BFM week-end - Dimanche 30 novembre - Vidéo Dailymotion

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Chaque dimanche, Anne Seften et Mathieu Coache vous accompagnent de 14h à 16h dans BFM Week-end.

Transcript

00:00:0014h30 sur BFM TV, soyez les bienvenus. 9 policiers blessés, 8 voitures de police dégradées.

00:00:08Les conséquences la nuit dernière d'une intervention de police qui visait à mettre fin à une rêve-partie non déclarée dans un entrepôt.

00:00:14On ne tolérera pas les rassemblements illégaux, on va évidemment réagir.

00:00:17Voilà ce qu'a affirmé le ministre de l'Intérieur, Laurent Nunes, sur notre antenne.

00:00:20Nous ferons un point très complet avec Vincent Vantiguem, grand reporter au service police-justice, en plateau.

00:00:25L'origine du terrible incendie qui s'est déroulé à 9 maisons au sud-ouest de Nancy reste encore inconnue.

00:00:33Cet incendie s'est déclaré au cœur de la nuit, il a fait 5 morts, il a mobilisé 70 sapeurs-pompiers et nous ayant retrouvé Antoine Forestier sur place.

00:00:40Et puis le pape Léon XIV attendu d'ici une poignée de minutes au Liban.

00:00:44Il s'agit de la première visite d'un souverain pontife depuis celle de Benoît XVI en 2012.

00:00:49Elle va durer 3 jours.

00:00:50Léon XIV qui souhaite renforcer le dialogue interreligieux et porter un message d'espérance et de paix.

00:00:56Cette visite est très attendue par les Libanais.

00:00:58Jeanne Dodé, envoyée spéciale de BFM TV à Beyrouth, nous racontera l'effervescence sur place.

00:01:03Et je vous le disais, c'est un dimanche marqué par les conséquences d'une rave-partie légale à Isra.

00:01:15Neuf policiers ont été légèrement blessés hier soir.

00:01:18On est dans les Bouches-du-Rhône.

00:01:19Bonjour Vincent Vantigan.

00:01:20Que s'est-il passé ?

00:01:21Oui, les faits datent d'hier soir.

00:01:23Mais en fait, il faut remonter quelques jours en arrière pour bien comprendre.

00:01:26Il se trouve que plusieurs dizaines, centaines de jeunes voulaient organiser une rave-partie dans les Bouches-du-Rhône depuis quelques jours.

00:01:33Ils ont tenté d'abord de s'approcher d'Arles, d'un autre lieu qui s'appelle le Rov.

00:01:39Ils ont toujours été mis en échec par les gendarmes et les autorités qui avaient déployé un gros dispositif.

00:01:44Et hier soir, ils ont tenté d'organiser cette rave-partie à Istres sur le parking d'un entrepôt.

00:01:49Et c'est là où les choses ont dégénéré puisque ces jeunes ont pris à partie les fonctionnaires de police qui se présentaient sur place

00:01:57en jetant notamment des pierres, des grosses pierres sur les véhicules qui étaient là et sur les officiers de police.

00:02:02Le bilan est quand même assez lourd puisque, vous l'avez indiqué, neuf policiers ont été légèrement blessés.

00:02:07Huit voitures ont également été dégradées lors de ces échauffourées.

00:02:11Et on a toujours un dispositif important sur place pour éviter justement que cette rave-partie ne se tienne

00:02:15et pour procéder au contrôle de ces tuffeurs qui sont, je le disais, toujours sur le secteur

00:02:22avec potentiellement aussi des saisies de la part des officiers de police, saisies du matériel sono

00:02:27ou des stupéfiants qui pourraient être retrouvés sur place.

00:02:30Restez avec nous, Vincent, parce qu'on va écouter le ministre de l'Intérieur qui était l'invité de BFM Politique à la mi-journée.

00:02:35Laurent Nunes s'est exprimé sur l'agression dont a été victime hier, Jordan Bardella,

00:02:40et pour laquelle une personne est en garde à vue.

00:02:41Je vous propose de l'écouter.

00:02:42– Bien sûr, je condamne très fermement cette agression, c'est inacceptable.

00:02:47Nous sommes dans une démocratie, tout le monde doit pouvoir s'exprimer.

00:02:50Et ces actes qui sont des actes d'intimidation, au Dieu, quels qu'en soient les motifs.

00:02:53Il y a une personne effectivement qui a été interpellée, qui est actuellement en garde à vue, qui est entendue.

00:02:59Donc voilà, quels qu'en soient les motifs, c'est absolument inacceptable.

00:03:01Et ça dénote aussi un durcissement du climat politique.

00:03:05Et ça justifie évidemment encore plus les dispositifs de protection que nous mettons autour de certains élus,

00:03:11de certains de leurs déplacements.

00:03:14– Et Vincent, on sait plus, là, à la mi-journée, à l'heure où on se parle,

00:03:16sur l'agresseur présumé de Jordan Bardella et sur son profil.

00:03:19– Oui, exactement, sur son profil.

00:03:20Et c'est quelque chose d'intéressant parce que, vous l'avez vu,

00:03:22hier, peu après l'agression subie par Jordan Bardella,

00:03:26plusieurs membres et haut placés au sein du Rassemblement national

00:03:29ont attribué cet acte à un militant d'extrême-gauche.

00:03:32Mais selon les informations que nous avons à notre disposition aujourd'hui,

00:03:35en fait, l'explication ne viendrait pas de l'extrême-gauche.

00:03:38Mais il s'agit de l'acte d'un homme, on l'a dit,

00:03:40âgé de 74 ans et qui avait déjà procédé de même par le passé.

00:03:45En 2022, cet homme, au même endroit, à Moissac,

00:03:48avait déjà jeté un œuf sur la tête d'Éric Zemmour.

00:03:51À l'époque, il souhaitait, en fait, protester,

00:03:54s'opposer aux déclarations d'Éric Zemmour

00:03:56sur les personnes en situation de handicap.

00:03:58Pourquoi ? Parce que cet homme de 74 ans

00:04:00est père d'un jeune enfant autiste.

00:04:02Il déplorait l'accueil dont bénéficient

00:04:04les personnes en situation de handicap.

00:04:06Et c'est la raison pour laquelle il avait jeté un œuf

00:04:08sur la tête d'Éric Zemmour à l'époque des faits.

00:04:11Pour ça, il avait été condamné à 500 euros d'amende avec sursis.

00:04:15Il avait déjà récidivé une première fois

00:04:16en jetant un œuf sur un bus de campagne de Marine Le Pen,

00:04:19là encore en 2022,

00:04:21des faits pour lesquels il n'avait pas été jugé

00:04:22puisqu'il n'y avait pas de dégradation.

00:04:24Visiblement, c'est aussi cet homme

00:04:26qui s'en est pris hier à Jordan Bardella

00:04:28et son avocate, avec qui je viens de m'entretenir à l'instant,

00:04:31exclut totalement l'hypothèse d'un geste d'extrême-gauche

00:04:34en m'expliquant que son client n'est affilié

00:04:36à aucun parti politique, à aucun syndicat

00:04:39et qu'il s'en est pris, notamment en raison

00:04:41de sa situation personnelle et des difficultés

00:04:43qu'il traverse pour éduquer son fils

00:04:45qui est autiste aujourd'hui.

00:04:46Voilà les explications.

00:04:48Cet homme, on l'a dit, il est âgé de 74 ans.

00:04:50Il a été placé en garde à vue hier

00:04:52à la brigade de gendarmerie de Moissac,

00:04:53dans le Tarn-et-Garonne, là où les faits se sont produits.

00:04:56Et le procureur de la République de Montauban

00:04:58doit communiquer dans les prochaines heures

00:05:00ou d'ici demain pour indiquer

00:05:02les suites judiciaires données à cette affaire.

00:05:03Est-ce que cette garde à vue va être prolongée

00:05:05de 24 heures supplémentaires ?

00:05:07Ce qu'on peut dire, c'est que cet homme

00:05:08n'a pas demandé l'assistance d'un avocat en garde à vue.

00:05:10On ne sait pas quelles explications il a fournies,

00:05:12mais en tout état de cause, sur le profil,

00:05:14son avocate le dit avec une certaine force,

00:05:17il n'est pas du tout affilié à un mouvement d'extrême-gauche.

00:05:20Contrairement, par exemple, à ce que disait Sébastien Chenu

00:05:21du Rassemblement national ce matin sur notre antenne.

00:05:23Merci pour ces précisions, Vincent Vantigaine.

00:05:26Un rendez-vous tient politique à ne pas manquer ce dimanche.

00:05:28Raphaël Glucksmann sera l'invité de BFM dimanche soir.

00:05:32Il répondra, le député européen place publique,

00:05:34aux questions de Marc Fauvel.

00:05:36Allez, prenons tout de suite la direction de Neuve Maison.

00:05:39On est au sud-ouest de Nancy,

00:05:40où vous le savez, un terrible incendie

00:05:41s'est déclaré au cœur de la nuit.

00:05:43Cinq personnes sont décédées.

