- il y a 55 minutes
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00On va vous raconter une histoire. L'histoire d'un pizzaiolo qui en a eu marre qu'on saccage, qu'on casse ses distributeurs dans son restaurant à côté
00:10et qui a décidé de donner une leçon aux casseurs. C'est Laurent Rimondo, il en direct de Menton avec nous, distributeur de nourriture qui était régulièrement détérioré.
00:19Bonsoir Laurent. On va vous poser quelques questions dans un instant avec Olivier.
00:23Mais d'abord, on va voir cette vidéo qui a fait plusieurs centaines de milliers de vues sur les réseaux sociaux.
00:29Ce sont les caméras de surveillance qui montrent ces jeunes à qui vous donner une leçon.
00:33À un moment, c'est vous qu'on va voir sortir dans le local. On va regarder.
00:53Oh !
00:57Voilà !
00:58Alors en fait, vous aviez, comme on dit, planqué dans votre voiture jusqu'au petit matin.
01:22et c'est vous qui êtes sorti, vous étiez décidé à leur donner une bonne leçon.
01:26Mais c'était récurrent en fait, ça revenait sans cesse ces dégradations, c'est ça ?
01:30Tous les matins et tous les soirs quand ils rentrent de l'école
01:33et la nuit des fois, les adultes aussi.
01:35Vous avez des vidéos sur des adultes.
01:37Vous dites école, c'est-à-dire que ce sont des lycéens ?
01:41Des lycéens, oui.
01:42Des lycéens, tous les matins, ils passent devant mon distributeur
01:44et comme ils ont toujours peut-être une demi-heure d'avance devant eux,
01:49on va casser du matériel de professionnel.
01:51Ça a été assez efficace votre méthode là, vous aviez quoi entre les mains ?
01:56Qu'est-ce que j'ai entre les mains ? Une canne à vache.
02:00Vous savez que vous ne devez pas cogner quand même,
02:02il valait mieux prévenir la police Laurent.
02:05Mais la police monsieur...
02:07C'est quoi ça ?
02:10Des plaintes.
02:11Ça c'est toutes des plaintes ça.
02:14Ça c'est toutes des plaintes rendues sans suite.
02:18Sans suite enfin, pas rendues sans suite,
02:21c'est que je n'ai jamais eu de retour.
02:24Combien de dégâts vous avez eus ?
02:27Des dégâts, il y en a à peu près pour 60 000 euros dans mes distributeurs.
02:30Donc en fait, à un moment donné vous dites,
02:32si moi je n'interviens pas, moi-même ça va continuer ?
02:36Ça va continuer jusqu'à quand fermer mon local.
02:38Mais mon local, je ne peux pas le fermer parce que j'ai investi 150 000 euros là-dedans.
02:42Alors qu'est-ce qu'on fait ?
02:44Depuis cette intervention, ils sont revenus ?
02:48Depuis cette intervention, pour l'instant je mate mes caméras,
02:52pour l'instant il n'y a rien.
02:53Pour l'instant.
02:55Est-ce que vous êtes retourné vers vos assureurs aussi ?
02:58Parce que comme c'est du dégât matériel, c'est pris en charge par l'assurance.
03:02Bien sûr, bien sûr.
03:03Mais on attend quand même les devis.
03:06On a tous les devis, on a eu les devis par Téléphone,
03:09mais on attend les devis écrits.
03:11Pardon, quand vous intervenez, monsieur,
03:12moi je voudrais revenir sur cette intervention qui est assez spectaculaire.
03:15Vous étiez quand même seul,
03:16même si vous étiez armé d'une espèce de bâton là.
03:20Face aux trois jeunes, vous n'ayez pas peur de prendre un mauvais coup en fait ?
03:23Ça aurait pu mal finir ?
03:25Non, non, non, non.
03:26Quand on est déterminé à faire quelque chose, on y va sans la peur, monsieur.
03:29– Oui, mais Laurent Raimondo, il vaut mieux du dégât matériel
03:32plutôt que vous ayez des ennuis judiciaires derrière ?
03:36– En quel sens, ennuis judiciaires ?
