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  • il y a 1 heure
A 62 ans, Marie Pascale, sorte de Fantômette toulousaine, exerce la profession de médiatrice au sein de l'association L'Amandier. Habitée par les séries et les films policiers, elle sillonne les HLM de la région pour régler des mésententes entre voisins: bruits, tapages, insultes...mais aussi, cannabis sur le balcon, ou chardons dans le jardin. Sa vie et son activité deviennent révélateurs de notre société. Vivre avec les autres serait devenu si difficile ? « Chers voisins » est un film sur le lien social qui questionne de manière sensible, malicieuse et dynamique, notre société et ses règles du jeu. En portant un regard sur nos semblables dans l'exercice tragi-comique de la médiation, le film offre l'opportunité d'en poser un plus vaste sur l'individualisme forcené de l'époque, car dans l'habitat, plus que partout ailleurs, l'enfer, c'est toujours les autres. Année de Production : 2024

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Transcription
00:00Générique
26:41Les peuples sont conçus comme ça. Avant, les gens ne devaient peut-être supporter mieux le bruit, sûrement, qu'aujourd'hui.
26:49C'était la bonne nouvelle des isolations thermiques.
26:53Au lieu d'avoir le bruit extérieur qui rentre chez vous, tout ce qui est à l'intérieur, vous l'entendez multiplier par deux.
26:59C'est des bruits qui peuvent vous rendre fous.
27:02Vous habitez des trucs où tout s'entend.
27:04Donc il vaut mieux vous entendre bien pour pouvoir supporter le bruit de l'autre.
27:11Enfants qui jouent avec des pétards, c'est original.
27:20On va vérifier.
27:24Donc, ça c'est quoi ?
27:29Des chats. Là, c'est une histoire de chats qui vont chez la voisine.
27:34On connaît très très bien des enfants qui auraient uriné sur sa porte d'entrée.
27:39Plus tapis.
27:40Madame a nettoyé elle-même sa porte et dû jeter son tapis.
27:43Alors, ça, ça me parle aussi.
27:48Ça, c'est organisé.
27:49C'est bon.
27:51C'est prévu.
27:54Ah, la locataire du 516 menace de se suicider.
27:58Mais quoi, c'est pas...
28:00Mourir ?
28:02Elle m'a mis des gifles.
28:06Mon Dieu.
28:08Hein ?
28:08C'est de menace.
28:11Morale, physique.
28:12Tout ça à cause au départ d'un colis, du mari, d'une copine.
28:16C'est comme ça, en fait, l'histoire à la commence.
28:18Et maintenant, j'en peux éprimer.
28:19Un homme de 44 ans a été condamné à 4 maux de prison pour avoir pourri les nuits de ses voisins pendant plusieurs mois.
28:30Il fait du bruit à toute heure du jour et de la nuit, il met des vibreurs qu'il colle au mur, il passe l'aspirateur à 23h, il met des coups dans les murs, la radio à fond, il joue du tam-tam à des heures improbables.
28:45Aujourd'hui, ben, ça se finit en drame, quoi.
28:54En tout temps, j'ai entendu un coup de fusil. C'est là que je suis sorti de la maison.
28:57Et après, ben, j'ai entendu, il est mort, il est mort.
29:00Allez, TVA 35, tu dégages le personnage dans le téléviste de sécurité.
29:15Ah, bonjour.
29:18Ça va ?
29:19Un autre jour, ça ira mieux.
29:21J'ai essayé de parler, de présenter le cadre d'une médiation.
29:26Pas de jugement, pas de comparaison.
29:27Vous allez parler du passé, avec un peu d'émotion.
29:30Et l'autre, il était sur son siège, comme un côte, là.
29:34Il bougeait, il bougeait.
29:35Déjà, pas terrible.
29:37Elle, elle était fière comme un bar tabac.
29:40Et tout d'un coup, il a traité de tous les noms.
29:43Il a commencé à dire, espèce de, des trucs fleuris.
29:47J'ai dit, ouh là là, ça part très, très, très, très mal.
29:50Elle, elle restait assez digne par rapport à ça.
29:52Elle part à son tour.
29:54Elle dit, vous m'avez cassé la serrure.
29:56Et lui, quand elle a parlé de ça, il s'est levé comme un seul homme.
30:01Et il se jette sur elle.
