- il y a 1 jour
Chaque soir, Julie Hammett vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
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00:00Vous regardez toujours BFM, grand soir, bienvenue si vous nous rejoignez.
00:03Une image marquante ce mercredi, c'est Nicolas Sarkozy, accueilli en rockstar pour sa première séance de dédicace
00:10alors que son livre « Journal d'un prisonnier » sort aujourd'hui.
00:14Vous y étiez, Samy Saxy, dans cette librairie du 16e arrondissement de Paris.
00:20On inaugure une nouvelle chronique aujourd'hui, la story de Samy.
00:23Et donc c'est la foule en délire, Samy, face à Nicolas Sarkozy.
00:26En délire, c'est vraiment le mot.
00:28Bien sûr, l'événement, c'était cette séance de dédicace de l'ancien président de la République.
00:31Regardez, j'ai mis en accéléré, regardez la file d'attente.
00:34Elle fait tout le tour du pâté de maison.
00:37Et encore, je me suis arrêté à l'angle, mais ça continuait bien après.
00:40Et alors, c'est un bon business.
00:41Regardez également, on vendait des livres dans la file d'attente.
00:44Il y avait le TPE qui était sorti, on pouvait en acheter comme ça un certain nombre.
00:47Ah, c'était bien organisé.
00:48Ah, mais extrêmement bien organisé.
00:50Et les supporters de l'ancien président, bien sûr, ils étaient au rendez-vous.
00:52Regardez.
00:54Je l'ai acheté du coup sur place, oui, oui.
00:55Et voilà, on va le faire dédicacer, cadeau de Noël.
00:58Tout le monde a toujours raison dans ce qu'il dit.
00:59Il prévoit toujours de ce qu'il dit.
01:02Alors, c'est un surhumain.
01:03Ne vous inquiétez pas que ce qu'il a écrit, il a bien réfléchi avant de le noter.
01:08Parce que tous les livres, je les ai tous lus, qu'il les a écrits.
01:11Et celui-là, il va être particulièrement très intéressant.
01:13Ah, mais j'en ai pris quatre, mais j'aurais pu en prendre plus.
01:17Mais non, il faut en laisser pour tout le monde.
01:18Je ne vais pas oser en prendre plus.
01:20Il m'en reprendra plus tard.
01:21Il en a pris quatre.
01:22Mais il en reprendra plus tard.
01:24Il faut quand même en laisser pour les autres.
01:25Et puis, alors, vers 15h30, regardez cette image.
01:27C'est vrai, alors, j'ai eu un peu de chance.
01:29J'étais pile au bon endroit.
01:30La voiture de l'ancien chef de l'État qui est arrivée.
01:33Alors, vous voyez, les gens qui l'escorte sont en fait des policiers.
01:35Donc là, j'ai tout de suite compris que c'était la voiture de Nicolas Sarkozy.
01:38J'étais très bien placé.
01:40Il sort.
01:41Et alors, à ce moment-là, il est véritablement accueilli en rockstar.
01:43Et donc là, forcément, tout le monde a rejoint bien sûr ce cortège.
02:06Ça a duré plusieurs minutes.
02:07Comme ça, il déambule le long de cette rue pour arriver à cette librairie Lamartine.
02:13C'est vrai, assez impressionnant.
02:15Les gens étaient véritablement très heureux de le voir.
02:18Ses fans également étaient très contents d'avoir pu le toucher, d'avoir pu échanger quelques mots avec lui.
02:22Regardez.
02:22On est heureux et on le soutient.
02:27Et ça nous fait plaisir de le voir comme ça.
02:30Et qu'il vient de nous voir.
02:32Vous aussi, on vous aime bien.
02:33Ah, je ne sais pas.
02:34Merci.
02:35Je m'empêchais, désolé.
02:36Vous vous êtes glissé, un petit compliment.
02:38Non, mais il fallait un.
02:40Il n'y avait pas que pour Nicolas Sarkozy.
02:41Voilà, apparemment, en tout cas.
02:43Et parmi toutes ces fans, j'en ai trouvé quand même un qui n'approuve pas forcément ses dernières positions.
02:48Vous savez, notamment sur le front républicain auquel il ne veut plus s'afficher.
02:52C'est en tout cas ce qu'il a écrit dans son livre.
02:55Regardez.
02:56Même si j'avais voté pour lui dans le passé, le fait de rompre le front républicain, ce n'est pas pour moi.
03:04Et ça, honnêtement, je lui garde toute mon estime, mon admiration.
