Passer au player
Passer au contenu principal
Rechercher
Se connecter
Regarder en plein écran
Like
Favori
Partager
Plus
Ajouter à la playlist
Signaler
Affaire Cohen/Legrand : Philippe Val est l'invité de Culture médias
Europe 1
Suivre
il y a 2 mois
Catégorie
🗞
News
Transcription
Afficher la transcription complète de la vidéo
00:00
Vous écoutez Culture Média sur Europe 1, 10h-11h30 avec Thomas Hill et votre invité ce matin Thomas.
00:06
Oui, je reçois ce matin Philippe Vall que vous pouvez écouter chaque lundi dans la matinale d'Europe 1.
00:11
Mais je vous ai demandé si vous vouliez bien jouer les prolongations ce matin
00:14
parce que votre regard d'ancien patron de France Inter nous intéresse évidemment sur l'affaire qui a secoué les médias ce week-end.
00:21
Les vidéos publiées par le magazine L'Incorrect où l'on découvre ses deux voix de France Inter,
00:25
Patrick Cohen et Thomas Legrand discutent en stratégie politique avec deux cadres du PS.
00:31
Vous Philippe Vall, vous connaissez bien évidemment ces deux journalistes, vous avez travaillé avec eux à une époque.
00:37
Est-ce que déjà vous avez été surpris de ce que ces images montrent, notamment de leur décontraction dans ce restaurant parisien ?
00:45
Ce sont deux personnes que je connais bien.
00:49
Je connais Patrick Cohen depuis très longtemps et c'est moi qui les fais venir en matinale
00:55
à l'époque à France Inter, donc c'est vous dire si j'apprécie Patrick.
01:00
Mais ce qui est étonnant dans leur décontraction, ça dit quelque chose qui est très intéressant.
01:07
C'est que la pensée qu'ils expriment, ils l'expriment en toute innocence.
01:12
C'est-à-dire qu'ils l'expriment à haute voix dans un restaurant,
01:16
après on parlera du procédé si vous voulez,
01:18
mais comme si c'était quelque chose qui ne se contredit pas.
01:23
C'est quelque chose qui va de soi, comme une évidence,
01:26
comme si une autre pensée n'existait pas.
01:29
On pourrait parler même, on pourrait faire la différence,
01:32
la comparaison avec l'Ancien Régime.
01:35
En 1788, des gens de l'Ancien Régime qui parlent de la royauté,
01:42
de leur statut comme d'une évidence éternelle,
01:44
qui ne va jamais changer.
01:46
Et on a l'impression qu'ils n'ont pas vu le monde changer.
01:50
Et le monde qui change, c'est ce magnétophone et cette caméra
01:54
dans le même restaurant et qui va capter leurs conversations.
01:58
Et qui existe, et qui existe de plus en plus,
02:01
et qui ne veulent pas prendre en considération.
02:03
Ils pensent que c'est cette conviction d'être dans le naturel,
02:08
d'avoir toujours raison, d'être impuni dans ce qu'on pense,
02:11
parce que ce qu'on pense est toujours bien.
02:12
Et ça, c'est leur manque de méfiance qui montre ça.
02:20
Ils ne se méfient pas.
02:21
Ils ne se méfient pas.
02:22
Ils ne se méfient pas parce qu'ils ont l'impression
02:24
de dire quelque chose de naturel.
02:26
Qui ne pose aucun problème.
02:27
Et qui ne pose aucun problème.
02:28
Mais c'est vrai qu'après, les contacts informels
02:30
entre journalistes, entre politiques, ça a toujours existé.
02:33
Bien sûr.
02:33
Évidemment.
02:33
Ils sont nécessaires.
02:34
Et c'est nécessaire pour faire leur travail.
02:36
Bien sûr.
02:36
C'est pas ça ce qui est reproché.
02:38
Moi, j'ai déjeuné avec des hommes politiques
02:41
et des femmes politiques dites d'un nombre de fois incalculables.
02:44
Mais là, ce qui est plus problématique dans les extraits qu'on a pu voir,
02:46
c'est qu'ils donnent le sentiment que ces gens travaillent à une stratégie commune,
02:50
qu'ils assurent aussi les cadres du PS de leur soutien, de celui de leurs médias.
02:53
Une stratégie.
02:54
Une gentille stratégie.
02:56
Une stratégie normale.
