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00:00Je pense toujours aux auditeurs d'Europe 1, et on ne connaît pas les tendances politiques des uns et des autres.
00:07Parfois, il y a d'ailleurs des groupes syndicaux qui sont apolitiques.
00:13Par exemple, la coordination rurale est souvent présentée comme populiste, un peu d'extrême droite.
00:18Est-ce que vous êtes un peu d'extrême droite, François Valrette ?
00:21Non, on n'est pas d'extrême droite. Nous, on est un syndicat agricole, on fait du syndicalisme, on est apartisans,
00:27on discute avec tout le monde, on discute avec tous les responsables politiques.
00:32Dans mon département, j'ai un député communiste que j'ai encore vu avant-hier,
00:37avec qui on discute de manière très libre et très ouverte. Il n'y a aucun souci là-dessus.
00:41Alors, je vais vous poser la question que j'ai posée à Thomas Ghibert,
00:44puisque ce qui a sidéré les Français, c'est le bras de fer entre les forces de l'ordre et les agriculteurs,
00:52mettre des blindés et des hélicoptères balancés du monde lacrymogène jeudi soir.
00:57C'est vrai que ça a choqué. On disait qu'il va peut-être falloir utiliser les mêmes moyens
01:00pour déléger les squatteurs en France et les dealers.
01:05En revanche, est-ce que, comme le dit le ministre de l'Intérieur et la ministre de l'Agriculture,
01:10est-ce que des individus radicaux liés à l'ultra-gauche se sont agrégés à cette mobilisation
01:18pour faire ce qu'ils savent faire à chaque fois, pourrir une mobilisation et avoir des actions violentes ?
01:24Moi, je ne veux pas rentrer forcément dans la polémique,
01:28mais j'ai quand même le souvenir à Sainte-Sauline d'avoir vu des hordes d'ultra-gauche ultra-violentes
01:36avec les drapeaux de la Conf, la Confédération Paysanne.
01:38La Conf, c'est la Confédération Paysanne, c'est notre collègue.
01:41Donc, M. Thomas Ghibert, avec qui on était ?
01:42Exactement, c'est notre collègue qui nous parlait avant,
01:43qui ne comprenait pas ce que c'était que des ultra-violents et ce qu'était l'ultra-gauche.
01:47Souvenez-vous, à Sainte-Sauline...
01:4966 gendarmes blessés.
01:50Exactement, 66 gendarmes blessés, trois interpellations ou peut-être même pas.
01:54Je n'ai pas vu à Sainte-Sauline, contre ces groupes d'ultra-gauche et la Conf,
01:59venir détruire le bien des agriculteurs,
02:02les blindés, les centaures, les hélicoptères avec les grenades
02:05pour essayer de protéger le bien des agriculteurs.
02:07C'est ce deux poids de mesure aussi.
02:09À Sainte-Sauline, si, ils étaient mobilisés.
02:11Je peux vous dire, il y avait une grosse mobilisation de gendarmes.
02:13Ils ont quand même détruit les bassines.
02:15Ah oui, ça a été très violent, c'était une violence inouïe.
02:18Oui, mais effectivement, le ministre de l'Intérieur à l'époque parlait,
02:23je m'en souviens très bien, d'éco-terrorisme.
02:25Vous vous souvenez des maraîchers,
02:26des maraîchers qui ont vu leur cerf détruite à côté de Nantes,
02:29pour parler, c'était le soulèvement de la terre avec Lacombe cette fois-ci.
02:32À Lacombe, quand vous dites, c'est la Confédération Pénisale.
02:34Donc en fait, les soulèvements de la terre sont intimement,
02:37sont copains avec M. Ghibert.
02:39Mais oui.
02:39Ah bah écoutez, c'est intéressant quand même d'avoir ces précisions.
02:42On va voir sa gauche bien à gauche.
02:43Ah oui, effectivement.
02:44Les soulèvements de la terre qui inscrivent à Lyon,
02:48la police tue et qui sont fiers de le faire.
02:50Non mais c'est intéressant d'avoir toutes ces précisions.
02:52En revanche, c'est vrai que ça détourne un peu le sujet,
02:55mais quand il y a mobilisation, c'est toujours...
