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00:00Un peu, bonjour Flore Simon, comme les hommes politiques ici en France qui soufflent le chaud et le froid
00:05sur les négociations budgétaires qui n'en finissent plus à l'Assemblée Nationale avec un vote à haut risque
00:11demain mardi. Les députés doivent se prononcer sur le projet de budget de la sécurité sociale
00:16et voilà un Premier ministre sur la brèche.
00:20Oui tout à fait, en fait il va falloir regarder demain. Donc demain, vote solennel sur l'entièreté du texte
00:26du budget de la sécurité sociale. Et tout ce qu'il va falloir regarder, c'est est-ce que le Premier ministre
00:30va faire le plein de voix ? Parce que ce qu'on sait, c'est que déjà il y aura 210 voix contre, ça c'est sûr,
00:35Rassemblement National, UDR d'Éric Ciotti et les Insoumis. Donc on a vu mercredi, il y a eu un vote vendredi
00:42sur le volet recette du budget de la sécurité sociale. Il y avait pas mal d'absentéisme, ce qui a joué en la faveur
00:48du Premier ministre et le texte est passé à une quinzaine de voix près. Donc il va falloir regarder déjà
00:52qui est présent, qui vote pour, qui vote contre avec cette grosse question qui va voter pour
00:56dans ceux qui soutiennent, enfin qui soutiennent a priori le gouvernement. Puisque ce qu'on voit, c'est que du côté
01:02de LR et d'Horizon, il y a un gros point d'interrogation. Hier, Bruno Retailleau, président du parti
01:07Les Républicains, a dit qu'il fallait soit voter contre, soit s'abstenir sur ce budget. La semaine dernière,
01:13Edouard Philippe, patron d'Horizon, a dit qu'en l'État, il ne fallait pas voter ce budget de la sécurité sociale.
01:17En fait, ces deux partis estiment qu'il y a eu trop de concessions qui ont été faites au PS,
01:23comme par exemple un renoncement sur le gel des prestations sociales ou encore un recul sur le doublement
01:27des franchises médicales. Et puis surtout, aucun des deux ne veut d'une suspension de la réforme des retraites
01:33qui est désormais inscrite dans ce budget de la sécurité sociale. En revanche, Pauline, depuis ce matin,
01:39ce qu'on sait, c'est que le Premier ministre peut s'assurer des voix du Parti socialiste, puisqu'Olivier Faure l'a dit,
01:43premier secrétaire du PS. Son groupe, il appelle donc son groupe à voter pour le budget de la sécurité sociale.
01:50On écoute Olivier Faure.
01:52Et aujourd'hui, c'est une copie qui est passable. Et donc, c'est la raison pour laquelle, demain, devant mon groupe,
01:59je plaiderai le fait que nous votions pour. Je vois bien ce qui se passe à droite.
02:03Je vois bien qu'il y a toute une série de gens qui sont devenus des ingénieurs du chaos.
02:07Édouard Philippe en tête. Et donc, c'est la raison pour laquelle, je pense que nous, nous devons, en regard,
02:13prendre notre responsabilité, accepter l'idée que, pour la première fois, nous votions pour un projet de loi de financement
02:19de la sécurité sociale, parce qu'il est l'objet d'un compromis.
02:23Voilà Olivier Faure qui accuse Édouard Philippe d'être l'ingénieur du chaos.
02:26On se demande même qui soutient qui. C'est une vraie cacophonie dans cette Assemblée nationale.
02:31L'autre groupe, Pauline, à surveiller, ce sont les écologistes qui, à la grande surprise, à la surprise générale, vendredi,
02:37se sont opposés au volet recette du budget de la sécurité sociale.
02:41Alors, demain, le Premier ministre pourrait faire une ultime concession aux écolos
02:45sur une hausse des revenus de l'hôpital pour s'assurer de leur vote.
02:49Donc, si j'ai bien suivi, faire passer le budget de la Sécu relève de l'exploit ?
02:55Un peu. C'est un peu un exploit. L'incertitude, on vient d'en parler, qui plane sur les votes
03:00pour ce Premier ministre qui n'a pas de majorité absolue, je le rappelle, à l'Assemblée nationale,
03:04qui a aussi renoncé à la demande des socialistes à recourir au 49.3,
03:08à cet article de la Constitution qui permet de faire passer un texte sans vote.
03:13Il ne compte pas d'ailleurs revenir sur sa décision.
03:15Donc, il n'est assuré de rien.
03:17Et si ça passe, ce sera à quelques voix près.
03:20Dans un très long tweet, dans la nuit de vendredi à samedi,
03:23Sébastien Lecornu a redit l'importance pour la Sécurité sociale de se doter d'un budget.
03:28Il a dit que ce budget n'était pas parfait, mais qu'il était le meilleur budget possible.
03:32Et il a ajouté, il revient désormais à chaque député de se prononcer en conscience pour l'intérêt général.
03:38Voilà. Une dernière façon de mettre la pression sur les députés,
03:42de les pousser à la responsabilité.
03:45Alors, si le texte est adopté, bien sûr, ce sera une grande victoire pour lui.
03:48Une victoire sur sa méthode aussi, celle du compromis, celle des petits pas.
03:52Il a quasiment négocié jour par jour, heure par heure, presque député par député,
03:57pour réussir à trouver une voie de passage.
03:59Et puis, une adoption, ça donnerait aussi un espoir pour le prochain budget, celui de l'État.
04:03En revanche, si le budget est rejeté, c'est évidemment un désaveu pour Sébastien Lecornu,
04:09il ne démissionnera pas, a priori.
04:11C'est ce que dit la porte-parole du gouvernement.
04:13En revanche, LFI pourrait déposer une motion de censure.
04:15Et puis, en ce qui concerne le texte,
04:17il faudrait repartir de zéro avec un projet de budget rectificatif à la rentrée,
04:21qui ne pourrait être examiné et adopté qu'a priori en mars ou avril, selon le gouvernement.
04:27Donc, vous voyez, tout ça met en suspens le budget alloué notamment à l'hôpital.
04:31Et le PS aussi, il a pris son risque, le PS,
04:35en négociant pendant des mois et des semaines avec le gouvernement.
04:39Donc, là encore, si ça passe, tant mieux pour eux.
04:41Mais si ça ne passe pas, ils ont pris leur risque et ils pourraient y perdre les plumes.
04:45Et sachant que s'il y a une motion de censure déposée par LFI,
04:48il n'est pas impossible que les socialistes le votent.
04:50Que les socialistes le votent.
04:50Parce que si le budget n'est pas adopté mardi,
04:53le budget de la Sécu, la suspension de la réforme des retraites tombe avec.
04:57Allez comprendre.
04:58Merci beaucoup, Flore.
04:59C'était le fait politique.
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