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00:00Allez, c'est la grosse séquence que l'on s'apprête à vous faire vivre cet après-midi sur nos antennes.
00:04Dès 15h, les députés ont donc de nouveau rendez-vous au sein de l'hémicycle pour trancher sur la question du budget.
00:10L'Assemblée devra s'exprimer pour ou contre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
00:15Un scrutin qui s'annonce extrêmement serré et son résultat de fait très incertain.
00:21Alors qu'il s'est assuré le soutien des socialistes, Sébastien Lecornu fait le pari aujourd'hui d'une adoption sans majorité.
00:26Équation risquée alors qu'une partie des siens pourraient décider de le lâcher cet après-midi.
00:32Alors quel scénario possible aujourd'hui ? Quel risque pour le pays en cas de rejet ?
00:36Que traduit plus globalement ce blocage qui persiste au sein de notre Assemblée ?
00:42Wally Bordas, bonjour et merci d'être avec nous.
00:44Vous êtes journaliste politique, correspondant parlementaire au Figaro et auteur de ce dernier ouvrage que je montre à l'écran.
00:50Palais Bourbier, chronique d'une France ingouvernable parce que c'est de ça dont il est question finalement aujourd'hui.
00:55On va y revenir dans quelques instants.
00:58Avant cela, on regarde le compteur.
00:59On est à moins de deux heures de l'entrée en scène des députés dans cette arène politique.
01:04Et il y a encore un vrai suspense qui persiste sur l'issue de cette séquence.
01:08On est tout bonnement incapable aujourd'hui de dire ce qu'il va se passer tout à l'heure.
01:13Oui, oui tout à fait.
01:15Là je viens de l'Assemblée pour tout vous dire.
01:17Et donc j'ai discuté toute la matinée avec des députés de tous bords.
01:23Et très clairement le suspense reste entier.
01:26Et la raison est simple, c'est qu'on a 11 groupes parlementaires, ce qui est énorme.
01:30C'est le record sous la Ve République.
01:33Et dans ces 11 groupes parlementaires qui ont déjà des sensibilités différentes,
01:37on a des députés qui eux-mêmes ne sont pas d'accord les uns avec les autres.
01:40Et donc sur ce budget de la sécurité sociale, où il y a tout un tas de mesures qui ont été adoptées,
01:46on y reviendra je pense, chacun a sa position.
01:50Et chacun va voter je pense en son âme et conscience.
01:54Ce qui laisse évidemment beaucoup de suspense quant à l'issue finale.
01:58Même si parfois il y a des positions de groupe complètement assumées,
02:02même revendiquées ce matin encore chez nos confrères radio ou télé.
02:06Oui, par exemple on a les socialistes.
02:09On a Olivier Faure qui a dit qu'il appelait ses camarades à voter en faveur de ce budget de la sécurité sociale.
02:17Pareil du côté du groupe de Gabriel Attal, donc de Renaissance,
02:21où il s'apprête aussi à voter en faveur du texte.
02:25Mais malgré ça, au sein de ces groupes où il y a des positions, il va y avoir des dissensions.
02:30Et il y aura probablement chez ceux qui veulent voter pour quelques abstentions,
02:35chez ceux qui veulent s'abstenir quelques votes favorables,
02:37comme par exemple dans le groupe Horizon d'Edouard Philippe.
02:41Edouard Philippe a dit qu'il ne souhaitait pas que ses troupes votent le budget,
02:44qu'il souhaitait plutôt une abstention.
02:46On l'a entendu hier soir.
02:48Il y en a quand même peut-être une petite dizaine qui pourraient s'apprêter à voter le budget.
02:53On les appelle comment ceux-là ? Parce qu'il y a une consigne, en tout cas une ligne,
02:57un peu une ligne déternelle qui est donnée aux groupes, dans les groupes.
03:00On les appelle les dissidents, ceux qui ne vont pas suivre ?
03:02En tout cas, on ne les appelle pas les frondeurs, contrairement à une période que François Hollande a bien connue.