02:57
Une stratégie qui va de soi.
02:59
Parce qu'il n'y en a pas d'autres.
03:01
Il n'y en a pas d'autres.
03:02
Les autres sont des...
03:04
Peut-être que les autres sont...
03:06
Il faut les vouer aux gémonies parce qu'elles sont dangereuses.
03:09
Elles sont sulfureuses.
03:11
Elles sont fascistes.
03:12
Elles sont...
03:13
Les autres pensent mal.
03:14
Les autres, oui, ont une pensée qui ne vaut pas la peine qu'on s'y arrête.
03:18
Alors, moi, je voudrais dire un mot du procédé.
03:20
Moi, j'aime pas le procédé.
03:21
J'aime pas...
03:22
Des personnes sont...
03:24
Enfin, des gens sont dans un restaurant et parlent.
03:26
Moi, il m'est arrivé quelque chose de semblable.
03:29
Un de mes...
03:30
Quand j'étais patron de Charlie, un de mes collaborateurs,
03:33
un journaliste de Charlie,
03:36
était dans un restaurant avec des grands amis à lui
03:40
qui étaient des journalistes d'extrême gauche, extrêmement engagés.
03:45
Et ils ont eu une conversation.
03:47
C'était au début d'Internet et des filmages comme ça.
03:50
Il y a longtemps.
03:50
C'était au tout début.
03:51
Et mon collaborateur, avec ses deux amis d'extrême gauche, d'un autre média,
03:58
ont dit du mal de moi.
03:59
Mais vraiment du mal de moi.
04:01
Enfin, c'était pas agréable, quoi.
04:03
Et en cachette, ils l'ont pris en cachette.
04:06
Leurs copains, leurs propres copains, ils ont pris en cachette.
04:09
Et ensuite, ils ont mis ça en ligne.
04:12
Et donc, je l'ai vu.
04:14
On me l'a montré.
04:15
On m'a dit, regarde ce que dit un tel sur toi.
04:19
Alors, j'ai dit, bon, c'est ennuyeux.
04:22
Je l'ai fait venir dans mon bureau.
04:24
Et je lui ai dit, écoute, j'ai vu ce que tu as dit sur moi à tes fameux amis
04:29
qui ont des drôles de mœurs, qui ont des drôles de manières quand même,
04:33
de t'enregistrer en cachette.
04:35
Bon, parce que, voilà, maintenant, je le sais.
04:37
Bon, je n'en tire aucune conséquence.
04:40
Parce que tu aurais donné une interview pour me dézinguer,
04:44
évidemment, je t'aurais viré.
04:46
Parce que, ça veut dire qu'on divorce.
04:48
Mais là, tu as dit du mal de ton patron en personne privée.
04:52
Qui ne dit pas un jour ou l'autre du mal de son patron dans une conversation privée.
04:56
Donc, évidemment, je n'en tiens pas compte.
04:58
Et tu as le droit de faire ça.
04:59
C'est eux qui n'ont pas le droit de t'enregistrer.
05:01
Alors, j'ai été merveilleux de grandeur d'âme et d'honnêteté et d'éthique.
05:06
Je me suis donné le beau rôle dans l'affaire.
05:07
Mais en attendant, j'ai eu cette réaction de dégoût pour le procédé des autres.
05:12
Une méthode qui, disons-le, a quand même déjà été employée,
05:14
notamment par Mediapart, par Envoyé Spécial.
05:16
Et que je n'aime pas.
05:17
Et finalement, Mediapart a donné le là de tout ça.
05:23
Et ça, c'est insupportable.
05:25
Pour d'autres raisons.
05:28
Regardez, vous êtes dans un restaurant avec quelqu'un
05:31
dont vous ne voulez pas qu'on sache qu'il est avec vous.
05:34
Et puis, ça va être sur Twitter.
05:35
Si vous êtes quelqu'un de connu,
05:37
et ça va peut-être foutre le bordel dans votre vie privée.
05:40
C'est certain qu'on peut tous avoir dans le privé des conversations indiffusables.
05:43
C'est ça, voilà.
05:44
Là, ce n'est pas de chance pour eux.
05:45
Et il se trouve qu'ils parlaient fort.
05:46
Alors maintenant, qu'est-ce que ça nous apprend,
05:48
maintenant que l'information est sortie ?
05:49
Ça nous apprend quoi ?
