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  • il y a 2 jours
L'invitée du Grand entretien de Benjamin Duhamel et Florence Paracuellos est Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France. Elle revient notamment sur le rapprochement stratégique, que souhaitent à visage découvert plusieurs personnalités politiques, entre Les Républicains et le Rassemblement national. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-lundi-15-decembre-2025-8528938

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00:00Dans le grand entretien avec Benjamin Duhamel, nous recevons donc ce matin la présidente Les Républicains de la région Île-de-France.
00:06Vos questions, vos réactions au 01, 45, 24, 7000 et sur l'application Radio France.
00:13Bonjour Valérie Pécresse.
00:14Bonjour.
00:15Merci d'être avec nous ce matin sur France Inter.
00:17On a beaucoup de sujets à aborder avec vous.
00:19La colère des agriculteurs à quelques jours d'un vote crucial sur le Mercosur.
00:24La perspective d'une fin d'année sans budget de l'État.
00:26Et puis l'État de votre parti, c'est division, la tentation d'une union des droites à laquelle vous vous opposez.
00:33Mais d'abord Valérie Pécresse, cette attaque terroriste hier en Australie, 15 morts, 40 blessés.
00:39La communauté juive visée à Sydney, l'antisémitisme est un poison sans frontières.
00:45Absolument.
00:46Et on le voit, le terrorisme n'épargne personne.
00:49Et moi j'ai vraiment ce matin une pensée pour le peuple australien, pour la communauté juive.
00:55Cet attentat de Bondi Beach est absolument un traumatisme pour un État qui s'estimait peut-être un peu protégé des turbulences du monde et qui en réalité ne l'est pas.
01:06Le ministre de l'Intérieur Laurent Nunez a demandé un renforcement de la protection des lieux de culte juifs.
01:11Est-ce que vous considérez que la mobilisation de la société, de l'opinion publique est suffisante face à l'antisémitisme ?
01:19En tout cas, on ne peut pas nier une résurgence de l'antisémitisme qui est liée malheureusement à une importation du conflit du Proche-Orient avec une mauvaise interprétation de ce conflit.
01:31Et nous à la région Île-de-France, nous sommes en première ligne puisque nous avons une très grosse communauté juive en Île-de-France.
01:40Qu'est-ce que la moitié de la communauté juive française vit en Île-de-France ?
01:43Absolument. Et donc, moi j'ai décidé que l'antisémitisme ne passerait pas et qu'on ne laisserait rien passer.
01:51Voilà, on ne laissera jamais rien passer.
01:53Quant à Sciences Po, il y a eu des manifestations antisémites.
01:56On a suspendu les subventions de Sciences Po.
01:59Aujourd'hui, on a une charte des valeurs de la République qui s'applique à tous les partenaires de la région.
02:04Et on travaille aussi sur l'éducation.
02:07Et c'est vraiment la mer des batailles, l'éducation en matière de lutte contre le racisme et contre l'antisémitisme.
02:13Nous nous emmenons des centaines de lycéens à Auschwitz tous les ans.
02:17On a doublé les voyages à Auschwitz.
02:19Et personne ne revient indemne de ce genre de voyage.
02:22Et ça tue le discours négationniste dans l'œuf.
02:26Valérie Pécresse, la journée s'annonce tendue entre le gouvernement et les agriculteurs.
02:30La ministre, Annie Gennevard, est attendue à Toulouse après un week-end d'action dans le Sud-Ouest.
02:34Les éleveurs contestent l'abattage systématique des troupeaux touchés par la dermatose nodulaire contagieuse.
02:40Est-ce que vous comprenez leur colère ?
02:44Vous dites qu'il faut suivre la science.
02:47Qu'est-ce que vous dites ?
02:49D'abord, on entend la détresse.
02:51La détresse des agriculteurs qui doivent abattre leur cheptel.
02:54On voit bien que pour eux, c'est un crève-cœur.
02:56Et on le comprend.
02:56Et on l'imagine très bien.
02:57Simplement, il faut dire la vérité.
03:01La vérité, c'est que si on n'enraye pas cette épidémie,
03:04et heureusement, les paroles de la ministre hier étaient assez rassurantes,
03:08mais si on n'enraye pas cette épidémie,
03:10c'est toute la filière bovine française qui sera interdite d'exportation.
03:15C'est-à-dire qu'on va atteindre toute la filière bovine.
03:18Annie Gennevard dit que si on ne mène pas cette stratégie,
03:21le risque, c'est que 10% du cheptel soit touché, c'est-à-dire un million et demi de bovine.
03:25Oui, mais c'est pire que ça, parce que si la France est vue comme n'arrivant pas à enrayer l'épidémie par les autorités internationales,
03:33alors on va nous interdire d'exportation.
