- il y a 8 heures
L'invité du Grand entretien de Benjamin Duhamel et Florence Paracuellos est Gabriel Attal, député des Hauts-de-Seine, président du groupe Ensemble pour la République à l’Assemblée nationale, secrétaire général du parti Renaissance.
Retrouvez « L'invité de 8h20 » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien
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00:00Et dans le grand entretien avec Benjamin Duhamel, nous recevons ce matin le patron des députés Ensemble pour la République
00:06et secrétaire général de Renaissance. Vos questions et réactions, chers auditeurs, au 01 45 24 7000
00:13et sur l'application Radio France. Bonjour Gabriel Attal.
00:16Bonjour.
00:17Merci d'être avec nous ce matin sur France Inter à la veille d'un vote crucial.
00:22L'Assemblée nationale va-t-elle ou non adopter le budget de la sécurité sociale ?
00:26La France va-t-elle replonger dans la crise politique ?
00:30On va aussi parler laïcité à l'occasion des 120 ans de la loi de 1905.
00:35De vos alliés LR de plus en plus tentés par l'Union des droites et puis de vous, de vos ambitions pour 2027.
00:42Mais d'abord Gabriel Attal, le vote du budget demain de la sécurité sociale très incertain.
00:48Ça pourrait se jouer à quelques voix près. Est-ce que vous êtes optimiste quant à cette adoption ou pas ?
00:54En tout cas avec les députés de mon groupe, on fait tout depuis le début de l'examen de ce budget pour qu'il puisse aller à son terme et qu'on puisse adopter un budget.
01:03Et on le fait avec lucidité. D'abord il faut un budget pour notre pays.
01:10Ensuite on est conscient que c'est un budget d'attente, un budget temporaire.
01:14Il n'y a pas de grands choix politiques qui sont faits à l'occasion de ce budget.
01:19Et puis enfin tout ce qu'on vit depuis plusieurs mois à l'occasion de cet examen budgétaire est finalement le symptôme d'un système qui est à bout de souffle.
01:27Que ce soit notre système politique institutionnel ou notre modèle social, on voit bien qu'il y aura besoin d'une profonde refondation puisqu'on arrive au bout d'un modèle.
01:35Vous dites un modèle à bout de souffle et pourtant vous êtes parmi les derniers qui continuaient de soutenir le gouvernement ce budget.
01:45Là où quand on regarde dans le détail, Edouard Philippe et ses députés Horizon disent on ne peut pas voter le budget.
01:51Hier encore le patron des Républicains, Bono Rotaillot, qui dit ce budget est un hold up et il appelle les députés républicains à ne pas le voter.
01:59Quand on voit tout cela, on ne voit pas comment ça pourrait passer.
02:03Parce que moi je ne vois pas les alternatives qui sont proposées par ceux qui souhaitent renverser ce budget ou faire en sorte que ce budget ne soit pas adopté.
02:11Qu'est-ce qu'ils proposent à la place ? On a besoin d'un budget.
02:14On a besoin d'un budget parce que d'abord il faut qu'on puisse mettre ça derrière nous et qu'on puisse commencer à parler d'autres choses.
02:19Moi je me mets à la place des Français, j'échange avec eux.
02:22Ça fait depuis juillet qu'ils entendent parler matin, midi et soir du budget.
02:25Il y a urgence à avoir un budget, mais il y a d'autres urgences à traiter dans la vie des Français.
02:29Gabriel Attal, même si ce budget n'est pas bon.
02:32C'est-à-dire qu'en fait vous n'êtes pas d'accord avec un certain nombre d'orientations de ce budget, sur la suspension de la réforme des retraites, sur un certain nombre d'augmentation d'impôts.
02:40Mais vous dites on n'est pas d'accord mais on y va quand même.
02:42On dit d'abord qu'on s'est battu et qu'on a travaillé pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois dans l'hémicycle pour défendre nos positions, parfois avec succès.
02:49Je vous donne deux exemples. Le gouvernement dans le budget proposait de taxer les tickets restaurant pour les salariés, les Français qui ont des tickets restaurant.
02:56On a réussi à empêcher que cette mesure soit mise en place.
02:59Je vous donne un deuxième exemple. Le gouvernement souhaitait baisser le salaire des apprentis, des jeunes qui sont en apprentissage.
03:05En augmentant les charges salariales sur l'apprentissage, on a réussi à faire supprimer cette mesure.
03:11Il y a d'autres mesures qu'on n'a pas réussi à faire supprimer parce que le compromis nécessite que d'autres groupes qui sont aujourd'hui dans l'opposition aient pu défendre un certain nombre de mesures qui leur tiennent à cœur.
03:23Évidemment que ce budget n'est pas parfait mais je crois qu'un budget parfait en pareille circonstance ne peut pas exister.