00:05:44Bonjour Antoine Forestier.

00:05:45L'origine de ce feu reste encore inconnue à l'heure où on se parle.

00:05:51Oui, l'origine du feu est encore inconnue.

00:05:54Ce qu'on sait, c'est que les pompiers sont intervenus

00:05:55aux alentours de trois heures et quart.

00:05:57Ils ont mis 12 minutes à arriver sur place.

00:05:5970 pompiers ont été mobilisés pour cet incendie.

00:06:02Les flammes étaient violentes.

00:06:04Ils ont réussi à éteindre le feu rapidement.

00:06:06Et malheureusement, lorsqu'ils ont pénétré à l'intérieur

00:06:07de cet appartement qui est situé juste au-dessus de cette boutique,

00:06:10ils ont découvert cinq corps.

00:06:12Les corps d'un couple âgé de 59 et 60 ans

00:06:15et de trois jeunes âgés de 16 et 20 ans.

00:06:17Il y a un jeune d'une vingtaine d'années

00:06:19qui a réussi à s'échapper par le toit.

00:06:21C'est d'ailleurs lui qui a donné l'alerte.

00:06:22Il est hospitalisé au CHU de Nancy.

00:06:25Il a été incommodé par les fumées.

00:06:27Évidemment, vous l'imaginez ici, beaucoup d'émotions,

00:06:29notamment pour le maire de la commune.

00:06:30La mairie est située juste en face de cet appartement.

00:06:33Je vous propose d'écouter Pascal Schneider,

00:06:34le maire de Neuve Maison.

00:06:36Il est interviewé au micro de Nicolas Rottier.

00:06:39C'est affreux.

00:06:39Affreux parce que les familles en les connaissaient un peu,

00:06:42sans plus.

00:06:43Affreux parce que ça concerne cinq victimes, un blessé.

00:06:47Cinq victimes dont deux relativement jeunes.

00:06:51Évidemment que c'est grave, l'importance est grave ici,

00:06:54mais ça se situe au centre de Neuve Maison

00:06:56et ça perturbe beaucoup d'environnements,

00:06:59très habités, très résidentiels.

00:07:02Le maire de la commune qui a ouvert deux salles de la mairie,

00:07:05une pour les familles des victimes,

00:07:06une pour la cellule d'urgence médico-psychologique

00:07:08qui est en train de se mettre en place actuellement

00:07:10pour ceux qui le souhaitent.

00:07:12A noter que l'enquête de gendarmerie a démarré ce matin,

00:07:14mais à ce stade, les circonstances de cet incendie sont inconnues.

00:07:17Antoine Forestier avec Caroline Bertolino.

00:07:20Merci à tous les deux.

00:07:22Et on continue d'en parler avec vous,

00:07:23lieutenant-colonel Ludovic Pingano.

00:07:25Vous êtes ancien pompier.

00:07:26Bonjour à vous, consultant gestion de crise BFM TV.

00:07:29On le disait avec Antoine,

00:07:30les causes de cet incendie restent indéterminées.

00:07:32On en est au stade des hypothèses.

00:07:34Est-ce que la saison, l'approche de l'hiver, par exemple,

00:07:36accroît le risque de départ de feu ?

00:07:38Je pense par exemple à ceux qui ont des chaudières

00:07:40et qui les remettent en fonctionnement.

00:07:42Alors, la remise en fonctionnement des chaudières,

00:07:45on a plutôt des risques d'intoxication monoxyde de carbone,

00:07:48d'où l'importance de les faire réviser avant de les remettre en route.

00:07:52Là, pour le coup, par contre, au début de l'hiver,

00:07:54souvent ce sont des chauffages d'appoint, des radiateurs, etc.,

00:07:56qui ne sont pas toujours aux normes,

00:07:57avec des problèmes parfois de court-circuit électrique

00:07:59qui peuvent provoquer des débuts d'incendie.

00:08:01Et là, la vraie difficulté, c'est quand ça arrive en pleine nuit

00:08:03pendant que les gens dorment,

00:08:04ce ne sont pas forcément les flammes qui tuent,

00:08:07mais plutôt les fumées qui asphyxient les victimes

00:08:10pendant leur sommeil.

00:08:12On parlait aussi des recommandations à voir

00:08:14pour ceux qui nous regardent,

00:08:15justement, qu'est-ce que vous leur dites à l'approche de l'hiver

00:08:17et justement avec ce type d'installation ?

00:08:18Eh bien, tout d'abord, vérifier que les installations électriques sont aux normes.

00:08:22Ne branchez pas plusieurs appareils avec des résistants

00:08:24sur les mêmes prises multiples.

00:08:25Ça, ça accroît les risques.

00:08:26Oui, c'est un gros risque de court-circuit et donc d'incendie.

00:08:29Et puis vraiment, à l'entrée de l'hiver,

00:08:31mais c'est tout le temps, il faut le faire,

00:08:32ça ne coûte pas cher,

00:08:32c'est installer des détecteurs autonomes de fumée.

00:08:36Ça vaut une dizaine d'euros.

00:08:38Vérifiez que les piles sont en état.

00:08:39Vous les positionnez dans les couloirs à proximité des chambres

00:08:43de façon à ce que quand il y a un début d'incendie avec de la fumée,

00:08:46ces détecteurs sonnent.

00:08:47Mais ce n'est pas obligatoire, ça, pardon ?

00:08:48Parce que moi, j'en ai un, je pensais que c'était obligatoire.

00:08:50Alors, c'est devenu obligatoire.

00:08:51En tout cas, quand vous louez un appartement, c'est obligatoire.

00:08:54Mais il faut le dire, c'est obligatoire,

00:08:56même si ça ne l'est pas complètement.

00:08:57Disons que c'est obligatoire.

00:08:59Ça ne vaut pas cher, mettez-en plusieurs.

00:09:00Pas dans la cuisine parce que ça va sonner tout le temps.

00:09:02Mais vraiment, pour 15 euros, ça sauve des vies.

00:09:04Il faut le répéter.

00:09:0570 sapeurs-pompiers, 40 véhicules mobilisés.

00:09:08On parle d'un dispositif assez conséquent.

00:09:10Est-ce que c'est un dispositif habituel

00:09:11quand vous voyez le type d'intervention de cette nuit ?

00:09:13Oui, sur ce type d'intervention,

00:09:14il faut des sapeurs-pompiers pour éteindre l'incendie,

00:09:16des sapeurs-pompiers pour réaliser des reconnaissances

00:09:18dans des étages pour s'assurer qu'il n'y a pas d'autres personnes.

00:09:20Le deuxième étage n'était pas habité,

00:09:22mais pour autant, il faut vérifier qu'il n'y avait personne au deuxième étage.

00:09:25Il faut des moyens de secours pour prendre en charge des victimes,

00:09:27des sapeurs-pompiers, des infirmiers, des médecins,

00:09:29prendre en charge les populations,

00:09:30mettre en place une cellule d'urgence médico-psychologique.

00:09:33Tout cela, ça demande un effectif extrêmement important.

00:09:3570 personnes, ça semble beaucoup,

00:09:37mais c'est effectivement tout à fait normal et nécessaire

00:09:40face à ce type d'événement.

00:09:42Merci beaucoup.

00:09:43Merci d'avoir été mon invité.

00:09:45Autre information que nous avons appris il y a un peu plus d'une heure,

00:09:48la mort la nuit dernière d'une femme de 19 ans à Mercurole,

00:09:50cette commune au nord de Valence.

00:09:52On est dans la Drôme, dans une fusillade.

00:09:54Une autre a été blessée.

00:09:55Selon les premiers éléments de l'enquête,

00:09:57les deux femmes se trouvaient dans une voiture avec trois hommes

00:09:59lorsque leur véhicule a été pris pour cible.

00:10:02Selon une source proche de l'enquête,

00:10:03cette fusillade pourrait être liée au narcotrafic.

00:10:06Le ou les auteurs de cette fusillade sont activement recherchés,

00:10:10bien évidemment.

00:10:12Et puis, au moins un mort et plus de dix blessés,

00:10:14c'est le bilan d'une nouvelle attaque de drones russes

00:10:16la nuit dernière près de Kiev.

00:10:18Les précisions de notre envoyée spéciale Clémence Dibout

00:10:20sur l'un des lieux touchés par cette attaque.

00:10:24C'est un drone chahed russe qui a percuté

00:10:26cet immeuble d'habitation au nord de Kiev, la capitale.

00:10:29Un drone qui a percuté tous les immeubles que vous voyez

00:10:33qui ont été brûlés ensuite par un incendie.

00:10:35Le bilan est fait état de un mort.

00:10:37Et dix-neuf blessés, donc quatre enfants,

00:10:39des blessés hospitalisés pour des brûlures,

00:10:41notamment, ou pour des éclats de drones.

00:10:44Il a fallu ensuite éteindre cet incendie.

00:10:46Et vous le voyez, la façade de l'immeuble,

00:10:48elle a été complètement soufflée par cette explosion.

00:10:51Le marché juste devant.

00:10:53Heureusement, il n'y avait personne à cette heure-ci.

