Skip to playerSkip to main content
  • 20 minutes ago

Category

🗞
News
Transcript
00:00Face à une Amérique qui s'impatiente, l'Ukraine et l'Europe accélèrent donc le rythme des discussions sous pression américaine après visiblement ce coup de fil tendu hier.
00:08Donald Trump a reçu ce matin des propositions sur les concessions territoriales. C'est l'un des sujets sensibles qui fait blocage.
00:15Lors d'une visioconférence avec la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, Trump a redit sa volonté de mettre fin au conflit en Ukraine rapidement.
00:24Les Européens et Kiev continuent de faire bloc malgré ce climat qui se tend.
00:30Autour du président ukrainien, les Européens font bloc pour tenter de peser sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.
00:41Mercredi, le Premier ministre britannique, le président français et le chancelier allemand ont discuté pendant 40 minutes par téléphone avec le président américain.
00:52Objectif, avancer sur un plan de paix alors que Donald Trump met la pression et affiche de plus en plus son impatience.
01:00Ils aimeraient que nous assistions à une réunion ce week-end en Europe et nous prendrons une décision en fonction de ce qu'ils nous répondront.
01:11Nous ne voulons pas perdre notre temps. Parfois il faut laisser les gens se débrouiller seuls et parfois non.
01:18Mais le problème de les laisser se débrouiller seuls, c'est que vous perdez des milliers de personnes chaque semaine.
01:22C'est ridicule, toute cette situation est ridicule.
01:28Déterminé à obtenir une solution négociée, Kiev a remis mercredi à Washington une nouvelle version de son plan pour mettre fin à la guerre.
01:35Il s'agit d'une contre-proposition au plan américain dévoilée il y a trois semaines, un texte que Kiev et les Européens ont jugé trop favorable à Moscou,
01:43car il prévoyait de céder à la Russie des territoires non conquis.
01:47Face à la posture américaine, les Européens tentent donc de reprendre la main dans la bataille diplomatique autour de l'avenir de l'Ukraine.
01:54Après la réunion jeudi en visioconférence de la coalition des volontaires, une nouvelle rencontre est prévue lundi à Berlin.
02:01Les Européens veulent aussi avancer sur l'utilisation des avoirs russes gelés pour financer l'Ukraine,
02:06avant le sommet européen des 18 et 19 décembre.
02:10Des Européens qui se trouvent à un tournant.
02:12Publié la semaine dernière, la nouvelle stratégie de sécurité nationale américaine dépeint l'Europe comme faible
02:18et appelle le continent à prendre en main sa propre défense.
02:24Voilà, beaucoup de rendez-vous, beaucoup de séquences qui se jouent parfois en même temps.
02:28Anne Corpé, bonjour. On va tenter de les décrypter et se concentrer évidemment sur cette Europe
02:34qui essaient de faire bloc autour de Volodymyr Zelensky.
02:37Deux choses qui ressortent finalement ces dernières heures.
02:40L'Amérique tape du pied, s'impatiente et les Européens eux essayent de rester calmes
02:44et de rester proches, soudés avec les Ukrainiens.
02:48Oui et la conversation hier entre les trois dirigeants britanniques, allemands, français et Donald Trump
02:55semble en effet avoir été tendu puisque Donald Trump dit avoir employé des mots assez forts.
03:00Et puis il a dit que les Etats-Unis ne voulaient pas perdre leur temps.
03:05En gros, il est très impatient de conclure.
03:07D'après le Financial Times, Donald Trump voudrait aboutir à un accord cette fois avant Noël.
03:14Alors le chancelier allemand a lui décrit un entretien très constructif.
03:19Une proposition concernant des concessions territoriales ukrainiennes a été soumise au président américain,
03:26a précisé Frédéric Schmerz.
03:28On ne sait pas exactement lesquelles, mais pour rappel, le plan américain initial prévoyait
03:33que les Russes mettent la main sur l'intégralité du Donbass
03:36et que les Etats-Unis reconnaissent la souveraineté de Moscou sur cette région.
03:42Vladimir Poutine considère le Donbass comme une partie intégrante de la Russie.
03:48Il a prévenu que si l'Ukraine refusait de céder cette région,
03:52eh bien ses troupes les prendraient par la force.
03:56Mais rétrocéder l'intégralité d'une région qui n'a pas été entièrement conquise par les Russes,
04:02c'est inacceptable pour Kiev.
04:04D'autant que le Donbass, c'est un grand bassin industriel
04:08qui regorge de ressources minières, de charbon, mais aussi de minerais.
04:12Il y a un enjeu agricole qui n'est pas négligeable.
04:15Au moins 2 800 000 hectares de terres arabes.
04:20Et puis surtout, rétrocéder le Donbass aurait un lourd coût humain.
04:25Il y a encore 200 000 personnes qui vivent dans la partie sous contrôle ukrainien.
