LE DOSSIER DU 13H - Mort d’Émile: les grands-parents, un oncle et une tante auditionnés par les juges d’instruction - Vidéo Dailymotion

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Philippe et Anne Vedovini étaient accompagnés de leurs avocats respectifs ce mardi après-midi. Deux de leurs enfants ont aussi été convoqués par les juges d’instruction. Le fond du dossier a été évoqué durant plusieurs heures et les parties civiles sont ressorties du tribunal d'Aix-en-Provence avec une certitude: l’enquête se poursuit et de nouvelles investigations seront menées prochainement.

Transcript

00:00Les grands-parents peuvent-ils relancer l'enquête ? On se pose la question.

00:03Alors qu'Emile Soleil s'était mystérieusement volatilisé le 8 juillet 2023 au Vernet,

00:07dans les Alpes de Haute-Provence, il avait deux ans et demi.

00:10Ses grands-parents, un de ses oncles, l'une de ses tantes, ont été entendus par un juge d'instruction hier.

00:16Avec nous pour en parler Valentin Doyen, bonjour, journaliste spécialiste de l'affaire Emile,

00:20et Pauline Revena, la chef du service Polyjustice de BFM TV.

00:23Pauline, on va commencer par vous sur ces auditions, pour que ce soit bien clair.

00:25Les grands-parents, ils avaient été entendus en garde à vue, il y a 8 mois.

00:30Là, cette fois-ci, c'est en tant que partie civile.

00:32Donc ils n'ont plus rien du statut de suspect.

00:35Alors, ils ont été relâchés après leur garde à vue, vous vous souvenez,

00:38sans qu'aucune poursuite ne soit engagée contre eux.

00:41Et effectivement, hier, ils ont été reçus en qualité de partie civile.

00:44Et c'est ce que nous ont dit les avocats du grand-père et de la grand-mère d'Emile.

00:47Ils se sont sentis, cette fois-ci, confortés dans cette position de partie civile.

00:52Ils ont pu, on a pu leur poser des questions, mais ils ont pu aussi faire part de leurs ressentis,

00:56de leurs doutes, de leurs questions, des points encore à éclaircir.

00:59Et c'est cette raison, ils étaient convoqués, ils n'y sont pas allés, on n'est pas...

01:03Enfin, il y avait une date, ils se sont présentés, ils avaient à le faire.

01:07C'est une étape, si vous voulez, nécessaire dans ce processus.

01:11On en reparlera après, mais sachez qu'ils ont aussi envie de demander,

01:16de déposer des actes d'enquête dans les prochaines semaines.

01:18Donc c'était aussi une brique préalable, si vous voulez, l'enquête se poursuit.

01:23Et là, ils sont en qualité de partie civile, effectivement.

01:26Est-ce que ça veut dire pour autant que la piste familiale est totalement écartée ?

01:29Écoutez, est-ce que nous en a dit l'avocat de la grand-mère d'Emile ?

01:32Il est évident que le fait que la cellule familiale fasse partie des pistes

01:38qui ont été suivies lors des investigations est quelque chose d'extrêmement difficile.

01:42D'un autre côté, elle comprend parfaitement que, compte tenu de la configuration

01:46dans laquelle est intervenue la disparition du petit Emile,

01:50il est tout à fait naturel que des interrogations se posent.

01:53Valentin, vous connaissez très bien l'affaire.

01:55Est-ce qu'aujourd'hui, il y a une piste privilégiée ?

01:59Non, absolument pas.

02:01Aucune piste n'est privilégiée.

02:02Il y en a encore beaucoup qui sont étudiés par les enquêteurs

02:05de la cellule nationale d'enquête.

02:06Il y a encore une dizaine membres de la section de recherche de Marseille,

02:09épaulés par des gendarmes des Alpes-de-Provence,

02:11a travaillé quotidiennement depuis plus de deux ans.

02:14Depuis le 8 juillet 2023, il y a encore une dizaine de personnes

02:17qui travaillent tous les jours sur ce dossier.

02:19Aucune piste n'est privilégiée.

02:21Il y en a plusieurs.

02:22Ils travaillent sur plein de choses, ces gendarmes.

02:24Et la piste familiale, la grande porte de la famille

02:28qui est toujours entre-ouverte selon les magistrats et les enquêteurs.

02:32On a compris donc que la famille compte être demandé de nouvelles investigations.

02:35Qu'est-ce qui n'a pas été fait encore en la matière, Pauline Romain ?

02:38Alors, Valentin, vous le dira peut-être mieux que moi,

02:40quand ils se sont rendus au Auvergne il y a quelques mois,

02:42ils ont exploré des endroits qui, selon eux, n'avaient jamais été explorés,

02:46à savoir des granges notamment,

02:49des endroits qui n'auraient pas été fouillés par les enquêteurs.