00:10:55Mais il est en train d'être déblayé par les commerçants

00:10:57parce qu'il y a eu, là aussi, beaucoup de dégâts.

00:11:00Ce drone chahed, il a été prélevé tout à l'heure

00:11:02par la police scientifique pour analyse.

00:11:05Ce qu'a expliqué l'armée ukrainienne,

00:11:07c'est que sur l'attaque de 122 drones russes,

00:11:10cette nuit très précisément,

00:11:12l'armée ukrainienne en a intercepté 104.

00:11:14Pas ici, c'est ce que vous voyez sur ces images,

00:11:17des Ukrainiens qui sont en train de déblayer les dégâts.

00:11:20Pour eux, la preuve que la Russie ne veut pas d'accords de paix

00:11:23puisqu'il y a des attaques de drones et de missiles toutes les nuits.

00:11:27Cette délégation annoncée par Volodymyr Zelensky,

00:11:30elle a pourtant été envoyée à Miami.

00:11:32Délégation qui a changé de tête.

00:11:34Hendry Yermak, chef de cabinet de Volodymyr Zelensky,

00:11:37son bras droit jusque-là,

00:11:39a démissionné pour des soupçons de corruption.

00:11:44Donc, du coup, il y a désormais une nouvelle équipe de négociations.

00:11:49Et pour les Ukrainiens, c'est plutôt une bonne nouvelle.

00:11:51Oui, peut-être que ces nouveaux négociateurs ne connaîtront pas aussi bien

00:11:54le dossier que Hendry Yermak.

00:11:56Mais pour ces Ukrainiens, impossible que les négociateurs ukrainiens

00:12:01arrivent avec des soupçons de corruption.

00:12:03Cela pourrait entacher leur réputation.

00:12:05Et surtout, ça pourra donner une prise aux négociateurs russes

00:12:07pour dire que ce n'est pas sérieux.

00:12:09Donc voilà pourquoi les Ukrainiens sont plutôt pour se réjouir

00:12:12qu'il y ait une nouvelle équipe de négociations qui arrive à Miami.

00:12:15Un grand merci à Clément Zibou.

00:12:17On en parle avec vous, Paul Gogo, consultant Russie,

00:12:19correspondant à Moscou.

00:12:20Merci d'être là.

00:12:21Il y a une terrible opposition entre un président Zelensky

00:12:23qui est empêtré dans ses scandales de corruption,

00:12:26empêtré aussi par les difficultés de son armée sur le terrain,

00:12:29et un président Vladimir Poutine qui reste un peu droit dans ses bottes.

00:12:33C'est quoi le message de Vladimir Poutine ?

00:12:35C'est « je suis inflexible, je continuerai la guerre quoi qu'il arrive », c'est ça ?

00:12:38Alors ça, c'est le message principal depuis le début.

00:12:40Avec ce type de bombardement.

00:12:41Ce sera jusqu'à la fin.

00:12:43Et effectivement, l'idée que, ok, c'est très bien la diplomatie,

00:12:48c'est très bien que tout le monde discute,

00:12:50mais au bout du compte, on aimerait bien,

00:12:51je parle comme si Vladimir Poutine parlait,

00:12:54au bout du compte, c'est le rapport de force qui compte.

00:12:57Et la réalité, du point de vue du président Russe,

00:13:01c'est qu'il y a une Russie forte, une Ukraine faible,

00:13:04des États-Unis qui, visiblement, semblent prêts

00:13:07à plutôt accompagner la Russie dans la suite de ces discussions.

00:13:10Et donc, pour Vladimir Poutine, et même peut-être pour Donald Trump,

00:13:13c'est juste contre nature que l'Ukraine ne se soumette pas.

00:13:17Pour lui, tous ces gens qui essayent,

00:13:19ces diplomates qui essayent de discuter...

00:13:22Oui, c'est l'état satellite, l'Ukraine au service de la Russie.

00:13:24Essayer de trouver des points d'accord, des points d'entente.

00:13:27En fait, pour lui, ça ne sert à rien,

00:13:29parce que pour lui, c'est le plus fort qui doit imposer sa loi aux plus faibles.

00:13:32Et donc, je pense que sincèrement, le président russe ne comprend pas

00:13:34pourquoi les choses ne sont pas plus simples pour lui en ce moment.

00:13:37Alors, il y a ces frappes, alors que la diplomatie s'accélère.

00:13:39On en a parlé, il y a une délégation ukrainienne

00:13:40qui est aujourd'hui aux États-Unis pour parler de paix.

00:13:43Dixième visite aussi, on vous le rappelle,

00:13:44demain du président Zelensky en France,

00:13:46reçu par Emmanuel Macron à l'Élysée.

00:13:48Je voulais vous soumettre ce que disait Jean-Noël Barraud,

00:13:50le ministre de l'Europe et les Affaires étrangères,

00:13:51aujourd'hui à nos confrères de la tribune.

00:13:53Il en a profité pour appeler Vladimir Poutine

00:13:55à prendre au sérieux cette proposition américaine

00:13:58dont il dit qu'elle a été affinée dans le dialogue avec les Européens.

00:14:01Il fait référence à cette réunion des volontaires,

00:14:04à la coalition des volontaires du 25 novembre.

00:14:06Franchement, est-ce qu'on peut faire bouger l'inflexible Vladimir Poutine ?

00:14:10Est-ce que ce n'est pas un jeu de dupe ?

00:14:11En fait, notre travail d'analyse, à nous tous,

00:14:13il est compliqué, d'autant plus compliqué,

00:14:15que tout le monde est obligé de jouer une sorte de jeu de communication

00:14:18de la bonne foi, de la bonne volonté,

00:14:20parce qu'au cœur de toute cette situation,

00:14:22on a Donald Trump et on est obligé de se faire bien voir de Donald Trump.

00:14:25Donc c'est un peu la difficulté de tout ça,

00:14:27c'est que tout le monde a des bons mots,

00:14:28tout le monde se montre de bonne volonté.

00:14:30Mais en fait, quelle est la réalité des discussions, des négociations ?

00:14:33C'est très difficile de le savoir,

00:14:35d'autant plus que là, ce cycle de négociations,

00:14:37en fait, on en a déjà vécu quelques-uns

00:14:38et ça se finissait à chaque fois par un Donald Trump qui disait

00:14:41« Bon, je vous laisse vous débrouiller un petit peu,

00:14:42moi je passe à autre chose.

00:14:44Quand l'Ukraine sera plus faible

00:14:45et que les choses auront avancé, je reviendrai,

00:14:48on rentre en train à notre chance. »

00:14:49Donc il y a toujours le risque que de toute façon,

00:14:51ça ne fonctionne pas, que ça n'aille pas plus loin.

00:14:53Mais tout le monde essaie de jouer le jeu à chaque fois,

00:14:56ne serait-ce que pour montrer une bonne image

00:14:59et sa bonne volonté.

00:15:00Merci beaucoup pour cette analyse, Paul Gogo.

00:15:03Merci d'avoir été sur ce plateau.

00:15:05L'actualité de ce dimanche,

00:15:06marquée par la visite historique du pape Léon XIV au Liban.

00:15:09Son avion vient tout juste d'ailleurs d'atterrir.

00:15:1113 ans qu'un souverain pontife ne s'était pas rendu dans ce pays.

00:15:14Le dernier étant Benoît XVI.

00:15:17Bonjour Jeanne Dodé,

00:15:18vous êtes l'envoyée spéciale BFM TV à Beyrouth.

00:15:20Je le disais,

00:15:21l'avion de Léon XIV vient tout juste d'atterrir.

00:15:24Jeanne, c'est bien ça ?

00:15:24Quel est le programme de cette visite ?

00:15:26Oui, effectivement,

00:15:31le pape Léon XIV est arrivé ici à Beyrouth.

00:15:34Il a atterri à l'aéroport

00:15:36et on a même vu

00:15:36les avions militaires

00:15:38qui sont passés ici au-dessus de la foule

00:15:40qui l'attendent près du palais présidentiel.

00:15:42Il y a eu déjà des gens pour acclamer ces avions.

00:15:45C'est vous dire à quel point le pape est attendu ici à Beyrouth.

00:15:48Il va prendre la direction du palais présidentiel

00:15:50qui se trouve juste en haut.

00:15:51Vous voyez ces affiches qui sont partout,

00:15:53présentes un peu partout dans la ville de Beyrouth

00:15:55avec cette photo du pape Léon.

00:15:58Et puis, il y a beaucoup de fois

00:15:59où on a pu voir le mot paix et espoir.

00:16:02Ce sont des mots très importants ici

00:16:04et qui reviennent aussi dans la bouche

00:16:05de tous ces Libanais.

00:16:07pour le programme de ce soir.

00:16:09Ce sera un programme très politique

00:16:11puisqu'il va d'abord, je voulais dire,

00:16:12rencontrer le président de la République

00:16:14au palais présidentiel,

00:16:16le président de l'Assemblée nationale

00:16:17et le Premier ministre.

