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00:00La question qu'on se pose, comprenez-vous, la colère des agriculteurs,
00:04l'information de la matinée, c'est quand même celle qui nous vient du ministère de l'Agriculture,
00:08qui précise que le million de vaccinations supplémentaires annoncées par Annie Gennevar
00:13viendraient s'ajouter aux millions de bovins ayant déjà reçu le vaccin
00:18contre la dermatose nodulaire contagieuse depuis le lancement le 18 juillet
00:23de la phase opérationnelle de vaccination.
00:26Je crois qu'il y a 16 millions de bovins, la route est encore longue.
00:30Comment le gouvernement gère-t-il la crise ?
00:34Écoutez attentivement ce reportage signé Maïlène Trémolet.
00:37Éviter une nouvelle crise politique mais surtout sanitaire,
00:40c'est l'objectif d'Annie Gennevar venu en urgence, expliquer la situation sur le plateau de CNews.
00:45C'est une courge contre la montre, moi je ne veux donner aucune chance au virus,
00:50en revanche je veux donner toute sa chance au vaccin.
00:52La ministre de l'Agriculture s'attèle à une mission herculéenne,
00:55imposer la vaccination obligatoire dans le Sud-Ouest,
00:58tout en tentant de rassurer le monde agricole.
01:00On ne laissera aucun éleveur seul, qu'il ait été touché par la maladie,
01:03ou qu'on fasse tout pour qu'il ne le soit pas.
01:05Est-ce qu'ils renferront dans leurs frais en fait ?
01:06Absolument, absolument.
01:08On rembourse les bêtes qui ont été euthanasiées à la valeur marchande de l'animal.
01:14Il faut dire que depuis plus de deux ans, la colère des agriculteurs contre le gouvernement ne baisse pas.
01:18Un fin connaisseur du dossier soupire, Matignon a pris les choses en main
01:22et demande à Annie Gennevard d'apaiser les tensions, sans garantie de succès.
01:26Après les images violentes de confrontations entre éleveurs et CRS en Ariège,
01:29les blocages pourraient continuer dans les jours qui viennent.
01:32Cerise sur le gâteau, la possible signature la semaine prochaine
01:35du très controversé traité du Mercosur à Bruxelles.
01:38L'Elysée est sous pression.
01:39A raison, il y a un trop-plein soupire un représentant du monde agricole désabusé.
01:43Enfin, l'Elysée, c'est surtout silence radio.
01:46Pas un mot du président de la République.
01:48Très intéressant ce papier de May-Hélène Trémolet.
01:51On entend Annie Gennevard, et là je me tourne vers vous avant d'aller voir Georges Fenech.
01:55François Valredde, vous êtes secrétaire général de la coordination rurale.
01:59Il y a une déclaration de la ministre de l'Agriculture
02:01qui nécessite d'avoir quelques précisions.
02:05La ministre dit qu'on va rembourser chaque bête euthanasiée
02:09en fonction de sa valeur marchande.
02:11Est-ce que ça veut dire que, j'imagine qu'il y a...
02:15Combien coûte une vache d'ailleurs ?
02:18En ce moment où c'est pénurie, ça peut être autour des 4000 euros.
02:21Et donc c'est 4000 euros qui sera remboursé ?
02:23Voilà, alors je dois reconnaître qu'on ne peut pas lui donner totalement tort
02:27sur sa volonté, effectivement, mais bien sûr,
02:29sur sa volonté, effectivement, de faire en sorte
02:31que les agriculteurs qui sont impactés par cette maladie
02:34et qui voient leur cheptel abattu
02:37soient indemnisés à hauteur des pertes qu'ils subissent.
02:41Sauf que, on est en France, dans un pays suradministré,
02:45donc avant que les indemnisations soient perçues par l'agriculteur,
02:50il faut que ça fasse le tour de 36 000 bureaux administration,
02:53passer par la DRAF, repasser par Bercy,
02:55redescendre en région à l'ASP ou je ne sais trop où,
02:58trop où, et on se retrouve avec des dossiers
03:01qui datent du mois de juillet en Savoie,
03:04qui ne sont toujours pas soldés,
03:05qui ne sont toujours pas finis d'indemniser.
