Des agriculteurs manifestent contre la politique d'abattage des troupeaux affectés par la dermatose nodulaire bovine, en particulier dans le Sud-Ouest, là où des foyers de la maladie ont été détectés ces derniers jours. De son côté, le gouvernement défend sa politique, tout en annonçant la vaccination prochaine d'un million de bovins supplémentaires.
00:00Retrouvez Antoine Forestier, vous êtes à Albi, Antoine, où se tenait aujourd'hui une réunion entre la coordination rurale, la confédération paysanne et la préfecture.
00:11La réunion vient tout juste de se terminer.
00:14Oui, et on va la débriefer avec Bruno. Bruno Anglade, merci de répondre à nos questions.
00:18Vous êtes éleveur de porcs et de bovins dans le Tarn, membre de la confédération paysanne.
00:24Vous étiez à l'intérieur, vous avez pu échanger pendant une petite heure avec le préfet.
00:27Qu'est-ce qui ressort de cette réunion ?
00:29Il ressort un échange très courtois. On a expliqué nos positions et les revendications de la coordination rurale et de la confédération paysanne,
00:38puisqu'on travaille ensemble sur ce point chaud qui mobilise les éleveurs aujourd'hui.
00:43On est contre l'abattage et on reste contre l'abattage systématique des troupeaux qui sont touchés.
00:49On pense qu'il faut les isoler évidemment et avoir des règles sanitaires différentes.
00:53Mais là, au tas d'où on est l'épisodier aujourd'hui, il est plus sage vraiment. Il y a trop de cas.
01:00On ne va pas abattre tout le cheptel français. Il faut vraiment qu'on change de méthode.
01:06Quand vous dites ça au préfet, qu'est-ce qu'il vous répond ? Il vous donne la ligne du gouvernement, de la ministre de l'Agriculture, qui elle, est pour un abattage total ?
01:12Oui, c'est ça. Il nous dit voilà, la ministre, c'est ça. Mais la ministre, bon, c'est plutôt de l'éducation nationale que de l'agriculture.
01:18Elle est entourée de vétérinaires qui ont leur point de vue. On l'avait vu pour la fièvre catarale.
01:24Ça s'est avéré assez faux par la suite parce que l'immunité naturelle a été plus forte et on n'a pas eu besoin de recourir à des méthodes aussi radicales que l'abattage des troupeaux.
01:33Là, on leur demanderait à ces gens de changer un peu leur vision et de regarder qu'un troupeau qui a contracté la maladie devient indemne.
01:44Donc on préférerait cette carte-là, même s'il y a des pourcentages parce qu'elle est mortelle entre 1 et 10% du cheptel.
01:49Les éleveurs en sont habitués à encaisser des coûts de mortalité de ce taux-là.
01:55Je pense qu'il vaut mieux qu'on parte vers cette gestion des troupeaux que vers un abattage systématiquement des troupeaux touchés.
02:02Il y avait cette réunion ici à la préfecture du Tarn, dans le département voisin à Haute-Garonne, la même chose, avec également une réunion avec le préfet.
02:08Qu'est-ce que vous attendez d'un préfet désormais ? Il va faire une remontée au ministre.
02:12Oui, un préfet est un relais de l'État et ça se décide donc au niveau du gouvernement.
02:18On espère qu'il y aura assez de préfets qui diront non. Sur le terrain, c'est intenable.
02:22Ça va devenir intenable. On va bloquer les villes. On va arriver à des situations de blocage.
02:27Le pays n'a rien à gagner dans cette histoire-là. Les éleveurs non plus. Tout le monde va y laisser des plumes.
02:33Les éleveurs, pour le moment, ne veulent pas être les seuls coupables et redevables de cette histoire-là.
02:42C'est à eux qu'on abat les bêtes. C'est vraiment très douloureux. On a déjà eu des cas de suicide.
02:48On ne peut plus supporter cette situation. Il faut arrêter.
02:50Le préfet, c'est le premier interlocuteur. Vous vous attendez qui désormais si ça dure ce mouvement ?
02:56Il va falloir que la ministre se déplace sur le terrain. La ministre de l'Agriculture, vous l'attendez ici dans le tas ?
03:00Non, on ne l'attend pas plus que ça. Si elle veut se déplacer, on la recevra. On lui expliquera. Ce sera avec grand plaisir.
03:04Mais le préfet est un très bon représentant de l'État ici. Il transmet assez rapidement. Ça va très bien.
03:09Merci beaucoup pour ce point. Après cette réunion ici en préfecture, on le rappelle, avant cette réunion, ces échanges,
03:16il y a eu plus de 200 personnes qui se sont mobilisées à Albi, principalement des membres de la Confédération Paysanne et de la Coordination Rurale.
Écris le tout premier commentaire