00:16:18Voilà, séquence pour le moment,

00:16:19pour aujourd'hui, très politique

00:16:21avant de rentrer dans le dialogue interreligieux.

00:16:23Ce sera pour les jours d'après

00:16:25et avec cette grande messe en point d'angle

00:16:27qui sera donnée en plein air.

00:16:28Ce sera mardi midi ici à Beyrouth au Liban.

00:16:31Grand merci à vous, Jeanne Dodé,

00:16:33avec Hortense Gérard.

00:16:34Vous recevrez bien évidemment avec nous

00:16:35si vous avez de plus amples informations.

00:16:38On en parle avec vous

00:16:38de cette visite historique.

00:16:40Jean-Baptiste Noé, merci d'être là,

00:16:43rédacteur en chef de conflits,

00:16:44historien spécialiste du christianisme

00:16:46et auteur de François le diplomate

00:16:47aux éditions Salvatore.

00:16:49Est-ce que vous y croyez

00:16:51à cette atténuation, justement,

00:16:53des conflits qui règnent au Liban

00:16:55par le pape Léon XIV ?

00:16:58Puisque certains nous disent

00:16:59que ce choix du Liban est un choix

00:17:01plutôt courageux dans un pays,

00:17:03un modèle multiconfessionnel au Liban,

00:17:05ravagé d'ailleurs par ces logiques

00:17:07d'affrontement, que ce soit politique,

00:17:08économique ou encore guerrier.

00:17:10Oui, c'est un choix de Léon XIV,

00:17:12le voyage en Turquie,

00:17:13qui a eu hier été prévu par François,

00:17:16il a été reporté du fait du décès de François,

00:17:18et Léon XIV a rajouté la visite au Liban

00:17:21qui n'était pas prévue à l'origine.

00:17:23Effectivement, ce n'est pas très loin,

00:17:24mais c'est quand même un voyage supplémentaire

00:17:26avec un séjour qui est extrêmement dense.

00:17:28Donc c'est vraiment une volonté du pape

00:17:29de se rendre dans ce pays

00:17:31qui est meurtri depuis longtemps,

00:17:33pas uniquement depuis 2023.

00:17:3613 ans, ça n'était pas arrivé, on le rappelle.

00:17:37Exactement, François n'avait pas pu s'y rendre,

00:17:39notamment pour des questions

00:17:40de politique interne au Liban.

00:17:43Donc le dernier voyage, c'est Benoît XVI.

00:17:45Le but, c'est évidemment

00:17:46de rendre visite aux chrétiens,

00:17:47mais aussi de jouer ce rôle de pacificateur,

00:17:49ce rôle de lien.

00:17:51Est-ce que la paix est possible ?

00:17:53En tout cas, il faut l'espérer,

00:17:54il faut tout faire pour qu'elle advienne.

00:17:55Et c'est ça aussi le sens de ce message,

00:17:57en disant que la guerre n'est pas une fatalité.

00:17:59Il y aura demain une messe sur le port,

00:18:02le lieu même de la terrible explosion...

00:18:03Mardi, je crois.

00:18:04Mardi, oui.

00:18:05Ça, sur la terrible explosion du port de Beyrouth.

00:18:08Et ça sera aussi un moment de réconciliation

00:18:10et de montrer que ce pays doit maintenant aller de l'avant.

00:18:13On va retrouver.

00:18:13Merci d'être avec nous, Jeanne Daudet.

00:18:16Vous êtes resté avec nous,

00:18:17vous êtes avec des Libanais.

00:18:19Vous nous parliez ce matin de la ferveur

00:18:21dans vos reportages avec Hortense Gérard

00:18:23de cette visite du pape Léon XIV.

00:18:26Ils attendent beaucoup de choses,

00:18:27ces Libanais qui sont à vos côtés ?

00:18:29Oui, effectivement.

00:18:33Beaucoup de choses,

00:18:33beaucoup d'espoir dans ce voyage.

00:18:35Je me trouve avec Pascal et sœur Hélène.

00:18:38Merci à vous deux d'être avec nous en direct.

00:18:40Pascal, qu'est-ce que ça représente pour vous

00:18:42que le pape Léon soit là dans quelques minutes face à vous ?

00:18:46C'est important d'être là et de pouvoir le voir ?

00:18:49Oui, bien sûr.

00:18:50Le pape Léon, c'est le visage le plus important

00:18:57qui représente la paix dans le monde.

00:19:00Il est venu nous donner son soutien à nous,

00:19:04à tous les Libanais,

00:19:06surtout à notre pays qui passe par une crise difficile

00:19:09politique, sociale et économique.

00:19:13Et j'espère que par sa visite,

00:19:15tout le monde, chrétien, musulman et citoyen,

00:19:18de toutes les confessions,

00:19:20nous serons unis.

00:19:23Et son message va nous donner la tolérance,

00:19:28nous apprend de la tolérance.

00:19:31Et vous donner de la force aussi,

00:19:33c'est ce qu'on m'a indiqué tout à l'heure.

00:19:34Sœur Hélène, on en discutait à l'instant,

00:19:36vous me disiez que déjà de voir cette foule,

00:19:38c'était déjà formidable et c'était déjà un signe d'espoir.

00:19:41Oui, oui, vraiment.

00:19:42Aujourd'hui, c'est un jour de grâce,

00:19:45c'est une grande joie pour tout le Liban.

00:19:48Aujourd'hui, le Liban, du nord au sud,

00:19:51de l'est à l'ouest,

00:19:53reçoit le pape,

00:19:55messager de la paix, de l'espérance.

00:19:58Après tant d'années,

00:20:00notre pays a été déchiré par la guerre.

00:20:04Beaucoup de générations n'ont connu que la guerre.

00:20:10Nous espérons et nous attendons par sa visite

00:20:14qu'il y ait la paix,

00:20:16l'unité entre toutes les confessions.

00:20:20Et vraiment, nous croyons que sa visite,

00:20:23il est venu pour compléter ce que les papes,

00:20:29autrefois, ont commencé, ont essayé de faire.

00:20:35Notamment Jean-Paul II,

00:20:36et c'est vrai que beaucoup ici nous parlent d'ailleurs

00:20:38de cette visite de Jean-Paul II qui avait été historique.

00:20:41Merci à vous deux d'avoir été avec nous.

00:20:43Vous voyez ces mots qui reviennent,

00:20:45les mots paix, les mots espoir,

00:20:47c'est aussi les mots qu'on peut voir

00:20:48sur tous les drapeaux qui ont été affichés ici au Liban.

00:20:53« Heureux les messagers de paix ».

00:20:54Voilà le slogan que l'on voit ici affiché au Liban.

00:20:58C'est vous dire à quel point le pape Léon

00:21:00est attendu ici pour ces trois jours de visite.

00:21:04Jeanne Daudet aux côtés des Libanais

00:21:05avec Hortense Gérard à Beyrouth.

00:21:08On suivra bien évidemment cette arrivée du pape

00:21:11qui va fouler le sol libanais.

00:21:13On le disait, une première depuis maintenant 13 ans.

00:21:16Ça devrait plus tarder.

00:21:17Qu'est-ce que vous vous espérez ?

00:21:19Qu'est-ce que vous, quelles sont vos attentes

00:21:20en tant que spécialiste, quelqu'un qui connaît bien

00:21:23ce monde chrétien, religieux, de cette visite ?

00:21:26Quelles sont vos attentes à vous ?

00:21:27Si on l'a vu avec ces témoignages,

00:21:28c'est extrêmement émouvant

00:21:29et de voir une foule qui est rassemblée sans peur

00:21:32parce que les Libaniens ont vécu dans la peur

00:21:34des bombardements, dans la peur des attentats.

00:21:37Là, la peur a disparu.

00:21:38On voit ce peuple qui est rassemblé

00:21:40quelles que soient les confessions

00:21:41et un moment de paix

00:21:43pendant ces quelques jours où le pape sera présent.

00:21:46C'est déjà une grande avancée pour le Liban.

00:21:48Ils sont en train de vivre quelque chose

00:21:49vraiment de fort

00:21:50et espérons que ça contribue

00:21:52à tourner la page des guerres.

00:21:54On va suivre bien évidemment

00:21:55cette arrivée, cette sortie

00:21:56de l'avion de Léon XIV

00:21:58dans quelques minutes

00:22:00avec, on l'a dit, une première visite

00:22:01qui sera très politique dans un premier temps.

00:22:04Il y a tout un protocole.

00:22:05Il va rencontrer successivement

00:22:06le président de la République

00:22:07qui doit être alors un chrétien maronite

00:22:10selon la Constitution.

00:22:11Là, c'est actuellement Joseph Aoun,

00:22:13le président de l'Assemblée nationale

00:22:14qui doit être un musulman chiite.

00:22:16Et puis le Premier ministre

00:22:17qui est lui, traditionnellement, aussi un musulman sunnite.

00:22:20C'est ça qui fait aussi la particularité du Liban,

00:22:22cette interconfessionnalité.

00:22:23Tout à fait. C'est un État qui est multiconfessionnel.

00:22:25Et donc la Constitution organise

00:22:27les rapports des différentes confessions.