30:03Il se jette sur elle.
30:04Alors, du coup, moi, quand je vois ça, je me lève et je me fous au milieu, entre les deux.
30:08Bon, mes lunettes ont volé, je ne sais pas comment.
30:10V'là.
30:11Et elle, elle a fait le mouvement pour aller vers la porte.
30:14Et là, elle l'a poursuivie.
30:17Et je lui ai dit, partez, partez, madame.
30:19Et après, donc, elle est partie.
30:21Et lui, il est resté dedans.
30:22Je lui ai dit, mais qu'est-ce que c'est cette énorme colère ?
30:25C'est quoi ce truc ?
30:26Parce qu'on ne sait même pas ce qu'il voulait.
30:28On n'est même pas arrivé à l'énonciation du besoin du type.
30:31J'étais la première à voir la LAP.
30:33C'était la locataire en question qui me disait au téléphone, tout agitée, qu'elle vient de se faire agresser par son voisin.
30:41Et du coup, j'ai dû enclencher, appeler la mairie, la gendarmerie, la police municipale.
30:45C'est pour ça qu'ils sont arrivés deux patrouilles au même temps.
30:48Ah oui, oui, alors j'ai eu la police municipale et la gendarmerie, comme des Robocop, tout, tout, tout, tout, tout.
30:56Mais les filles, comme je l'ai dit, moi, je rêve de vous former.
30:59Je rêve de vous former parce que vous, quand vous allez voir les gens qui sont en conflit, vous me les montez les uns contre les autres.
31:04Il faut se faire accompagner, il ne faut pas y aller toute seule.
31:07C'est vrai qu'il y a pas mal de dossiers et là, les derniers qu'on a reçus, c'est marqué.
31:11Pas de visite seule, attention, on a des dossiers quand même qui deviennent de plus en plus durs
31:16avec plusieurs problèmes associés aux problèmes de voisinage.
31:22Les remèdes tous, médiation complexe.
31:32Deux individus en visuel.
31:39Bonjour messieurs.
31:40Allez, ce qu'on va vous demander, c'est de vous lever.
31:42Ce n'est pas un endroit pour dormir.
31:44Ramassez vos effets personnels.
31:45Je vous fais rire, voilà.
31:47Pourquoi je vous fais rire ?
31:48Je ne sais pas, je vous fais rire.
31:49D'accord.
31:51Tu n'as rien à faire.
31:54Vous trouvez quelque chose ensemble, vous ?
31:56Ça ne me gêne pas que le monsieur.
31:57Ramassez-le.
31:58Il est bien aussi large.
31:59Ramassez-vous, je ne sais pas où est-ce qu'il était.
32:01Ce n'est pas moi qui l'aimais ici, chère.
32:05Il n'y a pas de violence, je suis gentil.
32:09Oui madame, mais ce n'est pas la question.
32:11Effectivement, ils sont gentils, j'entends bien.
32:12Mais le problème, il y a un problème de salubrité, vous avez bien vu.
32:14Mais oui, mais ils se reposent, ils ont travaillé ces jeunes.
32:19Mais oui madame, c'est ce que vous vous dites.
32:20Ce n'est pas ce que l'ensemble des locataires disent.
32:22Tout à fait, c'est votre perception madame.
32:25Mais madame, ce n'est pas qu'ils fassent du mal.
32:27C'est qu'en fait, ce n'est pas tolérable.
32:29Donc nous, on est là pour faire respecter le règlement intérieur.
32:32Je sais, vous faites votre travail.
32:33Très bien, on est d'accord.
32:34Je pense qu'on va arrêter là-dessus parce que pour le reste, on a une divergence de point de vue.
32:39L'affaire est simple.
32:48Nous avons des problèmes sonores.
32:49Des enfants jouent en permanence au quatrième étage, au 11 avenue des Pérénées-Cugnaux.
32:54C'est-à-dire en fait, juste sous là, dans la cage là.
32:58Ils sont présents le mercredi après-midi, le week-end et pendant les vacances scolaires.
33:02Ils crient, ils pleurent, ils jouent et ils sont nombreux.
33:04Le monsieur vous a dit, tes enfants font du bruit.
33:12Les enfants, apparemment, ils jouent dans le bloc.
33:15Le voisin, ils demandent que les enfants, ils ne jouent pas dans l'escalier.