03:29C'est ça que vous leur dites à vos alliés ce matin, à Edouard Philippe, à Bruno Retaille où vous pensez que ça va être suffisant ?
03:35Moi je ne fais pas la leçon aux autres. Moi je travaille avec mon groupe. On est 91 députés ensemble pour la République Renaissance à l'Assemblée Nationale.
03:42Moi ce que je dis seulement c'est qu'est-ce qu'il y a d'autre à la place d'un budget voté ?
03:47Comment est-ce qu'ils voient la suite des événements, les prochains mois ?
03:51Est-ce qu'il faut qu'on reste à discuter d'un budget pendant des mois et des mois si ce n'est jusqu'en 2027 ?
03:55Ou est-ce qu'on peut à un moment mettre ça derrière nous en étant lucide sur le fait que, encore une fois,
04:01ce n'est pas un budget qui fait des choix politiques majeurs, qui règle vraiment les problèmes,
04:05qu'il faudra probablement y revenir après 2027, mais en tout cas qu'on puisse se consacrer à autre chose ?
04:10Mais juste Gabriel Attal, vous avez l'un de vos principaux alliés, Edouard Philippe, qui a pris cette position contre le budget.
04:16Vous aviez eu ces mots il y a quelques semaines en disant « je ne comprends plus les décisions du président de la République ».
04:22Est-ce que vous comprenez celle d'Edouard Philippe ?
04:23En tout cas je ne partage pas la position consistant à dire qu'il faut que ce budget ne soit pas adopté.
04:29Voilà, pour les raisons que je viens de vous évoquer, je ne suis pas là à vous dire que ce budget est parfait.
04:33Personne ne peut dire ça aujourd'hui, précisément parce qu'il est le fruit d'une forme de compromis.
04:38Et encore une fois, je ne parlerai même pas d'un compromis comme on le souhaiterait.
04:42Vous savez que moi j'avais proposé une autre méthode, j'avais proposé qu'on fasse ce que font la plupart des grandes démocraties parlementaires européennes,
04:48c'est-à-dire se mettre autour de la table avec les différentes forces politiques après les élections
04:52et se mettre d'accord sur un socle de programme, sur des grandes mesures et ensuite de les faire appliquer ensemble.
04:59C'est une autre méthode qui a été choisie, ce que je n'ai pas compris pour reprendre les termes que j'avais employés.
05:05Maintenant, mon seul objectif c'est comment est-ce qu'on débloque cette situation ?
05:08Encore une fois, nous en tant que groupe politique, on a d'autres priorités.
05:11On a des textes qu'on souhaite porter et qu'on portera d'ailleurs à partir du mois de janvier sur l'encadrement des réseaux sociaux pour les mineurs,
05:17sur la durée de rétention dans les centres de rétention administrative pour les clandestins, etc.
05:22On souhaite pouvoir avancer sur d'autres sujets et par ailleurs, les Français qui nous écoutent,
05:26ils ont plein de priorités sur la santé, sur l'éducation, sur la sécurité.
05:30Et je trouve que rester des mois et des mois, si ce n'est encore un an, sur la discussion budgétaire ne nous permettra pas d'avancer.
05:36Donc vous n'en pouvez plus du budget, il ne répond pas à vos convictions manifestement profondes en temps normal.
05:41Vous n'auriez pas voté la suspension de la réforme des retraites, la hausse de la CSG,
05:46le renoncement à doubler les franchises médicales, mais là vous dites qu'on n'en peut plus.
05:52C'est un bon résumé, mais vous voyez par exemple, un autre exemple sur ce que vous évoquez sur la CSG.
05:56Il y avait une mesure au départ qui était proposée, qui augmentait la CSG,
05:59sur tous les Français qui ont un plan épargne-logement, un PEL, ou une assurance vie.
06:04On a réussi à faire retirer ces mesures-là.
06:07Donc elle concernera...
06:07Pardon Gabriel, mais la ligne de votre parti était de dire pas d'augmentation d'impôt.
06:10Il y a des augmentations d'impôt dans ce budget.
06:11Elle concernera les versements de dividendes.
06:14Mais encore une fois, je ne peux pas vous dire d'un côté, Benjamin Duhamel,
06:17je souhaite qu'on puisse parvenir à un compromis, notamment avec le Parti Socialiste, pour avoir un budget.
06:22Et vous dire ce matin, je suis d'accord avec toutes les mesures qui sont dans ce budget.
06:26Ou alors ça voudrait dire qu'on n'accepte pas cette part d'effort du compromis.
06:29Et j'imagine que des socialistes, d'autres groupes politiques à ce micro,
06:33vous dirait qu'il y a des mesures avec lesquelles ils ne sont pas d'accord.
06:34Juste avant de parler d'autres sujets, notamment des 120 ans de la loi de 1905,
06:40il se passe quoi si demain le budget est rejeté ?
