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00:00L'heure de vérité va donc sonner à l'Assemblée Nationale.
00:02Les députés vont se prononcer sur le budget de la Sécurité Sociale.
00:06Cela fait des semaines que le texte fait l'objet de débats, de concessions, de blocages.
00:11Le vote solennel est prévu en début de soirée à l'Assemblée.
00:16Jean Garrick, vous êtes historien, président de la Commission Internationale d'Histoire des Assemblées.
00:19Bonjour à vous.
00:21Le vote, on le dit, s'annonce donc très serré, vote solennel.
00:25On a entendu les chefs de parti, les chefs de groupe qui ont donné des consignes de vote,
00:29que ce soit chez Horizon ou OPS, pas sûr que ces consignes soient suivies par les députés.
00:34C'est ça qui brouille les cartes.
00:36À ce stade, on ne peut pas connaître l'issue du vote.
00:39Oui, rarement, le vote a été aussi incertain qu'aujourd'hui.
00:45On se souvient de la motion de censure contre Michel Barnier.
00:49Là, on a des incertitudes totales.
00:52Et ce qui est particulier, c'est qu'on a beaucoup d'incertitudes du côté du fameux bloc central,
00:57celui qui, a priori, devrait soutenir M. Lecornu.
01:02On sait que, du côté d'Horizon, la consigne a été donnée par Édouard Philippe plutôt de s'abstenir.
01:10Alors, s'abstiendront-ils ceux qui, au fond, dans un tel vote, reviennent plutôt à soutenir le gouvernement ?
01:17On a beaucoup d'incertitudes aussi sur les Républicains, bien sûr.
01:23Là, du côté de Bruno Rotaillot, on veut voter contre.
01:27Mais du côté de Laurent Wauquiez, on préconise plutôt, là encore, l'abstention, voire même le vote favorable pour certains.
01:34Et puis, il y a les écologistes aussi, où planent, là encore, des incertitudes.
01:40On irait plutôt pour un vote contre, à l'instar de la France insoumise et du groupe communiste.
01:47Donc, voilà, beaucoup, beaucoup d'incertitudes.
01:49Et on sait très bien qu'à l'heure actuelle, les deux camps, celui du oui et celui du non, sont vraiment à touche-touche.
01:57Et il est possible que ce soit les non-inscrits qui fassent finalement la différence.
02:01Alors, Jean-Garry, restez avec nous. Vous parliez des écologistes. Peut-être vont-ils s'abstenir ?
02:06En tout cas, Sébastien Lecornu a lâché du lest, a multiplié les concessions.
02:11Pauline Godard, vous êtes justement avec la députée écologiste Sandrine Rousseau pour, contre, abstention. Est-ce qu'elle est fixée ?
02:22Oui, Sandrine Rousseau, bonjour. Merci d'être avec nous. Vous vous dirigez plutôt vers un vote contre aujourd'hui ?
02:28Alors, à titre personnel, moi, pour l'instant, je ne vois pas ce qui me permettrait de voter pour ou abstention sur ce texte.
02:34Après, évidemment, je serai ouverte au débat et notamment celui sur l'ONDAM, donc sur l'objectif national de dépense d'assurance maladie qui est crucial.
02:41Pour autant, aujourd'hui, ce niche dans le PLFSS, dans le projet de loi de finances de la sécurité sociale,
02:47a une quantité de choses qui nourrissent mes inquiétudes de manière extrêmement forte.
02:53Et surtout, la principale, c'est cette espèce de verrouillage des recettes.
02:56Parce qu'on nous promet des milliards, on nous met des milliards sur la table.
03:00Moi, j'ai presque l'impression des fois que c'est même... Voilà, on jette les dés comme on ferait tapis sur un truc de...
03:06Enfin, sur une plateforme de jeu de poker. Mais en fait, la question, c'est d'où viennent ces milliards, quoi ?
03:11Et où est-ce qu'ils sont pris ? Et est-ce qu'ils peuvent être gelés ou pas gelés ?