00:22:29C'était très compliqué

00:22:30pour arriver à trouver un président.

00:22:33Mais maintenant, ils ont un gouvernement

00:22:35qui est stable.

00:22:36Et effectivement, cet équilibre fragile

00:22:38peut à tout moment être rompu.

00:22:40Donc le rôle du pape va s'ingérer évidemment

00:22:43dans les questions intérieures.

00:22:45Mais ça va être de fortifier,

00:22:46de renforcer cet équilibre

00:22:48et d'encourager aussi l'ensemble des Libanais

00:22:50à contribuer à la reconstruction du pays.

00:22:53Et puis il y a un rôle qui est très important,

00:22:54c'est celui de la diaspora.

00:22:55Vous avez énormément de Libanais

00:22:57qui habitent en dehors du Liban,

00:22:58qui ont été chassés à cause des guerres

00:23:00ou qui sont partis étudier.

00:23:01Et cette diaspora, elle a un rôle aussi

00:23:02très important à jouer

00:23:03dans la reconstruction,

00:23:05dans la construction économique,

00:23:06dans le fait de créer de l'activité économique,

00:23:08de lutter contre le chômage.

00:23:10Et le pape en parlera aussi beaucoup,

00:23:13mais le Liban, c'est aussi ce Liban projeté,

00:23:16ce Liban diasporique.

00:23:17Alors, on voit bien évidemment,

00:23:19vous l'avez vu, l'avion,

00:23:21la 300e du pape, du souverain pontife Léon XIV

00:23:26vient de se poser.

00:23:27Il y a toute une délégation qui l'attend.

00:23:28Vous le voyez, tout un protocole,

00:23:30bien évidemment, avec, on l'a dit,

00:23:32des premiers pas qui seront politiques,

00:23:34avec aussi l'un des temps forts,

00:23:36ce sera cette messe dont vous me parliez mardi.

00:23:38On a entendu ce que nous disaient les Libanais.

00:23:40Ils l'attendent, ils s'y préparent

00:23:41à cette visite, à cette messe

00:23:43qui sera célébrée mardi,

00:23:45dans un pays meurtri, vous nous le disiez,

00:23:47par les difficultés économiques.

00:23:48Le voilà, le voilà.

00:23:50Ce pape Léon XIV, 70 ans,

00:23:53qui va fouler le sol libanais.

00:23:55Cette visite, on le rappelle, est historique.

00:23:59Puisque la dernière fois,

00:24:00c'était le pape Benoît XVI

00:24:02qui était venu au Liban en 2012.

00:24:05Qu'est-ce que peut faire ce pape Léon XIV

00:24:08que n'a pas fait Benoît XVI, par exemple ?

00:24:09D'abord, je trouvais extrêmement symbolique

00:24:11que ces deux premiers voyages soient pour l'Orient.

00:24:13Alors, la Turquie et le Liban,

00:24:15pour un pape qui est américain,

00:24:17qui a passé de nombreuses parties de sa vie au Pérou,

00:24:20de montrer à quel point l'Orient est important.

00:24:22C'est le berceau du christianisme, certes,

00:24:24mais c'est aussi un endroit, on le voit,

00:24:26il y a ces guerres, ces déchirements,

00:24:28et de montrer l'Orient sous un autre jour.

00:24:30Il n'y a pas uniquement les guerres,

00:24:32pas uniquement les bombardements,

00:24:33comme malheureusement, à l'actualité,

00:24:34mais montrer que l'Orient, ce n'est pas que ça,

00:24:37que les populations qui y vivent

00:24:39ne vivent pas que de la guerre,

00:24:41mais qu'elles peuvent aussi vivre

00:24:41dans l'espérance et la reconstruction.

00:24:44Et le voyage va être axé là-dessus,

00:24:48et sur la réconciliation.

00:24:49Le fait que cette messe ait lieu

00:24:51sur les lieux mêmes de cette terrible...

00:24:53De l'explosion du port.

00:24:54...qui non seulement a causé beaucoup de dégâts,

00:24:56mais qui a aussi a meurtri les Libanais

00:24:58dans leur chair et dans leur âme,

00:25:00ça va être aussi un symbole de reconstruction,

00:25:02de réconciliation.

00:25:03On n'effacera pas jamais les morts et les drames,

00:25:06mais c'est important de tourner la page,

00:25:08de montrer que le Liban va vers autre chose.

00:25:11Et on rappelle que cette explosion

00:25:12avait fait 205 morts à l'époque.

00:25:14Il y a toujours bien sûr ceux qui sont frustrés.

00:25:18Il y avait un député, un médecin libanais,

00:25:20qui disait que cela aurait été bien

00:25:22que le pape puisse se rendre dans le sud du Liban.

00:25:25Et je lisais ces mots ce matin

00:25:26dans les colonnes du Monde.

00:25:27Il disait que ça aurait été d'une extrême importance

00:25:30pour y porter un message de paix juste et de protection

00:25:32auprès des habitants qui souffrent.

00:25:34Vous le déplorez, vous aussi ?

00:25:36Oui, alors le problème du sud Liban,

00:25:37c'est que les conditions de sécurité...

00:25:38Les conditions de sécurité, il faut pouvoir les assurer.

00:25:40Et donc, le gouvernement libanais n'a pas voulu prendre de risques.

00:25:44On le comprend.

00:25:46Si jamais un drame venait à arriver,

00:25:47ce serait terrible pour le pays.

00:25:50Donc, on comprend qu'il n'y ait pas été.

00:25:53Il y a aussi des mesures de protection à assurer.

00:25:55Il y a encore des bombardements, des attentats.

00:25:57Donc, on espère qu'un jour il pourra s'y rendre.

00:25:59Mais pour l'instant, les conditions n'étaient pas réunies.

00:26:02Qu'est-ce qu'on peut espérer aussi de cette visite

00:26:03sur un point de vue géopolitique ?

00:26:05Certains disent que ça ne peut vraiment pas changer,

00:26:08modifier les vues de Washington, par exemple,

00:26:11sur le conflit qui se passe aujourd'hui au Proche-Orient.

00:26:14Il y a des relations assez délicates d'un pape

00:26:17qui reconnaît l'État de Palestine avec Donald Trump

00:26:19qui est beaucoup plus proche d'Israël, on le disait.

00:26:21Oui, alors le Vatican reconnaît l'État de Palestine depuis 2015.

00:26:24Donc, ça fait 10 ans maintenant.

00:26:26Alors, il est évident que tous les problèmes

00:26:28ne vont pas être réglés ce week-end.

00:26:29Et ce n'est pas un voyage qui va régler ces problèmes.

00:26:32Mais s'il s'agit d'apporter un peu de baume,

00:26:35un peu de lien,

00:26:35et puis de renouer aussi,

00:26:37la diplomatie du Vatican est très active

00:26:39et elle agit, je ne peux pas dire dans l'ombre,

00:26:41en tout cas en sous-main,

00:26:43derrière ce que l'on peut voir comme ces belles images.

00:26:48Et puis, c'est aussi un moyen de montrer

00:26:49une sorte de normalisation.

00:26:51Le fait que le pape puisse se rendre au Liban,

00:26:53ça montre que le Liban est redevenu,

00:26:55ou redevient un pays normal

00:26:57qui peut recevoir un chef d'État,

00:26:59qui peut assurer les conditions de sécurité

00:27:01pour recevoir un chef d'État,

00:27:02les journalistes, les délégations,

00:27:03parce qu'autant de ça, il y a aussi beaucoup de monde

00:27:05qui y ravitent.

00:27:06Donc là, le Liban retrouve cette normalité,

00:27:08il réintègre, je dirais,

00:27:10l'ordre des relations internationales

00:27:12en étant capable d'organiser un événement

00:27:14de niveau mondial.

00:27:15On l'a vu, ce pape,

00:27:17Léon XIV était ému

00:27:19quand il a foulé ce sol libanais,

00:27:21accueilli, comme il se doit,

00:27:22par le protocole libanais,

00:27:24avec ses premiers pas politiques.

00:27:26On le disait, ses rencontres politiques,

00:27:27mais c'est un pape aussi

00:27:28qui va s'adresser aux autorités civiles,

00:27:31politiques, diplomatiques au Liban.

00:27:32Dans l'agenda du souverain pontife,

00:27:34là, il est chargé ?

00:27:35Il est extrêmement chargé,

00:27:36il est vraiment millimétré.

00:27:37Alors, à chaque fois qu'un pape

00:27:37se rend dans un pays,

00:27:38il rencontre toujours

00:27:39les autorités politiques,

00:27:40donc le chef de l'État,

00:27:41le Premier ministre,

00:27:42il a fait pareil pour la Turquie.

00:27:43Donc, il y a effectivement

00:27:44ce temps politique,

00:27:45et puis après,

00:27:46il y aura le temps

00:27:46plus religieux et spirituel.

00:27:49Il va également aller

00:27:51dans un monastère

00:27:52qui est très important

00:27:53pour les Libanais,

00:27:54qui est sur les hauteurs de Beyrouth,

00:27:56Notre-Dame d'Arissa,

00:27:58qui est un sanctuaire marial,

00:27:59dédié à la Vierge de Marie.