03:39– Je ne sais pas, qu'il y ait peut-être une plainte contre vous,
03:42s'il y a un gamin qui est blessé ?
03:44– Vous savez, monsieur, on n'est plus protégé en France.
03:48On n'est plus protégé.
03:50Donc j'ai agi comme si c'était une légitime défense.
03:55Puisqu'on n'est plus protégé par la police.
03:57On n'est plus protégé par la police.
03:59Donc 24 heures sur 24, je suis en légitime défense.
04:02– Alors restez avec nous justement, parce qu'on a un avocat sur le plateau,
04:05un avocat pénaliste, Vincent Labrandière.
04:07Bonsoir, Vincent.
04:08– Bonsoir.
04:08– Est-ce qu'il a le droit de faire ça, pour se protéger,
04:10pour protéger son matériel ?
04:12– Alors, je vais distinguer les choses.
04:14L'étape avec un bâton pour leur donner une sanction,
04:17s'il a visé, le but c'est pédagogique, il n'a pas le droit de le faire.
04:22En fait, il n'a pas un droit de correction.
04:23Par contre, il a le droit de faire quelque chose pour mettre fin
04:27à un pillage de sa boutique, si c'est commis avec violence.
04:30À l'évidence, c'est commis avec violence.
04:33Vous avez l'article 122.7 du code pénal qui prévoit ça.
04:39Et donc, il a une possibilité de faire un acte, mais proportionné.
04:43Et là, en fait, il n'y a pas de disproportion.
04:45On voit qu'ils sont trois, ils sont jeunes, ils sont en bonne santé,
04:48ils utilisent une canne, ils les font fuir.
04:51Il y a quelque chose qui est de l'ordre de la proportion.
04:54Mais c'est vrai que les forces de l'ordre, qui ont plutôt un monopole
04:56dans l'exercice de la force, en fait.
04:58– Force légitime.
04:59– La force légitime, la violence d'État.
05:01– Elles n'aiment pas qu'on fasse un boulot.
05:02– Elles n'aiment pas trop ça, mais aussi pour des bonnes raisons,
05:04pour la protection des citoyens, parce qu'on peut avoir peur
05:06que les trois mèmes et leurs copains reviennent.
05:08– Mais vous aviez dit, pardon, Vincent, Laurent, vous aviez dit aux policiers
05:13qu'un de ces jours, c'est vous qui alliez prendre les choses en main ?
05:16Vous les aviez prévenus ?
05:17– Bien sûr, bien sûr.
05:18J'ai des WhatsApp, j'ai des messages sur les WhatsApp
05:21qu'un jour, j'allais intervenir.
05:23– Et qu'est-ce qu'ils vous disaient, les policiers ?
05:24– Et puis, à maintenant, on me connaît,
05:25à maintenant, on me connaît, que quand je dis les choses, je les fais.
05:28– Oui, mais quand vous aviez prévenu les policiers,
05:30que vous ont-ils dit ?
05:31– Rien, il n'y a aucun retour sur les WhatsApp, sur les textos.
05:35– C'est la police municipale ?
05:37– Nationale.
05:39– Nationale, parce que je ne comprends pas, c'est que vous avez vos vidéos.
05:41Si vous dites, finalement, ces jeunes passent toujours à la même heure,
05:46donc c'est assez facile de leur tendre un piège du côté de la police,
05:49de les prendre en flagrant délit, ce n'est pas très compliqué à monter, ça.
05:53– Vous savez, les dépôts de plainte que j'ai donnés à votre collègue tout à l'heure,
05:57il y a des numéros de téléphone, il y a des adresses,
06:01il y a des vidéos, des photos des personnes qui ont détérioré,
06:04je parle des adultes, pourquoi la police n'a pas intervenu à ce moment-là ?
06:10Pourquoi ? Allô, le procureur, qu'est-ce qu'on fait ?
06:13On a un numéro, on a un individu, qu'est-ce qu'on fait ?
06:16– Et les profils sont des jeunes, sont des petits voyous,
06:22vous savez à peu près ou pas ?
