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00:00Europe 1 soir, 19h, 21h, Pierre de Villeneuve.
00:04Avec autour de cette table jusqu'à 20h, maître Gilles-William-Goldenadel.
00:08Bonsoir.
00:08Cher ami, bonsoir.
00:09Bonsoir Jules Torres.
00:10Bonsoir Pierre.
00:10Journaliste politique au Journal du Dimanche chez nous.
00:13Nous accueillons Frédéric Ploquin.
00:14Bonsoir.
00:15Bonsoir.
00:15Grand reporter, documentariste, écrivain, auteur de Les Narcos, Brise, Lomerta chez Albin Michel.
00:21Co-auteur avec le commissaire Frédéric Claus de Insécurité, Stop à la descente aux enfers.
00:25C'est chez Fayard et c'est publié en octobre dernier.
00:28Et je le disais à l'instant dans le rappel de titre Frédéric Ploquin,
00:32une seule annonce en tout cas de ce déplacement d'Emmanuel Macron à retenir.
00:36Le président, comme d'autres précédemment, il y a eu un ministre de l'Intérieur qui s'est attaqué à eux,
00:41il y a eu le Premier ministre aussi, maintenant le président qui dit
00:44voilà les consommateurs font partie de tout ce système de la consommation
00:50et de manière exponentielle en France aujourd'hui et donc ils vont payer plus cher.
00:55Est-ce que ça va être efficace ?
00:57Ce qui est clair c'est qu'on va leur demander, jusqu'à présent l'amende forfaitaire a été calée sur 300 euros.
01:03200.
01:03200 ou 300 si on ne payait pas tout de suite.
01:07Oui oui, ça c'est...
01:08Là on passe à 500.
01:09Je crois qu'Emmanuel Macron il a en tête l'idée, ce qu'il a dit il y a quelques jours quand il était à l'Elysée,
01:13qu'en gros les consommateurs c'était des bourgeois, des fils de bourgeois, etc.
01:16Donc il se dit, ils ont les moyens de payer, on va les faire payer.
01:19Mais il y a quand même deux écueils, c'est que un, il n'y a pas que des bourgeois qui consomment de la drogue,
01:23puisque les substances, que ce soit la cocaïne ou le cannabis,
01:26se sont complètement démocratisées et sont maintenant consommées par toutes sortes de gens.
01:30Je veux dire, vous seriez sur un point de deal, vous ne seriez pas,
01:34vous seriez surpris de voir quelquefois le profil de ceux qui arrivent en costume de gravate.
01:39On peut voir des gens en costume de gravate, des fonctionnaires passés, des médecins, toutes sortes de gens.
01:43Et inversement aussi, effectivement, inversement, des gens qui exercent des métiers manuels, des métiers très prenants.
01:50Des conducteurs de bus scolaires, on l'a vu dans des statistiques dernièrement.
01:53Des conducteurs de bus scolaires pour soi-disant tenir, parce qu'ils pensent que ça va être le remède miracle,
01:57la magique pour tenir ce qui est totalement illusoire.
02:01Il faut bien le dire, il faut bien dire aux conducteurs de surtout pas conduire une fois qu'on a pris de la cocaïne.
02:05Ça peut être des marins pêcheurs, ça peut être, par exemple, les travailleurs de la restauration.
02:10C'est une restauration qui est toujours à flux tendu, sous pression, etc.
02:14Donc, passer à 500 euros, pourquoi pas, mais il y a deux écueils.
02:18Le premier, c'est qu'il va falloir embaucher plusieurs centaines d'agents publics au niveau de Bercy pour recouvrer cet argent.
02:28Parce qu'en réalité, il n'est pas payé.
02:29Les amendes à 200 euros ou à 300 ne sont pas payées aujourd'hui.
02:34Donc, je ne vois pas pourquoi elles ne seraient plus demain.
02:36En revanche, sur le papier, si on est entre nous, comme ça sur le papier, qu'on ne recherche pas concrètement ce que ça donne,
02:40je vais vous dire, en 2024, il y a très exactement 290 400 personnes qui ont été mises en cause en France pour usage de stupéfiants.
02:50290 400.
02:52Donc, vous multipliez par 500, vous êtes comptable à Bercy, vous vous dites, on va peut-être boucher le trou de la sécurité sociale avec cet argent.
02:57Sauf que, il va falloir embaucher énormément de monde.
02:59Sauf que les Français ne sont pas des Suisses.
03:01Et donc, déjà, ils payent plus difficilement.
03:05Et ces amendes-là, effectivement, ils ont un mal fou à les recouvrer.
03:09Sans compter quand même la part très importante de gens qui sont de toute façon insolvables,
03:13qui consomment de ces produits, mais qui sont officiellement insolvables, et qui donc ne les payeront pas.
