Mardi 9 décembre, une opération «d'ampleur» contre les narcotrafiquants a été effectuée à Marseille avec la mobilisation de 1.500 agents. «Nous ne souhaitons pas laisser les narcotrafiquants tenir le terrain», a souligné le préfet des Bouches-du-Rhône, Jacques Witkowski. Selon Benjamin Camboulives, porte-parole d'alternative police CFDT, «Ce n'est pas comme ça qu'on va remporter la guerre contre le narcotrafic (...). Il faut des sanctions plus dures contre les consommateurs»,
00:00C'est toujours pareil. C'est-à-dire qu'évidemment, si on met 1500 policiers sur un dispositif, oui, ça va être efficace.
00:04Ça se voit.
00:05La question, c'est... Enfin, efficace. Ça dépend de ce qu'on entend par efficacité.
00:08C'est une efficacité de surface. C'est-à-dire que là, vous allez effectivement impacter, vous allez être dissuasif, vous allez être répressif, vous allez rassurer les habitants, les riverains.
00:18Mais qui est-ce qu'on interpelle vraiment quand on fait uniquement une action de surface ?
00:21On interpelle les petites mains qui seront immédiatement remplacées et qui, de toute façon, ne risquent pas grand-chose.
00:25Et pour ce qui est des consommateurs, s'il y en a qui sont attrapés, la question, c'est la même. C'est quelle est réellement la sanction qu'on leur apporte ?
00:31Est-ce que c'est une sanction qui est dissuasive ? Dans les deux cas, la réponse est non.
00:34Donc, est-ce que ça ne sert à rien ? Non. Ça peut avoir un intérêt, ne serait-ce que pour montrer la force de l'État, pour une fois, dans des quartiers qui sont gangrénés par le stupéfiant.
00:43Mais très clairement, ce n'est pas comme ça qu'on va remporter la guerre contre le narcotrafic.
00:48Une guerre qui n'est pas perdue, mais qui le sera s'il n'y a pas de vrais moyens de fond pour des problèmes de fond,
00:53c'est-à-dire des axes forts sur l'immigration, sur la délinquance des mineurs, sur le travail d'enquête,
00:59parce que c'est avant tout procédural, le manque policier pour vaincre le stupéfiant, pour pouvoir casser des structures,
01:04et la sanction des consommateurs. Il faut bloquer à la source pour casser des trafics.
01:07La source, c'est le consommateur. Donc, quand on a des consommateurs endurcis, il faut des sanctions plus dures.
01:13Il faut des peines de privation de liberté. On prend les ultra-courtes peines quand les amendes ne suffisent pas.
01:18Donc, si on fait tout ça, oui, on a une chance de vaincre le stup.
01:21Si on en reste à des réponses qui sont bien souvent des réponses de communication,
01:25là, en revanche, on ne s'en sortira pas.
01:27Donc, que ce soit les places nettes ou ceux qui vont vous dire, ça y est, j'ai trouvé, on va l'égaliser,
01:31ou alors on va envoyer à l'armée. Ce ne sont pas des coups de baguette magique qui vont vaincre le stupéfiant.
01:35C'est maintenant une culture du stup qui est trop ancrée en France.
01:38Il faut écouter les besoins que font remonter les policiers, notamment sur les enquêtes.
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