06:42Puisque là encore, peut-être certains de nos auditeurs qui effectivement en ont marre d'entendre parler du budget en permanence
06:46sont aussi inquiets à quelques jours des faits, de se demander ce qui se passera,
06:51les conséquences concrètes si le budget est rejeté demain.
06:53Il se passe quoi ? Est-ce que le Premier ministre doit démissionner ?
06:56Est-ce qu'au contraire, c'est seulement la procédure parlementaire qui continue ?
07:00Il se passe ce qu'on appelle la navette parlementaire, un jargon un peu technique.
07:05Ça veut dire que le texte du budget repart au Sénat.
07:07Donc c'est pas grave.
07:08Tu vas revenir à l'Assemblée nationale ?
07:09C'est pas ce que je dis.
07:10Moi, j'ai jamais fait partie de ceux qui expliquaient que si on n'adoptait pas un budget,
07:14il y avait une pluie de sauterelles qui allait s'abattre sur la France.
07:17Non, mais ça veut dire qu'on va rester enferré dans ce débat budgétaire qui n'en finit plus
07:21et qui va durer encore l'année prochaine, un certain temps,
07:25jusqu'à ce que le Parlement parvienne à adopter un budget.
07:27Alors, on a justement Marc à l'antenne qui est un auditeur qui nous a appelé au 01 45 24 7000.
07:34J'ai l'impression que vous en avez marre, vous aussi, Marc, du budget.
07:37Ah ben non, c'est moi j'en ai marre, mais je pense que l'ensemble des Français sont,
07:39j'en prends un terme, exaspérés.
07:42Exaspérés de voir que vous ne vous entendez pas.
07:44Alors, monsieur Attal, vous allez nous dire mon groupe, etc.
07:47C'est pas votre groupe qui est important.
07:49C'est l'ensemble du Parlement.
07:51C'est l'ensemble de l'Assemblée nationale.
07:52Vous savez la situation de la France actuellement.
07:54Vous savez la situation de l'Europe.
07:56On est aux abois, monsieur.
07:58On est aux abois.
08:00La situation, on a une dette colossale.
08:03Macron arrive de Chine, il n'a rien obtenu.
08:05Vous avez entendu les propos de Méditer ce matin.
08:07Vous avez entendu les propos de Poutine et de Donald Trump.
08:11On est aux abois, monsieur.
08:14Entendez-vous ?
08:15Voilà, excusez-moi, mais je suis en colère.
08:18Oui, on entend votre colère.
08:19Je l'entends parfaitement et vous faites référence à la situation internationale.
08:23Depuis un an, je me suis rendu trois fois en Ukraine et je peux vous dire que ça vous invite à prendre du recul, effectivement,
08:29sur les sujets qui nous monopolisent aujourd'hui dans la vie politique française,
08:32quand on voit les grands bouleversements du monde.
08:34Mais précisément, Marc, vous dites ça à l'un des seuls responsables politiques qui vous annonce et qui vous dit
08:39que son groupe votera pour le budget, précisément, pour qu'on puisse parvenir à ce compromis
08:43et qu'on puisse avancer, passer à autre chose et traiter des sujets qui sont majeurs dans la vie quotidienne des Français
08:48ou pour les équilibres du monde.
08:50Gabriel Attal, demain, nous célébrerons les 120 ans de la loi de 1905
08:53qui, pour rappel, a instauré la séparation des Églises et de l'État.
08:58C'était un autre temps.
08:59À l'époque, l'islam n'existait quasiment pas en France métropolitaine.
09:02Les tensions communautaires n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui.
09:05Est-ce que cette loi, elle est encore adaptée au temps que l'on vit
09:08ou est-ce qu'elle doit être réformée ?
09:11Moi, je crois qu'elle est d'abord absolument essentielle à la République aujourd'hui.
09:15La laïcité, la loi 1905, c'est à la fois une liberté et une protection.
09:20C'est une liberté pour les Français de croire ou de ne pas croire
09:22et c'est une protection pour la République.
09:25Et elle est au fondement même de notre devise républicaine.
09:28C'est la liberté de croire ou de ne pas croire.
09:30C'est l'égalité parce que personne ne doit être favorisé ou inquiété
09:34en raison de sa foi ou de son absence de foi.
09:36Et c'est la fraternité parce que c'est ce qui nous permet de vivre ensemble
09:39par-delà nos convictions religieuses.
09:41Mais est-ce qu'elle est encore adaptée ?
09:42Moi, je crois qu'elle est, cette loi, oui, adaptée et qu'elle permet,
09:46aujourd'hui, elle est le fondement d'ailleurs de beaucoup de mesures
09:48et de réformes et de lois qui ont été prises pour défendre la laïcité,
09:51notamment à l'école, qui est un sujet, vous le savez, qui m'importe beaucoup.