03:18Donc, c'est une idée comme ça sur le papier qui est peut-être intéressante, mais concrètement très difficile à mettre en place.
03:23C'est vrai qu'on a du mal à comprendre que la seule mesure qui soit annoncée aujourd'hui par Emmanuel Macron,
03:29ce soit l'augmentation de cette amende forfaitaire, quand on sait, et Frédéric Ploquin l'a très bien dit,
03:34qu'il y a à peu près entre 20 et 30% des amendes qui ne sont jamais recouvrées.
03:38La moitié des amendes sont recouvrées rapidement, quand elles sont minorées.
03:44Ensuite, l'État, 20 à 30% essaye, donc ça vous laisse entre 20 et 30% un tiers des amendes qui ne sont jamais payées en France.
03:51Donc, on n'a quand même pas l'impression que ce soit vraiment le sujet, parce que quand on ne la paye pas à 200,
03:56je ne vois pas pourquoi on la paierait plus rapidement à 500.
03:57Mais permettez-moi de vous poser la question, Jules Thores, au service politique du JDD,
04:01à quoi vous vous attendiez de ce déplacement d'Emmanuel Macron ?
04:05À rien.
04:07C'est-à-dire que c'est la 15e fois qu'il va à Marseille depuis 2017.
04:10Donc, s'il avait dû annoncer quelque chose d'immense, ça aurait été avant.
04:15Même le plan Marseille-en-Grand, quand on regarde, a été un échec total depuis 4 ans.
04:19– Marseille-en-Grand, je trouve que l'expression est intéressante.
04:21– Marseille-en-Grand, lui, il a vu Marseille-en-Grand.
04:23– Marseille-en-Grand, c'est le plan d'Emmanuel Macron.
04:25– Oui, mais moi, ce que je peux vous confirmer, c'est que les trafiquants de stupéfiants
04:30ont eux aussi vu Marseille-en-Grand, et eux ont réussi leur pari.
04:34Parce que ce qui s'est passé depuis quelques années,
04:36c'est que cette fourmilière, on va dire, marseillaise,
04:41ce terreau de trafiquants de stupéfiants,
04:43depuis 4 ou 5 ans, ont cessé, en fait, d'accroître leur emprise,
04:48pas seulement sur Marseille, mais sur des territoires très éloignés de Marseille.
04:52– Bien sûr, bien sûr.
04:52– Donc c'est une entreprise, on va dire,
04:53l'entreprise marseillaise du trafic de stupéfiants a vu les choses en grand,
04:56et le business plan est passé par la conquête de nouveaux territoires,
05:00notamment dans les villes moyennes qui entourent Marseille,
05:03mais beaucoup plus loin, puisqu'on voit des Marseillais jusqu'à Rennes,
05:07jusqu'à Châteauroux, se mêler du trafic de stupéfiants.
05:10Donc l'entreprise, on va dire, entre guillemets, marseillaise du trafic de stupéfiants
05:16est prospère en réalité.
05:18– Et puis à l'époque, et les portes de toute la France,
05:20Alma Dufour, qui est députée LFI, qui était à votre place il y a quelques jours dans ce studio,
05:24disait qu'elle, dans sa circonscription, c'est-à-dire le port du Havre,
05:27il y a de la drogue qui arrive,
05:30alors ça, c'est pas Alma Dufour qui le dit,
05:32mais c'est le sénateur Durin qui, avec M. Blanc,
05:36avait fait un rapport sur le narcotrafic,
05:38qui disait qu'il y avait des complicités chez les dockers,
05:40pour faire passer de la drogue.
05:43Donc on a l'impression que tout le monde s'y met.
05:45Écoutons quand même Emmanuel Macron sur la hausse de cette amende,
05:48il était aujourd'hui à Marseille.
05:49– Un, les procédures de recouvrement.
05:51On va mettre des commissaires de la République pour aider les finances publiques,
05:54la justice à aller recouvrer,
05:55parce qu'on a des taux de recouvrement qui ne sont pas satisfaisants.
05:57Deux, on va le passer à 500 euros l'amende,
05:59parce qu'il faut taper au portefeuille ce qu'on attrape avec de la drogue.
06:02Parce que ça n'est pas festif de se droguer.
06:05Il y a ce qui est licite et illicite dans une démocratie.
06:07Il faut juste que toute personne qui consomme de la drogue se dise bien
06:10qu'elle alimente aujourd'hui le narcotrafic
06:13qui fout nos villes et nos quartiers en l'air.
06:16Si on ne dit pas ça clairement aux gens, on se trompe de cible.
06:19– Est-ce que le président vous convainc, Gilles-William Goldnadel ?
06:22– Ah mais, je ne veux pas être désagréable,
06:25commettre un crime impardonnable de lèse-majesté,
06:28mais ça fait bien longtemps que je ne fais plus du tout attention à ce qu'il dit.
