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  • il y a 9 heures
Mardi 2 décembre 2025, retrouvez Caroline Renoux (fondatrice et CEO, Birdeo), Julien Deleau (directeur France, Reev), Geneviève Férone (associée, Prophil) et Eliott Hergat (médecin et PDG, Diabet’) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

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Transcription
00:00Générique
00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:13Et voici le sommaire, c'est Geneviève Ferron Creuset, confondatrice de Profil, cabinet de conseil en stratégie et en philanthropie,
00:20qui sera l'invité du grand entretien, tout à l'heure, 26 minutes, pour parler des entreprises au service du bien commun,
00:27et puis aussi du concept de post-croissance.
00:30Mais d'abord, je reçois Julien Delot, le directeur France de Rive.
00:34On se demandera comment tenir l'objectif de 400 000 bornes publiques de recharge d'ici 2030.
00:40Dans notre Zoom, on vous dévoilera les résultats de l'étude 2025 de Berdeau sur les tendances et les rémunérations des métiers à impact.
00:49Et puis dans notre rubrique Startup et Innovation, vous découvrirez Diabète,
00:53c'est un pôle médical dédié à la prise en charge globale des personnes diabétiques.
00:58Voilà pour les titres, c'est l'heure de Smart Impact.
01:07L'invité de ce Smart Impact, c'est Julien Delot. Bonjour.
01:11Bonjour.
01:12Bienvenue, vous êtes le directeur France de Rive.
01:15Alors je veux bien que vous nous présentiez Rive en quelques mots, pour poser le décor en quelque sorte.
01:19Oui, bien sûr. Donc Rive, on est un éditeur logiciel.
01:22On est spécialisé dans la fourniture de solutions qui permettent de gérer, de piloter des bornes de recharge pour véhicules électriques.
01:30Donc notre mission, c'est à la fois de rendre cette borne le plus intelligent possible.
01:36Donc on verra sûrement après comment.
01:38Avec quels outils, oui.
01:39Voilà, exactement. Et aussi avec la particularité de gérer l'énergie le mieux possible qui est justement délivrée par ces bornes.
01:45Donc on est une société européenne, présente en France mais également à l'étranger.
01:50Voilà, et on a, ça sera peut-être utile pour plus tard, on a aussi la particularité de cibler plus tôt, même si on sait tout faire, le marché des entreprises.
01:59D'accord. Alors, un point sur l'état du marché français.
02:03Aujourd'hui, c'est, alors on a des chiffres fin 2023, 118 000 points de recharge publique installés fin 2023.
02:11On parle des recharges électriques, évidemment, avec donc cet objectif de 400 000 d'ici 2030.
02:18Comment vous, vous évaluez, vous êtes une bonne vigie en quelque sorte, vous évaluez la maturité du marché français ?
02:23La maturité du marché français est très loin d'être atteinte.
02:26On est très, très loin.
02:27D'ailleurs, pour donner un ordre d'idée, le gouvernement s'est fixé comme objectif d'avoir 18 millions de véhicules électriques d'ici 2035.
02:35On en est très, très loin.
02:35Donc, c'est à la fois une bonne nouvelle parce qu'on a encore un impact dans ce qu'on va faire.
02:40Mais voilà, donc il y a vraiment une maturité qui, même par rapport à d'autres pays européens.
02:44Oui, parce que Rive est présent sur d'autres marchés en Europe.
02:46Oui, il est présent en France, Benelux, Allemagne, Autriche, etc.
02:49Et on prend un marché comme le, rien qu'un petit pays comme les Pays-Bas, à atteindre maturité qui est sans commune mesure par rapport à la France.
02:56Par manque, alors si on se place du côté français ou par, au contraire, plus de volonté politique, il y a eu un volontarisme politique dans ces pays-là depuis plus longtemps.
03:08C'est une question moyen de volonté ?
03:10Oui, ça part très souvent.
03:12Parce que c'est toujours la poule à poule.
03:13Est-ce que c'est l'infrastructure qui fait qu'on va acheter une voiture électrique ?
03:17Ou est-ce que c'est parce qu'on achète de plus en plus de voitures électriques que ça y est, les pouvoirs publics se disent, ben oui, il faut les infrastructures ?
03:22Oui, c'est les deux, mais ça part souvent d'une volonté soit de la population et politique, donc ça va vraiment ensemble.
03:27Donc oui, la France a un petit peu de retard par rapport à ça, même si, il faut être honnête, elle fait quand même des efforts le mieux qu'elle peut par rapport au contexte actuel pour financer et favoriser le véhicule électrique.
03:38Alors, on va rentrer dans le détail de ce que vous proposez, cette logique d'optimisation énergétique.
03:43Comment vous vous différenciez par rapport à d'autres acteurs sur le marché français ou européen ?
03:48Oui, donc, alors l'idée en fait, c'est que de pouvoir rendre une borne le plus intelligent possible.
03:55Donc une borne, c'est un matériel qui fournit l'électricité pour recharger un véhicule.
03:58Donc elle le fait, alors ça manquait de respect à personne, elle le fait de manière basique si on ne lui dit pas de faire autrement.
04:05Donc le but, c'est d'installer, de mettre en place une solution qui permet de gérer à plusieurs niveaux cette borne-là.
04:11Donc la première des choses qu'on a envie de parler, donc là on est surtout sur une partie RSE, c'est les innovations qui ont été faites récemment.
04:20C'est d'utiliser par exemple de l'énergie qui est moins coûteuse et qui est bas carbone et verte.
04:26Donc par exemple, rien que le fait de pouvoir faire différencier.
04:32Flécher l'origine, enfin, oui, exactement.
04:34Ou différencier l'origine, donc ça, ça vous pouvez le faire.
04:37Exactement.
04:37Vous pouvez garantir à un client que sa recharge va être basée sur de l'énergie verte.
04:42C'est exactement ça.
04:43C'est-à-dire que le fait de pouvoir aider une borne à distinguer que l'énergie vient du réseau ou d'une production, par exemple, locale, photovoltaïque,
04:50sans les infrastructures démentes de manière très très simple, le but c'est de rendre tout ça simple.
04:55Ça c'est déjà une innovation qui marche très très bien.
04:58Alors qu'est-ce qu'il y a d'autre comme outil d'optimisation, en quelque sorte ?
05:03Oui, tout à fait.
05:03Donc là, je vais donner plusieurs exemples.
05:07Prenons le cas d'une entreprise qui a 10 bornes et qui va, le matin, 10 véhicules vont venir se charger sur ces bornes-là.
05:18Ça n'a aucun sens aujourd'hui de fournir l'énergie maximum à ces 10 véhicules-là, dès 9h du matin, pour les 10 véhicules.
05:27Donc là, ça voudrait dire qu'on ait des coûts démesurés d'infrastructures, que la puissance qui est délivrée pour ces 10 bornes-là en même temps soit énorme.
05:35Donc ça n'a aucun coup, ça ne tient pas en compte de l'énergie photovoltaïque qui est prévue, qui est produite.
05:39Ça ne tient pas en compte des comportements des utilisateurs et encore moins de l'énergie que le bâtiment consomme.
05:44Donc là, une solution comme la nôtre va pouvoir décaler, justement, en fonction des besoins des conducteurs et de l'énergie qui est produite photovoltaïque ou non,
05:53dans le temps, c'est la recherche de ces 10 véhicules-là.
05:56Et donc, on va peut-être prioriser deux véhicules de commerciaux qui vont devoir partir rapidement.
06:00Et puis, les huit autres salariés qui sont branchés sur le réseau, qui vont rester branchés jusqu'à 18h ou 17h30 le soir.
06:07D'accord.
06:07En fait, on va décaler cette énergie-là automatiquement, en attendant qu'il y ait du photovoltaïque, parce qu'on sait qu'il va faire beau plus tard.
06:13On sait que le bâtiment va consommer moins entre midi et deux, etc.
06:15Donc, le but, c'est vraiment d'utiliser l'énergie à bon escient.
06:19Donc là, on est vraiment sur la partie énergétique.
06:21Alors, vous disiez qu'il y a une stratégie B2B importante.
06:25Donc, ça veut dire que vous adressez à quoi ? Des entreprises, des copropriétés, par exemple ?
06:29Ça fait partie des cibles de rives aussi ?
06:31Absolument.
06:32Donc, c'est parmi nos prioritaires.
06:34Alors, pourquoi ? Il y a plusieurs raisons pour ça.
06:37Ce qu'on appelle la recherche à destination, c'est-à-dire la recherche quand le conducteur est arrivé à destination,
06:42c'est-à-dire à la maison ou sur le lieu de travail, représente largement la majorité des recherches qui sont effectuées en France et en Europe.
06:50Donc, l'enjeu de l'électrique, ce n'est pas la recherche sur l'autoroute.
06:54Donc, c'est là où on a le plus gros impact.
06:56Donc, justement, en facilitant les entreprises, les copropriétés ou même le particulier à rendre sa recherche intelligente, facile d'utilisation, etc., même monétisable.
07:07Donc, on essaie de réduire le coût, voire de gagner de l'argent sur des recherches.
07:10Parce qu'on va remettre de l'énergie sur le marché, c'est ça, à certaines heures ?
07:15Oui, il y a plusieurs logiques-là.
07:17La première, la plus simple, c'est juste de dire « je vais partager ma borne parce que je ne m'en sers pas ».
07:21Donc, ça, que ce soit pour un particulier, mais surtout pour une entreprise.
07:24Peut-être que l'entreprise, la nuit et puis le week-end, elle peut très bien publier sa borne sur les réseaux d'opérateurs de charge.
07:30Et n'importe qui peut venir utiliser cette borne-là et l'entreprise va gagner de l'argent.
07:34Donc, ça, c'est ce que les logiciels de supervision permettent également.
07:38Donc, on ne gère pas que l'énergie, on essaie justement de réduire les coûts de ça.
