- il y a 2 jours
Budget 2026 : comment sauver notre système de protection sociale ?
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00:00Générique
00:00Et ravi de vous retrouver pour les informés de l'écho, votre débat autour de l'actualité économique et sociale comme chaque samedi matin en votre compagnie Emmanuel Cuny.
00:17Bonjour.
00:17Bonjour à tous.
00:18Je souhaite la bienvenue également à Jean-Hervé Lorenzi. Bonjour Jean-Hervé.
00:22Vous êtes président des rencontres économiques d'Aix-en-Provence. Bonjour à vous également Pauline Rossi.
00:28Vous êtes économiste, professeur à l'école Polytechnique.
00:32Aujourd'hui Emmanuel, nous allons parler d'un sujet qui est vraiment au cœur de l'actualité de ce samedi puisque c'est aujourd'hui que doit être votée en principe la première partie du budget de la sécurité sociale.
00:43Voilà qui va donc nous permettre de nous interroger sur l'avenir de notre protection sociale.
00:48Oui en fait l'Assemblée nationale, les députés ont entamé l'examen du texte mardi.
00:52Donc il y a eu déjà quelques prises de position. On va y revenir.
00:56Le texte contient en fait la suspension de la fameuse réforme des retraites mais aussi plusieurs mesures explosives.
01:03Il y a les franchises médicales, il y a la durée des arrêts maladie, il y a évidemment la réforme des retraites.
01:09Le gouvernement prévoit des économies massives pour réduire en fait le déficit de la sécurité sociale à 17 milliards et demi d'euros.
01:16On en est aujourd'hui à 23 milliards.
01:19La ministre de la Santé, Stéphanie Riste, l'assure d'ailleurs.
01:23Sans maîtrise, le système finirait par se consumer lui-même, dit-elle.
01:27Une thèse que confirme et que valide le gardien du temple, le premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici.
01:35La situation est assez préoccupante puisque le déficit de la sécurité sociale avec une seule branche légèrement l'excédent de la branche famille
01:41s'établit à 23 milliards d'euros et a donc doublé depuis deux ans avec 7,7 milliards d'euros d'augmentation cette année.
01:49Alors c'est dû à une sorte d'effet de ciseau avec des recettes qui progressent mais au rythme de la richesse nationale
01:57alors que les dépenses, elles, vont beaucoup plus loin.
02:00Le premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, au micro France Info de Lauriane Delanoë.
02:05Alors question, notre modèle social français est-il en danger ?
02:09Et puis surtout, comment sortir de l'ornière dans un contexte financier budgétaire évidemment très très compliqué ?
02:15Et bien voilà, question pour vous Jean-Hervé Lorenzi.
02:16Est-ce qu'on doit s'inquiéter aujourd'hui pour notre modèle social ?
02:20Je parle à la fois du système de santé, on parlera peut-être des retraites ensuite.
02:24Bien sûr que oui. La méconnaissance et l'impréparation de ce qu'on va appeler, avec Pauline, le vieillissement,
02:33c'est-à-dire ce choc dans une structure qui est, Braudel disait toujours que l'histoire du monde s'explique largement par la démographie.
02:41Notre démographie nous conduit à une situation totalement radicalement nouvelle.
02:46Je n'ai aucune inquiétude sur le fait que ce budget social sera voté.
02:51Si on fait de la politique politicienne, dix secondes, tout simplement parce que le PS est beaucoup trop engagé dans cette histoire et donc évidemment ne va pas revenir sur un accord.
03:03Et toutes les solutions qui ont été envisagées sont toutes en réalité des solutions de très court terme.
03:09Je voudrais juste donner un chiffre.
03:11On a parlé des 23 milliards.
03:13Rien que le vieillissement, rien que sur le problème des retraites, plus exactement du vieillissement, avec tout ce qui s'entraîne, la santé, les retraites, etc.
