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Manuel Bompard est invité sur le plateau de BFMTV pour réagir aux déclarations d’Emmanuel Macron sur les médias, la déontologie journalistique, l’ARCOM et les enjeux démocratiques autour des chaînes d’information comme CNews.
Le député de La France Insoumise analyse les risques d’un label médias soutenu par l’Etat, critique le manque d’action de l’ARCOM sur les dérives médiatiques, évoque les deepfakes, les campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux et défend l’idée d’un conseil indépendant de déontologie journalistique. Il revient aussi sur le traitement médiatique de son mouvement et sur la question de l’indépendance du service public de l’information en France.
Un échange dense et clair sur la place des médias, la liberté de la presse, la régulation audiovisuelle et le fonctionnement démocratique.

#politique #medias #lfi #Bompard #ARCOM

Quel problème majeur Manuel Bompard identifie avant les élections nationales et municipales ?
➡ La désinformation.

Quelle chaîne Manuel Bompard critique en évoquant des pratiques révélées dans un reportage ?
➡ CNews.

Quelle sanction maximale Manuel Bompard estime possible pour une chaîne ne respectant pas son cahier des charges ?
➡ L’interdiction d’émettre.

Catégorie

📚
Éducation
Transcription
00:00Les chaînes de télévision, elles bénéficient et elles signent un agrément avec l'ARCOM.
00:04On leur met à disposition un canal pour pouvoir émettre.
00:07Et en échange de ce canal, il y a un cahier des charges qui doit être respecté.
00:10Et si ce cahier des charges n'est pas respecté, et en l'occurrence, par exemple, pour CNews,
00:13ce cahier des charges n'est pas respecté, je considère qu'il devrait y avoir des sanctions.
00:17Et ces sanctions, aujourd'hui, elles ne sont pas à l'ordre du jour.
00:19Il y a eu des sanctions ?
00:20Oui, mais des sanctions financières qui, manifestement, ne sont pas suffisamment dissuasives.
00:23Vous voulez dire des sanctions qui pourraient aller jusqu'à quoi ?
00:25D'abord, on fait des sanctions financières.
00:27Ensuite, on augmente, s'il faut, le montant de ces sanctions financières.
00:30Et ensuite, on va jusqu'à, y compris, menacer parfois d'interdiction d'émettre.
00:33Enfin, écoutez, ils ne font pas ce qu'ils veulent en dehors de toutes les règles.
00:44Le débat du moment, Manuel Bompard, je suis curieux de vous entendre
00:47sur ce qu'a dit Emmanuel Macron au sujet des médias.
00:51Le Rassemblement National et une partie de la droite, aujourd'hui, l'accusent de vouloir museler la presse.
00:55En cause, je vais tenter d'être très précis, parce qu'il y a eu un peu de fantasmes aussi, sans doute, autour de cette affaire.
01:00Les propos du chef de l'État, dans lesquels il soutient une démarche qui existe déjà depuis plusieurs années,
01:05qui consiste à labelliser, sur la base du volontariat, des médias qui s'engagent à respecter une déontologie.
01:11Pour dire les choses de façon un peu simple.
01:13Aujourd'hui, Emmanuel Macron s'est défendu de vouloir créer un label d'État, ou même un ministère de la vérité.
01:18Est-ce que tout cela vous inquiète ou pas du tout ?
01:20La proposition telle qu'elle est formulée par le Président de la République,
01:24ne me semble pas la bonne manière de répondre contre un problème qui, lui, est un problème réel.
01:30Enfin, tout le monde sait aujourd'hui, y compris on va avoir des élections nationales et municipales
01:34qui vont avoir lieu dans quelques semaines, tout le monde voit à quel point il y a aujourd'hui
01:37des campagnes de désinformation massive sur les réseaux sociaux en particulier.
01:42Il y a des nouvelles pratiques qui n'existaient pas avant,
01:44c'est-à-dire ce qu'on appelle les deepfakes, des vidéos mensongères.
01:48Moi, j'en ai été victime, par exemple, où on m'attribue des propos que je n'ai jamais tenus.
01:51Donc, je suis d'accord pour dire qu'il faut apporter des réponses sur ça.
01:53Je pense que vous dites, dans l'ordre, un, pourquoi ce n'est pas la bonne méthode ?
01:55C'est le label qui existe donc déjà depuis plusieurs années, certifié par des cabinets de...
02:00On va essayer de rentrer dans le débat.
02:01Mais parce que, moi, qu'on fasse en sorte que les règles de déontologie soient respectées dans les médias,
02:07ça me paraît être une chose très importante.
02:09Qu'on considère qu'un média auquel on aurait donné un label serait en quelque sorte soustrait désormais à tout problème lié à la déontologie,