03:08Et même Emmanuel Macron, sous son premier quinquennat, il y avait quelques frondeurs.
03:12On est dans une assemblée tellement disparate.
03:16On est sur une situation politique tellement particulière, tellement complexe,
03:21que les groupes se sont adaptés à ces difficultés et donc laissent un petit peu plus d'amplitude à leurs députés dans leur vote.
03:31Mais évidemment, par exemple, chez Gabriel Attal, dans le groupe Renaissance,
03:38on verrait d'un mauvais œil un député qui voterait contre alors que...
03:42Mais on ne l'appellerait pas frondeur.
03:43Ça, c'est intéressant parce que c'est quand même un changement d'État.
03:45Oui, tout à fait. On ne l'appellerait pas frondeur parce que ça fait maintenant un an et demi qu'on est dans une situation complètement incroyable et hors du commun.
03:55Et donc, effectivement, on accepte qu'il y ait certaines personnalités politiques au sein des groupes
04:02qui votent différemment que la ligne globale qui a été édictée par le chef ou par une tendance générale des députés majoritaires.
04:10Alors, c'est très intéressant ce que vous êtes en train de dire et ça confirme ce climat total d'incertitude.
04:17C'est quasiment impossible de savoir qui va voter quoi, sauf évidemment les têtes de groupes qui, eux, ont pris publiquement et personnellement position.
04:26On va faire tout de suite un petit état des lieux des différents positionnements avant le scrutin de cet après-midi.
04:31Le résumé est signé de nos confrères de France 2. Regardez.
04:34Sans surprise, Renaissance est le mot d'aime voteront pour le budget de la sécurité sociale.
04:39Mais est-ce qu'il est plus important d'avoir un budget que pas de budget du tout ?
04:42Oui.
04:43Ils seront suivis par les socialistes après l'appel d'Olivier Faurière qui a salué les négociations avec le gouvernement.
04:50C'est le résultat d'une négociation avec un parlement qui a pu légiférer 149.3.
04:55Une position vivement critiquée par la France insoumise qui devrait massivement s'opposer au texte, tout comme le Rassemblement national.
05:02Pour Bruno Rotaillot et les Républicains, deux choix, s'opposer ou s'abstenir.
05:08Pour Horizon, Edouard Philippe choisit l'abstention.
05:12On ne fera pas voter les députés Horizon pour un texte s'ils considèrent que ce texte n'est pas dans l'intérêt des Français.
05:18Le scrutin pourrait se jouer à quelques voix.
05:20On peut être sur l'ordre de moins d'une dizaine de voix qui font la différence.
05:25Tout ça avec une potentielle abstention, voire même une non-présence d'une partie des groupes.
05:31Ce qui fait que tous les députés qui choisiront demain d'avoir piscine ou aquaponée vont beaucoup peser dans la balance finale.
05:39Parmi les options si le budget n'est pas adopté, la mise en place d'une loi spéciale ou le retour dans les discussions de l'option 49.3.
05:47On ira retrouver un peu plus tard dans cette émission nos envoyés spéciaux à l'Assemblée.
05:53Vous me disiez que vous étiez au Parlement tout à l'heure.
05:55La question que je vous posais à l'instant en off, c'est est-ce que vous pensez qu'il y aura beaucoup de monde qui aura piscine cet après-midi au Poney
05:59ou que les rangs de l'Assemblée seront combles ?
06:03Je pense que les rangs de l'Assemblée seront combles.
06:05C'est souvent ce qui se passe sur ce qu'on appelle les votes solennels qui ont lieu le mardi après-midi.
06:10Alors là, en l'occurrence, ce sera plutôt fin d'après-midi, peut-être début de soirée.
06:12Vendredi, par exemple, il y a eu le vote sur la partie recette et le vote sur la suspension de la réforme des retraites.
06:20Et il y avait des absents, notamment dans les rangs du Rassemblement national.