06:33Sa parole, pour moi, est dénuée de toute valeur.
06:36Je vous le dis très franchement, c'est pas un esprit de provocation,
06:40mais je sais.
06:41En général, il fait le contraire de ce qu'il dit.
06:44Bon, donc, qu'est-ce que je vous dise ?
06:45– Oui, sur le papier, sur le papier, c'est pas révoltant
06:48de vouloir taxer davantage encore les gens,
06:53mais la réalité, c'est que comme ça a été très bien dit,
06:57de toute manière, ils ne payaient déjà pas 300 balles.
06:59Je ne vois pas pourquoi ils en paieraient 500, ça n'a aucun sens.
07:03Le petit couplet aussi, c'est plus fort que lui,
07:06le petit couplet anti-bourgeois.
07:09Et il doit, dans son inconscient tourmenté,
07:11il doit considérer que s'en prendre à des consommateurs
07:14qui ne sont pas très riches,
07:18c'est pas bien, quelque part, c'est mal.
07:19Donc, ils s'imaginent, c'est pas vrai.
07:21Ne serait-ce que, alors, pour le krach, par exemple,
07:24ceux qui prennent le plus de krach,
07:27je parle sous l'auguste contrôle de M. Ploquin,
07:29qui connaît bien la question,
07:31ce sont souvent les vendeurs mineurs isolés eux-mêmes.
07:35Et ce ne sont pas des bourgeois très fortunés.
07:40Donc, c'est une vision totalement découplée
07:44découplée de la réalité qu'ils nous versent.
07:48Et il ne se passera rien.
07:50Ce qui s'est passé, c'est qu'effectivement,
07:53toutes ces promesses n'ont pas du tout été respectées,
07:56mais il faut dire aussi que la barre est difficile.
07:58Et je, pour terminer, pardon de le dire,
08:02mais on ne peut pas découpler le trafic de drogue
08:05de l'immigration.
08:07D'accord ?
08:08D'accord avec ça, Frédéric Ploquin.
08:10Comment est-ce qu'on fait, d'ailleurs, pour...
08:12C'est très ambitieux, mais qu'est-ce qu'il y a...
08:15Est-ce que le mot efficacité peut intervenir,
08:18à un moment donné, dans la lutte contre le trafic de drogue
08:21et les narcos bandits ?
08:22Moi, je ne suis pas de ceux qui disent que la police ne fait rien.
08:26Parce que je connais bien, je fréquente les policiers,
08:28et je peux vous confirmer que la police travaille tous les jours énormément,
08:32que les baqueux, comme on dit, les agents de la BAC,
08:35vont tous les soirs, tous les matins au boulot,
08:38avec de l'ardeur, et qu'ils font le job,
08:41et qu'ils arrêtent des gens.
08:42Donc, on a une police,
08:44on a la chance d'avoir une police qui fait son boulot.
08:47Et il y a des points qui sont marqués.
08:48Aujourd'hui, il faut quand même savoir que l'état-major,
08:52on va dire, de ce qu'on appelle la DZ mafia,
08:54est globalement en prison.
08:55Alors, évidemment, il y a un autre problème,
08:57c'est qu'ils continuent à faire leur business depuis leur cellule.
09:00Enfin, ils continuaient,
09:01parce qu'avec la nouvelle prison de Vendin-le-Vieille,
09:02ça devient très compliqué,
09:04puisqu'ils sont vraiment sous cloche.
09:05Et a priori...
09:06Pas toujours, il y en a qui vont faire un entretien d'embauche
09:08de Vendin jusqu'à Lyon et à l'air tout.
09:10Là, je parle des...
09:11Oui, oui, c'est vrai.
09:13Mais a priori, ils sont censés être sous cloche.
09:15Donc, voilà, il y a des choses qui sont faites,
09:18mais néanmoins, le constat, il est terrible,
09:20c'est que si on prend Marseille,
09:23je crois qu'Emmanuel Macron a aussi dit aujourd'hui
09:24qu'il avait gagné la bataille,
09:26ou qu'on était en train de gagner la bataille.
09:28On était en train de gagner la bataille.
09:29Il a dit ça, il a dit ça.
09:30La bataille, ce qu'il oublie,
09:31c'est que la bataille contre le trafic de stupéchions à Marseille,
09:33elle a commencé il y a 50 ans.
09:36Et qu'à mon avis, dans 50 ans,
09:38on y en sera toujours.
09:39Mais aujourd'hui, le problème,
09:40c'est que la drogue, en tout cas la cocaïne,
09:42coûte beaucoup moins cher qu'il y a 50 ans.
09:44Alors ça, c'est un indicateur,
09:46si vous regardez les choses du point de vue commercial,
09:49le fait que le prix baisse
09:52et que la qualité monte,
09:53signifie qu'effectivement,
09:56les trafiquants de stupéfiants
09:57s'en arrangent tout à fait,
10:00que le produit ne manque absolument pas.