02:19je ne comprends pas pourquoi on labelliserait un média et ce média, il deviendrait sans aucun problème.
02:22C'est ce média qui le demande et c'est un cabinet d'expertise en fonction de plusieurs critères qu'il accorde ou pas ?
02:25Si vous permettez, je préfère une autre mesure.
02:28Laquelle ?
02:28Qui est de mettre en place ce qu'on appelle un conseil de déontologie dans les médias,
02:32qui permet à n'importe quel citoyen, quand il est témoin d'une pratique médiatique qui ne correspond pas à la déontologie médiatique,
02:41de pouvoir saisir ce conseil.
02:42Qui siégerait à l'intérieur de ce conseil ?
02:43Un conseil avec des professionnels de l'information, avec des journalistes qui seraient dans ce conseil.
02:48Un conseil avec, pourquoi pas, des représentants des syndicats de journalistes et de la profession.
02:53On pourrait même considérer que dans ce conseil, il pourrait y avoir des représentants des citoyens,
02:58mais qu'on laisse le gouvernement en dehors de ça.
03:00Parce que si on ne laisse pas le gouvernement en dehors de ça, pourquoi pas élu ?
03:04Élu, quand on parle de représentants des journalistes, ça serait élu par les journalistes.
03:10Si on parle de représentants citoyens, ça pourrait être élu, ça pourrait être tiré au sort, je ne sais pas,
03:15on pourrait réfléchir à plusieurs propositions.
03:17Et ce conseil, il aurait quel pouvoir ?
03:19De faire appliquer les règles de déontologie et donc de pouvoir y compris
03:22imposer parfois des rectificatifs quand il y a des informations qui sont fausses,
03:26ou y compris pouvoir prendre des mesures qui sont des mesures de sanctions.
03:29Mais ce n'est pas le rôle de l'ARCOM, ça ?
03:31L'ARCOM le fait sur le... Enfin, le fait, pardon, on va dire.
03:35L'ARCOM est censé le faire sur...
03:37Vous avez failli faire une peau de banane ou vous êtes retenu ?
03:39Ah non, non, je vais faire une peau de banane, j'ai failli ne pas en faire une et je voulais en faire une.
03:43L'ARCOM est censé le faire sur les médias audiovisuels.
03:45À ma connaissance, pas sur la presse écrite, par exemple, qui n'est pas concernée par l'ARCOM.
03:49Et je vous dis, est censé le faire, parce que moi, je le dis sincèrement ici,
03:53je suis stupéfait du manque d'action de l'ARCOM face à des multiples désinformations
03:58qui existent aujourd'hui dans les médias.
04:01J'ai vu il y a quelques jours un reportage qui a été publié sur les pratiques de la chaîne CNews,
04:05chaîne concurrente de la vôtre, dans laquelle je suis stupéfait que l'ARCOM ne réagisse pas.
04:11J'ai vu une enquête de reporters sans frontières et l'ARCOM a contesté ces éléments.
04:16– Enquête sur le temps de parole, dans la chaîne d'information que vous venez de citer au mois de mars,
04:20RSF estimait que l'extrême droite avait été surreprésentée, l'ARCOM a dit non.
04:23– Ce n'est pas estimé, enfin, moi, que les meetings de la France Insoumise
04:26et les interviews de la France Insoumise passent la nuit sur CNews,
04:28j'en ai déjà été directement témoin.
04:30On doit faire 100% chez les insomniacs, vous voyez.
04:33– Vous estimez que l'ARCOM n'a pas les moyens de vérifier tout ce qui se passe à la télé et à la radio,
04:40ou que vous avez un traitement de défaveur ?
04:42– Non, je ne dis pas qu'on a un traitement de défaveur, je trouve que l'ARCOM ne remplit pas aujourd'hui,
04:47de mon point de vue, les fonctions qui devraient être les siennes.
04:49Pour partie, sans doute, parce qu'elle n'a pas suffisamment de moyens pour le faire.
04:52Et deuxièmement, j'assume de le dire, et ça ne me vaudra sans doute pas que des compliments,
04:56parce que je trouve que parfois, elle fait preuve d'un manque de courage
04:59pour imposer le respect d'un certain nombre de règles.
05:04– C'est l'ARCOM l'an dernier qui a fermé une chaîne de télé et tout le monde lui est tombé dessus aussi.
05:07– Mais moi, à cette occasion, M. Fauvel, je ne lui suis pas tombé dessus,
05:12parce que je considère qu'elle avait raison.
05:13Il faut que tout le monde comprenne, les chaînes de télévision,
05:16elles bénéficient et elles signent un agrément avec l'ARCOM,
05:19on leur met à disposition un canal pour pouvoir émettre,
05:22et en échange de ce canal, il y a un cahier des charges qui doit être respecté.
05:25Et si ce cahier des charges n'est pas respecté,
05:27et en l'occurrence, par exemple, pour CNews, ce cahier des charges n'est pas respecté,