04:31Alors on ignore quelle concession territoriale Kiev serait prête à faire,
04:36mais il semble exclu que l'Ukraine accepte de céder des terres
04:40qu'elle a jusqu'ici réussi à défendre au prix d'immenses sacrifices humains.
04:46Les Ukrainiens qui ont fourni leur plan de paix,
04:50leur propre version du plan de paix aux Américains hier soir,
04:53on va en parler dans quelques instants,
04:54mais j'aimerais qu'on fasse une parenthèse
04:55parce que le secrétaire général de l'OTAN, Marc Routoquet, à Berlin,
04:59vient de prendre la parole en ce début d'après-midi.
05:02Il a estimé, il a dit qu'il était très positif sur le fait,
05:07on entend beaucoup d'espoir là-dedans,
05:09que les Américains et les Européens écriraient la même page pour l'Ukraine à l'avenir.
05:12En revanche, il est beaucoup plus inquiétant.
05:16Lorsqu'il prévient l'Europe, il met en garde,
05:19nous sommes la prochaine cible des Russes,
05:21Pierre Benazet dit-il,
05:23Pierre qui est à Bruxelles, où se trouve le siège de l'OTAN,
05:26il met en garde sur le fait que nous allons connaître,
05:30nous aussi, une guerre de même échelle qu'a connue nos grands-parents,
05:34nos arrières-grands-parents.
05:39Effectivement, c'est le contenu des déclarations de Marc Routoquet.
05:44On sait que depuis qu'elle a succédé à Ian Stoltenberg aux commandes de l'OTAN,
05:49il n'est que sur un seul chapitre.
05:52Évidemment, c'est la guerre en Ukraine.
05:54L'Alliance atlantique s'est recentrée sur son cœur de métier
05:58depuis l'invasion et l'occupation de la Crimée par la Russie en 2014.
06:04Et depuis, l'OTAN ne cesse d'avertir les Européens
06:08de la nécessité pour eux de réarmer.
06:11L'invasion de l'Ukraine de 2022, la deuxième invasion,
06:14a sonné comme un signal d'alarme
06:16qui a permis à l'OTAN et aux alliés européens à l'intérieur de l'OTAN
06:20de recommencer à se réarmer
06:23et à effectivement prendre conscience des enjeux du moment.
06:26Il y aura une guerre, ce n'est pas certain, évidemment,
06:30mais on le sait bien que toutes les agences de renseignement
06:32des alliés européens
06:34ont des renseignements et des avertissements concomitants
06:38qui parlent d'une offensive possible,
06:40quelle qu'en soit l'échelle,
06:42d'ici quelques années, en tout cas avant 2030.
06:45Il y a évidemment des inquiétudes,
06:47plus particulièrement du côté des Pays-Baltes
06:51qui estiment que, pour eux,
06:53la Russie pourrait avoir tout simplement envie
06:56de les réannexer, de reconstruire l'Union soviétique en quelque sorte.
06:59Ils sont aux premières loges
07:00et le secrétaire général de l'OTAN averti
07:02une guerre comme celle de la Première et la Deuxième Guerre mondiale.
07:07Évidemment, c'est un peu ça qui sous-tend son message.
07:10L'Europe est la cible
07:12et évidemment, c'est ce que les Européens estiment
07:14depuis cette deuxième invasion de l'Ukraine en 2022,
07:18à savoir que tout ce que fait la Russie,
07:20pour l'instant, a un petit peu valeur de test
07:23et s'ils laissent l'Ukraine trop faible
07:26et s'ils n'aident pas l'Ukraine face à Moscou
07:29et si, par exemple, il y a des concessions territoriales
07:32et ce genre de choses,
07:33c'est la porte ouverte à de nouvelles ambitions russes
07:35et c'est ça que souligne ce matin
07:37Marc Rutte, le secrétaire général de l'OTAN.
07:40Merci beaucoup Pierre, en direct de Bruxelles pour France 24.
07:43Évidemment, une prise de parole qui intervient dans un contexte très particulier.
07:48On fait peut-être aussi un peu monter les enchères
07:49parce qu'il y a eu ce plan de paix ukrainien qui a été remis aux Américains.
07:54Regardons rapidement ce qu'on en sait.
07:55Mais finalement, la partie ukrainienne n'a pas voulu en dire beaucoup.
07:57Elle attend de savoir comment l'Amérique va réagir.
07:59Une proposition divisée en trois documents,
08:01d'un accord cadre en 20 points,
08:03un document sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre
08:06mais surtout, point cher aux Européens,
08:08et on vient de le comprendre ici,
08:10après ses propos de Marc Rutte,
08:11un document sur la question des garanties de sécurité.
08:14Oui, alors ces garanties de sécurité,
08:16elles sont d'abord indispensables pour l'Ukraine elle-même.
08:18Je parlais il y a un instant du Donbass.