06:23– Les vidéos que vous venez de mettre sont les jeunes,
06:27mais la nuit, c'est des adultes, de mon âge, voire plus vieux encore.
06:30– Tout le monde vient se servir en fait, gratuitement.
06:33– Voilà, tout le monde vient se servir, vient le quartier.
06:36– Pierre, reste avec nous, Pierre Ancet, avec nous également,
06:38notre confrère qui a été aussi porte-parole du ministère de la Justice
06:40auprès de Christiane Taubira, spécialiste des affaires judiciaires.
06:44Vous aviez écrit un livre sur cette auto-justice,
06:46qui est un phénomène que vous qualifiez inquiétant parce qu'il gagne la France.
06:50C'est-à-dire qu'à un moment donné, on a des citoyens, des commerçants,
06:53on a en tête ce concessionnaire auto qui, la semaine dernière,
06:57a tiré sur son voleur qui prenait la fuite,
07:00qui était jeune aussi d'ailleurs, c'était un mineur.
07:03Voilà, parce qu'en fait, on a le sentiment d'être abandonné par la police à justice
07:06et qu'on est les seuls à pouvoir défendre son bien.
07:09– Voilà, au-delà de l'affaire de M. Raimondo,
07:12et puis de cette affaire de coups de bâton et de gamins, c'est des lycéens,
07:16il y a tout de même un contexte sociétal sur lequel il faut revenir.
07:19Au moins, j'en vois trois points.
07:20Le premier, c'est que ce monsieur trouve désormais légitime
07:24d'avoir recours à la violence et de faire usage de la force.
07:27Il estime que c'est son droit, premier point.
07:30Deuxième point, il le revendique.
07:31Dans la vidéo, là, il y a une partie que vous n'avez pas montrée,
07:34où il dit, voilà, désormais, voilà ce qui se passe chez moi,
07:37si jamais je suis saccagé.
07:39– En même temps, ça permet de faire peur et que ça s'arrête aussi.
07:42– Mais il le met sur les réseaux sociaux.
07:44Donc à partir de là, ça peut donner, ça peut inciter des auto-justiciers,
07:47auto-proclamés à se faire justice eux-mêmes.
07:51On est en train de bouger le curseur entre le permis et l'interdit,
07:55avec ces vidéos-là.
07:57Le troisième point, c'est que ce monsieur l'a dit très bien,
08:01on peut se demander si la réponse pénale, la réponse de l'État,
08:04la réponse de la police est à la hauteur de l'attente de nos concitoyens.
08:07Il a porté plainte plusieurs fois.
08:09Ces plaintes ont été classées sans suite, il n'a même pas été prévenu.
08:12Vous savez qu'en ce moment en France, il y a tous les ans 3,5 millions de plaintes.
08:15Tous les ans, nouvelles, tous les ans.
08:16Avec un reliquat de l'an dernier, de l'année précédente, de 2,7 millions de plaintes.
08:21Les policiers ont parfois en portefeuille, comme on dit, 500, 600, 700 plaintes.
08:24Ils ne peuvent pas enquêter.
08:26Mais il ne s'agit pas que d'affaires de pillages de distributeurs de friandises.
08:32Il y a des affaires de viols qui ne sont pas traitées.
08:34Alors que, comme l'a dit monsieur Raimondo,
08:37l'auteur est identifié.
08:38J'ai des exemples dans mon livre.
08:41L'auteur est identifié.
08:42On a le numéro de la voiture, la plaque de la voiture, son nom.
08:45Et il n'y a pas d'enquête.
08:46Et pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas de moyens ?
08:48Parce qu'il y a des priorités ?
08:49Parce qu'il y a des priorités.
08:50Alors à une époque, il y avait les violences intrafamiliales.
08:52À d'autres, c'était d'autres priorités.
08:54Et puis les policiers sont sous l'eau.
08:55La police fait son boulot, la justice fait son boulot.
08:58Ils n'ont plus les moyens.
08:59Le politique, c'est très bien dans quel état nous sommes.
09:00Oui, mais dans cela, on a des commerçants qui se sentent abandonnés.
09:03Abandonnés, laissés pour compte.