33:19Ils demandent que je déménage ou pas ?
33:21Ils jouent à l'extérieur.
33:22Il y a cet enfant à la maison quand même.
33:25Donc, qu'est-ce que je peux faire à plus ?
33:26Je ne peux pas faire à plus.
33:28On n'est pas la police, nous.
33:29On n'est pas la police, c'est d'être arrêt.
33:30Je ne sais pas si c'est la police, si c'est la gendarme.
33:32Et là, ils viennent nous casser les boules, parce que les enfants, ça c'est une hypocrisie.
33:37Oui, bonjour.
33:38Vous vous entendez, vous êtes dérangé par les jeux dans l'escalier aussi ?
33:42Dans l'escalier et puis au-dessus, là, je ne sais pas ce qu'ils lancent par terre.
33:47Alors, des fois, on entend des gros bruits, les portes qui claquent sans arrêt.
33:52Et sur le balcon, ils jouent avec les rollers.
33:57Après, ils jouent sur toute la longueur.
33:58On a un balcon qui fait 13 mètres de long.
34:00Il fait tout l'appartement.
34:03Super.
34:04Super, sauf que maintenant, c'est la piste aux étoiles.
34:07Voilà, exactement, oui.
34:10Alors, ce n'est pas la joie.
34:12Moi, je ne veux pas la guerre.
34:13D'accord.
34:15Jusqu'à maintenant, on était très bien.
34:17On se dit bonjour, tout ça.
34:19Il n'y a aucun problème.
34:20Avec tout le monde, on est très bien.
34:22Oui, c'est le cas.
34:22Il n'y a que les gosses qui, en ce moment, ils débordent.
34:27Vous êtes obligés de vivre en collectivité.
34:30On n'est pas dans un village.
34:31Ce n'est pas la place du village, l'escalier.
34:33Les parents ne font rien.
34:36Aujourd'hui, plus personne, tout le monde se croit libre de faire ce qu'il veut.
34:39Il n'y a plus de sens, comme je dis, de normes, de coercition collective.
34:47C'est-à-dire que le droit de chacun est plus important que le droit collectif.
34:50L'objectif pour nous, qu'ils adhèrent, qu'ils soient conscients des nuisances causées.
34:55Oui, mais devant vous, devant vous, il va dire oui.
35:00Parce que c'est facile.
35:01Parce que c'est un bon parleur.
35:02Mais justement, la médiation, non.
35:04Ça peut marcher.
35:05Mais enfin, avec les enfants, c'est la brunelle de leur dieu.
35:07C'est la brille, c'est les plus beaux, c'est les plus nanina.
35:12Voir, voir.
35:13On va voir.
35:13On est travaillé, monsieur Defumont, on va voir.
35:16On va essayer.
35:17Donc du coup, on va essayer chaque fois de recadrer pour que vous arriviez à mieux vous écouter.
35:22Vous ne vous écoutez plus, les gens.
35:24Vous ne savez plus, vous parlez.
35:25On est déshumanisés.
35:27Nous, ce qu'on veut recréer, c'est de l'humanité, de dialogue, de l'écoute,
35:31pour que vous arriviez à dire, mais c'est que ça que tu as besoin.
35:35Ah, les enfants, ils peuvent quand même descendre l'ascenseur.
35:39Ah ben oui, bien entendu.
35:41Aujourd'hui, pour le moindre truc, vas-y, je te sors le couteau aujourd'hui.
35:44On va se calmer, hein.
35:45Je ne sais jamais en problème avec le monsieur.
35:48Moi, je suis comme ça, quelque chose que je fais.
35:50Des fois, dans l'après-midi ou sur la soirée.
35:52Sur la soirée, j'ai l'impression que les enfants jouent avec des boules de pétan dans la maison.
35:56On essaye, dans la maison, dans l'appartement, c'est trop sérieux.
36:00Et on essaie qu'ils restent autour.
36:02Donc, dans le bloc, ça ne se fait pas.
36:04On essaie de les laisser partir devant l'école, qu'ils restent devant nos yeux.
36:07Moi, je trouve que si les voisins, ils veulent être unis, il faut vraiment unis, vraiment, vraiment.
36:12Aujourd'hui, comment vous voulez communiquer entre vous ?