06:24C'est d'ailleurs ce qui a permis de faire adopter la partie recette parce qu'il y a eu un petit vent de panique générale
06:29au moment où les écologistes ont annoncé qu'ils voteraient contre.
06:33Je pense que le scénario va être différent aujourd'hui.
06:35C'est juste après les questions au gouvernement, ce vote et ces débats sur les amendements qui ont été ajoutés par le gouvernement.
06:44Donc il y a concrètement très peu d'excuses pour ne pas être présents à ce moment-là.
06:48C'est quand même leur job de voter.
06:50Et encore plus sur le budget de la Sécu au moment où le texte, dans sa globalité, va être enfin proposé au scrutin.
06:57Alors l'argument, c'est quand même leur job.
06:59Vous avez raison de le rappeler, mais ça n'a pas toujours été bien intégré dans toutes les têtes par le passé.
07:03Vous parlez des écologistes à l'instant.
07:06Alors on entendait dit dans le sujet juste avant, ça va se jouer peut-être à dix voix près.
07:09Donc c'est absolument rien du tout.
07:12D'où ces tentatives de séduire jusqu'aux derniers instants.
07:15On a vu que le gouvernement avait tenté de convaincre jusqu'à tard hier soir les écologistes,
07:22dont les voix vont évidemment peser aujourd'hui.
07:25Le gouvernement qui a donc annoncé avoir déposé un amendement pour augmenter l'objectif des dépenses de l'assurance maladie
07:29qui passera donc de 2 à 3% si le projet de budget est voté.
07:33Et ça, c'est clairement une main tendue aux écologiques.
07:35Je vous propose d'écouter la réaction en réponse de la présidente du groupe, Cyrielle Châtelain.
07:39C'était ce matin chez nos confrères de RMC.
07:43Aujourd'hui, on va avoir un amendement qui va augmenter les dépenses,
07:48les moyens qui sont mobilisables pour la santé.
07:50Donc bien évidemment, ça nous fait réfléchir.
07:53Et aujourd'hui, l'abstention est une possibilité.
07:57Voilà, 38 votes écologistes, 17 députés et communistes aussi qui vont peser.
08:03On sait qu'ils ont souvent tendance à se suivre.
08:06L'abstention, ça pourrait être favorable au projet de budget ?
08:10L'abstention des écologistes, c'est clairement le vote qui peut permettre à Sébastien Lecornu de s'en sortir.
08:17D'où d'ailleurs cet amendement de dernière minute.
08:20C'est malin comme tentative.
08:24J'allais dire manipulation.
08:25Ce n'est pas une manipulation, mais c'est quand même une opération dans les derniers instants
08:29pour essayer d'obtenir la voie des écologistes.
08:30Oui, voilà, c'est un peu la dernière pièce du puzzle à mettre au dernier moment,
08:36étant donné en plus qu'il y a eu la dissidence, si je puis m'exprimer ainsi,
08:41des horizons sur lesquels le Premier ministre pensait pouvoir compter,
08:46sachant qu'il est quand même très ami avec Édouard Philippe.
08:50Mais effectivement, les écologistes peuvent faire basculer la balance,
08:53d'autant qu'ils n'ont pas été parmi les plus constructifs,
08:56les plus ouverts aux compromis depuis le début de ces discussions budgétaires.
09:00Ils ont peu négocié, finalement.
09:02Ils se sont rendus au rendez-vous à Matignon, mais n'ont pas fait preuve de beaucoup d'ouverture.
09:09Mais effectivement, en voyant les difficultés numériques,
09:12tout simplement arithmétiques, pour faire adopter ce budget,
09:17il y a sa dernière concession, je crois, estimée à 8 milliards d'euros supplémentaires.
09:22Ce qui n'est pas rien.
09:23Et qui pourrait faire pencher la balance.
09:27Il y a une difficulté aussi, c'est que le groupe écologiste n'est pas homogène.
09:33Vous avez à la fois des gens très constructifs,
09:36comme l'ancienne ministre Delphine Bateau, l'ancienne ministre Dominique Voinet.
