00:00Et nous sommes en direct également avec Franck Louvrier, spécialiste de la communication, proche de Nicolas Sarkozy, maire de La Baule.
00:10On va parler de Nicolas Sarkozy puisque son nouveau livre, Journal d'un prisonnier, sortira le 10 décembre prochain.
00:18J'ai eu la possibilité de le lire.
00:20C'est un livre où on a un président de la République qui est passé de président de la République à pendant plusieurs semaines détenu, prisonnier.
00:29Avec un numéro d'écrou, le 320535.
00:34C'est vrai que c'est un livre régulièrement, d'ailleurs Nicolas Sarkozy prend la plume.
00:40Mais cette fois-ci, disons-le, c'est un livre à cœur ouvert.
00:45Il a toujours été en transparence avec ses lecteurs, avec ses électeurs.
00:49Et là, j'ai l'impression qu'il est allé au plus profond de lui-même, nous montrant ses failles, ses faiblesses, ses difficultés.
00:58Mais c'est aussi une leçon de vie, je crois qu'il essaye de paraître dans cet ouvrage.
01:05C'est celui d'un homme, quel qu'il soit d'ailleurs, qui peut être à terre et puis qui se relève et qui se bat, justement, face à ce qu'il considère être, lui, une injustice.
01:16Franck Louvrier, bonjour.
01:18Bonjour.
01:18Je disais, c'est un livre qui est très attendu, si ce n'est peut-être le livre le plus attendu de cette fin d'année.
01:25Parce que cette histoire, elle est exceptionnelle au sens propre comme au sens figuré.
01:32D'avoir un chef d'État qui va, dans quelques semaines, être devant la cour d'appel, qui mène un combat judiciaire,
01:41mais qui se trouve, ce chef d'État, à la prison de la santé pendant plusieurs semaines.
01:46Oui, ce n'est pas un livre de règlement de compte, ce n'est pas un livre, je dirais, sous l'angle judiciaire.
01:53C'est un livre personnel de ce qu'il a pu vivre pour cette incarcération qui est assez exceptionnelle,
02:00d'autant plus pour un ancien chef de l'État.
02:02Vous savez, Nicolas Sarkozy, c'est un homme de l'écrit, contrairement à ce qu'on peut croire ou ce qu'on peut dire.
02:06C'est toujours quelqu'un qui s'est exprimé par l'écrit.
02:09Je l'ai connu dans les années 99, où il écrivait justement Libre,
02:15qui était un livre qui permettait de connaître un peu le programme présidentiel qu'il allait soutenir quelques années après.
02:21Puis, il y a un livre qui fait résonance avec celui-ci, je trouve, mais ça, c'est plus un avis personnel.
02:27C'est La République et les Religions d'Espérance, qu'il avait écrit notamment avec le père Verdun,
02:33qui est un ouvrage que j'invite les lecteurs à retrouver.
02:36J'espère qu'il est encore diffusé dans les librairies,
02:41parce que c'est aussi, je dirais, sa recherche intérieure.
02:47Quand vous êtes face à cette solitude, bien évidemment, vous êtes aussi, peut-être au plus profond de vous-même,
02:54en train d'essayer de trouver l'utilité de votre rôle sur cette terre.
02:59Alors, il y a l'aspect effectivement cultuel, il y a l'aspect intime, la foi.
03:05Il en parle d'ailleurs dans le journal d'un prisonnier.
03:08Mais il y a aussi cet aspect de résilience, de combattant, celui que vous avez d'ailleurs toujours connu.
03:16Mais peut-être pour la première fois, on le lit, on le découvre,
03:23arrivé à la prison de la santé avec un genou à terre.
03:26Par exemple, il dit, jamais je m'étais senti aussi faible à cet instant précis.
03:30« La tristesse était trop forte », c'est ce qu'on peut lire dans les premières pages de journal d'un prisonnier.
03:37Oui, parce qu'on peut trouver dans une situation pareille, dans 9 mètres carrés,
03:40heureusement que vous avez le soutien de vos proches et de votre famille.
03:43Je pense que c'est sans doute aussi le moment où il a perçu que son environnement familial
03:49était indispensable à cet équilibre.
03:52Et qu'on sait qu'après la période de pénombre, bien sûr, il y a le soleil.
03:59Et d'une façon ou d'une autre, on en sort toujours.
04:01Mais vous êtes confrontés à cette incarcération.
04:06Toute sa vie s'est battue pour essayer de sortir des personnes de cet univers d'incarcération.
04:12Florence Cassez, Ingrid Bettencourt, les infirmières bulgares, le médecin palestinien.
