnottes en disant on va aider machin ou bidule.
12:50Et puis en fait, à la fin, c'est pour eux.
12:52Donc il y a quand même ce genre de phénomène.
12:54Après, on peut regarder la limitation de dons.
12:55On n'est pas contre.
12:57Mais il y a aussi quand même beaucoup d'associations
12:59qui rendent des missions très utiles.
13:00Jean-Philippe Sanguil, vous le disiez de vous-même,
13:03cette question qui a été évoquée,
13:04même si Amélie Monchalin pour l'instant a l'air de dire
13:06qu'elle ne voulait pas forcément toucher trop
13:09à cette question-là,
13:10qui est effectivement la déduction des charges
13:13pour les emplois à domicile,
13:16c'est-à-dire les services à la personne notamment.
13:18C'est ce que vous évoquiez à l'instant.
13:19Ça avait été créé parce que ces emplois-là,
13:21ils existaient, mais que la plupart du temps,
13:23ils n'étaient pas déclarés.
13:24Désormais, ils sont déclarés et défiscalisés en partie.
13:27Mais est-ce que ça n'a pas été trop loin ?
13:29Non, mais on peut regarder certaines limites.
13:30C'est vrai qu'il y a sans doute des abus
13:32de gens qu'on peut avoir des grands domaines
13:33ou des grands moyens
13:34et qui utilisent cet avantage fiscal
13:38au lieu tout simplement de salariés des gens.
13:40Donc, il faut sans doute regarder là aussi
13:41le nombre d'heures qui est faite
13:42parce que si quelqu'un est emplatant,
13:44par exemple, vous avez un grand domaine,
13:45un château, vous avez un jardinier
13:47ou un gardien qui fait 35 heures pour vous,
13:49vous déclarez comme si c'était un entrepreneur
13:52qui fait 10 heures de ménage chez vous.
13:54Là, effectivement, il y a un problème.
13:55Et vous voyez une fois de plus,
13:55le problème, c'est qu'ils veulent mélanger
13:57des grandes politiques qui ont été utiles
13:59parce que ça a vraiment lutté
14:00contre le travail au noir
14:01pour ne pas lutter contre des abus.
14:03Donc, moi, c'est une position
14:04que j'ai régulièrement en commission des finances.
14:06C'est qu'il y a un peu de fainéantise
14:07des dirigeants qui veulent souvent
14:09remettre en cause toute une politique
14:10plutôt de l'améliorer et de la piloter.
14:12Enfin, tout ça ne nous fait pas 40 milliards.
14:14Non, c'est pour ça que j'ai commencé
14:15avec les grands tabous
14:16parce que 7 milliards l'année prochaine
14:17pour l'Union Européenne,
14:18c'est plus important.
14:19Et ça compte dans les dépenses déjà.
14:21C'est ce qu'ils appellent la trajectoire.
14:23C'est déjà compté.
14:24Donc, si on réduit 7 milliards d'euros,
14:26on a déjà trouvé presque un quart.
14:27Est-ce qu'il faudra finalement,
14:28comme le dit la présidente
14:30de l'Assemblée nationale,
14:31passer par une hausse d'impôts ?
14:32Non, surtout pas.
14:33Parce que vous voyez,
14:34les Français, justement,
14:35ils ont peur de cette hausse d'impôts.
14:37Et donc, en ce moment,
14:37ils épargnent ceux qui le peuvent
14:39plus que normal.
14:40On est arrivé à...
14:40Et notamment les retraités.
14:41Oui, oui, tout à fait.
14:42Parce qu'ils ont peur de l'avenir
14:43et ils sentent venir
14:44un gros coup de massue fiscal.
14:46Donc, il faudrait plutôt les rassurer
14:47et arrêter d'inventer des impôts
14:48tous les 4 matins.
14:49Et puis, on est plus loin
14:50de la justice fiscale.
14:51Vous savez que nous,
14:52on avait accepté l'année dernière
14:53qu'on augmente la contribution
14:54des très très aisées,
14:56qui devait être temporaire,
14:57en échange de baisses d'impôts.
14:58Bon, on n'a pas vu les baisses d'impôts.
14:59En tout, ça a augmenté
15:00de 25 milliards d'euros.
15:01Vous imaginez ?