36:15Là, monsieur, c'est arrivé avec une grosse colère, qu'il avait déjà l'autre fois, quand on l'a rencontré.
36:20C'est-à-dire qu'ils voudraient qu'il y ait une unité entre tous les locataires sur les sujets importants,
36:27les difficultés que rencontre la communauté qui habite ensemble.
36:31Parce que vous êtes une communauté, comme vous voyez, non ?
36:33Elle n'est pas de couleur, elle n'est pas de ci, elle n'est pas de là.
36:36Elle est 11 avenues des Périnées.
36:37C'est une communauté, comme ça serait les types qui vont dans la même église.
36:42Vous êtes dans le même logement.
36:43Il faut créer quelque chose, parce que les gens, aujourd'hui, c'est magueule.com.
36:47C'est bien ce que vous dites.
36:48C'est magueule.com.
36:50C'est mon petit univers infermé.
36:52Et vous en souffrez tous, de toute manière.
36:55Il faut se remuer les uns les autres.
36:58Il faut s'agiter.
37:00Au revoir.
37:01Il ne fera pas le type occupé, là.
37:07Le trouble de voisinage, c'est un tout petit morceau de la vie humaine.
37:13Aujourd'hui, la société ne vit pas des jours heureux.
37:16T'as la guerre partout.
37:18C'est que de l'angoisse qui est vendue, véhiculée.
37:21Il n'y a rien de joyeux, il n'y a rien d'optimiste.
37:24Les gens sont, du coup, sans espoir, coincés dans leur niveau de vie.
37:29Enfin, il n'y a plus de...
37:31Il n'y a pas de rêve, hein ?
37:33Qui dit collectif, dit besoin les uns des autres.
37:36Aujourd'hui, à part cas de grande sinistre ou de trucs comme ça,
37:41solidarité, zéro, oui.
37:42Il n'y en a plus, hein ?
37:43Tiens-toi bien.
37:44Donc, les gens passent, le voisin meurt.
37:49On s'en fout.
37:50Il peut être là depuis trois mois,
37:53sauf si l'odeur dérange.
37:55Mais il n'y a pas d'odeur que la fenêtre extraterrestre est ouverte.
37:58Donc, comment garder foi en l'humanité, tu vois ?
38:01Sinon, je ne pourrais pas faire ce boulot.
38:03Si je ne gardais pas, minimum, une petite once d'espoir,
38:08de croyance dans l'humain,
38:10il faudrait tout arrêter, quoi.
38:14Bonjour les filles, vous allez bien ?
38:26Vous avez passé un bon week-end ?
38:28Oui, et toi ? Ça va et toi ?
38:29Moi, un peu fatiguée, là.
38:31Ça sonne la fin, là.
38:32Abiba, ça va ?
38:34Nohili, ça va ?
38:35Ça va bien.
38:36Vanessa ?
38:36Oui, ça va.
38:38Un peu fatiguée, même si lundi, vous savez.
38:41C'est la fin.
38:44Ça s'approche.
38:46Ouais.
38:47Si tu veux, on fait un petit point avant mon départ, là, en maternité,
38:52pour te passer les dossiers dans des meilleures conditions.
38:56Je vais t'expliquer un peu le process, comment on fait.
38:58Et éventuellement, si tu as des questions, il n'y a pas de soucis.
39:02Il est essentiel que tu prennes le relais dans de bonnes conditions.
39:06Au cas où tu as des difficultés, parce qu'il va y avoir des dossiers où tu n'as pas des coordonnées téléphoniques,
39:11tu n'as que les noms et les adresses des gens.
39:14Là, c'est notre politique, c'est notre culture à la mondiale.
39:18On fait beaucoup d'allers-vers.
39:20Du coup, tu dois y aller, t'organiser, faire une visite à domicile,
39:24à la rencontre de ces personnes et tout ça.
39:27Tu dois te mettre à disposition des gens.
39:29Tu n'as pas le choix, tu peux faire une médiation sur ton heure de pause de repas.
39:34Tu vas t'organiser au fur et à mesure où le dossier te le demande.
39:39Après, par rapport aux médiations, les gens, ils t'envoient des preuves de son, de bruit.
39:46Tu vois, du coup, à Bibin, tu vas recevoir des dizaines de preuves comme ça.