09:39Et vous avez, à l'inverse, des gens très, très, très durs avec le gouvernement.
09:45Et je pense aux anciens insoumis, notamment François Ruffin,
09:50aussi aux membres d'un autre groupe qui s'appelle Benjamin Lucas.
09:57Voilà, je pense que même si la position globale des écologistes pourrait être sur l'abstention,
10:02il y aura, je pense, quand même une petite dizaine de contres.
10:04Ce qui ne présage en rien de l'issue du scrutin au vu des différents votes
10:10qui pourront avoir lieu dans les autres groupes.
10:12Il y a un vrai enjeu, effectivement, au sein de ce parti.
10:15Je citais aussi les communistes.
10:16On sait que là aussi, leur voix pourrait être très importante.
10:21Dont l'ensemble, ce projet de budget ne satisfait pleinement personne.
10:26Il trouve des soutiens.
10:27Mais on entend quand même des critiques un peu partout.
10:29Ah ben, il ne satisfait personne, très clairement.
10:31Par exemple, les macronistes qui vont quand même massivement voter pour,
10:37c'est quand même difficile pour eux.
10:38Il y a la suspension.
10:39Avec la suspension de la réforme des requêtes.
10:40Voilà, il y a la suspension.
10:40C'est évidemment le totem que la gauche a réussi à faire tomber.
10:43De la réforme la plus importante du second quinquennat d'Emmanuel Macron.
10:47Et eux vont voter pour cette suspension.
10:50Les Républicains, qui sont une cinquantaine,
10:53il y en a peut-être, disons, une grosse quinzaine qui va voter pour.
10:57Ils vont voter aussi pour cette suspension de la réforme des retraites
11:01à laquelle ils sont opposés.
11:03Ils vont aussi voter pour quelques augmentations d'impôts ciblées
11:06auxquelles ils sont opposés.
11:09Les socialistes, inversement.
11:10Ils vont massivement voter pour aussi.
11:13Mais ils vont voter certes la suspension de la réforme des retraites,
11:16certes certaines augmentations d'impôts,
11:18mais ils vont aussi voter la défiscalisation des heures supplémentaires
11:21plaidées par la droite.
11:22C'est aussi une victoire totémique pour le coup du groupe de Laurent Wauquiez
11:27sur ces débats-là.
11:28Donc effectivement, ce budget, et le gouvernement a raison pour le coup
11:31de le rappeler, c'est le budget de personne, ce budget de la Sécu.
11:34Mais en même temps, c'est le budget qui va ressortir des débats
11:37qui ont eu lieu depuis un mois et demi.
11:39Des débats parfois un peu chaotiques, un peu fouillis.
11:43Et je pense que pour le coup, s'il y a une adoption,
11:45ce sera quand même un petit exploit, pas que de Sébastien Lecornu
11:49et de l'exécutif, mais aussi de l'Assemblée nationale.
11:50Ça, on va y revenir dans quelques instants, évidemment.
11:53Tenter d'imaginer ce qui pourrait se passer après,
11:56si ce projet de budget a été validé, ce qui n'est encore pas acquis.
11:59Vous parlez du coup de poignard d'Edouard Philippe
12:00au sein du parti Horizon.
12:03Lui qui a appelé ses élus à s'abstenir.
12:05Des députés qui pourraient donc voter pour le texte,
12:09certains, mais d'autres qui pourraient suivre.
12:11Edouard Philippe rappelant qu'il y a 34 élus au sein de ce parti.
12:15On va l'écouter tout de suite et puis on en reparle juste après.
12:18Aujourd'hui, ce que je vois, c'est que le compte n'y est pas.
12:21Le texte, il n'est pas satisfaisant.
12:23Je ne suis pas artisan du chaos, je ne propose pas de voter contre,
12:26je n'ai jamais voulu que le gouvernement de Sébastien Lecornu tombe,
12:31mais on ne me fera pas voter pour un texte.