03:36Tous nos bovins, même les saints.
03:37Parce qu'on dira, on n'est pas capable d'enrayer.
03:39Donc vous soutenez la stratégie du gouvernement d'abattage systématique ?
03:43Je crois qu'il faut écouter la science.
03:45Et vous savez, j'ai été ministre de la Recherche.
03:48Les scientifiques, quand ils parlent, il faut qu'ils aient une plus grande place.
03:52Aujourd'hui, ce qui m'inquiète, c'est ces discours complotistes, ces discours anti-vax.
03:57Aujourd'hui, on a malheureusement des vérités scientifiques, il faut les entendre.
04:02Mais ce que je voudrais dire, c'est que la colère des agriculteurs, elle ne vient pas seulement de la dermatose.
04:08Elle vient d'un mal-être beaucoup plus profond.
04:11Ce mal-être, c'est celui qui est lié notamment à la négociation du traité du Mercosur,
04:16qui devrait être signé mercredi et qui n'est absolument pas acceptable en l'état.
04:21Et quelle est la filière la plus à risque dans le Mercosur ?
04:25C'est la filière bovine.
04:26Donc il faut des clauses de sauvegarde pour cette filière bovine.
04:29Vous savez, moi, un jour, il y a un agriculteur qui m'a serré le cœur.
04:36Parce qu'il m'a dit, il avait à peu près mon âge, pas loin de 60 ans.
04:40Et il m'a dit, Valérie, est-ce que je peux vraiment recommander à mon fils de reprendre l'exploitation ?
04:46Est-ce que je peux vraiment lui conseiller ça ?
04:49Est-ce que c'est une vie pour lui ?
04:50Quand vous avez un agriculteur français, alors que l'agriculture est notre fleuron.
04:55L'agriculture, c'est l'exportation à la française.
04:58C'est ce qui faisait d'ailleurs que notre balance commerciale était excédentaire pendant très longtemps.
05:02Vous parlez du Mercosur, il y a une échéance, il y a même deux échéances cette semaine.
05:06Puisque Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne,
05:09veut faire signer, veut faire ratifier les États européens.
05:14Puis, parafait le traité au Brésil samedi prochain.
05:17La France, hier, a demandé le report de ces échéances.
05:20Pas de réponse de Bruxelles pour l'instant.
05:22Est-ce que vous vous dites qu'on va tout droit vers une grosse, grosse crise agricole comme il y a deux ans ?
05:27En tout cas, la France ne peut pas accepter que des produits qui ne respectent pas les mêmes normes sanitaires et environnementales
05:35que les pays d'Europe, que nos agriculteurs soient importés chez nous.
05:39Ça suffit la naïveté.
05:40Ça n'est plus possible.
05:41Ça n'est plus acceptable.
05:42On a ça sur l'agriculture avec le Mercosur.
05:45On a ça avec Chain et les produits chinois, aujourd'hui, qui sont en train de tuer le commerce de proximité.
05:51Donc, l'Europe, si elle ne réagit pas, l'Europe sera, j'allais dire, balayée de l'histoire.
05:56Mais Valérie Pécresse, la question du Mercosur et de l'opposition de la France en l'État,
06:00c'est qu'il faut, pour s'opposer au Mercosur à l'échelle européenne, ce qu'on appelle une minorité de blocage.
06:05C'est-à-dire réussir à rallier suffisamment de pays pour s'opposer au Mercosur.
06:09En l'État, il n'y a pas de minorité de blocage.
06:10Donc, on peut dire que la France doit s'y opposer, le traité n'est pas satisfaisant en l'État.
06:14Mais s'il n'y a pas de capacité à s'y opposer, si vous étiez au pouvoir,
06:17qu'est-ce que vous feriez de plus que ce que peut faire le gouvernement aujourd'hui, au-delà de la pétition de principe ?
06:22La vérité, c'est que nous avons perdu de l'influence en Europe.
06:26Et que ça ne peut que nous désoler.
06:28Pourquoi on a perdu de l'influence en Europe ?
06:30C'est parce que quand un pays est mal géré, parce que quand un pays est en déficit excessif,
06:35parce que quand on n'arrive pas à mettre de l'ordre dans son propre pays,
06:38eh bien, on perd de l'influence sur la scène internationale.
06:41Et aujourd'hui, c'est le cas.
06:42Aujourd'hui, la voix de la France ne porte plus comme elle a porté.
06:46Et c'est quelque chose qui me désole.
06:47Et on doit retrouver cette parole de la France.
06:49Mais pour la retrouver...
06:50Et vous ne pourriez donc pas faire grand-chose de plus si vous étiez aux responsabilités ?