03:10Il a fait énormément de choses.
03:12Des erreurs aussi.
03:13Mais rompre le front républicain, non.
03:17Bon, voilà.
03:17Pour ce monsieur, c'est très clair.
03:19La ligne rouge, c'est celle-là à ne pas franchir.
03:21Alors ensuite, j'ai pris mon vélo.
03:23Je suis parti à l'Assemblée nationale pour prendre le pouls un peu des députés.
03:27J'ai traversé Paris.
03:28Puisque Nicolas Sarkozy, vous savez, dans une interview...
03:31Oui, ça vous fait beaucoup rire, ça.
03:32Je le savais.
03:33Il est très sportif.
03:34Voilà.
03:35En fait, dans une interview à nos confrères du point, Nicolas Sarkozy a déclaré que le pays était au bord de l'explosion.
03:42Alors, au bord de l'explosion, est-ce que vous savez ce que c'est que le savapétisme ?
03:47C'est un député qui m'a parlé de ça aujourd'hui, le savapétisme.
03:50Vous ne savez pas ?
03:50Je ne connaissais pas.
03:51On a compris l'idée.
03:54Le savapétisme, c'est vieux comme la France.
03:59Le savapétisme, c'est-à-dire savapété ?
04:00Oui, savapété, savapété, de toute façon, c'est la fin, on va tous mourir, et ainsi de suite.
04:04Oui, oui, c'est un état d'esprit.
04:06Il enfile les perles sur un collier déjà bien usé.
04:09Nicolas Sarkozy a quand même été le promoteur de politiques antisociales, de casse de services publics, d'écrasement des salaires, qui ont jeté des millions de personnes dans la pauvreté.
04:17Donc, venir nous faire des leçons sur l'explosion possible du pays, alors qu'on a été un des principaux organisateurs de ce climat-là, c'est un peu indécent.
04:25Et donc, Nicolas Sarkozy qui aura quand même dédicacé ses livres pendant près de 5 heures.
04:29Ce chiffre, 2300 livres aujourd'hui dédicacés, vendus dans cette librairie, c'est absolument considérable.
04:36Ça va être le best-seller de cette fin d'année ?
04:37Oui, sans doute, mais c'était programmé pour ça.
04:40Toute la promotion, comment le livre a été lancé, l'éditeur, il y a tous les moyens pour réussir une bonne vente de livres.
04:51D'ailleurs, c'est conforme à ses livres précédents.
04:53Il y a vraiment des sarcophanes, si vous voulez.
04:56C'est une communauté qui existe depuis maintenant assez longtemps.
05:00Moi, j'ai à peu près lu tous les livres de Nicolas Sarkozy, comme je suis très vieux depuis le XXe siècle.
05:06Et à chaque fois, ça marche.
05:07Parce que Sarkozy, c'est on l'aime ou on le déteste.
05:10C'est quelqu'un qui ne laisse pas indifférent.
05:11Il y a des fans, mais c'est une base.
05:14Il a un noyau dur.
05:14C'est un noyau dur.
05:16C'est un noyau dur.
05:16Attention, il ne faut pas confondre.
05:18Moi, en 2016, il y avait les mêmes files d'attente.
05:20Samy n'était pas encore là.
05:22Je travaillais déjà, j'étais déjà journaliste.
05:24D'accord.
05:25Et il y avait déjà les mêmes files d'attente.
05:26Il y avait la primaire.
05:27Et Nicolas Sarkozy, je l'ai suivi pendant cette primaire de la droite,
05:30qui est quand même l'un des derniers rendez-vous de la droite républicaine
05:33et qui s'est très mal fini, pas pour François Fillon sur la primaire,
05:36mais sur la présidentielle.
05:38Et Nicolas Sarkozy était persuadé qu'avec ses longs files d'attente,
05:40il allait l'emporter à tous les coups.
05:42Et en fait, c'était ses fans.
05:44Mais les fans, ça ne fait pas des...
05:45Donc, ce n'est pas forcément révélateur d'une énorme popularité non plus.
05:49Aujourd'hui, il n'est pas dans un retour en politique.
05:51Attention, je ne dis pas du tout ça.
05:52C'est autre chose.
05:53Mais il a des fans.
05:54C'est incontestable.
05:55Et il reste un personnage assez populaire.
05:58J'ai regardé avant de venir.
05:59Il est entre la quatrième et la dixième place,
06:02selon les baromètres de popularité.
