00:00Allez, on passe à notre focus de ce samedi soir qui s'intéresse à une femme qui a changé de vie pour répondre à un défi crucial en Afrique, l'accès aux soins de santé.
00:09Joëlle Itoua Oona, Cameruno, congolaise, qu'elle aime qu'on dise les deux, diplômée du MIT, ancienne banquière d'affaires à New York et a fondé Afriwell Health.
00:19Sa plateforme numérique connecte les patients à des médecins généralistes et spécialistes du Congo au Cameroun en passant par Madagascar.
00:26Une trajectoire impressionnante entre Wall Street et les cliniques virtuelles du continent.
00:31Elle est aussi nommée Young Leaders de cette cohorte de cette année 2025.
00:36Joëlle Itoua Oona, merci d'être là et bienvenue dans votre JTA. C'est un plaisir de vous recevoir.
00:42Bonsoir Fatimata, merci pour l'accueil.
00:44Alors dites-nous, qu'est-ce qui vous a poussé à quitter la finance pour créer Afriwell Health ?
00:49Alors il faut savoir, déjà dans la finance, je couvrais déjà le secteur de la santé quand j'étais à New York en banque d'investissement.
00:57Sur les fusions d'acquisition ainsi que les mises publiques sur les marchés.
01:02Ce qui m'a poussé à quitter, c'est véritablement le constat qu'en Afrique, on a un véritable besoin.
01:08Nous avons voulu nous concentrer sur l'accès rapide et simple pour la patientèle en Afrique.
01:14Il faut savoir que durant mes années dans la santé, j'ai constaté que 4 patients sur 10 en Afrique n'avaient pas accès aux soins primaires.
01:21Et cela engendre le fait qu'un enfant sur 6 va mourir avant l'âge de 5 ans sur le continent.
01:30Nous avons aujourd'hui un docteur pour 5 000 patients en Afrique.
01:34Et si nous voulons rattraper des ratios européens voire américains, il nous faudra environ 200 ans.
01:41Sans une rupture technologique véritable, nous n'y arriverons simplement pas.
01:45Et donc nous avons voulu s'insérer dans cette brèche-là et créer la rupture technologique pour prodiguer un accès rapide et simple à la santé pour les patients en Afrique.
01:58Et vous, c'était une évidence de laisser New York derrière vous, d'aller à Pointe-Noire ?
02:03On peut se poser la question. Certains font le chemin inverse.
02:06Je suis désolée de poser la question comme ça.
02:10Comment est-ce que ça vous est venu ? Vous vous êtes dit qu'il faut y aller après ce constat fait sur les besoins de santé ?
02:17Alors cela me renvoie à un appel citoyen à cette époque.
02:22Il faut dire que j'avais aussi beaucoup profité de New York, évidemment, ceux qui voudraient faire le chemin inverse, je ne leur en empêcherai pas.
02:30Mais j'ai toujours été engagée pendant mes études, à partir de mes études et au-delà, dans des associations qui prônaient le retour en Afrique.
02:39À l'ESCP, à Paris à l'époque, j'avais, voilà, j'ai fait l'Africa Business Club, osé l'Afrique.
02:46Et donc, je savais que c'était un appel auquel il aurait fallu que je réponde un jour ou un autre.
02:52Et le timing était simplement bon.
02:56Après le Covid, nous avons observé que certaines frontières étaient fermées,
03:02ce qui engendrait encore plus de difficultés pour certains Africains de sortir, se faire soigner, etc.
03:08Cela a créé en moi une nouvelle réflexion et ma situation familiale aussi a fait que cela était le bon timing.
03:17Et donc, il a fallu, au bout d'un moment, manifester cet engagement citoyen que j'avais depuis étudiante, depuis plus d'une dizaine d'années,
03:26et en tant que young leader professionnel.
03:29Et donc, c'était le timing, c'était le bon timing d'aller, en fait, se confronter à la réalité plutôt que de se cacher derrière les statistiques et les rapports.
03:40Et les rapports. Alors, young leader, parlons-en à présent, vous avez été, vous faites partie de cette cohorte de cette année,
03:46young leader de 2025, donc ces profils, ces hauts profils de leaders africains qui sont,
03:54alors vous êtes plusieurs à venir à Paris cette semaine.
03:56Qu'est-ce que ça vous a apporté, d'ailleurs, de faire partie de cette cohorte de cette année ?