06:53Déjà, je remettrai de l'ordre dans le pays.
06:54Parce que le problème, c'est qu'un pays affaibli sur son propre territoire
06:59ne peut pas paraître fort à l'international.
07:02Et aujourd'hui, c'est ça qui se passe en Europe.
07:04L'Allemagne, aujourd'hui, Mme von der Leyen, M. Manfred Weber,
07:08eh bien, aujourd'hui, ils considèrent que la France est mal gérée
07:11et qu'elle a trop de problèmes chez elle pour pouvoir dicter la conduite de l'Europe.
07:14Valérie Pécresse, on va évidemment parler politique.
07:17On va parler de l'État, de votre parti Les Républicains.
07:20On a justement une question d'Aurélien au Standard.
07:23Bonjour Aurélien, bienvenue.
07:24Bonjour, justement, Mme Pécresse, vous parlez d'ordre.
07:28Est-ce que ça ne vous rend pas malade de voir que le gros de vos troupes
07:32est prêt à s'allier avec le Rassemblement National ?
07:35Vous êtes à la tête du principal parti gaulliste
07:38et que le Rassemblement National est un parti qui a été fondé par des anciens de l'OAS
07:44qui ont attenté à l'avis du général de Gaulle.
07:47Merci Aurélien.
07:49Absolument Aurélien.
07:50Pour moi, je partage totalement votre avis.
07:52Je considère qu'il n'y a rien de commun
07:54entre les héritiers du gaullisme et les héritiers du lepénisme.
07:58Rien.
07:59Et c'est pour ça qu'hier, j'ai lancé un appel à un sursaut.
08:05Vous savez, aujourd'hui, il y a deux forces extrémistes dans le pays.
08:08Il y a la France Insoumise à gauche
08:10et il y a le Rassemblement National à droite.
08:13Et face à ces deux forces extrémistes qui veulent prendre le pays en étau,
08:17eh bien, il y a un certain nombre de personnes qui sont les héritiers du gaullisme,
08:23des libéraux, des centristes.
08:25Et ces forces-là, elles doivent s'unir.
08:27Elles doivent s'unir et elles doivent porter un projet de redressement de la France
08:30avec de l'ordre et de la liberté.
08:33C'est nous les partis de l'ordre et de la liberté.
08:35Pour rebondir sur la question de notre auditeur,
08:38et on va parler dans un instant de la France Insoumise et du Rassemblement National,
08:41mais vous avez effectivement ces mots forts dans la tribune dimanche.
08:43S'allier au RN, c'est s'effacer.
08:45La droite n'est pas à vendre.
08:46Mais vous citez nommément personne.
08:48Qui est-ce que vous visez quand vous dites ça, précisément, là encore ?
08:52Mais je ne vise personne en particulier.
08:55Mais non !
08:55Il y a un peu d'hypocrisie là-dessus, Valérie Pécresse.
08:59Moi, je ne suis pas hypocrite, M. Duhamel.
09:01Je dis exactement ce que je pense.
09:04Ce que je pense, c'est qu'aujourd'hui, la bataille de la droite n'est pas perdue.
09:08Certains pensent peut-être que cette bataille est perdue.
09:10Mais cette bataille n'est pas perdue.
09:12Mais c'est qui, certains ?
09:12Elle n'est pas perdue si on s'y met maintenant.
09:16Et vous savez, M. Duhamel, j'ai une petite expérience des candidatures présidentielles ratées.
09:23Vous savez, Mandela disait, je ne perds jamais.
09:26Soit je gagne, soit j'apprends.
09:27Moi, j'ai beaucoup appris.
09:28J'ai beaucoup appris et j'ai beaucoup payé pour apprendre.
09:32Eh bien, aujourd'hui, je peux vous dire une chose.
09:34Si on ne s'y met pas immédiatement avec un programme pour la France unique
09:39et un candidat unique d'une droite républicaine réunifiée
09:44qui ne s'apparpille plus face au puzzle,
09:46alors, alors, les extrêmes nous prendront en tenaille.
09:49Et c'est ça, le scénario.
09:51Et on l'a échappé deux fois au duel LFIRN en 2017, en 2022.
09:56J'aimerais pas que la troisième soit la bonne.
09:58Valérie Pécresse, vous qui avez été ministre du dernier président de la République de droite en France,
10:03Nicolas Sarkozy, qui plaide pour un rassemblement à droite sans anathème,
10:08qu'est-ce que vous lui dites aujourd'hui ?
10:09Tu te trompes, Nicolas ?
10:10C'est ça que vous lui dites ?
10:11Je lui dis, il n'y a rien de commun entre nous et le RN.
10:14Il n'y a rien de commun.
10:15Il suffit d'aller regarder.
