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  • il y a 1 jour
Olivier Faure, député de Seine-et-Marne, Premier secrétaire du Parti socialiste est l'invité du Grand Entretien, alors que le débat sur le futur budget bat toujours son plein à l'Assemblée nationale. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-lundi-03-novembre-2025-4814992

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00:00France Inter, Nicolas Demorand, Benjamin Duhamel, la grande matinale.
00:07Et avec Benjamin Duhamel, nous recevons ce matin le premier secrétaire du parti socialiste.
00:13Dialoguez avec lui, on attend vos questions au 01 45 24 7000 et sur l'application de Radio France.
00:22Olivier Faure, bonjour.
00:23Bonjour à vous, bonjour à tous.
00:25Et bienvenue sur France Inter dans un moment de grande confusion politique où il est difficile de suivre la cohérence de ce qui est débattu et voté à l'Assemblée nationale sur la fiscalité ou les économies.
00:39Vit-on un véritable moment parlementaire ou va-t-on vers une censure du gouvernement, on vous le demandera.
00:46Mais on parlera aussi du Rassemblement national, gagnant à l'Assemblée sur l'accord de 1968 entre la France et l'Algérie, ultra favori des sondages pour 2027.
01:00Mais d'abord Olivier Faure, les débats vont reprendre aujourd'hui sur le budget de l'État avant celui de la sécurité sociale demain.
01:08Y a-t-il pour vous encore un chemin pour que ce budget soit adopté avant la fin de l'année ?
01:14Oui, en fait, moi ce que je cherche depuis le début, c'est assez simple, c'est à faire en sorte que la copie qui était celle de François Bayrou et qui a été largement reprise par le gouvernement actuel,
01:30soit effacée au profit d'une copie qui soit plus juste et qui permette aux Françaises et aux Français des classes populaires, de la classe moyenne, d'être épargnée, ce qui n'est encore pas le cas.
01:41Et donc ce que nous cherchons dans la première partie de la loi de finances, c'est à trouver des recettes qui se substitueront aux économies qui sont demandées,
01:51à des gens qui ont déjà tant de mal à finir leur fin de mois.
01:55Et donc nous sommes sur une voie de passage étroite, mais je pense qu'elle existe, ça supposera la vigilance des parlementaires.
02:03Pardon Olivier Faure, mais je ne sais pas si on vit exactement dans la même dimension. Vous dites qu'il y a un chemin. On lit Boris Vallaud qui, ce week-end dans la presse, dit en l'état,
02:12on voterait contre le budget. Vous continuez à considérer que le compte n'y est pas. Quel est ce chemin ? Si chemin, il y a pour qu'à la fin de l'année, il y ait un budget.
02:22Ce qui, pardon d'enfoncer une porte ouverte, nécessite une majorité pour voter ce budget.
02:25Ce n'est pas parce que pour l'instant, nous ne sommes pas satisfaits qu'il n'y a pas un chemin. Je viens de parler d'une exigence.
02:33Et cette exigence, c'est de respecter les Françaises et les Français, de respecter ce qu'ils nous demandent et de faire en sorte que toutes ces horreurs
02:41qui sont contenues encore dans le projet de budget et dans le projet de financement de la sécurité sociale disparaissent.
02:47Et pour l'instant, nous n'y sommes pas encore. Mais je vois que c'est possible. Je crois que c'est possible.
02:52Et je vois que nous avons déjà obtenu une série de recettes qui permettent à la fois de compenser une partie de ces horreurs.
03:04Et puis, je sais aussi qu'il y a une trajectoire de déficit qui peut être corrigée et donc faire en sorte que nous n'ayons pas à suivre tout cela.
03:11Mais justement, Olivier Faure, vous dites qu'on a obtenu un certain nombre d'éléments. Sur les impôts, vous avez effectivement obtenu à travers le vote
03:20que la fiscalité des plus aisés progresse. Sébastien Lecornu a annoncé renoncer au gel des pensions et des allocations.
03:27En fait, aucune concession ne vous suffit. C'est-à-dire que le gouvernement fait un certain nombre, accède à un certain nombre de vos demandes.
