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  • il y a 2 jours
DB - 20-12-2025

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Transcription
00:00...
00:00Madame, l'ORTF.
00:09Je vous vois à la télé, enfin, moi j'avais le jeu.
00:12Vous êtes monsieur comment ?
00:14José Arthur.
00:14Ah, José Arthur.
00:15Et je fais une enquête sur les casseurs, entre autres, et sur plusieurs sujets importants.
00:20Oh non, j'aime pas, moi j'aime bien le calme et puis la paix.
00:23Ils vous font peur ?
00:25Ben non, je dis pas parce que mon gamin est un petit peu, vous savez.
00:28Un petit peu casseur.
00:29Oui.
00:34Là, votre avis, pour quoi ? Pour faire évoluer un peu ?
00:36Ben non, mais enfin, c'est ces carcasses qui traînent autrement, où on les mettrait ?
00:41Ah oui, oui, je parlais des casseurs d'université, ceux qui abîment le...
00:45Ben alors, saloperie, ben.
00:55Et pour la culture, vous avez un point de vue sur la culture française ?
00:58Ben écoutez, oui, nous avons des parents qui sont dans le vignoble.
01:02Non, la culture...
01:03Ah mais...
01:04Oui, mais il y a les deux, il y a les deux.
01:05Oui, on peut déjà parler de la culture des vignoble, effectivement, donc c'est vrai.
01:08Ben c'est vrai, puis nous avons des amis dans la culture aussi.
01:11Je vous assure qu'il y a une grosse amélioration, mais il en faudra encore beaucoup.
01:15Ici, José Arthur, au RTF.
01:22L'équipe de mise en caisse a envoyé ses reporters dans Paris afin de faire un sondage d'opinion
01:27pour recueillir des témoignages sur les problèmes vitaux de notre époque.
01:31Les nuisances, les hôpitaux, les bidonvilles, les casseurs, la culture, la pornographie et l'érotisme.
01:38Et à une époque où la pollution, il faut bien le dire, est à l'ordre du jour,
01:42où même les eaux sacrées de nos bénitiers ne sont plus à l'abri d'une éventuelle marée noire,
01:47l'équipe de mise en caisse pousse un cri d'alarme.
01:50Ah ! Ah !
01:52Madame, s'il vous plaît, c'est une enquête pour l'ORTF.
01:55Qu'est-ce que vous pensez de l'érotisme ?
01:57Pardon ?
01:58L'érotisme, qu'est-ce que vous pensez de l'érotisme ?
02:00L'érotisme ?
02:00Oui.
02:01Mais c'est de la cochonnerie, ça, madame.
02:03Pourquoi de la cochonnerie, madame ?
02:04Ben écoutez, j'ai quatre enfants.
02:05Alors vous croyez avec une chose pareille, on va en faire des hommes, ça va leur donner un métier.
02:11Enfin, vous êtes contre ?
02:12Oui, je suis parfaitement, je suis contre.
02:13Et vous pensez qu'il faut réagir ?
02:14Oh, c'est déjà fait, il y a des gens qui réagissent.
02:17On ne va pas laisser pervertir notre jeunesse.
02:21Face à la montée de la pornographie, groupons-nous.
02:25Faisons de nouveau entendre la voix de notre France éternelle.
02:30Ne laissons pas souiller nos scènes par les obsessions des métèques en tout genre.
02:36On va bien quelques Français pour les reconduire à la frontière.
02:40Je dis non à l'érotisme.
02:43Bravo !
02:43Nous vivons à une époque charnière.
02:50Qu'est-ce qu'une époque charnière si ce n'est une époque qui tourne sur ses gonds ?
02:54Et les gonds ont pris à notre époque une importance, vous le savez, considérable.
03:00Monsieur, position et proposition, tout sur la vie sexuelle du chrétien.
03:04À cette époque où l'érotisme vous envahit, vous voyez, c'est très important, je crois, de lire.
03:08Non, merci, ça ne m'intéresse pas.
03:12Non, merci.
03:13Demandez position et proposition, tout sur la vie sexuelle du jeune chrétien.
03:17Demandez position et proposition, la vie sexuelle du jeune chrétien, la pilule, la contraception, la dernière encyclique biopolsie.
03:25Oui, il n'y a pas assez de dessin, non, merci.