12:34Je ne suis pas député, je ne me prends pas pour un député,
12:37je suis maire du Havre.
12:38Enfin, on ne fera pas voter les députés Horizon pour un texte,
12:41s'ils considèrent que ce texte n'est pas dans l'intérêt des Français.
12:44Voilà, Edouard Philippe qui dit que je ne suis pas artisan du chaos.
12:47Allié ou opposant du gouvernement, du coup ?
12:50Edouard Philippe, finalement, il n'a pas totalement tort d'adopter cette stratégie-là.
12:55Déjà, il est l'ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron
12:59qui a quand même plaidé pour sa démission il y a quelques semaines.
13:03Donc, il est en quelque sorte...
13:04C'est la suite logique, là.
13:05Voilà, il est en quelque sorte dans la suite logique de ce qu'il a déjà dit.
13:08Ensuite, ce budget de la Sécu, effectivement, il est imparfait.
13:13Donc, pour ces électeurs de droite, il représente des augmentations d'impôts,
13:20il représente la suspension de la réforme des retraites,
13:23à laquelle lui est opposé.
13:26Donc, il a raison de donner des lignes claires,
13:31tout en sachant qu'une partie de ces députés ne suivront pas forcément ces consignes.
13:35Au final, depuis une semaine maintenant, on entend la voix d'Edouard Philippe
13:39qu'on n'entendait plus depuis quelques temps
13:41et on l'entend sur des marqueurs de droite.
13:44Et donc, en cela, je trouve qu'il arrive à imprimer quelque chose
13:48dans cet examen budgétaire un petit peu chaotique,
13:52au même titre que Gabriel Attal, je trouve,
13:56qui, tout en demandant à ses députés de voter en faveur de ce texte...
14:01Arrive à se dissocier de ce que décide le gouvernement, finalement, et de cette ligne.
14:05Il a fait cette proposition de réforme des retraites par capitalisation,
14:09qui était aussi une réforme voulue par Emmanuel Macron lors de son premier quinquennat.
14:13Et je trouve que ça a quand même passé le mur du son,
14:16ça a quand même été entendu dans l'opinion.
14:18Et donc, d'un côté, Edouard Philippe, de l'autre, Gabriel Attal,
14:21je trouve, joue une partition assez intéressante en ce moment,
14:24qui, en plus, il le dit très bien, Edouard Philippe,
14:27je ne suis pas pour le chaos,
14:29qui ne permettra probablement pas un rejet du texte,
14:34parce que j'ai l'impression quand même que cet après-midi,
14:37on s'achemine, petit à petit, pas après pas, vers une adoption.
14:40Ah oui, vraiment, vous avez ce sentiment là quand même ?
14:42Vous sentez venir la validation de ce projet de budget ?
14:45Même s'il y a une incertitude, depuis ce matin quand même,
14:48les signaux sont plutôt bons.
14:50Je vois Cyrielle Châtelain, la présidente du groupe écologiste,
14:52que vous avez montré tout à l'heure,
14:54qui est parmi les plus durs.
14:55C'est-à-dire l'abstention, c'est possible, ça c'est un gros signal.
14:58C'est un gros signal qui montre que l'on s'achemine quand même,
15:02alors évidemment, peut-être que je vous dis ça,
15:04et que tout à l'heure, on aura un accident industriel,
15:06et que le budget de la sécu ne sera pas voté,
15:08mais j'ai l'impression qu'on s'achemine quand même
15:10vers une adoption très serrée, mais une adoption quand même.
15:13On va peut-être parler du fond,
15:15parce que là, on parle beaucoup de ces tractations,
15:17des derniers arrangements qui témoignent quand même de cette lutte,
15:20de ces discussions qui auront eu lieu jusqu'aux derniers instants.
15:23Un texte qui a largement été réécrit,
15:26il faut le rappeler, par les députés.
15:28Ces dernières semaines, les parlementaires ont amputé
15:30une large partie des économies initialement prévues
15:34par le gouvernement.