00:28:00Et puis, il va aussi rendre visite

00:28:02à un grand saint libanais,

00:28:05Saint Charbel,

00:28:06qui joue un rôle extrêmement important

00:28:08dans l'histoire du Liban,

00:28:10pas seulement d'ailleurs

00:28:10pour les chrétiens,

00:28:11qui est un peu

00:28:12une figure d'unité au Liban.

00:28:14Donc, il va aller se recueillir

00:28:15sur le monastère.

00:28:16C'est un moine

00:28:17qui a vécu au XIXe siècle

00:28:19et qui est vraiment

00:28:19une des grandes figures nationales.

00:28:21Donc, avec ses visites

00:28:23qui sont spirituelles,

00:28:24il va aussi montrer

00:28:25que le Liban a des éléments

00:28:26qui peuvent lui servir de lien.

00:28:27Ces lieux, ces personnes,

00:28:30Saint Charbel, par exemple,

00:28:31qui a un rôle de pacificateur

00:28:33autour duquel les Libanais

00:28:35peuvent se retrouver,

00:28:35quelle que soit leur confession.

00:28:37Est-ce qu'on sait

00:28:37qu'il n'y a pas vraiment

00:28:38de chiffre officiel,

00:28:39mais le nombre total

00:28:41de chrétiens au Liban,

00:28:42ça avoisine les 30% ?

00:28:44Alors là, vous touchez

00:28:45à un sujet extrêmement sensible.

00:28:47Il n'y a plus de recensement

00:28:48depuis les années 1920

00:28:50parce que le Liban

00:28:52est figé dans ce dernier recensement.

00:28:54Et si jamais il y avait

00:28:55un recensement,

00:28:56on verrait que les chrétiens

00:28:57sont beaucoup moins nombreux.

00:28:59Cela pourrait avoir

00:28:59des incidents

00:29:00sur la recomposition politique.

00:29:02Donc, il y a une sorte

00:29:03de statu quo

00:29:04en disant qu'on ne fait

00:29:06plus de comptabilité.

00:29:07Donc, on ne sait pas

00:29:07combien il y a de Libanais

00:29:08aujourd'hui en termes

00:29:09de population

00:29:10ni combien représentent

00:29:11chacune des communautés.

00:29:12On sait simplement

00:29:13que les chrétiens

00:29:13sont beaucoup moins nombreux

00:29:14qu'il y a une vingtaine d'années

00:29:15du fait des départs,

00:29:17des exils,

00:29:17notamment à cause des guerres

00:29:18et des problèmes économiques.

00:29:19Alors qu'on a vu

00:29:20le pape Léon XIV

00:29:21en compagnie de Joseph Aoun,

00:29:23le président de la République.

00:29:24Il doit être,

00:29:24on le rappelait avec vous,

00:29:25bien évidemment,

00:29:26un chrétien maronite

00:29:26selon la Constitution.

00:29:28Il va y avoir

00:29:28une réunion

00:29:29entre Joseph Aoun,

00:29:31le pape Léon XIV,

00:29:31le président de l'Assemblée nationale

00:29:33qui doit être, lui,

00:29:33un musulman chiite.

00:29:35Il y aura évidemment

00:29:35aussi le Premier ministre

00:29:36qui est traditionnellement

00:29:37un musulman sunnite

00:29:38selon la même règle

00:29:39de répartition du pouvoir.

00:29:42On va retrouver

00:29:42Jeanne Daudet.

00:29:44Jeanne, vous êtes sur place

00:29:45et c'est vous

00:29:45qui suivez

00:29:46le déplacement du pape

00:29:47en Turquie.

00:29:49Vous l'avez suivi

00:29:49bien évidemment aussi.

00:29:51déplacement au Liban

00:29:52où, vous nous le dites

00:29:54depuis que vous suivez

00:29:55ce déplacement

00:29:56du souverain pontife inédit,

00:29:57on le disait depuis 13 ans,

00:29:59il y a une véritable ferveur

00:30:01autour de cette visite du pape.

00:30:02D'ailleurs, il y a eu

00:30:03des jours fériés décrétés

00:30:04pour cette visite

00:30:05pour que les Libanais

00:30:06puissent en profiter, Jeanne.

00:30:10Exactement.

00:30:10Demain, mardi,

00:30:11les jours seront fériés.

00:30:12Évidemment, il faut

00:30:13qu'un maximum de monde

00:30:15puisse apercevoir le pape,

00:30:16avoir leur chance

00:30:17pour l'apercevoir

00:30:18et on voit d'ailleurs

00:30:19le long des autoroutes

00:30:19que les drapeaux sont posés

00:30:21pas besoin de savoir

00:30:22sur une carte

00:30:23où passera le pape.

00:30:24Il suffit de regarder

00:30:24les drapeaux ici

00:30:25à Beyrouth.

00:30:26Et je voudrais qu'on entende

00:30:27les Libanais.

00:30:28Pour ça, je vais essayer

00:30:28de fendre la foule.

00:30:30Pour vous, je vais fendre la foule

00:30:31pour aller voir Katia.

00:30:32Bonjour Katia.

00:30:33Vous êtes professeur de français

00:30:34ici au Liban,

00:30:36à Beyrouth.

00:30:37On sent l'émotion qui monte.

00:30:38Le pape va pas tarder

00:30:39à arriver dans sa papamobil ici.

00:30:41Comment vous vous sentez ?

00:30:42On attend impatiemment

00:30:43son passage.

00:30:44Malgré tout,

00:30:44nous, nous sommes un peuple

00:30:46qui veut la joie,

00:30:48le bonheur, la paix.

00:30:49Et lui, bien sûr,

00:30:50c'est un disciple

00:30:50de la paix.

00:30:54J'espère que sa visite

00:30:56sera vraiment

00:30:57une très grande chance

00:30:59pour nous,

00:30:59nous, Libanais.

00:31:00On aime la paix.

00:31:01On ne veut plus la guerre.

00:31:02Et j'espère que l'esprit

00:31:04de tous les...

00:31:05On vous sent très émue.

00:31:08C'est un moment particulier.

00:31:09C'est un moment très particulier.

00:31:11On l'attend beaucoup.

00:31:12Et on ne croyait pas

00:31:14qu'il va venir.

00:31:15On doute encore

00:31:16de sa visite.

00:31:17On est très contents.

00:31:18Oui, vous aviez peur

00:31:19que ce qui se passe

00:31:21et les bombardements

00:31:22qui ont eu lieu

00:31:22annulent sa visite.

00:31:23Annulent vraiment sa visite.

00:31:25Nous étions très inquiets.

00:31:26Mais maintenant, bien sûr,

00:31:28on l'attend impatiemment.

00:31:28On attend son passage.

00:31:30Malgré qu'on ne peut pas

00:31:31le toucher

00:31:32ou bien l'embrasser

00:31:33ou lui donner un câlin.

00:31:34Mais vraiment,

00:31:35on a besoin de la paix.

00:31:36On a besoin de vivre.

00:31:37Nous sommes un peuple

00:31:38grand-jeu

00:31:39qu'on a très vécu.

00:31:41On ne veut plus.

00:31:41On ne veut plus la guerre.

00:31:43Et là, c'est une parenthèse.

00:31:44C'est une parenthèse d'espoir.

00:31:47Il y a une parenthèse d'espoir

00:31:48qui soit là aujourd'hui.

00:31:49Oui, oui.

00:31:50C'est un disciple d'espoir.

00:31:52On attend son arrivée.

00:31:54On attend ce qui va se passer.

00:31:55Parce que tous nous disent

00:31:56dès qu'il va quitter,

00:31:58on va être bombardés.

00:31:59Mais nous, on refuse tout ça.

00:32:00On veut la paix.

00:32:01Nous sommes un peuple

00:32:02qui veut la paix.

00:32:03Et on refuse la guerre.

00:32:04Merci infiniment, Katia.

00:32:05Vous entendez ces messages

00:32:07et cette ambiance

00:32:08qui monte ici à Beyrouth, au Liban.

00:32:10La papamobile est attendue ici.

00:32:13Et les gens sont venus,

00:32:14très nombreux,

00:32:14commencent à se masser.

00:32:15Toutes les générations sont là.

00:32:16Vous avez du bébé,

00:32:17vous avez des enfants

00:32:18jusqu'aux personnes âgées.

00:32:19Les gens qui sont sortis

00:32:20de leur maison

00:32:21avec les chaises

00:32:21pour s'asseoir,

00:32:22pour être au plus près

00:32:23avec ces drapeaux.

00:32:24Le drapeau du Vatican,

00:32:25le drapeau du Liban.

00:32:26ensemble,

00:32:27unis pour cette visite historique

00:32:29du pape Léon

00:32:30ici au Liban.

00:32:30Hortense, Gérard,

00:32:34au plus près des Libanais

00:32:35pour nous faire ressentir

00:32:36cette ferveur

00:32:38à l'arrivée du pape Léon XIV

00:32:40au Liban,

00:32:41à Beyrouth.