03:14Parce qu'en fait, les promesses n'engagent que ceux qui les croient.
03:16Et donc, j'ai absolument besoin d'avoir des certitudes et non pas juste des promesses.
03:19Et ces certitudes, elles concernent notamment cet amendement qui est déposé, vous en parliez à l'instant,
03:24qui est déposé par le gouvernement, notamment pour vous rassurer dans un sens, rassurer les écologistes ?
03:29Oui, mais enfin, on n'est pas là à devoir être rassuré. On en tient une ligne politique.
03:33Cette ligne politique, c'est de maintenir l'hôpital public, qui aujourd'hui est en très grande difficulté
03:37après l'année très difficile qu'ils ont passée l'année dernière.
03:40Et donc, voilà, ce sera ça notre ligne rouge.
03:43Passer à 3%, ça aiderait ?
03:45Oui, mais pas avec de l'argent magique, pas avec de l'argent de Monopoly, en fait, avec du vrai argent.
03:50Et donc, la question, c'est celle-ci, c'est où sont les vrais billets pour soutenir l'hôpital public ?
03:55Quand vous voyez déjà les concessions qui ont été faites, notamment la mise entre parenthèses
04:00pour l'instant de la réforme des retraites, vous pensez que ça va quand même dans le bon sens ?
04:05Ah non, mais il y a des choses qui vont dans le bon sens. Dans le PLFSS, ça, il n'y a aucun doute.
04:08Il y a ça, il y a le fait qu'on ait supprimé le gel des allocations, par exemple,
04:12même si, en fait, sur les allocations familiales, il y a quand même un sujet.
04:16Mais globalement, il y a des choses qui vont dans le bon sens.
04:19Mais la question qui se pose, c'est l'argent qui est annoncé supplémentaire dans la mesure
04:24où ils ne veulent rien augmenter, ni en termes de cotisations, ni en termes d'impôts sur les plus riches
04:28ou sur les plus grandes entreprises. D'où vient-il ? D'où vient-il ?
04:32Si c'est pour faire des économies sur les profs, s'il faut supprimer 10 000 profs pour payer l'hôpital,
04:36vous voyez bien qu'on ne peut pas faire cet arbitrage-là, c'est trop compliqué.
04:38Donc, en fait, il faut qu'on sache d'où ça vient et comment ils financent les promesses qu'ils font aujourd'hui.
04:44Si la loi ne passe pas ce soir, qu'est-ce qui va se passer, selon vous ?
04:48Alors, la carte vitale continuera à fonctionner.
04:50Les sauterelles n'envahiront pas les maisons de chacun.
04:54Ce qui va se passer, c'est que juste, il y aura une loi spéciale qui va être promulguée.
05:00Et puis, sinon, on revoit le PLFSS en janvier.
05:03Et voilà, l'année dernière, on n'avait pas voté le PLFSS et ça n'a pas mis à l'arrêt le pays.
05:09Ça n'est pas vrai.
05:10Et je pense que la dramatisation du vote contre fait aussi partie des arguments du gouvernement
05:15pour mettre la pression sur les députés.
05:17Donc, voilà, ce n'est pas confortable.
05:19Je ne vous dis pas le contraire, ce serait mieux que ça soit voté.
05:21Mais pour autant, ça n'est pas la fin ni de l'hôpital, ni des remboursements, ni de rien du tout.
05:26Mais par contre, c'est la continuation d'un rapport de force, j'ose le mot,
05:33et puis d'une ligne politique qui est le service public et la santé des personnes avant tout.
05:38Merci beaucoup, Sandrine Grosseau.
05:40Merci, Pauline.
05:41Jean Garrigue, revenons sur l'une des mesures phares de ce budget de la sécurité sociale,
05:47l'abrogation de la réforme des retraites.
05:50Ça pèse, ça, dans le choix des députés ?
05:52Ça explique peut-être aussi l'hésitation des uns et des autres ?
05:56Évidemment, c'est majeur.
05:59C'est une concession énorme.