04:19Je pourrais vous en citer comme ça des dizaines.
04:22Et c'est l'une des raisons pour lesquelles, parfois, on ne comprend pas pourquoi il avait reçu le président Kadhafi.
04:27Il a reçu le président Kadhafi parce que, bien évidemment, c'était en échange du fait qu'on puisse libérer
04:32les infirmières bulgares et le médecin palestinien.
04:35Même les autorités bulgares l'ont expliqué.
04:36Donc tout ça, ça se met en résonance, toute cette histoire et toutes ces histoires,
04:42en rentrant, bien évidemment, dans la prison de la santé.
04:45Et puis, je le disais, cet homme qui s'est battu tout au long de sa carrière politique
04:52et qui continue son combat, ce qui marque également, lorsqu'on découvre le journal d'un prisonnier,
04:59il revient vraiment en transparence avec les soutiens qu'il a pu avoir de sarkozistes
05:04ou même de non-sarkozistes.
05:07Il prend l'exemple d'un certain Jean-Michel Apathy.
05:10Jean-Michel Apathy, je ne crois pas qu'il ait en son cœur le sarkozisme primaire.
05:16Jean-Michel Apathy, pour autant, Jean-Michel Apathy, il l'avait dit publiquement,
05:21s'est étonné de voir qu'un homme comme Nicolas Sarkozy ait pu être condamné avec cette peine,
05:29je rappelle, de ce mandat de dépôt différé, cette exécution provisoire,
05:34alors même qu'il y avait effectivement l'appel qui était lancé, Franck Louvrier.
05:41Il y a aussi ceux qui sont restés silencieux lorsqu'on est au plus bas.
05:45C'est pour ça que c'est un livre qui va beaucoup plus loin que simplement le combat judiciaire.
05:50C'est deux histoires complètement différentes.
05:52Là, c'est une histoire de vie, la résilience.
05:55Lorsqu'on est au plus bas, on voit qui nous soutient.
05:58Et dans votre famille politique, certains sont restés très silencieux.
06:03Les messages étaient...
06:04Oui, alors l'idée, c'est de ne pas trier le bon grain de livret.
06:06Mais surtout, c'est de penser que Nicolas Sarkozy a toujours vécu avec l'amour des Français.
06:11Toujours.
06:11Il s'est toujours confronté d'abord aux élections.
06:15Il s'est toujours confronté d'une façon ou d'une autre avec cette relation particulière qu'il avait avec les Français.
06:20Et je pense que son engagement, il est né et il sera toujours dans cette optique-là.
06:26C'est-à-dire se battre pour les Français, regarder le regard des Français, la perception qu'ils ont de lui, qu'ils ont de son action.
06:32Ça a toujours été une relation particulière.
06:34Et la preuve, c'est que quand vous l'invitez à la télévision, généralement, les audiences sont excellentes.
06:41Pourquoi ? Parce qu'on sait très bien qu'il n'y a pas de filtre.
06:44Contrairement, par exemple, à son successeur à l'Élysée, où, quel que soit le temps, il est toujours dans un même comportement.
06:50Lui, il réagit au premier degré.
06:52Il réagit fortement parce qu'il a cette émotion qu'il arrive à faire passer avec l'ensemble des Français.
06:59Et c'est peut-être là ce qu'on appelle le charisme, d'une façon ou d'une autre.
07:02Ou le lien.
07:03C'est-à-dire que ce lien perpétuel avec les Français.
07:07Et il a reçu tant de lettres au quotidien en prison qu'il a décidé de prendre la plume et d'écrire.
07:14Et je crois qu'il l'a écrit quasiment d'une traite.
07:16Et c'est très intéressant de voir que ce livre, qui est un livre témoignage, qui est un livre vraiment à cœur ouvert,
07:22vous l'écrivez d'une traite.
07:23Et quand vous le lisez, quand vous l'avez entre les mains, je le disais, j'ai eu la chance de le lire avant-hier.
07:28Je l'ai commencé aux alentours de 21h.
07:30Je ne me suis pas arrêté.
07:31Voilà, je ne me suis pas arrêté.
07:33C'est-à-dire que c'est un auteur qui vous prend la main et qui vous accompagne.
07:38Et puis c'est dans un contexte effectivement historique.
07:41Merci beaucoup Franck Louvrier.
07:42Je suis curieux.
07:43On en a un peu parlé ce matin sur CNews, mais on n'en a pas parlé sur Europe 1, dans Elliot de Valais-Vous.
07:50Je rappelle qu'on est en direct jusqu'à 13h.
