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  • il y a 11 heures

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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h, 21h, Stéphanie Demureux.
00:04Toujours avec Antonin André et Eliott Maman, Europe 1 vous dévoile les bonnes feuilles du dernier livre de Nicolas Sarkozy,
00:11journal d'un prisonnier qui sera publié le 10 décembre chez Fayard.
00:15L'ancien chef de l'État lève le voile sur trois semaines de détention à la prison de la Santé.
00:21Vous en parlez demain, Antonin André, dans le journal du dimanche, c'est même la une du journal.
00:26Et l'ancien chef de l'État n'élu de rien, il explique son état d'esprit notamment.
00:30Oui, il évoque différents moments de son incarcération et différents thèmes,
00:35et notamment son arrivée à la prison de la Santé, où il découvre un monde finalement,
00:41en passant par toutes les étapes d'un être normal, y compris la fouille,
00:45qui est une étape assez humiliante lorsqu'on entre en prison.
00:48Et il n'a droit à aucune visite ce jour-là, donc il est tout seul.
00:50Et sur les conseils de son fils, Jean, il demande à l'aumônier de la prison de venir le rencontrer.
00:58Et la première visite que Nicolas Sarkozy a dans sa cellule, c'est celle de l'aumônier de la prison,
01:03avec qui il a eu une longue conversation.
01:05Et comme c'est un homme assez pudique, il n'évoque pas forcément sa peine ou son affect,
01:10mais parle davantage des églises, de la campagne française, des traditions.
01:18Et on sent que c'est un moment qui rend un peu moins pénible son incarcération.
01:23Oui, il dit, cela m'a permis de passer de solitude annoncée à une tranquillité d'âme, une grande tranquillité d'âme.
01:29Exactement, preuve que le besoin de contact humain quand même, ne serait-ce qu'avec un seul homme,
01:35et qui plus est un homme qui est connecté avec des valeurs qui dépassent le simple cadre du quatre murs d'une prison,
01:44se sont avérés salutaires pour lui.
01:47Et il y a un instant plutôt politique, puisque la politique n'est jamais loin,
01:52tout de même avec Nicolas Sarkozy, il explique d'ailleurs ses liens distendus avec Emmanuel Macron,
01:56le soutien inattendu de Marine Le Pen, et puis cette visite assez marquante des parlementaires à la FI.
02:02Pour revenir sur le contact avec Marine Le Pen, c'est quand même assez singulier.
02:08Parce que Marine Le Pen, elle a appelé à faire voter contre Nicolas Sarkozy.
02:14Donc ce sont deux personnalités qui sont très opposées.
02:18Nicolas Sarkozy faisait partie de ceux qui refusaient absolument d'avoir la moindre compromission avec Jean-Marie Le Pen.
02:22Et en fait, Nicolas Sarkozy a été touché par les propos de Marine Le Pen
02:27au moment du prononcé de sa condamnation et du prononcé de son incarcération.
02:31Et c'est lui qui prend l'initiative de l'appeler depuis sa cellule de prison.
02:35Et avec qui il a une longue conversation, où il parle politique, effectivement.
02:40Elle l'interroge notamment sur le fait de savoir s'il l'appellerait encore au Front Républicain face au Rassemblement National.
02:47Il dit très clairement qu'il ne le ferait pas et qu'il le dirait publiquement.
02:49Elle le sonde aussi sur ce qu'il ressent des tréfonds du pays et de l'état d'esprit de l'électorat de droite.
02:56C'est une discussion pas politique.
02:57Et puis il y a vraiment une phrase de conclusion qui est assez amusante.
03:02C'est Nicolas Sarkozy qui le rapporte.
03:05Il dit, elle termina en me chargeant d'un message pour Carla.
03:07« Dites à votre femme que j'ai admiré l'élégance avec laquelle elle a jeté à terre la bonnette du micro de Mediapart.
03:14Elle l'a fait avec une classe et une douleur remarquables.
03:17Marine Le Pen avait raison, ajoute Nicolas Sarkozy.
03:19Le geste de Carla était devenu viral sur les réseaux sociaux.
03:22J'aurais été incapable de faire aussi bien.
03:24Je ne l'avais d'ailleurs pas vu alors que j'étais à côté d'elle à la sortie du tribunal correctionnel. »
03:28C'est vrai qu'on se souvient de cette image.
03:30Il y a un mélange de politique et d'intime qui peut-être est rendu possible par son état carcéral.
03:37C'est-à-dire que c'est probablement un livre dans lequel il se livre le plus et le plus intimement,
03:44y compris à travers d'anecdotes qui peuvent paraître anodines mais qui ne le sont pas du tout.
03:47C'est intéressant de s'arrêter effectivement quelques instants.
03:50Je n'avais pas eu ventes par définition puisque le livre n'est pas sorti
03:53et que seule une poignée de privilégiés ont eu accès à ces bonnes feuilles.
03:59Donc c'est assez, effectivement, cocasse ce coup de fil avec Marine Le Pen, si on puis dire.
04:05Il y a cette visite des parlementaires LFI dont on a beaucoup parlé aussi, Antonin André.
04:09Oui, alors dont il est... En fait, il ne le comprend pas tout de suite.
04:13C'est-à-dire qu'il y a d'abord une approche de la directrice de la prison qui lui dit
04:17« Je vous recommanderais peut-être aujourd'hui de ne pas aller faire votre promenade »
04:21qui en fait l'expose quand même un peu à d'éventuels visiteurs.
04:25Il peut être exposé parce qu'il est dans un espace qui est relativement ouvert.