03:27Demandez position et proposition.
03:30Mais vous voyez, il y a un drame.
03:32C'est que nous arrivons à des changements d'habitude graves pour l'équilibre de nos concitoyens.
03:36Demandez position et proposition.
03:40Petite reproduction en couleur.
03:41C'est une station du chemin de 3, verset de Martien.
03:44Petite reproduction en couleur.
03:47Verset de Martien.
03:51Petite reproduction en couleur.
03:52Verset de Martien, pour tous les jours.
03:55Petite reproduction en couleur.
04:02Toutes les stations du chemin de 3, verset de Martien,
04:05Fossolion, Crucifiquion, avec tous les détails.
04:09La montée au ciel, la flagellation.
04:12Vous n'avez pas de bouquin ?
04:13C'est un petit bouquin, des mémoires de la petite Soubirous, à 3 francs.
04:18Merci.
04:25Monsieur Condroit, votre organisation a décidé de s'occuper de ce grave problème
04:36qu'est la montée de la pornographie dans notre pays.
04:39Oui.
04:40Il faut que les Français comprennent que sans ordre moral, nous courons vers la décadence.
04:46Nous ouvrons la porte à tous les abus, les excès.
04:48Et alors, quelles solutions préconisez-vous ?
04:50La fermeté, dans un premier temps.
04:53La rééducation morale, dans un second.
04:55Oui.
04:55Ce qui explique l'entraînement intensif que vous faites subir aux membres de votre association.
05:01Exactement.
05:02Aux obsédés sexuels en tout genre, prêtres ou laïques,
05:06nous envisageons de créer de grands camps
05:09dans lesquels les plus atteints pourraient être rééduqués.
05:13En fait, ne pensez-vous pas ces méthodes un petit peu expéditives ?
05:16Oui, oui, oui.
05:17Et alors, en ce qui concerne la littérature, le cinéma, vous avez un programme ?
05:21D'abord, frappez les éditeurs.
05:24Et si ça ne suffit pas, nous brûlons les livres.
05:27Les pellicules, les théâtres, les cinémas, les auteurs.
05:30Retrouvez la pureté de l'homme primitif.
05:32Travail, famille, patrie, physique, force, sport, santé de l'âme, art sain, art pur, art song !
05:39Un, deux, un, deux, un, deux, un, deux, un, deux, un, deux, un, deux, un, deux, sur la route de l'ouvier.
05:49A une époque comme la nôtre, faut-il parler de nouvelles sociétés ?
05:53A une époque comme la nôtre, en pleine mutation,
05:56l'armée, fidèle à sa traditionnelle ouverture d'esprit,
06:00n'a pas voulu rester en dehors de ce grand courant.
06:03Fini le temps des « je vous foutrai dedans »,
06:06« je vous prépisser le sang »,
06:07Fini le temps de la boule à zéro.
06:12Faire ses classes en s'amusant, telle est sa nouvelle méthode.
06:16Aujourd'hui, nous allons faire le maniement d'armes selon les règles du jeu Jacques Ady.
06:21Ah, vous vous connaissez, hein ?
06:24Bon, alors attention, hein ?
06:28Ouais ?
06:31Jacques Ady, arme sur l'épaule droite !
06:34Jacques Ady, arme sur l'épaule droite !
06:40Arme fédérale !
06:42Ah, stop, le gros sillon, trois gages éliminés !
06:46Attention !
06:48Jacques Ady, arme sur l'épaule droite !
06:52Arme fédérale !
06:55L'adolphe, Vidoban, trois gages éliminés !
06:59Et le 20, attention, c'est juste là !
07:01Attention !
07:04Jacques Ady, reposez, arme !
07:07Jacques Ady, arme sur l'épaule droite !
07:10Jacques Ady, en joue !
07:13Jacques Ady, feu !
07:15Non, les valeurs essentielles de notre jeunesse ne sont pas perdues.
07:29Non, notre jeunesse n'est pas faite que de contestataires drogués et d'obsédés sexuels.
07:34La B.A., les forts virils, restent encore, Dieu merci, les deux mamelles de nos mouvements de jeunes.
07:39À vaincre sans gloire, on triomphe sans péril...
07:42Enfin, pardon, excusez-moi, je vais le contraire.
07:44Oh oui, Baden Powell, culotte courte, toujours vaillante !