10:16Moi, je vais vous donner trois exemples.
10:18Les candidats RN.
10:21Grattez le vernis.
10:22Et dès que vous grattez le vernis sous la surface, qu'est-ce qu'on voit ?
10:25En 2021 au régional, en 2024.
10:28Allons regarder les réseaux sociaux des candidats.
10:30On voit de l'antisémitisme.
10:32On voit du racisme.
10:33On voit une candidate dans le Calvados avec une casquette nazie, une croix gammée.
10:37Voilà les candidats du RN.
10:39Ensuite, regardez le programme économique.
10:42Ce programme économique du RN, c'est 30 milliards d'impôts supplémentaires votés.
10:46Avec les socialistes, d'ailleurs, à l'Assemblée nationale, il y a quelques semaines.
10:52Regardez aussi son programme international.
10:55On nous dit, le RN va nous rendre notre souveraineté.
10:58La France souveraine.
11:00Eh bien, ils sont fascinés par qui, le RN ?
11:02Ils sont fascinés par Trump.
11:03Encore hier, M. Bardella faisait l'apologie de Trump.
11:06Par Trump et par Poutine.
11:08Mais Valérie Péclafflique, attendez, juste...
11:09Une anecdote, non, non, non, non, mais juste...
11:10Non, mais je voudrais que les Français entendent ça.
11:12Il y a quelques semaines, nous avons voté l'aide humanitaire à l'Ukraine.
11:17Devant le gouverneur de Kiev qui était à la région.
11:20Le RN a refusé de voter l'aide humanitaire à l'Ukraine.
11:24Et le gouverneur de Kiev qui était à côté de moi m'a dit,
11:26Ah, c'est votre parti pro-russe.
11:29C'est votre parti pro-russe.
11:30Donc, c'est la France soumise.
11:32Ce n'est pas la France souveraine, c'est la France soumise.
11:34Soumise aux influences étrogeères.
11:36Valérie Pécresse, quand Nicolas Sarkozy, dans les colonnes du Point,
11:38dit que Jordan Bardella lui fait penser au RPR de Jacques Chirac.
11:41Là encore, vous vous êtes engagé en politique avec Jacques Chirac.
11:45Quand il dit ça, c'est quand même une personne qui compte à droite, Nicolas Sarkozy ?
11:49Jordan Bardella, siégé au Conseil Régional d'Ile-de-France, c'était mon opposant.
11:55Ça ne le gênait pas de siéger avec M. Lousteau.
11:58M. Lousteau qui sort de l'hémicycle quand on rend hommage à Simone Veil.
12:03M. Lousteau.
12:05M. Bardella prend M. Chatillon, ancien du GUD, comme responsable de sa communication.
12:10M. Paradol, le directeur de cabinet de M. Bardella, est un ancien des groupuscules d'Alain Soral.
12:15Enfin, je veux dire, il faut que les Français ouvrent les yeux.
12:18Donc Jordan Bardella, ce n'est pas le Jacques Chirac des années 80 ?
12:21Eh bien écoutez, franchement, je vous le dis, entre les héritiers de Le Pen et les héritiers de De Gaulle,
12:25il n'y a pas la moindre ressemblance.
12:29M. Lousteau et Nicolas Sarkozy, c'est encore un allié de la droite républicaine ?
12:33Peut-être qu'il pense que la bataille pour la droite est déjà perdue.
12:37Moi, je pense l'inverse.
12:38Et je pense surtout que pour la France, il faut que la droite, la droite républicaine,
12:44au sens très large, toujours alliée avec le centre-droit,
12:47mais que cette droite républicaine, elle prenne les rênes.
12:50Parce que c'est nous, le parti, qui pouvons remettre de l'ordre aux frontières,
12:54dans la rue, et dans les frontes, et dans les comptes.
12:56Il ne vous facilite pas la tâche quand même.
12:58En 2022, quand vous étiez candidate à l'élection présidentielle,
13:00il avait choisi de soutenir Emmanuel Macron.
13:02Là, il prononce ses mots sur Jordan Bardella et le RN.
13:06C'est quoi ? C'est gardez-moi de mes amis, mes ennemis, je m'en charge ?
13:09Écoutez, c'est peut-être justement un moment charnière.
13:20C'est peut-être un moment du réveil de la droite et du centre.
13:22C'est peut-être un moment où cette affiche absurdement pléthorique
13:27de candidat à la présidentielle va se mettre en mouvement
13:30et va se dire, il n'en faut qu'un seul.
13:32Il n'en faut qu'un seul et il nous faut surtout un projet, vite.
13:36Parce qu'il est minuit moins le quart, monsieur Duhamel.
13:38Il est minuit moins le quart.