05:30je considère qu'il devrait y avoir des sanctions.
05:32Et ces sanctions, aujourd'hui, elles ne sont pas à l'ordre du jour.
05:34– Il y a eu des sanctions ?
05:35– Oui, mais des sanctions financières qui, manifestement,
05:37ne sont pas suffisamment dissuasives, puisque ça continue.
05:39– Vous voulez dire des sanctions qui pourraient aller jusqu'à quoi ?
05:40– D'abord, on fait des sanctions financières,
05:42ensuite on augmente, s'il faut, le montant de ces sanctions financières,
05:45et ensuite on va jusqu'à, y compris, menacer parfois d'interdiction d'émettre.
05:48Enfin, écoutez, ils ne font pas ce qu'ils veulent en dehors de toutes les règles.
05:53D'ailleurs, je veux dire que j'ai été très choqué aujourd'hui
05:55d'entendre Marine Le Pen et le Rassemblement national
05:57considéraient que l'ARCOM ne devrait avoir une action
06:00que sur le service public de l'information.
06:01– Marine Le Pen dit, les chaînes privées sont financées par de l'argent privé,
06:05donc elles n'ont pas l'obligation de neutraliser.
06:07– Mais c'est scandaleux de dire ça.
06:08– Pourquoi ?
06:09– Mais parce que ces chaînes-là, elles participent
06:12d'un rôle qui est un pilier dans la démocratie, l'information.
06:17Il y a deux piliers dans une République
06:18pour que les gens soient des citoyens, éclairer l'école,
06:21pour que tout le monde puisse disposer des moyens
06:22de comprendre la complexité du monde,
06:24et l'information.
06:25Et ces chaînes-là, ça voudrait dire quoi ?
06:28Qu'elles pourraient se soustraire à toute obligation
06:29d'équité, de respect, un petit peu d'équilibre du temps de parole ?
06:33Enfin, ce serait totalement inacceptable.
06:35Ou alors, on n'est plus en démocratie, on est comme aux États-Unis.
06:37Et donc, ceux qui ont beaucoup d'argent dans le monde politique,
06:39ils peuvent avoir les chaînes,
06:40qui sont les chaînes qui valorisent leur point de vue,
06:43et les autres sont condamnés, en quelque sorte,
06:45à être invisibilisés dans l'espace médiatique.
06:47C'est incompréhensible.
06:48– Encore un mot sur ce thème.
06:49Est-ce que vous estimez, comme Marine Le Pen,
06:50qu'il y a un problème de neutralité du service public ?
06:53– Ah, moi j'ai aussi, j'ai dit ce que j'avais à dire
06:55sur un certain nombre de chaînes.
06:57Pour autant, je considère effectivement
06:58qu'il y a aujourd'hui un certain nombre de pratiques,
07:00parfois, dans le service public,
07:01qui sont aussi problématiques.
07:02– Qui sont quoi ? Hostiles aux insoumis ?
07:04– Moi, je ne vais pas dire hostiles aux uns, aux autres.
07:07– Moi, si vous voulez, je vous donne un exemple très concret,
07:09je pense que tout le monde l'a vu,
07:10mais il y a quelques semaines,
07:12quand j'ai été interviewé sur une émission
07:13par une journaliste du service public de l'information,
07:17et qu'il a failli avoir ensuite un correctif des rédactions,
07:20parce qu'il y avait eu manifestement des fake news,
07:22des fausses informations qui avaient été débitées sur le plateau,
07:24je considère que c'est une pratique extrêmement problématique.
07:27– Mais pour vous, c'est un cas isolé
07:28ou il y a un mauvais traitement des insoumis ?
07:29– Non, je pense qu'il y a besoin aussi,
07:32il y a un mauvais traitement des insoumis,
07:33mais ça, tout le monde le voit,
07:35et je pense que toutes les personnes qui nous écoutent
07:37en sont, je crois, conscientes.
07:38Mais il y a aussi une question,
07:39c'est comment on renforce l'indépendance
07:41du service public de l'information
07:43vis-à-vis du pouvoir politique.
07:44Par exemple, moi, je ne suis pas convaincu
07:46que le fait que les présidents de Radio France
07:49ou de France Télévisions soient nommés
07:51par le pouvoir politique soit une bonne chose.
07:53Pourquoi ?
07:54Ils ne pourraient pas être élus, par exemple,
07:55par les citoyens.
07:56Ça éviterait que ça soit les pouvoirs politiques.
07:58– Ça va faire beaucoup d'élections.
07:59– Oui, mais moi, je pense que ce n'est pas un problème
08:01de voter, vous savez, en démocratie.
08:03Et je pense que les citoyens,
08:04quand on parle de quelque chose d'aussi important
08:06que les médias,
08:07et en particulier du service public d'information,
08:09je trouve ça légitime que ce soit les citoyens qui décident.
08:11– Sous-titrage ST' 501
08:41– Sous-titrage ST' 501
08:43– Sous-titrage ST' 501
08:45– Sous-titrage ST' 501
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