07:47Eh bien, aujourd'hui, notre prix de la vocation ira à la sympathique patrouille des sereins moqueurs.
07:55Sera toujours...
07:56Moqueur !
07:57Bravo ! Alors, mes enfants, qu'avez-vous fait exactement ?
08:00Nous avons réussi à remettre en état ce qui, il y a près de la demi-siècle, fut un monument de notre théâtre.
08:05Ah, eh bien, il ne s'agit pas de l'ambigu qui, je pense, est déjà transformé en garage.
08:08Mais non, il s'agit de Mme Troison-Wagner, sociétaire du français, oubliée depuis trente ans, et que nous avons retrouvée en très mauvais état.
08:15Ah !
08:16Où suis-je ? Et dans quel lieu que je croyais barbare ?
08:21Mais c'est extraordinaire, parce qu'elle fonctionne encore.
08:23Attendez, un, deux...
08:25Cette nuit, je vous sers, cette nuit, je l'attaque !
08:28Et cependant ce jour, il épouse Andromache.
08:31Oh, c'est extraordinaire ! Mme Troison-Wagner, je vous en supplie, n'auriez-vous pas une anecdote pour les téléspectateurs ?
08:36J'ai pu le souvenir que si j'avais mis l'empre...
08:40Oh, attention !
08:42Vous êtes mon lion, superbe et généreux !
08:45Ce n'est plus une ardeur à mes sens cachés, c'est Vénus toute entière, à sa proie attachée !
08:51Bien sûr, bien sûr, bien sûr !
08:53Mme Troison-Wagner, avez-vous des projets pour la rentrée ?
08:56Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous, Seigneur, que tant de mères nous séparent de vous ?
09:03Autant suspends ton vol...
09:05Dites-moi, les enfants, comment ça s'arrête ?
09:07Vous allez voir.
09:08Attention, Mme Troison-Wagner, ou j'appelle M. Planchon pour qu'ils vous mettent en scène.
09:12Ah non ! Pas Planchon ! Pas Planchon !
09:15Comme ils font chaud au cœur, les petits gars de France, Luttant pour la culture sans la moindre finance.
09:25Ô Michelet, sois fiers ! Ils sont pauvres et contents.
09:29Voilà les créateurs que le pays attend.
09:32Tous ces jeunes qui cherchent un monde meilleur, un monde pauvre peut-être mais paisible, sans conflit, sans révolution,
09:41un monde où le meilleur de l'homme s'épanouit dans justement le meilleur des mondes,
09:47comme éclosent au printemps les modestes fleurs des champs.
09:51Modeste mais belle, au premier palpitement de la nature, lorsque le soleil à pas de loup amène le renouveau,
10:00refleurissent le long de nos nationales.
10:03Au premier palpitement de la nature, comme je vous le disais à l'instant,
10:13lorsque le printemps à pas de loup amène le renouveau,
10:16refleurissent justement le long de nos nationales les amoureux de la nature autant que de la voiture.
10:33Qui sont-ils, ces sympathiques pique-niqueurs du dimanche ?
10:54Ces Français si modestes, cette majorité silencieuse qui vient ainsi humer l'air pur de nos campagnes.
11:03Bon appétit ! Télévision française.
11:06Oh non, il est bon ton poulet.
11:08Il vient du breton.
11:09Ça, c'est un poulet élevé à la ferme.
11:11Oh ça, jamais rien ne vaudra le poulet élevé à la ferme sans hormones.
11:16Qu'est-ce qu'il dit ?
11:17Je dis sans hormones, c'est l'ORTF.
11:18On a déjà donné !
11:20Ah oui, non mais nous faisons, nous aimerions savoir quelles sont les motivations profondes
11:24qui vous poussent à venir ainsi communier avec la nature.
11:33Salaud ! Il l'a eu !
11:43Je crois comprendre, c'est votre amour de l'automobile qui vous pousse à venir ainsi pique-niquer le long de nos routes, n'est-ce pas ?
11:49Qu'est-ce qu'il nous veut, ce type ?
11:50Faut pas attention !
11:51On va être un malade.
11:51Non, vous ne voulez pas répondre, c'est pour notre enquête.
11:53Non ! On vous dit qu'on n'a besoin de rien.
11:55Vous trouvez pas qu'il a une tête d'anormal ?