06:00Cette suspension de la réforme des retraites est une concession énorme
06:04qui a été faite aux socialistes,
06:06vraisemblablement au détriment de l'équilibre de nos finances et de notre budget.
06:11C'est une concession politique afin d'éviter, justement, une censure
06:16de manière à ce que puisse être, malgré tout, voté un budget.
06:20Et contrairement à ce que dit Sandrine Rousseau,
06:22tous les économistes, tous les entrepreneurs, vous direz que, précisément,
06:27c'est cette incertitude et peut-être ce vide budgétaire, le vote d'une loi spéciale,
06:33qui précisément entrave la bonne marche de l'économie.
06:38Donc, on sait bien qu'il s'agit là d'un rapport de force politique.
06:42Et on sait bien aussi que, je dirais, ce qui détermine essentiellement les uns et les autres,
06:47ce sont des calculs électoraux. La position des écologistes, c'est une position qui tend à s'aligner
06:54sur celle de la France insoumise en fonction de ce qui va se passer aux élections municipales.
07:00De la même manière, la position d'Edouard Philippe, qui a choisi de ne pas s'associer à ce vote
07:06sur la suspension de la réforme des retraites,
07:11eh bien, c'est une position qui lui permet de ne pas être associé à un vote
07:18que ses électeurs, vraisemblablement attachés à l'équilibre des comptes, rejetteraient.
07:25Donc, vous voyez, on a un peu partout, dans tous les camps, des votes qui sont politiques
07:30et qui sont assez éloignés de cet intérêt général dont on nous parle,
07:37mais qu'on a du mal à déceler dans les positionnements de nos partis politiques.
07:42Et le Parti Socialiste, Jean Garrigue, puisque Olivier Faure appelle les députés socialistes à voter pour,
07:48on ne sait pas s'il sera suivi par l'ensemble du groupe,
07:51l'EPS fait partie de l'opposition encore ou est-ce qu'il apparaît comme la béquille du gouvernement ?
07:57C'est incontestablement la béquille du gouvernement,
08:01ou plutôt c'est le vainqueur, finalement, de ce bras de fer dont parlait Sandrine Rousseau,
08:07du rapport de force, puisque le Parti Socialiste a obtenu la principale revendication qui était la sienne.
08:16C'est une victoire politique, et c'est une victoire à la fois, je dirais, contre les Républicains,
08:22qu'entre ceux qui veulent l'équilibre budgétaire, en tout cas une trajectoire pour retrouver l'équilibre budgétaire,
08:29c'est une victoire aussi par rapport à l'autre gauche, par rapport à la France insoumise et les écologistes,
08:33parce que ce sont les socialistes qui pourront se prévaloir d'avoir obtenu cette concession majeure
08:41de la part de Sébastien Lecornu et je dirais des macronistes.
08:44– Lecornu, il risque quoi ? Qu'est-ce qu'il joue son avenir après ce vote ?
08:51Ou pas forcément, parce qu'il y a le budget qui arrive après ?
08:54– Voilà, il n'est pas du tout évident qu'il joue son avenir sur ce vote.
09:01Il est sûr que s'il n'obtenait pas la majorité sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale,
09:09ce serait encore plus compliqué pour le projet de loi de finances.
09:12Mais c'est vrai qu'il se donnerait avec ce vote une sorte de temps de respiration, je dirais,
09:23avant le vote de la loi de finances.
09:26Et on sait aussi que l'idée de la dissolution s'éloigne de plus en plus,
09:32parce qu'on se rapproche des fêtes de fin d'année,
09:35on se rapproche surtout des élections municipales,
09:37et qu'il serait compliqué aujourd'hui d'aller vers une motion de censure, une dissolution.
09:41Donc il est très vraisemblable qu'il ait le sentiment, en tout cas,
09:46de ne pas forcément risquer sa place sur le vote d'aujourd'hui.
09:51– Bon, résultat du vote, fin d'après-midi, début de soirée.
09:54– Merci beaucoup.
09:55– Merci beaucoup.
09:55– Merci beaucoup.
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