07:42Mais oui, vous mettez aussi le doigt sur une innovation qui arrive et on voit de plus en plus le véhicule électrique,
07:50non pas comme un consommateur d'énergie, mais aussi comme une batterie de stockage.
07:53Donc, ça, c'est ce qu'on appelle le V2G.
07:55C'est une technologie qui va arriver en France très bientôt et qui va potentiellement chambouler le marché de l'électricité.
08:05Parce qu'en fait, on va…
08:08Imagine, on a une voiture électrique, je consomme 15% de ma batterie, je la recharge.
08:12Qu'est-ce qui va se passer au cœur de la nuit s'il y a besoin ou à un moment de la journée et que je n'utilise pas ma voiture s'il y a besoin d'électricité ?
08:19Ma batterie va pouvoir la fournir ? C'est ça, la logique ?
08:21Oui, alors ça, c'est la logique qu'on voit dans un premier temps.
08:24C'est vraiment l'utilisation basique, c'est de dire, ah oui, tiens, si j'ai besoin d'une énergie, ma voiture est une batterie stockage.
08:30Parce que ça, cette technologie, par exemple, elle existe, je me souviens avoir reçu des entreprises…
08:34Oui, c'est le V2G.
08:35Oui, qui fabriquent ces bornes.
08:37Exactement, alors ce n'est pas du tout déployé encore aujourd'hui en France.
08:39Oui, c'est ça, la technologie existe, mais pour l'instant, ce n'est pas déployé.
08:41Exactement, c'est pour ça que ça va ira rapidement.
08:43Mais là où ça peut vraiment avoir un impact, c'est qu'en fait, on peut systématiser cette utilisation-là.
08:48Et en France, on a la chance d'avoir l'énergie nucléaire qui est bas carbone.
08:53Mais dans les pays comme l'Allemagne, l'Angleterre, on a avancé beaucoup plus fort que nous sur ces sujets-là
09:00parce qu'ils ont plus de contraintes sur le côté carbone de leur énergie, qui est bien moins bonne qu'en France.
09:06Et donc là, en fait, on peut systématiser le fait de recharger une voiture uniquement quand j'ai de l'énergie qui est bas carbone et moins chère
09:13pour systématiquement la réutiliser, de manière, non pas juste quand j'en ai besoin comme ça, dans le réseau,
09:18la réinjetter dans le réseau à des moments où il n'y a pas de soleil, il n'y a pas de vent, où c'est la nuit.
09:23Et donc, la temporalité de ce déploiement en France, qu'est-ce que vous en pensez ?
09:29Je pense qu'il faudra encore au moins deux ans.
09:31Même si les technologies sont là, il faut que les véhicules soient prêts.
09:33Mais ça peut avoir un impact aussi sur les fournisseurs d'énergie qui vont repenser comme s'il y avait des milliers,
09:41des millions de batteries stockage dans le réseau, repenser la façon dont ils vont fournir des contrats de service.
09:47Il y a aussi une fonctionnalité d'intelligence artificielle dans ce que vous proposez, dans les services que RIF propose ?
09:55Oui, donc le but du jeu, vraiment, c'est de favoriser l'adoption du véhicule électrique en France et en Europe.
10:02Donc, tout ce qui va rendre simple l'utilisation, l'installation pour le consommateur final, l'entreprise en général,
10:10est vraiment quelque chose qui est important pour nous.
10:13Et donc, l'IA, elle sert à quel moment ?
10:14Exactement. Donc, l'IA sert à plusieurs choses.
10:16Donc là, aujourd'hui, elle sert à optimiser, l'une des fonctions d'IA, chez nous, sert à optimiser la disponibilité des bornes.
10:23C'est-à-dire qu'une borne qui va avoir une panne, qui va être en dysfonctionnement,
10:27en fait, notre IA va, par exemple, prendre la décision toute seule de redémarrer les bornes
10:32ou de réaliser des petites actions de correction pour, sans que je n'ai rien à faire,
10:36en fait, ça va remettre en service ma borne et faire en sorte qu'elle soit le plus disponible possible.
10:40Ou alors, anticiper sa maintenance, etc.
10:43Exactement.
10:43Ça peut faire partie des services.
10:44C'est exactement ça. En fait, c'est le but du jeu, c'est de rendre simple l'utilisation.
10:49S'il y a une maintenance à faire, peut-être qu'elle pourra le faire à distance.
10:52Quels sont les clients, les secteurs qui sont les plus demandeurs aujourd'hui de solutions,
10:57à intégrer des recharges, l'énergie, le fait d'effectivement pouvoir sourcer son énergie
11:04quand on a ça des ventes de recharge ?
11:06Oui. Alors là, en ce moment, c'est vraiment les entreprises.
11:09Donc là, on est sur l'objectif de verdir son parc de véhicules,
11:12que ce soit des véhicules qu'on a en flotte de fonction,
11:16mais aussi les véhicules de ses employés.
11:17Donc là, l'État joue son rôle aussi là-dessus, en fournissant encore des aides là-dessus.
11:22Et c'est vraiment le secteur qui, aujourd'hui, est le moins mature en France.
11:26Les recharges sur autoroutes, ça, il n'y a pas de souci.
11:28Maintenant, on peut vraiment recharger ses véhicules en itinérance.
11:31Mais vraiment, la recherche à destination, en entreprise,
11:35est vraiment aujourd'hui l'impact qui est le plus grand.
11:38Par exemple, je vais donner un autre exemple.
11:42Un employé qui aurait un véhicule de fonction et qui est du loin de son entreprise,
11:45aujourd'hui, ça paraît tout bête, mais en fait, il va être obligé de se recharger
11:49sur des parkings ou alors s'équiper lui-même d'une borne,
11:53alors que c'est un véhicule de fonction.
11:55Une solution comme la nôtre permet d'automatiser le remboursement des frais
11:58dans le cas où le salarié se rechargerait à la maison.
12:02Donc là, ça ne fait pas rêver.
12:04Par contre, c'est quelque chose qui est totalement pratico-pratique
12:06et qui fait que l'entreprise va co-financer une borne.
12:10Et donc, on a mis dans le circuit une nouvelle personne à titre personnel
12:14qui pourrait aussi avoir un véhicule personnel dans sa maison,
12:17mais pourra se recharger son véhicule professionnel sans problème de frais.
12:22Merci beaucoup, Julien Delos.
12:24C'était très concret.
12:25À bientôt sur Bsmart4Change.
12:26On passe à notre Zoom.
12:28Les grandes tendances des métiers à impact.
12:31Et on va parler rémunération aussi.
12:32Le Zoom de ce Smart Impact,
12:41on va parler des tendances et de la rémunération
12:45dans les métiers à impact avec Caroline Renoux.
12:47Bonjour.
12:48Bonjour.
12:48Bienvenue.
12:49Vous êtes la fondatrice de Beurdeo.
12:51On se disait juste avant de démarrer l'interview,
12:53on se voit quasiment une fois par an.
12:54Vous venez quand vous publiez les résultats de votre étude annuelle
12:57sur ces tendances des métiers à impact.
13:00Pour nous, c'est vraiment intéressant.
13:01C'est une sorte de point d'étape.
13:04Je veux bien quand même que vous nous présentiez Beurdeo
13:06en quelques mots pour démarrer.
13:08Avec plaisir, oui.
13:09Beurdeo, c'est un cabinet de recrutement
13:11que j'ai fondé il y a 15 ans maintenant,
13:13spécialisé sur les métiers à impact,
13:16les dirigeants à impact et de la RSE.
13:18D'accord.
13:19Quelle grande tendance vous voyez émerger ?
13:23Est-ce qu'on a une professionnalisation
13:27des métiers à impact, des métiers RSE ?
13:29Vous la voyez vraiment à l'oeuvre, cette professionnalisation ?
13:32Oui.
13:33Ce qui est intéressant dans cette étude, c'est que c'est la dixième.
13:35Ça nous permet vraiment d'avoir un recul.
13:40Effectivement, il y a vraiment une professionnalisation des métiers,
13:43une spécialisation aussi.
13:46Et alors, même si aujourd'hui, on parle un peu de backlash
13:49et on pourra y revenir.
13:50On va en parler du backlash.
13:52Si on regarde dix ans en arrière,
13:54on voit quand même que les salaires ont énormément progressé.
13:58J'ai pris un chiffre très moyen du salaire moyen,
14:02alors tout confondu.
14:04Il y a dix ans, c'était 55 000 euros annuels bruts.
14:07Là, on est quasiment à 68 000 euros annuels bruts.
14:10C'est ça, le chiffre que vous donnez.
14:11Et c'est 67 800 annuels bruts en 2025.
14:16Donc, il y a une progression qui est constante sur dix ans,
14:19avec peut-être une petite baisse sur un an,
14:22si j'ai bien lu l'étude, c'est ça ?
14:23Oui, c'est ça.
14:24Là, on constate une légère baisse.
14:27Donc, elle est faite sur 2024.
14:29Alors, ça s'explique pour deux raisons.
14:32La première, c'est que c'est vrai,
14:36il y a un petit backlash ESG,
14:38donc ça impacte les métiers.
14:39L'autre raison, c'est que les années 2021, 2022,
14:45jusqu'au début 2023,
14:46on a énormément recruté.
14:49Il y a eu beaucoup de créations de postes.
14:50Alors, tous postes, tous secteurs confondus,
14:54mais encore plus dans la RSE.
14:56Et il n'y avait pas assez de profils,
14:58donc il y a eu une petite inflation des salaires aussi,
15:01à ce moment-là.
15:01D'accord.
15:02Les profils, justement, qui sont les plus recherchés,
15:05les plus stratégiques,
15:06quels sont ces profils ?
15:08Alors, toujours ceux autour de la décarbonation.
15:12Ça, ça reste quand même quelque chose de très demandé.
15:18Aujourd'hui, ce qui émerge,
15:19c'est tout ce qui est autour de l'économie circulaire
15:21et autour de la traçabilité des produits.