02:53Et c'est ce type d'actes d'enquête qu'ils vont demander.

02:56Mais peut-être que Valentin complétera ce que je viens de dire il y a quelques temps.

02:59Oui, Valentin, vous disiez qu'il y avait plusieurs pistes possibles.

03:02La familiale, mais pas seulement.

03:03Ces actes d'enquête, ces nouvelles investigations,

03:05ça pourrait être pour creuser sur quoi, par exemple ?

03:09Alors, je pense qu'effectivement, depuis les gardes à vue depuis mars dernier,

03:16tout d'abord, les personnes qui étaient en garde à vue,

03:19qui sont sorties libres, ont appris des choses

03:21durant cet acte d'enquête très important.

03:24Et en septembre dernier, les parties civiles ont eu accès à l'intégralité du rapport,

03:29et notamment des expertises, ce qui n'était pas encore le cas.

03:32Donc, ce qui les intéresse aujourd'hui, c'est l'endroit précis où le crâne et les vêtements ont été retrouvés.

03:40Une clairière située à un kilomètre, un kilomètre et demi du Haut-Vernay.

03:44Mais on s'est rendu compte que l'accès à cet endroit pouvait se faire par plusieurs pistes.

03:51Et selon eux, selon eux, la probabilité qu'une personne puisse être venue pour déposer le crâne et les vêtements,

04:00cette personne a pu passer par le Haut-Vernay.

04:01Oui, certes, mais il y a d'autres endroits, notamment une route départementale qui passe à proximité,

04:06notamment un chemin qui part directement du centre du village du Vernay, sans passer par le Haut-Vernay.

04:12En réalité, ils attendent des explications.

04:15Ils veulent savoir aussi si les enquêteurs ont pensé à toutes les possibilités pour accéder à cette clairière.

04:21Mais qu'est-ce qu'on peut, Valentin, retrouver encore matériellement deux ans et demi après la disparition d'Émile sur les lieux ?

04:26Il n'y a plus rien.

04:28Il n'y a plus rien, si, puisque aujourd'hui, moi je peux vous donner cette information,

04:34aujourd'hui, il y a encore des experts qui travaillent sur le crâne d'Émile.

04:39Alors que ce crâne a été rendu, il y a à peu près un an maintenant, aux parents pour qu'ils puissent organiser ses funérailles.

04:45Mais grâce à l'intelligence artificielle, grâce également à des imprimantes 3D,

04:49on peut toujours travailler sur les ossements du petit garçon et les faire parler.

04:54Il ne faut pas oublier qu'il y a un gros travail qui a été effectué sur les biotopes,

04:57c'est-à-dire le développement des microbes sur les vêtements, sur les ossements,

05:04au moment de la découverte du crâne et donc de cette culotte ou encore de ces chaussures.

05:11Eh bien, peut-être qu'en se déplaçant à certains endroits qui n'auraient pas été explorés,

05:15on pourrait avoir un biotope qui matche.

05:17On pourrait également aller dans des endroits, des granges, des garages,

05:20qui n'ont peut-être, j'y viens peut-être, pas été fouillés.

05:23Et c'est pour ça que les avocats attendent aussi, avant de déposer ces demandes de nouveaux actes,

05:31parce qu'ils ont peut-être aussi, hier, obtenu des réponses qu'ils n'avaient pas jusqu'à présent.

05:35Oui, ils ont accès au rapport d'expertise.

05:39Mais en tant que parti civil, il faut savoir que l'enquête se poursuit quotidiennement.

05:44Il y a des investigations qui sont menées presque quotidiennement dans ce dossier.

05:47Il n'y a pas tout qui se voit, mais il n'y a pas tout qui est inscrit au rapport.

05:52Parfois, les enquêteurs mènent des investigations.

05:56Ces investigations sont rapportées au juge d'instruction,

05:59qui ne les donnent pas au greffier.

06:01Donc, ce n'est pas encore coté au rapport.

06:04Donc, ils ont toujours un petit train de retard, les partis civils.

06:07C'est fort logique.

06:08Et c'est pour ça qu'ils attendaient d'avoir toutes les réponses,

06:11notamment certaines réponses hier, avant de déposer ce dossier.

06:14Mais oui, on peut encore trouver des choses,

06:17et les enquêteurs espèrent bien trouver encore des choses.

06:20Est-ce que ça sera grâce à la collaboration des partis civils,

06:24des proches de l'enfant ?

06:26Ça, il n'y a que l'avenir qui le dira.

06:27Et ça, Pauline peut aussi revenir là-dessus.