03:23Notre calcul à nous, c'est qu'en 2030, c'est-à-dire demain matin, c'est 35 milliards de plus par an.
03:3035 milliards.
03:31Donc dans ces comptes de la sécurité sociale.
03:33En plus, dans ces comptes.
03:34Donc vous voyez, nos politiques qui sont pour le moment un peu farfelues sont en réalité incapables même de se projeter à deux à trois ans.
03:46C'est géant le problème dans lequel on va se trouver confronté et avec des croissances qui seront affaiblies.
03:53Parce que le vieillissement, ce n'est pas bon pour la croissance, quelles que soient les choses qu'on peut raconter.
03:57Et donc, à la fois très court terme, je ne suis pas inquiet sur le fait qu'ils ne vont pas arriver évidemment à 17,5 milliards, mais on va tomber à 20 milliards.
04:06Et ce qui est très dangereux, c'est ce qui va se passer dans les années qui viennent.
04:09Pauline Rossi, est-ce que vous partagez l'avis de Jean-Hervé Lorenzi ?
04:14C'est-à-dire que, certes, là, on arrive à réduire un petit peu le déficit.
04:19Emmanuel nous disait, voilà, 17,5 milliards espérés.
04:23Mais en fait, le sujet, il est beaucoup plus profond que ça.
04:25Oui, je suis tout à fait d'accord avec Jean-Hervé.
04:28Le problème fondamental, c'est le vieillissement de la population.
04:32Bien sûr, en soi, le fait que les gens vivent plus longtemps, c'est une bonne chose, c'est une bonne nouvelle.
04:36Mais sur le plan économique, c'est coûteux.
04:38C'est coûteux parce qu'il y a de plus en plus d'inactifs et donc des dépenses qui augmentent en termes de retraite, santé, dépendance.
04:44Et de moins en moins d'actifs et donc des recettes qui baissent.
04:46Donc, c'est vraiment ce renversement de la pyramide des âges qui explique pourquoi notre système actuel n'est pas soutenable.
04:51Alors Emmanuel, on va poser quelques données avec vous sur notre système de santé,
04:57que ce soit d'ailleurs sur les dépenses de santé, sur la retraite ou encore sur le financement de toutes ces questions sociales.
05:06Alors, on a quelques chiffres en stock que l'on doit d'ailleurs à la chaire transition démographique, transition économique.
05:12Ces 20 dernières années, les dépenses de santé ont progressé de 30%.
05:16C'est plus, évidemment, plus rapidement que le PIB, c'est-à-dire la richesse nationale produite par l'économie française.
05:24Aujourd'hui, les ménages financent 53% de la sécurité sociale avec les cotisations, enfin tout ce qu'on laisse sur la table.
05:32C'était environ 35% en 1990. Donc, on voit le gap quand même au cours de ces dernières années.
05:382,5 millions de Français aujourd'hui n'ont pas de complémentaires santé.
05:42Ça devient vraiment compliqué.
05:44Alors, pour redresser la barre et redresser la situation, parmi les propositions,
05:48le Parti Socialiste propose par exemple une hausse de la CSG sur les revenus du capital,
05:53une version adaptée, adoptée en tout cas en commission qui table sur 2,7 milliards d'euros.
05:59On verra tout ça. C'est validé par le Parlement parce que le texte doit encore être discuté par les députés.
06:05Ensuite, partir au Sénat, c'est le système de la navette, etc.
06:08Pour raboter les dépenses maladie, l'exécutif, lui, souhaite doubler le montant des franchises médicales
06:14et le reste à charge, ça c'est aussi important, le reste à charge des patients sur les boîtes de médicaments,
06:20les actes paramédicaux, etc. Tout ça fait beaucoup d'argent.
06:23Je ne vous parle pas des arrêts maladie, des conditions liées aux ALD,
06:27c'est-à-dire les infections de longue durée où là aussi, il y a une très vive polémique.
06:31Alors Pauline Rossi, on reste encore un tout petit peu dans les chiffres avec vous, si vous le voulez bien.