10:02Pourquoi ? Parce que les pays producteurs
10:03ont multiplié par deux ou trois
10:05leur capacité de production,
10:06qui nous inondent littéralement aujourd'hui.
10:09Ils nous inondent et ils nous ignorent.
10:10Et ils nous ignorent,
10:11parce qu'on pourrait également se dire
10:13qu'on pourrait, comment dirais-je,
10:15aller à la source pour régler le problème.
10:16Mais quand on interroge le président
10:21de la République de Colombie,
10:23Gustavo Petro,
10:24eh bien, il compare la cocaïne au whisky.
10:29La cocaïne est illégale
10:30parce qu'elle est fabriquée en Amérique latine,
10:32pas parce qu'elle est pire que le whisky.
10:34Les scientifiques ont analysé ça.
10:36La cocaïne n'est pas plus mauvaise que le whisky.
10:40Si vous voulez la paix,
10:41vous devez démanteler le trafic, n'est-ce pas ?
10:43Ce trafic pourrait facilement être démantelé
10:46si la cocaïne était légalisée partout dans le monde.
10:49Elle se vendrait comme le vin ?
10:51Voilà, ça c'est une parole de Gustavo Petro,
10:53je crois, cet été, en réponse à Donald Trump.
10:55Je crois qu'il sait, le président colombien,
10:59ce que son pays doit financièrement à la cocaïne.
11:03Moi qui suis allé enquêter à plusieurs reprises,
11:05que ce soit à Medellín, à Bogotá
11:07ou sur la côte caribe,
11:08pour voir de près le trafic de stupéfiants,
11:11je peux vous dire que partout
11:12où vous voyez des buildings flambant neufs sortir de terre,
11:16c'est l'argent de la cocaïne qui permet ça.
11:20Donc la cocaïne fait partie vraiment du...
11:23Je veux dire, l'argent de la cocaïne fait partie du budget.
11:26On va d'accord, mais officiellement non,
11:27parce qu'évidemment, officiellement...
11:28C'est comme nous, le camembert.
11:30Officiellement, voilà, officiellement non.
11:32Il y a aussi le café, il y a plein d'autres choses,
11:33il y a plein d'autres produits.
11:34Mais à chaque fois que les Américains ont tenté
11:36de détruire des surfaces cultivées en Colombie,
11:39ils ont reculé.
11:39Ils ont fini par reculer parce qu'ils ont déversé énormément d'argent pour ça.
11:43Et en fait, en réalité,
11:44ils brûlaient une plantation,
11:48puis il y en avait une autre qui est démarrée de côté.
11:50C'est comme vous parliez de la DZ Mafia.
11:52S'il y a un état-major qui est en prison,
11:54il y en a un autre qui renaît.
11:55Un état-major fantôme qui renaît.
11:56De toute manière, l'autre état-major aussi.
11:59Quand il n'est pas en prison, il est au Maghreb,
12:01il est en Thaïlande, il est dans les pays des Émirats,
12:05ils sont dans les grandes tours que l'on voit à Dubaï.
12:07Donc je suis d'accord avec Gilles William.
12:10On a un vrai problème d'immigration,
12:12et c'est pour répondre à votre question,
12:13qu'est-ce qui m'aurait étonné d'Emmanuel Macron dans cette visite ?
12:16C'est qui pose la question de l'immigration.
12:18Vous parliez des dockers,
12:20il y a seulement 2% des containers à Marseille et au Havre
12:25qui sont contrôlés.
12:26Comment vous voulez-vous contrôler l'immigration ?
12:29Le trafic de drogue et particulièrement de cocaïne.
12:32Moi je me suis rendu en Guyane il y a quelques mois
12:34avec le ministre de la Justice, Gérald Darmanin,
12:36qui faisait un déplacement.
12:38Sur cette question-là, quand j'ai pris l'avion retour,
12:41on m'a dit qu'il y avait un passager sur trois
12:42qui était probablement une mule.
12:44Une mule qui transporte dans ses organes de la cocaïne.
12:48Absolument, et on m'a dit,
12:49vous n'avez qu'à regarder autour de vous,
12:51ça c'est les magistrats qui me l'ont dit,
12:52vous n'avez qu'à regarder autour de vous,
12:54regarder pendant le voyage de 6h à 7h,
12:566h30 je crois de mémoire,
12:58si les personnes mangent ou si elles boivent.
13:00Les deux personnes qui étaient autour de moi
13:02n'ont pas mangé, n'ont pas bu.
13:03Donc qu'est-ce que ça veut dire ?
13:05Et ça c'est une filière qui n'est pas illégale,
13:07c'est-à-dire que c'est quelqu'un qui a payé son billet,
13:09Air France, et qui revient en France sans aucun contrôle.