05:51
Ça nous apprend qu'il y a un consensus de gauche
05:54
dans le service public.
05:56
OK.
05:57
Ça nous apprend.
05:58
On le savait un petit peu.
05:59
On le savait un petit peu.
06:00
Moi, j'ai essayé, autant qu'il est possible,
06:04
de me battre, comme beaucoup de directeurs l'ont fait avec beaucoup de, je pense, d'honnêteté,
06:09
de se battre contre cette pente très forte qu'il y a dans le service public.
06:15
Et notamment, chez les gens qui ne sont pas menacés en fin de contrat tous les ans,
06:19
c'est-à-dire les journalistes.
06:21
Les autres sont parfois un peu plus prudents
06:24
parce qu'à la fin de l'année, ça dépend du directeur.
06:26
Mais je pense qu'Adèle Van Rett, par exemple,
06:29
se bagarre très courageusement contre cela.
06:31
Elle a tout de suite limogé,
06:33
enfin en tout cas mis de côté à titre conservatoire Thomas Legrand.
06:36
Est-ce que vous auriez fait la même chose, vous, en tant que patron de France Interne ?
06:39
Eh bien, moi, je ne l'ai pas fait pour mon collaborateur de Charlie Hebdo.
06:44
Je ne sais pas si je l'aurais fait,
06:45
je crois que je l'aurais laissé à l'antenne Thomas.
06:47
tout en l'engueulant, en lui disant,
06:51
et en lui disant, tu vois,
06:54
ce n'est pas ton boulot,
06:55
enfin, je ne sais pas comment dire,
06:56
il y a quelque chose qui est très gênant
07:00
dans le fait qu'il est naturel,
07:03
qu'il soit naturel pour des gens
07:05
d'être de gauche, de cette gauche-là,
07:07
de cette gauche-là,
07:09
alors que l'argent public paye le service public de l'audiovisuel.
07:16
il y a de l'argent de tous les Français,
07:19
et tous les Français ne sont pas de cette gauche-là.
07:22
Et ce qui est vraiment gênant,
07:24
et qui va devenir de plus en plus insupportable maintenant,
07:26
parce que voilà, cette affaire va encore aggraver la situation,
07:30
c'est le sentiment que l'on a
07:32
que l'argent public paye un média
07:35
d'une certaine gauche,
07:38
alors voilà,
07:39
qui a eu des idées arrêtées sur Gaza,
07:41
sur la Palestine,
07:43
qui est quand même très anti-israélienne,
07:47
etc.
07:47
Ça ne va pas,
07:49
il y a quelque chose qui ne va pas là-dedans.
07:50
Et on se dit que ça va être quand même assez compliqué aussi
07:52
pour Patrick Cohen,
07:53
dans les semaines à venir,
07:55
de rester en pause,
07:56
d'occuper ses fonctions.
07:57
Ce matin, il était sur France Inter,
07:59
et il n'en a pas parlé ce soir,
08:00
il sera assez à vous sur France 5.
08:03
Ça va être compliqué même,
08:04
de se retrouver devant demain des hommes politiques,
08:07
et de pouvoir les interroger comme si de rien n'était.
08:10
C'est un piège, évidemment.
08:11
C'est un piège dans lequel tout le monde va se débattre.
08:16
Je pense que ça devrait nous alerter
08:19
sur le respect déjà de la vie privée,
08:22
des conversations privées,
08:23
ça devrait nous alerter sur la crédibilité
08:27
que l'on veut accorder,
08:28
la confiance que l'on veut accorder aux journalistes,
08:31
parce que les hommes politiques,
08:33
évidemment, connaissent une crise de confiance monstrueuse,
08:36
les événements du jour même,
08:38
et des jours qui vont venir, le prouvent.
08:40
Mais les journalistes aussi,
08:41
sont des personnes extrêmement,
08:44
c'est une profession indispensable à la démocratie,
08:47
qui souffrent d'un manque de crédibilité gravissime,
08:51
et l'absence de crédibilité des journalistes
08:54
est un danger démocratique majeur,
08:56
vraiment majeur,
08:58
là où les journalistes ne font plus leur travail,
09:01
ce sont des pays totalitaires.
09:02
Donc on devrait se poser des questions,
09:05
faisons attention à notre métier,
09:07
faisons attention à tout ça,
09:09
parce que, vous voyez,
09:11
et le service public devrait être un modèle de ça.