11:58Excusez-moi, messieurs-dames.
12:06Encore un petit coup ?
12:07Verse toujours !
12:09Oh !
12:12C'est une citron !
12:21Ça compte double !
12:22Ben pourquoi ?
12:23Hé, c'est la voiture du reporter !
12:25Encore une manche ?
12:26Ah non, ah non, ah non !
12:27Ah non, il se fait ça, hein !
12:28Ah, sans sous le poing, tu me dois mentir ce dimanche.
12:41T'as vu la tête du type ?
12:42C'est pas de chez nous, ça !
12:44Il a de la chance qu'on joue plus.
12:46Vive mon dimanche !
12:47M. Troglin, on peut dire que vous avez été une victime directe de la dernière grève de l'EDF.
13:11Oui, enfin, c'est-à-dire que...
13:12Enfin, vous étiez sur la table d'opération et...
13:14Ah non, non, j'étais chez moi.
13:17Ah !
13:18Ah, c'est dans la coupure de courant qui est responsable de votre état.
13:20Oui, enfin, si on veut.
13:22J'ai l'habitude de me raser au rasoir électrique.
13:25Oui, c'est-à-dire que...
13:25Alors, attendez, vous voulez pas me remonter un tout petit peu les oreillers ?
13:28Non, ça sera bien comme ça.
13:29Voilà, merci.
13:30Merci.
13:31Alors, j'ai l'habitude de me raser au rasoir électrique.
13:35Que l'absence d'électricité vous a empêché d'utiliser ce jour-là, bien sûr.
13:38C'est ça.
13:38Alors, j'ai pris mon vieux mécanique, dont j'avais plus l'habitude forcément.
13:42Et vous vous êtes coupé.
13:43Oui, oh ben, vous savez ce que c'est.
13:44J'avais un petit bouton là, juste et...
13:46Ah, ça, les petits boutons.
13:48Oui, enfin, votre coupure n'était pas grave au point de vous hospitaliser.
13:51Mais non.
13:53Mais comme ma femme met toujours le sparadrap en haut de l'armoire à pharmacie,
13:57je suis grimpé sur un tabouret.
13:59Et vous êtes tombé.
14:00Sur la tête, là, tenez.
14:01Pardon.
14:02Je me suis relevé.
14:04Et c'est seulement là, c'est seulement là que j'ai glissé sur la savonette.
14:10C'est horrible.
14:11Mais vous n'avez pas pu vous raccrocher pour tenir à quelque chose, monsieur Tromain ?
14:14J'ai bien essayé au sèche-linge.
14:17Mais alors, en se décrochant, il a entraîné l'armoire à pharmacie.
14:20Oui, sur votre tête.
14:21Non, sur le dos.
14:22De là, j'ai rebondi contre la baignoire.
14:24De la baignoire, j'ai rebondi contre le mur.
14:25Du mur, je suis passé par la fenêtre.
14:26Et de la fenêtre, j'ai atterri sur un camion braché.
14:28Eh bien, eh bien, monsieur Tromain, nous allons maintenant vous laisser vous reposer.
14:31Oui.
14:31Non, non, non, non.
14:33Ne nous raccompagnez pas, monsieur Tromain, restez.
14:35D'accord.
14:35Merci.
14:36Merci.
14:36Bonsoir, monsieur Tromain.
14:37Bonsoir, petite fille.
14:38Une fois de plus, on s'aperçoit combien ces grèves sont dangereuses pour le public.
14:43Puissent les syndicats le comprendre.
14:51Eh bien, oui, effectivement, Daniel, c'est un problème très grave.
14:54À vous, José Arthur.
14:56À vous, les studios.
14:57Oui, mon cher Jean.
14:59Que de problèmes se posent à un gouvernement de bonne foi essayant de bâtir en tenant
15:04compte à la fois du présent et du passé.
15:07Car sans passé, pourrait-on parler de présent.
15:10Et sans présent, peut-on parler d'avenir.
15:12Et notre passé, présentement, n'est-ce pas avant tout nos vieux qui vont passer.
15:17Et la vieille question, le vieux problème, n'est-il pas de trouver une solution jeune
15:22à leur dénouement de vieux ?
15:24Le chemin, c'est un grand honneur pour nous.
15:45Mais c'est un grand honneur pour moi, également, de trouver dans votre belle cité.
