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00:00Dans deux semaines, l'armée libanaise est censée avoir achevé le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah.
00:06C'est l'un des engagements pris par l'État libanais.
00:08Souvenez-vous, au moment où ce cessez-le-feu était annoncé et convenu avec l'État hébreu en novembre 2004.
00:15Un peu plus d'un an après, le pays du Cèdre a-t-il tenu ses engagements ?
00:18Qu'en est-il aussi d'Israël qui frappait il y a deux jours encore le sud-Liban ?
00:23Le sujet doit être abordé aujourd'hui à l'Élysée lors d'une réunion organisée à huis clos.
00:27De cette séquence, nous n'aurons aucune image.
00:29Nous savons seulement que le commandant en chef de l'armée libanaise y prend part.
00:33Bonjour Méling Nabli, merci d'être avec nous.
00:35Vous êtes professeur de droit public à l'UPEC, chercheur à Sciences Po Paris,
00:41auteur de plusieurs ouvrages dont ce dernier, l'État de droit qui vient de sortir.
00:46On vient de le dire à l'instant, il y a cette réunion qui est convoquée à l'Élysée dont on ne sait à peu près pas grand-chose.
00:51On connaît évidemment le contexte et on sait qu'il y a cette deadline qui arrive.
00:55La fin de l'année 2025, cet engagement qui avait été pris par l'État libanais de désarmer la milice chiite,
01:04c'est une semaine importante, cruciale pour le cessez-le-feu, vous diriez aujourd'hui ?
01:09Je dirais d'abord pour l'État libanais plus que pour le cessez-le-feu,
01:13dans la mesure où le cessez-le-feu en tant que tel revêt une part de fiction,
01:18dans la mesure où il est violé assez régulièrement par l'armée israélienne qui, à travers ses frappes,
01:25y compris dans la banlieue sud de Beyrouth,
01:28viole précisément ce cessez-le-feu et porte atteinte à la souveraineté du Liban.
01:33Et donc l'enjeu, il est plutôt du côté de l'État libanais,
01:38qui, à travers l'objectif du démantèlement des moyens militaires du Hezbollah,
01:45tendrait ainsi à se renforcer lui-même, à renforcer son autorité par rapport à une milice
01:51qui, en s'imposant précisément à travers sa force militaire,
01:57fait concurrence à l'autorité traditionnellement de l'État libanais lui-même.
02:03Et donc l'enjeu ici, à travers le démantèlement de l'appareil militaire du Hezbollah,
02:09c'est aussi le renforcement de l'autorité de l'État libanais qui se joue.
02:14Et cette réunion, le fait qu'elle soit organisée à Paris,
02:16alors on va voir dans quelques instants qu'il y a eu toute une série de rencontres,
02:19une grosse séquence diplomatique qu'on n'a pas forcément suivie,
02:24mais qui a eu le mérite d'exister.
02:27Le fait que ça se passe à Paris, cette réunion, avec quand même le chef de l'armée libanais,
02:31ça nous dit quoi exactement de la place des Français dans tout cela ?
02:35Ce n'est pas fait pour surprendre dans la mesure où la France,
02:39y compris incarnée par le président Macron,
02:42tient à continuer à incarner un rôle central dans le destin du Liban.
02:48On sait tous que la France a exercé un mandat sur le Liban
02:53avant que cette dernière n'existe en tant qu'État indépendant.
03:00Et aujourd'hui, il y a cette tradition-là qui est incarnée à travers le rôle
03:04qu'essaye de jouer la France dans, déjà, la négociation du cessez-le-feu
03:09et le contrôle de son application.
03:14Or, c'est là où le bas blesse.
03:15C'est que, précisément, la France avait un rôle à jouer
03:20dans le fait de faire respecter ce cessez-le-feu
03:23et on n'a pas véritablement été en capacité d'être entendus
03:29et d'exercer notre autorité
03:31eu égard à la violation de ce cessez-le-feu de manière régulière
03:35à travers les frappes israéliennes sur le territoire libanais.
03:39Et donc, c'est notre crédibilité qui se joue,
03:43y compris à l'égard des Libanais eux-mêmes, qui soulignent cette défaillance.