13:12Voilà la réalité aujourd'hui,
13:13et j'aurais été étonné si Emmanuel Macron
13:16avait enfin acté...
13:18Oui, bien sûr, mais qui vient de très loin.
13:21C'est-à-dire qu'il n'y a pas de contrôle.
13:22Donc tant que même on n'aura pas rétabli
13:23des contrôles en France, en métropole,
13:26on n'y arrivera pas.
13:2719h28, une pause,
13:28et on se retrouve avec Frédéric Ploquin
13:30dans un instant, dans l'Europe 1 soir, à tout de suite.
13:34Europe 1 soir.
13:3619h21, Pierre de Villeneuve.
13:37Toujours avec Gilles William,
13:38Goldendel, Jules Torres,
13:39et avec notre confrère et écrivain Frédéric Ploquin,
13:43auteur de « Les narcos brisent l'omerta »
13:46et aussi de « Insécurité stop à la descente aux enfers ».
13:50On parlait...
13:51Alors on n'était absolument pas du tout,
13:52nous avions, chers auditeurs d'Europe 1,
13:55pas du tout.
13:55Le but n'est pas ici de trouver un...
13:58Comment dirais-je ?
13:58Une solution au narcotrafic en France.
14:01Ça serait trop simple.
14:02Mais en tout cas, on peut vous en parler.
14:03En tout cas, de l'ampleur de ce que c'est en argent.
14:05On va y venir dans un instant, Frédéric Ploquin,
14:07mais il y a un groupe, en tout cas,
14:12qui détient, c'est la fameuse DZ Mafia,
14:15le narcotrafic.
14:17Et DZ, alors on le dit peu,
14:18je l'entends très très peu, moi, sur les antennes,
14:21DZ, c'est l'Algérie.
14:22Alors au départ, effectivement,
14:24DZ, c'est l'immatriculation à Djazair,
14:27ça veut dire DZ,
14:28c'est l'immatriculation des voitures algériennes,
14:30notamment, mais ça représente l'Algérie.
14:32Et effectivement, ce gang, au départ,
14:34c'est un gang de quartiers
14:36qui a la prétention de régner sur tout Marseille,
14:40qui tourne autour d'un individu
14:41qui est aujourd'hui d'ailleurs en cavale en Algérie
14:43et qui n'a jamais été repris,
14:45qui a fondé un petit peu cette bande
14:48pour faire le ménage, pour nettoyer,
14:49pour tout prendre, pour tuer tout le monde.
14:51En gros, c'était l'objectif.
14:52Et donc, c'est devenu une marque de fabrique
14:54il y a 4-5 ans.
14:56Oui, donc c'est très récent.
14:57Et c'est quelqu'un qui,
14:58quand il s'est lancé là-dedans,
14:59sortait de 10 ans de prison
15:00pour avoir tué quand il avait 22 ans
15:02deux individus en mode barbecue,
15:05c'est-à-dire de concurrence.
15:06C'est-à-dire qu'en gros,
15:07vous leur mettez des balles dans la tête,
15:10ensuite vous les mettez dans le coffre d'une voiture
15:11et vous faites brûler la voiture
15:12pour brûler les corps
15:13de manière à ce que les familles
15:14ne réceptionnent pas de corps intacts.
15:17C'est le double crime et la double peine.
15:19Donc, c'est lui qui a instauré tout ça.
15:21Il a fait 10 ans de prison, pardon,
15:23pour ces deux assassinats.
15:24Il est sorti et il a dit
15:26« Maintenant, c'est moi qui vais prendre Marseille. »
15:28Et là, il a attaqué les bandes en place
15:31et il a créé une espèce de marque de fabrique,
15:35de franchise qui maintenant s'étend sur tout le territoire.
15:38Et a priori, au tout départ,
15:40effectivement, si vous n'étiez pas d'origine algérienne
15:42ou algérienne,
15:42vous ne pouviez pas rentrer là-dedans.
15:44Parce que c'était vraiment...
15:46Nous, les Algériens, face notamment aux gangs comoriens
15:49qui sont très puissants aussi à Marseille,
15:51c'est une manière de se démarquer des blacks,
15:53entre guillemets,
15:54et notamment des comoriens,
15:55dire « Nous, on est d'origine algérienne et nous... »
15:57C'est la guerre des gangs.
15:58Et nous, notre argent, d'ailleurs,
16:00c'était aussi ça sous-jacent,
16:01l'argent, on va aller l'investir
16:03et le blanchir en Algérie.
16:04Il y avait ces deux idées au départ.
16:06Il y a déjà un premier problème
16:08dans tout ce que vous venez de dire,
16:09c'est que la personne en question
16:12dont vous avez parlé,
16:13le fondateur de la DZ Mafia,
16:15il sort au bout de dix ans de prison.
16:17Alors qu'il a fait cramer des gens
16:19dans une voiture.