06:04Ce qui ferait rêver beaucoup de ceux qui sont actuellement en position.
06:08Mais les hommes politiques, vous savez,
06:09on les aime souvent quand ils ne sont plus aux affaires.
06:11C'est aussi une grande spécialité français.
06:15Quand ils ne sont plus aux affaires
06:16ou quand ils sont dans l'opposition pour certains d'entre eux aujourd'hui.
06:19La une de l'IB.
06:20Quand ils exercent le pouvoir, accorder que c'est souvent difficile.
06:23C'est un peu plus compliqué.
06:24Parle de ça en présence de notre mission de l'IB.
06:25Ça complique les choses.
06:26J'en profite pour accueillir nos invités.
06:28Jonas Haddad, porte-parole des Républicains.
06:30Bonjour.
06:30Jean-Daniel Lévis, sondeur, directeur délégué de Harris Interactive.
06:33Bonsoir à tous les deux.
06:34Et j'en profite pour vous montrer aussi la une de l'IB.
06:37Le Sarko Circus.
06:39Vous souhaitez intervenir, Rachel ?
06:40Ce qui est intéressant, c'est qu'on voyait là, dans la file d'attente,
06:43il y avait aussi des personnes assez jeunes.
06:47Il y avait des personnes assez jeunes.
06:48Et puis, il n'y avait pas simplement, comme on a pu l'entendre aussi à une époque,
06:52ce qui n'est pas totalement faux, mais qui n'est pas non plus entièrement vrai,
06:55il n'y avait pas non plus qu'en public une classe sociale, on va dire,
06:58le 16e, 17e arrondissement, tel qu'on peut se le représenter
07:01d'un point de vue de ces catégories sociales.
07:04Il y avait des gens assez mélangés et qui avaient fait parfois de la distance.
07:09Ça rappelle aussi les scènes qu'on a vues avec Jordan Bardella.
07:13Et en ce sens, Nicolas Sarkozy est peut-être l'un des derniers politiques qui vend énormément.
07:19Il faut que les téléspectateurs sachent un peu ce que veut dire 2300 livres vendus.
07:25C'est énorme.
07:25Certains politiques, en plusieurs mois, n'ont vendu que 300 ou 400 exemplaires de leurs livres.
07:31Donc, c'est en effet un succès d'édition extrêmement fort.
07:34Et puis, dernier point qui m'a marquée à la lecture de l'ouvrage,
07:38c'est que je pense que celui-ci, ce qui n'était pas le cas de tous les autres,
07:41il l'a écrit. Il l'a écrit lui-même.
07:43Or, on le sait, un certain nombre de politiques, et pas que.
07:45Pas que des politiques ont recours à des prêts de plumes, des gens qui l'en écrivent.
07:48Il n'a pas eu le choix puisqu'il l'a écrit, de fait, dans sa cellule.
07:52Tout à fait.
07:52Le journal d'un prisonnier.
07:53Ensuite, il aurait pu avoir une réécriture particulière, etc.
07:58Là, on sent à la lecture que ça vient de lui.
08:01Et je pense que les lecteurs n'y sont pas insensibles.
08:05On parle quand même de Nicolas Sarkozy,
08:08condamné dans une affaire très grave en première instance.
08:10Il sera jugé en appel dans ce dossier du financement libyen de sa campagne de 2007,
08:16du 16 mars au 3 juin prochain.
08:19Jean-Daniel Lévy, on n'a pas l'impression que ça impacte sa popularité.
08:25C'est-à-dire que ce noyau de fan est hermétique à toutes ses affaires.
08:29Absolument.
08:30Et c'est vrai que dans toutes les enquêtes, quand on regarde avant et après la condamnation récente
08:34comme la condamnation antérieure, ça n'a eu aucun impact d'un point de vue d'opinion
08:39ni d'un point de vue général, ni même auprès de ceux qui sont des électeurs traditionnels de la droite
08:45ou ceux qui se positionnent proches aujourd'hui des Républicains.
08:48Il y a peut-être un élément à considérer.
08:50C'est que Nicolas Sarkozy n'a jamais fait de l'honnêteté le cœur de la relation qu'il pouvait avoir avec la population.
08:58Il a toujours dit en fait que c'était un responsable politique, qu'il était dynamique, qu'il était volontaire,
09:03qu'il avait la capacité à pouvoir faire évoluer les choses.