40:00Ça pourrait être des photos, des messages, des altercations, même un film et entre locataires.
40:06Il faut faire très attention, c'est très confidentiel, ne pas le diffuser,
40:10de l'utiliser dans le contexte de la médiation.
40:12Mais non plus, cela ne doit pas affecter ton diagnostic ou ton intervention.
40:20Tu es censé rester tout le temps neutre et impartiel par rapport à ça.
40:25Après, ne t'inquiète pas, ne te mets pas trop de pression.
40:28Il y a nous, il y a Marie-Pascale, même si moi, je ne serai plus là.
40:32Et du coup, tu peux avoir toujours des questions.
40:35Tu vas prendre le temps de t'imprégner des choses petit à petit.
40:38Il va falloir que tu sois vigilante, parce que les locataires, ils t'appellent à n'importe quelle heure.
40:43Moi, par exemple, au début, je le fais.
40:45Même en arrivant chez moi à 18h30, à 19h, je prenais des appels.
40:49Moi, ça m'a pris du temps.
40:51J'ai pris tout.
40:52Là, ça fait trois ans que je suis à la Mondier.
40:55Ça m'a pris du temps.
40:55Les tours qui merdent, c'est ça.
41:17Ça, ça.
41:20Tu sais quel numéro c'est ?
41:22Le 11.
41:25Allez, alors c'est là, non ?
41:27Qu'est-ce que c'est, ça ?
41:28Le 9, le 7.
41:30Le 9, le 11.
41:31C'est ici.
41:34Ce que tu te rends compte, c'est notre dernière visite avant mon départ en maternité ensemble.
41:39Eh oui.
41:40Bon, il y en aura d'autres après.
41:41Tu ne vas pas me lâcher.
41:42Non.
41:43Tu ne vas pas faire de la maman qui lève ses dantins à la maison.
41:46Non, ce n'est pas mon truc.
41:47Tu me connais bien.
41:49Oui, ce n'est pas mon truc.
41:52Ah, c'est là.
41:54On va chercher, on appelle qui ?
41:56C'était à la 3.
41:59Non, non, c'est le code, ça.
42:01Il faut annuler.
42:05Ce n'est pas celui-là ?
42:06Ce n'est pas celui-là.
42:07Veuillez patienter, nous traitons votre appel.
42:09Ce n'est pas grave.
42:10C'est ça.
42:11Eh bien, tu as sonné au bas, là.
42:12Tu n'as pas sonné au centre.
42:13Désolée, votre correspondant ne répond pas.
42:16Bon, allez, donc fais le centre-trois où j'y étais.
42:18Tous les jours, tous les jours, tous les jours, c'est le bordel.
42:30Du matin au soir.
42:31Tous les jours, je l'entends, moi.
42:32Là, là, là.
42:34Tous les jours.
42:35C'est le propre mec qui a les normales, là.
42:37Il y a un souci, là-dedans.
42:38Ils sont au sein de l'oeil.
42:39Tu me dis, ils sont au sein de l'oeil.
42:41Nous, on veut qu'une chose, c'est que ça dégage.
42:43Le soir, quand je rentre, moi, je suis fatiguée.
42:47Et tout ça, ça me fatigue.
42:48On s'engueule tous les deux.
42:50D'avoir un conflit entre nous deux.
42:53Quand vous arrivez, vous racontez tout ce qu'elle a suivi la journée.
42:56C'est épuisant pour...
42:58Moi, ça fait 42 ans qu'on est ensemble.
43:00On ne va quand même pas se séparer.
43:02Je l'en ai.
43:02Pour ça, quoi.
43:05Oui.
43:07Donc, vous pensez...
43:08Enfin, je vous pose la question.
43:09Donc, si elle n'y est pas,
43:11Vous allez aller surfermer, vous n'allez plus vous disparaître.
43:14100 fois mieux.
43:161000 fois mieux.
43:17Quand on était jeunes, on montrait les fous avec des entonnoirs sur la tête.
43:21Si c'est ça, votre idée.
43:22Voilà.
43:23Représentez-vous autre chose.
43:24Imaginez autre chose.
43:26Parce que là, vous êtes en train de vous punir gravissime.
43:28Vous avez une mauvaise image d'elle.
43:31Vraiment.
43:33Donc, c'est avec la raison, voilà.