09:05Attendez, juste une question encore à Laurent Raimondo.
09:07On ne paye plus nos impôts.
09:08On ne paye plus nos impôts alors.
09:10Ah oui.
09:12Nos impôts, ils vendent où nos impôts ?
09:15Normalement, c'est pour la police.
09:16Mais alors, ce que vous avez fait ?
09:18Pour payer tous ces cas sociaux.
09:20Pour payer tous ces cas sociaux.
09:22On paye nos impôts pour ces cas sociaux.
09:24Pourquoi vous dites pour ces cas sociaux ?
09:27Parce que c'est des cas sociaux.
09:29C'est des cas sociaux.
09:30Moi, mon gosse, il a été élevé à la dure.
09:32À la dure.
09:34Une fois, la police m'a appelé par mon fils.
09:37Une fois.
09:38Parce qu'il a traîné avec des jeunes qui fumaient du joint.
09:41Il a pris une branlée, ça a été terminé.
09:46Donc là, c'est une défaillance des parents que vous dénoncez, quoi, en fait.
09:48C'est ça ?
09:49Des parents, des parents.
09:50Oui, mais il y a des adultes.
09:51Oui, mais il y a des adultes aussi.
09:53Vous dites vous-même, il y a des adultes.
09:54C'est tout le reste.
09:55Voilà.
09:57Mais ça veut dire ce que vous avez...
09:58Laurent Raimondo, ce que vous avez fait là, vous êtes prêt à le refaire ?
10:02Oui.
10:02Mais bien sûr.
10:03Mais oui.
10:03Mais bien sûr.
10:05Si demain, on me met une amende, ou si on me menace de fermer mon établissement,
10:12si elle a...
10:13Je passe à la vitesse seconde.
10:15C'est quoi, la vitesse supérieure ?
10:17Eh bien, vous verrez sur les réseaux sociaux.
10:20Ah oui, donc, là, vous voyez, maître, on a quand même un commerçant qui est exaspéré.
10:25Ah oui.
10:26Et un peu...
10:27Et donc, il faut quand même éviter le drame.
10:29Donc, il faut intervenir.
10:30Là, il faudrait que la police se manifeste.
10:33Et regardez bien, excusez-moi de vous interrompre, regardez bien la vidéo.
10:35Quand je rentre avec mon bâton, les deux premiers jeunes, je l'ai fait sortir.
10:39Parce que c'était des jeunes que je n'avais jamais identifiés.
10:42C'est le troisième qui prend deux coudes.
10:45Celui-là, il est passé et repassé et repassé à taper sur la machine.
10:50C'est lui que je voulais taper.
10:51Oui, pour donner l'exemple.
10:53Pour la vidéo, les deux premiers, je vais peut-être sortir.
10:55Vous y avez ciblé, alors.
10:57En fait, c'est normal.
10:58C'est-à-dire que la police, vraiment, a le monopole.
11:02Donc, ils essayent de tout faire, mais ils n'y arrivent pas.
11:03C'est impossible, en fait.
11:04Techniquement, ils sont débordés.
11:06Il y a deux millions de plaintes qui doivent être classées par an.
11:08C'est absolument impossible.
11:09Et donc, en fait, la question, c'est comment on associe les citoyens
11:12à l'œuvre de sécurité et l'œuvre de justice.
11:15Et ça, ce n'est pas pensé.
11:17En fait, ce que lui, il a le droit de faire, globalement, pour l'instant,
11:19tant qu'il est là-dedans, il est dans quelque chose de proportionné.
11:23Et il a le droit de le faire.
11:24Il a le droit de...
11:25Il met en fuite les voleurs.
11:26Il met en fuite des pilleurs.
11:28Précisément des pilleurs qui agissent avec violence.
11:30Mais en fait, le problème, c'est que les limites ne sont pas claires.
11:33Moi, j'ai un client qui a, pendant une soirée, une boîte de nuit,
11:37il a retrouvé un jeune homme qui était en train de mettre les mains
11:40entre les cuisses d'une jeune femme qui dormait complètement,
11:43qui était avachée, qui dormait.