09:55En revanche, je crois que la laïcité est aujourd'hui menacée.
09:58Par qui ? Elle est menacée par une ingérence qui veut mettre des lois religieuses
10:03au-dessus des lois de la République.
10:05Et je parle évidemment ici de l'antrisme islamiste.
10:08Elle est menacée par ceux qui cherchent à bousculer le fonctionnement de la République.
10:13Je pense notamment à toutes les pressions qui sont mises sur les établissements scolaires,
10:17sur le sujet, par exemple, des programmes d'éducation à la vie affective
10:21et relationnelle dans nos établissements scolaires,
10:23souvent d'ailleurs sous couvert de religion.
10:25Et je crois qu'elle est menacée aussi par, finalement, une perte de compréhension
10:30de ce qu'est la laïcité, notamment chez les jeunes générations.
10:33Il y a aujourd'hui, moi je me déplace beaucoup dans des établissements scolaires,
10:36je l'ai fait en tant que ministre de l'Éducation nationale,
10:39je l'ai fait en tant que Premier ministre.
10:40On le voit, il y a une difficulté chez les jeunes à comprendre ce qu'est la laïcité.
10:46Combien de fois je me suis retrouvé face à des jeunes, pas du tout d'ailleurs forcément croyants,
10:50mais qui me disaient finalement, la laïcité c'est plutôt, c'est une loi et c'est une règle
10:55qui est contre les religions, qui nuit à la liberté.
10:59La liberté par exemple, de porter un signe religieux dans un établissement scolaire.
11:04Et ça, c'est un renversement absolu.
11:05Mais alors qu'est-ce que vous faites face à ça ?
11:07Vous dites, une des menaces aujourd'hui contre la laïcité,
11:10c'est la question de l'entrisme islamiste.
11:12La loi a évolué ces dernières années, une loi contre le séparatisme.
11:15Qu'est-ce qu'il faut faire de plus ?
11:17D'abord, il faut regarder toutes les brèches dans lesquelles ceux qui veulent bousculer les lois de la République,
11:23mettre la loi religieuse au-dessus de la loi de la République,
11:25toutes les brèches dans lesquelles ils rentrent.
11:28J'étais ministre de l'Éducation nationale, vous le savez, à l'époque où ça faisait plusieurs années,
11:32qu'il y avait un contournement de la loi de 2004 sur l'interdiction des ports de signes religieux
11:37ostentatoires dans les établissements scolaires,
11:39avec ce phénomène du port de la Baïa et du Camis dans les établissements scolaires.
11:43J'ai pris une décision très claire, très ferme, pour faire appliquer la loi de 2004 sur la laïcité à l'école.
11:50Le Conseil d'État m'a donné raison à deux reprises, sur la forme et sur le fond,
11:54et aujourd'hui, cette loi est à nouveau appliquée.
11:56Il faut continuer.
11:57Oui, mais c'est d'accord, Gabriel, vous revenez effectivement beaucoup sur une décision que vous avez prise,
12:00mais quand on regarde vos prises de position ces derniers mois,
12:02celle qui a suscité le plus de débats, c'est le fait de vouloir interdire le voile aux jeunes filles de moins de 15 ans.
12:08Ce qui d'ailleurs, je ne sais pas si vous avez lu cette interview dans le Parisien hier,
12:11des trois responsables religieux, le grand rabbin de France, Raim Korsi, a dit
12:15« Comme sur le budget, on assiste au concours l'épine de la proposition la plus farfelue,
12:19interdire le voile aux jeunes avant un certain âge et bientôt quoi la circoncision avant 16 ans ».
12:22Le recteur de la mosquée de Paris, qui lui parle d'une méconnaissance totale de l'islam,
12:26est-ce que vous n'êtes pas à côté de la plaque quand vous proposez cette mesure,
12:30quand demain on commémorera les 120 ans de la loi de 1905 ?
12:35Mais vous savez, alors d'abord, c'est une mesure que je propose, non pas sur le fondement de la laïcité,
12:39mais de la protection de l'enfance.
12:40Et le recteur de la mosquée de Paris lui-même, dans une interview il y a quelques mois,
12:44a lui-même affirmé que ça n'était pas du tout un précepte de l'islam que d'imposer le voilement à des fillettes.
12:49Mais ce n'est pas pareil, Gabriel Attal, que de dire que le voile pour les fillettes, c'est un précepte de l'islam,
12:53que de proposer de l'interdire dans l'espace public, ce que vous faites.
12:55Oui, mais j'assume de faire cette proposition et de le proposer sur le fondement de la protection des mineurs.