43:34Moi, monsieur, ce n'est pas ça que je dis.
43:35Mais apparemment, c'est.
43:37Je dis que vous, que vous, vous faites du mal par rapport à ça,
43:39que vous, si vous pouvez essayer, en attendant qu'on trouve une solution...
43:44Un caricage, je peux vous le dire, moi.
43:45Mais, détachez-vous.
43:48Détachez-vous.
43:48À un moment donné, c'est comme un élastique.
43:50Si vous tirez, l'élastique va péter.
43:53C'est sûr et certain.
43:54D'accord ?
43:55Donc, il faut qu'il y ait un qui lâche un peu.
43:57Il faut lâcher.
43:58Nous, on essaye de rétablir un peu le dialogue, la paix,
44:01parce que patience, mais visiblement, aujourd'hui, ce monde n'est plus patient.
44:05Plus personne n'est patient.
44:06Non, c'est de plus en plus anglais.
44:07Les bailleurs, quand même, dans leur métier d'avant,
44:10c'était de loger des gens.
44:12Comfortablement, tu vois, à peu près.
44:14C'était moderne.
44:16Aujourd'hui, il faut qu'ils soient médecins, policiers,
44:20psychologues, éducateurs.
44:24Ça fait beaucoup, quoi.
44:25Je veux dire, ils ne peuvent pas tout faire.
44:27Vous comprenez ?
44:28Ils ne peuvent pas tout faire.
44:35Arrive, arrive !
44:36Il se despique en quoi ?
44:38Bonjour, j'ai mal aux pieds.
44:42On va trouver une petite solution magique.
44:44Voir comment on peut mettre un grillage.
44:47Il faut qu'on mesure.
44:50Il faut tout savoir faire ici.
44:52Fais attention, ne tombe pas.
44:54Dans l'autre sens, Marie-Pascal.
44:55Ah, vous pensez qu'il fait de la sorcellerie ?
45:05Oui, madame, s'il veut faire la sorcellerie,
45:07il n'a pas le droit d'obstir avec les gens.
45:09Moi, je ne pourrais pas enlever la peur,
45:13ni chez vous, ni chez eux.
45:14Et ça, je ne sais pas faire.
45:1539, 43.
45:1843, je suis là.
45:20Bon, après, c'est vrai que s'il n'y avait pas de conflits normaux,
45:22simples, on n'aurait pas de boulot.
45:25Je me dis, il n'y a pas d'endroit
45:37où les gens peuvent vivre ce qu'ils vivent avec nous.
45:40D'ailleurs, même souvent, ils me disaient,
45:42j'avais tellement peur au départ de faire.
45:45Et en fait, c'est des cafés médiation.
45:50Je ne sais pas si c'est ça.
45:51On n'a pas encore inventé,
45:52mais des endroits où...
45:55Enfin, moi, je n'en connais pas.
45:57Des endroits où des gens peuvent être vraiment en lien émotionnel,
46:01se dire la vérité,
46:02parce que la société, c'est quand même beaucoup de masques.
46:06Et dans une société où il y a un isolement massif des populations,
46:11où les gens, finalement, ils sont très connectés par les réseaux, etc.,
46:14mais où personne ne se retrouve de moins en moins,
46:17cet espace de médiation qu'on a,
46:19c'est vraiment quelque chose de rare.
46:21Et c'est la première chose que les gens nous renvoient.
46:23Souvent, ils nous font ça.
46:24Ils disent, ah là là, je me sens mieux.
46:27Et en fait, c'est chouette de la voir celle-là d'image,
46:30parce que ce n'est pas quelque chose qu'on voit le reste du temps.
46:32Les gens ne vous disent pas,
46:33après un entretien dans un cabinet d'avocats,
46:36je me sens bien.
46:37Je pense que c'est pour ça qu'après, derrière,
46:39ils peuvent repartir sur des bonnes bases.
46:41Ils se sentent moins isolés
46:42et ils ont pu toucher à quelque chose de très humain chez l'autre.
46:45C'est pour ça que tous les gens ont peur de l'IA, tu sais.
46:48J'ai dit, mais l'IA, avant qu'elle soit humaine,
46:51justement, cette définition indéfinissable d'humanité,
46:56ce n'est pas demain qu'elle va y arriver, tu vois.