07:53Georges Fenecht, que vous connaissez bien évidemment.
07:56Et je mets de côté le combat judiciaire.
07:58Moi vraiment, c'est quelle leçon de vie ?
08:01Quelle leçon l'homme veut définir dans cet ouvrage ?
08:07Permettez-moi Elliot, en ce qui me concerne, de remettre au centre le combat judiciaire.
08:15Je continue de m'interroger.
08:17Pourquoi mes anciens collègues, puisque je suis ancien magistrat, ont cru devoir incarcérer l'ancien chef de l'État,
08:25contrairement à la présomption d'innocence, vous avez parlé du détenu et du prisonnier à juste titre,
08:31vous auriez pu rajouter mes présumés innocents, et je sais que vous l'avez pensé.
08:36Pourquoi avoir cru nécessaire risquait-il de s'enfuir ?
08:41Risquait-il de compromettre l'épreuve ?
08:44Alors que tout était dans le dossier, tout était à l'audience.
08:48Quel intérêt ? Alors qu'il savait, les magistrats de première instance, que dès qu'il demanderait sa mise en liberté,
08:55il serait remis en liberté, parce que les critères ne tiennent plus.
08:58Et je continue à m'interroger.
08:59Pourquoi cet acharnement sur l'ancien président de la République ?
09:03Vous parlez d'acharnement, vous avez parlé de l'aspect judiciaire que vous voulez remettre au centre du sujet,
09:08permettez-moi, puisque on essaye de faire comme on peut, mais si vous voulez, on échange.
09:15Mais restons sur ce format-là, et l'angle humain me paraît tout aussi important,
09:23c'est pour ça que je vous interpelle sur l'aspect humain,
09:25puisque vous avez été au plus près du président de la République.
09:27Je voulais faire ce préalable parce que ça me paraissait important.
09:29Vous avez fermé la parenthèse sur l'aspect humain, sur l'homme.
09:33Vous connaissez avec qui vous avez partagé bien des combats ?
09:38Bien des combats, j'ai fait toutes ces campagnes, tous ces meetings.
09:43L'homme, il est résilient, vous l'avez dit,
09:48mais ce qui lui permet de tenir, je ne veux pas vous mentir, je l'ai vu récemment,
09:53ce qui permet de tenir, je crois, c'est ce lien dont vous parlez avec les Français.
09:58Et il va partir avec son livre, il va partir à la rencontre des Français,
10:03leur dire ce qu'il a vécu, comment il l'a ressenti,
10:06parce qu'il a besoin de partager cette épreuve,
10:09et les Français ont besoin aussi de comprendre ce qui est arrivé,
10:13et comment cet homme a pu subir une telle épreuve, voyez-vous.
10:18Donc c'est un livre sans doute le plus personnel qu'il ait pu écrire jusqu'à maintenant,
10:22et qui va sans doute, je pense, émouvoir beaucoup de nos concitoyens.
10:30Ce n'est pas un livre, vous l'avez dit, moi je ne l'ai pas lu,
10:32mais je me fie à ce que vous dites.
10:33Vous pouvez me faire confiance.
10:34Ce que j'entends de monsieur le maire de Labo, la Franck Louvrier,
10:38ce n'est pas un livre de revanche ou de règlement de compte,
10:42c'est un homme à nu, qui se retrouvait dépouillé de tout,
10:47seul, dans une cellule, et qui parle, qui parle de choses sans doute.
10:50Dans un contexte hostile, il faut le rappeler.
10:51Dans un contexte terriblement hostile.
10:54Il rend hommage aux services pénitentiaires, aux agents pénitentiaires qui étaient présents,
10:57qui ont toujours été courtois.
10:59Et ses agents personnels de sécurité, qui ont dormi en prison avec lui,
11:03dans la cellule d'à côté, voyez-vous,
11:05à quel point sa vie était en danger dans ce lieu.
11:08Et il parle de ce lieu, effectivement, qui est extrêmement rude, précaire.
11:15Et puis, il y a en prison, à la prison de la santé,
11:18il y a le bruit, il y a les violences,
11:21il y a des scènes que vous allez découvrir,
11:23mais qui sont des scènes dignes d'un film.
11:26Je ne veux pas déflorer tout le livre,
11:29donc je ne spoilerai pas tout.
11:31Je dis simplement que vous avez, le temps de sa détention,
11:35des scènes qu'on pourrait retrouver dans un roman ou dans un film.
11:40Mais la vie de Nicolas Sarkozy est une vie romanesque.
11:4411h43 sur Europe 1,
11:46on poursuit de balayer toute l'actualité jusqu'à 13h.
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