08:21La conquête du Donbass privilégierait de nouvelles possibles attaques russes,
08:28lui offrirait une position très avantageuse
08:30parce que c'est la première ligne de défense de l'Ukraine.
08:36C'est l'une des zones les plus fortifiées du pays
08:38avec de profonds tranchées anti-chars par exemple.
08:44Et de manière générale,
08:45il faut dire que Kiev et les Européens sont très échaudés
08:49par les violations successives de tous les accords
08:53qui avaient été signés par Moscou,
08:55l'accord de Minsk 1 et 2,
08:57et puis surtout le mémorandum du Budapest,
08:59vous savez ce texte signé en 1994,
09:02qui garantissait l'intégrité territoriale de l'Ukraine
09:06en échange de son renoncement aux armes nucléaires.
09:09On sait ce qu'il en est advenu.
09:11Et puis les Européens, pour leur part,
09:13estiment que l'Ukraine constitue en fait
09:16un premier rempart indispensable contre la Russie
09:20qu'assurer sa sécurité.
09:23Et finalement, c'est un enjeu crucial
09:25pour la sécurité de l'ensemble du continent,
09:28d'autant que dans sa nouvelle stratégie de sécurité nationale,
09:32Washington semble avoir une position très conciliante
09:37à l'égard de la Russie
09:37et semble vouloir se désengager de l'alliance atlantique.
09:43Les services de renseignement occidentaux,
09:45Pierre Benazel rappelait à l'instant,
09:47estiment que la Russie sera en capacité
09:50d'attaquer un pays membre de l'Union européenne
09:53d'ici deux à trois ans.
09:55Et puis il faut rappeler que Moscou mène déjà
09:57une guerre hybride très offensive
10:00contre les pays européens.
10:02Mais le plan initial des Etats-Unis
10:05est resté très flou sur ces garanties de sécurité
10:08exigées par Kiev et par les Européens.
10:11Alors il y a bien la coalition des volontaires
10:13qui se dit prête à se déployer en Ukraine,
10:17mais seulement en deuxième ligne,
10:19seulement en cas de cesser le feu
10:20et seulement si les Américains
10:22assurent leurs arrières.
10:26Mais Vladimir Poutine, lui, a toujours exclu
10:28tout positionnement de troupes de l'OTAN en Ukraine.
10:31Pour rappel, en juin dernier,
10:34le chef de l'État russe avait déclaré
10:36les Russes et les Ukrainiens forment un seul peuple
10:40et dans ce sens, toute l'Ukraine est nôtre.
10:43C'est un peu inquiétant.
10:44Les Russes qui d'ailleurs se feraient pas se passer
10:46pour des victimes en ce moment.
10:49Le Kremlin qui assure, aurait été victime
10:51de la plus grosse attaque de drones ukrainiennes
10:53depuis le début de la guerre.
10:55Oui, alors le Kremlin cherche tout le temps
10:57à inverser le narratif, à se présenter comme victime,
10:59alors que Moscou est bien évidemment l'agresseur
11:02et continue de bombarder massivement chaque jour
11:05tout le territoire ukrainien, cible civile comprise.
11:09Alors le ministère russe de la Défense
11:11a effectivement dit avoir abattu 287 drones
11:14la nuit dernière, dont 32 qui se dirigeaient
11:17vers la capitale.
11:18Moscou, il y a d'ailleurs eu des vols interrompus,
11:22enfin des départs de vols interrompus
11:23dans les aéroports de la capitale russe.
11:26Alors c'est vrai que l'Ukraine frappe régulièrement la Russie,
11:30notamment avec des cibles pour cibles
11:33des infrastructures énergétiques et militaires.
11:38Selon l'agence Bloomberg, les drones ukrainiens
11:41ont d'ailleurs touché une plateforme offshore
11:44en mer Kaspienne, ce qui a abouti à l'interruption
11:48de la production de 28 pétroles russes.
11:50L'objectif c'est bien sûr de tarir les ressources financières
11:53de Moscou qui reposent sur ces exportations
11:56d'hydrocarbures et avec un certain succès
11:59parce que selon l'agence internationale de l'énergie,
12:03les revenus d'exportation de pétrole russe
12:07ont atteint en novembre leur plus bas niveau
12:10depuis le début de l'invasion en Ukraine.
12:13Alors l'économie russe a prouvé sa résilience,
12:16mais elle montre des signes d'essoufflement.
12:20En juin dernier, le ministre russe du développement économique
12:25avait estimé que la Russie était au bord de la récession.
12:29Vladimir Poutine, à lui, exclut cette hypothèse.
12:32Le Kremlin est déterminé à poursuivre sa guerre
12:35à n'importe quel prix.
12:37Merci beaucoup Anne Corpé pour ce décryptage.
12:41Grosse séquence diplomatique qui se poursuit sur ce dossier ukrainien.
12:45On vous voit.
Be the first to comment
Add your comment

Recommended