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00:00C'est la grosse séquence que l'on vous fait vivre cet après-midi.
00:03Dans un peu moins d'une heure et demie maintenant, les députés ont rendez-vous au sein de l'hémicycle pour trancher sur la question du budget.
00:09L'Assemblée qui va devoir s'exprimer pour ou contre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
00:15Le scrutin s'annonce extrêmement serré et son résultat de fait très incertain.
00:20Alors qu'il s'est assuré le soutien des socialistes, Sébastien Lecornu fait le pari aujourd'hui d'une adoption sans majorité.
00:25Équation risquée alors qu'une partie des siens pourraient décider de le lâcher cet après-midi.
00:31Alors dans ce contexte, le gouvernement a tenté le tout pour le tout jusqu'à la dernière minute.
00:36A 24 heures du vote, la ministre de la Santé annonçait par exemple avoir déposé un amendement pour augmenter l'objectif des dépenses de l'assurance maladie.
00:44Dépense qui passerait de 2 à 3%.
00:47Une main tendue aux écologistes qui disaient ce matin envisager du coup l'abstention.
00:52Je vous propose d'écouter tout de suite la présidente du groupe, Cyrielle Châtelain.
00:56Elle s'exprimait chez nos confrères de RMC.
00:58Aujourd'hui on va avoir un amendement qui va augmenter les dépenses, les moyens qui sont mobilisables pour la santé.
01:07Donc bien évidemment ça nous fait réfléchir et aujourd'hui l'abstention est une possibilité.
01:12Voilà les lignes au moment où on se parle qui sont donc peut-être en train de bouger puisqu'une abstention des députés écologistes serait susceptible de permettre l'adoption du projet de budget.
01:23Ces derniers arrangements témoignent des discussions qui auront donc lieu jusqu'aux derniers instants.
01:28Le texte qui va être soumis au vote tout à l'heure a d'ailleurs été largement réécrit par les députés.
01:33Des parlementaires ont amputé une large partie des économies initialement prévues par le gouvernement.
01:38Ils ont aussi remanié certains points du projet de budget.
01:42Suspension de la réforme des retraites, heures supplémentaires, arrêt maladie ou encore surtaxe des mutuelles.
01:47Quelles sont les principales mesures du texte à retenir ?
01:50Explication.
01:51Avoir du temps pour s'occuper de son bébé, c'est une des mesures phares du budget de la sécurité sociale.
01:58Un congé de naissance mis en place à partir du 1er janvier.
02:02Pouvant durer un ou deux mois au choix des salariés, la mesure est appréciée.
02:07C'est difficile de trouver garde-enfant, les crèches il n'y a pas de place, il y a de moins en moins nounou, etc.
02:12Donc avoir déjà ces mois supplémentaires, ça permet de rester au départ avec l'enfant et de construire quelque chose.
02:18Je ne sais pas si ça sera vraiment, bon, on a deux mois de plus, donc ça y est, on va devenir parent.
02:22Mais en tout cas, je pense que ça serait une grande aide.
02:25Autre mesure, la suspension de la réforme des retraites, objet de nombreuses mobilisations sociales ces dernières années.
02:31La réforme est mise en pause, au moins jusqu'à la présidentielle.
02:35Vous toussez depuis quand ?
02:37Limiter la durée des arrêts de travail est aussi prévu.
02:40Un mois pour une première prescription, deux mois pour un renouvellement.
02:43Les médecins pourront déroger à ce plafonnement en le justifiant si la situation du patient l'exige.
02:50Enfin, le texte contient une hausse de la contribution sociale généralisée sur les revenus du capital, fruit d'un compromis entre les députés.
02:58Voilà, ça discute fort jusqu'aux derniers instants.
03:02On est avec Arnaud Mercier.
03:04Bonjour, professeur en communication à Paris Panthéon Assas.
03:07Merci d'être avec nous pour tenter de décrypter cette séquence.
03:10Je vais proposer d'écouter la réaction ce matin de Marie-Lise Léon pour la CFDT sur ce projet de budget.
03:17Une réaction finalement qui résume assez bien la situation aujourd'hui.
03:20On a aujourd'hui besoin d'un budget de la sécurité sociale.
03:25On a besoin de sécuriser les avancées qu'il y a pu y avoir dans ce projet.
03:30C'est un compromis.
03:32Le projet qui est aujourd'hui sur la table, ça n'est pas le budget du gouvernement.
03:36Ça n'est pas non plus le budget idéal que certaines formations politiques auraient voulu avoir.
03:42Et je pense qu'aujourd'hui, il faut absolument qu'il puisse y avoir l'adoption de ce budget.
03:47C'est un compromis.
03:49Ça n'est ni le budget du gouvernement, ni celui du Parti Socialiste ou d'autres forces qui ont joué le jeu de la négo.
03:57Et je pense qu'il faut qu'il soit adopté.
04:00Voilà ce qu'elle dit ici, Marie-Lise Léon, finalement Arnaud Mercier.
04:03C'est, allez, il faut y aller, on y va.
04:05Il faut valider ce projet de budget qui ne convainc personne.
04:11Mais on n'a rien d'autre finalement aujourd'hui.
04:14Ah oui, c'est un peu ça en fait.
04:15Le problème, c'est qu'on est dans les logiques de compromis, ce que certains d'ailleurs qualifient de compromission,
04:21puisqu'ils jouent la carte de la radicalité et de l'opposition à tout va.