15:23D'accord.
15:24La biodiversité, c'est pas encore...
15:26Parce que nous, on est une autre vigie ici.
15:29Et donc, c'est vrai que depuis, allez, on va dire deux ans,
15:32on commence vraiment beaucoup plus à nous parler de biodiversité,
15:36à intégrer la biodiversité aux stratégies d'entreprise.
15:39Est-ce que ça se ressent aussi dans les métiers à impact ?
15:41Alors, oui, oui, tout à fait, ça se ressent.
15:43On recrute de plus en plus de spécialistes de biodiversité.
15:48Après, ils sont moins valorisés que les autres profits,
15:53puisque là, on est vraiment sur les salaires.
15:54Oui, sur la rémunération, oui.
15:56Parce que c'est plus difficile de calculer la biodiversité.
16:00On est d'accord.
16:00Voilà.
16:01Les métriques sont moins simples à trouver.
16:03Exactement.
16:04Le carbone, on sait ce que c'est.
16:06La traçabilité, on sait ce que c'est.
16:09La biodiversité, on a encore besoin de travailler sur le sujet.
16:14Oui.
16:14Alors, il y a deux éléments, vous avez évoqué la spécialisation,
16:19mais ça peut sembler contradictoire,
16:20mais il y a à la fois le fait que la RSE s'intègre de plus en plus à d'autres fonctions
16:25et puis à côté de ça, qui est la spécialisation.
16:28On va se concentrer sur ces deux aspects,
16:30sur la transversalité pour commencer.
16:34Ça veut dire quoi ?
16:35On met de la RSE un peu partout, c'est ça ?
16:38Exactement.
16:40Il y a eu toute cette phase où la RSE n'appartenait entre guillemets que à la direction RSE
16:46et puis petit à petit, ça s'intègre dans les métiers.
16:49Moi, j'aime bien comparer ça avec la finance.
16:52Dans toutes les entreprises, il y a un directeur financier,
16:55qu'elle aille bien, qu'elle aille mal.
16:57Et chaque métier, en général, a un impact avec la finance aussi dans sa job desk.
17:04La RSE, c'est pareil.
17:05Est-ce que c'est bon signe, d'une certaine façon ?
17:07Vous voyez ce que je veux dire ?
17:08Parce qu'avant, la RSE, on ne va pas se mentir,
17:11elle était quand même un peu cantonnée et pas vraiment stratégique.
17:14Est-ce que le fait qu'elle devienne transversale,
17:16ça veut dire que, par définition, elle est de plus en plus stratégique ?
17:21Alors, là où c'est intéressant et là où on voit que ça devient vraiment stratégique,
17:26c'est dans les conseils d'administration.
17:28Parce que, je ne vais pas vous cacher,
17:30aujourd'hui, il y a quand même beaucoup moins de créations de postes en RSE,
17:34voire certains directeurs RSE qui partent et qui ne sont pas remplacés.
17:38Donc, c'est quand même un fait.
17:40Néanmoins, dans les conseils d'administration,
17:43les administrateurs, même ceux qui ne sont pas spécialisés en RSE,
17:47continuent et s'impliquent de plus en plus fortement sur ces sujets.
17:51Parce qu'eux, ils sont là pour la pérennité de l'entreprise.
17:55Et je trouve que c'est vraiment là où on voit que ça devient de toute façon essentiel.
18:01Donc, il y a cette transversalité,
18:04même s'il y a des bémols, et c'est important de les dire.
18:07On reviendra sur le retour de bâton, le backlash tout à l'heure.
18:10Et puis, il y a la spécialisation.
18:13Alors ça, ça m'intéresse de voir pourquoi et comment les métiers RSE se spécialisent.
18:17Dans quel domaine, en fait ?
18:20Alors, la RSE, c'est la responsabilité sociétale et environnementale.
18:26Voilà.
18:26Donc, à la fois, c'est du carbone, c'est de la biodiversité,
18:29c'est du reporting extra-financier.
18:32Ce sont des droits humains.
18:34On ne peut pas être expert de tout ça.
18:36Ce n'est pas possible.
18:37Donc, globalement, un bon directeur RSE,
18:41il aura une excellente culture générale de tous ces sujets.
18:45Mais après, on ne peut pas lui demander d'être à la fois expert des droits humains et du carbone.
18:50Donc, il a besoin de s'entourer vraiment de spécialistes sur ces sujets.
18:54Alors, je vois, effectivement, climat, analyse du cycle des produits, économie circulaire,
18:59data ESG aussi intéressant.
19:00Si je prends ces quatre familles, d'après vous,
19:04quelles spécialités sont déjà ou seront les plus recherchées d'ici trois ou cinq ans ?
19:09Il y a peut-être des jeunes diplômés qui se posent cette question-là,
19:12qui nous regardent en ce moment.
19:13Alors, il y a quand même un gros sujet au niveau des data ESG.
19:17Oui.
19:17Parce que si on compare avec les financiers,
19:20eux, ils ont juste des euros,
19:22allez, à la limite des dollars ou du yen, qu'ils doivent traiter.
19:24En ESG, il y a énormément de data.
19:29Tout ce qui va faire le succès de ce qu'on essaye de transformer,
19:34c'est que cette data, elle soit bien...
19:36Oui, pour qu'on puisse en parler.
19:37Exactement.
19:38L'intégrer à son bilan financier et à sa communication.
19:42Donc, ça, c'est un poste stratégique pour vous.
19:43Donc, ça, ça fait quand même vraiment partie des postes stratégiques et en devenir.
19:48On parlait de rémunération, donc progression sur dix ans, petite baisse sur un an.
19:53Alors, on en avait déjà parlé, mais j'avoue que j'avais un peu oublié.
19:58Les femmes représentent 70% environ des professionnels RSE.
20:01Donc, ça veut dire qu'il y a un écart salarial.
20:05Enfin, voilà, elles sont moins bien payées que les autres.
20:07C'est vrai aussi dans ces métiers-là ?
20:09Alors, c'est vrai que c'est un secteur.
20:12Majoritairement, ce sont des femmes, non seulement qui s'y intéressent,
20:15mais qui sont compétentes sur le sujet.
20:18On le voit vraiment dans nos bases de données.
20:20On ne cherche pas à faire en sorte qu'il y ait plus de femmes
20:23ou plus d'hommes, c'est comme ça.
20:24C'est la réalité, le marché.
20:26Il y a dix ans, quand on faisait cette étude,
20:28les salaires étaient équivalents entre les hommes et les femmes,
20:31avec légèrement un peu supérieur pour les femmes.
20:35Là, aujourd'hui, ça s'est inversé un petit peu.
20:38Comment vous expliquez ça ?
20:40Je pense que c'est davantage parce que les fonctions techniques sont mieux payées.
20:46Voilà, un expert du carbone, précisément, va être en général mieux payé
20:52que quelqu'un qui va faire de la communication en RSE.
20:55Et il y a plus d'hommes sur les fonctions techniques.
20:58Quel conseil vous donneriez aux femmes, mais aussi aux hommes,
21:01pour aller optimiser leur rémunération ?
21:05Lire l'étude.
21:08C'est un bon point de départ.
21:10Lire l'étude et puis surtout préparer ses entretiens.
21:15Alors, quand on veut changer de poste, en général,
21:18c'est là où c'est le plus facile d'être augmenté.
21:21En plus, maintenant, à partir du 1er janvier,
21:24on n'aura plus l'autorisation de vous demander combien vous êtes payé.
21:28Donc, si vous êtes bien renseigné, vous pourrez demander le prix qui est juste pour vous.
21:36Et puis, si vous êtes déjà en poste et que vous restez dans la même entreprise,
21:42c'est vraiment de préparer bien votre entretien
21:44et de démontrer la valeur ajoutée que vous apportez.
21:48Parfois, dans la RSE, on a un peu tendance à être très « je veux changer le monde »,
21:53très utopiste.
21:54Ce qui va intéresser une entreprise, c'est la valeur ajoutée que vous apportez.
22:00Et c'est là-dessus qu'il faut insister.
22:01Évidemment.
22:01Est-ce qu'il y a une grande différence entre les grandes entreprises,
22:06les grands comptes d'un côté, les PME de l'autre ?
22:09Sur ces métiers à impact ?
22:11Sur les salaires, oui, évidemment.
22:14Évidemment.
22:15C'est sûr qu'on est mieux payé dans le CAC 40 que dans une ETI en général.
22:19Mais ça, c'est vrai en général.
22:20Exactement.
22:21Et ce n'est pas seulement pour les métiers à RSE.
22:24Oui, parce qu'il y a le salaire et après, il y a tous les avantages en plus qu'il y a d'avantages dans des grands groupes.
22:30Alors, il y a deux éléments d'actu.
22:32Je vais vous interroger, parce que ça m'intéresse quand même, vu ce que vous faites chez Burdeo,
22:36de savoir ce que vous pensez sur la directive européenne, sur la transparence salariale,
22:39ce que ça va changer dans les entreprises.
22:41Mais je reviens au bâclage.
22:42Donc, ce retour de bâton, Etats-Unis, Europe, parce qu'on voit comment le pacte vert est détricoté en ce moment par le Parlement européen.
22:52Donc, vous nous disiez, il y a quand même un effet sur les métiers, sur les métiers, RSE. Pourquoi ?
22:58Alors, il y a un effet parce que la réglementation, c'est quand même très perturbant.
23:04Ça a changé du jour au lendemain.
23:07Donc, il y a quand même un certain nombre d'entreprises qui avaient commencé à s'équiper en termes de compétences sur ces sujets,
23:13ou qui allaient le faire, et puis qui ont tout arrêté du jour au lendemain.
23:16Clairement, qui se disent, bon, l'air du temps n'est plus au bilan extra-financier,
23:21donc je n'ai plus besoin de directeur RSE.
23:24Vous caricaturez un petit peu.