15:02Parce qu'entre les petites contributions,
15:04les impôts indirects,
15:06comment dire,
15:06les taxes qui sont sur des phénomènes
15:07qu'on ne voit pas forcément.
15:09Hier, on a reçu M. Moscovici.
15:10La hausse de total des impôts
15:12l'année dernière,
15:12c'est 25 milliards d'euros.
15:13Il est le président
15:14de la Cour des Comptes.
15:15Jean-Philippe Tanguy,
15:17avec vous,
15:18on n'augmenterait pas les impôts ?
15:19Non.
15:20Il faut les baisser.
15:21Il faut réussir à baisser les impôts.
15:22Mais c'est comment ?
15:24Par l'amélioration
15:25de l'efficacité de l'État.
15:26On aurait pu citer
15:26comme les grands tabous,
15:28on a parlé du millefeuille.
15:29Il y a évidemment
15:30une part de fraude.
15:31Mais enfin, il ne faut pas non plus
15:32avoir des miracles.
15:33Ça prend du temps
15:34de lutter contre la fraude.
15:37Et puis, il faut s'attaquer aussi
15:38à des nouveaux tabous.
15:39Par exemple,
15:40il est évident
15:40que les 30 milliards d'euros
15:41qu'on met dans la formation professionnelle,
15:44ça ne marche pas.
15:45C'est une dépense
15:46qui ne fonctionne pas,
15:47qui n'a pas les résultats escomptés.
15:49Et là, je pense
15:50qu'il y a beaucoup d'efficacité à faire
15:51parce qu'il n'y a non pas
15:52de la fraude de la part des gens
15:53qui veulent se former,
15:54mais visiblement
15:54beaucoup d'ententes
15:56de la part des organismes
15:57qui ne sont pas toujours au clair.
15:58C'est le mot qu'on puisse dire.
15:59Jean-Philippe Tanguy,
16:00c'est ça la ligne rouge ?
16:02Les impôts, oui.
16:03Et on ne peut plus augmenter
16:04les impôts sur les gens.
16:05C'est stop, stop.
16:05Ce n'est plus possible.
16:06Mais par exemple,
16:06est-ce qu'une année blanche,
16:07vous considéreriez,
16:08parce qu'en fait,
16:09c'est une question de perception,
16:12est-ce que vous considéreriez,
16:13c'est-à-dire que l'État,
16:13lui, le gouvernement aujourd'hui,
16:15dit que ce ne serait pas
16:16une augmentation d'impôts,
16:17ce serait juste un gel.
16:19Est-ce que pour vous,
16:20s'il y a une année blanche,
16:21c'est une ligne rouge,
16:22vous censurez ?
16:23Oui, c'est une ligne rouge
16:23parce que ça induit
16:24des hausses d'impôts,
16:25par exemple l'impôt sur les revenus.
16:27Pour nous,
16:28une désindexation des retraites,
16:30c'est une forme de taxation.
16:31D'ailleurs,
16:32c'est un vieux phénomène,
16:33c'était déjà ce que les Français
16:34regrettaient dans des temps
16:36plus anciens.
16:36Vous savez,
16:37quand les rois truquaient la monnaie,
16:38c'est pour ça qu'on mord
16:39parfois les pièces certaines.
16:40Dans certaines traditions rurales,
16:41on mord les pièces
16:42pour vérifier si elles sont bonnes.
16:43C'est que c'est une vieille technique
16:44de l'État français
16:45pour gruger les gens,
16:47c'est de jouer sur l'inflation.
16:49Donc, c'est une forme de prélèvement.
16:51Mais qui gruge ?
16:51Parce que décidément,
16:53décidément,
16:53vous aussi,
16:55d'après Le Monde,
16:56vous avez quand même vu cette histoire.
16:56Bravo pour la transition.
16:57Non, mais c'est exactement
16:59ce dont la Direction Générale
17:01des Finances du Parlement européen
17:03vous accuse.
17:05Le journal Le Monde
17:06a eu accès à un rapport
17:07confidentiel
17:07de la Direction Générale
17:09des Finances du Parlement européen.
17:10J'allais dire encore
17:11d'avoir utilisé
17:13des fonds européens,
17:15mais sans respecter
17:17les règles de dépense
17:18de ce fonds.
17:19On parle de 4,33 millions d'euros
17:21pour le groupe
17:22dans lequel siégeait le RN.