04:01Alors, j'ai rejoint la promotion de young leader de la French African Foundation cette année, en 2025.
04:08Et je rejoins, il faut savoir, je rejoins une cohorte d'alumni, d'à peu près 300 alumni, depuis la création de la fondation en 2019.
04:16Et cette semaine, nous nous sommes tous retrouvés à Paris.
04:19Nous avons pu discuter d'enjeux de souveraineté numérique, souveraineté énergétique, souveraineté alimentaire, avec des décideurs français.
04:29Nous avons notamment rencontré le PDG de Total Energy, Patrick Pouyanné, avec qui nous avons discuté d'enjeux de transition énergétique.
04:38Nous avons discuté d'enjeux télécom avec la CEO d'Orange, Christelle Eidemann.
04:44Ce fut véritablement pour nous une occasion de construire des ponts entre nos différents pays, tout en prenant en compte la vision française des groupes qui sont très présents en Afrique.
04:55Donc, la fondation nous a apporté du networking, de l'accès à la formation, ainsi que l'accès à de nouveaux marchés par les autres young leaders de notre cohorte.
05:05Oui, on comprend bien les liens qui sont possibles.
05:08Parlons à présent à nouveau de votre plateforme de Afriwell.
05:13En quelques mots, comment ça fonctionne ?
05:15C'est un peu comme Doctolib ici, parce que ceux qui sont en France connaissent Doctolib.
05:19Donc, on peut s'enregistrer sur la plateforme pour trouver plus facilement un médecin disponible, c'est ça ?
05:25Alors, vous avez trouvé exactement le même modèle.
05:28C'est un véritable parallèle avec Doctolib.
05:32En effet, un patient qui est posé à Pointe-Noire ou à Brazzaville peut se connecter sur la plateforme, créer un profil qui sera sécurisé en termes de RGPD.
05:43Il va conserver ses données de santé, etc.
05:46Exactement.
05:46Il va ensuite pouvoir sélectionner un médecin qui l'intéresse, que ce soit un gynécologue, un psychologue ou un dermatologue.
05:54Un généraliste, tout à fait.
05:55Et ce qui sera tout à fait persinant, même pour des touristes qui sont justement là pour un mois ou deux mois,
06:03qu'ils peuvent trouver facilement en quelques minutes, contrairement à ce qui se passait avant,
06:07où il fallait demander pendant deux, trois jours dans la ville, bouche à oreille, exactement.
06:12Et donc, à partir de là, il peut se connecter, il peut prendre rendez-vous, il peut y aller en présentiel,
06:17ou il peut faire une téléconsultation, ce qui est intégré sur la plateforme.
06:21Donc, à partir de là, le médecin confirme son rendez-vous, ou lui en donne un autre.
06:26Et à partir de là, cela suit son cours.
06:29Ce suit son cours.
06:30Alors, c'est une véritable, c'est un succès, on l'a vu, votre plateforme.
06:35Vous avez levé des fonds auprès de Google, de la Banque mondiale.
06:39Quels sont vos projets d'expansion ?
06:40Donc là, on a vu les pays sur lesquels vous êtes.
06:43Est-ce que vous avez envie, c'est tout le mal qu'on vous souhaite, Joël, de vous étendre sur plusieurs pays africains ?
06:49Oui, absolument. Nous avons voulu commencer au Congo pour avoir un pilote, un projet pilote qui fonctionne.
06:56Nous envisageons de nous étendre sur toute l'Afrique francophone, en passant d'abord par la RDC,
07:02ensuite par la CEAC et étendre sur l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest.
07:07Et ensuite, si le projet continue de bien fonctionner, nous espérons avoir des partenariats en Afrique anglophone et s'étendre sur l'ensemble du territoire.
07:17Et être véritablement la référence pour la téléconsultation en Afrique.
07:21C'est tout le mal qu'on vous souhaite, vraiment.
07:23Félicitations, bravo, Joël, Itoua, Ouna.
07:27On reparlera évidemment de vous et vous reviendrez nous en parler quand vous aurez auki le reste du continent.
07:34Merci beaucoup, merci d'être venus.
07:35C'est la fin de ce journal.
07:36Merci à tous ceux qui nous ont suivis partout dans le monde,
07:39et en particulier ce soir de Tunis à Kinshasa, en passant par Pointe-Noire.
07:44Voilà, restez avec nous car l'actualité continue.
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