16:21Il a été condamné pour un double assassinat.
16:23Effectivement, il est libéré au bout de dix ans.
16:26Il est condamné quand il a 21 ans.
16:28Il y a 31 ans, il sort.
16:30Et on ne prend pas la perpétuité pour des choses comme ça.
16:32Et il dit « Le chef, c'est moi. »
16:33Avec des peines de sûreté, tout ça ? Non.
16:35Ça, c'est un autre problème.
16:36C'est l'exécution des peines en France.
16:37Il n'y a pas de lexisme judiciaire.
16:38C'est pas un problème d'exécution des peines.
16:43C'est un problème de sanction.
16:45Pardon, il y a deux vies humaines.
16:49Ça lui coûte dix ans.
16:51Les délinquants financiers
16:54qu'il m'arrive de défendre,
16:56souvent, ont le même genre de peine.
16:59Ils n'ont tué personne.
17:00Il y a quand même une hiérarchie
17:01dans la sanction des juges
17:04qui a un caractère assez idéologique.
17:06Au départ, il a dû prendre quinze, seize, dix-sept.
17:08Et puis, vous savez comment ça se passe.
17:09Et il y a les fameuses remises de peine.
17:10Voilà, ils se tiennent bien en prison.
17:12Jules Toref.
17:13Mais c'est très intéressant,
17:14ce débat sur la guerre des gangs.
17:15Et on parlait tout à l'heure du sujet migratoire
17:17qui, bien souvent, est à bout
17:18dans cette question du narcotrafic.
17:20Il n'y a pas de gang des Vendéens.
17:22Il n'y a pas de gang des Bourguignons
17:24ou de gang des Normands.
17:24Les gangs, c'est la DZ Mafia,
17:27donc la mafia algérienne,
17:28c'est le clan Yoda,
17:29qui est plutôt un clan issu du Maroc.
17:32Frédéric Plurquin a parlé des blacks,
17:34c'est le gang des blacks
17:34qui viennent majoritairement des Comores,
17:37mais il y a aussi dans ce gang des Maghrébins.
17:40Donc, tout ça aussi est allié
17:42au sujet de l'immigration.
17:43On faisait une interview l'autre soir
17:45sur Europe.
17:46C'était il y a deux ou trois semaines.
17:48Et on interviewait avec Stéphanie Demuru
17:50Vincent Cor,
17:52qui est le rapporteur de la loi
17:53sur le narcotrafic qui a été voté
17:55il y a quelques semaines.
17:56Et le camarade Victor Hérault,
17:57qui était sur ce plateau également,
17:59lui demande,
18:00de valeurs actuelles,
18:01est-ce que vous pouvez nous dire,
18:02monsieur le rapporteur,
18:03puisque vous connaissez ce sujet par cœur,
18:05que ces gangs-là, vous les connaissez,
18:07ce que veut dire DZ dans DZ Mafia.
18:09Le rapporteur nous dit,
18:11je vous laisse me le dire.
18:13Donc on lui dit,
18:14ça veut dire Algérie,
18:15c'est un dérivé d'Alger,
18:17ça veut dire Algérie.
18:18Il dit, ah d'accord.
18:19Donc le rapporteur de la loi
18:20sur le narcotrafic,
18:22qui est censé tout connaître
18:23de ce sujet-là,
18:24ne sait pas ce que veut dire DZ
18:25dans DZ Mafia.
18:26Enfin, vous disiez Pierre,
18:29on n'a pas de solution à porter,
18:30on peut en tout cas éclairer les politiques,
18:32peut-être sur la connaissance du sujet.
18:34Ça veut dire qu'on n'est même pas,
18:36même plus dans l'occultation,
18:38on est dans la décérébration.
18:40C'est ça que ça veut dire.
18:42Et d'autres trop dans la raquette, Frédéric ?
18:43D'une manière générale,
18:45la classe politique française,
18:46depuis toujours,
18:47ne sait quasiment rien
18:49de la criminalité organisée.
18:50C'est un sujet un peu
18:51qui a été délaissé
18:52pendant des années
18:52parce que les politiques,
18:54parce que c'était sale,
18:55parce qu'on laissait ça
18:56pour la rubrique
18:56Faits divers de François.
18:58Les fameux Faits divers.
18:59C'est vrai.
18:59C'était les chiens écrasés.
19:01Qui sont des faits de société,
19:03qui nous impliquent tous.
19:04Moi, je travaille sur les faits des verts depuis 40 ans
19:07et j'ai toujours dit
19:08que c'était beaucoup plus intéressant
19:09et noble quelque part
19:10que bien d'autres matières.
19:11Non, non, on est d'accord, Frédéric ?
19:12Absolument, les chiens écrasés,
19:13on appelait ça.
19:14Mais bon, il faut...
19:16Mais dans la hiérarchie,
19:17les journalistes politiques
19:19étaient plus capés que toi.