12:59parce qu'imposer à une fillette, et un rapport qui a été remis au gouvernement à documenter le fait que c'était un phénomène,
13:06je cite,
13:07« coordonné sur l'ensemble du territoire à l'initiative d'une pression wahabo salafiste »,
13:12imposer à des fillettes de 6, 7 ans parfois de porter le voile,
13:16et donc d'intégrer dès leur enfance qu'elles doivent être soumises à l'homme
13:20et qu'elles doivent cacher leur corps parce qu'il est impur.
13:22Mais est-ce que ce n'est pas un dévoiement de ce qu'est la laïcité, le fait d'aller dans l'espace public, interdire ?
13:29Quand vous voyez par exemple que Laurent Wauquiez propose la même chose que vous,
13:32alors lui c'est pour les jeunes filles de moins de 16 ans,
13:33ça ne vous pose pas de problème d'avoir les mêmes propositions que Laurent Wauquiez sur les questions de laïcité ?
13:39D'abord, encore une fois, vous pourriez parler de dévoiement si cette proposition, je la faisais au titre de la laïcité.
13:44C'est encore une fois une question de protection de l'enfance avant tout.
13:47Imposer à une fillette de 6 ou 7 ans d'intégrer le fait qu'elle est inférieure à l'homme,
13:51je considère que c'est un enjeu de protection de l'enfance.
13:55Qu'est-ce que vous faites de la tendance du moment ?
13:57On assiste à un regain de religiosité, que ce soit chez les jeunes musulmans comme chez les jeunes catholiques,
14:03ça c'est une réalité du temps présent ? Comment vous l'analysez ça ?
14:08Moi je n'ai pas à faire de remarques ou à porter de jugement sur le fait que des Français décident de croire ou d'exercer une religion.
14:18Mais comment ? Quelle lecture est-ce que vous faites du phénomène ?
14:20La laïcité en tout cas, c'est précisément, et je crois que c'est l'article 1er d'ailleurs de la loi de 1905,
14:25c'est la liberté de conscience.
14:27Et encore une fois, que des Français, soit croyants, décident d'exercer une religion,
14:31ce n'est certainement pas la laïcité qui va les en empêcher.
14:34Au contraire, elle doit leur permettre de le faire dans un cadre serein qui est celui de la République.
14:38Et voilà, je n'ai pas de jugement à porter.
14:40Il y a probablement, peut-être pour certains, une quête de sens dans une société où on voit que tous les repères se bousculent.
14:45C'est vrai dans notre pays, mais c'est vrai plus largement à l'international.
14:48Gabriel Attal, juste avant de parler politique, et notamment de la question qui agite beaucoup la sphère partisane,
14:54à savoir l'Union des droites, un mot sur l'audiovisuel public qui fait l'objet d'une commission d'enquête à l'Assemblée nationale.
14:59Ce mercredi, c'est la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, qui sera auditionnée,
15:02dans un contexte où le Rassemblement national, ses alliés défendent une privatisation de l'audiovisuel public.
15:08Est-ce que vous considérez que les questions qui sont posées par cette commission sont légitimes ?
15:13Ou est-ce que ces attaques sont excessives ?
15:17On entend très fort ceux qui attaquent et qui visent l'audiovisuel public.
15:22On n'entend pas beaucoup de voix pour le défendre.
15:24Moi, je l'ai toujours défendu, mais ne serait-ce que parce que toutes les grandes démocraties ont un audiovisuel public,
15:30parce qu'il permet une pluralité d'informations.
15:32Et j'ajouterais d'ailleurs, parce qu'il permet de sortir de la logique mercantile une partie de l'information.
15:39Et c'est vrai notamment pour l'information locale.
15:41Les Français sont très attachés à l'information locale, qui est à travers les réseaux France 3, France Bleu.
15:47On a du mal à imaginer, dans un système totalement mercantile,
15:51que cette information pourrait continuer à être distribuée partout sur le territoire.
15:55Donc, je vois bien les choix qui ont été faits par certains groupes d'une commission d'enquête sur le sujet.
15:59C'est un droit des groupes politiques que de décider d'une commission d'enquête sur un sujet.
16:04Je ne remets pas en cause le droit du groupe d'extrême droite, en l'occurrence,
16:07qui a décidé de mettre en place cette commission d'enquête.
16:10Moi, j'ai d'autres priorités avec mon groupe.
16:11On avait droit à une commission d'enquête aussi.
16:13On a décidé de la faire sur l'impact des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes,
16:17avec Laure Miller, qui est une très bonne députée de mon groupe, qui a remis un rapport.
16:22Et le 19 janvier prochain, on discutera d'une proposition de loi qu'on a déposée
16:26pour encadrer les réseaux sociaux chez les mineurs, interdire les réseaux sociaux avant 15 ans,
16:31mettre en place un couvre-feu numérique jusqu'à 18 ans.
16:34Chacun ses priorités.
