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  • il y a 14 heures

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Transcription
00:00Et bien pourquoi vous entendez cette chanson ?
00:04Elle n'est pas innocente parce que figurez-vous que nous sommes avec Valérie Mousséyev
00:08qui a publié La Prison comme Horizon aux éditions de la Nouvelle Librairie.
00:13Bonjour Madame Mousséyev.
00:15Bonjour.
00:15Et il se trouve que vous êtes la première femme à diriger le centre pénitentiaire de Bémao en Guadeloupe.
00:22Absolument.
00:23D'où cette chanson Bon Baiser de Fort de France.
00:26Alors on parlera avec vous tout à l'heure de La Prison comme Horizon
00:29parce que c'est passionnant ce livre et puis c'est passionnant également de vous écouter.
00:33Mais est-ce qu'on célèbre Noël en prison ?
00:37Alors absolument.
00:38On célèbre Noël en prison dans toutes les prisons.
00:40J'ai côtoie six établissements pénitentiaires à chaque fois.
00:43Noël est une vraie fête.
00:45C'est une parenthèse dans l'année qui est très attendue des personnes détenues.
00:47Il y a d'ailleurs des colis de Noël qui peuvent rentrer.
00:50Il y a les aumôniers qui rentrent.
00:52Il y a l'évêque qui vient célébrer la messe.
00:54Il y a énormément de messes à cette période-là.
00:56C'est vraiment un moment, on le sent dans l'ambiance, qui est important.
01:00Et qui fait une petite pause, une petite trêve de Noël.
01:02C'est vraiment un beau moment.
01:04Dans un joli film de Claude Lelouch que vous connaissez peut-être, La Bonne Année,
01:07il y a une scène d'ouverture.
01:09Ça se passe en prison.
01:09Lino Ventura est en prison.
01:11Et ce soir-là, les prisonniers sont conviés à regarder un film
01:14dans une sorte de salle de cinéma improvisée.
01:18J'imagine que ça, ce n'est pas possible aujourd'hui dans les prisons.
01:20C'est-à-dire que tous les prisonniers restent quand même dans leurs cellules.
01:24Ils ne célèbrent pas ensemble l'événement de Noël.
01:28Alors, il y a trop de détenus.
01:30Moi, j'ai 780 détenus.
01:31Alors, on ne peut absolument pas les mettre tous ensemble.
01:33Surtout qu'il y a des hommes, des femmes et des mineurs dans la salle polyvalente.
01:35Mais on fait des ciné-débats.
01:37Alors, pas la nuit, évidemment.
01:38À partir de 17h, les détenus sont enfermés dans leurs cellules,
01:41mangent en cellule le soir.
01:42Donc, avec des repas améliorés.
01:43La cuisine prépare aussi un repas de Noël amélioré.
01:46On essaie de faire les choses bien.
01:47Je crois que c'est attendu par tout le monde et tout le monde.
01:50Les surveillants aussi, il y a un repas pour les surveillants.
01:52Je crois que ce sont des moments qu'il faut...
01:54Vous nous parlerez des conditions, parfois, pour les détenus.
01:59C'est un secret pour personne que ce qu'on mange en prison
02:04et particulièrement, comment dire cela,
02:08dans un terme choisi, particulièrement,
02:11ce n'est pas bon.
02:12Voilà, on va le dire comme ça.
02:13Ah oui, direct.
02:15Non, mais j'allais d'aller employer un autre.
02:17Ah oui, c'est pas bon par vous ?
02:18Un autre, là, je crois que Nicolas Sarkozy en a parlé
02:21avec un témoignage du prison de la santé.
02:24Et puis, nous connaissons tous des gens qui ont témoigné
02:26de ce qui peut se passer ou de ce qui peut se manger en prison.
02:29Non, mais c'est correct, j'imagine.
02:30Non, justement, on est en dessous du correct.
02:33Et je voudrais savoir pourquoi est-ce si...
02:37est-on si mal nourri en prison ?
02:40Alors, moi, je ne dirais pas ça.
02:41Parce qu'évidemment, nous, on a des cuisines,
02:43mais dans tous les établissements, ça a été le cas.
02:44Ce sont des cuisines collectives.
02:46Donc, il y a une cuisine dans chaque prison
02:47où il y a des techniciens restauration
02:49qui travaillent avec des personnes détenues.
02:51Donc, par exemple, là, on a une vingtaine de personnes détenues
02:53qui travaillent au service général de la prison
02:54et qui confectionnent les repas.
02:56Donc, eux ne sont pas formés en cuisine,
02:59mais ils sont encadrés là-dessus.
03:00On est quand même sur un nombre de repas qui est énorme.
03:03Chaque jour, nous, on produit 2000 repas.
03:05Donc, on est sur une version...
03:07Enfin, avec une petite cuisine.
03:08Donc, évidemment, les conditions sont très compliquées.
03:10Nous, je sais qu'à BMAO, on vient de faire une opération
03:12coup de poing de réfection de la cuisine
03:13qui était très vétuste,
03:15qui a vraiment besoin, d'ailleurs, d'être construite.