00:32:42On l'a vu en compagnie

00:32:43de Joseph Aoun,

00:32:44le président de la République.

00:32:46On parlait de tous ces détails

00:32:47protocolaires avec vous également.

00:32:50Vous nous disiez

00:32:52ce que vous vous attendiez.

00:32:53Comment ça va se passer là

00:32:54à partir de maintenant ?

00:32:55Le pape va monter

00:32:56dans sa Papa Mobile

00:32:57qui est,

00:32:57je disais ça ce matin,

00:32:58une Mercedes de classe G électrique.

00:33:01Elle a évolué,

00:33:02cette Papa Mobile,

00:33:03au fur et à mesure du temps ?

00:33:06Oui, elle évolue

00:33:06souvent à chaque voyage.

00:33:08D'abord,

00:33:08il y a une question de sécurité.

00:33:09Il faut qu'elle soit protégée,

00:33:10blindée.

00:33:12Depuis, François,

00:33:13elles sont souvent

00:33:14à traction électrique,

00:33:15pas toujours,

00:33:15mais souvent.

00:33:17Et puis, effectivement,

00:33:18c'est Mercedes

00:33:18qui l'a fournie.

00:33:19C'est aussi une publicité

00:33:20pour la marque

00:33:21qui, comme ça,

00:33:22peut se montrer.

00:33:23Il y a une pour Rome

00:33:24que l'on voit souvent

00:33:25lorsqu'il est place Saint-Pierre

00:33:26qui sert à aller au milieu

00:33:27de la foule

00:33:28et puis à saluer la foule.

00:33:29Et puis,

00:33:30des Papas Mobile

00:33:31pour le voyage

00:33:32qui sont soit transportés

00:33:33par avion

00:33:33soit qui sont présentes

00:33:34sur place dans les pays

00:33:35et aménagés.

00:33:37Mais c'est là aussi

00:33:37un enjeu de sécurité.

00:33:39En fait,

00:33:39il y a toujours la question

00:33:40de pouvoir se montrer

00:33:41et pouvoir voir la foule

00:33:42et voir les gens

00:33:43et être au plus près

00:33:44de la foule.

00:33:45Et puis aussi,

00:33:45évidemment,

00:33:45être protégé

00:33:46parce qu'on sait bien

00:33:47que les conditions

00:33:49de sécurité

00:33:49sont toujours très tendues

00:33:50et notamment

00:33:51dans un pays

00:33:52comme le Liban

00:33:53où il pourrait y avoir

00:33:54des mouvements

00:33:55qui voudraient perturber

00:33:56ou déstabiliser le pays.

00:33:58Donc,

00:33:59c'est aussi un enjeu

00:33:59sécuritaire majeur.

00:34:00Qu'est-ce qui peut changer ?

00:34:02Est-ce que cette visite

00:34:03peut être encore

00:34:04aussi historique

00:34:05qu'avait été la visite

00:34:06de Jean-Paul II

00:34:06dont nous parlait Jeanne

00:34:08il y a quelques minutes

00:34:09et qui était aussi

00:34:10en mémoire

00:34:10de tous les Libanais

00:34:11qu'elle rencontre ?

00:34:12Oui,

00:34:12Jean-Paul II,

00:34:13c'était après la guerre civile

00:34:15qui avait vraiment

00:34:15ravagé le Liban.

00:34:17Ça avait été un moment

00:34:18terrible pour le pays.

00:34:19Là,

00:34:19on est sur d'autres circonstances.

00:34:21Ce n'est pas une guerre civile

00:34:22proprement dit

00:34:22mais c'est le Liban

00:34:23attaqué par ses voisins

00:34:25et puis avec ses mouvements

00:34:26qui le rondent,

00:34:27notamment le Hezbollah

00:34:28et le Hamas

00:34:29qui participent

00:34:31à cette déstabilisation.

00:34:32Alors,

00:34:32on verra ce que dira le pape.

00:34:34Il aura probablement

00:34:35des mots dessus.

00:34:36Et puis,

00:34:36il est aussi attendu

00:34:37sur la question

00:34:37du procès

00:34:38ou de l'enquête

00:34:39pour l'attentat,

00:34:41l'explosion du port de Beyrouth.

00:34:42On ne sait pas

00:34:43si c'est un attentat,

00:34:43en tout cas,

00:34:44l'explosion de Beyrouth.

00:34:45Une enquête

00:34:46qui s'est enlisée,

00:34:47on ne connaît pas vraiment

00:34:48les tenants et aboutissants.

00:34:49Ça crée aussi

00:34:50beaucoup de frustration

00:34:51chez les Libanais

00:34:52parce qu'on sent bien

00:34:53qu'il y a des gens

00:34:53qui ont été protégés,

00:34:54qu'il y a des choses

00:34:55qui n'ont pas été dites.

00:34:56Donc,

00:34:56on attend aussi

00:34:56que le pape ait un mot dessus.

00:34:58Alors,

00:34:58ce n'est pas lui

00:34:59qui va résoudre

00:35:00les problèmes de l'enquête

00:35:01mais aussi souligner quand même

00:35:03que si on veut faire

00:35:03une réconciliation,

00:35:05s'il y a des responsables,

00:35:06il faut aussi

00:35:06qu'ils puissent être retrouvés

00:35:07et éventuellement jugés.

00:35:08On a souvent parlé

00:35:09du non-agissement.

00:35:10On le voit,

00:35:11on continue à le voir,

00:35:12le pape Alléon XIV

00:35:12avec Joseph Aoun,

00:35:14le président de la République

00:35:16du Liban

00:35:17qui doit être

00:35:18un chrétien maronite.

00:35:19Alors ça,

00:35:19c'est ce que la Constitution veut.

00:35:21On le disait,

00:35:23il y aura beaucoup

00:35:23de choses à dire

00:35:25pendant ce voyage

00:35:26et on parle souvent

00:35:27du non-agissement

00:35:28puisque vous me parliez

00:35:29de l'explosion

00:35:29du port de Beyrouth

00:35:30des autorités libanaises

00:35:31sur les changements,

00:35:32les réformes économiques

00:35:34que ces autorités

00:35:35devaient mener.

00:35:36Et c'est vrai

00:35:37que les nouvelles autorités

00:35:38se voient accusées

00:35:38de faire trop peu

00:35:39ou trop lentement

00:35:40en tout cas

00:35:40par une partie

00:35:41de la communauté internationale.

00:35:42C'est un peu

00:35:43le problème du Liban

00:35:44qui,

00:35:45donc il y a un système

00:35:46qui fige effectivement

00:35:47qui répartit

00:35:48les places

00:35:48dans les communautés.

00:35:50Alors ça,

00:35:50un avantage,

00:35:51c'est que ça permet

00:35:51de respecter

00:35:52cet ordre communautaire

00:35:53et donc d'éviter

00:35:53d'autres guerres civiles.

00:35:56Le problème,

00:35:56c'est que ça encourage

00:35:57aussi l'immobilisme.

00:35:59Vous avez des grandes familles

00:36:00qui dirigent,

00:36:02vous avez des personnes

00:36:03qui ont accès

00:36:04aux bons endroits,

00:36:05aux banques

00:36:06ou bien aux prébandes

00:36:07gouvernementales

00:36:08et donc qui en fait

00:36:09contrôlent le Liban.

00:36:11Et pour la jeunesse,

00:36:13c'est effectivement

00:36:13très peu encourageant.

00:36:14Donc une des raisons aussi

00:36:16du départ

00:36:16de nombreux jeunes libanais

00:36:17et d'ailleurs

00:36:18pas seulement des chrétiens,

00:36:19c'est qu'ils estiment

00:36:20qu'ils n'ont pas d'avenir

00:36:20parce que le pays

00:36:21est corrompu,

00:36:22parce qu'on ne peut pas

00:36:23créer librement

00:36:24une entreprise,

00:36:25parce qu'il y a

00:36:25des problèmes de sécurité.

00:36:27Donc il y a tout ça

00:36:28à régler

00:36:29et on verra là aussi

00:36:31ce que dira le pape.

00:36:33On est au tout début

00:36:34du voyage,

00:36:34il vient de poser

00:36:34les pieds sur le Liban,

00:36:36mais il y a aussi

00:36:37beaucoup de choses

00:36:37qui sont attendues dessus.

00:36:38C'est-à-dire qu'au-delà

00:36:39de la paix dans la région,

00:36:41il y a aussi la question

00:36:42de la gestion

00:36:43de l'État libanais

00:36:43et de la lutte

00:36:44contre la corruption

00:36:45et de la lutte

00:36:46contre une nomenclatura

00:36:47qui tire à elle

00:36:49les bénéfices du pays.

00:36:50Jean-Baptiste Noé,

00:36:51ce qu'on se disait aussi,

00:36:52c'est qu'il y avait

00:36:52une conférence

00:36:53sur la reconstruction

00:36:53qui avait été prévue

00:36:54et on se dit

00:36:56qu'elle n'aura pas lieu

00:36:56tant que le Liban

00:36:57n'aura pas ratifié

00:36:58un accord

00:36:59avec le Fonds

00:36:59et les terres internationales

00:37:00lié à toutes ces réformes

00:37:01du secteur bancaire.