16:35Et dans mes priorités, évidemment, il y aura toujours la défense d'un audiovisuel public.
16:38Ce qui ne veut pas dire qu'il est exempt de réformes, d'économies qu'on cherche partout,
16:43dans toutes les sphères de l'État et des services publics aujourd'hui.
16:47Mais vous me trouverez toujours parmi ceux qui défendent l'existence d'un audiovisuel public.
16:50Alors, nous avons Élisabeth au standard pour amorcer la partie politique de cette interview.
16:56Bonjour Élisabeth.
16:57Oui, bonjour. Merci de prendre ma question.
17:01Je tiens simplement juste à préciser que je suis en grande partie d'accord
17:04avec ce que vient de dire M. Attal, et c'est souvent le cas.
17:07Voilà. Bon, ma question, elle est, est-ce qu'il ne serait pas entendre raison
17:11que de penser enfin à faire une sorte d'alliance, disons comme un centre très élargi,
17:17qui pourrait aller de l'aile droite du PS, c'est-à-dire pas à l'aile LFI,
17:24de l'aile droite du PS, jusqu'à ce qu'on pourrait appeler l'aile gauche du Rassemblement national.
17:32Et donc, voilà, je pense que la France est dans un tel chaos que ça pourrait être une bonne solution.
17:37Et la deuxième question, elle est, notre constitution de 1958 est quand même grandement vieillissante,
17:43même si elle a été efficace, bon, elle a fait son temps.
17:47Est-ce qu'il ne serait pas temps de penser à la rafraîchir, à la revoir complètement ?
17:54Merci, merci Élisabeth.
17:56Alors, premier point sur une vaste alliance qui, selon notre auditrice,
18:01pourrait aller de l'aile droite du PS jusqu'à l'aile gauche du Rassemblement national.
18:04J'imagine que la vôtre est plus restreinte, mais sur la question de avec qui vous travaillez,
18:09et on sait qu'il y a notamment cette idée qui agite votre camp du périmètre d'une éventuelle primaire pour 2027.
18:16Certains disant qu'il faut aller carrément de Gérald Darmanin jusqu'à Sarah Knafow.
18:20Est-ce que c'est, vous, le périmètre que vous imaginez ?
18:23Moi, d'abord, je crois au dépassement politique.
18:25C'est plus très à la mode.
18:27Beaucoup voudraient nous replonger dans un clivage gauche-droite absolu sur tous les sujets.
18:31Moi, je crois que les défis du monde et de la France, on a parlé des questions géopolitiques,
18:35on peut parler du dérèglement climatique, du défi absolu de l'intelligence artificielle
18:39qui va tout révolutionner dans nos vies, dans le marché du travail et dans notre économie.
18:43Je crois que ces défis, ils appellent effectivement à rassembler largement des personnes
18:48qui ne viennent pas forcément des mêmes partis politiques, et c'est ce que je continuerai à défendre.
18:52Et sur la question de la primaire, j'entends bien ce sujet qui monopolise là aussi les discussions politiques en ce moment.
18:58et je pense que la grande priorité, c'est avant tout de travailler sur le fond et sur les projets.
19:02Parce que poser la question d'une primaire ou d'un espace politique uniquement à travers les personnes
19:06ou les étiquettes, des personnes qui parfois ne pensent pas du tout la même chose sur des sujets pourtant majeurs,
19:11ça ne me semble pas être la bonne solution.
19:14Oui, et on va revenir à la deuxième question dans un instant, mais juste pour rester sur ce point.
19:17Est-ce que vous avez lu les premiers éléments du journal d'un prisonnier Nicolas Sarkozy ?
19:22Pas encore, non.
19:23Bon, parce qu'il y a notamment, et raconté, cet échange qu'il a avec Marine Le Pen,
19:27qu'il appelle pour la remercier du soutien qu'elle lui a apporté.
19:31Et il dit deux choses. La première, il dit qu'il n'appellera plus au Front Républicain.
19:35Et il appelle concernant la droite à un rassemblement, je cite, le plus large possible et sans anathème.
19:41Comment est-ce que vous jugez le cordon sanitaire qui est en train de, semble-t-il, disparaître entre la droite et le rassemblement national ?
19:49D'abord, moi, je n'ai pas lu le livre en question, je ne vais pas faire de commentaire sur ce qui est dit.
19:53Maintenant, ce que je vois là aussi, avec tout ce débat autour de l'union des droites,
19:58c'est une urgence, je pense, pour le parti LR à clarifier son positionnement.
20:02On voit bien qu'il y a une forme de bloc qui est en train de se constituer,
20:06d'une droite radicale, extrême, anti-européenne, assez climato-sceptique.
20:12Et je pense qu'on assiste quand même, effectivement, à une forme de renversement ou de changement d'alliance
20:18du côté d'une partie, en tout cas, des LR et qui a urgence à clarifier.