06:34On dit que les retraites, ça coûte autour de 400 milliards par an,
06:38que le système de santé, ça coûte à peu près autant, voire un peu plus.
06:42C'est ça les ordres de grandeur ? On n'est pas sur quelques milliards ?
06:45C'est ça les ordres de grandeur et dans les dépenses de santé,
06:48elles sont en partie tirées par le vieillissement de la population aussi.
06:51Donc c'est vraiment le vieillissement qui est la source de tous les problèmes.
06:55Donc ça veut dire qu'effectivement, ces dépenses-là, 800-900 milliards,
06:59inévitablement, quoi qu'on fasse, la trajectoire sera en augmentation ?
07:02Oui, en fait, pour moi, un chiffre qui est très important,
07:05c'est le nombre d'inactifs par actif.
07:07Aujourd'hui, on est à 80 inactifs pour 100 actifs.
07:10D'ici 50 ans, on sera 100 inactifs pour 100 actifs.
07:14Et donc là, pour moi, c'est un chiffre important,
07:16parce qu'il se pose la question de qu'est-ce qui est juste ?
07:18Est-ce que c'est que chaque actif continue de donner la même chose ?
07:22Auquel cas, le niveau de vie des inactifs va baisser,
07:24parce qu'avant, il fallait partager en 80 et maintenant, il faut partager en 100 ?
07:27Ou est-ce que c'est que chaque inactif continue de recevoir la même chose ?
07:32Auquel cas, chaque actif va devoir payer plus,
07:34parce qu'avant, il fallait payer pour 80 personnes et maintenant, il faut payer pour 100 ?
07:37Certains pourraient vous dire,
07:38il y a de nombreux économistes qui ont un peu des controverses là-dessus en ce moment,
07:41certains pourraient vous dire que c'est déjà le cas pour le système de retraite, par exemple.
07:44C'est la même question qui se pose pour le système de retraite et pour le système de santé.
07:48On rappelle quelques chiffres peut-être sur le système de retraite tel qu'il est aujourd'hui.
07:53Les actifs cotisent davantage que cotisaient ceux qui sont aujourd'hui la retraite.
07:58Tout à fait.
07:58Pour l'instant, le choix a été fait d'augmenter les cotisations des actifs
08:01et pas de baisser le niveau de vie des inactifs.
08:04Mais en fait, ce qui est difficile dans la démographie,
08:07c'est qu'on ne peut pas être parfaitement juste.
08:09On comprend très bien que les gens disent,
08:10« Je ne veux pas payer plus que mes parents »
08:12et que les autres disent, « Je ne veux pas recevoir moins que mes parents ».
08:15Les deux logiques sont légitimes.
08:17On ne peut pas être parfaitement…
08:18Elles ne sont pas compatibles.
08:19Voilà, elles ne sont pas compatibles.
08:20Alors, voilà qui pose la question, Jean-Ravé Lorenzi,
08:23de quand Emmanuel Lecuny nous dit « Augmenter la CSG », etc.
08:27En fait, c'est une fuite en avant tout ça ?
08:29D'augmenter un petit peu les cotisations, un petit peu la CSG, un peu ceci, un peu cela ?
08:33Non, ça c'est le très court terme pour régler le sujet politique d'aujourd'hui.
08:37C'est-à-dire éviter une nouvelle dissolution
08:39qui serait quand même, chacun de voir, pas bonne pour l'ensemble de notre fonctionnement.
08:45Non, la réalité, c'est qu'après, quand on parle des inactifs,
08:49ce que Pauline vient d'indiquer, c'est qu'ils sont d'une nature totalement différente.
08:54Entre quelque chose qui est très injuste,
08:56c'est-à-dire une femme qui se retrouve finalement avec moins de 1 000 euros ou pas,
09:00pour vivre, on ne vit pas dans ces conditions-là.