03:07– Georges Fenech.
03:08– Oui, non, je pense qu'il voulait dire...
03:10– Oui, non, je parle sur votre contrôle,
03:12vous êtes plus spécialiste que moi,
03:14mais en plus, l'indemnisation, c'est compliqué
03:16parce qu'en réalité, constitué à un cheptel,
03:19c'est un travail d'une vie, en quelque sorte,
03:24parce qu'il y a une sélection génétique
03:25qui permet d'avoir de la bonne viande.
03:29– Vous avez mille fois raison,
03:32là, on se base sur une valeur marchande
03:33au prix de la viande de la vache,
03:35mais qui n'inclut pas tout le travail de l'agriculteur
03:37pendant des années,
03:39qui a sélectionné ces animaux,
03:40qui a fait de la sélection génétique,
03:41qui a gardé celles qui étaient les plus dociles,
03:44les plus productives, les plus intéressantes,
03:47et tout ça est perdu.
03:48On aurait pu imaginer, avant d'abattre ces animaux,
03:52de faire un prélèvement d'ovocytes,
03:53de faire un prélèvement de spermatozoïdes,
03:55pour ensuite pouvoir refaire de la fécondation
03:57et ainsi conserver cette génétique
04:01pour que tout le travail de dizaines d'années
04:02ne soit pas perdu, mais impossible.
04:05– Alors justement, je vais proposer aux auditeurs d'Europe 1
04:09une séquence bouleversante.
04:10On va parler d'un agriculteur qui a 28 ans,
04:13il s'appelle Pierre-Jean Duchesne,
04:14il a été interrogé par nos confrères de Boulevard Voltaire,
04:17ça se passe en août dernier,
04:18puisque ça ne date pas d'hier, la dermatose,
04:21et lui, il a vu son cheptel,
04:23justement, abattu 76 bêtes,
04:25du jour au lendemain,
04:26il perd tout du jour au lendemain.
04:28– C'était un des premiers.
04:29– Oui, alors Christian Convert,
04:31l'ancien secrétaire général de la coordination rurale,
04:34votre prédécesseur,
04:35qui nous expliquait que, pour lui,
04:37les choses allaient plutôt bien.
04:39Mais en août dernier, écoutez,
04:41c'est un traumatisme.
04:43Et ça, peut-être que les dix spécialistes
04:46de Bruxelles ou de Paris
04:48n'ont toujours pas compris comment ça fonctionnait.
04:50Écoutez Pierre-Jean Duchesne.
04:51– C'est un déchirement,
04:54et puis c'est quelque chose
04:56qu'on n'a jamais vu dans notre vie.
04:57Moi, j'ai toujours vu des bêtes depuis tout petit,
04:59tous les jours de l'année, continuellement.
05:00Et puis là, de voir ça depuis 15 jours,
05:02constater que ce bâtiment,
05:03il n'y a plus de vie dedans,
05:05c'est un déchirement,
05:06et puis c'est quelque chose
05:07que je n'arrive pas à accepter.
05:08– Les 76 vaches,
05:09vous connaissiez leurs 76 prénoms ?
05:10– Exactement,
05:11on connaissait tous leurs prénoms.
05:13On en avait qui étaient habitués.
05:14Dès qu'on éclairait le bâtiment
05:15le matin, l'hiver,
05:16rien que de voir la lumière allumée,
05:17elle venait vers nous,
05:18elle venait se faire caresser.
05:20– Moi, je suis persuadé
05:21qu'il y aurait eu moyen
05:21de sauver une grosse partie des animaux,
05:23des vaches,
05:24de maintenir une partie de notre production,
05:26et de réintégrer des vaches vaccinées,
05:28et qu'on aurait pu se remettre comme ça,
05:29comme le paysan est capable de faire.
05:31Chaque paysan est capable
05:32de s'adapter à toute situation.
05:33Mais bon, on ne nous a pas laissé le choix.
05:35Moi, je passais plus de temps pour elles,
05:38et j'étais plus inquiet
05:39pour leur santé que pour la mienne.