15:35Ils ont aussi remanié certains points du projet de budget.
15:37On va voir cela tout de suite en images.
15:39Suspension de la réforme des retraites, on l'évoquait ici,
15:41mais pas que.
15:42Or, supplémentaire, arrêt maladie, surtaxe des mutuelles.
15:45Quelles sont les principales mesures à retenir dans ce texte ?
15:49Les précisions de nos confrères de France.
15:51De regarder.
15:51Avoir du temps pour s'occuper de son bébé,
15:55c'est une des mesures phares du budget de la Sécurité sociale.
15:58Un congé de naissance mis en place à partir du 1er janvier.
16:02Pouvant durer un ou deux mois, au choix des salariés,
16:06la mesure est appréciée.
16:07C'est difficile de trouver garde-enfant, les crèches, il n'y a pas de place,
16:11il y a de moins en moins de nounou, etc.
16:13Donc avoir déjà ces mois supplémentaires, ça permet de rester au départ avec l'enfant
16:17et de construire quelque chose.
16:18Je ne sais pas si ça sera vraiment, bon, on a deux mois de plus,
16:21donc ça y est, on va devenir parent.
16:23Mais en tout cas, je pense que ça serait une grande aide.
16:25Autre mesure, la suspension de la réforme des retraites,
16:28objet de nombreuses mobilisations sociales ces dernières années.
16:31La réforme est mise en pause, au moins jusqu'à la présidentielle.
16:36Vous toussez depuis quand ?
16:37Limiter la durée des arrêts de travail est aussi prévu.
16:41Un mois pour une première prescription, deux mois pour un renouvellement.
16:45Les médecins pourront déroger à ce plafonnement en le justifiant
16:48si la situation du patient l'exige.
16:51Enfin, le texte contient une hausse de la contribution sociale généralisée
16:55sur les revenus du capital, fruit d'un compromis entre les députés.
16:59Voilà, ça c'est le pari qui a été fait par Sébastien Lecornu.
17:04Idée nouvelle qui était de confier aux parlementaires,
17:07enfin nouvelle, nouvelle ces dernières années,
17:09de confier aux parlementaires cette responsabilité de la discussion
17:13et cette possibilité de remanier le projet de budget.
17:16Est-ce qu'à ce niveau-là, vous trouvez qu'il a réussi ?
17:20On le saura tout à l'heure, mais j'ai l'impression que le pari est quand même plutôt réussi
17:23et que moi qui suis l'Assemblée depuis quatre ans maintenant,
17:29je n'avais jamais vu de débat pour le coup aussi constructif
17:33entre députés de camp opposé.
17:36Il y a quand même tout et son contraire qui se résume dans ce projet de budget.
17:39Oui, c'est vrai.
17:41Mais par exemple, on entendait dans le reportage le compromis trouvé
17:45sur la hausse de la CSG sur les revenus du capital.
17:49pour le coup, ça a vraiment été un vrai travail d'orfèvrerie
17:54que d'arriver à contenter à peu près tout le monde.
17:57Et sur cet amendement-là, on a eu des députés LR qui ont voté pour,
18:01alors que c'est quand même une hausse d'impôts.
18:03On a eu la gauche qui a voté pour, même les députés insoumis qui se sont abstenus.
18:08Donc l'Assemblée a trouvé un compromis assez large
18:12à l'empresque des députés les républicains aux insoumis.
18:16Donc ce qui est quand même quelque chose d'assez colossal.
18:19Ce que je reproche un peu plus dans cette stratégie de Sébastien Lecornu,
18:26c'est que ça fait quand même un mois et demi maintenant
18:28que la charge de la culpabilité, si je puis dire, s'est retournée.
18:36On avait, surtout les plateaux télé, il y a un mois et demi,
18:40des appels à la démission de Sébastien Lecornu,
18:42des appels presque à la démission d'Emmanuel Macron.