09:02Et, j'allais dire, un retraité comme moi, qui ne roule pas sur l'or,
09:07mais qui a une retraite tout à fait confortable, enfin normale,
09:10tout ça est mis dans un même paquet, c'est absurde.
09:14Donc évidemment, il faut reprendre un peu à moi.
09:19Vous vous dites qu'il faut que les retraités participent dès maintenant ?
09:22Bien sûr, je veux dire, c'est une évidence.
09:24Mais ça va être un gros scanner d'accord.
09:26Je suis d'accord. En fait, quand on regarde le taux de pauvreté par âge,
09:29le taux de pauvreté chez les enfants, il est deux fois plus élevé
09:32que le taux de pauvreté chez les plus de 65 ans.
09:34C'est quelque chose qui est difficile à justifier.
09:36Il y a le taux d'épargne aussi, chez les retraités, qui est assez élevé, je crois,
09:40Jean-Henri Lorenzi ?
09:40Oui, mais alors, c'est un...
09:42Mais là encore, c'est inégal, évidemment, on l'imagine.
09:44Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'un défaut majeur de nos politiques,
09:49c'est de vouloir toujours mettre des entités globales qui sont indifférenciées.
09:53Oui, ce n'est pas les retraités, c'est plus compliqué que ça.
09:55Il n'y a aucun rapport entre, j'allais dire, un ingénieur qui aurait fait une belle carrière
10:00et qui part faire sa croisière annuelle,
10:04et la femme qui a eu 23 annuités, deux enfants,
10:10et qui se trouve dans des conditions extrêmement difficiles.
10:13C'est ça le fond du sujet.
10:15Et on est en train de vivre, d'avoir une espèce de plainte,
10:20ou plus exactement une complainte des retraités pris globalement,
10:24qui est totalement absurde.
10:25Je ne suis pas dans le même cas que celui de cette jeune femme,
10:29ou cette femme qui a eu finalement une vie difficile et une retraite encore plus difficile.
10:34Donc on va se dire les choses, Jean-Hervé,
10:36pour vous, il faut peut-être baisser un peu le niveau de certaines pensions.
10:40De toute façon, mais là je parle sur le contrôle de Pauline,
10:42qui évidemment, nous on a fait aussi des calculs,
10:46la baisse est évidente, elle sera en moyenne,
10:50c'est pour ça que toujours, faire attention à ces moyennes,
10:52en 2035, les gens qui arriveront à la retraite,
10:56ils auront entre moins 5 et moins 10%,
10:59et on arrive, pour les catégories des cadres,
11:03à des choses très importantes.
11:04En 2045, on arrive à moins 30%.
11:06Oui, ça fait beaucoup.
11:08C'est considérable.
11:08L'idée qu'on revient sur des systèmes de capitalisation,
11:12que nous avons déjà un peu,
11:13parce que l'assurance-vie, ça en fait partie,
11:16mais vous voyez, donc tout ça...
11:18D'un mot, parce qu'on en parle beaucoup,
11:20et après on ira au fil info,
11:21mais je ne sais pas qui peut nous répondre là-dessus,
11:22mais d'un mot,
11:24avoir un système un peu mixte,
11:26capitalisation, répartition,
11:28est-ce que là, c'est jouable à l'heure actuelle,
11:30sachant qu'on cotise déjà, nous tous,
11:32les fonctionnaires cotisent, capitalisent,
11:34enfin, je veux dire, il y a des retraites de fonctionnaires,
11:36on va piquer à la bourse,
11:38y compris les hommes politiques d'ailleurs,
11:40ceux qui débattent à l'Assemblée nationale,
11:42automatiquement, les députés cotisent
11:46sur des caisses qui vont chercher l'argent
11:48à la bourse de Paris.
11:49Je maintiens ma question,
11:50parce qu'on va avoir le rappel des titres tout de suite,
11:52je maintiens ma question,
11:54et vous y répondrez juste après l'essentiel de l'actualité.