23:27Non, non, vous caricaturez un petit peu.
23:29Mais beaucoup de...
23:32Notamment, c'est dans les cabinets de conseil qu'on voit cette première baisse des salaires.
23:36D'accord.
23:36Ça a été les premiers impactés, puisque c'est eux qui travaillaient beaucoup avec les entreprises sur ces sujets réglementaires.
23:44Est-ce que moi, je reçois aussi beaucoup de DG qui me disent, mais on maintient le cap,
23:48même quand on fait du business aux Etats-Unis, on change un peu le verbatim, voilà, mais on maintient le cap.
23:55Alors, le cap est maintenu, mais avec moins de budget, globalement.
23:59D'accord, ok.
24:00Non, mais c'est très bien comme ça.
24:02Je connais quand même très bien les directeurs RSE.
24:05Globalement, les budgets étaient plutôt à la baisse cette année.
24:07D'accord, c'est très bien de dire la réalité du marché.
24:11On termine à 1 minute 30 sur cette directive européenne, sur la transparence salariale.
24:15Moi, je dis sur le principe super, mais alors, bon courage pour les DRH qui vont avoir à gérer ça.
24:20C'est clair.
24:22Comment vous l'appréhendez ?
24:23Je pense que c'est à la fois, comme vous dites, c'est une bonne chose parce qu'il y a une espèce d'injustice de dire,
24:32toute ma vie, j'ai été mal payée, ça va continuer parce que je dois donner mon salaire avant.
24:37Notamment dans l'écart femme-homme.
24:39C'est un outil pour réduire ou faire disparaître cet écart.
24:42Exactement.
24:44Après, pour les chasseurs de tête comme nous, ça va bousculer nos habitudes.
24:52Moi, j'aimais bien rapidement demander le salaire actuel des gens, ce qu'ils voulaient.
24:56Pas tant pour que ce soit transparent pour l'entreprise, mais juste pour savoir si globalement,
25:02le candidat pouvait être intéressé par ce type de poste.
25:06Parce que ça pourrait faire perdre beaucoup de temps à tout le monde.
25:11Et je pense que ça va arriver, en tout cas dans les débuts, parce qu'il va falloir s'adapter à ce changement.
25:16Merci beaucoup Caroline Renou et à bientôt sur Be Smart for Change.
25:20On se dit dans un an alors.
25:23C'est l'heure du grand entretien de ce Smart Impact.
25:26On va parler philanthropie et post-croissance.
25:28Prêt pour l'impact, c'est la question que je pose chaque jour à une personnalité qui compte dans notre économie.
25:40Je reçois Geneviève Ferron-Creuset.
25:41Bonjour.
25:42Bonjour.
25:42Heureux de vous accueillir.
25:43Bienvenue.
25:44Vous êtes cofondatrice associée de Profil.
25:46C'est un cabinet de conseil en stratégie et en philanthropie.
25:50Le sens du moins impact, c'est souvent la première question que je pose dans le grand entretien.
25:54Quel sens vous lui donnez ?
25:55Et surtout, comment vous l'appliquez au quotidien ?
25:59Le sens du mot, le mot impact déjà en français, c'est quelque chose, on a du mal à se l'approprier.
26:06Avoir un impact, c'est un impact dans cinq minutes.
26:09C'est simplement quand un objet ou une cause rencontre une surface, on va dire, une surface d'échange dans laquelle il y a quelque chose qui se produit.
26:18Et ce qui va se produire, est-ce que c'est positif, est-ce que c'est négatif ?
26:21C'est ça, il faut rajouter positif ou négatif pour que ça prenne du sens.
26:24Donc voilà, c'est pas quand on pense à un impact, bien sûr, on est animé pour le meilleur, donc on se dit que ça va être un impact positif.
26:29Mais parfois, et très souvent, c'est le contact, en fait, de deux flux, de deux forces, de désintention sur une cause, un sujet.
26:37Et on cherche à marquer, à laisser une trace.
26:40En fait, la notion d'impact aussi, c'est que derrière, il reste quelque chose qui est une empreinte.
26:47Donc, c'est la question de la durée, c'est la question de l'intention.
26:51Donc, avoir un impact, finalement, c'est aussi, si je puis dire, un mot qui est devenu valise.
26:58Oui, bien sûr.
26:58Donc, il peut cacher tant de réalités différentes.
27:01Il peut cacher beaucoup de réalités.
27:02Alors, on peut se dire…
27:03Mais alors, vous, par exemple, on va prendre l'exemple de profil.
27:06Donc, cabinet de conseil, en stratégie et en philanthropie.
27:11Je reviendrai évidemment sur le mot philanthropie.
27:13Oui, mais vos clients, ils vous disent, je veux transformer mon impact négatif en impact positif.
27:20Je veux… Enfin, vous voyez ce que je veux dire ? Déjà, connaître mon impact.
27:24Oui, alors, dans le cas de profil, on a un cabinet de conseil en stratégie, on va dire, qui permet à des entrepreneurs qui, effectivement, dans le cadre…
27:34Dans un cadre restreint, mais s'ils sont à la tête de leur entreprise, avec la possibilité de la faire évoluer.
27:40Et je dis bien que ça commence par la gouvernance de l'entreprise, comme vous dites.
27:43C'est déjà cette prise de conscience que le modèle, on va dire, est brun.
27:46On dit brun au sens…
27:47On vit dans une économie brune, c'est-à-dire dominée par les énergies fossiles.
27:52Donc, ça, c'est la vice-présidente du chiffre projet qui parle.
27:54Mais qu'est-ce qu'on peut faire de mieux ?
27:57Il fait si disoir d'imaginer qu'à son échelle, avoir renversé la table.
28:01Donc, c'est que déjà, ça commence par une prise de conscience.
28:03Et ce qu'on peut faire de mieux, on peut faire de mieux dans son modèle économique classique.
28:07Comme, par exemple, je suis hôtelier, je gère une foncière hôtelière, pour reprendre l'exemple précédent.
28:11Je peux, effectivement, mieux gérer mes flux de chaleur, mieux traiter mes collaborateurs, etc.
28:17Donc, je peux déjà faire quelque chose.
28:19En fait, tout le monde peut faire quelque chose.
28:20Et puis, après, il y a des marges qui sont beaucoup plus importantes
28:23et qui dépendent, peut-être, de la capacité de vivre dans un écosystème
28:26ou dans une chaîne de valeur ou dans un pays où les réglementations vont vous permettre de décupler l'impact.
28:31Donc, ça, c'est l'impact dans vos modèles économiques.
28:33Et après, vous avez aussi la possibilité, dans une voie philanthropique,
28:37de décupler aussi votre impact.
28:39Et la voie philanthropique, elle est extrêmement intéressante
28:41parce qu'il faut dépoussiérer cette idée des bonnes œuvres,
28:44de quelque chose que l'on fait par rédemption,
28:47ou tout simplement par ennui profond.
28:49Et la voie philanthropique, ça peut arriver,
28:52mais la voie philanthropique, elle est extrêmement intéressante
28:55quand le modèle économique ne permet pas,
28:57pour des raisons que je viens de citer,
28:59on se dit, mais finalement,
29:01la philanthropie devient un laboratoire d'innovation
29:03qui permet aussi de regrouper des acteurs
29:06et d'avoir un impact qui ne va pas être justement soumis,
29:09ça va peut-être vous faire sourire,
29:10à des mesures d'impact économique habituelles.
29:12On se dit, mais on ne sait pas, on expérimente.
29:15Cette cause-là, ces personnes-là ont besoin de quelque chose.
29:19L'essentiel, c'est d'y aller.
29:21Et souvent, les actions philanthropiques menées par des fondations,
29:23des fonds de dotation, des associations,
29:26ont cette liberté d'engagement.
29:28Oui, ça peut être aussi l'idée d'aider une entreprise,
29:31une start-up, en se disant,
29:33le modèle en termes d'impact positif,
29:37il est très bon,
29:39mais ça va peut-être prendre beaucoup de temps
29:41avant qu'il y ait de la rentabilité.
29:42Donc, on ne demande pas forcément tout de suite de la rentabilité.
29:45Voilà, ça peut être, c'est ça,
29:46c'est des modèles de venture philanthropie,
29:48on dit ça en anglais, venture philanthropie,
29:50c'est-à-dire qu'on va amorcer quelque chose
29:52avec des fonds qui sont effectivement,
29:56qui échappent à une consolidation purement économique
30:00ou qui sont fléchés dans un bilan traditionnel,
30:05un P&L traditionnel.
30:06Voilà, donc en fait, nous, Profil, on fait les deux,
30:08c'est-à-dire qu'on va essayer de faire évoluer
30:12des entrepreneurs dans leur modèle économique classique.
30:14Parfois, certains sont avancés,
30:15ils veulent aller plus loin.
30:16Et on va construire des stratégies
30:18pour les aider à mieux piloter leur entreprise,
30:21mieux piloter leur modèle économique,
30:22mieux bifurquer,
30:23et puis surtout, examiner toutes les options qu'ils ont.
30:26Parce qu'au fond, quand on commence à réfléchir à ces sujets,
30:28on a beaucoup d'options.
30:29Et c'est ça qui est très excitant.
30:31Alors, vous avez écrit plusieurs livres,
30:32il y en a un qui date de 2015,
30:34le crépuscule fossile, qui a marqué, je pense,
30:37une sorte de tournant dans vos réflexions.
30:39Pourquoi ?
30:40Oui, le crépuscule fossile, ça devient un petit peu un ombre.
30:44L'ombre s'allonge.
30:46Disons que moi, je suis tombée dans la marmite des sujets climatiques en 92,
30:50au sommet de la terre de Rio en 92,
30:52c'est là qu'ont été signées justement les conventions
30:55sur les changements climatiques dont toutes les COP ont découlé.
30:57dont la COP à Bellem vient de s'achever en eau de boudin.