18:44Le débat était vraiment centré sur l'exécutif,
18:47qui pour le coup était coupable de la situation politique et arithmétique
18:51dans laquelle l'Assemblée nationale,
18:52puisque Emmanuel Macron a décidé de la dissoudre en juin 2024.
18:56Et aujourd'hui, ça fait un mois et demi que j'entends à longueur de débats
19:01sur les plateaux télé que les députés font preuve d'une irresponsabilité collective.
19:06Il s'est déresponsabilisé Sébastien Lecornu en mettant la charge sur les élus ?
19:10Totalement. Et du coup, on a une forme d'anti-parlementarisme qui a monté, je trouve,
19:16qui pourrait peut-être cesser cette fin d'après-midi
19:19si le budget de la Sécurité sociale est adopté,
19:23parce que ce serait, je le répète, je le disais tout à l'heure,
19:26ce serait certes un exploit de Sébastien Lecornu,
19:27mais ce serait aussi un exploit de l'Assemblée nationale.
19:30Onze groupes parlementaires parviendraient à se mettre d'accord
19:33sur un texte quand même assez massif et à mettre de côté leurs oppositions
19:38à certaines parties un peu irritantes.
19:40Alors, il a beau tenter de faire porter la charge de la responsabilité aux élus français,
19:45les Français ne sont pas dupes.
19:46Quand on regarde les sondages sur ce mois de novembre,
19:49je crois qu'on a les chiffres de l'Ipsos.
19:52Il recule, il perd deux points chez l'Ipsos dans sa cote de popularité
19:57et d'autres instituts de sondage le font même reculer parfois de cinq points.
20:00Donc, il y a quand même cette notion que c'est lui qui chapote tout ça.
20:05Au final, s'il échouait dans son calcul tout à l'heure, que se passerait-il ?
20:11Alors, s'il échouait, si le texte budget de la Sécu était rejeté là en seconde lecture à l'Assemblée,
20:18on pourrait se dire que la procédure parlementaire se poursuit de manière normale.
20:22Sauf que là, il y a les fêtes de fin d'année qui arrivent
20:24et que, très concrètement, la navette parlementaire n'aura pas le temps d'aller au bout d'ici le 31 décembre.
20:31Donc, ce qui se passera, c'est qu'il y aura une loi spéciale
20:35pour faire adopter une forme de petit budget avant la fin de l'année
20:41qui comportera aussi un petit volet, comme l'an dernier, sous Michel Barnier, sur la Sécurité sociale.
20:47Et ensuite, on reviendrait en janvier, en début d'année prochaine, avec soit les mêmes textes,
20:53le même PLF, le même projet de loi de finances et le même projet de loi de financement de la Sécurité sociale,
20:58avec des débats qui repartiraient presque de manière naturelle en poursuivant cette navette parlementaire.
21:05Soit, on aurait deux nouveaux textes issus de nouvelles consultations qui pourraient de nouveau être déposées.
21:12Mais dans tous les cas, même s'il y a une loi spéciale à la fin de l'année,
21:15et si ces deux textes ne sont pas adoptés, il faudra un projet de loi de budget de la Sécurité sociale
21:19et un projet de loi de finances.
21:21C'est ce que j'allais vous demander. On a les moyens de s'offrir ce répit encore ?
21:24Et c'est exactement...
21:27Parce que quand on entend des personnes comme Marie-Lise Léon pour la CFDT qui dit ce matin,
21:31il faut absolument voter ce projet de budget avec cette notion que c'est crucial en fait pour la France.
21:37Oui, et la vérité, c'est que tout le monde en a marre aussi.
21:41Effectivement, il y aurait, par exemple, si le budget de la Sécurité sociale n'était pas adopté,
21:44pour l'instant, il n'y aurait pas de nouveau financement pour les hôpitaux.
21:49Il y aurait... Enfin, pour le coup, il y aurait zéro euro supplémentaire pour l'ONDAM.
21:54Il y aurait les budgets habituels qui seraient octroyés, mais il n'y aurait rien de nouveau.