03:35Il y a des évolutions et à chaque fois, vous en rajoutez des supplémentaires. Quand on interroge Boris Vallaud sur le gel des pensions
03:42sur lequel le gouvernement recule, sur le gel des allocations, il dit simplement qu'il prend acte et il dit son écœurement.
03:48Qu'est-ce qui vous suffirait pour enfin dire que la copie vous convient et voter ce budget ?
03:54Mais nous ne sommes pas à la recherche d'un budget qui serait un budget socialiste. Ce sera un budget qui ne sera ni socialiste ni celui de Sébastien Lecornu.
04:03Je crois que là-dessus, chacun doit être clair. Il n'y a pas de possibilité parce que nous n'avons pas de majorité absolue.
04:10Ils n'ont pas de majorité absolue, ce qui suppose forcément d'être dans une forme de budget d'attente.
04:17Et nous verrons en 2027 qu'il emporte à l'élection présidentielle. Et à ce moment-là, il y aura peut-être une majorité qui se dégagera et qui permettra d'aller plus loin.
04:27Moi, c'est ce que je souhaite en tout cas pour la gauche. Mais pour l'instant, nous savons très bien que personne ne peut s'imposer à l'autre.
04:33Et nous n'avons pas. Là, vous dites, vous avez des exigences et vous êtes un avis toujours davantage. Non, nous avons toujours les mêmes exigences depuis le démarrage.
04:39Et si vous n'obtenez pas gain de cause, ça veut dire que nous allons, depuis le départ, nous nous battons pour que cette copie soit révisée.
04:51Il y a un projet qui est le projet initial de François Bayrou avec cette fameuse année blanche qui serait une année noire pour les Français,
04:58qui est encore dans la copie gouvernementale. Nous sommes en train de la défaire progressivement.
05:03Alors, c'est plus compliqué parce qu'il n'y a pas de moment où on comprend, on a le tableau d'ensemble.
05:10Et c'est peut-être ce que le Premier ministre devrait expliquer aujourd'hui.
05:14C'est venir devant les parlementaires et dire, voilà, quelle est la copie finale à laquelle je pense,
05:20par rapport à laquelle chacun pourrait se positionner, la droite comme la gauche,
05:24et dire ce qu'il en est pour que chacun comprenne où nous allons.
05:28C'est le problème de la vision aujourd'hui. Mais ce que je crois, c'est qu'il y a une possibilité d'avancer.
05:32Si vous n'obtenez pas gain de cause, Olivier Faure, ça veut dire que vous pourriez décider de censurer quand ?
05:39Dès cette semaine, par exemple ?
05:42Eh bien, si nous n'obtenions pas gain de cause, nous commencerions d'abord par voter contre ce projet de budget.
05:48Et si nous votons contre, ce budget ne passera pas puisqu'il faut l'abstention des socialistes,
05:54des écologistes et des communistes pour qu'il passe.
05:56Donc, l'histoire n'est pas terminée.
06:00Mais c'est au gouvernement de prendre conscience, et à sa majorité très relative,
06:05de prendre conscience du fait qu'ils ne peuvent pas s'imposer comme les années précédentes,
06:09en considérant qu'en dépit de tous les votes qui ont eu lieu, ils peuvent imposer un projet à leurs mains.
06:15Pardonnez-moi, je pense aux auditeurs qui nous écoutent ce matin et qui ont du mal à comprendre ce que vous dites.
06:19Là, on vous, avec Nicolas Demorand depuis le début de cet entretien, on met en avant un certain nombre de choses que vous avez réussi à obtenir.
06:26Vous dites, ça ne suffit pas, sans qu'on comprenne précisément ce que vous demandez en plus.
06:31De la même manière, il y a huit jours, vous disiez la chose suivante.
06:33À la fin de cette semaine, nous saurons si nous allons à la dissolution au pas.
06:36Et vous disiez que si la taxe Zuckman ou sa version modifiée était rejetée, ce serait un casus belli.
06:41La taxe Zuckman ainsi que sa version light ont été rejetées.
06:45Donc, en réalité, si on suit la logique qui était la vôtre il y a huit jours, ce matin, vous devriez être en face de nous en disant,
06:50ben oui, il y aura censure et donc on ira aux élections.