11:56En une minute, il est 10h moins 10,
11:57et c'est Manon Lombard-Brunel.
11:58L'exécutif a accordé un sursis à Chine.
12:02La plateforme chinoise va pouvoir continuer
12:04de vendre ses produits en France,
12:05mais reste sous surveillance rapprochée du gouvernement.
12:08L'exécutif avait donné 48 heures
12:10aux géants de l'ultra-fast fashion
12:12pour retirer ses produits illicites de son site.
12:14C'est désormais chose faite.
12:15C'est une première victoire qui en appelle d'autres.
12:17Les procédures se poursuivent.
12:19Nous serons sans merci.
12:20Voilà ce que dit ce matin Roland Lescure,
12:22le ministre de l'économie,
12:23était l'invité de France Info.
12:25La situation sécuritaire continue de se dégrader au Mali.
12:28Hier, la France a demandé à ses ressortissants
12:30de quitter temporairement le pays.
12:32Un groupe de djihadistes affiliés à Al-Qaïda
12:35impose un blocus sur les importations de carburant
12:37qui asphyxient l'économie du pays.
12:40Sept parlementaires français et un européen
12:42saisissent le parquet de Rennes.
12:44Signalement, après la diffusion de plusieurs vidéos,
12:47des gendarmes sont mis en cause
12:48pour leur gestion du maintien de l'ordre
12:50pendant la manifestation anti-bassine de Sainte-Solines.
12:53C'était en mars 2023.
12:55Et puis en football, en Ligue 1,
12:56Rennes se rassurent, les Rennes se sont offerts
12:58une deuxième victoire de suite dans le championnat.
13:00Hier soir, ils ont battu le Paris FC,
13:03un but à zéro.
13:03France Info
13:07Les informés de l'écho,
13:11Emmanuel Cuny,
13:12Adrien Beck.
13:14Avec Pauline Rossi, professeure à l'école polytechnique
13:17et Jean-Hervé Lorenzi,
13:19président des rencontres économiques d'Aix-en-Provence.
13:22Donc, la question que l'on se posait,
13:23c'est est-ce que c'est soutenable
13:25et praticable, j'allais dire,
13:27d'avoir un système par répartition qui demeure
13:32et un système par capitalisation qui se met en place ?
13:34Pauline Rossi, votre avis ?
13:36Sur le système par capitalisation,
13:38je pense qu'il y a un point qui n'est pas toujours bien compris
13:40parce qu'il est souvent présenté
13:41comme un système plus soutenable
13:43qui n'est pas exposé aux risques démographiques.
13:45Ce n'est pas complètement vrai
13:47dans le sens où c'est un système
13:48qui repose sur le rendement des actifs financiers.
13:51Et ce rendement, en fait,
13:52il dépend de l'économie de demain
13:53qui elle-même dépend de la démographie.
13:55Si je vous donne juste un exemple,
13:58imaginez que vous achetez un appartement
14:00et vous pensez le louer
14:01quand vous serez à la retraite
14:02pour avoir un complément de revenu.
14:04Si le marché de l'immobilier s'effondre
14:05parce que la population baisse
14:07et qu'il y a trop de logements
14:09par rapport à la demande,
14:10votre investissement va vous rapporter
14:12beaucoup moins que prévu.
14:13Donc, c'est une solution
14:15dans le sens où ça permet de diversifier le risque.
14:17Ça permet aussi d'investir
14:18en dehors de l'économie nationale.
14:20On n'est plus contraint à la France.
14:22On peut acheter des obligations d'État
14:24ou des actions dans des entreprises à l'étranger.
14:27Mais ça ne résout pas complètement
14:29le problème démographique.
14:30Alors, Emmanuel, nous évoquons tous ces sujets.
14:33Ces sujets de protection sociale, de retraite
14:35parce que le vote de la première partie
14:37du budget de la Sécu
14:38doit avoir lieu aujourd'hui.
14:39Oui, aujourd'hui.