31:02Et la COP qui a été la plus emblématique,
31:07c'est précisément la COP 21 en 2015.
31:09À Paris.
31:10À Paris.
31:11Et tout le monde disait, ça allait être historique, etc.
31:14Et quand j'ai écrit le crépuscule fossile,
31:17j'avais cette idée selon laquelle il fallait vraiment que ce soit historique,
31:21parce que c'était la dernière chance.
31:22Tout simplement parce que le climat, pour les 20 prochaines années, on l'a fait.
31:26Il est déjà au-dessus de notre tête.
31:28Il y a une inertie des gaz à effet de serre qui est extrêmement forte.
31:31Donc, maintenant, on se bat pour le climat,
31:33pour les... on va dire, à partir de 2050, en fait.
31:36Il faut dire les choses, on se bat plutôt pour la deuxième partie du siècle.
31:40Et quand on voit les forces de rappel pour tenir la rente fossile,
31:44qui sont extrêmement fortes,
31:45et à l'époque, il n'y avait pas encore Trump 1 ou Trump 2.
31:50Et je me disais, on va plutôt...
31:52Vous étiez plus optimiste à l'époque ?
31:53J'étais plus optimiste et je me disais que ça allait être quand même extrêmement dur,
31:58parce qu'on rentrait...
32:00Avant, on ne nous calculait pas pour faire court.
32:02Vous êtes gentil, sympathique, c'est très bien, chouette, bon, continuez.
32:06Et puis là, d'un seul coup, on rentrait dans la stratégie des entreprises et des modèles économiques.
32:09Et là, il faut vraiment faire des efforts.
32:11Donc, chacun va effectivement prendre sa part.
32:15Et c'est là la question de l'impact négatif ou positif, elle se pose.
32:18Donc, le crépuscule fossile, ça voulait simplement dire qu'il fallait que ça s'arrête,
32:22que cette ère des fossiles s'achève, mais qu'elle allait être flamboyante dans sa résistance.
32:27Oui, ça, vous l'avez effectivement bien anticipé et on l'a vu à l'œuvre,
32:30notamment à la COP30 de Bellem, puisque l'engagement à sortir des fossiles n'a même pas été écrit dans la résolution finale.
32:39Alors, effectivement, vous êtes passé par la RSE, puisque vous avez dirigé la RSE chez Veolia Environnement,
32:45et puis chez Eiffage.
32:48Et alors, j'ai retrouvé cette citation qui date de 2019.
32:51Elle est un peu ancienne, mais vous dites,
32:52« Le concept de RSE est formidable, ce qu'on en a fait est déplorable ».
32:57C'est peut-être pour ça que vous avez décidé de ne plus être directrice à RSE chez les uns ou les autres,
33:03mais est-ce que vous le pensez toujours aujourd'hui ?
33:06Oui, je ne vais pas le renier.
33:09Je pense que la RSE, au départ, c'était une interrogation vraiment formidable.
33:14C'est l'interrogation qui est des grands pouvoirs.
33:16Les entreprises ont de grands pouvoirs.
33:18Et quand on a de grands pouvoirs, on a de grandes responsabilités.
33:21Et ce n'est pas moi qui le dis, c'est Spider-Man, c'est l'oncle de Peter Parker.
33:26À mon avis, Voltaire l'avait dit avant, et là-haut aussi.
33:28Mais c'est de dire, de grands pouvoirs, il faut comprendre que les entreprises, elles avancent.
33:33Il n'y a pas de contre-pouvoir vraiment fort.
33:37Elles peuvent être dans des pays où il y a un état de droit inexistant,
33:40ou en tous les cas, des éléments qui favorisent un commerce gris,
33:47ou en tous les cas, des actions un peu recommandables.
33:48Mais la question de la responsabilité des entreprises,
33:51on peut dire qu'en France, on est corsetés par des réglementations,
33:54elles se posent moins.
33:55Non, pas vraiment.
33:57C'est vraiment en conscience.
33:58En conscience, c'est quelle place j'occupe dans la société,
34:04et dans un siècle qui est quand même très particulier.
34:08Donc la RSE, elle venait interroger,
34:10et constituer une forme de contre-pouvoir,
34:12mais aussi d'interrogation.
34:13Qu'est-ce que vous faites de vos super-pouvoirs pour,
34:18dans ce siècle qui est quand même celui de la bataille environnementale et du climat,
34:23pour vous inscrire dans une trajectoire de responsabilité et de soutenabilité ?
34:26Et qu'est-ce que c'est devenu ?
34:26Pourquoi ce qu'on en a fait est déplorable ?
34:29C'est déplorable parce qu'on l'a complètement métabolisé,
34:33phagocyté, et on en a fait...
34:36Parfois un cache-misère.
34:37Oui, il y a prescription,
34:40mais je me souviens très bien d'une discussion que j'avais avec un ancien président,
34:44celui qui a créé le MEDEF, d'ailleurs.
34:46Avant, ça s'appelait le CNPF, non ?
34:49CNPF, voilà.
34:50Et donc, j'avais créé une agence de notation extra-financière,
34:53il ne savait pas trop ce que c'était,
34:54il m'avait invité, très cordial.
34:56Il avait parfaitement compris, il m'a dit,
34:58donc en fait, vous voulez des informations extra-financières
35:00pour permettre aux entreprises d'avoir des trajectoires de responsabilité
35:03sur les sujets sociaux, environnementaux, etc.
35:05Il m'a dit, d'accord, mais il m'a dit,
35:08vous savez quoi, Geneviève, c'est formidable,
35:11on va vous avaler et on va vous recracher.
35:14Et en fait, il a été très sincère,
35:16et je le remercie pour sa franchise,
35:18parce qu'au fond, le capitalisme a une plasticité extraordinaire
35:22qui fait qu'il se nourrit de tous les anticorps
35:24qui viennent le renforcer,
35:25et à la fin, les plus belles idées, les plus belles initiatives,
35:29ça devient quelque chose d'assez mou,
35:32ou alors rattrapé par la norme,
35:34et c'est ce qui est arrivé à la RSE,
35:35c'est devenu une démarche normative complètement robotérative,
35:38déconnectée, alors pas partout, là je suis dans la caricature.
35:41Oui, parce que ça a quand même permis un certain nombre de projets,
35:45d'engagement, de changement de trajectoire dans des entreprises.
35:48Si je me retourne, je me dis, c'est formidable,
35:51mais au fond, la RSE devrait être rattachée
35:53à des fonctions régaliennes dans l'entreprise,
35:55et donc, elle ne devrait même plus exister,
35:59ça devrait être la direction financière, la direction stratégique,
36:02voilà, la RSE, ça devrait être dans la direction financière et stratégique.
36:06Ça, et là, on est sérieux.
36:09Alors, il y a cette idée de post-croissance,
36:12vous posez la question de ce concept comme un horizon possible.
36:17Alors déjà, est-ce qu'on peut définir ce qu'est la post-croissance ?
36:20Oui, c'est la croissance demain.
36:22C'est-à-dire que demain, il y aura de la croissance.
36:24De quoi sera-t-elle faite ?
36:26Et quand on a voulu, donc cette étude qu'on a produite,
36:28on a voulu éviter deux pensées magiques.
36:31Donc, c'est agnostique, on s'est dit,
36:32bon, il y aura de la croissance demain, on va regarder,
36:35compte tenu de toutes les contraintes,
36:37comme je viens d'expliquer, à l'horizon de 20 ans, 30 ans.
36:40Donc, la première pensée magique, c'est
36:42la croissance verte va nous sauver.
36:44Formidable, donc ça, c'est une croissance verte,
36:46donc c'est une pensée magique qui est très assise
36:48sur la foi dans les technologies.
36:50Et j'utilise les mots un peu « me sauver foi » volontairement,
36:54parce qu'il y a aussi derrière une volonté,
36:56enfin, pas une volonté, mais en tous les cas,
36:58un souhait d'être mystifié.
37:00Une envie d'être mystifié.
37:02Alors, moi, je veux bien, la croissance verte,
37:04elle aurait pu effectivement, entre guillemets, nous sauver
37:06si en 92, on avait pris au pied de la lettre
37:08la Convention sur les changements climatiques,
37:11et si on s'était engagé dans la décarbonation massive,
37:13si on avait progressivement,
37:15si on était sorti des énergies fossiles,
37:17on serait dans une bien meilleure posture aujourd'hui,
37:19et avec de la technologie.
37:21Alors, moi, je ne suis absolument pas technophobe,
37:22au contraire, je trouve que c'est formidable.
37:24À condition quand même de mettre des moyens financiers sérieux
37:27dans ce qui représente quand même un enjeu civilisationnel,
37:31au passage.
37:31Donc, voilà.
37:31Donc, là, maintenant, je me dis,
37:34la technologie va nous sauver,
37:35de toute façon, c'est un petit peu tard,
37:37et on voit ce qu'est les plans pour concocter des choses
37:40qui devraient nous sauver,
37:42ça se relève de la géo-ingénierie,
37:44donc on est vraiment des apprentis tertiaires,
37:46donc c'est modifier le climat,
37:47en l'absence de toute gouvernance internationale,
37:50au moment où la gouvernance musienne ou multilatérale s'effondre,
37:53est probablement trustée par des intérêts privés.
37:56Alors là, on rentre dans quelque chose
37:59qui devient complètement délirant.
38:01Donc ça, c'est la première pensée magique.
38:02La deuxième pensée magique, c'est la décroissance va nous sauver.
38:06Alors, la décroissance, c'est une autre pensée magique,
38:08et celle-là, elle touche à l'intime,
38:11elle a quelque chose d'extrêmement puissant,
38:12parce que c'est quasiment un engagement politique,
38:14c'est un engagement éthique,
38:15elle est très séduisante.
38:17Moi, je peux décider que je peux décroître,
38:19et je décide de faire moins de choses,
38:20mais il y a déjà énormément de personnes
38:23qui sont dans la décroissance.