13:40Quand on est désigné candidate, ce qui a été mon cas,
13:42trois mois avant l'élection, c'est trop tard.
13:45C'est trop tard.
13:45On est à un an et trois mois.
13:47Donc il faut une primaire, quoi, rapidement ?
13:50Mais peu importe le moyen.
13:52Moi, je ne parle que du résultat.
13:54Le résultat, c'est qu'après les municipales,
13:57Dès le printemps, il faut un seul candidat de la droite et du centre,
14:05un seul et unique, un chef,
14:07pour porter un projet de redressement de la France.
14:10Et d'ailleurs, j'ajoute que ce projet,
14:11il va falloir qu'il soit sacrément disruptif.
14:14Parce qu'on ne résoudra pas les problèmes des finances de la France
14:16avec les recettes d'hier.
14:18Nous sommes arrivés à un point
14:20où nous sommes tellement croulants sous les impôts
14:23qu'aujourd'hui, nos entreprises n'arrivent plus à survivre.
14:28Le cas de Brandt, il y a quelques jours,
14:30Brandt, le ministre de l'Industrie, m'appelle la veille
14:33pour me dire, le jugement est demain,
14:35il manque 5 millions d'euros.
14:37Nous n'avions pas été prévenus,
14:38la région n'avait pas été tenue au courant.
14:40En 24 heures, on trouve 1 million d'euros supplémentaires.
14:42On n'a pas pu trouver plus.
14:44Mais ceux qui ont coulé Brandt,
14:46c'est ceux qui votent les impôts à gogo
14:49et les dépenses illimitées.
14:51C'est cette alliance du PS et du RN
14:53qui, à l'Assemblée nationale,
14:55votent n'importe quoi.
14:56Donc le redressement de la France,
14:58je le dis, il passe par une politique
14:59de droite, de droite républicaine.
15:02Mais attendez, cette droite que vous décrivez là,
15:04est-ce que c'est la droite de Bruno Retailleau,
15:06le patron du parti ?
15:07Mais c'est la droite de nous tous.
15:08Il faut qu'on se mette tous ensemble.
15:11Tous ceux qui ne veulent pas que le RN arrive au pouvoir.
15:14Il me semble que Bruno Retailleau,
15:15il fait partie de ceux qui font rempart aujourd'hui au RN.
15:19Et là encore, je le dis,
15:20je ne parle pas des électeurs du RN.
15:23Parce que que les Français soient furieux de l'impuissance publique,
15:28des divisions de la droite,
15:30que les Français considèrent aujourd'hui que l'immigration est incontrôlée,
15:34qu'il y a un déclassement qui est lié à notre incapacité à mener une bonne politique économique,
15:39qu'aujourd'hui les services publics soient en capillotade,
15:42c'est vrai qu'il y ait de l'insécurité, c'est vrai.
15:44Juste, Valérie Pécresse, là encore, pour prendre des exemples précis sur ce que vous dites.
15:48Parmi les déclarations qui ont sans doute suscité votre appel d'hier,
15:52il y a aussi Laurent Wauquiez qui lui dit,
15:53au municipal, dans le cadre d'un second tour où la droite ne serait pas présente,
15:56il dit tout sauf la France Insoumise, quitte à voter pour le RN.
15:59S'il y avait ce type de scénario, vous,
16:02entre le RN et la RN, qu'est-ce que vous feriez ?
16:06C'est exactement avec ce genre de questions qu'on accrédite le scénario dont vous parlez.
16:11Donc moi, jamais, je me bats de toutes mes forces
16:13pour que ce scénario ne se produise pas.
16:16Mais ce scénario ne se produira pas.
16:17Et il ne se produira pas parce qu'on va se battre tous ensemble.
16:21Jamais, jamais.
16:21Donc c'est trop difficile de dire,
16:23on ne vote pas pour le RN même si c'est pour battre la France Insoumise ?
16:26Mais enfin, vous voulez me faire choisir entre Caribe et Scylla ?
16:31Moi, je ne choisis pas entre les extrêmes.
16:32Je vous soumets Valérie Pécresse, une phrase de Laurent Wauquiez qui dit,
16:35tout sauf la France Insoumise, qui s'a voté pour le Rassemblement National.
16:37Si vous dites, il ne faut s'allier avec le RN, c'est effacé.
16:41Et si vous êtes partisane de ce qu'on appelle le cordon sanitaire,
16:45vous pourriez dire ce matin, jamais, un vote pour le RN.
16:47Monsieur Guamelle, je suis la bête noire de la France Insoumise.
16:50Je suis le rempart de la France Insoumise.
16:52Et si j'ai continué la politique après 2022,
16:54c'est parce que je me suis rendu compte que dans ma région,
16:56l'île de France, l'influence de la France Insoumise
16:59ne cessait de grandir jour après jour.