09:07Et donc en fait, il y a une forme de mise à distance d'une partie de son électorat en disant
09:10bon, peut-être qu'un certain nombre de faits qui lui sont reprochés sont des faits qui sont avérés,
09:14ils ne sont pas tous persuadés.
09:15Mais quand bien même, ça n'a aucune prise sur le jugement qu'ils peuvent avoir à l'égard du responsable politique
09:21qui est, à leurs yeux, l'image de la dernière victoire à la présidentielle.
09:27Et ce qui est assez frappant, c'est que même quand il a quitté l'Elysée en 2012,
09:31vous avez quasiment la moitié des électeurs de Nicolas Sarkozy ou des sympathisants des Républicains
09:35qui ont dit, c'est pas juste, il aurait dû gagner la présidentielle.
09:39S'il avait eu 15 jours de plus, il aurait gagné parce qu'il avait progressé globalement
09:43au cours de la dernière campagne.
09:45Donc un peu le sentiment, pas forcément qu'il a perdu la victoire en 2012,
09:49mais que celle-ci n'a pas tout à fait été accordée à François Hollande.
09:53Donc il y a cette forme de nostalgie qui existe de la part d'un électorat.
09:56Qui plus est, quel sentiment, entre guillemets, d'en avoir eu pour son argent en se disant
09:59qu'il y avait eu des promesses de campagne qui avaient été effectuées par Nicolas Sarkozy en 2007.
10:04Et globalement, en 2012, tout n'a pas forcément été bien réalisé,
10:07mais une bonne partie du chemin a été parcourue.
10:10Alors, je vous lis la réaction de son épouse.
10:11Carla Bruni, qui réagit sur les réseaux sociaux, sur Instagram,
10:17« Tu as écrit dès le premier jour de ton arrivée en prison,
10:20tu as écrit comme on se force à respirer, tu as écrit pour ne pas devenir fou,
10:24pour ne pas glisser dans les ténèbres, pour ne pas perdre pied,
10:28pour ne pas crever d'indignation et de colère. »
10:33Une question, est-ce qu'il n'y a pas, et c'est une critique qui est revenue quand même récemment,
10:39autour de ce livre, une part d'indécence dans la publication de ce journal d'un prisonnier ?
10:47Moi, je ne trouve pas. Il est présumé innocent aujourd'hui.
10:50Si jamais, par l'intermédiaire de Nicolas Sarkozy, ça ne manque pas d'ironie quand même,
10:55mais on arrive quand même à comprendre que la prison, ce n'est pas le club med,
10:58et à parler un petit peu de ce qu'est l'univers carcéral en France aujourd'hui, en 2025,
11:02eh bien, ce n'est pas plus mal.
11:03Je ne pensais pas que ce serait lui le porte-parole de l'OIP,
11:05l'organisme international de surveillance des lieux de privation et des prisons,
11:09mais, en tout cas, si jamais il le fait, ce n'est pas plus mal,
11:11parce que moi, je l'ai lu, son ouvrage.
11:12Alors, pour la moitié, il revient sur le procès pour dire que c'est un complot qu'il est innocent.
11:15Pour le quart, il parle de sa famille qu'il aime beaucoup et c'est formidable.
11:18Et pour le quart, il parle de la vie carcérale.
11:20Et la vie carcérale, il parle des gens qui se battent en prison.
11:23Lui-même fait une sorte presque de mea culpa en disant
11:25« J'essaierai d'être un petit peu moins caricatural à l'avenir
11:28sur ce que j'ai pu dire de la prison et de cet outil incroyable de réinsertion
11:33parce que ce n'est pas ça du tout. »
11:34Et moi, je trouve ça bien que Nicolas Sarkozy le dise.
11:37Et encore une fois, il est présumé innocent, donc il a le droit de se défendre.
11:39Encore une fois, la machine judiciaire, la machine étatique est suffisamment forte
11:42pour qu'on ne puisse pas ôter à un justiciable tout ce qui lui reste,
11:46à savoir le droit de se défendre, le droit de parler,
11:48le droit d'écrire donc et d'être publié également.
11:50Jonas Haddad, il n'y a pas une petite part de victimisation, là, quand même,
11:53dans cette stratégie de Nicolas Sarkozy aujourd'hui et ses prochains jours ?
11:57Puisque après, c'est une tournée de plusieurs jours.
11:59Il part à Marseille, je crois, ce week-end pour poursuivre cette séquence.
12:03– Je n'ai pas l'impression que pendant toute cette séquence,
12:06Nicolas Sarkozy s'est posé en grande victime.