20:21Ce sont vos alliés. Vous êtes même allié dans plusieurs communes pour les municipales.
20:27Ce n'est pas un peu gênant pour vous ?
20:29Il y a une coalition aujourd'hui qui est faite pour permettre au pays d'être gouverné.
20:34Moi, j'ai toujours été très clair sur le fait que sur des sujets majeurs,
20:36notamment l'Europe, la question climatique, les questions sociétales,
20:41je ne me retrouve pas du tout dans la ligne qui est portée et qui est défendue.
20:44Et vous savez, moi, je me souviens, je crois, des derniers mots à l'époque où il était président de Jacques Chirac,
20:49qui disait que tout dans la France, tout dans son histoire, tout dans son esprit, s'oppose aux extrêmes.
20:54Mais est-ce que vous leur demandez aujourd'hui une clarification ?
20:57Puisque vous avez Laurent Wauquiez qui dit aux municipales, il faut faire tout sauf la France insoumise.
21:01Vous avez Bruno Retailleau qui dit hier, le Rassemblement national est dans l'arc républicain.
21:05Est-ce que, là encore, ce n'est pas rédhibitoire pour un parti, le vôtre renaissance,
21:09qui fixe la lutte contre l'extrême droite comme une priorité ?
21:11Est-ce que vous leur demandez de clarifier ce point ?
21:13Et s'il n'y a pas clarification, de dire, nous, dans ce cas-là, on ne pourra plus travailler avec vous.
21:17Mais je pense qu'il y a une urgence, ne serait-ce que pour eux, à clarifier.
21:20Quand on accepte de faire tomber toutes les digues et de considérer qu'il n'y a plus de différence entre la droite,
21:25en tout cas cette droite-là, et l'extrême droite, d'abord, je pense qu'on renonce à la capacité à rassembler une majorité de Français.
21:32Et par ailleurs, encore une fois, moi je vous le dis, de ce point de vue-là, sur ces questions-là,
21:36les choses sont très claires me concernant et concernant ma formation politique.
21:39Et je voudrais venir sur le deuxième point d'Elisabeth, qui est celui de nos institutions et de la Constitution.
21:44Je vous le disais tout à l'heure, au début de cet entretien, que cette crise budgétaire qu'on vit,
21:49elle traduit le fait qu'on a un système, un modèle qui est à bout de souffle, y compris du point de vue institutionnel.
21:54Moi, je travaille, avec le parti Renaissance, à des propositions très fortes sur la question institutionnelle.
21:59On a une Ve République de 1958 qui ne correspond plus à la réalité de la vie politique et des défis aujourd'hui institutionnels.
22:07Et donc, il faudra une Ve République de 2028 qui permet à notre pays de fonctionner davantage
22:13et de fonctionner mieux du point de vue de sa gouvernance et de sa vie politique.
22:16Donc, vous travaillez à la Constitution, vous avez des propositions sur l'école, sur la laïcité.
22:22Sur la sécurité, sur la justice et l'immigration.
22:24J'ai présenté 82 mesures sur sécurité, justice, immigration, autorité, justice.
22:29On a présenté notre programme économique et climatique, parce que nous, on fait les deux ensemble.
22:33On ne considère pas comme certains qu'il faut sacrifier le climat pour l'économie
22:36ou qu'il faut sacrifier l'économie pour le climat.
22:39Donc, c'est un programme de candidats à la prochaine présidentielle ?
22:42En tout cas, c'est un programme pour le pays en 2027.
22:44Mais c'est ma responsabilité, je suis chef de parti politique.
22:47Donc, évidemment que mon rôle, c'est à la fois de participer au débat politique du moment,
22:52à l'Assemblée nationale, de faire en sorte que notre pays puisse avoir un budget,
22:55qu'il puisse être gouverné.
22:56Mais c'est aussi de préparer les échéances à venir, qu'elles soient municipales ou nationales,
22:59en tant que chef de parti.
23:01Et en tant que futur candidat à l'élection présidentielle,
23:02pourquoi faire des circonvolutions, ne pas répondre à la question ?
23:06Vous êtes jeune, je crois que vous avez 36 ans, c'est ça ?
23:08Vous en aurez 38 en 2027.
23:10Est-ce que ce n'est pas de la vieille politique que de ne pas vouloir dire clairement,
23:13comme le fait d'ailleurs Édouard Philippe ?
23:14Oui, je me prépare à être candidat à l'élection présidentielle.
23:17Moi, aujourd'hui, je vois beaucoup de candidats sans projet.
23:20Moi, je veux que notre projet ait un candidat.
23:23Et donc, c'est vrai que le choix que je fais,
23:25c'est de travailler d'abord sur le projet qu'on va présenter aux Français,
23:28plutôt que de commencer par avancer une candidature sur un simple non
23:31qui ne me semble pas tout à fait à la hauteur de ce qu'attend les Français.
