La mobilisation des agriculteurs opposés à la gestion par le gouvernement de la crise de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), se poursuit ce samedi. «La méconnaissance du gouvernement envers le monde agricole accroît la colère», selon Charlotte d'Ornellas.
00:00La vérité c'est que je crois qu'on peut difficilement comprendre ce qui se passe depuis 24 heures sans comprendre ce qui se passe depuis des années déjà pour les paysans de manière générale et les éleveurs en particulier qui en ont un peu marre et c'est évidemment très faible d'être considérés comme trop polluants, trop anachroniques, trop de l'ancien monde, trop dépassés.
00:20Vous savez cette question de l'abattage des élevages, vous vous souvenez peut-être ou pas je ne sais pas mais la cour des comptes avait en 2023 proposé de supprimer 25% de l'élevage français considéré pour des raisons écologiques cette fois-ci.
00:36Donc déjà il y avait ce poids qui pèse sur les éleveurs qui ont l'impression d'être défendus par absolument personne dans la classe politique parce que pas intéressant finalement.
00:47Donc c'est évidemment dans ce cadre-là plus les crises agricoles que je ne vais pas détailler ici.
00:51Vous avez parlé pendant votre sommaire de cette signature du Mercosur, il y avait déjà des mobilisations qui étaient prévues la semaine dernière contre cet accord entre l'Union Européenne et le Mercosur.
01:01Donc évidemment s'ajoute à ça cette question de l'abattage.
01:04Vous avez dit tout à l'heure le gouvernement on sent un malaise parce qu'ils ont peur en réalité, ils ont peur de cette réaction, ils savent le soutien, même le soutien ignorant,
01:14et ce n'est pas une critique de ma part mais il y a un soutien de la plupart des Français aux agriculteurs parce qu'il y a une image d'épinal de l'agriculteur qu'on n'a pas envie de perdre.
01:22Et quand je dis un soutien ignorant c'est que la plupart d'entre nous ignorons absolument quel est le quotidien des éleveurs.
01:28Je vais prendre un exemple, on se dit, la ministre là insiste énormément sur la question de l'indemnisation.
01:36Mais la question de l'indemnisation, l'indemnisation était déjà en place et il y a beaucoup d'éleveurs d'ailleurs qui disent pour le coup on a de l'argent mais ce n'est pas vraiment le sujet.
01:44En réalité quand vous avez une bête malade, qu'on en abat 200 pour une bête qui est malade, constituer un troupeau c'est des années de travail, des années de transmission évidemment.
01:56Ce que je veux dire c'est que le prix d'une vache qui est évaluée, parce qu'il faut bien voir quand il y a un cas, vous avez les gens qui débarquent, les vétérinaires,
02:02mais aussi les gens chargés d'évaluer le prix du bétail qui va être abattu.
02:06Et là vous avez des personnes qui vous disent bah telle vache vaut tant.
02:10Mais simplement c'est pas parce que vous avez la somme en question que vous pouvez retrouver la vache, que vous pouvez reconstituer votre troupeau comme ça en un claquement de doigts avec l'argent sur votre compte.
02:19C'est d'abord un investissement incroyable, évidemment c'est des personnes, les agriculteurs on le sait ont des semaines chargées, mais les éleveurs en particulier, il n'y a pas de jour off quand vous avez des bêtes à mourir.
02:32Donc il y a une méconnaissance même des gens à qui ils s'adressent de la part du gouvernement qui je pense accroît cette colère.
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