14:40Alors après, il y a d'autres phases
14:41prévues dans la semaine.
14:43Mais aujourd'hui, on est à un axe pivot, je dirais.
14:45Et puis, il y a l'importante,
14:47je crois que c'est vraiment important
14:49de le signaler,
14:50l'aspect dialogue social.
14:52Parce que là, les partenaires sociaux
14:53vont devoir, évidemment,
14:56revenir sur le devant de la scène.
14:58Les politiques ont tout intérêt,
14:59le gouvernement a tout intérêt
15:00à jouer vraiment le dialogue.
15:02On n'en est plus dans les décisions
15:04qui viennent d'en haut
15:05et que l'on applique.
15:06Là, il faut vraiment
15:07qu'ils se mettent tous d'accord.
15:09On a vu l'exemple
15:10de la réforme des retraites.
15:12Le fameux conclave a failli aboutir.
15:14Tout le monde était pratiquement d'accord.
15:16Le patronat à Canet,
15:17précisément l'UIMM, d'ailleurs,
15:19qui est la branche, la métallurgie,
15:20qui est le plus gros, je dirais,
15:23ordinateur du MEDEF aujourd'hui.
15:24C'est l'UIMM, le MEDEF.
15:26Donc, Patrick Martin,
15:27le président du MEDEF, endosse.
15:28Mais c'est l'UIMM
15:29qui a fait capoter le truc.
15:30C'est quand même dommage.
15:30J'en étais près de la solution.
15:32D'où l'importance du retour
15:33de ce dialogue social.
15:34Alors, Jean-Hervé Lorenzi,
15:35est-ce qu'aujourd'hui,
15:36le sujet démographique
15:37qui nous occupe,
15:39vous avez le sentiment
15:40que ce soit les politiques,
15:41que ce soit les partenaires sociaux,
15:43ils ont conscience
15:44de cet impératif
15:46de le prendre en compte ?
15:47Non, ils n'ont pas du tout conscience.
15:48En tout cas, les politiques,
15:49pas la queue d'une seconde.
15:52Parce qu'ils voient échéance
15:533-4 ans, c'est ça ?
15:54Personne, aujourd'hui, politique,
15:55ne comprenne pas le fait
15:56de l'économique.
15:56Ils ne comprennent pas le sujet,
15:58l'importance du sujet,
15:59le fait que ça joue
16:00sur la croissance,
16:01ce que Pauline vient de dire,
16:02le circuit,
16:04le raisonnement circulaire
16:05est évidemment important,
16:07que tout ça suppose
16:07de mettre à plat le sujet.
16:10Et ils n'ont pas du tout
16:11la vision de les chiffres
16:14qui vont avoir lieu.
16:15Moi, je crois beaucoup
16:16au dialogue social.
16:17Comme l'a dit Emmanuel,
16:19c'est la stupidité
16:20du choc qu'il y a eu
16:22sur la pénibilité.
16:23Franchement,
16:24on est dans une crise politique
16:25majeure.
16:26Tout ça parce que
16:27c'était impossible
16:28à 99% d'accords
16:30sur les retraites
16:32entre la CFDT
16:33et les syndicats de France
16:35et le MEDEF.
16:36Et ça a bloqué
16:37sur le fait
16:38que la pénibilité
16:39ne plaisait pas
16:40à la rédaction,
16:41ne plaisait pas
16:42à lui et même.
16:43De tout ça,
16:44il faut essayer
16:45d'abord de faire monter
16:47le dossier
16:48que la France
16:49et les politiques
16:50comprennent
16:50à quel point
16:51c'est absolument vital.
16:53Et puis après ça,
16:54c'est vrai que les syndicats
16:55et les politiques
16:57s'ils sont au courant,
17:00ils peuvent devenir raisonnables.
17:01On va sortir
17:02de toutes les histoires
17:04de très court terme
17:05qui sont évoqués
17:06et évidemment,
17:07ça suppose...
17:08Alors juste un dernier mot.