17:24entre 2019 et 2024,
17:28le RN aurait signé
17:29des contrats
17:29avec des sociétés amies
17:30sans faire d'appel d'offres
17:33en bonne et due forme.
17:34Mais tout a été validé
17:35depuis des années
17:35par la comptabilité
17:36du Parlement européen.
17:37Donc, si vous voulez,
17:38c'est quand même très étrange
17:39que des comptes
17:39qui ont été déposés,
17:40qui ont été validés,
17:42soient critiqués
17:43des années après.
17:44Moi, je ne peux pas
17:44vous dire autre chose.
17:45Même l'article du Monde
17:46reconnaît qu'ils ont été validés
17:47par la comptabilité
17:48du bureau du Parlement européen
17:50et validés par le bureau,
17:52c'est-à-dire
17:52par les politiques qui vérifient.
17:53Mais vous avez l'air quand même
17:53très scrupuleux sur les comptes,
17:55Jean-Philippe Tanguy.
17:56Vous regardez au détail près,
17:58effectivement,
17:58dans tous les comptes
17:59de l'État.
18:01Est-ce que vous êtes
18:02absolument convaincu
18:04que le groupe RN
18:05au Parlement
18:06a été aussi scrupuleux
18:08que vous ?
18:09Pourquoi les comptes
18:10ont été validés
18:10par le Parlement européen ?
18:12Marine Le Pen elle-même
18:13évoque hier
18:13des désaccords administratifs
18:15avec le Parlement européen
18:16que le parti
18:17va essayer de résoudre.
18:18Non, c'est parce qu'en fait,
18:19il n'y a pas eu
18:19les publications
18:20des réponses à ce rapport.
18:21C'est ça le désaccord.
18:22Le désaccord,
18:24c'est juste sur les...
18:25Oui, puisque les comptes
18:25avant, ils ont été validés.
18:27C'est-à-dire qu'après,
18:27il y a eu une enquête
18:28qui a été réouverte,
18:28il y a des réponses
18:29qui ont été apportées
18:30et les réponses
18:31n'ont pas été répondues.
18:31On n'a pas eu
18:32les réponses aux réponses,
18:33si je puis dire.
18:33On n'a pas eu
18:34les réponses aux réponses.
18:35C'est-à-dire qu'en fait,
18:35vous avez donné les chiffres...
18:37Je ne sais pas si vous avez
18:37déjà eu un contentieux
18:38avec le fisc,
18:39mais le fisc vous pose
18:39des questions.
18:41Ceux qui nous écoutent
18:42et les entreprises
18:42vous pose des questions,
18:43vous répondez
18:44et puis le fisc vous répond.
18:45Et vous attendez
18:45donc qu'ils vous répondent
18:46et qu'ils vous disent
18:47bien reçu, validé,
18:49pas validé.
18:50Mais vous avez regardé
18:50un peu, vous ?
18:51Non, je n'ai pas regardé
18:52les comptes
18:52de l'ancien groupe européen.
18:54Il parle notamment
18:55de deux associations,
18:57enfin de deux entreprises
18:58qui sont au cœur,
19:00et ça je cite le journal
19:01Le Monde,
19:02de la Good Connection,
19:03c'est-à-dire
19:04le cercle de sociétés
19:05liés à Frédéric Chatillon
19:06et Alex Lousto.
19:08C'est toujours les mêmes,
19:09j'ai l'impression quand même.
19:10Les anciens dirigeants
19:11du groupuscule d'ultra-droite
19:12violent,
19:14groupe, union, défense,
19:15le GUD.
19:16Vous n'avez-vous plus rien
19:17à voir avec le GUD ?
19:17Vous n'avez jamais rien
19:18à voir avec le GUD ?
19:19On demande régulièrement
19:20leur dissolution.
19:21Et vous demandez
19:21leur dissolution,
19:22mais alors comment
19:23jusqu'en 2024
19:24on peut continuer
19:25à travailler
19:25avec d'anciens dirigeants
19:27du GUD
19:27si on a une telle défiance
19:29vis-à-vis du GUD ?
19:29Vous savez,
19:29l'article reconnaît lui-même
19:30que quand on a appris
19:31que certains dirigeants
19:33du GUD
19:33n'étaient pas des anciens
19:34mais avaient toujours
19:35en tout cas pour les clôtures
19:36participent à des manifs,
19:37c'est là où la rupture
19:37a été définitive
19:39avec Marine Le Pen.