17:02Et ce qui me...
17:03Donc dans un second tour, c'est ni LFI ni ARN.
17:04Mais la LFI, la LFI aujourd'hui, la LFI, pardon, excusez-moi,
17:10la LFI mène une politique qui est aujourd'hui communautariste.
17:14La LFI surfe sur l'antisémitisme.
17:17La LFI aujourd'hui se compromet avec des islamistes politiques
17:21dans toutes les manifestations.
17:23Et vous pensez vraiment que je peux avoir la moindre,
17:26la moindre, comment dire, indulgence vis-à-vis de la LFI ?
17:30La LFI, je les combats tous les jours, pied à pied, sur le terrain.
17:34Moi, mon combat, il est contre les extrêmes.
17:37Donc ni LFI ni ARN s'il y a un second tour au municipal.
17:39Mais c'est la politique de la droite.
17:41La droite, elle n'est ni LFI ni ARN, c'est son ADN.
17:45Et je vais vous dire encore mieux, c'est un gâchis aujourd'hui.
17:49Parce que nous avons tellement de talents.
17:50Nous avons tellement de talents à droite.
17:53Tellement de talents qui s'expriment.
17:54Comment se fait-il qu'avec autant de talents,
17:56on n'arrive pas à s'unir ?
17:58Alors, comment on fait le tri, précisément ?
18:00Vous, vous êtes pour une primaire.
18:02Est-ce que, comme Laurent Wauquiez l'imagine,
18:05elle pourrait aller d'Edouard Philippe à Sarah Knafow ?
18:08Ça vous va, ce périmètre ?
18:10Mais vous savez, dans les grandes démocraties,
18:13et notamment, par exemple, aux Etats-Unis,
18:15que font-ils pour définir le champ d'un parti politique ?
18:19Ou le champ d'une primaire ?
18:20Ils disent aux candidats de se déclarer membre d'un parti
18:27et, évidemment, à l'exclusion de tous les autres.
18:30Donc, ça veut dire que la primaire,
18:32si elle doit avoir lieu,
18:33la primaire qui définira notre candidat,
18:36si on n'arrive pas à se mettre d'accord, sans.
18:38La primaire, elle doit réunir des candidats qui disent
18:41« Je suis de droite républicaine
18:43et je refuse toute alliance avec le Front National ».
18:45C'est ça, les deux critères pour participer à la primaire.
18:47Il n'y en a pas d'autres.
18:48Donc, ça exclut Sarah Knafow de reconquête ?
18:50Ça exclut tous ceux qui pensent
18:52qu'on peut s'allier avec le RN.
18:53Et de ce point de vue, pardon de le dire,
18:56mais M. Zemmour, son seul rôle,
18:57ça a été passe-plat vers l'extrême droite.
19:00En tout cas, c'est le rôle qu'il a eu en 2022.
19:02Après, Marine Le Pen lui a claqué la porte au nez.
19:04Et maintenant, il est tout déconfit
19:05et il est au milieu de nulle part.
19:07Mais aujourd'hui, nous devons choisir
19:09entre des candidats qui refusent l'alliance
19:12avec le Front National.
19:13Mais donc, ça veut dire à l'inverse,
19:14Edouard Philippe fait partie de ce périmètre-là ?
19:16Mais tous ceux qui pensent qu'ils sont de droite,
19:19allez lui poser la question.
19:20C'est à eux de se définir.
19:22Nous, on veut les candidats de la droite.
19:24Juste avant de parler du budget, Valérie Pécresse,
19:26est-ce que vous comprenez peut-être,
19:27je ne sais pas si Laurent Wauquiez pense cela,
19:29mais on lui posera la question
19:29si jamais il vient à notre micro,
19:32que la candidate qui a fait 4,7%
19:34à l'élection présidentielle en 2022
19:35n'est pas forcément la mieux placée
19:37pour dire qu'elle est la meilleure stratégie
19:38pour que la droite gagne ?
19:40C'est possible, mais elle a beaucoup d'expérience
19:43que eux n'ont pas.
19:45Et s'ils veulent revivre la même expérience que moi,
19:47je leur rappellerai que j'ai commencé
19:48la campagne présidentielle
19:49avec 17% d'intention de vote.
19:51Non, mais ça veut dire qu'une campagne ratée,
19:54c'est une campagne où on n'a pas d'espace politique
19:56et où on n'a pas le temps
19:57de créer cet espace politique.
19:59Et s'ils veulent revivre la même chose,
20:01j'aurais la charité de ne pas leur dire
20:04à quel niveau de sondage ils démarrent.
20:06Vous seriez de nouveau candidate ?