11:44C'était une de ses copines.
11:45Il s'en a aperçu.
11:46Il a donné un coup de poing dans la figure à ce jeune homme pour qu'il se casse.
11:50C'est lui qui a été poursuivi par le tribunal et condamné par certains juges
11:55en disant que son action, qui était de la légitime défense pour autrui,
11:59n'était pas proportionnée, en fait.
12:01Qu'il aurait pu faire autrement.
12:02Donc, il y a cette espèce de ritournelle qui vient soit dans les commissariats,
12:06soit les audiences correctionnelles.
12:07Ah, mais monsieur, vous auriez pu faire autrement.
12:09Et on est là, bien peinard, bien au choix, une audience correctionnelle.
12:12Parfois, il est un peu tard, c'est vrai.
12:13Après, une audience correctionnelle, on vous dit ce qu'il aurait fallu faire autrement.
12:16Mais là, en fait, il a déposé six plaintes, il ne se passe rien.
12:19Et effectivement, il n'y a pas d'autre solution.
12:21– Laurent Raimondo, autour de vous, les autres commerçants à Menton,
12:24ils sont un peu dans le même état d'esprit ?
12:27– Non seulement à Menton, j'ai encore reçu des photos aujourd'hui
12:32d'autres distributeurs en France de potes, démolis, cassés.
12:38Mais ils n'osent pas, les gens, ils n'osent pas parler,
12:41ils n'osent pas s'exprimer, ils n'osent pas mettre des vidéos.
12:45Mais il faut, il faut, on est libre en France de faire un peu ce qu'on veut.
12:48– Non, on n'est pas libre de faire ce qu'on veut, mais vous avez raison,
12:52vous défendez votre bien.
12:54Mais effectivement, il faut que ceux qui ont l'autorité publique interviennent.
12:58– On avait aussi ces commerçants qui avaient affiché le visage
13:02de leur voleur, capté par les caméras de vidéosurveillance.
13:06– Un collectif qui s'est constitué, qui s'appellera le vol,
13:10avec Jérôme Jean, parce que certains commerçants en avaient assez
13:13de se faire dévaliser sans avoir la possibilité d'être réparés
13:18de leurs préjudices.
13:19Quand ils vont porter plainte, le fonctionnaire de police leur dit
13:23« Vous savez, d'un temps derrière, on se volit sous les plaintes, etc. »
13:26et en plus, eux ne sont pas remboursés d'assurance,
13:28en cas de vol à l'étalage, ça ne marche pas.
13:30Et donc, ils risquent, en mettant l'image de leur voleur sur les réseaux sociaux,
13:35ils risquent 45 000 euros d'amende et un an de prison.
13:37– Ah oui ? Ça ne s'est jamais produit.
13:39– Ça ne s'est jamais produit parce qu'ils ne sont pas poursuivis.
13:41Ils ne sont pas poursuivis parce que les autorités considèrent
13:45qu'on ne va pas mettre…
13:46– Il y a un flou avec les vols à l'étalage,
13:48plus 25% sur un an, 42 000 vols déclarés ?
13:52– Oui, ça augmente, ça augmente.
13:53Mais ce que fait M. Raimondo, auquel nous participons, nous ?
13:57Il faut quand même faire attention,
13:58parce que M. Raimondo, qui est un peu imprudent,
14:00et je comprends sa colère, vous dit « Mais attention,
14:02la prochaine fois, à la deuxième page, je passe à la vitesse supérieure. »
14:07Bon, c'est gravissime, parce que nous participons à un débat, là,
14:10avec un avocat, des journalistes,
14:12qui considèrent que, ma foi, s'il ne faut pas le faire,
14:15mais on peut comprendre qu'on puisse le faire.
14:16On peut comprendre les raisons de ça.
14:17– Oui, mais ça peut entraîner autre chose aussi,
14:19c'est-à-dire que le jeune que vous visiez, Laurent Raimondo,
14:22il puisse se dire « Attends, lui, il peut très bien revenir avec d'autres potes,
14:26aussi dire « Moi, les coups de bâton, attention,
14:29maintenant, c'est moi qui vais vous les donner, quoi. »
14:30Et puis, vous voyez, vous pouvez rentrer dans un engrenage dangereux aussi,
14:33Laurent Raimondo.