06:53Non, j'ai toujours dit, et vous pouvez reprendre mes déclarations précédentes, vous pouvez les tronquer.
06:57La réalité, c'est que j'ai toujours dit...
06:58Je ne crois pas les tronquer, j'ai cité l'expressif verbis.
07:00Oui, vous avez cité une partie de ce que j'ai dit.
07:03J'ai toujours dit que moi, je cherchais des recettes qui permettaient de compenser toutes les erreurs contenues dans le projet de loi de finances et de financement.
07:10Alors, si vous voulez savoir de quoi il s'agit, il s'agit par exemple des franchises médicales.
07:14Il s'agit du gel des pensions et là, j'ai entendu le Premier ministre nous donner des satisfactions sur le gel des pensions et sur le gel des prestations sociales.
07:22Et pour l'instant, on a les minima sociaux, on n'a pas encore les allocations familiales, les allocations logements, etc.
07:27Donc, qu'est-ce que vous demandez de plus ce matin, Olivier Faure, pour obtenir satisfaction ?
07:31Rien de plus que ce que j'ai demandé la semaine passée.
07:34Je demande qu'on respecte les Français.
07:36Je demande que les Français modestes n'aient pas à payer l'impôt que les plus riches ne veulent pas payer.
07:42C'est aussi simple que ça.
07:43Et c'est la raison pour laquelle je me suis battu pour la taxe Zuckman, version light, comme vous le dites, ou version complète.
07:51Parce que je pense qu'il n'est pas normal que les grandes entreprises, que les grandes fortunes ne payent pas.
07:57Et ce débat-là, il n'est pas totalement achevé.
08:00Je pense par exemple que si nous n'arrivons pas...
08:02Pourquoi il n'est pas achevé ?
08:03Pourquoi il n'est pas achevé ?
08:04Parce que tout simplement, aujourd'hui, vous avez des gens qui gagnent au tirage et au grattage.
08:08Et je souhaite que nous puissions...
08:09Par exemple, vous avez des gens qui disent qu'on ne veut pas de fiscalité supplémentaire.
08:13Très bien, vous n'en voulez pas davantage.
08:15Mais est-ce que vous voulez toujours les aides de l'État ?
08:18Qui sont d'abord les aides des contribuables.
08:20Eh bien, je souhaite qu'on mette sur la table le débat sur ces fameuses aides aux entreprises.
08:24Et si ça n'est pas fait, il se passera quoi ?
08:27Si ça n'est pas fait, il se passera quoi ?
08:28Mais je ne suis pas là pour lancer des menaces.
08:30Je suis là pour dire qu'il faut de la justice.
08:33Et que si nous n'arrivons pas à un budget de justice, nous ne pourrons pas le voter.
08:37Nous ne pourrons même pas nous abstenir dessus.
08:38C'est aussi simple que ça.
08:39Vous ne pourrez pas faire en sorte que les convictions que nous portons soient abolies par la nécessité de faire les efforts que demanderait le gouvernement,
08:48qui porterait sur la classe moyenne et sur les classes populaires.
08:51Que répondez-vous à Jean-Luc Mélenchon qui dit hier « les socialistes ont changé d'alliance ».
08:57Maintenant, c'est avec le centre-gauche et Gabriel Attal.
09:01Je ne sais pas de quoi il parle.
09:03Et de toute façon, ce qu'il dit, pour moi, assez peu d'intérêt.
09:07Parce que ce n'est pas en multipliant les fake news, et chacun sait ici, qu'il n'y a aucun accord, autrement on l'aurait déjà aperçu,
09:15entre le gouvernement et les socialistes.
09:17Moi, je souhaite qu'il y ait un débat, qu'il soit un débat le plus clair possible,
09:20qui permette de faire apparaître à la fois une droite qui est ce qu'elle est et une gauche qui revendique le pouvoir.
09:27Et puis, dans un moment où personne n'a une majorité absolue, qui cherche à certains moments des compromis, des points de passage.
09:33Et Jean-Luc Mélenchon, qui nous parle tout simplement d'accord avec la droite,
09:39devrait lui-même s'interroger sur les votes de ses propres amis.