03:47Et donc, en essayant de reprendre la main sur le plan diplomatique,
03:51en organisant ce type de conférence,
03:53il y a, encore une fois là, l'enjeu qui consiste à essayer
03:58d'apparaître comme crédible sur ce dossier.
04:01Les Américains sont censés prendre part à cette séquence parisienne.
04:05On n'a pas de confirmation de la part de Washington,
04:07mais en tout cas, on nous annonce que l'envoyé spécial
04:09pour le Proche-Orient et le Moyen-Orient
04:12étaient censés y prendre part.
04:13Toute une série de rendez-vous qui avaient été organisés au niveau européen
04:16ces derniers jours, Paris et Washington font pression sur Beyrouth
04:19pour accélérer le processus de désarmement du Hezbollah
04:22qui doit être achevé au 31 décembre.
04:25Ce désarmement est la première phase de l'accord entré en vigueur en novembre 2024
04:28après deux mois de conflits ouverts entre Israël et la milice chiite.
04:33Une réunion du comité de surveillance du cessez-le-feu
04:35est également prévue vendredi dans la capitale libanaise.
04:38On va faire le point sur cette série de rencontres tout de suite avec Marion Loré.
04:41Ce véhicule n'est plus qu'une carcasse calcinée
04:46après de nouvelles frappes israéliennes.
04:49Israël affirme avoir visé deux militants,
04:52l'un dans le village frontalier d'Adaïssé,
04:55l'autre dans le sud de Beyrouth.
04:57Ces frappes interviennent alors que le Liban fait face
04:59à une pression diplomatique croissante,
05:02notamment de la part des Etats-Unis,
05:03pour désarmer le groupe.
05:06Lundi, le chef de l'armée libanaise Rodolphe Ekal
05:09a réaffirmé l'engagement des autorités en ce sens
05:12lors d'une visite dans le sud du pays.
05:15L'Union européenne a, de son côté,
05:18salué les mesures déjà engagées.
05:21Mais sur le terrain,
05:22malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre 2024,
05:26l'armée israélienne continue de bombarder le Liban.
05:29Les Nations unies dénoncent des violations répétées
05:32et appellent au respect de l'accord.
05:35Il prévoyait un délai de 60 jours
05:37pour le repli du Hezbollah au nord du fleuve Litani
05:39et pour le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban.
05:44Beyrouth a jusqu'à la fin de l'année
05:46pour le démantèlement des infrastructures militaires du groupe.
05:50Le Hezbollah affirme s'être replié de la zone,
05:52mais Israël y maintient toujours cinq positions.
05:55Il rejette toujours en revanche de se désarmer.
05:58« Faites savoir à l'Amérique,
06:02puisqu'elle est aux commandes,
06:04que nous nous défendrons,
06:06même si le ciel nous tombe sur la tête.
06:12Nous ne serons pas désarmés
06:13pour atteindre l'objectif d'Israël,
06:16même si le monde entier
06:17s'allie dans sa guerre contre le Liban. »
06:21Une réunion du comité de surveillance du cessez-le-feu
06:23est prévue vendredi à Beyrouth,
06:25avec pour objectif d'empêcher une réescalade du conflit.
06:29On va aller retrouver tout de suite Serge Barberet,
06:32qui est notre correspondant à Beyrouth.
06:33Bonjour Serge.
06:34La question du désarmement du Hezbollah revient avec insistance.
06:38Où est-ce qu'on en est réellement aujourd'hui de ce processus
06:41et quelles sont les marges de manœuvre encore de l'État libanais ?
06:45Vous savez, le dossier du désarmement du Hezbollah
06:52est aujourd'hui un des plus sensibles pour l'État libanais.
06:56Sur le papier, l'armée libanaise s'est engagée
06:59à appliquer l'accord de cessez-le-feu,
07:01en commençant par le démantèlement
07:03des infrastructures militaires du Hezbollah
07:05au sud du fleuve Litani.
07:07C'est ce que les autorités tentent de démontrer
07:10à la communauté internationale,
07:13notamment à travers des visites de terrain,
07:17des visites organisées pour les diplomates,
07:20pour les attachés militaires étrangers en poste à Beyrouth.
07:24Mais vous savez, ce processus se heurte toujours
07:26à plusieurs réalités.
07:28D'abord, le Hezbollah refuse, on vient de l'entendre dans le sujet,
07:31il refuse toute remise globale de ses armes
07:34qui présente notamment ses armes
07:39comme un outil de dissuasion face à Israël.