04:28Mais sans lui expliquer vraiment ce qui est en train de se passer.
04:32Et il faut que Nicolas Sarkozy appelle son avocat pour être mis au courant du fait
04:36qu'effectivement dans la prison ce jour-là, il y a deux députés LFI qui viennent
04:39et son avocat lui dit évidemment qu'ils vont chercher des images,
04:43ils vont chercher éventuellement à vous photographier.
04:45Donc Nicolas Sarkozy, sans acrimonie aucune d'ailleurs,
04:48ce jour-là, renoncer à sa promenade pour éviter de croiser ces deux individus.
04:53Oui, puis renoncer aussi à ces visites familiales, me semble-t-il, si je me souviens.
04:57Vous allez le lire, Elliot Mamans, c'est vrai qu'il y a quand même des choses,
05:02Antonin André le disait, assez politiques dans ce récit qui sont intéressantes.
05:08Oui, et qui nous rappellent quand même l'habileté politique exceptionnelle
05:11avec laquelle Nicolas Sarkozy a toujours géré ses apparitions médiatiques.
05:15D'ailleurs, vous savez, ce n'est pas la première fois qu'il préfère s'exprimer par le biais d'un livre
05:19qui est à moitié politique et à moitié fait de confessions plus ou moins personnelles
05:22lorsqu'il avait rompu avec Jacques Chirac, notamment pour se mettre en selle
05:25avant une première candidature à l'élection présidentielle.
05:28C'était en 2000, il avait déjà écrit un livre, je crois qu'il s'appelait Libre,
05:32qui reprenait un peu le même format de ce que je devine de ce journal d'un prisonnier.
05:36Et par ailleurs, ça fait aussi écho à l'information qu'il avait donnée
05:39lorsqu'il s'apprêtait à être incarcéré,
05:41où il avait dit qu'il n'emportait avec lui que deux livres dont Le Comte de Monte Cristo
05:45et que sinon il avait un stylo en main puisqu'il s'apprêtait précisément à écrire.
05:50Qu'on trouve éventuellement la mise en scène un peu exagérée, etc.
05:53Reconnaissons que simplement par rapport aux produits presque commerciaux qu'il en fait,
05:57c'est hallucinant de parvenir à s'en sortir de manière aussi habile.
06:01Et en effet, si en plus il y a des anecdotes politiques à l'intérieur,
06:04cela pourrait être...
06:05S'en sortir, je ne suis pas sûr qu'une épreuve de trois semaines d'incarcération
06:09et que ce livre soit fait de façon...
06:11Dans l'opinion, c'est exceptionnel.
06:13Oui, mais je ne suis pas sûr que son intention est une intention de légèreté,
06:17une intention purement tactique.
06:18Je pense que c'est effectivement quand vous êtes un homme comme lui
06:21qui est suractif, qui est habitué à être consulté du matin au soir,
06:26avoir des interactions avec des chefs d'entreprise, des dirigeants politiques,
06:30se retrouver dans cette solitude-là,
06:31je pense que ça remue des choses qui sont parfaitement intimes
06:35et qui sont au tréfonds de soi-même
06:38et ça ne relève pas forcément ni de la légèreté ni du calcul tactique.
06:42Ce que je veux dire, c'est que...
06:44Il explique comment il en ressort justement ?
06:46Il en ressort...
06:47D'abord, il dit que l'écriture pour lui a été une façon de rester solide,
06:52de rester debout.
06:53Et que c'était vraiment un exercice, une hygiène de vie pour lui
06:56que de pouvoir écrire et de pouvoir se confronter aussi à lui-même
07:00parce qu'il était seul.
07:01Donc c'était vraiment presque sacerdotale
07:04et c'est très différent d'écrire, à mon avis,
07:07entre les quatre murs d'une prison où vous êtes seul
07:09que d'écrire dans un appartement où vous avez votre femme
07:11qui va sortir mais qui va revenir,
07:14vous savez que vos enfants vont passer
07:15et vous avez la conscience de la liberté.
07:17Lui, il a conscience là de l'impossibilité de sa liberté.
07:23Et ça nourrit aussi une écriture qui pour lui est salutaire
07:26et qui, à mon avis, résonne dans ce livre
07:28de façon très différente et très singulière
07:31par rapport à ses œuvres littéraires passées.
07:33Est-ce qu'il pourrait revenir Nicolas Sarkozy ?
07:35Parce que, vous savez, beaucoup de gens le pensent.
07:38Non, non, non.
07:38Enfin, pour l'avoir croisé,
07:42moi je l'ai vu peu de temps après,
07:44je l'ai vu juste après le prononcé du verdict.
07:46Je m'en souviens.
07:47Nous l'avions vu longuement avec Geoffroy Lejeune
07:49et Dona Vidal-Revel.
07:53Et le retour en politique pour lui est exclu
07:56et il ne se projette pas du tout dans cette idée-là.
07:58Il reste un animal politique.
08:00Il reste passionné de politique.
08:01Il reste passionné du sort du pays.
08:04C'est quelqu'un qui a quand même un lien charnel
08:06avec ce pays plus qu'aucun autre homme politique
08:08parce que je vous rappelle que ses premières armes en politique,
08:10il les a faites notamment en allant chercher des enfants
08:12dans une prise d'otage d'école à Neuilly.
08:14Donc le ressenti qu'il a de son lien charnel avec le pays
08:19est réel et continuera évidemment de l'obséder
08:22et de le guider dans toutes ses prises de parole publiques
08:24jusqu'à la fin.
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