00:00Jacques Serret avec nous ce matin. Jacques, vous souhaitiez revenir ce matin sur cette petite musique qui monte à l'approche de la présidentielle.
00:07L'union des droites, la droite vit-elle une recomposition historique ?
00:12Oui Romain, et cette petite musique n'est plus un bruit de fond.
00:17Une question est désormais sur le devant de la scène politique.
00:20Et si la droite finissait par parler d'une seule voix ?
00:24Jusqu'ici, la boussole était simple. Au second tour, barrage au Front National.
00:27Ce réflexe, Nicolas Sarkozy ne le reprend plus tel quel.
00:31Dans son livre, il raconte que Marine Le Pen l'a interrogé sur sa position pour les prochaines échéances électorales et sur l'idée de participer à un front républicain.
00:39Sa réponse est claire, non, il ne participera pas à ce front et il l'assumera publiquement le moment venu.
00:46Il écrit que la reconstruction de la droite passera par un rassemblement le plus large possible, sans anathème, sans exclusives.
00:52Alors attention, il ne défend pas un accord formel avec le RN, mais la capacité de parler aux électeurs du RN, sans les exclure.
01:00Il défend un rassemblement large, comme en 2007, souvenez-vous, de Philippe Devilliers jusqu'au socialiste Éric Besson.
01:07C'est discret, mais ce verrou symbolique se desserre aujourd'hui et ce mouvement résonne ailleurs à droite.
01:13Bruno Retailleau, patron des Républicains, refuse lui aussi tout accord d'état-major, il parle de tambouille vaine.
01:20Mais il assume de s'adresser aux électeurs du RN pour que l'Union, je cite, se fasse dans les urnes, sur le terrain.
01:26Laurent Wauquiez, lui, le patron, le chef de file des députés LR à l'Assemblée, va même plus loin sur la mécanique.
01:33Il propose une primaire large de Gérald Darmanin à Sarah Knafow, parce qu'aujourd'hui un fait s'impose.
01:38Le RN est un bloc unifié et face à un bloc, la division pour eux, c'est la défaite assurée.
01:44Alors certains à droite, comme Xavier Bertrand, refusent toujours toute alliance potentielle avec le RN ?
01:50Oui, une droite du refus existe encore, Xavier Bertrand répète, ni LFI, ni RN.
01:56Michel Barnier, Jean-François Copé sont sur cette ligne, mais ce n'est pas la majorité.
02:00Un sondage IFOP publié cet automne le montrait, 82% des électeurs LR, 88% des électeurs ARN et 52% des Français, une majorité, souhaitent une coalition aujourd'hui.
02:13Ce n'est plus un tabou, c'est une demande.
02:15Le centre n'aimente plus, c'est la droite aujourd'hui qui attire les électeurs.
02:19Oui.
02:20On va vers quoi ? Un candidat commun, une primaire unique ?
02:23Eh bien, il y a trois hypothèses, trois horizons, Romain.
02:26Premier scénario, LR reste dans son couloir, défend son candidat, mais isolé, il plafonne.
02:32Deuxième scénario, une primaire large, l'idée défendue par Laurent Wauquiez, où tout le camp de la droite se mesure de Darmanin à Knafo, et un leader sort légitime.
02:41Troisième scénario, l'alliance se fait dans un second temps, dans l'entre-deux-tours.
02:46Dans tous les cas, Romain, le mouvement est lancé hier, l'union des droites était impensable.
02:51Aujourd'hui, elle est débattue et majoritaire dans les sondages.
02:54Demain, elle pourrait devenir un programme de gouvernement.
02:57La vraie question, finalement, n'est peut-être plus si cette union aura lieu, mais qui l'assumera et quand commencera l'acte 1 ?
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