09:15
Précisément, devrait être un modèle,
09:17
d'autant qu'on y a beaucoup, beaucoup de liberté.
09:19
Franchement, on peut faire ce qu'on veut là,
09:22
on n'a pas de publicité qui vient nous dire
09:25
il ne faut pas dire ci, il ne faut pas dire ça.
09:27
Ce n'est pas normal que cette teinture de gauche
09:30
décrédibilise les médias publics.
09:34
C'est certain que ça va leur faire du mal, effectivement.
09:36
Merci, merci beaucoup Philippe Vall
09:37
d'être venu réagir ce matin à ce micro.
09:40
Merci beaucoup, à bientôt.
09:42
Et Culture Média, Thomas,
09:43
il continue après les infos de 10h30 sur Europe 1.
09:45
Ah oui, alors on va changer.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire
Recommandations
11:31
|
À suivre
«Le dico français français» : Philippe Vandel est l'invité de Culture médias
Europe 1
il y a 1 semaine
8:45
«Le Bigdil» : Vincent Lagaf est l'invité de Culture médias
Europe 1
il y a 10 mois
9:21
«Bigdil» : Vincent Lagaf est l'invité de Culture médias
Europe 1
il y a 7 semaines
6:36
«L'affaire Alfred Langevin» : Nicolas Carreau est l'invité de Culture médias
Europe 1
il y a 8 mois
8:29
Victoires de la Musique : Vincent Frèrebeau est l'invité de Culture médias
Europe 1
il y a 10 mois
8:21
CANAL+ : Jean-Marc Juramie est l'invité de Culture médias
Europe 1
il y a 2 mois
5:59
«La fugue» : Aurélie Valognes est l'invitée de Culture médias
Europe 1
il y a 8 mois
8:35
Départ d’Anne-Sophie Lapix et projet de réforme de l’audiovisuel public : Philippe Bailly est l'invité de Culture médias
Europe 1
il y a 6 mois
9:35
Festival de Cannes : Laurie Cholewa et Éric Neuhoff sont les invités de Culture médias
Europe 1
il y a 6 mois
8:44
«Il y a 10 ans… l’attentat de Charlie Hebdo» : Philippe Val est l'invité de Culture médias
Europe 1
il y a 11 mois
9:15
«L’Origine du Chat» : Philippe Geluck est l'invité de Culture médias
Europe 1
il y a 5 semaines
1:44
Affaire Jean-Jacques Bourdin : Valérie Pécresse très cash avec le journaliste
letribunaldunet
il y a 4 ans
7:44
Le Figaro : Bertrand Gie est l'invité de Culture médias
Europe 1
il y a 9 mois
7:58
Concerts à la Seine Musicale : Vladimir Cosma est l'invité de Culture médias
Europe 1
il y a 4 semaines
8:18
«Le Meilleur des Réveils» : Caroline Ithurbide et Philippe Lellouche sont les invités de Culture médias
Europe 1
il y a 2 mois
5:47
Philippe Vallet, Président et créateur du "Festival des cannes"
ici Saint-Étienne Loire
il y a 1 an
2:05
Philippe Val évoque France Inter et Guillaume Meurice dans "C à vous" sur France 5
Puremedias
il y a 2 ans
6:47
«Les Grands Ducs» : Jean-Pierre Castaldi est l'invité de Culture médias
Europe 1
il y a 10 mois
2:46
Affaire Cohen-Legrand : l'Arcom va recevoir en audition les présidentes de France Télévisions et Radio France
Europe 1
il y a 2 mois
1:00
Philippe Val : "Quand on partage le rire, on ne s'entre-tue pas"
France Inter
il y a 7 ans
0:51
Les adieux de Patrick Cohen à Radio France et France Culture
Puremedias
il y a 2 ans
8:20
Festival de Cannes : Fabrice Leclerc est l'invité de Culture médias
Europe 1
il y a 6 mois
1:11
Eric Naulleau : «Les gamins sont de la chair à canon utilisée par les trafiquants.»
CNEWS
il y a 2 heures
1:14
Bande-annonce de «Vaïana, la légende du bout du monde»
CNEWS
il y a 3 heures
1:20:03
Questions au gouvernement (18/11/2025)
CNEWS
il y a 3 heures
Écris le tout premier commentaire