07:42Surtout qu'Israël maintient toujours
07:44des positions en territoire libanais,
07:46ses cinq fameuses collines stratégiques
07:49dans la zone frontalière.
07:50Ensuite, vous savez, l'armée libanaise,
07:53malgré sa volonté affichée,
07:55elle manque de moyens humains,
07:57elle manque de logistique
07:58et des moyens financiers aussi
08:01pour étendre pleinement son contrôle
08:03sur l'ensemble du territoire libanais.
08:06Et justement, la réunion prévue à Paris
08:08illustre bien la volonté du Liban
08:12de demander l'aide de la communauté internationale.
08:15Beyrouth va donc aujourd'hui plaider
08:16pour un soutien renforcé à l'armée libanaise
08:19pour consolider le rôle de l'armée.
08:23L'armée qui est appelée à jouer un rôle très important
08:26dans les prochains mois
08:27et comme seul acteur sécuritaire légitime au Liban.
08:31Le chef de l'État l'a répété dans son discours d'investiture.
08:34Eh bien, l'État doit détenir le monopole des armes.
08:38Mais vous savez, les partenaires occidentaux du Liban
08:40attendent encore plus du Liban,
08:42des résultats concrets, des résultats plus rapides,
08:45surtout sur le terrain.
08:46Faut de quoi, Israël menace d'intensifier ses frappes,
08:49aussi d'élargir son théâtre d'opération au Liban.
08:53Certaines sources évoquent fin décembre,
08:55début janvier comme date butoir.
08:58D'autres sources évoquent une extension possible de ce délai
09:02grâce à l'intervention du nouvel ambassadeur américain à Beyrouth
09:05qui a rencontré les principaux responsables libanais.
09:08Eh bien, en tout cas, d'ici là,
09:10le Liban joue toujours contre la montre.
09:12Serge, reste avec nous parce qu'on va reparler
09:14de ce cessez-le-feu qui est fictif.
09:16On le disait il y a quelques instants ici.
09:20Béling Nabli, un mot de ce désarmement
09:24et du soutien qui est demandé et attendu
09:27de la part des Européens.
09:29Quid de ce soutien à l'armée libanaise ?
09:31Ce n'est pas de la charité, mais un investissement stratégique
09:33dans la stabilité que l'on demande.
09:35Ça, c'est le chef de la diplomatie libanaise
09:37qui l'a dit à Bruxelles il y a quelques jours, à peine.
09:40Oui, ça a été bien souligné.
09:42Il y a une dimension très concrète
09:44qui renvoie aux moyens dont dispose cette armée libanaise
09:48qui est relativement faible.
09:51Et cette faiblesse, elle est attestée à la fois
09:54par son incapacité à assurer l'intégrité territoriale du pays
09:58et dans sa relative incapacité à réaliser
10:03le démantèlement militaire du Hezbollah.
10:08Donc, il y a une question de moyens,
10:09il y a un enjeu autour de cette question.
10:11Et d'une certaine manière,
10:14on voit la responsabilité des Occidentaux,
10:16mais aussi de certaines puissances régionales
10:19quant à leur volonté de soutenir,
10:23de renforcer cette armée.
10:24Et donc, il y a une négociation, en gros,
10:27entre, d'un côté, une demande d'efficacité
10:30à l'endroit de l'armée libanaise,
10:33et de l'autre, une demande de renforcement
10:36des moyens de cette armée libanaise
10:39à l'endroit des alliés du Liban,
10:41ou en tout cas des puissances qui tentent d'accompagner
10:44ce processus.
10:45Parce que les Européens ont annoncé,
10:47le 10 décembre dernier, donc il y a quelques jours,
10:49une enveloppe de 132 millions d'euros au gouvernement libanais
10:51pour renforcer la sécurité et la stabilité dans le pays.
10:53Donc, il y a quand même des moyens qui sont mis sur la table.
10:54J'aimerais que vous commentiez ces images-là
10:56qu'on avait déjà vues dans le reportage
10:57il y a quelques instants,
10:58mais quand on voit la volonté de l'État libanais
11:01de communiquer et d'amener comme ça
11:02les ambassadeurs européens sur le terrain,
11:04dans le sud de Liban, quand même,
11:05et quitte Beyrouth,
11:06pour leur montrer les tunnels du Hezbollah,
11:09de la milice chiite,
11:11ça nous dit quoi ?