04:25Mais c'est effectivement une logique de compromis dans laquelle vous pouvez prendre n'importe quel acteur.
04:29Personne ne vous dira que c'est un bon budget, que c'est celui qu'ils auraient voulu.
04:33Donc, on est par essence dans une situation, puisqu'il n'y a pas de majorité,
04:36où chacun est obligé d'avaler un peu des couleuvres en disant, bon, ben voilà, pour avoir ça, je suis obligé d'accepter ça, ou inversement.
04:43Et effectivement, c'est quelque chose qui est voté sans doute par défaut pour plein de gens.
04:48Mais le principe de responsabilité semble vouloir l'emporter chez un certain nombre de partis.
04:53Je veux dire, ce n'est pas terrible, mais il vaut mieux ça que rien.
04:56Vous partagez l'avis de Wally Bordas, qui était avec nous il y a quelques instants.
05:00Lui, qui connaît très bien la vie politique française, puisqu'il passe son temps à l'Assemblée,
05:04nous disait, là, je sens quand même le vent tourner favorablement en vue de ce projet de budget.
05:10Parce que, aussi, cette réalité que les parlementaires, les Français sont fatigués.
05:15Oui, on peut penser qu'il y a une sorte d'épée de Damoclès, quand même,
05:21qui pèse sur, on va dire, un bloc central et de compromis assez élargi,
05:28qui va des socialistes jusqu'à certains LR,
05:31qui est qu'ils ont parfaitement conscience du fait que les Français sont lassés
05:35de tous ces jeux politiciens, ces jeux partisans,
05:39cette instabilité, cette gouvernabilité qui posent question.
05:42Et que, finalement, je pense qu'une majorité de Français est prête aussi
05:47à accepter ce budget qui n'est satisfaisant pour personne,
05:51en disant, voilà, sortons de ça.
05:53J'ai entendu, ce matin, à la radio, que le Premier ministre s'était fait souffler
05:57dans les bronches par un de ses administrés, quand il est allé sur le terrain ce week-end,
06:01en lui disant, démerdez-vous, mais votez quelque chose.
06:04Je crois que ça résume assez bien, je pense, l'état d'esprit d'une partie des Français
06:08qui doivent se dire, écoutez, arrêtez les jeux politiciens et faites quelque chose.
06:12Un Premier ministre qui, quand même, il a beau se faire souffler dans les bronches,
06:15comme vous dites, si ça passe, aura réussi son pari, ce qui n'était pas gagné.
06:22Comme vous dites, mais il ne faut pas se réjouir trop tôt,
06:24parce que même si le budget de la Sécurité sociale passe,
06:26il y a l'autre budget qui arrive derrière, celui de l'État,
06:29et qui est encore plus fragile en termes de soutien.
06:32Donc, il n'aurait gagné une première manche,
06:34mais pas forcément toute la partie.
06:37Mais vous avez raison de souligner qu'il a joué une carte
06:41dès le début de la concertation, y compris des concertations.
06:44Alors ça, ça peut déplaire, on peut le comprendre,
06:47mais des concertations discrètes en réalité.
06:50On voit bien qu'avec les socialistes, ils discutent en coulisses,
06:53tout ne se passe pas, loin s'en faut, dans les travées de l'Assemblée nationale,
06:57et que cette méthode s'avère efficace, et bien plus efficace en tout cas,
07:02que celle de François Bayrou, qui avait dit,
07:03écoutez, voilà, c'est comme ça, je vous mets un bloc,
07:06vous aimez, vous n'aimez pas, si vous n'aimez pas,
07:08vous n'avez qu'à voter la suspension du gouvernement,
07:13la censure, et c'est exactement ce qui est arrivé.
07:15Il a changé de méthode, et ça semble devoir marcher.
07:17Et changer de méthode et confier les clés, finalement,
07:21et la responsabilité qui va avec aux parlementaires,
07:24ça, c'est aussi malin si ça ne fonctionne pas.
07:28Oui, je pense que vous avez raison de souligner ce point,
07:31et il faut insister encore plus, c'est que nous sommes en train d'assister
07:35à une véritable victoire du parlementarisme.
07:38Alors certains se diraient une victoire à la pyrus, comme on dit,
07:43c'est-à-dire une victoire qui pose autant de problèmes qu'elle n'en résout,
07:47parce que, finalement, vous voyez bien que ce budget
07:51laisse planer beaucoup d'incertitudes et donne lieu à beaucoup de critiques
07:56sur le fait qu'il n'est pas à la hauteur des enjeux budgétaires,
08:01du déficit, de la dette, etc.
08:04Donc le parlementarisme ne serait pas efficace
08:06par rapport aux objectifs de rationalité budgétaire,
08:09mais par contre, en termes politiques, je pense que ça paraît cohérent
08:13et qu'une partie des Français se disent
08:15« Bon, ben voilà, on a décidé d'élire cette chambre,
08:19qui est tripartite, où il n'y a pas de majorité,
08:22c'est aux parlementaires de se débrouiller pour trouver des compromis,
08:27et c'est ce qu'ils ont fait, et je pense que ça sera salué par l'opinion,
08:30comme étant, effectivement, on est revenu à une logique parlementariste
08:34plutôt que présidentialiste, et que ce n'est pas si mal,
08:37même si le budget, peut-être, ne plaît, finalement, à personne de façon absolue.
08:42Merci beaucoup, Arnaud, merci et merci d'avoir été avec nous dans cet entre-deux,
08:46juste avant l'entrée en scène des députés au sein de l'arène politique.
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