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  • il y a 3 jours
Face aux inquiétudes exprimées par de nombreux médecins libéraux, Thomas Fatôme, directeur général de l’Assurance maladie, clarifie la position de l’institution et réaffirme plusieurs garanties : ni la liberté d’installation, ni la liberté de prescription ne sont remises en cause. Il insiste également sur un point : les médecins libéraux ne sont jamais considérés comme des “rentiers”.

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Transcription
00:00Je n'ai jamais qualifié les médecins libéraux de rentier et je ne le ferai jamais.
00:13La priorité c'est d'assurer la pérennité de notre système d'assurance maladie
00:16qui fait face à beaucoup de défis, défis financiers d'abord, défis bien sûr aussi de l'accès aux soins
00:20et donc c'est de travailler avec les professionnels de santé, l'ensemble des acteurs du système de santé,
00:25évidemment les médecins libéraux.
00:26Nous évolutions de notre système de santé pour lui permettre de répondre à ces différents défis.
00:33Si on laisse ses dépenses progresser, si on ne fait pas d'action sur les recettes aussi,
00:38chaque année le trou de l'assurance maladie se creuse de 5 milliards d'euros.
00:42C'est ce qu'on a posé dans notre rapport annuel chargé produit.
00:45Pourquoi nos dépenses vont plus vite que nos recettes ?
00:47Parce qu'il y a des facteurs assez fondamentaux, très structurels, qui sont des facteurs démographiques.
00:51On a évidemment de plus en plus de personnes âgées, on a des facteurs épidémiologiques,
00:54on a de plus en plus de malades chroniques.
00:56C'est vrai que ça met en tension évidemment notre système de santé.
01:03Aujourd'hui, on a un déficit de l'assurance maladie, dernière prévision 2025, c'est 17 milliards d'euros.
01:08Ce qui est inquiétant, c'est que ce déficit, quand on regarde les projections sur plusieurs années,
01:12il est appelé à se maintenir à un niveau plus élevé, supérieur à 10, supérieur à 15,
01:16voire même supérieur à 20 milliards d'euros par an.
01:18On va continuer à verser les prestations, elles ne sont pas en risque demain,
01:21on va continuer à financer le système de santé.
01:23Mais à un moment ou à un autre, soit on devra malheureusement renier sur notre niveau de couverture,
01:27soit éventuellement de prendre d'autres mesures de mobilisation des assurés,
01:31de restriction du panier de soins, comme on dit.
01:32Cette année, particulièrement, on est dans une période incertaine sur le projet de loi de financement.
01:41Est-ce qu'on aura un projet de loi ? Quel sera son contenu ?
01:44On n'est pas au bout du débat parlementaire et il a été évidemment particulièrement, on peut le dire, chaotique cette année.
01:50Pour autant, on peut identifier quatre séries de sujets qui peuvent concerner les médecins libéraux si le projet de loi aboutit.
01:55Un cadre donné aux soins non programmés, des structures qui ont besoin d'un cahier des charges.
01:59Des mesures relatives aux arrêts de travail et aux conditions de prescription de ces arrêts de travail.
02:04L'utilisation plus systématique du DMP de MonEspace Santé dans la consultation et dans l'alimentation de ces outils numériques.
02:10Et puis aussi un cadre spécifique lié au secteur de la santé avec un niveau de rentabilité élevé
02:15qui prévoit des mécanismes particuliers de régulation.
02:23On est en train d'expérimenter dans deux départements autour de Chartres et de Lyon
02:27ce qu'on appelle un service qui s'appelle SOSIJ.
02:29Comment l'assurance maladie se met en situation de répondre aux demandes des médecins
02:32qui, quelque part, sont un peu coincés dans leur prescription d'arrêt de travail ?
02:35Ils n'arrivent pas à être en relation avec la médecine du travail.
02:39Ils ne savent pas comment éventuellement gérer un dossier de mise en invalidité.
02:41Ils sont éventuellement sous pression des patients.
02:43L'assurance maladie, elle est là pour les accompagner.
02:45Et donc, c'est ce dispositif SOSIJ.
02:47On va le généraliser progressivement tout au long de l'année 2026.