15:49C'est un grand honneur pour moi.
15:54Mesdames, mesdemoiselles, messieurs,
15:56En cette période troublée que nous vivons,
16:02il est une notion essentielle que nous oublions trop souvent.
16:08C'est le respect.
16:10Ce respect qui nous empêchait de tolérer plus longtemps
16:14la vision de nos parents
16:16fouillant l'état de détritus sur les marchés,
16:20ramassant de leurs doigts décharnés
16:23ce que leurs enfants rejetaient dans les ruisseaux.
16:27Cette époque est finie.
16:30Grâce à l'effort de votre municipalité
16:33et du gouvernement,
16:36cette machine magnifique
16:38Ce distributeur,
16:45fruit des efforts de notre technique moderne,
16:48évitera désormais
16:49à nos parents
16:51cette recherche épuisante
16:53de nourriture.
16:55Leur pauvre don n'aura plus à se corber.
16:58Grâce à ce distributeur
17:00de détritus
17:01et pour la modique somme
17:03de 20 centimes,
17:07ils pourront désormais
17:08dans une condition d'hygiène accrue
17:11recevoir
17:12le trognon de chou
17:14ou l'orange touché de leurs rêves.
17:21La modeste contribution
17:23que nous leur demandons
17:24fera dire à certains
17:26que j'entends d'ici
17:27toujours les mêmes d'ailleurs
17:29oui mais avant
17:31les détritus étaient gratuits
17:33à ses empêcheurs
17:36de tourner en rond.
17:37à ses trublions professionnels.
17:40Je crie
17:41« Halte là ! »
17:42Les commerçants aussi
17:48ont droit à nos soins attentifs.
17:51Ils ont des frais
17:52françaises.
17:54Français !
17:57À l'heure où notre jeunesse
17:59est l'objet de notre sollicitude
18:02la plus attentive,
18:04il n'aurait pas été juste
18:05d'oublier les vieillards.
18:08Bon appétit
18:09les vieux !
18:11Si j'ai bien vous donné la peine,
18:16j'ai un plaisir.
18:17Monsieur, c'est pas là.
18:22Monsieur !
18:23Monsieur le ministre, vous l'honneur,
18:34je vous en prie.
18:35Je vous en prie.
18:36Je presse sur le...
18:37Oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui.
18:53Sous-titrage Société Radio-Canada
19:23Les couples vivent dans des logements de 25 pièces
19:29et cela aujourd'hui aux portes de Paris
19:32à 5 minutes de l'étoile
19:34à 4 minutes des Champs-Elysées.
19:36Y va.
19:53Quelle solitude !
20:02Oh oui, c'est dur.
20:05Cette solitude et ce silence.
20:08Oh mon Dieu !
20:09Chérie, non, je crois qu'il vaudrait mieux couper.
20:13Non, non, non, ça ira, ça ira, ça ira.
20:15Évidemment, nous aurions pu déménager.
20:17Vous n'avez jamais eu d'enfants ?
20:18Tous perdus, madame.
20:19Dans les étages ?
20:20On les retrouvait quelques fois de trois jours après,
20:22affamés dans un état épouvantable.
20:24Et puis toujours trop tard, hélas.
20:25Oui, oui, nous les avons enterrés.
20:27Venez.
20:27Nous adorons les bêtes.
20:45Et puis ces petits compagnons à quatre pattes
20:47mettaient un petit peu d'animation dans cette immensité.
20:50Une fois, ma femme s'était perdue au deuxième étage.
20:54Deux jours, elle est restée à Évée.
20:56C'est Bobby qui l'a retrouvée.
21:00J'entendais qu'il appelait.
21:02Édouard, Édouard !
21:03Oui, mais je t'appelais, mais tu ne répondais pas.
21:05Bien sûr, vous ne connaissiez pas les lieux.
21:06Vous savez, on avait rarement l'occasion d'aller dans les étages.
21:10La dernière fois qu'on avait été, c'était en 48.
21:13C'était atroce, madame.
21:15Vous ne pouvez pas imaginer l'angoisse que vous procurait.
21:18Édouard, je me suis perdue !
21:19Ces grandes pièces, les couloirs sans fin,
21:23et surtout le silence, ce silence.
21:25Et puis des logements pareils, madame.