21:59En revanche, ce que peut faire le gouvernement, c'est le redéposer en début d'année et on repartirait sur des semaines et des semaines de débats.
22:12Et c'est pour ça que, depuis quelques jours, on a beaucoup de députés qui disent, très concrètement, tout le monde en a marre.
22:17Et c'est la raison pour laquelle ce budget, il va être adopté, parce qu'on n'a pas tous envie de se replonger dans des discussions budgétaires.
22:24C'est le pari de l'usure, ça, finalement, qui est fait, non ?
22:26C'est, pardon ?
22:26Le pari de l'usure.
22:27Oui, tout à fait, c'est le pari de l'usure.
22:29J'ai une députée macroniste qui me disait justement tout à l'heure, on va voter ce PLFSS parce qu'on est tous usés.
22:36Personne n'est content, mais tout le monde est fatigué, donc on va dire oui.
22:39Exactement.
22:39Vous qui avez écrit, je remonte votre livre, Palais Bourbier, chronique d'une France ingouvernable, c'est vrai qu'on a l'habitude ici à France 24 de commenter ce qui se passe ailleurs.
22:47On commente régulièrement le shutdown américain et c'est complètement tombé dans la coutume à chaque fois de voir ce budget bloqué parce qu'il n'y a pas d'entente entre républicain et démocrate.
22:57On n'est pas en train d'emprunter cette voile, tout doucement, dont les Français la paralysent, le blocage.
23:01On a le sentiment qu'un projet de budget qui n'est pas validé à temps, finalement, c'est normal.
23:06Oui, on l'a vécu l'an dernier, quand même, de manière presque similaire, si on se souvient bien, avec un Michel Barnier qui a été renversé début décembre.
23:15L'anniversaire, c'était il y a quelques jours.
23:18On le revit cette année aussi avec une incertitude.
23:21Il est quasiment certain que le projet de budget de l'État va être retoqué avant la fin de l'année et qu'on va revenir en janvier avec un nouveau projet de budget.
23:31Et je pense que ça va être ça d'ici... Enfin, on vivra la même chose jusqu'à 2027, pour le coup, puisque la situation arithmétique de l'Assemblée nationale pose vraiment ce problème d'ingouvernabilité.
23:46Et j'irais même plus loin.
23:48Il est possible que la présidentielle de 2027 ne résolve pas le problème, parce qu'on a une tripartition de la vie politique qui est profondément ancrée dans le pays,
23:57qu'on a vue lors de toutes les dernières élections, dès 2022, et qui pourrait se poursuivre au-delà de 2027.
24:032027 qui est déjà dans les esprits de certains, parce que quand on parlait d'Édouard Philippe tout à l'heure avec son calcul,
24:08il prend une position tout en sachant que ces troupes vont faire autre chose.
24:12On est sur un autre calendrier, clairement, là.
24:14Oui, on est sur un autre calendrier.
24:16Et on le voit bien, chacun a ses coups de billard.
24:19On voyait Bruno Retailleau dimanche soir qui appelait les députés à ne pas voter en faveur de ce texte.
24:28Et aujourd'hui, Laurent Wauquiez, qui est presque en train d'appeler ses députés à voter en faveur de ce texte,
24:32voilà, on comprend les jeux de chacun et on comprend que tout le monde n'a les yeux rivés que sur une seule chose, c'est 2027.
24:40Merci beaucoup, Wally Mordas, d'avoir été avec nous.
24:43Je crois que vous retournez après à l'Assemblée, ça va se jouer assez tard.
24:47Vote attendu autour des 19-20h.
24:49Évidemment, on va vous faire vivre la séquence en direct sur France 24.
24:53On sera tout à l'heure avec Pauline Godard dans le journal de 14h pour prendre le pouls, justement.
24:57Quelques heures avant cette séquence.
24:58Merci à vous.
24:59Restez à nos côtés tout de suite, ce sera le journal.
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