02:50Après, c'est vrai que notre responsabilité à nous,
02:52c'est évidemment de s'assurer que l'arrêt de travail est prescrit à bon escient
02:56pour une personne qui est tout simplement malade.
02:59Donc, on fait des contrôles d'assurés.
03:00On fait des contrôles de professionnels de santé.
03:02Les mises sous objectifs et les mises sous accord préalable
03:04concernent moins de 2% des médecins généralistes.
03:13Je ne crois pas qu'on puisse dire que le PLFSS
03:16remet en cause les fondamentaux de la médecine libérale.
03:18C'est quoi les fondamentaux ?
03:19C'est la liberté d'installation et c'est la liberté de prescription.
03:22Maintenant, ce qu'on essaie de trouver avec les médecins libéraux,
03:26c'est quelque part une forme de deal gagnant-gagnant.
03:28Et c'est un deal aussi autour de la qualité et de la pertinence des soins.
03:32On sait qu'on a des prescriptions parfois inadaptées.
03:36Comment on trouve les moyens, les leviers avec les médecins libéraux
03:39de pouvoir favoriser tout simplement les bonnes pratiques ?
03:42Il ne s'agit pas de les stigmatiser, il ne s'agit pas de les contraindre,
03:44il s'agit de les accompagner.
03:49C'est quoi une rente ?
03:52C'est une situation dans laquelle vous avez les prix d'un produit ou d'une prestation
03:56qui sont très supérieurs au coût de production de ce produit ou de cette prestation.
04:00Et dans le secteur de la santé aussi, ça arrive sur des médicaments
04:04ou sur certaines activités bien identifiées,
04:06dans lesquelles on constate que quand on fait des études poussées,
04:09on constate qu'on a un niveau de prix ou un niveau de tarif
04:11qui est beaucoup, beaucoup plus élevé que le coût de production des soins.
04:14Mais quand on a une rente qui se crée, notre responsabilité à nous,
04:18c'est d'essayer de travailler pour essayer de diminuer ces niveaux de rente.
04:22Je n'ai jamais qualifié les médecins libéraux de rentier
04:25et je ne le ferai jamais.
04:27Il y a une vraie distinction entre ce qui s'appelle en effet une rente économique
04:30et la situation d'un rentier qui, évidemment, ne sera pas mobilisé
04:33au chevet des patients pour faire une radio,
04:36pour prendre en charge telle ou telle activité.
04:38Chaque année, un médecin généraliste, par ses prescriptions,
04:44il génère de l'ordre de 800 000 euros de dépense.
04:47Il ne s'agit pas de lui dire qu'il coûte trop cher,
04:49il s'agit juste de partager avec lui tout ce qu'on peut faire
04:53sur la juste prescription d'examen de biologie,
04:56du transport partagé, de la bonne prescription d'examen de radiologie.
05:00Tout ça, ça peut permettre, quelque part, non pas de diminuer la dépense.
05:04La dépense, elle va continuer à augmenter, on en est persuadé,
05:06mais de limiter peut-être un peu sa progression
05:08et de le faire sur la base de référentiels de qualité.
05:12On n'oppose pas la maîtrise des dépenses et la qualité des soins, au contraire.
05:20On aura au 1er janvier des mesures de la nouvelle convention médicale,
05:24la convention signée en 2004, qui vont s'appliquer.
05:26Mais c'est aussi les consultations longues,
05:28c'est aussi les mesures autour de la permanence des soins,
05:30qui vont valoriser, par exemple, la visite dans le cadre du SAS
05:33ou de la permanence des soins.
05:34C'est les mesures aussi autour des associations d'actes,
05:37de pouvoir cumuler les actes dans certaines circonstances.
05:41C'est aussi la mise en place du nouveau forfait médecin-traitant,
05:44un forfait médecin-traitant revalorisé dans ses montants,
05:47et un forfait qui va aussi comprendre une brique en termes de santé publique.
05:54Mon mantra, c'est « fier de protéger »,
05:55c'est la devise de l'assurance maladie.
05:57Derrière ça, il y a un autre logo,
05:59c'est « agir ensemble, protéger chacun ».
06:00Sous-titrage Société Radio-Canada
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