12:09Je pense au contraire, il l'a dit dès qu'il a été placé dans cette détention
12:13qui était prévisoire, il est allé la tête haute, ce qu'il a dit en prison.
12:17Et en fait, il ressort la tête haute.
12:19Et encore une fois, comme le disait mon confrère et voisin Slama,
12:24la réalité, c'est qu'il est innocent.
12:25Depuis que le moment où il a fait appel, il a formé appel, il est innocent.
12:29– Il est présumé innocent.
12:30– Important le mot présumé quand même.
12:32– Non, il est innocent.
12:35– Il est présumé innocent.
12:37– Non, il est innocent aujourd'hui.
12:38– Dans l'attente.
12:39Mais donc ça veut dire qu'il est innocent et donc il a le droit,
12:42bien évidemment, de défendre cette innocence.
12:44– Il est innocent sur ce procès, il a été condamné définitivement
12:46à plusieurs reprises.
12:47– Oui, on peut aussi parler de ces infractions au code de la route,
12:49si vous voulez, mais là, on parle de cette question-là.
12:51Donc la question qui est posée ici, c'est de savoir,
12:54est-ce qu'un innocent a le droit d'évoquer son passage
12:56dans une détention provisoire en prison ?
12:59Bien évidemment que oui.
13:00Est-ce que sa femme, qui est une artiste avec une sensibilité particulière,
13:05qui d'ailleurs a toujours revendiqué cette sensibilité,
13:07a le droit de l'évoquer, aussi ?
13:09Honnêtement, je ne vois pas ce qui serait choquant.
13:11En revanche, ce qui est plus choquant, je trouve,
13:14c'est une forme de mépris.
13:16Je ne vise personne ici sur ce plateau,
13:18c'est de façon générale qu'on a vis-à-vis des gens
13:21qui ont envie d'aller à la rencontre d'un ancien président de la République
13:23qui dit sa vérité sur une période difficile.
13:27Si ces gens-là aiment bien Nicolas Sarkozy,
13:29peu importe, du milieu où il soit,
13:31Libération n'a pas à faire Sarko-Circus.
13:34Mais qui sont ces gens planqués dans leur petit bureau parisien
13:36dans lequel ils donnent leurs avis sur la culture
13:39et sur les spectacles, etc.,
13:41pour mépriser des gens qui ont juste envie d'écouter
13:43ce qu'a à dire un ancien président de la République ?
13:45Ce mépris de classe, moi, il m'énerve un petit peu.
13:47J'ajouterais, M. Haddad,
13:49quand on est innocent ou présumé innocent,
13:51en effet, on a le droit d'écrire,
13:52mais également quand on a été reconnu coupable.
13:55Régoine Fay, il a sorti un certain nombre d'ouvrages.
13:59Et je crois que le droit, justement,
14:00à l'écriture et à l'expression publique
14:02est celui de tous,
14:04que l'on soit innocent, condamné,
14:06présumé innocent.
14:07Et alors, il dit quelque chose de très intéressant
14:10dans le bouquin que j'ai lu également.
14:11Il dit à un moment,
14:12la justice, c'est ce qu'il dit dans la Constitution,
14:14est censée être une autorité.
14:15Mais elle considère aujourd'hui être un pouvoir.
14:18C'est un mot très juste.
14:20Lorsqu'il y a une autorité qui se place en tant que pouvoir,
14:23il faut qu'elle accepte d'avoir un contre-pouvoir.
14:25Nous, les politiques, on a des contre-pouvoirs.
14:27Les journalistes ont des contre-pouvoirs.
14:29Il ne serait pas complètement délirant
14:31de dire que la justice pourrait avoir des contre-pouvoirs
14:33et qu'on puisse dire,
14:34il y a une décision de justice,
14:36j'ai le droit de la critiquer,
14:37et ce n'est pas de la victimisation.
14:38Jonas Haddad, c'est lui le boss,
14:40c'est lui le vrai patron de la droite, Nicolas Sarkozy ?
14:43La question, je pense qu'il y répond lui-même
14:45dans l'interview qu'il a donnée à François-Olivier Gisbert,
14:47il dit que lui-même, sa place aujourd'hui
14:49n'est pas dans la politique.
14:51Et je pense qu'il n'y a personne qui envisage...
14:53Vous le croyez, ça ?
14:54Oui, ça reste en quelque sorte...
14:55Vous le croyez, vous, Victor Hérault ?
14:57Le parrain, quand même.