19:39Ça ne vous décourage pas un peu ?
19:40Non.
19:40Vous-même qui régulièrement,
19:42y compris à ce micro,
19:43dites que des gens
19:44qui ont eu des affinités
19:47avec le GUD
19:47sont vraiment des gens
19:48avec qui vous n'avez
19:49aucune vous-même d'affinité
19:50voire même plutôt un rejet.
19:52Je crois même
19:52que vous avez utilisé
19:53une fois le mot de dégoût.
19:54Le fait qu'il y ait pu y avoir
19:56affaire au minimum
19:57avec eux encore ?
19:59Non mais d'une part
19:59on ne juge pas
20:00les cœurs et les reins.
20:01Donc quand c'est public
20:02affirmé,
20:02les décisions sont prises
20:03immédiatement.
20:04Mais il y a un autre problème
20:05ancien qui était le cas
20:06pour d'autres,
20:07par exemple l'affaire
20:08des kits de campagne
20:08où on a été innocenté
20:09où le Rassemblement National
20:10a été innocenté.
20:12C'est aussi que pendant des années
20:13les entreprises
20:14qui avaient pignon sur eux
20:15ne voulaient pas travailler
20:16avec l'ORN.
20:17D'ailleurs l'article reconnaît aussi
20:18que les entreprises
20:20n'avaient pas répondu.
20:20Que si vous aviez fait quoi ?
20:21Un appel d'offres ?
20:22Il n'y aurait pas été
20:22l'entreprise ?
20:22L'appel d'offres a été fait.
20:25Même l'article le reconnaît.
20:26Mais personne n'a candidaté.
20:28C'est que pendant des années aussi
20:29on avait le même problème
20:30avec les imprimeurs.
20:31Avec M. Dupont-Aignan
20:32quand j'étais avec lui
20:33on avait aussi le même problème
20:34sur l'impression.
20:36Les entreprises
20:37qui avaient pignon sur rue
20:37ou qui étaient dans un certain système
20:39ne voulaient pas travailler pour nous.
20:41Donc il y a un moment
20:41il faut bien que les bulletins
20:42soient imprimés.
20:42Il faut quand même
20:43se présenter aux élections.
20:44Donc c'est toujours aussi
20:45un peu le procès injuste
20:46qu'on fait au RN.
20:47On nous refuse tout.
20:48On nous refuse les prêts.
20:49On nous refuse les prestations.
20:50Et donc à la fin
20:51il faudrait accepter
20:51de ne pas se présenter aux élections.
20:53Non, on refuse
20:54de ne pas se présenter aux élections.
20:55Vous savez il y a deux façons
20:56de persécuter les opposants politiques.
20:57Il y a l'air interdire
20:58de se présenter officiellement.
20:59Heureusement en France
21:00on n'en est pas là.
21:01Et puis il y a SAP
21:02par derrière
21:03en privant d'argent
21:04en privant de comptes bancaires.
21:06Moi on m'interdit
21:06deux comptes bancaires.
21:07Je ne vois pas trop
21:07ce que j'ai fait
21:08pour mériter
21:08qu'on ferme mes comptes bancaires
21:09d'autorité comme ça.
21:11Et on n'est pas le seul.
21:11C'est qui c'est les banques ça ?
21:12Oui, oui, oui.
21:13La Banque Populaire
21:14qu'on va donner leur nom.
21:15La Banque Populaire
21:16que j'étais client depuis
21:17que j'étais petit.
21:17Je me souviens
21:18le premier cadeau de Noël
21:19que m'avaient donné
21:20mes grands-parents
21:20j'étais allé ouvrir mon compte.
21:22Je n'ai jamais été en déficit.
21:23Je n'ai jamais eu de problème
21:23avec la Banque Populaire.
21:24Ah, puis un jour
21:24je suis devenu porte-parole
21:25un peu connu
21:25du Rassemblement National
21:27et j'ai reçu un courrier
21:28pour fermer mon compte.
21:30Bizarre ?
21:31Je ne suis pas le seul.
21:31Merci Jean-Philippe Tanguy
21:32en tout cas d'avoir répondu
21:33à mes questions ce matin.
21:34Député Rassemblement National
21:36de la Somme.
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