09:42Quand je vois qu'en commission, ce sont en fait les gens de droite avec LFI qui ont voté contre la suspension de la réforme des retraites.
09:50Quand je vois que sur le dégel du barème de l'impôt sur le revenu, sur les plus hauts revenus,
09:55c'est un amendement Wauquiez qui est voté par LFI.
09:58Écoutez, j'ai de quoi m'inquiéter.
10:00Et Jean-Luc Mélenchon ferait bien d'abord de regarder d'abord dans sa propre famille, avant de regarder chez les autres.
10:05Alors Olivier Faure, pour continuer d'essayer de comprendre ce que sont les positions des socialistes dans ce débat budgétaire,
10:09je voudrais qu'on s'arrête un instant sur cet impôt sur la fortune dite improductive que vous avez voté vendredi,
10:14dont vous dites qu'il est équivalent de l'ex-ISF.
10:18Alors, on a regardé avec Nicolas dans le détail comment fonctionnait cet impôt.
10:22Un taux unique à 1% plutôt qu'un barème progressif.
10:25Un abattement d'un million d'euros sur la résidence principale, alors qu'avant c'était 30%.
10:30Ça n'a rien à voir, Olivier Faure, avec l'ISF.
10:33En fait, c'est un impôt qui va permettre aux très très riches de payer moins que ce qu'ils paient aujourd'hui.
10:41Vous allez avoir du mal à nous expliquer que c'est une réussite et que c'est en cohésion avec le combat que vous menez, non ?
10:47D'abord, vous savez bien que c'est faux, puisque le rendement de cette ISF est supérieur à ce qu'est l'IFI aujourd'hui.
10:55Donc ça n'est pas exactement l'ISF tel que nous l'avons connu.
10:59Et je vous explique pourquoi...
11:00Pardon Olivier Faure, il est supérieur parce qu'on a rajouté des éléments dans l'assiette.
11:03La réalité, c'est que là où l'ISF va jusqu'à 1,5%, là c'est un taux unique de 1% sur le patrimoine.
11:13Ça veut donc dire que si on a un patrimoine de 100 millions d'euros, on paye moins qu'on payait avant.
11:17Si vous voulez bien me laisser finir, nous sommes dans un moment parlementaire,
11:22avec donc des amendements qui sont déposés par les uns et par les autres.
11:24Cet amendement était à départ un amendement qui n'est pas un amendement socialiste,
11:28c'est un amendement du Modem, qui donc cherchait effectivement à alléger l'impôt sur l'immobilier
11:34et au contraire à faire en sorte que d'autres éléments, cette fois-ci dans le domaine mobilier,
11:41notamment Assurance Vie, rentrent dans ce que vous appelez l'assiette.
11:44Donc cet impôt, ce nouvel impôt, va rapporter un peu plus que ce que rapporte le seul IFI
11:50qui était la trace qui restait de l'ISF.
11:53Tout en faisant, pardon Olivier Faure, des cadeaux aux très très élus.
11:56Je finis pour vous dire que ce qui se passe, si vous étiez vraiment parlementaire,
12:01vous comprendriez ce qui se passe.
12:03C'est-à-dire qu'il y a une règle qui s'appelle la règle de l'entonnoir.
12:06Si en première lecture, vous ne votez pas une base,
12:09qui est là en l'occurrence cette base imparfaite mais qui existe,
12:14vous ne pouvez pas y revenir en seconde lecture.
12:16Et donc, ça veut dire que nous n'aurions rien pu modifier
12:19et que nous aurions été tout simplement gros gens comme devant.
12:22Et donc, il fallait voter en première lecture une base qui est appelée à être modifiée.
12:27Un billard à deux bandes, en fait.
12:28Qui est appelée à être modifiée en deuxième lecture.
12:30C'est la seule façon de procéder si on ne l'avait pas fait.
12:33On ne pouvait pas rétablir d'ISF ni modeste, ni super, machin, etc.
12:38En deuxième lecture.
12:39La parole aux auditeurs de France Inter.
12:43Bonjour Philippe.
12:44Oui, bonjour.
12:46Voilà, j'ai une question pour M. Fort.