46:58Ce n'est pas demain qu'ils auront le bar avec les petites d'IA
47:02qui vont parler avec eux
47:04et ils se sentiront toujours seuls, quoi.
47:05Nous, on est vraiment au ras des Pâques sur l'émotionnel.
47:09J'ai l'âge de partir à la retraite.
47:24Moi, je m'arrêterai d'ici un an, deux ans,
47:29plus ou moins rapidement ou pas.
47:32Je prendrai mon temps pour tout laisser bien carré
47:34et quand même continuer du bénévolat tant que j'ai l'énergie.
47:40C'est sûr que si je suis un fauteuil roulant,
47:41je ne vais pas faire la blesse des médiations.
47:43Mais bon, pour l'instant, ça tient.
47:46Et moi, j'ai besoin d'utilité sociale.
47:47Tous les gens qui travaillent dans le monde du social
47:49ont envie de mettre les gens dans le raisonnable.
47:52Moi, je ne vais jamais dans le raisonnable.
47:54Je me dis, ça sert à quoi ?
47:56Il est dans sa déraison, dans son histoire.
47:58Laissons-lui une...
48:01Il faut qu'on s'acclimate, moi, à sa manière de penser
48:04et que je rentre, pour rentrer en relation,
48:07que je rentre dans sa...
48:08Comment il parle, comment il vit les choses.
48:11Parce que si je veux être normative,
48:13alors là, c'est mort, quoi.
48:15Si j'arrive à pincer du cul,
48:16le doigt sur la culotte du pantalon,
48:19ça ne va pas le faire.
48:20Les mecs, ils vont me dire,
48:21oui, celle-là, elle arrive en plus.
48:23Tu sais, les gens, ils arrivent avec leur cahier,
48:24leur truc, leur stylo.
48:25Moi, je n'en mets rien.
48:26Comme ça, ils ne peuvent pas me mettre dans une case,
48:28comme eux ne sont plus, du coup,
48:30tous dans des cases.
48:31Enfin, moi, ils ne me casent pas,
48:33donc je ne vais pas les caser.
48:35Alors.
48:36Et voilà.
48:38Liste non exhaustive des comportements nuisibles.
48:4116 février, TV à fond, voix forte,
48:43objets ou meubles qui tombent.
48:44Vers 21h, le père ressemblait sous
48:46sur l'espace public en contrebas de la résidence.
48:487 novembre, 22h, télé à fond.
48:5110 novembre, bruit, planche à roulettes,
48:53plus enfants qui courent et crient.
48:56TV à fond, pas possible de regarder un film
48:59sans entendre le brouhaha provenant d'au-dessus.
49:08Fais-la rouler, fais-la rouler.
49:10Fais-la rouler.
49:11Moi, je serai bien.
49:16Je serai bien ici.
49:19Alors, au début, c'est tout beau, tout rose.
49:22On se regarde.
49:24On se dit, oh là là,
49:25ils ont l'air sympas, ces voisins.
49:31Mais pas mal, c'est calme.
49:33Ils se disent, on a une nouvelle vie
49:37qui commence là, on va être bien.
49:43Puis tout d'un coup,
49:44ah, ah, ah, ah, ça va commencer à se gâter.
49:46Bon, voilà, ça ici.
49:53Mais le problème, c'est que
49:55c'est un corvée pour monter, quoi.
49:57C'est un thé, moi, c'est un thé d'eau,
50:14c'est un petit.
50:16Ah non, moi, c'est un petit, c'est un thé d'eau,
50:19je peux voir.
50:21Voilà, c'est mieux quand j'ai eu un de chez moi.
50:23Les sujets, à la base,
50:29ils sont très petits
50:30et après, ils font le millefeuille.
50:35C'est-à-dire d'un objet tombé du balcon,
50:39tu ne me l'as pas rendu,
50:40du coup, je ne l'ai pas fait exprès,
50:43mais l'autre, il ne sait pas que tu l'as fait exprès,
50:44et vas-y.
50:46Il m'a regardé travers,
50:47j'ai la voiture rayée, c'est lui.
50:50L'autre est l'ennemi.
50:52Mais en réalité, je me demande,
50:53si la guerre ne les occupe pas.
50:55Sous-titrage Société Radio-Canada
50:56...
51:00...
51:14C'est parti !
51:44C'est parti !
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