38:24Donc, elle est déjà là, la décroissance,
38:26et puis surtout, c'est se dire, pourquoi pas,
38:30mais ça demande un consensus politique
38:32vraiment extrêmement fort
38:33pour rediriger des flux de compétences, d'argent,
38:36et la question surtout qui se pose,
38:38c'est qu'on a été depuis 250 ans
38:40dopés à la croissance
38:41qui financent toutes nos architectures de redistribution.
38:45Donc, comment est-ce que toute la redistribution sociale
38:48va pouvoir fonctionner dans un monde
38:49où on va vraiment s'engager en décroissance,
38:51ce qu'il faudrait faire,
38:52ne serait-ce que pour ralentir les émissions de gaz à effet de serre.
38:55Donc, la post-croissance,
38:57et ça aussi, c'est une pensée magique,
38:59alors avec, évidemment, des accents révolutionnaires
39:02qui, d'ailleurs, sont puissants.
39:05Mais la post-croissance,
39:06elle va passer par une phase de décroissance,
39:08tout simplement,
39:09parce qu'il va falloir faire l'inventaire.
39:11La post-croissance, il y aura une croissance,
39:13mais elle va plutôt,
39:13essayons plutôt de travailler la rentabilité,
39:15une croissance stationnaire,
39:16en éliminant tout ce qui est superflu,
39:18à l'aune vraiment de critères,
39:19voilà, c'est la question de l'impact.
39:20On y intégrant les limites planétaires ?
39:22On intègre les limites planétaires,
39:23on intègre les fondations sociales,
39:25et on se dit, bon,
39:26alors, compte tenu de la situation,
39:28si on arrive déjà à vivre,
39:29entreprendre, travailler, investir
39:30dans un espace écologiquement sûr
39:33et socialement juste,
39:34ça sera déjà pas mal.
39:35C'est-à-dire, en fait,
39:36que tous les flux d'argent,
39:37les compétences,
39:39tous les capitaux sociaux,
39:40environnementaux,
39:41devront être maintenus.
39:42Donc, on doit maintenir
39:43l'habitabilité de la Terre,
39:45et si possible, son hospitalité.
39:47Et à partir de là,
39:48ça va nous obliger
39:49à se poser des questions
39:51sur est-ce qu'on a besoin,
39:52par exemple,
39:53de produire autant de choses
39:54qui ne servent à rien
39:54dans la logique de conservation
39:56des capitaux sociaux,
39:57environnementaux,
39:58même si ça nous fait très plaisir,
40:00et même si,
40:01comme on est quand même
40:02un bipède compulsif,
40:04et que, par ailleurs,
40:05les réseaux sociaux
40:06n'arrêtent pas d'allonger
40:07la liste de nos désirs,
40:09eh bien, voilà,
40:09la post-croissance,
40:10en fait,
40:10malheureusement,
40:12elle n'envoie pas beaucoup de rêve,
40:13parce que c'est se coltiner le réel,
40:14c'est un droit d'inventaire,
40:17et c'est une redirection
40:18très volontariste des capitaux
40:19vers le maintien
40:21de nos communs environnementaux
40:23et, si possible, sociaux.
40:24Et je suis plus inquiète
40:25sur la partie sociale.
40:27Et vous estimez
40:28que ce changement,
40:29il passe forcément
40:30par les actionnaires,
40:32c'est pour ça,
40:32j'imagine que vous avez créé
40:34l'AG du futur.
40:35Alors, la prochaine,
40:36elle aura lieu le 5 février,
40:385 février, évidemment,
40:39de 1926,
40:40à Lyon,
40:40autour du sujet
40:41du texte inovail.
40:42Mais déjà,
40:42sur le concept,
40:43c'est quoi l'AG du futur ?
40:44Alors, l'AG du futur,
40:46c'était un peu
40:47une idée qu'on a eue
40:49chez Profil
40:50et que j'ai poussée
40:51en me disant,
40:51mais finalement,
40:52les actionnaires,
40:53ils ont une image
40:54parfois déplorable,
40:56ils bénéficient
40:56d'une asymétrie
40:57parmi les parties prenantes.
40:59On dit les collaborateurs,
41:00les clients,
41:00les fournisseurs
41:01et les actionnaires.
41:02Ils bénéficient
41:03d'une asymétrie,
41:03ils sont détenteurs de parts
41:05et effectivement,
41:05ils peuvent peser
41:06dans l'orientation stratégique
41:08d'une entreprise.
41:08Je me dis,
41:09chouette, formidable.
41:10Puisqu'il y a un organe souverain
41:11qui s'appelle l'AG,
41:12l'Assemblée Générale,
41:14plutôt que d'en faire
41:15des chambres d'enregistrement
41:16complètement roboratives
41:17où il ne se passe
41:18strictement rien,
41:20eh bien,
41:20ces actionnaires,
41:21s'ils prenaient conscience
41:22du rôle majeur
41:23qu'ils ont dans l'économie
41:24pour rediriger
41:25les flux financiers
41:26vers de l'impact,
41:28eh bien,
41:29on vivrait dans
41:29un autre monde.
41:31Et donc,
41:31j'ai imaginé
41:32ce concept de l'AG
41:33du futur en disant,
41:34on va choisir
41:36une entreprise fictive,
41:37elle n'existe pas,
41:38elle n'existe pas,
41:39ça permet beaucoup
41:39plus de liberté.
41:41Elle convoque
41:42ses actionnaires
41:43un soir,
41:44qui sont les spectateurs.
41:45Ce qu'on fait,
41:46c'est qu'on divise
41:46les actionnaires
41:48par collège
41:48pour qu'ils puissent
41:49tenir des légendes.
41:50Donc, vous dites,
41:51vous, vous êtes
41:51un actionnaire salarié,
41:52vous, vous êtes
41:52un actionnaire familial,
41:53vous, vous êtes
41:53un actionnaire coté
41:54en bourse,
41:55un fonds d'investissement,
41:56vraiment...
41:57Chacun joue son rôle,
41:58c'est ça ?
41:58Alors, on leur demande
41:59de tenir leur légende.
42:00On dit, voilà,
42:01tout ce que vous allez
42:01écouter,
42:02maintenant,
42:03vous allez écouter
42:04une assemblée générale
42:05d'actionnaires
42:05du futur,
42:06mais essayez de comprendre
42:08par rapport à la légende
42:09que vous avez essayé
42:10dans le dossier
42:10parce que c'est ça
42:11qui est intéressant,
42:12c'est de créer
42:12des réflexions
42:14où on sort aussi
42:15de son rôle,
42:15on sort de sa posture,
42:16on se met sur pause,
42:17on écoute.
42:18Donc, c'est un jeu
42:19de rôle un peu immersif.
42:21Donc, une entreprise
42:22fictive qui convoque
42:22ses actionnaires
42:23qui appartiennent
42:24à différents collèges
42:25et on construit
42:26l'arche narratif
42:27autour de résolutions,
42:29des résolutions essentielles
42:30pour la survie
42:30de l'entreprise.
42:32Et là, on a besoin de vous,
42:33voilà, là,
42:33on n'y arrive pas.
42:34Évidemment, c'est très inspiré
42:35de profil
42:36de mon expérience
42:36de tout ce qu'on fait.
42:37C'est-à-dire que là,
42:38il faut vraiment
42:38décider d'investir
42:40dans cette...
42:41En parlant du textile...
42:43Mais oui, sur le textile.
42:44Sur le textile,
42:44il y a énormément
42:45de choses à dire.
42:46C'est absolument fabuleux.
42:47C'est un très bon thème
42:48d'actualité.
42:49Donc, cette entreprise fictive,
42:51elle va ressembler
42:53à Chine
42:53ou au slip français ?
42:55Alors, justement, non.
42:56Alors, ni Chine
42:56ni le slip français.
42:58Mais ce qui est sûr,
42:59c'est qu'en arrière-plan,
43:02on va aborder ces sujets.
43:03Là, à Lyon,
43:04ce qu'on va jouer,
43:04donc à l'INSA,
43:05c'est le campus de l'INSA à Lyon
43:07qui va nous accueillir
43:08le 5 février.
43:09C'est une entreprise
43:11dans le textile
43:11qui va être dans le B2B,
43:12comme on dit.
43:13Tout simplement parce que
43:13le B2C n'existe quasiment plus
43:15en France.
43:16Alors, le slip français,
43:17c'est très bien
43:18tous ceux qui se battent,
43:181083, le slip français,
43:20mais ça représente très peu.
43:21Par contre, là où il y a
43:23une possibilité
43:24de réinventer
43:24une vraie filière textile
43:25en France,
43:26c'est dans le recyclage
43:28de fils
43:29pour refaire des filatures.
43:31Mais ça suppose
43:32que le stock de tissus
43:34que l'on va utiliser,
43:36le stock,
43:36on peut arrêter
43:37de fournir du textile.
43:38L'entreprise,
43:39elle a une problématique
43:41qui est claire,
43:42c'est que
43:42les matières premières
43:43secondaires,
43:44tellement de textiles
43:45qu'on jette
43:46et qui est produit,
43:47qu'on peut envisager
43:49de rebâtir
43:50une filature.
43:51Mais le problème,
43:52c'est que ces fils
43:53sont de très mauvaise qualité
43:55parce que là,
43:55on revient sur Chine,
43:56c'est-à-dire qu'en fait,
43:57on est engorgé
43:58de textiles
43:59de vraiment mauvaise qualité
44:01et donc refaire
44:02une matière première
44:03de qualité
44:04pour refaire
44:05de beaux tissus,
44:06c'est un solide
44:07qui peuvent d'ailleurs
44:08partir dans différentes
44:09applications,
44:09des sièges de TGV,
44:10des panneaux d'isolation.