12:48Je ne vous entends jamais, vous, les socialistes,
12:51parler de la santé des entreprises françaises.
12:55Elles servent quand même pas mal de vache à lait
12:58parce qu'on mange tous grâce aux entreprises.
13:01Même les fonctionnaires, c'est elles qui alimentent tout.
13:06Mais en ce moment, ça ne va pas bien.
13:09Et ce n'est absolument pas le problème.
13:12On n'a pas de soucis de ce côté-là.
13:13On se dirige vers une catastrophe.
13:17Mais il n'y a aucun souci.
13:19On y va.
13:20Vous travaillez en entreprise.
13:23Vous êtes patron d'entreprise.
13:24Philippe, dites-nous.
13:25Non, je suis en retraite.
13:27Et vous redoutez une catastrophe économique ?
13:34Ah ben, ça se profile.
13:37Par rapport à nos principaux concurrents,
13:41on n'investit pas dans la recherche.
13:43Ça, c'est un truc endémique en France.
13:46On ne veut pas mettre ce qu'il faut.
13:48On met 20 milliards tous les ans pour les 35 heures.
13:53Depuis l'application, ça fait 500 milliards.
13:55Si on avait mis 500 milliards dans la recherche,
13:58je ne vous dis pas où on serait.
14:00Mais ça, c'est encore un autre sujet.
14:04Mais pour les entreprises,
14:07qu'elles soient petites, qu'elles soient grosses,
14:09quand il y a une boîte qui ferme,
14:13si c'est Michelin, on crie à Rho,
14:16on ne cherche actuellement pas pourquoi ils ferment.
14:21Bien compris, Philippe.
14:22C'est non plus rentable en Allemagne qu'en France.
14:27Mais ça, ce n'est pas le problème.
14:28Merci, Philippe, pour cette intervention
14:31qui partait du constat suivant.
14:34Je n'entends jamais le PS parler
14:35des problèmes des entreprises françaises
14:39et de l'industrie française.
14:41Olivier Faure.
14:43Bonjour, Philippe.
14:44D'abord, c'est faux.
14:45Et si vous regardez ce qu'a été le contre-projet
14:48que les socialistes ont produit au mois d'août,
14:51il ne visait pas les entreprises,
14:53mais il visait les hauts patrimoines
14:54et les grandes fortunes,
14:55ce qui est quand même très différent.
14:57Vous avez là des socialistes
14:59qui ont toujours eu le sens de l'entreprise
15:02et qui n'ont pas pour objectif
15:04d'aller se polier
15:06ou d'aller faire en sorte
15:07que les entreprises soient étouffées.
15:10Mais reconnaissez aussi
15:11que nous sommes dans un pays
15:13où nous vivons un certain paradoxe.
15:15Vous avez des entreprises
15:16qui se portent très très bien
15:17et qui sont très aidées par l'État.
15:20Je prends quelques exemples
15:21qui sont issus
15:22des travaux de la Commission du Sénat.
15:24Et là encore, sans me faire le porte-parole de Philippe,
15:28vous dites qu'il n'y a aucun problème
15:29entre les socialistes et les entreprises.
15:30Quand vous votez 2 milliards d'euros supplémentaires
15:33sur taxes exceptionnelles
15:34sur l'impôt sur les sociétés,
15:35quand vous votez un amendement
15:37qui prévoit 26 milliards d'euros
15:40sur les multinationales,
15:41à un moment donné,
15:42ça a un impact sur le climat économique.
15:45Donc, vous pouvez expliquer
15:46qu'il n'y a pas de sujet
15:47entre les socialistes
15:48et le monde de l'entreprise.
15:49La question de Philippe,
15:50elle ne vient pas de nulle part.
15:51Écoutez, vous êtes trop informés
15:54pour savoir que cette surtaxe IS,
15:56cette surtaxe sur les grandes entreprises,
15:58elle touche les 400 plus grandes entreprises
16:00de France exclusivement.
16:01Qui créent de l'emploi ?
16:02Qui créent de l'emploi, bien sûr,
16:03mais enfin, ce ne sont pas elles
16:04qui créent le plus d'emplois.
16:05Et ce ne sont pas elles
16:06qui sont les moins aidées non plus.