23:34Mais qu'est-ce qui pourrait vous empêcher d'être candidat à l'élection présidentielle ?
23:36Ça, on verra.
23:37Je vais vous dire, déjà, aujourd'hui, la situation actuelle, je crois,
23:40empêche qu'on mette en haut de notre agenda et de nos priorités
23:43la question de l'élection présidentielle,
23:45puisque je pense que les Français qui nous écoutent,
23:47ils voient bien qu'on est fin 2025,
23:48que l'élection présidentielle, elle est en 2027,
23:51dans presque 18 mois,
23:53et que l'enjeu, c'est d'abord qu'on fasse de ces mois qui viennent
23:56des mois qui ne soient pas totalement gâchés pour le pays et pour leur quotidien.
23:59Et ensuite, il y a un temps pour tout, et on viendra à ce temps-là.
24:03Moi, ce qui me désole un peu dans les débats actuels,
24:06c'est que je trouve qu'il y a une pente qui est prise par beaucoup de partis politiques
24:09qui donne le sentiment,
24:11et c'est ce qu'il y a aussi derrière ces débats sur les primaires,
24:13que l'enjeu central de l'élection de 2027,
24:17c'est d'être contre le Rassemblement national,
24:19ou de battre le Rassemblement national.
24:20Pour moi, l'élection de 2027, ça ne doit pas être une élection d'exclusion,
24:24ça doit être une élection d'adhésion.
24:26Si on veut convaincre une majorité de Français,
24:28il ne faut pas être uniquement une offre politique contre les extrêmes.
24:31C'est important d'être contre les extrêmes,
24:32mais ça ne fait pas un projet politique.
24:34Moi, ce à quoi je travaille, avec Renaissance,
24:36c'est un projet de rupture et d'espoir,
24:38un projet d'adhésion,
24:40qui montre aux Français qu'il y a un autre chemin possible
24:42que celui qui est proposé par les extrêmes.
24:43Et vous parlez quand même comme un candidat à l'élection présidentielle.
24:45Un tout dernier mot, Gabriel Attal,
24:46qui reprend ce qu'on évoquait au tout début de ce grand entretien.
24:49Le premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure,
24:51vient d'annoncer qu'il plaide pour un vote
24:54pour que les socialistes votent le budget de la Sécurité Sociale demain.
24:58Est-ce que vous félicitez de ce sens des responsabilités,
25:02le fait que le Parti Socialiste vote ce budget de la Sécurité Sociale demain ?
25:05Vous avez, Olivier Faure, le responsable d'un des principaux partis de l'opposition
25:09qui vous annonce qu'il va voter pour le projet de loi de financement
25:12de la Sécurité Sociale demain.
25:13Et vous avez, moi-même, président du premier groupe de la majorité à l'Assemblée,
25:19qui vous annonce que ces députés voteront pour le projet de loi de financement
25:21de la Sécurité Sociale.
25:23Ça me semble quand même montrer que le travail qui a eu lieu ces dernières semaines
25:26et ces derniers mois, qui, encore une fois, n'est pas parfait,
25:29ça, j'en suis totalement conscient.
25:30Je vous l'ai dit, il y a des mesures avec lesquelles on n'est pas d'accord.
25:32Et globalement, ce n'est pas un budget qui règle grand-chose.
25:35Mais ça montre que ce travail a permis, au moins,
25:37de dégager cette forme de compromis.
25:40Et maintenant, évidemment, il faut avancer
25:41et que ce budget puisse être adopté.
25:42Et vous dites à Édouard Philippe et à Laurent Wauquiez
25:44de prendre exemple sur Olivier Faure ?
25:46Je ne suis pas là pour faire la leçon aux autres.
25:47Je n'aime pas quand des patrons d'autres partis ou d'autres groupes
25:50viennent me faire la leçon ou faire la leçon à mes députés.
25:53Et chacun, encore une fois, chacun fait ses choix.
25:55Il y a des choix que je ne partage pas.
25:57Il y a des remarques que je peux entendre, encore une fois,
25:59et parfois même que je peux partager.
26:01J'étais le premier à vous dire, ce matin,
26:04que ce budget ne réglait pas de grands choix politiques,
26:07qu'il y a un déficit qui est très important,
26:09et qu'il n'y a pas de vrais choix politiques derrière
26:11ou d'économies très fortes derrière.
26:13Pour autant, je ne considère pas que ça justifie
26:16d'y faire obstacle demain
26:17et qu'on se retrouve pendant des mois et des mois
26:19sans budget à discuter du budget.
26:20On a bien compris votre position,
26:21qu'on en finisse avec le budget.
26:23Merci, Gabriel Attal.
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