44:12Donc voilà ce qu'on veut
44:14vraiment montrer,
44:15c'est qu'il est possible
44:16de réinventer
44:16une filière textile
44:17avec de l'économie circulaire,
44:18de la permacircularité,
44:20avec des enjeux
44:20technologiques
44:21importants,
44:23des enjeux territoriaux
44:24importants,
44:24des enjeux de manœuvre.
44:26Et alors là,
44:27on a énormément à dire
44:28et on espère vraiment
44:29que les actionnaires
44:30voteront les résolutions
44:31qu'on leur a concoctées
44:32et donc on est
44:34dans un jeu de rôle
44:34parce qu'il y a vraiment,
44:35j'emprunte complètement
44:36les codes du Nager,
44:38il y a un président,
44:39une présidente,
44:40on présente les résolutions,
44:42mais comme on est un peu
44:43dans quelque chose
44:43de théâtralisé,
44:44on fait du hors-champ
44:45pour donner de la compréhension
44:46et à un moment donné,
44:48on vote
44:48et on verra
44:50si on a convaincu ou pas
44:51mais ça devrait être ça,
44:52une vraie assemblée générale
44:54d'actionnaires,
44:54ça devrait ressembler
44:55à ça
44:56et ça c'est pour
44:57un capitalisme
44:58un peu plus responsable
44:59et vivant,
45:00incarné.
45:01Il y a un exercice
45:03qui devient traditionnel
45:04dans cette émission,
45:05on demande à l'invité
45:06du Grand Entretien
45:07de poser une question
45:08à celui ou celle
45:09qui sera là
45:10la semaine prochaine,
45:11alors à votre place
45:12la semaine dernière,
45:13Valérie Descamps
45:14qui est la directrice générale
45:15du groupe
45:15Média Transport,
45:18donc les grands panneaux
45:19d'affichage
45:20dans nos villes,
45:21elle a en fait
45:21un conseil
45:22à vous demander,
45:23on l'écoute.
45:24Bonjour Geneviève,
45:26j'aimerais vous demander
45:27un conseil en réalité,
45:30je dirige une entreprise
45:31qui est très contributive
45:33à l'intérêt général
45:33et à l'environnement
45:35et pour autant,
45:37on a beaucoup de mal
45:38à inciter les entreprises
45:40à favoriser justement
45:43leurs investissements
45:44dans des régies responsables
45:45versus des plateformes digitales
45:48qui le sont beaucoup moins.
45:49Alors, elle, elle dit
45:51comment je peux convaincre
45:53un investisseur
45:54de venir chez moi
45:54en quelque sorte
45:55alors qu'il a tendance
45:56à mettre son argent
45:57dans des plateformes digitales ?
46:02Alors, elle touche du doigt
46:03la solitude
46:04de l'investisseur,
46:05du dirigeant,
46:07la dirigeante responsable.
46:08Le meilleur conseil
46:09que je pourrais le dire,
46:10c'est qu'il existe quand même
46:11des investisseurs
46:12responsables
46:13ou à impact.
46:14Donc, ils ne sont pas
46:15très nombreux,
46:16ils existent.
46:17Il y a aussi des collectifs
46:18d'investisseurs
46:19comme l'ITA
46:19qui sont justement
46:21orientés vers ce type
46:23de projet.
46:24Alors, ils ne sont pas nombreux,
46:26ils sont très sollicités,
46:28mais je pense que c'est
46:28un écosystème
46:29extrêmement vivant,
46:31ouvert.
46:32Donc, allez voir
46:34des investisseurs
46:35qu'on appelle
46:35investisseurs ESG
46:37ou une finance durable,
46:38pas trop perdre de temps
46:39avec les autres,
46:40effectivement,
46:40parce qu'ils ont eux-mêmes
46:41des obligations
46:43de reporting
46:44qui fait que ce genre
46:45de business
46:47ne vont pas les intéresser.
46:48Mais il y a quand même,
46:49en France notamment,
46:50et j'en suis très heureuse,
46:51une finance à impact,
46:53alors qu'ils ne pourraient
46:54peut-être pas
46:55faire des miracles,
46:56mais au moins
46:57considérer avec intérêt
46:59le dossier.
47:02Profil,
47:02c'est une entreprise
47:03à mission ?
47:03Oui.
47:04J'ai vu que
47:05Ecovadis,
47:06elle a intégré
47:07le statut
47:08d'entreprise à mission
47:09dans sa grille
47:10d'évaluation.
47:12Comment vous prenez
47:14cette initiative ?
47:15Vous vous dites,
47:16enfin,
47:17cette loi Pacte
47:19qui a fini par essai,
47:23mais peut-être pas
47:23suffisamment
47:25et chez suffisamment
47:26d'entreprises,
47:27elle est reconnue.
47:28Qu'est-ce que ça peut changer
47:29le fait que
47:30le statut
47:31d'entreprise à mission
47:32rentre dans l'évaluation
47:33d'un label
47:34comme Ecovadis ?
47:35En fait,
47:35je les comprends
47:35parce que Ecovadis
47:36gère du reporting
47:39pour s'assurer
47:41que le risque
47:42fournisseur
47:43est contenu.
47:44C'est un modèle
47:45intéressant.
47:46Les entreprises
47:46externisent le risque
47:47de sélection
47:47des fournisseurs
47:48à Ecovadis
47:49qui fait des fiches
47:50de respectabilité,
47:52si je puis dire.
47:53Le fait d'être
47:53entreprise à mission
47:54veut dire une chose
47:55très simple.
47:56C'est différent
47:56de la RSE.
47:57Ça veut dire
47:58que pour être
47:58entreprise à mission,
47:59c'est une décision
48:00qui a été arrêtée
48:01au niveau de la gouvernance
48:02de l'entreprise
48:03et votée en Assemblée générale
48:04parce que c'est la première
48:05AG du futur.
48:06La raison d'être
48:06est inscrite dans les statuts,
48:08il y a un certain nombre
48:08d'engagements, etc.
48:10Ça veut dire une chose
48:11que c'est régalien.
48:12Ça veut dire que ce sujet
48:12a été porté par les actionnaires.
48:14On revient au niveau
48:15de l'AG du futur.
48:15C'est-à-dire que ce n'est pas
48:16un sujet,
48:17ce n'est pas de la RSE.
48:18Moi, quand je faisais
48:18de la RSE,
48:19l'Assemblée générale
48:20des actionnaires,
48:20on n'en avait rien à faire
48:21et même pas le COMEX,
48:22à vrai dire.
48:24Je suis un peu cruelle,
48:25mais c'est un peu le cas.
48:26Tandis que quand on devient
48:27entreprise à mission,
48:28c'est le conseil d'administration
48:29qui réfléchit,
48:30qui se pose une question
48:31existentielle,
48:31qui se met sur pause
48:32et qui se dit
48:33à quoi on sert ?
48:35Quelle est notre utilité ?
48:36Et en plus,
48:37c'est une figure libre.
48:38Vous n'êtes pas obligés
48:39de mettre tous les mots
48:39contre tripes,
48:40vous savez,
48:41pour montrer que vous êtes géniaux,
48:42etc.
48:43Il faut mieux les éviter,
48:44d'ailleurs,
48:44parce qu'il y a un moment
48:44où toutes les raisons
48:45d'être finissent par s'assembler.
48:46Exactement.
48:46Donc, il faut aller chercher
48:47dans son entreprise,
48:49dans l'histoire,
48:49dans les valeurs,
48:50ce qu'il y a de singulier,
48:51et de puissant
48:52qui va faire advenir
48:53effectivement une notion
48:56d'utilité.
48:56Vous avez parfaitement raison,
48:58c'est très proche
48:59de la notion d'utilité.
49:00Donc, on comprend que
49:02quand au moins
49:02ces entreprises
49:03ont décidé de se poser
49:05la question de la raison d'être,
49:06de à quoi on sert
49:06et à quoi on va servir demain,
49:08qu'ils l'escrivent
49:08dans les statuts,
49:09c'est une entreprise
49:10beaucoup moins risquée
49:11parce que le sujet
49:12a été purgé
49:14auprès des membres
49:16du conseil d'administration
49:16et des actionnaires.
49:17Donc, c'est une entreprise
49:18qui sait où elle va.
49:19Et une entreprise
49:19qui sait où elle va,
49:20ça n'empêche pas
49:21d'avoir des écarts,
49:22mais ça veut dire
49:23qu'avec les objectifs fixés,
49:26elle offre probablement
49:28plus de garanties
49:29à un tiers extérieur.
49:31Mais pour une entreprise
49:32qui, par exemple,
49:33s'engage dans une transformation
49:35de son modèle économique
49:36pour être moins carbonée,
49:40etc.,
49:41ça devient presque
49:42un engagement politique.
49:43Quand on fait du business
49:44aux États-Unis
49:45dirigé par un chef d'État
49:46qui dit aux Nations Unies
49:48que le changement climatique
49:49qui est l'arnaque du siècle,
49:51vous voyez ce que je veux dire ?
49:52C'est-à-dire que
49:53le chef d'entreprise
49:54qui, lui, maintient
49:55le cap de la décarbonation,
49:56il fait de la politique
49:57d'une certaine façon.
49:58Oui, alors ça,
49:59c'est vraiment un étonnement
50:01très fort,
50:02parce que si j'avais su,
50:03en me lançant
50:04dans le sujet
50:05de la notation extra-fique,
50:06etc.,
50:06que ça allait devenir
50:07un sujet politique,
50:09on savait bien
50:10que c'était un sujet
50:10poil à gratter,
50:11mais on était quand même,
50:13on est quand même très loin
50:14de cette récupération politique.
50:16Mais en fait,
50:16il faut y voir,
50:17les États-Unis,
50:18maintenant,
50:18diabolisent,
50:19mais vraiment,
50:20c'est le mot,
50:21diabolisent le climat
50:22et tous les,
50:23on va dire,
50:24tous les sujets adjacents
50:25qui touchent la finance,
50:27la vie quotidienne
50:28ou la vie économique,
50:29mais vraiment,
50:30ça va passer
50:30parce que le changement climatique,
50:31il va s'occuper de nous.