21:27C'est la porte ouverte à l'alcoolisme, à la délinquance, à l'érotisme.
21:35À tous les fléaux, quoi.
21:36Vous aimeriez habiter ailleurs ?
21:38Un HLM, madame, mais c'est impossible.
21:40Des années que nous attendons.
21:43Non, j'ai un trop gros salaire.
21:44Oui, on parle souvent des mal-logés, là, je ne sais pas quoi, hein ?
21:47Oh, mais des gens qui souffrent comme nous, madame.
21:50Il y en a des milliers.
21:50Oh, ça, oui, vous pouvez aller à Neuilly, Boulogne, Passy,
21:54il y a ça, vous en rencontrerez.
21:57Les étrangers, ça, on en parle.
21:59Oui.
22:00Ça serait beaucoup mieux de s'occuper davantage des Français.
22:03Ah oui, comme on dit souvent avec mon mari,
22:04si seulement on était un couple d'ouvriers nègres, hein, chérie ?
22:06Et pourtant, nous ne sommes pas racistes, madame.
22:09Nous adorons les bêtes.
22:10Mais pas la solitude, chérie, pas la solitude.
22:13Devant une seule souffrance, les mots deviennent inutiles.
22:15La parole est au pouvoir public.
22:18Vous avez raison, monsieur le ministre, comme toujours, oui.
22:21Les mots ont droit à la parole, oui.
22:24C'est ça.
22:26Et vous avez raison aussi, Daniel.
22:29Briser la solitude, n'est-ce pas ?
22:30Être solitaire, non, pardon, solidaire.
22:33Et je suis persuadé que les pouvoirs publics s'en occupent déjà,
22:37comme ils s'en sont d'ailleurs toujours occupés.
22:39La preuve, la preuve, la vignette.
23:03Bonjour, monsieur.
23:06Bonjour, monsieur.
23:07Oh, les mains.
23:14C'est dans le dos.
23:18Je vous ai reconnu, monsieur le gras.
23:21Moi, c'est français.
23:22Vous êtes un peu pour le gras.
23:23Ils me font mourir derrière, avec un mirage invisible.
23:37Ça va à 50 ans.
23:38Je vous ai reconnu, monsieur le gras.
24:08Je vous ai reconnu, monsieur le gras.
24:38Et en couleur, la première de Aubillard, ce soir.
24:43C'est le professeur Lansoul, disciple du professeur Barnard,
24:47qui présente pour la première fois au musical à Paris,
24:50sa grande opération, la grève du cœur.
24:53Ce qui était le plus délicat,
24:55ah, ben, tenez,
24:56ce qui était et qui est le plus délicat,
24:59c'est de trouver tous les soirs, vous en voyez, monsieur,
25:01un donneur et un recevoir.
25:02Ce cœur est tout chaud,
25:05il est tout frais,
25:06permettez-moi de le dire,
25:07il arrive au dernier moment,
25:08et le professeur Lansoul attend ce cœur
25:10pour rentrer en scène.
25:12Allez-y, je vous appris.
25:13Je vous quitte un instant,
25:15et je vais dans la salle,
25:16comme vous,
25:17et je vous retrouve dans quelques instants.
27:49Le professeur Lansoul est en train de replacer le cœur,
28:05le nouveau cœur,
28:06dans la poitrine du patient.
28:08Il recourt,
28:08comme vous pouvez le voir.
28:11Il coupe le fil avec ses dents.
28:13Il remet son aiguille.
28:18Non.
28:19Oui.
28:20Non.
28:21Oui.
28:23Non.
28:24Oui.
28:25Non.
28:26Ça y est.
28:30Il prend un miroir,
28:31le met devant la bouche du patient.
28:34Bué.
28:35Pas bué.
28:36Et ça y est.
28:41Il ferme les yeux de son partenaire d'un soir.
28:45Il ferme les yeux de son partenaire d'un soir.
28:48Et le public très sportivement applaudit en connaisseur,
28:52car il sait toute la difficulté que représente la réussite chaque soir d'un tel numéro.
28:55On emmène le corps bientôt,
28:58tandis que le professeur Lansoul s'allue entouré de son équipe.
29:02Je vous rends l'antenne.
29:03Ici, Josie Arthur,
29:04je vous parlais de l'hôpital musical de la rive gauche.
29:07À vous, Cognac-Jet.
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