14:33– Oui, ou faire peur aux jeunes, surtout.
14:35– Vous savez, j'ai un coup de téléphone à donner,
14:40il y a 500 personnes qui viennent à Menton en une heure.
14:42– Pour vous soutenir ?
14:44– Mais tiens, il y a les élections municipales en ce moment à Menton,
14:47donc là, il y a un enjeu de sécurité.
14:48– Oui, mais les élections municipales…
14:50– Pipo, je pense, c'est ce que vous voulez dire.
14:53– Il y a une personne à Menton,
14:57allez, on va dire avec M. Le Maire,
15:00qui se sont intéressés à la chose.
15:02Il y a eu M. Yves Juel et Sandra Perth.
15:06Le reste, il n'y a pas eu un coup de téléphone.
15:09– D'accord.
15:10Bon, écoutez, merci d'avoir été avec nous, Laurent Raimondo.
15:15Merci. C'est vrai que là, maintenant, merci beaucoup.
15:19Avec l'engrenage aussi des réseaux sociaux,
15:21il peut y avoir un phénomène qui monte de plus en plus
15:24et qui, à un moment, échappe à l'autorité même.
15:25– Et puis, il faut faire gaffe parce qu'il y a des jeunes
15:27qui n'ont pas vraiment de limites.
15:28On le sait bien et il y a des jeunes qui sont inflammables.
15:30On est dans une société quand même de gens inflammables.
15:33Il faut faire attention sur la route,
15:34il faut attention à ne pas regarder trop les gens dans les yeux
15:37parce qu'ils peuvent s'énerver sans aucun motif.
15:40Donc, il faut qu'ils restent prudents parce qu'il y a ça.
15:42Mais c'est sûr qu'on ne sait pas comment associer
15:45cette bonne volonté, ce ras-le-bol, à l'œuvre des policiers.
15:48C'est ça qu'il faut apprendre à faire.
15:50Et ça, c'est un apprentissage qui sera long.
15:52– Ça a toujours existé en même temps,
15:53cette espèce de volonté d'autodéfense ou autre.
15:57– Alors, oui, il y a l'autodéfense, la légitime défense
16:00et puis l'auto-justice.
16:01Là, on est dans un camp particulier
16:02où il les a attendus pour les corriger.
16:05Je comprends tout à fait la frustration de ce monsieur.
16:08Il se sent abandonné.
16:09Il se dit, moi, je suis laissé pour compte.
16:11Qu'est-ce qui se passe ?
16:11Il a porté plainte et personne n'est venu à son aide.
16:14Qui plus est, d'après ce que j'ai lu,
16:18après cette affaire, cet incident,
16:20les policiers l'ont convoqué pour lui dire,
16:22cher monsieur, quand ça ne va pas,
16:23venez vers nous, appelez-nous, etc.
16:25Et déposez plainte avec le plus d'éléments possibles.
16:27Bon, les policiers font le job,
16:30mais ils se foutent de lui.
16:31Pardonnez-moi, mais ils se moquent de lui.
16:33Il les a donnés, les éléments.
16:34Je vais dans mon livre,
16:35l'histoire d'une famille
16:36qui est victime de deux incendies volontaires,
16:40les voitures et la maison.
16:43Le commissariat refuse de prendre la plainte.
16:46Ensuite, il prend la plainte en sous-qualifiant les faits.
16:48Et enfin, il la classe sans les prévenir.
16:51Ils se sont fait justice eux-mêmes
16:52en récupérant l'incendie à présumer.
16:55C'était l'ex-petit ami.
16:56Ils l'ont mis de baffe,
16:57ils l'ont amené chez sa mère pour s'expliquer.
17:00C'est eux qui ont été poursuivis.
17:01C'est eux qui ont été condamnés
17:02alors que le gamin est toujours en liberté.
17:04Merci Pierre Rancet.
17:05Merci maître de la Morondière
17:08d'avoir été avec nous.
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