20:09Alors là aussi, je ne vais pas ajouter
20:11un visage à une affiche dont j'ai dit
20:13qu'elle était absurdement pléthorique.
20:15Ce que je veux, c'est qu'on s'unisse.
20:17Et je voudrais...
20:17Il y a peut-être un sentiment de revanche chez vous ?
20:20Mais absolument pas, au contraire.
20:22Enfin, si vous écoutez cette interview,
20:23vous comprendrez que mon seul souhait aujourd'hui,
20:25c'est de servir mon pays.
20:27Parce que je ne me résous pas,
20:29je ne me résigne pas à un scénario
20:32qui commence à sembler écrit d'avance.
20:35Voilà.
20:36Et faire partie de la droite,
20:38c'est de ne pas se résigner.
20:39Voilà.
20:39C'est ça les bonapartistes,
20:42c'est ça les gaullistes.
20:42Un mot Valérie Pécresse
20:43sur ce qui se passe au Parlement.
20:46Il y a les divisions vis-à-vis du Rassemblement National,
20:47mais aussi vis-à-vis du gouvernement.
20:49Il y a une semaine,
20:50le patron de votre famille politique,
20:51Bruno Retailleau,
20:52appelait à s'opposer au budget
20:53de la Sécurité Sociale,
20:54en disant que c'était un budget
20:55qui emmenait la France dans le mur.
20:57Ce qui n'a pas empêché
20:5818 députés de la voter.
21:00Je vous vois lever les yeux au ciel.
21:03Est-ce que c'est le retour,
21:04comme disait Guy Mollet,
21:05de la SFIO,
21:06de la droite la plus bête du monde ?
21:08Écoutez, je ne vais pas jeter l'anathème
21:10sur ma famille politique.
21:11Moi, je pense que le rôle de la droite,
21:14c'est de dire la vérité.
21:15Ça a toujours été de dire la vérité.
21:16D'ailleurs, il y avait eu un très beau livre
21:17de François Fillon
21:18qui s'appelait
21:19« La France peut supporter la vérité ».
21:21La vérité aujourd'hui,
21:23c'est que si on vit plus longtemps,
21:25il va falloir travailler plus longtemps.
21:27Nous sommes le seul pays
21:28en Europe
21:30dans lequel le parti socialiste
21:32ose dire qu'on peut faire la retraite
21:34à 62 ans.
21:36Le RN le dit aussi,
21:37ce qui montre que le RN,
21:38contrairement à ce qu'on pense,
21:40n'est pas un parti responsable
21:42et ce n'est pas un parti
21:43qui mènera le pays à la faillite.
21:46Mais simplement, vous dites la vérité.
21:48La vérité, c'est que la droite
21:49a donc avalisé en partie,
21:51ou en tout du moins a laissé passer
21:5218 votes pour,
21:54une bonne partie d'abstention,
21:55un budget de la sécurité sociale
21:56qui suspendait la réforme des retraites.
21:58Vous ne l'auriez pas voté ?
21:59Mais moi, je l'ai dit.
22:00Je l'ai dit dix fois.
22:01J'ai dit que suspendre la réforme des retraites,
22:03c'était une faute politique
22:04et une faute morale.
22:05Mais les vrais responsables,
22:06ce n'est pas la droite.
22:07Les vrais responsables,
22:08c'est ceux qui l'ont demandé,
22:09la suspension.
22:10Et qui l'a demandé ?
22:11L'ERN et le Parti Socialiste.
22:14Oui, d'accord.
22:14Mais les vrais responsables,
22:16c'est ceux qui l'ont demandé.
22:17Et je rappelle que le Parti Socialiste
22:18est au gouvernement en Espagne
22:20et qu'ils vont faire la retraite
22:22à 67 ans.
22:22Voilà, mais c'est tout.
22:23Vous avez passé la campagne présentielle
22:25de 2022 à reprocher à Emmanuel Macron
22:26d'avoir cramé la caisse.
22:27Oui.
22:27On est d'accord.
22:28Et c'était vrai.
22:29Ça, c'est votre jugement.
22:31Mais non, ce n'est pas mon jugement,
22:32M. Duhamel.
22:33On est à combien de dettes ?
22:34On est à combien de déficits ?
22:36M. Duhamel, j'avais raison.
22:37Donnez-moi le point.
22:38Mais Valérie Pécresse,
22:39sur les chiffres, vous avez raison.
22:41Mais sauf que la droite républicaine,
22:42aujourd'hui, avalise un budget
22:44qui laisse défiler le déficit
22:48de la sécurité sociale
22:49à plus de 20 milliards d'euros.
22:50Donc là, il y a une sorte de contradiction.