11:12Il y a quand même une volonté de communiquer
11:13de la bonne foi de l'État libanais ?
11:15Oui, parce que ça renvoie, encore une fois,
11:17l'enjeu de la crédibilité.
11:19Les partenaires du Liban soulignent souvent
11:22à la fois la faiblesse de l'appareil d'État,
11:24et un déficit de crédibilité,
11:27notamment eu égard à la situation au Liban.
11:30C'est un État quasi failli,
11:33sur fond d'une crise économique historique,
11:37et donc, derrière l'enjeu des moyens,
11:40il y a aussi l'enjeu de la confiance
11:42dans les engagements des autorités libanaises
11:45lorsqu'elles, notamment,
11:46s'engagent à démanteler l'appareil militaire,
11:50en tout cas les moyens militaires du Hezbollah.
11:52Et donc, il y a cet enjeu qui consiste à essayer
11:56d'apparaître comme crédible.
11:57Vous diriez qu'ils ont gagné en crédibilité pendant cette année ?
12:01Qu'il a gagné en crédibilité l'État libanais ?
12:03En tous les cas, l'armée libanaise a fait montre d'une volonté
12:07de réaliser la mission qui lui a été définie,
12:15mais avec les moyens...
12:16Vous avez du mal à dire le mot « confier ».
12:17Avec les moyens dont elle dispose.
12:20Et donc, il y a ce point de tension
12:22entre un objectif assez ambitieux
12:25et, de l'autre, des moyens assez faibles.
12:28J'aimerais qu'on parle de la finule.
12:29On a aperçu ces petits hommes avec des casques de l'eau
12:31il y a quelques instants, qui sont bien connus au Liban.
12:34Force intérimaire des Nations Unies au Liban,
12:35déployée dans le sud du pays depuis 1978,
12:39et qui doit entamer son retrait au 31 décembre 2026.
12:42Retrait qui doit être achevé en 2027.
12:44Ça laissera un an, donc très vite,
12:45on va aller sur ce sujet-là.
12:47La finule qu'on a dit plusieurs reprises un peu inutile,
12:51forcée de constater ce qui se passait
12:53sans pouvoir vraiment intervenir pendant cette guerre.
12:57Comment il a appréhendé ce départ ?
12:59C'est plutôt un retrait qui traduit d'abord et avant tout
13:02l'espèce de désengagement onusien
13:06sous la pression américaine.
13:08Parce que le retrait que vous venez de rappeler,
13:10il a été acté sur demande de l'administration Trump.
13:15Et donc il y a là d'abord et avant tout
13:16une vision des relations internationales
13:20qui traduisent bien la personnalité de Donald Trump
13:26qui s'appuie d'abord et avant tout
13:28sur son allié stratégique qui est Israël,
13:30qui identifie la finule à une force quasi ennemie.
13:34Il suffit de rappeler que la finule n'échappe plus non plus
13:39à des tirs, à des frappes israéliennes.
13:43Donc le duo israélo-américain
13:47associe la finule à une force non pas de paix
13:52ou d'interposition mais une force quasi ennemie
13:56et ça a donné lieu à cette décision historique
14:00de retrait de la finule.
14:01Serge, je crois que vous êtes toujours avec nous.
14:04Un mot peut-être de ces frappes israéliennes.
14:05Il y en a encore eu il y a deux jours
14:06sur le sud mais aussi à Beyrouth
14:09avec des morts annoncées.
14:10Toujours les mêmes arguments évidemment
14:11mis en avant par l'État hébreu.
14:14Ce sont les cibles du Hezbollah toujours actives
14:15qu'on tentait de désactiver.
14:18Que cherche aujourd'hui l'État hébreu
14:20à travers ces opérations ciblées selon vous ?
14:22Vous savez, ces frappes traduisent réellement
14:29une stratégie israélienne de pression militaire constante
14:32malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis novembre 2024.
14:35Vous savez, ces derniers jours,
14:36des drones israéliens ont ciblé des véhicules
14:39mais aussi d'autres objectifs dans le sud du Liban
14:42et dans d'autres parties du territoire libanais,
14:45notamment dans la zone frontalière.
