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  • il y a 2 mois
DB - 20-10-2025

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43:41J'ai honte. Quand je te surprends à baver dans le corsage de Valentine, tu me prends pour un aveugle.
43:46Et vos flux de Charleroi tous les mercredis, vos séances d'extard dans ce minable hôtel de passe où M. Dubois consent au conduire.
43:54Vous me prenez vraiment pour un imbécile l'un et l'autre.
43:56Si je n'étais pas certain des intentions de...
43:58Hector n'a pas d'intention. Il en est incapable.
44:03C'est vous qui en avez pour lui.
44:06Notamment celle de faire entrer votre fille dans ma famille.
44:08C'est un rêve, Dubois. Ne vous y attardez pas trop.
44:12Les macros, je m'en sers. Ils ne mangent pas à ma table.
44:15Je n'ai pas mérité que vous me traitiez ainsi.
44:17Frère, je croyais que nous vions parler de la situation du charbonnage.
44:23C'est vrai, Hector. Ni Hector ni toi ne pouvaient m'aider.
44:27Il aurait fallu Henry ou le mari de Madeleine.
44:33Il est qu'en même temps que tu connaisses Dubois.
44:38Il n'a pas son pareil comme entremetteur, comme agent provocateur.
44:42Non, pour le moment, il prend les airs vexés, mais dans une demi-heure, il me lèchera les pieds si je l'exige.
44:48Je la connais suffisamment sur lui pour l'envoyer en prison.
44:53Il y a deux ans, M. Dubois a eu l'impudence de m'offrir les faveurs de sa femme.
44:58Moyennant certaines compensations, bien entendu.
45:00Bon, maintenant, ça suffit.
45:03Nous avons perdu assez de temps.
45:04Laissez-nous.
45:18Alors, on vide ton sac.
45:21Je sais qu'il y en a gros sur le cœur.
45:22Grâce à maman, je m'étais fait de vous une idée magnifique.
45:30C'est d'abord pour vous que j'ai aimé la mine.
45:34Plus tard, j'ai aussi trouvé un milieu fraternel.
45:38Où Marie ne pouvait pas m'atteindre.
45:40Pour moi, père, vous avez toujours été une espèce de surhomme.
45:48Avec votre courage, votre énergie, votre honnêteté.
45:53Vous voulez détruire beaucoup de choses en quelques minutes.
46:02Je suis fatigué, père.
46:05Depuis des années, ma femme, la mine.
46:08La mine, ma femme.
46:10J'aimerais bien un peu de répit.
46:15Que veux-tu que je te dise ?
46:18À 43 ans, tu es resté aussi naïf qu'une fillette.
46:22N'importe quel adulte de notre milieu
46:23sait qu'une réussite industrielle
46:25ne va pas sans quelques-dessous sordides.
46:29On ne peut pas mener une affaire comme Villers
46:30sans acheter des consciences
46:32et payer des bonnes volontés.
46:37Sachant en tout cas que les malpropotés que j'ai pu faire
46:39avec ou sans du bois,
46:42je les ai faites pour garder la prospérité de la famille.
46:44La prospérité de la firme Baudouin.
46:47Ce n'est pas la même chose.
46:53Dans votre esprit, oui.
46:55Peut-être.
46:57Oui.
46:59Il est-il de continuer cette conversation ?
47:01Nous nous sommes engagés dans un dialogue de sourds.
47:04Avant que tu t'en ailles,
47:06je veux quand même te faire connaître mes dispositions.
47:09Vendre les 10 000 tonnes de gras
47:10qui attendent sur le carreau,
47:11ça me fera de l'argent frais.
47:15Maintenant,
47:16si les ouvriers acceptent de reprendre le travail avant jeudi,
47:20je suis disposé à passer l'éponge
47:22sur ce qui s'est produit ce matin.
47:24Et s'il continue la grève ?
47:29Il me reste les mesures extrêmes.
47:36Mais bon sang,
47:37il reste encore des gendarmes
47:38pour protéger les honnêtes gens.
47:40Je n'ai jamais reculé devant l'action, camarade.
48:05Vous me connaissez.
48:07Mais vous savez aussi
48:08qu'on débauche aujourd'hui
48:09dans presque toutes les mines
48:11du Borinage,
48:12du Centre
48:13et de Charleroi.
48:16Le moment est mal choisi
48:17pour entamer une grève du mur.
48:19Trop tard, considérant les dés sont jetés.
48:22Nous avons donné un sérieux avertissement à Baudouin.
48:26Est-ce que ce n'est pas assez ?
48:26Non !
48:28Toucher à un de nous,
48:30c'est toucher à tous !
48:32C'est pour Bertrand Masse et pour moi
48:36que vous avez décidé cet arrêt de travail.
48:39Le camarade Masse dira ce qu'il voudra dans un instant.
48:43Pour moi, en tout cas,
48:45je n'admettrai pas que vous risquiez plus de misère
48:47à cause de moi.
48:49D'ailleurs,
48:50j'ai 61 ans.
48:53Même si Baudouin me le demandait,
48:54je ne retournerai plus à la mine.
48:55Je crois que le camarade considérant est un peu fatigué.
48:59Je suis à raison, camarade.
49:00Je suis trop vieux.
49:05Camarade,
49:07je vous donne ma démission de secrétaire du syndicat.
49:14Je propose comme secrétaire général
49:16le camarade Bertrand Masse.
49:17Bertrand Masse.
49:18Moi aussi.
49:19Oui,
49:20défendant.
49:21Oui,
49:21oui,
49:21oui,
49:22défendant.
49:23J'accepte, camarade.
49:34Je ne veux pas que considérant nous quittes.
49:36Je me place à ses côtés.
49:38Voilà tout.
49:38Camarade,
49:53je suis heureux que vous ayez choisi le camarade Masse.
49:58Il est digne de votre confiance,
50:00mais qu'il ne compte plus sur moi.
50:02Le voilà secrétaire.
50:05L'autorité ne se partage pas.
50:08Bon,
50:19eh bien,
50:19ne perdons pas trop de temps, camarade.
50:23Alors,
50:23pour ou contre le maintien de la grève ?
50:25Je propose qu'on vote à main levée.
50:27Qui est pour le maintien de la grève ?
50:29Oui,
50:29c'est pour le maintien de la grève.
50:31Qui est contre ?
50:32Abstention.
50:35La grève est votée à l'unanimité,
50:39moins une abstention.
50:40La grève est votée à l'unanimité,
50:44c'est pour le maintien de la grève.
50:46C'est la lune de la grève,
50:48c'est pour le maintien de la grève.
50:50C'est pour le maintien de la grève,
50:52c'est pour le maintien de la grève.
50:54Le maintien de la grève est votée à l'unanimité,
51:00c'est pour le maintien de la grève.
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