06:29Mais je pense que les juges d'instruction ne sont pas obligés

06:31de répondre favorablement aux demandes des avocats.

06:35Oui, oui, exactement.

06:36En fait, on dit la même chose.

06:38Les grands-parents d'Émile, ce n'est pas vraiment une contre-enquête dans leur esprit.

06:42C'est un complément, si vous voulez, d'un supplément d'enquête.

06:46Et ils vont faire la liste des questions qu'ils se posent.

06:48Ils vont demander une série d'actes.

06:50Mais la justice, elle a tout à fait le droit de tout accepter,

06:53de tout refuser, d'en prendre une partie.

06:54Enfin, je veux dire, il n'y a pas d'obligation.

06:57Simplement, ils se posent des questions à voix haute et par écrit.

07:00Il y a des choses qu'ils estiment qu'ils n'ont pas été assez bien explorées

07:03ou pas explorées du tout.

07:04Et puis, rappelons-le, même si c'est un peu difficile à entendre,

07:07mais il n'y a que le crâne du petit Émile qui a été retrouvé et quelques ossements.

07:12Mais il manque toute l'autre partie.

07:13Et souvenez-vous, le procureur de la République a bien expliqué

07:16que c'était une sorte de mise en scène, cette découverte dans ce sentier de randonnée,

07:20qu'il y avait eu un autre endroit où l'enfant avait trouvé la mort,

07:23probablement un autre endroit où l'enfant avait été conservé

07:25et probablement ce troisième endroit où l'enfant avait été déposé.

07:29Donc là, je rejoins Valentin.

07:30Il y a encore foule de pistes et de fils à tirer.

07:33Et il y a une dizaine d'enquêteurs qui sont toujours activement mobilisés sur ce dossier

07:36et qui font tout pour avancer sur ce chemin de vérité.

07:38Cette cellule Émile.

07:39On avait totalement écarté la piste de l'accident, Valentin.

07:42Du coup, en fait, on se dirige, je crois, vers un tiers

07:44parce que tout le hameau aussi a été interrogé.

07:48Alors, effectivement, moi, je pense qu'il faut se baser,

07:51se cantonner à ce qu'a déclaré la seule autorité compétente à le faire.

07:54C'est le procureur de la République, Jean-Luc Blachon.

07:57Il parle très peu, mais quand il parle, il dit des choses.

07:59Au moment des gardes à vue, les qualifications,

08:02c'était homicide volontaire et recel de cadavre.

08:07Alors, ça ne veut pas dire qu'à l'avenir,

08:10ces qualifications seront gardées.

08:12Pauline l'expliquera mieux que moi,

08:13mais en matière judiciaire,

08:15on part souvent du chef d'accusation le plus important

08:18pour ensuite redescendre,

08:19ce qui permet aux enquêteurs ou aux magistrats

08:22d'avoir, j'ai envie de dire, les coups des franches

08:24pour mener leurs investigations.

08:26Donc, je pense que la piste de l'accident

08:28n'est absolument pas écartée.

08:31D'ailleurs, Maître Colombani, Isabelle Colombani,

08:33qui défend Philippe Védovigny, le grand-père d'Émile,

08:36avait dit sur votre plateau en mars dernier

08:38que l'intime conviction des grands-parents,

08:41c'était l'accident.

08:42L'accident d'Émile avec un véhicule

08:44et qu'Émile avait pu être caché

08:46par une personne qui avait eu cet accident

08:49et qui avait pris peur.

08:52Donc non, la piste accidentelle

08:53est toujours étudiée de près.

08:56Après, l'intervention d'un tiers,

08:59si on se base sur les déclarations

09:01du procureur Blachon,

09:03ça ne fait aucun doute, oui.

09:05On parlait de ce supplément d'enquête.

09:06Il a pris une tonalité très concrète

09:08il y a quelques semaines, Valentin Doyen,

09:09parce qu'il y a eu un déplacement

09:10des grands-parents d'Émile

09:11avec leurs avocats

09:12dans le hameau du Auvergnet.

09:14Est-ce qu'on sait

09:14si ça a débouché sur quelque chose ?

09:18On ne sait pas

09:20si ça a débouché sur quelque chose.

09:22Moi, je me suis posé la question

09:23quand j'ai appris que les grands-parents,

09:25l'oncle et l'attente étaient convoqués

09:26un mois après ce déplacement

09:28qui a évidemment fait réagir

09:29puisque c'était la première fois

09:31qu'ils retournaient sur place

09:32depuis les gardes à vue.

09:34Il faut savoir qu'ils ne souhaitent plus

09:35y aller pour la simple et bonne raison

09:37que pendant les gardes à vue,

09:38ils ont eu accès

09:39à des déclarations de villageois,

09:41déclarations qui sont difficiles

09:43pour eux à accepter, à entendre.