19:22Absolument.
19:22On est bien d'accord.
19:23Moi, j'assume parfaitement
19:24le fait d'avoir les mains dans le tambouille.
19:26C'était une manière de prolétaire.
19:27Et d'être un jour dans un commissariat
19:29le lendemain.
19:29Non, c'est mon boulot depuis 40 ans.
19:32Mais Dieu sait que tu l'as bien fait.
19:33Je sais que les politiques
19:35sont en train de découvrir aujourd'hui
19:37avec stupeur ce qu'est le crime organisé.
19:38Ils se disent
19:39« Oh là là, mais on a peut-être une mafia en France,
19:41on a peut-être quelque chose qui ressemble. »
19:41Mais est-ce que c'est trop tard
19:42et est-ce qu'ils ont les moyens ?
19:43En tout cas, ces mafias
19:45et cette criminalité organisée
19:46est très bien implantée.
19:47Et au niveau, si on regarde...
19:49Moi, quand j'avais écrit
19:49les narcos français Brice Lomertin,
19:51c'était il y a 5 ans.
19:52J'avais chiffré le chiffre d'affaires annuel
19:55de la drogue en France à 4 milliards.
19:57Aujourd'hui, 5 ans après...
19:59Ce qui signifie que...
20:00Je ne dis pas que ça a doublé,
20:02mais aujourd'hui,
20:02les chiffres les plus sérieux
20:05parlent de 5 à 6 milliards.
20:08Imaginez, il n'y a aucune entreprise
20:10en France qui aurait réussi
20:12à ce point-là
20:14à augmenter son chiffre d'affaires
20:16en aussi peu de temps.
20:18Et là, une grande nouveauté de l'année...
20:20Même pas Moët & C.
20:20C'est une entreprise du CAC 40,
20:23un narcotrafic.
20:23Et après, on dit qu'il y a une crise
20:24qui utilise tous les moyens.
20:26Pas en peu de temps comme ça.
20:27Ils utilisent tous les moyens.
20:30La chose qui est claire,
20:31c'est qu'ils n'ont pas de porte à...
20:32Ils n'ont pas de frais.
20:33Ils n'ont pas d'impôt à payer.
20:34Ils n'ont pas de porte à payer.
20:35Mais c'est le premier employeur de France quasiment.
20:38De temps en temps,
20:39ils ont des avocats à payer quand même.
20:41Ça peut leur arriver
20:42d'avoir des avocats à payer.
20:43Ils ne gâchent pas le métier quand même.
20:44Il y a une spécialité.
20:45Si on peut attaquer quelqu'un,
20:46ils le butent.
20:46Mais les avocats qu'il m'arrive de fréquenter
20:49disent quand même que c'est très dangereux
20:52aujourd'hui de défendre ces gens-là
20:54parce que quand le résultat n'est pas là,
20:57il fut un temps où ils n'étaient pas payés.
20:58Maintenant, ils sont mis à l'amende.
21:00Ce qui est quand même beaucoup plus gênant pour les avocats.
21:02Je voudrais poser une question à notre hôte.
21:06Je crois savoir
21:07que l'un des progrès aussi
21:10des ZMafia et d'autres,
21:12c'est qu'ils ont aussi des produits
21:15encore plus addictifs.
21:17Est-ce que c'est vrai, ça ?
21:19Des drogues chimiques, par exemple ?
21:20Oui, des drogues chimiques, voilà.
21:21On en prend une fois et on y est.
21:23Ce n'est pas encore totalement répandu en France.
21:25Aux États-Unis, ça a fait des ravages
21:27et c'est en train de détrôner quasiment la cocaïne.
21:29Donc je pense que ce qui se passe aux États-Unis,
21:31comme vous le savez,
21:31en matière de toxicomanie et d'usage de drogue,
21:34arrive en Europe quelques années plus tard.
21:37Ça a été le cas pour l'héroïne.
21:38Au départ, je rappelle quand même
21:39que les Marseillais vendaient de l'héroïne aux Américains.
21:41Mais personne à Marseille ne songeait
21:43prendre de l'héroïne.
21:46Puis l'héroïne est arrivée en France.
21:48Ensuite, ça a été la cocaïne.
21:49La cocaïne s'est imposée sur le marché nord-américain.
21:51Ça n'existait que dans le show business,
21:53on va dire, à Paris.
21:54Il y a les cercles plus de publics,
21:56plus de journalistes, etc.
21:59Mais pas plus que ça.
21:59C'était il y a 40 ans.
22:01Et ça s'est répandu.
22:02Donc le fait que les États-Unis, aujourd'hui,
22:04soient envahis par des drogues chimiques
22:06absolument terrifiantes,
22:07effectivement, nous guettent.