05:40Donc évidemment,
05:41se les voir enlever comme ça
05:42pour une décision du sommet de l'État
05:44par des gens qui ne savent peut-être
05:45même pas à quoi ressemble une vache,
05:46c'est compliqué.
05:47– Et c'est souvent,
05:48et d'ailleurs,
05:49votre histoire est passionnante,
05:52François Valrette,
05:53parce que vous êtes désormais
05:53secrétaire général
05:55de la coordination rurale,
05:57mais vous avez eu mille vies.
05:58Et finalement,
05:59vous auriez pu être
06:00un petit homme gris
06:01face aux agriculteurs.
06:03Racontez en une minute.
06:04– Oui, parce que
06:05j'ai fait des études scientifiques
06:08assez poussées.
06:09J'aurais pu tout à fait
06:10être conseiller dans un ministère,
06:13comme on les croise
06:14les petits jeunes de 25 ans,
06:15qui sortent
06:17de leur diplôme
06:18et qui pensent comprendre
06:19comment fonctionne l'agriculture,
06:21comment fonctionne la vie.
06:23– Et quand vous avez
06:24ce petit jeune de 25 ans
06:26qui vous explique la vie,
06:27vous lui répondez quoi ?
06:28– Je suis poli
06:30et bien élevé quand même.
06:31– Ah bah ça s'entend.
06:31– Mais il y a certaines fois,
06:32on hésite quand même
06:33à garder son calme.
06:34– Ce que vous avez fait,
06:35vous avez fait X.
06:36– Georges Spenegg ?
06:37– Oui, exactement.
06:38– Vous pouvez lui dire
06:38juste votre parcours professionnel,
06:40comme vous l'a demandé Elliot
06:42à l'instant.
06:42– Oui, il est modeste.
06:43– Allez-y, j'ai passé mon bac,
06:47deux années de prépa,
06:48je suis rentré à l'Ix,
06:50à l'issue de laquelle
06:51j'ai fait une thèse
06:52de doctorat en physique
06:53au commissariat
06:55à l'énergie atomique.
06:56– Ça devient sérieux là.
06:57– Oui, oui, oui.
06:58Enfin, le nom est peut-être
06:59plus impressionnant
06:59que ce qu'on sait vraiment.
07:02– Mais attendez,
07:02on pourrait même vous solliciter
07:03sur la question du nucléaire.
07:04– Vous ne viendrez pas
07:05que sur l'agriculture.
07:06– Vous allez travailler au COA.
07:07– Vous allez bosser
07:08ces prochaines semaines,
07:10François Valerette.
07:11Continuez.
07:11– Et puis après,
07:12j'ai travaillé chez Peugeot,
07:14j'ai fait un peu d'enseignement
07:15en maths physique
07:16et pour après reprendre
07:17la ferme de mes parents
07:18quand ils ont pris leur retraite.
07:20Il y a une dizaine d'années,
07:212015.
07:22– Et donc désormais,
07:22vous n'avez pas tellement
07:24un physique du céréalier,
07:25franchement.
07:25– C'est exactement ce que
07:26m'a dit Annie Gennevar hier.
07:28Je n'avais pas une tête
07:29de syndicaliste violon.
07:30– Il y a une politique parisienne.
07:33– Jean-Sphénec qui dit
07:35à François Valerette.
07:36– Il y a un physique de radio.
07:39– Jean-Sphénec qui revient
07:40à ses premiers amours,
07:41c'est ça.
07:42– Oui, oui, oui.
07:43– Donc, monsieur Valerette,
07:44vous n'avez pas le physique
07:45de l'agriculteur.
07:46Sabine est avec nous.
07:47Chère Sabine, bonjour.
07:49À la question,
07:50comprenez-vous la colère
07:52des agriculteurs ?
07:53Quelle est votre réponse,
07:54chère Sabine ?
07:56– Bonjour à tous.
07:57Bonjour Elliot.
07:59Moi, j'ai suivi en direct
08:00YouTube avec tout
08:02ce qu'il se passait
08:02en Ariège.