14:59C'est celui qu'on va voir pour se faire adouber
15:01ou pour demander conseil,
15:02même s'il est plus activement dans la vie politique.
15:04C'est encore quelqu'un qui...
15:05Et puis, je n'aime pas trop le vocable de parrain,
15:08parce qu'il y a un côté derrière tout ça,
15:09avec le parfum qui a été évoqué jusqu'à avant.
15:11Non, je pense qu'en réalité,
15:13c'est quelqu'un qui a des visions,
15:16parce qu'il a été président de la République,
15:17et qu'il arrive à avoir des problèmes
15:18de plus haut, parfois,
15:20que ce que nous qui sommes dans la tambouille.
15:22On va peut-être en parler tout à l'heure.
15:23Alors, allons-y tout de suite.
15:25Bonjour, nous.
15:26Je ne crois pas qu'il ait aujourd'hui,
15:28pour reprendre le mot qu'a été employé,
15:30le parrain.
15:31Je pense qu'il l'a été jusqu'à...
15:34Je pense qu'il y a quand même une fracture
15:36à partir de la campagne 2017
15:37et surtout de la campagne 2022.
15:38Il ne soutient pas sa famille politique.
15:40Et que vous le vouliez ou non,
15:41aujourd'hui, il y a une partie
15:42de sa famille politique,
15:43alors ce ne sont pas ceux
15:43qui étaient effectivement
15:44dans la file d'attente cet après-midi,
15:46mais qui ont tiré un trait
15:47sur Nicolas Sarkozy.
15:49Moi, j'en connais plein,
15:50c'est comme ça.
15:51Et c'est pour ça aussi
15:52que la famille politique des Républicains
15:53est quand même assez divisée
15:54entre ceux qui disent
15:55« Bon, allez, il faut qu'on tourne
15:57la page de Nicolas Sarkozy.
15:58On a voté pour lui,
15:59on l'a bien aimé,
15:59mais de toute façon,
16:00notre avenir,
16:01ce n'est pas avec lui. »
16:01Alors, est-ce qu'ils arrivent
16:02à construire un avenir ?
16:03Il est l'orée du président.
16:04Ça, c'est une autre question.
16:05Mais maintenant, c'est vrai
16:06que beaucoup des députés
16:08n'ont pas le consulté systématiquement,
16:10même si Nicolas Sarkozy
16:12est une voix qui compte à droite.
16:13C'est une partie de l'électorat.
16:14Le traité de Lisbonne,
16:15l'illigration,
16:17et puis il a déçu son passage
16:19au quinquennat.
16:20Si je pose la question
16:21de « Est-ce que c'est lui
16:21le boss ou non ? »
16:22C'est parce qu'on a le sentiment
16:23quand même qu'il n'y a plus
16:24tellement de lignes directrices
16:25dans votre parti.
16:27On a vu ce qui s'est passé hier
16:28avec le budget de la Sécu
16:29qui a donc été adopté
16:30avec l'aide de 18 députés
16:34de votre groupe
16:35contre l'avis du patron Bruno Retailleau
16:38qui appelait à s'abstenir
16:39ou à voter contre.
16:41Laurent Wauquiez, lui,
16:42avait une autre ligne encore.
16:44Le patron des députés,
16:45il disait « Il faut s'abstenir. »
16:46Il ne disait pas de voter contre,
16:47il disait « Il faut s'abstenir. »
16:48Ce qui amène Éric Ciotti,
16:50allié de Marine Le Pen,
16:51à dire ce soir sur BFM TV,
16:53ce parti Les Républicains,
16:55en gros, il n'existe quasi plus.
16:57On écoute.
16:57Le parti, aujourd'hui,
17:01est éclaté.
17:03Il n'existe plus.
17:04Il a une vocation, aujourd'hui,
17:07tout simplement,
17:08à être un supplétif
17:09du gouvernement
17:10et désormais des socialistes
17:12et des écologistes,
17:13ce qui est extrêmement grave.
17:14Vous considérez aujourd'hui
17:15que les députés LR,
17:16ils sont supplétifs du PS ?
17:18Oui, il y a eu 18,
17:19pas tous,
17:20les amis de M. Wauquiez,
17:21parce que c'est M. Wauquiez
17:22qui leur a demandé
17:23de voter pour,
17:24pour que ça passe.
17:25on en a un petit peu de temps.
17:27On a un petit peu de temps,
17:27on a un petit peu de temps.
17:29Sous-titrage Société Radio-Canada
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