L'édito de Jacques Serais : «Budget de la Sécu : où est la stabilité?»

Dans son édito du 09/12/2025, Jacques Serais revient sur le vote du budget

Transcript

00:00C'est exactement ça. Ce budget de la Sécur ressemble à une table bancale qu'on cale avec ce qu'on trouve finalement.

00:07Les socialistes votent en pour. Un parti d'opposition qui soutient un budget gouvernemental, ce n'est pas rien.

00:13Alors ils ont tout obtenu, ou presque.

00:15Réforme des retraites, suspens, du pension dégelé, CSG sur le capital relevé, jusqu'à la hausse des dépenses de santé annoncées hier soir,

00:22hausse portée de 2 à 3% pour tenter d'attirer les écologistes.

00:26On ressort à poil, mais on vote pour. Voilà le sentiment dans les rangs macronistes, car il y a l'addition.

00:3317 milliards de déficits prévus au départ sur ce budget de la Sécur, près de 22,5 milliards désormais.

00:40Chaque voix coûte, chaque compromis se paie. C'est le prix de l'illusion de la stabilité.

00:46Les Verts peuvent faire basculer cet après-midi, le vote.

00:49S'ils votent contre, le texte a toutes les chances de tomber. S'ils s'abstiennent en nombre.

00:54Il peut passer à quelques voix, près et à droite.

00:57Alors, rien n'est tranché. Bruno Retaillon dénonce un hold-up fiscal.

01:01Michel Barnier opte pour l'abstention.

01:03Edouard Philippe aussi.

01:05Ce texte ne nous satisfait pas, mais je ne suis pas un artisan du chaos, dit le patron d'Horizon.

01:10Bref, on gouverne à l'amendement, à l'abstention, à la rustine, plus en funambule qu'en bâtisseur.

01:15Alors, Emmanuel Macron avait appelé pourtant à la stabilité.

01:18Oui, c'était même le cœur de son message.

01:20Souvenez-vous également, il y a deux mois, pour écarter le spectre de la dissolution, en octobre,

01:25Emmanuel Macron dénonçait ceux qui nourrissent la division, appelant à l'apaisement, à la hauteur.

01:31Mais ce que l'on voit aujourd'hui, c'est l'inverse.

01:34Une majorité qui tient moins par adhésion que par la peur de retourner aux urnes.

01:38Personne ne veut risquer l'élection.

01:41Alors, ce PLFSS passera peut-être à quelques voix près.

01:45Mais budget voté ou pas, le cœur du problème reste entier.

01:50Parce qu'on ne gouverne pas un pays en retenant son souffle,

01:52on le gouverne en assumant un cap et en regardant les électeurs dans les yeux.

01:56Oui, la Sécu aura peut-être un budget ce soir,

01:59mais la France, elle, n'a toujours pas retrouvé de colonne vertébrale politique.

02:04Et sans colonne, un pouvoir vacille et finit toujours par s'effondrer.