22:51Si la droite considère
22:52qu'Emmanuel Macron crame la caisse,
22:53elle s'oppose au budget
22:54de la sécurité sociale.
22:55M. Duhamel, la droite,
22:57aujourd'hui, au Sénat,
22:58vient de corriger la copie budgétaire,
23:00vient de faire 8 milliards d'euros
23:02de baisse d'impôts
23:04par rapport à la copie
23:05de l'Assemblée nationale
23:06et 8 milliards de baisse
23:07de dépenses supplémentaires.
23:08Donc, moins d'impôts,
23:09moins de dépenses.
23:10C'est le Sénat, c'est la droite.
23:11Et là, j'espère que
23:12la commission mixte paritaire
23:14qui va se tenir
23:15ne va pas effacer
23:17toutes ces bonnes mesures
23:19votées par le Sénat.
23:21Il y a une influence
23:23de la droite, aujourd'hui,
23:24sur la vie politique
23:24et elle y va plutôt dans le bon sens,
23:26celui du redressement des comptes.
23:28Et pardon,
23:28le redressement des comptes,
23:29ce n'est pas que pour redresser des chiffres.
23:31Le redressement des comptes,
23:32c'est pour un jour
23:32sauver nos entreprises industrielles
23:35comme Brant.
23:35Valérie Pécresse,
23:36une question pour la présidente
23:38de région où vous êtes,
23:39la région Île-de-France,
23:40en charge des lycées.
23:42C'est Jérémy qui est au standard.
23:43Bonjour et bienvenue, Jérémy.
23:44Vous avez une inquiétude.
23:46Oui, bonjour, Madame Pécresse.
23:48Bonjour, Jérémy.
23:49Bonjour.
23:50La problématique des écrans,
23:52c'est un vrai problème aujourd'hui
23:53au sein des familles
23:54et l'Île-de-France
23:55a tendance à accélérer
23:57la numérisation de l'école.
23:59Et donc, du coup,
24:00je me demandais,
24:00est-ce que vous êtes consciente
24:02que ça pose un problème aux parents
24:03pour instaurer des règles
24:05à l'intérieur du foyer ?
24:06Et est-ce que vous évaluez
24:08cette politique de numérisation
24:09pour voir si c'est vraiment bénéfique
24:11pour les élèves ?
24:12Sachant qu'il y a certains pays
24:13qui y reviennent.
24:13Voilà.
24:14Et sachant qu'il y a donc des lycées
24:15qui sont entièrement numérisés
24:17pour les manuels scolaires.
24:18Alors, je vais répondre à Jérémy.
24:22Il y a deux choses.
24:23L'exposition aux écrans
24:25qui est toxique pour les lycéens.
24:27Je parle des lycéens.
24:28Moi, j'ai des jeunes
24:29qui ont déjà plus de 15 ans.
24:31Bon.
24:32Il y a l'exposition qui est toxique,
24:34c'est celle au téléphone portable.
24:36C'est pour ça que la région
24:37s'est mobilisée
24:37pour l'expérimentation
24:39zéro portable en cours.
24:40Nous avons déjà plus de 100 lycées
24:42qui ont banni les portables
24:44des classes.
24:45Et la région finance des boîtes
24:46pour ranger les portables.
24:49Les portables, c'est ça
24:50le fléau des familles.
24:5170% des lycéens font leur devoir
24:54avec leur portable allumé.
24:5670% des lycéens dorment
24:58avec leur portable allumé.
24:59Donc, il faut éteindre son portable.
25:02Les écrans d'ordinateur
25:03et l'enseignement numérique,
25:05c'est quelque chose
25:06qui apporte à la pédagogie
25:08un plus incroyable.
25:11Écoutez l'appel du 18 juin
25:14et l'écouter en audio,
25:17c'est autre chose que le lire.
25:19Faire des langues vivantes
25:20avec de l'audio,
25:23c'est complètement différent
25:24que de le lire sur un manuel.
25:25C'est plus nécessaire
25:26de travailler sur des livres papiers.
25:28Mais je ne dis pas
25:29qu'il ne faut pas lire.
25:31Nous avons une politique
25:32d'achat de livres
25:34qui est très puissante.
25:36D'ailleurs, tous les lycéens
25:37ont 100 euros aujourd'hui
25:38pour aller acheter des livres
25:39dans des librairies indépendantes.
25:41Sur la base,
25:41l'application de la région.
25:43Donc oui, il faut lire.
25:44Mais la pédagogie numérique
25:45aujourd'hui est beaucoup plus puissante
25:47que la pédagogie papier.
25:49Merci Valérie Pécresse,
25:51présidente LR de la région Île-de-France.
25:53Merci d'avoir été
25:54à notre micro ce matin.
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