02:57La crainte, c'est qu'il y ait des violences,
02:59que ces mobilisations soient pourries par des éléments radicaux.
03:03C'est ce qui s'est passé avec les Gilets jaunes.
03:04Mais globalement, dans les manifestations des agriculteurs,
03:07ça se passe quand même globalement toujours bien.
03:10Tous les renseignements territoriaux qui nous voient
03:12sont toujours contents de venir superviser les manifestations d'agriculteurs.
03:16En général, à la fin des manifestations,
03:18il peut rester un petit tas de fumier, un tas de paille,
03:20mais il n'y a pas de dégradation, il n'y a pas de casse,
03:22le mobilier urbain n'est pas saccagé, n'est pas brûlé.
03:27Les commerçants n'ont pas besoin de mettre des planches sur leur vitrine
03:30quand on annonce une manifestation d'agriculteur.
03:32La vie continue comme si de rien n'était.
03:36Et je précise que quand il y avait des autoroutes
03:38qui étaient bloquées il y a deux ans, avant de partir,
03:41tout était rangé, c'est-à-dire que vous avez laissé
03:44quasiment comme propre l'autoroute.
03:47Et je rappelle que vous êtes secrétaire général
03:48de la coordination rurale.
03:50J'interpelle les auditeurs d'Europe 1 0 1 80 20 39 21.
03:54La question, c'est comprenez-vous
03:56la colère des agriculteurs ?
03:59Ce que je vous propose, c'est d'écouter quelques réactions
04:01justement d'agriculteurs en colère.
04:04C'était à Sévrac ces dernières heures.
04:07Je pense que Madame la Ministre,
04:08maintenant il faut nous regarder, il faut nous écouter,
04:10il faut nous entendre.
04:11Parce que là maintenant, on est vraiment en détresse.
04:14Et je pense que demain, on sera tous morts à cette allure-là.
04:17On a eu la FCO, la MHC qui est passée par là.
04:19On a eu des cannes, on a eu des vaches vides.
04:23Et on a fait avec.
04:24On a sauvé les bêtes.
04:26Et là, il faut faire pareil, il faudra vivre avec.
04:28On n'arrivera jamais à l'éradiquer, c'est impossible.
04:30Ça ne me donne aucune amie de continuer.
04:32On dégoûte toute une génération avec ce genre d'intervention.
04:38Et ça, ça intervient quelques années seulement.
04:42On est le 26 janvier 2024.
04:45Gabriel Attal est sur une botte de paille
04:47et promet que l'agriculture sera la priorité des priorités
04:53pour les mois à venir et les années à venir.
04:55Et puis ça intervient après des déclarations.
04:58Vous allez entendre dans un instant Emmanuel Macron
05:01dès le 23 février 2019 au Salon de l'agriculture.
05:04Et il se présente comme patriote agricole.
05:07Je n'ignore rien des difficultés du quotidien,
05:10des drames qui se jouent encore,
05:13de tout ce que depuis trop d'années nous connaissons
05:16dans certaines de nos régions,
05:18dans certaines de nos filières.
05:19Néanmoins, je constate avec vous
05:22que parce qu'il y a eu une mobilisation collective
05:24dans plusieurs secteurs, dans plusieurs régions,
05:27les choses sont en train de s'améliorer.
05:30Je crois dans la force du modèle français
05:32et je suis comme vous un patriote de notre agriculture.
05:37On a décidé de mettre l'agriculture au-dessus de tout.
05:41Au-dessus de tout.
05:42Le gouvernement, il parle d'une seule voix.
05:45Il n'y a qu'une seule vision de l'agriculture.
05:48Aujourd'hui, c'est un jour de sursaut que je veux.
05:52Il ne s'agit pas de dire
05:53on va retourner comme avant,
05:55retourner en arrière,
05:57refaire un film.
05:59C'est un nouveau chapitre
05:59qu'il faut ouvrir pour l'agriculture française.
06:03Ce n'est pas un nouveau chapitre,
06:04c'est une histoire sans fin.
06:06Et là, je me tourne vers les éditorialistes
06:08éclairés que vous êtes.