16:08Donc, en fait,
16:09on a 2 milliards de plus
16:10qui ont été votés
16:11dans le cadre de la discussion budgétaire,
16:13mais c'est 2 milliards de moins
16:14que l'an passé.
16:15Donc, il faut arrêter
16:17et faire comme si on les étranglait.
16:18On n'étrangle personne.
16:19Et donc, si vous voulez
16:21qu'on prenne des chiffres...
16:22Donc, je prends le rapport
16:23de Fabien Guay au Sénat
16:24avec des auditions
16:26qui ont été conduites
16:27et où on apprend, par exemple,
16:28qu'une entreprise
16:29comme ST Microélectronique,
16:31en 2023,
16:32elle reçoit 487 millions d'euros d'aides,
16:36elle verse 220 millions de dividendes
16:39et elle ne paye que 100 000 euros d'impôts.
16:43Écoutez, franchement,
16:44je crois que dans ces conditions-là,
16:45il faut arrêter de considérer
16:47que nous sommes en train
16:48de tuer le monde de l'entreprise.
16:50Bon, Philippe a eu sa réponse.
16:51Philippe a eu sa réponse.
16:52Martine, bonjour.
16:54Bonjour.
16:55On vous écoute.
16:55Soyez la bienvenue.
16:57Bonjour, messieurs.
16:58Merci de passer mon message.
16:59Il va être assez bref.
17:00J'ai envie de dire à M. Fort,
17:02soyez constructifs,
17:04n'allez surtout pas à la censure,
17:05n'ouvrez pas la porte au RN,
17:07quel qu'en soit le prix même
17:08de ne pas faire la censure.
17:10Le RN est devant la porte
17:12et il ne faut surtout pas qu'il rentre.
17:14Merci Martine pour cette question.
17:17Très claire, effectivement.
17:19Que répondez-vous, Olivier Fort ?
17:21Martine, je partage l'objectif avec vous.
17:24Moi, je ne suis pas là,
17:25je ne suis pas de ceux
17:26qui crient dissolution,
17:27censure, démission tous les matins.
17:30Je souhaite que nous puissions
17:31trouver un budget
17:34qui permette aux Français
17:35de vivre mieux
17:36parce que je crois aussi
17:37que si nous acceptions
17:39n'importe quel budget,
17:41ce serait aussi un cadeau fait au RN
17:43qui se repaie
17:44de toutes les erreurs
17:46commises depuis 8 ans
17:47par le gouvernement.
17:48Donc juste Olivier Fort,
17:49là encore,
17:50pour bien comprendre
17:51ce que vous dites ce matin,
17:52alors que Roland Lescure,
17:54le ministre de l'économie,
17:54dit qu'on a lâché
17:55un certain nombre de choses,
17:56qu'Amélie de Montchalin,
17:57la ministre du Budget,
17:58dit que ce n'est pas
17:58un budget Frankenstein,
17:59il ressemble à quelque chose.
18:01Là, dans les jours qui viennent,
18:02qu'est-ce que vous attendez
18:03de la part du Premier ministre
18:04du gouvernement ?
18:05Qu'est-ce que vous leur demandez
18:06pour pouvoir revenir peut-être
18:07à ce micro dans quelques jours
18:08et dire, là c'est bon,
18:10il y a de quoi voter
18:11une copie budgétaire ?
18:13Je me répète,
18:13mais moi ce que je souhaite
18:15maintenant,
18:15c'est qu'on ait une vision
18:16d'ensemble sur ce à quoi
18:18peut ressembler
18:19le budget de l'État
18:20et le budget de la Sécu
18:22à l'issue de nos travaux.
18:23Et que chacun puisse
18:24se positionner
18:25par rapport à ce que
18:27peut être la vision
18:28développée par le gouvernement,
18:30même si le gouvernement
18:30n'est pas seul la main,
18:32puisque chacun l'a compris,
18:33aujourd'hui c'est le Parlement
18:34qui est souverain.
18:35Et donc nous avons besoin,
18:36là simplement,
18:37de remettre de l'ordre
18:38dans nos pensées respectives,
18:40que chacun comprenne.