14:47Il y a des morts, il y a des blessés.
14:48Et bien, Israël affirme viser des membres du Hezbollah,
14:52des membres du Hezbollah qui seraient impliqués
14:54dans la collecte de renseignements sur Israël
14:57ou dans des tentatives de reconstruction
15:00de l'appareil militaire du Hezbollah.
15:03Vous savez, même des tirs d'artillerie
15:05sont souvent enregistrés dans la zone frontalière aussi.
15:09Des drones survolent quasi quotidiennement
15:11le sud du Liban, mais aussi la capitale et la BK,
15:15notamment près de la frontière libano-syrienne.
15:18qui est également visée très régulièrement par Israël.
15:22Cette présence aérienne qui est permanente, on peut le dire,
15:26participe en quelque sorte à une pression sécuritaire,
15:29une pression aussi psychologique,
15:31pas seulement sur le Hezbollah, mais aussi sur les Libanais.
15:33Vous savez, en général, les Libanais
15:35qui s'apprêtent dans les prochains jours à fêter Noël.
15:37Et c'est une inquiétude ici de vouloir fêter tranquillement, paisiblement.
15:42Et on s'attend aussi à la venue de milliers de Libanais
15:45de la diaspora pour fêter avec leur famille.
15:47Alors vous savez, officiellement, Israël qui justifie
15:51ces opérations au Liban, en invoquant la nécessité
15:55d'empêcher le Hezbollah de se réarmer, de se reconstruire,
15:59et aussi peut-être de réimplanter ses infrastructures militaires
16:03dans d'autres régions du Liban.
16:05Mais lui, le Hezbollah, il reste sur sa ligne de retenue,
16:09malgré les pertes qu'il a subies ces derniers mois,
16:11des pertes au niveau de ses cadres de premier plan,
16:14mais aussi de deuxième plan aussi.
16:17Et il faut le rappeler, le Hezbollah qui se trouve
16:19dans un environnement régional plus contraignant qu'avant,
16:22avec une Syrie libérée, une Syrie qui n'est plus sous le joug de l'Iran.
16:27Et la frontière libano-syrienne aussi,
16:31qui est de plus en plus contrôlée,
16:33et donc c'est plus difficile de recevoir des armes
16:36à travers cette frontière.
16:38Et donc l'État libanais mise aujourd'hui sur les négociations
16:41qui sont en cours au sein du comité de surveillance du Cessez-le-feu
16:45pour mettre en termes aux frappes israéliennes
16:48et obtenir le retrait de Tsaal,
16:50des collines stratégiques de la zone frontalière
16:53en territoire libanais.
16:55Merci beaucoup Serge Berberet en direct de Beyrouth.
16:57Serge qui nous a appelé effectivement la pression psychologique
17:01et ça, tous les témoins experts qui viennent par ce plateau
17:03et qui se sont rendus à Beyrouth ces derniers mois
17:05nous racontent ces drones qu'on entend absolument partout.
17:09C'est ça la réalité aujourd'hui du terrain.
17:12Ce désarmement de la milice chiite-libanaise
17:15qui fait partie de cet accord du Cessez-le-feu
17:17qui a été posé également comme condition à Gaza.
17:20Je crois que vous vous faites bien le parallèle
17:22entre le désarmement du Hezbollah
17:24et le désarmement réclamé au Hamas
17:26mais alors là qui est encore plus fictif
17:28qui n'a même pas commencé.
17:29C'est censé être la phase 2 de l'accord de paix
17:31porté et voulu par Donald Trump.
17:34Oui, fictif dans la mesure où depuis par exemple
17:37le Cessez-le-feu acté le 20 octobre dernier
17:41entre le Hamas et Israël
17:43il y a eu plus de 400 morts palestiniens à Gaza
17:47à la suite de frappes israéliennes
17:51ou d'opérations israéliennes.
17:54Donc humainement je dirais
17:55ce Cessez-le-feu est tout relatif.
17:58Il y a eu près d'une centaine d'enfants
17:59ciblés également.
18:01C'est énorme de parler encore de Cessez-le-feu en vigueur
18:03aujourd'hui.
18:04Officiellement il tient toujours.
18:06Et quand on voit le nombre de morts, 400 morts ?