06:10Alexandre Devecchio, Georges Fenech.
06:12La parole politique,
06:14elle est démonétisée.
06:16Pourquoi ?
06:16Parce que quand vous promettez aux agriculteurs
06:19que la priorité des priorités,
06:21c'est l'agriculture,
06:22que vous le faites à quelques mois
06:23des élections européennes,
06:25et que là, dans quelques jours,
06:27deux ans après,
06:28vous allez signer le Mercosur,
06:30vous allez tuer l'agriculture française,
06:32comment voulez-vous être crédible ?
06:35Ils ne le sont plus.
06:36On voit le marasme politique
06:37dans lequel on est.
06:39Il y a une très grande défiance.
06:41Et d'ailleurs, je pense que cette crise
06:42de l'agriculture s'inscrit dans une crise
06:44plus large de la fracture entre les élites
06:46et le peuple.
06:48Et particulièrement, peut-être,
06:49entre une France rurale
06:51et une France métropolitaine déconnectée.
06:55Emmanuel Macron a beau dire
06:57qu'il est le patriote de l'agriculture,
07:00ça manque de chair.
07:02C'est exceptionnel.
07:03Et on a un peu de mal à le croire.
07:05Il est surtout patriote européiste.
07:08Et il va signer, dans quelques jours,
07:11un traité de libre-échange
07:13qui va faire qu'on va importer
07:15de la nourriture du bout du monde
07:18avec des normes totalement...
07:21qui ne sont pas les mêmes
07:22qu'on impose à nos agriculteurs.
07:24Donc on va imposer,
07:25au nom du libre-échange,
07:26au nom de l'Europe,
07:27une concurrence déloyale.
07:29sachant que, quand même,
07:32on disait pâturage,
07:34et j'apprenais à l'école,
07:35c'était Sully qui disait
07:37pâturage et labourage
07:39sont les deux mamelles de la France.
07:40Aujourd'hui,
07:41dans un grand pays agricole
07:43comme la France,
07:44la balance commerciale
07:46va être difficile.
07:47C'est-à-dire qu'on n'importe plus
07:48qu'on ne produit.
07:50C'est du délire.
07:51C'est un échec incroyable
07:53de nos dirigeants.
07:54Je rappelle aussi un deuxième chiffre.
07:55Ça, c'est très important.
07:56En 1970,
07:57vous aviez 1,5 million d'exploitation.
07:59sur notre sol.
08:01Aujourd'hui,
08:01il y en a 390 000.
08:03Cherchez l'erreur.
08:04Vous avez 7 fois plus de chances
08:07d'avoir un cas de suicide
08:09dans le secteur agricole,
08:11que n'importe tout ailleurs.
08:147 fois plus de risques,
08:15pas de chances, pardonnez-moi.
08:16Emmanuel Macron
08:17va être au pouvoir
08:18depuis bientôt 10 ans.
08:18François Valrette,
08:20secrétaire général
08:20de la coordination rurale.
08:21Il va être au pouvoir
08:22depuis bientôt 10 ans.
08:23On ne peut pas l'exonérer
08:25de responsabilité
08:26dans cette dégringolade
08:27de la balance commerciale européenne
08:29sur 50 ans.
08:30Il a quand même été 10 ans.
08:32Ça compte.
08:32Il en est grandement responsable.
08:34Il en est grandement responsable.
08:35Et là,
08:35il est extrêmement absent,
08:37extrêmement silencieux.
08:38Il serait temps
08:39qu'il s'empare enfin du sujet.
08:40Qu'il aille sauver
08:42l'agriculture sud-américaine
08:43en signant le Mercosur,
08:44l'agriculture ukrainienne
08:45en augmentant les quotas
08:47d'importation en Europe.
08:48C'est très bien.
08:49Mais les agriculteurs,
08:50en France,
08:50ce qu'ils voudraient,
08:51c'est qu'ils s'occupent
08:51de leur cas,
08:52qu'ils s'occupent d'abord
08:53de la France,
08:53qui sauvent l'agriculture française
08:54avant de vouloir se faire
08:55le sauveur du reste du monde.
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