18:41Vous avez parlé des 26 milliards,
18:43vous savez très bien
18:43que ces 26 milliards,
18:45s'ils existaient,
18:46la question budgétaire
18:47ne se poserait même plus.
18:48Je parle des 26 milliards
18:49qui ont été votés,
18:50amendement qui est
18:51un amendement d'appel
18:52que nous avons nous-mêmes
18:52déposé à de multiples reprises
18:54depuis longtemps,
18:55mais qui n'est pas opérationnel.
18:57Et donc qui permet simplement
18:59de dire qu'il y a
18:59un sujet multinational.
19:01Vous avez voté un amendement
19:02qui ne pourra pas
19:02rentrer en vigueur ?
19:04On sait tous très bien
19:05que, et d'ailleurs
19:05c'est la raison pour laquelle,
19:07si cet amendement
19:08avait été adopté
19:09et qu'il avait une réalité,
19:11personne aujourd'hui
19:12ne réclameraient quoi que ce soit.
19:13De la gauche radicale
19:15jusqu'au RN,
19:17personne n'aurait plus rien
19:18à demander
19:18puisque nous aurions
19:19largement de quoi faire.
19:20Sur le RN
19:21qui était le cœur
19:22de la question de Martine,
19:23notre auditrice,
19:25le RN apparaît en tout cas
19:27largement favori
19:28en vue de 2027.
19:30sondage publié
19:31par nos confrères
19:32de la tribune
19:33dimanche hier.
19:35Jordan Bardella
19:36et Marine Le Pen
19:37testés
19:38à plus de 32%
19:40au premier tour.
19:43Quel commentaire
19:44ça évoque,
19:46suscite chez vous ?
19:48C'est aussi le résultat
19:49du spectacle politique
19:50offert aux Français
19:52depuis la rentrée ?
19:54Le spectacle
19:55dont vous parlez,
19:57le RN,
19:57en est largement responsable.
19:59Et donc ce serait...
20:00Mais c'est vrai
20:01que je vois qu'aujourd'hui
20:02tout glisse
20:05sur les plumes
20:06du canard
20:07d'extrême droite.
20:08Et ce que j'aimerais,
20:10c'est que le débat
20:10que nous avons actuellement
20:11à l'Assemblée
20:12permette aussi
20:13de lever un certain nombre
20:14de fantasmes
20:16ou d'illusions
20:18entretenues
20:18par l'extrême droite.
20:19Si les classes populaires
20:21aujourd'hui,
20:21si celles et ceux
20:23qui vivent si mal
20:24parce que leurs salaires
20:25ne sont pas assez importants,
20:27parce qu'ils sont
20:28aujourd'hui
20:29avec le sentiment
20:31permanent
20:31de ne jamais réussir
20:33à pouvoir offrir
20:35un avenir
20:35à leurs enfants.
20:36Si ces gens-là
20:37pensent que le RN
20:37peut leur venir en aide,
20:39qu'ils regardent
20:39les votes du RN.
20:40Ce n'est pas le RN
20:41qui cherche...
20:42Le RN avec qui
20:43vous avez voté,
20:44notamment pour mettre
20:44en place cet impôt
20:45sur la fortune improductive.
20:46Donc en fait,
20:47les votes du RN,
20:48vous n'en voulez pas
20:49quand ça ne vous arrange pas,
20:50mais quand ça vous arrange,
20:50vous les prenez.
20:51Mais attendez,
20:53là vous êtes quand même
20:54fort de café.
20:55Le RN existe
20:56à l'Assemblée
20:57et le RN vote
20:58sur chaque amendement,
20:59sur chaque article.
21:00Et donc parfois
21:00il vote avec nous,
21:01parfois il vote contre nous
21:02et on est dans une situation
21:04où tout le monde
21:05à un moment ou un autre
21:06est appelé
21:07à bénéficier
21:08des votes du RN
21:09ou à se retrouver
21:09avec les votes du RN
21:10face à lui.
21:11Ça, on n'y peut rien.
21:12Moi, ce n'est pas ça
21:12que je vous dis,
21:13c'est que je vous dis
21:13quelles sont les positions
21:14qu'ils défendent à l'Assemblée.