50:33Donc, oui,
50:34on est dans un moment
50:35de l'histoire
50:36qui est complètement ubuesque.
50:37Je reconnais
50:38qu'il est ubuesque.
50:40C'est quelque chose
50:41qu'on n'aurait pas pensé voir,
50:43mais derrière,
50:43il y a quelque chose
50:44de plus grave qui se profile,
50:45c'est quand même
50:45l'effondrement
50:46de l'ordre de 45.
50:50Et donc,
50:51il y a de nouvelles alliances
50:51qui vont se créer
50:53et dans ces nouvelles alliances,
50:54la question du changement climatique,
50:55de l'accès aux ressources
50:56va être centrale.
50:57Et ça,
50:57c'est très nouveau.
50:59Merci beaucoup,
51:01Geneviève Ferron-Crozet
51:02et à bientôt
51:03sur Bsmart4Change.
51:04On passe tout de suite
51:04à notre rubrique
51:06consacrée
51:07aux startups
51:08éco-responsables.
51:17SmartID,
51:17c'est notre rubrique
51:18startup et innovation.
51:20Je reçois
51:20Liot Erga.
51:21Bonjour.
51:22Bonjour Thomas.
51:22Vous êtes médecin
51:23et fondateur,
51:25patron de Diabète
51:27qui vient d'ouvrir,
51:28c'était il y a un mois et demi.
51:29Alors,
51:29c'est un pôle
51:30qui rassemble
51:31les spécialistes du diabète.
51:32Pourquoi vous l'avez créé ?
51:33Exactement.
51:34Eh bien,
51:34le constat
51:35pour la prise en charge
51:36du diabète,
51:36c'est qu'aujourd'hui,
51:37c'est majoritairement en ville.
51:39Il faut savoir
51:3990% des patients
51:41diabétiques de type 2,
51:42donc il y a deux types
51:42de diabète,
51:43mais ces patients
51:43représentent la vaste majorité
51:45du volume de patients,
51:48consultent énormément en ville
51:49et des praticiens
51:50qui sont multiples
51:51et souvent isolés
51:52les uns des autres.
51:53Par exemple,
51:53vous avez évidemment
51:54le suivi en médecine générale,
51:56mais également besoin
51:57d'un cardiologue,
51:58éventuellement d'un diabétologue,
51:59d'un néphrologue
52:00ou un podologue.
52:01Tout ce parcours de soins
52:02épart,
52:03ça complexifie énormément
52:04à la fois pour les professionnels
52:05de santé,
52:06mais aussi pour les patients,
52:07le bon suivi
52:08des recommandations
52:09de prise en charge.
52:11Donc l'idée,
52:11ça a été de quoi ?
52:12De réunir tout le monde
52:13dans un pôle unique,
52:15c'est ça ?
52:15Exactement,
52:15de reconcentrer un petit peu
52:16autour du parcours de soins
52:18sur des lieux de consultation
52:20proches des patients.
52:22Donc là,
52:22on a fait notre première ouverture
52:23dans le 13e arrondissement.
52:24Appareil ?
52:25Exactement,
52:26avec l'intégralité
52:27du parcours de soins
52:28dont ont besoin
52:28les patients
52:29en médecine de ville.
52:30Parce que sinon,
52:32un patient diabétique,
52:33il peut avoir combien
52:34de consultations différentes
52:36par an
52:37et de spécialistes ?
52:38Vous en avez cité
52:39quelques-uns,
52:39mais c'est quoi ?
52:41C'est 5, 6, 9, 12 ?
52:43Je ne me rends pas compte.
52:44La donnée qui est fiable,
52:45c'est surtout sur le suivi
52:45en médecine générale.
52:47Un patient diabétique
52:48va consulter
52:49un médecin généraliste
52:509 à 13 fois par an.
52:53Généraliste ?
52:53Exactement.
52:54On rajoute tous les spécialistes ?
52:55Exactement,
52:56on doit se rajouter
52:56normalement le cardiologue,
52:57l'ophtalmologue, etc.
52:59Avec des recommandations
53:00de suivi qui, en plus,
53:00sont relativement mal appliquées.
53:02À titre d'exemple,
53:03les patients diabétiques
53:03ont en moyenne,
53:0534% des patients
53:07ont en moyenne
53:07un suivi qui est bien mené
53:08sur le plan cardiologique.
53:09Alors,
53:09dans votre pôle,
53:10on trouve quelle spécialité ?
53:13Alors,
53:13on trouve à la fois
53:14des spécialités médicales
53:15et paramédicales.
53:16Tout ce qui attrait également
53:17à l'éducation thérapeutique
53:19qui est un point très important,
53:20c'est-à-dire
53:20comment apprendre aux patients
53:22à gérer sa pathologie,
53:23à la fois sur des compétences
53:24purement techniques
53:25et aussi sur l'aspect psychologique,
53:26diététique,
53:27voire l'activité physique.
53:29Et donc,
53:29on a de la médecine générale,
53:31de la diabétologie,
53:32des cardiologues,
53:33médecins vasculaires,
53:34néphrologues,
53:34donc pour les maladies rénales.
53:35Également,
53:36tout le plateau d'ophtalmologie
53:37pour pouvoir dépister
53:38et traiter
53:39la rétinopathie diabétique,
53:40donc qui est une atteinte
53:41ophtalmologique
53:43de la rétine
53:44qui est une des principales
53:44causes de cécité.
53:45D'accord.
53:46Et qui est lié au diabète ?
53:47Qui est lié au diabète,
53:47effectivement.
53:48En fait,
53:48le diabète,
53:49c'est une pathologie
53:49qui va altérer
53:50les vaisseaux sanguins
53:51et qui,
53:52évidemment,
53:53les vaisseaux sanguins,
53:53on en retrouve partout dans le corps,
53:55vont provoquer des atteintes d'organes
53:56un petit peu partout.
53:57Comment ils collaborent entre eux ?
53:59C'est-à-dire que,
54:00pour un patient,
54:00il va pouvoir voir
54:01plusieurs spécialistes
54:03les uns après les autres
54:04ou pas forcément ?
54:05Alors,
54:06tout à fait,
54:06c'est quelque chose
54:06qu'on va coordonner
54:07un petit peu sur le modèle
54:08des hôpitaux de jour
54:09qu'on peut retrouver à l'hôpital,
54:10alors avec des délais d'attente
54:11qui sont souvent très longs.
54:13À Paris,
54:14on est à six mois,
54:15un an de délai d'attente
54:15pour avoir un hôpital de jour.
54:17En région,
54:18c'est en général
54:18un petit peu le même constat
54:19avec les services
54:20qui sont débordés.
54:21Donc,
54:21l'idée,
54:21c'est effectivement
54:22de pouvoir convoquer les patients,
54:23par exemple,
54:24sur une matinée
54:24et de pouvoir réaliser
54:25leur bilan annuel,
54:26donc par exemple,
54:27qu'ils puissent voir
54:28leur cardiologue,
54:29le médecin généraliste
54:31et puis par exemple
54:31le podologue également
54:33pour éviter aux patients
54:35de consulter tout le temps,
54:36même si la base
54:37du volume de consultation
54:38va effectivement rester
54:40la consultation classique.
54:42Vous prenez rendez-vous
54:43avec votre cardiologue
54:44et qui va éventuellement
54:44vous adresser derrière
54:45votre praticien.
54:46Est-ce que dans le modèle
54:47de ce pôle unique diabète,
54:49il y a de la télémédecine,
54:51des outils numériques,
54:52de médecine numérique
54:53que vous avez intégrée ?
54:54Tout à fait.
54:55Alors déjà,
54:55il y a un gros travail
54:56sur nous en interne
54:57le dossier patient
54:58pour pouvoir avoir
54:59un partage d'informations
55:00entre tous les praticiens.
55:01Une des grosses difficultés
55:02pour les médecins,
55:03c'est d'avoir accès
55:03à l'information.
55:04Aujourd'hui,
55:04si j'adresse un patient
55:05chez un cardiologue,
55:06je ne suis pas sûr
55:06d'avoir le retour d'informations.
55:08Et donc ça forcément,
55:09ça réduit la qualité
55:10de la prise en charge.
55:12Et ensuite,
55:12il y a tout ce qui est
55:13téléconsultation
55:14pour faciliter effectivement,
55:15par exemple,
55:16pour des patients
55:16qui ne pourraient pas se déplacer
55:17ou qui habitent loin,
55:19d'autant plus que le diabète,
55:20c'est une pathologie
55:21qui touche un peu plus
55:22les populations âgées.
55:24Et enfin,
55:24tout ce qui est télésurveillance,
55:26notamment des patients
55:27sous pompe à insuline.
55:28Un dernier mot sur l'avenir,
55:30vous venez d'ouvrir,
55:31je crois que les premières
55:32consultations viennent
55:33d'avoir lieu,
55:34mais il peut faire des petits
55:36ce pôle unique ?
55:37Oui, bien sûr.
55:38L'objectif,
55:39donc là,
55:39en adresse de la médecine adulte,
55:40ça va être de répliquer
55:41ce modèle-là
55:42à la fois en Ile-de-France
55:43et puis en région.
55:44Il faut savoir
55:44qu'il n'y a pas de modèle
55:45du tout équivalent
55:46que ce soit en France
55:46ou en Europe.
55:47et puis s'orienter
55:48sur des parcours
55:49de soins complémentaires
55:50comme la prise en charge
55:50du diabète gestationnel,
55:51le diabète de la grossesse
55:52ou en population pédiatrique
55:54autour d'un pôle mère-enfant.
55:56Merci beaucoup
55:57et bon vent à diabète.
55:59Voilà,
55:59c'est la fin
56:00de ce Smart Impact.
56:02Je vous dis tout simplement
56:03à demain
56:03sur la chaîne des Affaires.
56:05Salut.
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