03:17Donc, voilà, je crois que ce n'est pas la qualité, forcément.
03:20On essaie de faire au mieux.
03:21Il y a des nutritionnistes, d'ailleurs,
03:22des diététiciens qui évaluent la qualité des repas.
03:25Mais le problème, c'est qu'on est un peu sur le...
03:27Vous voyez, sur le crousse pour les étudiants
03:28ou la cantine scolaire.
03:30Moi, j'ai ma fille qui n'aime pas du tout ce qui est servi.
03:32Je pense que la cantine scolaire est meilleure.
03:35Si c'était la cantine scolaire,
03:36évidemment qu'on ne demande pas
03:37à un établissement pénitentiaire
03:38d'être au niveau d'un trois étoiles.
03:41Mais je pense que ce n'est même pas
03:42le niveau d'une cantine scolaire.
03:43Les retours que j'ai, en tout cas...
03:45Bon, ça peut vous surprendre, d'ailleurs,
03:46que je défende moi-même la nourriture de la cantine.
03:49Étant donné que vous n'y allez pas ?
03:51Non, mais...
03:51Vous avez peur ?
03:52Non, mais...
03:55On ne sait jamais !
03:56C'est vrai que souvent, on a dit
03:59que la prison n'a pas été le club med,
04:02donc ça peut vous étonner que je défende.
04:03Bon, en tout cas, merci d'être avec nous.
04:05Parce que nous faisons un large tour de l'actualité.
04:09Et puisqu'on parlait de Laurent Nunez tout à l'heure,
04:12on a parlé du label des bons médias.
04:14Mais écoutez ce qu'a dit Laurent Nunez
04:16sur l'interdiction du voile
04:19pour les jeunes filles en dessous de 15 ans.
04:21Je ne suis pas favorable comme ça.
04:24La lutte contre l'antrisme,
04:26il faut peut-être recontextualiser les choses.
04:29Évidemment que dans l'espace public,
04:30quand il y a des jeunes femmes voilées,
04:31la première question qu'on se pose,
04:32c'est qu'elles ont eu le choix de se voiler.
04:34Et on peut penser souvent que ça n'est pas le cas.
04:36Voilà.
04:36Donc je pense qu'il y a une action
04:38effectivement résolue à mener,
04:39mais je ne crois pas à l'interdiction générale.
04:40Toute mesure qui serait décidée de manière générale.
04:44De manière générale.
04:45Un, me semble pas forcément très efficace.
04:48Il faut plutôt essayer de s'attaquer
04:50à ces structures, à ces individus
04:52qui disent à ces jeunes filles
04:53qu'elles doivent avoir le droit
04:55d'aller voiler à l'école
04:56et qu'il faut se battre pour se faire
04:58et que sinon il faut refuser d'aller à l'école.
04:59C'est ces gens-là qu'il faut atteindre.
05:01Ce sont ces gens-là qu'il faut atteindre.
05:02Donc elle n'est pas forcément efficace et utile.
05:05Et deuxièmement,
05:06je pense qu'elle est très stigmatisante
05:10vis-à-vis de nos compatriotes musulmans
05:13qui peuvent se sentir blessés
05:14par ce type de proposition.
05:16Bon, le mot stigmatiser,
05:18c'est un petit peu assez de l'employé.
05:21Il dit à Aurore Berger,
05:22ministre de l'égalité femmes-hommes,
05:24qui porte cette mesure depuis longtemps
05:25qu'elle stigmatise la communauté musulmane.
05:28Il dit ça à Gabriel Attal
05:29qui propose ça également.
05:30Il dit ça à Laurent Wauquiez,
05:31ça à la limite,
05:32il n'est pas de son camp politique.
05:33Donc il peut...
05:35Voilà, c'est pas son problème.
05:36Mais enfin quand même,
05:37on a tout le goré
05:39et le champ lexical de la gauche.
05:41Laurent Nunez,
05:42plusieurs fois qu'on le dit,
05:42est un homme de gauche.
05:43Donc on avait eu des hommes de droite
05:45à Beauvau depuis un certain temps,
05:47Gérald Darmanin,
05:48évidemment Bruno Rotaillot.
05:49Là, on est face à un homme de gauche
05:51qui refuse le terme aussi
05:52en sauvagement sur l'insécurité,
05:54qui a dit qu'il ne reprenait pas non plus
05:56les mots de l'ancien Premier ministre
05:57François Béraud
05:58qui parlait de sentiment
05:58de submersion migratoire
06:00au nom de l'humanisme,
06:02sous-entendant que les autres
06:03ne l'étaient pas.
06:04Donc voilà,
06:04et ça fait un ministre de l'Intérieur
06:05qui ne reprend pas,
06:06qui ne dit pas
06:07que l'homme d'Oléron
06:09a crié à la Akbar
06:10au moment où il fonce sur la foule
06:11avec sa voiture.
06:12C'est tout.
06:13Et on sent la gêne quand même,
06:14on sent la gêne.
06:15Et on ne parle pas de jeunes femmes,
06:16on parle de fillettes.
06:17On parle de fillettes,
06:18On va marquer une pause.
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