18:07Non, il existe parce qu'il y a eu une volonté politique
18:12d'acter un certain nombre de points d'accord.
18:15Donc il ne faut pas nier cet élément-là.
18:20Là où on atteint les limites de cet accord
18:23c'est que malgré tout Israël considère
18:26qu'il y a une liberté d'action sur le territoire palestinien,
18:31sur les territoires palestiniens,
18:33une liberté d'action qui consiste notamment
18:37à recourir à la force,
18:39y compris en commettant des crimes internationaux.
18:42Alors c'est ça qui est très intéressant.
18:44Vous parliez de parallèle.
18:45Non seulement effectivement au Liban
18:48comme en Palestine et je dirais même en Syrie.
18:51Il a été dit que la Syrie a été libérée
18:53je dirais partiellement
18:54puisque les forces israéliennes
18:55occupent également le territoire syrien désormais.
18:59Le point commun c'est véritablement
19:01la liberté que s'est arrogée Israël
19:06d'intervenir militairement
19:07pratiquement dans toute la région
19:09en toute illégalité
19:10et dans une absolue impunité.
19:13C'est ça le point commun
19:14de cette séquence historique
19:17caractérisée par une hégémonie israélienne au Moyen-Orient
19:23qui se traduit par un recours à la force
19:26à la fois illégale
19:27et qui se traduit aussi par des pertes humaines.
19:31Alors pour revenir sur la situation à Gaza
19:33vous avez raison
19:33il y a d'un côté un cessez-le-feu
19:36et de l'autre malgré tout
19:37des morts qui continuent
19:39des morts civiles
19:40qui continuent à caractériser la situation
19:43sur fond d'une situation humanitaire
19:46toujours aussi catastrophique
19:47même si le spectre d'une famine
19:49a été dépassé.
19:52Je crois qu'on a des images de Gaza
19:53qui est en train de subir les fous
19:55d'une tempête
19:56en plus des ruines, de la guerre, des bombes.
19:59Biron qui a fait 11 morts à Gaza
20:00qui a fait s'envoler ses tentes
20:02qui sont le seul refuge
20:04de ces déplacés
20:05qui se comptent par centaines de milliers aujourd'hui.
20:07Mais derrière le fait naturel
20:09c'est-à-dire la catastrophe de la tempête
20:10s'il y a des morts
20:11c'est parce qu'il n'y a pas les moyens
20:13pour cette population civile
20:14de se protéger
20:15puisque en dépit de l'accord
20:18de cessez-le-feu
20:18l'entrée de l'aide humanitaire
20:22est réalisée aminat
20:25et donc on a là la perpétuation
20:28d'une situation
20:29constitutif encore une fois
20:32de crimes internationaux.
20:33Le temps passe
20:34j'aimerais qu'on ne passe pas à la trappe
20:36la Cisjordanie occupée
20:37parce que vous parliez
20:38de territoire palestinien
20:39au sens large
20:40on parle souvent de Gaza
20:41la Cisjordanie occupée
20:42c'est aussi un sujet
20:43pour nous France 24
20:44et il y a ce nouveau rapport de l'ONU
20:46qui dit que la croissance
20:47de la colonisation
20:47est au plus haut
20:48depuis au moins 2017
20:49c'est ce qui est en train
20:50de se passer
20:51la colonisation
20:52qui grignote du terrain
20:53je crois qu'il y a encore
20:53un colon qui a tué
20:55un palestinien
20:56il y a quelques heures
20:57La continuation
20:59de la dynamique
21:00de colonisation
21:01en fait
21:02elle date de 1967
21:04Avec une accélération
21:05quand même
21:05Avec une accélération
21:06vous avez raison
21:07dans la mesure
21:08où les autorités israéliennes
21:09ont perçu
21:10dans l'attaque terroriste
21:12du 7 octobre
21:13une opportunité
21:15en fait
21:15historique
21:16d'accélérer
21:16d'intensifier
21:17un processus
21:18de colonisation
21:19qui encore une fois
21:20derrière le mot
21:21il y a en fait
21:23des actes criminels
21:24qui consistent
21:26dans l'assassinat
21:27de palestiniens
21:29de Cisjordanie
21:30dans le fait