08:05C'était la colère,
08:06la tristesse.
08:08Je dis pauvres agriculteurs,
08:10pauvres animaux abattus
08:11pour le bon vouloir
08:12de l'Europe
08:12et de notre État.
08:14Je ne comprends pas non plus
08:16qu'aujourd'hui,
08:17on ne soigne pas
08:18des piqûres de moucherons.
08:19Nous sommes en plein hiver.
08:21Je m'oppose la question,
08:23où sont les moucherons,
08:24les mouches en plein hiver ?
08:25On n'en a quand même
08:25pas beaucoup.
08:26Que va-t-il se passer
08:27cet été, quoi ?
08:28Et puis, pourquoi vacciner
08:29des cheptels
08:30alors qu'on les abat après ?
08:32Ce qu'il s'est passé
08:33il n'y a pas longtemps
08:33dans une ferme
08:34avec 82 vaches
08:35qui étaient vaccinées,
08:37comme les canards d'ailleurs,
08:38abattus, vaccinés, abattus.
08:41Donc, je ne parle pas en plus
08:42et une personne
08:43vient d'intervenir
08:44en disant qu'effectivement,
08:45une vaccination
08:46dans la nourriture.
08:48Donc, nous,
08:48on s'inquiète
08:49en tant que consommateurs.
08:51Voilà.
08:51Ça, peut-être que, justement,
08:53François Valerette
08:54peut vous répondre.
08:55Je rappelle qu'il est
08:56secrétaire général
08:57de la coordination rurale.
08:58Elle pose une bonne question
08:59sur la vaccination
09:00parce que,
09:02je prends l'exemple
09:02des Savoies,
09:03tout le cheptel
09:04est vacciné.
09:05Si demain,
09:06il y a un cas
09:06qui apparaît,
09:07une vache qui est malade
09:08dans un troupeau
09:09qui est vaccinée
09:10depuis 2, 3, 4, 5 mois,
09:12qu'est-ce qu'on fait ?
09:13On abat de nouveau
09:14tout le troupeau ?
09:16Ça ne me paraît
09:16quand même pas très réaliste
09:17dans la mesure où,
09:18a priori,
09:18toutes les vaches,
09:19alors il y a peut-être une...
09:20Est-ce qu'il suffit
09:20d'une seule vaccination
09:22ou est-ce que chaque année
09:23on va devoir vacciner
09:24toutes les vaches ?
09:24Pour l'instant,
09:25c'est une vaccination
09:26mais qu'il faudra peut-être
09:27reprendre tous les ans
09:28si on décide de rentrer
09:29dans cette logique
09:30de vaccination.
09:31Mais pour l'instant,
09:32on n'est que sur
09:32de la vaccination ponctuelle
09:34parce que la stratégie
09:36de la France
09:37et de l'Europe,
09:38c'est toujours
09:39l'éradication de la maladie.
09:40Ce n'est pas de vivre avec
09:41et d'être vacciné,
09:42c'est l'éradiquer totalement.
09:44C'est terrible
09:44parce que là,
09:44on parle des bovins
09:46mais j'ai l'impression
09:47qu'on a vécu la même chose.
09:49On était des bovins.
09:5270 millions de bovins.
09:53C'est ça.
09:53Et le Covid,
09:54on s'est dit
09:54on va l'éradiquer
09:55en restant tous cloîtrés chez nous.
09:57Ça n'a pas marché
09:58et maintenant,
09:59on se vaccine
10:00ou on ne se vaccine pas
10:01mais on vit avec
10:02et ceux qui veulent se vaccinent.
10:03Il est fort probable
10:05compte tenu du réchauffement climatique
10:06comme l'a dit l'auditrice
10:07et a tout à fait raison.
10:08Ça se transmet
10:09par les temps
10:10et par les mouches.
10:11Il est fort probable
10:11que ça devienne
10:12une maladie endémique
10:13de l'Europe
10:14et qu'en France,
10:15on soit obligé de vacciner
10:16tous les ans.
10:16Eh bien écoutez,
10:17un grand merci
10:18d'être venu François Valerette.
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