Cambriolé à plusieurs reprises, un pizzaiolo dans les Alpes-Maritimes a décidé de se faire justice lui-même. "J'ai déposé plainte plusieurs fois [...] je n'ai jamais eu de retour", explique Laurent Raimondo, restaurateur à Menton
00:00Au-delà de l'affaire de M. Raimondo, et puis de cette affaire de coups de bâton et de gamins, c'est des lycéens, il y a tout de même un contexte sociétal sur lequel il faut revenir.
00:09Au moins, je vois trois points. Le premier, c'est que ce monsieur trouve désormais légitime d'avoir recours à la violence et de faire usage de la force.
00:17Il estime que c'est son droit. Premier point. Deuxième point, il le revendique. Dans la vidéo, il y a une partie que vous n'avez pas montrée,
00:24où il dit « voilà, désormais, voilà ce qui se passe chez moi, si jamais je suis saccagé ».
00:29En même temps, ça permet de faire peur et que ça s'arrête aussi.
00:33Mais il le met sur les réseaux sociaux. Donc à partir de là, ça peut donner, ça peut inciter des auto-justiciers,
00:38auto-proclamés à se faire justice eux-mêmes. On est en train de bouger le curseur entre le permis et l'interdit, avec ces vidéos-là.
00:47Voilà. Le troisième point, c'est que ce monsieur l'a dit très bien, on peut se demander si la réponse pénale,
00:54la réponse de l'État, la réponse de la police est à la hauteur de l'attente de nos concitoyens.
00:58Il a porté plainte plusieurs fois. Ces plaintes ont été classées sans suite, il n'a même pas été prévenu.
01:02Vous savez qu'en ce moment en France, il y a tous les ans 3,5 millions de plaintes. Tous les ans, nouvelles, tous les ans.
01:07Avec un reliquat de l'an dernier, de l'année précédente, de 2,7 millions de plaintes.
01:11Les policiers ont parfois en portefeuille, comme on dit, 500, 600, 700 plaintes. Ils ne peuvent pas enquêter.
01:16Mais il ne s'agit pas que d'affaires de pillages de distributeurs de friandises.
01:22Il y a des affaires de viols qui ne sont pas traitées.
01:24Alors que, comme l'a dit monsieur Raimondo, l'auteur est identifié.
01:29J'ai des exemples dans mon livre. L'auteur est identifié.
01:33On a le numéro de la voiture, la plaque de la voiture, son nom, et il n'y a pas d'enquête.
01:36Et pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas de moyens ? Parce qu'il y a des priorités ?
01:39Parce qu'il y a des priorités. Alors, à une époque, il y avait les violences intrafamiliales.
01:43À d'autres, c'était d'autres priorités. Et puis, les policiers sont sous l'eau.
01:45La police fait son boulot, la justice fait son boulot. Ils n'ont plus les moyens.
01:49Le politique, c'est très bien dans quel état nous sommes.
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