Des agriculteurs manifestent contre la politique d'abattage des troupeaux affectés par la dermatose nodulaire bovine, en particulier dans le Sud-Ouest, là où des foyers de la maladie ont été détectés ces derniers jours. De son côté, le gouvernement défend sa politique, tout en annonçant la vaccination prochaine d'un million de bovins supplémentaires.
00:00Non, on est sur le terrain depuis fin juin, quand on a découvert la maladie qu'on ne connaissait pas dans les Savoies.
00:05Et donc on a travaillé avec les épidéologistes, la DGAL, les gens qui connaissent vraiment les scientifiques et les vétérinaires,
00:15pour en fait combattre cette maladie-là.
00:16Et en fait, on l'a découvert dans les Savoies au bout de 15 jours, avec des dégâts conséquents sur les élevages qui étaient concernés.
00:23Et donc nous, on a fait confiance aux scientifiques aujourd'hui pour trouver le consensus.
00:27Mais je crois qu'aujourd'hui, ce qu'on connaît, en fait, c'est globalement un drame humain.
00:33Et je pense qu'il y a deux sujets dans le sujet.
00:37Il y a la DNC et puis il y a ce que vivent les paysans au quotidien dans les terrains.
00:41Et ce qui est en train de se passer en Occitanie, c'est je pense qu'il faut que le gouvernement reconnaisse que la crise agricole, elle est profonde.
00:49Elle est très, très profonde.
00:50Ça fait deux ans qu'on la dénonce.
00:52Et en fait, les étincelles aujourd'hui, ce qu'on attend, nous les paysans, c'est du respect, c'est de la dignité et c'est un peu de fierté.
00:58Et ce qu'on attend du gouvernement, c'est qu'il soit au chevet des ayuteurs.
01:02Et on ne peut pas annoncer ce type de maladie sans prendre les précautions humaines que le gouvernement doit mettre en place.
01:08Et je crois que c'est un cri du cœur qu'on doit passer aujourd'hui.
01:10Tous les paysans sont dans une souffrance terrible.
01:12Et il faut que l'ensemble des fonctionnaires soient à disposition dans cette crise pour accompagner les ayuteurs parce que nous sommes en train de vivre des drames humains.
01:21Et je pense que nous n'avons pas d'autre solution pour éradiquer la maladie.
01:25Mais il faut prendre des gants et il faut prendre des précautions.
01:27Et moi, j'appelle à l'État aujourd'hui à ses responsabilités.
01:31On nous dit qu'on a des fonctionnaires à tirer la rigueur en France.
01:34Que font nos fonctionnaires ?
01:35Ils doivent être au chevet des ayuteurs.
01:37C'est ni à la Confédération, ni à la Coordination, ni à la FNSO, peut-être, ni au JA, de prendre le parapluie qui est dressé par l'État.
01:45Et donc, moi, j'en appelle aujourd'hui.
01:46J'en appelle en tant que secrétaire général de la FNSO à l'État.
01:50Il faut qu'il nous déploie tous les moyens.
01:51Très concrètement, vous voudriez que l'État Fasco, excusez-moi, la ministre de l'Agriculture, par exemple, a annoncé un million de vaccinations supplémentaires.
01:58Oui, elle a annoncé un million, ça a été notre demande pour faire un corridor sanitaire sur toute l'arc Pyrénées jusqu'à la Méditerranée, sur l'arc Atlantique et Méditerranée.
02:11Donc, on va avoir ces doses.
02:13Mais en fait, ce qu'il faut, c'est accompagner les hommes et les femmes dans les territoires.
02:16Et je pense que cette maladie est en train de révéler le désarroi des paysans.
02:20Mais au-delà de l'accompagnement sur cette crise sanitaire, en ce moment, ce que disent beaucoup de paysans, beaucoup d'éleveurs, c'est qu'ils ne veulent pas de cet abattage total et systématique, qu'ils veulent d'autres solutions et notamment une vaccination élargie.
02:35Mais ça, après, la vaccination élargie, on connaît aujourd'hui, si on fait une vaccination élargie, donc la France va perdre son statut indemne et la maladie ne sera pas éradiquée.
02:44C'est une maladie de catégorie O au niveau de l'Union européenne.
02:47Donc, s'il y a des protocoles à faire évoluer, il faut que les scientifiques trouvent un consensus.
02:53Ce n'est pas ni nos syndicats qui n'ont pas le consensus.
02:54Oui, mais est-ce que vous croyez réellement que ça va consoler les éleveurs si on leur dit « non, parce qu'on va exporter moins eux. »
03:00Ce qu'ils veulent, c'est préserver leurs troupeaux sur le sol français.
03:05Mais moi, je suis moi-même éleveur.
03:06Je me suis installé, alors je suis en élevage de porcs.
03:09Malheureusement, j'ai connu l'ogesquie sur l'élevage voisin de chez moi.
03:12On a dû abattre l'ensemble du châtel.
03:14En fait, c'est la capacité que les éleveurs vont avoir à rebondir.
03:18On vit des crises, on le vit dans la tuberculose, on l'a vécu à un vache folle, on vit la DNC aujourd'hui.
03:24On va avoir abattu 3500 animaux.
03:26Il faut qu'en fait, on stoppe la maladie.
03:28Et en fait, le protocole, on le connaît scientifiquement.
03:31Malheureusement, c'est dépeuplé, c'est vacciné et c'est arrêter tous les mouvements d'animaux.
03:35Et donc, une fois qu'on aura réussi à faire ce protocole-là en responsabilité, en arrêtant la propagation de la maladie, on pourra y arriver.
03:45Mais je crois franchement qu'aujourd'hui, ce qu'il nous faudrait, c'est un accompagnement humain de ce qu'est en train de vivre l'ayulture.
03:52Et si la détresse, elle est si forte dans les campagnes, c'est parce qu'en fait, il y a un manque de reconnaissance.
03:57Et les éditeurs qui vous nourrissent trois fois par jour se posent franchement la question de ce qu'on doit faire aujourd'hui.
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