22:10Mais déjà,
22:11le fait de l'année 2024,
22:13c'est que le marché de la cocaïne,
22:14pour la première fois en France,
22:16a dépassé celui du cannabis.
22:18Je crois que c'est une information intéressante.
22:20Ça a été chiffré à, en gros,
22:233,1 milliards pour la cocaïne sur l'année,
22:26et 2,7 milliards pour le cannabis.
22:29Est-ce que vous notez aussi, Frédéric Ploquin,
22:32l'absence totale ?
22:33Moi, je me souviens, par exemple,
22:35il y a une vingtaine d'années,
22:37il y avait une pub aux États-Unis
22:39sur les ravages de la cocaïne.
22:41Et c'était une dame qui rentrait chez elle
22:43dans un grand appartement,
22:44voilà, elle se déshabillait,
22:46et ensuite, elle était devant son miroir
22:49de la salle de bain,
22:50et elle enlevait sa perruque,
22:52elle enlevait ses fausses dents,
22:54elle se démaquillait,
22:55et ça n'était plus du tout la même femme.
22:57Et ça, c'est ce qu'on appelle des pubs chocs.
22:58Est-ce qu'aujourd'hui, il faut faire des pubs ?
23:01Est-ce qu'il faut faire de la pédagogie ?
23:02Est-ce qu'il faut envoyer, je ne sais pas moi,
23:04des médecins dans les écoles ?
23:05Est-ce qu'il faut faire quelque chose ?
23:07Est-ce qu'on peut le faire ?
23:08Ou est-ce que c'est, encore une fois,
23:09la question que je posais tout à l'heure,
23:10est-ce que c'est trop tard ?
23:11Non, je dis qu'il y a une sorte de tabou,
23:13et qu'on, malheureusement,
23:14on laisse les trafiquants de stupéfiants
23:16faire la publicité de ces produits en permanence.
23:19Ils font des cadeaux, ils offrent des cadeaux,
23:20ils font des promos,
23:21ils font tout ce que vous voulez.
23:22Là, c'est Noël, je suis prêt à parier
23:23qu'ils vont faire des petits efforts,
23:25distribuer des pochons gratuitement
23:26à leurs clients, etc.
23:28Eux, ils savent utiliser tous les moyens du commerce.
23:32Il faut les fournitures scolaires,
23:34les Black Friday.
23:35Ils communiquent.
23:37Je veux dire, quand la DZ Mafia a envie de dire
23:39ce chauffeur de VTC,
23:41ce n'est pas nous qui l'avons tué,
23:42ils font une conférence de presse.
23:44Ils communiquent.
23:45Vous vous souvenez ?
23:45Masque cagoulé, etc.
23:47En mode effet l'NC,
23:48il n'y a pas très longtemps à Marseille.
23:50Et en face de ça,
23:50on a l'impression
23:51que les pouvoirs publics sont congelés,
23:54ne veulent pas, ne savent pas faire.
23:55Mais c'est quoi ?
23:56C'est trop de normes ?
23:59On a su le faire sur l'alcool.
24:00Trop de règlements ?
24:01Sur l'alcool, on l'a fait.
24:02On l'a bien fait.
24:02Il y a eu des communications,
24:03une communication...
24:05Il y a la loi E20.
24:06Non mais qui a porté ses fruits,
24:07qui a fait chuter terriblement
24:09énormément le nombre de morts sur les routes.
24:12Et on n'ose pas le faire,
24:13on n'ose pas franchir le pas sur la drogue.
24:15Quand on le fait,
24:15c'est presque ridicule et ça ne passe pas.
24:17Effectivement, il faudrait que le gouvernement
24:19ou le ministre de la Santé
24:20recrute des super communicants
24:21qui nous fassent effectivement
24:23des...
24:25Baro Daio avait essayé un peu de le faire.
24:26Il avait publié une pub,
24:28vous vous souvenez-vous ?
24:29Elle n'a pas fait des ravages.
24:31Ça devrait être passé quotidiennement,
24:33de manière obligatoire.
24:34Je ne suis même pas sûr de l'avoir déjà vue.
24:36Non, voilà.
24:37Parce que c'est qu'elle n'était pas percutante.
24:39Sans que le diffuseur touche quoi que ce soit,
24:40ça devrait être un truc d'utilité publique.
24:42Merci beaucoup Frédéric Ploquin
24:44de nous avoir éclairé.
24:45Christine Kelly vous donne rendez-vous
24:46de 11h30 à 13h
24:48pour débattre en direct avec ses chroniqueurs
24:50et invités sur tous les sujets d'actualité.
24:51Ça s'appelle Christine Kelly.
24:52Et vous, vous connaissez,
24:53de 11h30 à 13h,
24:54c'est du lundi au jeudi
24:55sur Europe 1,
24:56la radio libre.
24:57A tout de suite sur Europe.
24:57Sous-titrage Société Radio-Canada
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