21:31de s'accaparer
21:33des terres
21:34et des habitations
21:36palestiniennes
21:36bref
21:37des violations
21:38de droits humains
21:40élémentaires
21:41le tout
21:41sur fonds
21:43d'impunité
21:43à la fois
21:44internationale
21:45il y a
21:46un silence
21:47diplomatique
21:48saisissant
21:49mais aussi
21:50je dirais
21:50de manière
21:52tout aussi significative
21:53une impunité
21:54du point de vue
21:55de l'état israélien
21:56qui se revendique
21:58comme un état
21:59de droit démocratique
22:00et qui là
22:01à travers
22:02l'impunité
22:03dont se prévalent
22:05à la fois
22:06les colons
22:06et les soldats
22:07israéliens
22:07qui commettent
22:10régulièrement
22:10des actes criminels
22:11en Cisjordanie
22:12cette impunité
22:14là
22:14sape
22:15le label
22:16démocratique
22:17le label
22:17d'état de droit
22:18que revendique
22:19Israël
22:19y compris à l'égard
22:20aussi
22:21de représentants
22:23étrangers
22:24il y a 6 députés
22:25canadiens
22:26qui venaient de Jordanie
22:26qui ont voulu
22:27entrer en Cisjordanie
22:28occupé ces dernières heures
22:29et qui sont
22:30vus refuser
22:31l'accès
22:32par l'autorité
22:33israélienne
22:35au titre
22:36qu'ils représentaient
22:37une entité
22:38terroriste
22:40ça s'est déjà
22:41passé
22:41par le passé
22:42produit par le passé
22:42à l'égard
22:43de députés
22:44européens
22:44ou français
22:45tout à fait
22:46il n'y a pas
22:47véritablement
22:47d'éléments
22:48nouveaux
22:49il y a juste
22:50une intensification
22:52de ce type
22:53de comportement
22:54qui a vocation
22:56à se perpétuer
22:57dans la mesure
22:58où il n'y a
22:58aucune sanction
22:59à l'endroit
23:00d'Israël
23:01eu égard
23:02à ses actes
23:03et tant qu'il y aura
23:04une impunité
23:04de cette nature
23:05on ne voit pas
23:05vraiment pourquoi
23:06Israël changerait
23:07de comportement
23:08tout cela
23:09maintenant est su
23:10y compris
23:11aucun acteur
23:14politique
23:15voire public
23:16je pense y compris
23:17les journalistes
23:18qui ont pu constater
23:19à la fois
23:20qu'ils ne peuvent
23:21toujours pas accéder
23:22à Gaza
23:23sur décision israélienne
23:25il y a des requêtes
23:25qui sont formulées
23:27régulièrement
23:27par les médias
23:28internationaux
23:29ça a été le cas
23:29France 24
23:30récemment
23:30vous avez raison
23:32qui essayent
23:32d'oeuvrer
23:33en ce sens
23:34de pouvoir avoir
23:34accès
23:35oui mais ce sont des situations
23:35quand même sans précédent
23:36entre les 200 journalistes
23:39palestiniens
23:39tués
23:40l'interdiction
23:42d'accéder à Gaza
23:43etc etc
23:44et de l'autre
23:46des situations
23:47également
23:47à l'endroit
23:48de diplomates occidentaux
23:49y compris
23:51des représentants
23:52de l'état français
23:53soit en Israël
23:55soit en territoire palestinien
23:56qui ont été malmenés
23:57par des autorités
23:58ou des représentants
23:59des autorités israéliennes
24:00le tout
24:01sans sanction
24:03sans réaction
24:04notable
24:06écoutez
24:06franchement
24:07lorsque vous êtes
24:08une puissance
24:09comme Israël
24:12je peux comprendre
24:14qu'il n'y ait
24:16aucune raison
24:17de changer de comportement
24:18il n'y a pas de sanctions
24:20donc il n'y a aucune raison
24:21de changement
24:21merci Béni Guylain
24:22d'avoir été
24:23à nos côtés
24:24on entend
24:24votre consternation
24:26aussi que vous êtes
24:26un peu désœuvré
24:27face à tout cela
24:28et face à cette absence
24:29de sanctions
24:30et de condamnations
24:30c'est vrai que le sujet
24:32a peut-être été
24:32relégué
24:34après d'autres dossiers
24:35ces derniers temps
24:36merci d'avoir été
24:37l'invité de l'info du jour
24:38on va évidemment
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