21:16Est-ce qu'ils défendent
21:16les milliardaires
21:17ou est-ce qu'ils défendent
21:18les classes populaires ?
21:19Eh bien, si vous voulez,
21:20vous penchez un peu
21:21sur la question,
21:22vous vous apercevrez
21:22qu'ils ne défendent
21:23jamais les classes populaires.
21:24Ils sont toujours là
21:25pour défendre les milliardaires.
21:26Encore un mot Olivier Faure
21:27sur ce sondage
21:28dont parlait Nicolas
21:29puisqu'il s'avère
21:29que vous êtes testé,
21:31Olivier Faure,
21:32au premier tour
21:32à 5,5%.
21:33Là où Raphaël Glucksmann
21:35fait plus du double
21:36autour de 12%.
21:38Bon, vous le prenez
21:39comme le constat
21:39que le candidat naturel
21:40c'est lui
21:41et que vous êtes
21:42très très loin
21:43de Raphaël Glucksmann.
21:44Mais je ne sais pas
21:45pourquoi je le testais
21:45parce que je n'ai jamais dit
21:46que j'étais candidat
21:47à l'élection présidentielle.
21:47Ah bon ?
21:48Ça ne vous intéresse pas
21:48à l'élection présidentielle ?
21:49Je n'ai jamais dit
21:50que j'étais candidat
21:50à l'élection présidentielle
21:51et ce que je sais aussi
21:52c'est que...
21:54On n'est pas là
21:55pour faire des déclarations
21:56sur une présidentielle
21:57quelque chose
21:58dans un an et demi.
21:58On n'est pas là
21:59pour prendre non plus
21:59les auditeurs
21:59pour ce qu'ils ne sont pas.
22:00C'est-à-dire qu'expliquer
22:01que vous n'avez pas d'ambition
22:02pour 2027...
22:03Tout le monde aujourd'hui
22:04doit se poser la question
22:06de savoir
22:06quel est celui ou celle
22:07qui sera en mesure
22:09de battre l'extrême droite
22:10au deuxième tour
22:10de l'élection présidentielle.
22:11Cette question-là,
22:12je me la pose.
22:13Si demain,
22:14il y avait une possibilité
22:15pour X ou Y de l'être,
22:17eh bien,
22:18il faudrait le soutenir
22:19quel qu'il soit
22:19parce que la question
22:21est trop importante.
22:21C'est le mieux placé aujourd'hui.
22:22Mais aujourd'hui,
22:23c'est le mieux placé.
22:24Je vous dis que simplement,
22:25il faut se poser
22:26une question simple,
22:28plutôt une réflexion simple,
22:30c'est que les sondages
22:31un an et demi
22:31avant l'élection présidentielle,
22:33ils n'ont jamais prédit
22:34quoi que ce soit.
22:34Et donc, pour l'instant,
22:35il faut être dans le combat,
22:37faire en sorte
22:37que nous puissions avoir
22:38à la fin de l'année
22:39un budget pour les Françaises
22:41et les Français,
22:42mais un budget qui soit
22:42un budget de justice sociale.
22:44Et ensuite,
22:45nous verrons
22:45ce qu'est la meilleure façon
22:47d'avancer.
22:48Et ce que vous n'avez pas dit,
22:48c'est que dans le sondage,
22:50aucun...
22:51Enfin,
22:51on aurait pu aussi
22:52se poser la question de savoir
22:53s'il y avait à un moment
22:54une primaire de la gauche
22:55et des écologistes,
22:56s'il y avait un candidat commun,
22:57qu'est-ce qu'il ferait ?
22:59Quel score il parviendrait à obtenir ?
23:00Et est-ce qu'il pourrait
23:01être d'aventure au deuxième tour ?
23:03Et peut-être même
23:04battre l'extrême droite ?
23:05Parce que c'est ça l'objectif,
23:06c'est le seul objectif
23:07qui doit nous lier
23:07les uns et les autres
23:08jusqu'en 2027.
23:10Merci monsieur le premier secrétaire
23:12du Parti Socialiste,
23:13merci Olivier Faure
23:14d'avoir été ce matin
23:16au micro d'Inter.
23:17Il est 8h48.
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