09:45Donc pour éviter de croiser

09:47des personnes qui aujourd'hui

09:48ne font plus partie de leurs proches,

09:50ils ne veulent plus y aller.

09:51Mais moi, je me demandais

09:53si c'était une réaction des juges,

09:56dire voilà, vous vous êtes déplacés

09:57il y a un mois,

09:58donc on vous convoque.

09:59Apparemment, ce n'est absolument pas le cas.

10:01La date était prévue

10:02par les juges d'instruction,

10:03les deux juges d'instruction

10:04qui sont au cœur de cette enquête

10:06avaient prévu de convoquer

10:07les partis civils

10:08avant la fin de l'année.

10:10Et selon mes informations,

10:12hier, ce déplacement au Auvergne

10:14en date du 8 novembre dernier

10:16n'a quasiment pas été évoqué.

10:18Donc non, il semble que pour l'instant,

10:21ça n'ait pas porté ses fruits.

10:22Est-ce qu'on a une idée du calendrier maintenant,

10:24la suite de nouvelles auditions ?

10:25Les grands-parents,

10:26c'est toujours aussi le même oncle

10:27et la même tante.

10:28Oncle et tante,

10:29ça donne l'impression qu'ils sont âgés.

10:30Non, en fait, ils sont très jeunes.

10:31Il y a un décalage de génération.

10:35Ils ont une vingtaine d'années,

10:37l'oncle et la tante.

10:39Le calendrier,

10:40les partis civils sont ressortis hier

10:43de ces auditions

10:45avec la certitude,

10:46c'est que des investigations

10:47étaient encore menées

10:48à l'heure où l'on se parle

10:49et qu'il y en aura encore

10:50qui seraient menées

10:51dans les prochaines semaines

10:52et les prochains mois.

10:55Savoir s'il va y avoir

10:56des choses visibles ou pas,

10:58je ne sais pas.

10:59Les partis civils ne savent pas non plus

11:01puisque la piste familiale

11:02n'est toujours pas fermée.

11:05Ce n'est pas anodin quand même.

11:06Ce sont des personnes

11:07qui ont été mises en garde à vue

11:08en mars dernier.

11:09Donc, les juges d'instruction

11:10n'ont probablement pas tout dit

11:13hier du calendrier.

11:15Ce qui est certain,

11:15c'est que les partis civils

11:17et leurs avocats

11:17ont eux un calendrier.

11:19C'est le premier trimestre 2026.

11:21Un dossier d'environ 150 pages

11:22sera déposé

11:23avec des demandes d'actes nouveaux

11:26pour les enquêteurs

11:28et pour les magistrates.

11:30Il y a des partis civils

11:30dont on n'a pas encore parlé,

11:31Valentin Doyen,

11:32depuis le début de notre entretien.

11:33Ce sont les parents d'Émile.

11:35En garde à vue,

11:36les grands-parents,

11:36un oncle, une tante en mars.

11:38Entendu hier,

11:38les grands-parents,

11:39un oncle, une tante.

11:40Et les parents ?

11:42Je peux vous donner

11:43une information.

11:45Les parents étaient également

11:48convoqués récemment.

11:51Mais c'est moins surprenant,

11:54j'ai envie de dire,

11:55parce que les parents,

11:56en tant que partis civils,

11:59n'étaient pas présents

12:01au moment où Émile a disparu

12:03et au moment où Émile est décédé.

12:06Ils n'étaient pas au hameau du Auvergne.

12:07Donc, elles ont été entendues régulièrement,

12:11ces partis civils.

12:13Ce n'était pas la première fois

12:14qu'elles voyaient soit les enquêteurs,

12:16soit les juges d'instruction.

12:17Elles sont, et c'est logique,

12:18tenues informées un peu plus précisément

12:21et un peu plus régulièrement

12:22que les grands-parents

12:23ou l'oncle et la tante

12:24qui ont, eux, été placés en garde à vue.

12:27Les parents n'ont jamais été suspects

12:28dans cette affaire.

12:31Elles n'ont pas le même avocat,

12:34ces partis civils,

12:35que l'oncle, la tante et les grands-parents.

12:38Donc, les parents attendent aussi

12:39des réponses.

12:41Mais le lien que les parents

12:43entretiennent avec les juges d'instruction

12:44et les enquêteurs,

12:45vous l'imaginez,

12:46n'est pas le même lien

12:47qui est entretenu par les grands-parents

12:49un temps suspectés

12:50et peut-être encore aujourd'hui suspectés

12:52avec ces mêmes enquêteurs.

12:54Merci.

12:55Merci.

12:56Merci.

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