17:09Un tout dernier.
17:09Sur la retraite,
17:10sur la retraite,
17:12le sujet,
17:13il faut savoir
17:13que les Français
17:14dans le privé
17:15partent à 63 ans
17:16et un mois.
17:16Donc vous voyez,
17:17on n'est pas du tout
17:17dans le baratin
17:19qu'on sort
17:19sur les 62 ans
17:20et 60 ans.
17:21Et que le vrai sujet,
17:22c'est le taux d'activité
17:23des plus de 60 ans.
17:25C'est-à-dire que
17:25c'est ça
17:26ce qui nous différencie
17:27des autres pays.
17:29Nous avons un problème...
17:29C'est valable d'ailleurs
17:30pour les déficits aussi,
17:31ce taux d'activité,
17:32je crois que les déficits
17:33se porteraient bien mieux
17:35si on avait le même
17:36taux d'activité
17:37que l'Allemagne,
17:38par exemple.
17:39Pauline Rossi,
17:40est-ce qu'on a
17:40en une minute
17:42de quoi esquisser
17:43quelques solutions
17:44pour ce déclin démographique ?
17:46On a l'impression
17:46que ça touche tous les pays,
17:47quelles que soient
17:48les politiques natalistes,
17:49entre guillemets,
17:49mises en place ou pas.
17:50Donc, comment on fait ?
17:52Mais c'est possible
17:53de se mettre d'accord
17:53sur une réforme
17:55de la protection sociale.
17:56Plein d'autres pays
17:57l'ont fait,
17:57qui étaient dans des situations
17:59difficiles que nous.
18:00Je pense par exemple
18:01au Japon,
18:01où la population baisse
18:02déjà depuis plusieurs décennies.
18:05Les Japonais,
18:05au début des années 2000,
18:07ont décidé de réformer
18:08leur système
18:08de protection sociale.
18:10Chacun a accepté
18:10de faire une part du chemin.
18:12Ils ont baissé
18:12les pensions de retraite,
18:13ils ont baissé
18:14les remboursements,
18:15ils ont augmenté
18:15les cotisations,
18:16ils ont augmenté
18:17la durée de cotisation.
18:19On va voir les politiques
18:20familiales aussi,
18:20c'est important quand même.
18:21La natalité,
18:22ce n'est pas un petit problème.
18:23Donc, la natalité,
18:24le problème,
18:25c'est que les politiques familiales
18:26ont un effet assez faible.
18:28Et donc,
18:28quand on regarde
18:29les déterminants
18:30de la natalité,
18:31exactement,
18:32je pense qu'il faut plutôt
18:32partir du principe
18:33qu'on va être demain
18:34dans un monde
18:34où la population française
18:36stagne,
18:37voire baisse,
18:38et qu'il faut tabler là-dessus
18:40pour se mettre d'accord
18:41aujourd'hui.
18:42Voilà,
18:42le mur démographique
18:44qui vient,
18:45c'était les informés
18:46de l'écho
18:46avec ce matin
18:47Pauline Rossi,
18:48économiste,
18:48professeure à l'école
18:49polytechnique
18:49et spécialiste,
18:50on l'aura bien compris
18:51de la démographie,
18:52Jean-Hervé Lorenzi,
18:54président des rencontres
18:55économiques d'Aix-en-Provence.
18:56J'en profite
18:57pour mentionner ceci,
18:58c'est-à-dire
18:59la parution du huitième numéro
19:01de Mermoz,
19:01c'est la revue
19:02du cercle des économistes
19:03consacrée
19:04à notre modèle social,
19:06chef-d'œuvre
19:06en péril.
19:07Merci à vous,
19:09vous deux
19:09et même vous trois.
19:10Merci Emmanuel Cunier,
19:11merci à vous
19:11d'avoir suivi
19:12les informés de l'écho.
19:13Sous-titrage Société Radio-Canada
19:15Sous-titrage Société Radio-Canada
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