00:37:03Est-ce à dire justement

00:37:04que celle qu'avait prévue

00:37:05le président Macron

00:37:06ne peut pas se tenir

00:37:07tant qu'il n'y a pas eu

00:37:07toutes ces réformes de fait ?

00:37:08Tout à fait,

00:37:09parce qu'il faut d'abord

00:37:10vérifier que si des fonds arrivent,

00:37:12qu'ils soient bien employés,

00:37:13qu'ils ne partent pas

00:37:14dans la poche

00:37:15de tel ou tel proche

00:37:16d'un dirigeant du Liban.

00:37:18Donc la question

00:37:19de la transparence financière

00:37:23il y avait eu

00:37:23beaucoup d'argent sale

00:37:25qui avait transité par le Liban

00:37:26alors qui avait permis

00:37:27de reconstruire Beyrouth

00:37:28mais qui avait aussi

00:37:29engendré beaucoup

00:37:30de corruption

00:37:31et puis des personnes

00:37:32qui s'étaient enrichies

00:37:32avec cet argent

00:37:34qui venait notamment

00:37:35d'ailleurs

00:37:35de quelques pays du Golfe.

00:37:37Donc on veut aussi éviter ça

00:37:38et donc il est normal

00:37:39que le FMI

00:37:40veuille des garanties

00:37:40au niveau de la clarté financière

00:37:42pour que l'argent international

00:37:44qui arrive

00:37:45aille bien

00:37:46vers des entreprises

00:37:47légalement ordonnées

00:37:49avec des marchés publics

00:37:50qui respectent

00:37:51les standards internationaux.

00:37:52Malheureusement,

00:37:52pour l'instant

00:37:53on n'en est pas là

00:37:54et donc on voit bien

00:37:54qu'il y a des changements

00:37:55à la fois philosophiques

00:37:57et techniques

00:37:57qu'il faut que le pays

00:37:58prenne

00:37:59pour pouvoir ensuite

00:38:00se reconstruire.

00:38:02Merci beaucoup,

00:38:02merci infiniment

00:38:03Jean-Baptiste Noé

00:38:04d'avoir été mon invité.

00:38:05Je rappelle que vous êtes

00:38:05rédacteur en chef

00:38:06de conflit historien

00:38:07spécialiste du christianisme

00:38:09auteur de

00:38:09François le diplomate

00:38:10c'est aux éditions Salvatore.

00:38:12Merci d'avoir commenté

00:38:14et livré votre analyse

00:38:15sur cette visite historique

00:38:17ô combien historique

00:38:18du pape Léon XIV

00:38:19au Liban

00:38:20sur laquelle

00:38:21bien évidemment

00:38:22nous reviendrons.

00:38:23On vous rappelle

00:38:23que nos équipes

00:38:24sont sur place

00:38:25Jeanne Cancard

00:38:26et Hortense Gérard.

00:38:27Place maintenant

00:38:28à votre document

00:38:29ligne rouge.

00:38:31C'est parti.

00:38:31Et à 15h sur BFM TV

00:38:46nous vous proposons

00:38:46de revenir sur

00:38:47l'incroyable parcours

00:38:49de Brigitte Bardot

00:38:50celle qui a été

00:38:51l'emblème de l'émancipation

00:38:52des femmes à 20 ans

00:38:54pionnière de la cause

00:38:55animale à 40

00:38:55et souvent définie

00:38:56par deux qualificatifs

00:38:58transgressive et radicale

00:38:59portrait d'une icône

00:39:00scandaleuse

00:39:01signée Yves Couan

00:39:02Simon Terassier

00:39:04Louis Comity

00:39:05et Jérémy Muller.

00:39:16Ces dernières volontés

00:39:18ont été respectées.

00:39:19C'est en Bretagne

00:39:20à la Trinité-sur-Mer

00:39:22dans son fief familial

00:39:23bien loin des lieux

00:39:24de pouvoir

00:39:25que Jean-Marie Le Pen

00:39:26va être inhumée

00:39:27en ce matin d'hiver.

00:39:31Pour ses obsèques

00:39:33tout le clan familial

00:39:34s'est retrouvé

00:39:35autour de Marine Le Pen

00:39:36et ses sœurs.

00:39:41La cérémonie religieuse

00:39:42doit se tenir

00:39:43dans la plus stricte intimité.

00:39:47A l'intérieur

00:39:48les journalistes

00:39:50sont interdits.

00:39:52Ces images

00:39:53sont les seules

00:39:53autorisées par la famille.

00:39:55Marine Le Pen

00:40:00a supervisé

00:40:00elle-même

00:40:01la liste

00:40:01des personnes présentes.

00:40:03200 invités

00:40:04dont très peu

00:40:05de politiques.

00:40:06A la Trinité-sur-Mer

00:40:09on est très peu nombreux.

00:40:11Marine Le Pen

00:40:12a souhaité

00:40:13une cérémonie

00:40:14privée,

00:40:16intime,

00:40:17familiale

00:40:18et

00:40:19elle a invité

00:40:20très peu

00:40:21de personnalités politiques.

00:40:22Très très peu.

00:40:23Je crois qu'on est

00:40:243-4,

00:40:255 peut-être.

00:40:29Étonnamment,

00:40:30celui qui pourrait

00:40:31être le plan B

00:40:32de Marine Le Pen

00:40:33à la présidentielle

00:40:34de 2027,

00:40:34Jordan Bardella

00:40:36est lui aussi invité.

00:40:39A même pas 30 ans,

00:40:41Jordan Bardella

00:40:42a une place

00:40:42hautement symbolique

00:40:43face au portrait

00:40:45de Jean-Marie Le Pen.

00:40:49Il est au premier rang

00:40:50dans l'espace

00:40:52censé être réservé

00:40:53à la famille.

00:40:55Au premier rang

00:40:56parce que

00:40:56à la fois

00:40:57parce que

00:40:58en double qualité

00:40:59à la fois

00:40:59en tant que président

00:41:00donc Rennes

00:41:01il a été

00:41:02en quelque sorte

00:41:03le support

00:41:04successeur indirect

00:41:05de Jean-Marie Le Pen

00:41:06puisqu'il a succédé

00:41:08à Marie Le Pen

00:41:09et aussi

00:41:10en raison

00:41:10de sa proximité

00:41:11avec Marine Le Pen.

00:41:14J'y étais

00:41:15non pas d'ailleurs

00:41:16comme président

00:41:17du Rassemblement National

00:41:18mais comme un ami

00:41:19un ami de Marine Le Pen

00:41:20un ami de la famille Le Pen

00:41:21quand

00:41:21quelqu'un que vous aimez

00:41:23ou quelqu'un

00:41:24pour qui vous avez

00:41:24de l'affection

00:41:25et de l'amitié

00:41:25souffre

00:41:26vous souffrez avec elle.

00:41:28Jordan

00:41:29fait partie

00:41:29de mes amis

00:41:30c'était tout à fait

00:41:31naturel

00:41:31qu'il soit présent

00:41:32parce que

00:41:34c'est un moment

00:41:35où j'avais besoin

00:41:35aussi d'être entourée

00:41:36de mes amis.

00:41:37Je pense qu'elle en a été

00:41:38touchée

00:41:39qu'elle était heureuse

00:41:39de la voir.

00:41:40Allez un petit problème

00:41:54technique

00:41:5415h

00:41:55un peu plus de 15h

00:41:56sur BFM TV

00:41:56on vous propose

00:41:57de revenir

00:41:58sur l'incroyable parcours

00:41:59de Brigitte Bardot

00:42:00une artiste complète

00:42:03qui a été l'emblème

00:42:03de l'émancipation

00:42:04des femmes à 20 ans

00:42:05pionnière

00:42:06de la cause animale

00:42:07à 40

00:42:07et qui est souvent

00:42:08définie je vous le disais

00:42:08par deux qualificatifs

00:42:09transgressive

00:42:10et radical

00:42:11portrait d'une icône

00:42:13scandaleuse

00:42:13signée Yves Couan

00:42:15Simon Terrassier

00:42:16Louis Comity

00:42:17et Jérémy Muller

00:42:18pour Ligne Rouge.

00:42:19C'est l'une des attractions

00:42:32de Saint-Tropez

00:42:33comme un symbole

00:42:34d'érotisme

00:42:35au cœur du village

00:42:36une sculpture

00:42:37de Brigitte Bardot

00:42:38Vénus scandaleuse

00:42:40nue

00:42:40et recouverte

00:42:42de feuilles d'or

00:42:42immortalisée

00:42:44du temps de sa gloire

00:42:45dans les années 60

00:42:45Bonjour et bienvenue

00:42:50à toutes et à tous

00:42:51à bord de la Poucho

00:42:52Alors aujourd'hui encore

00:42:55pour tenter de l'apercevoir

00:42:56en vrai

00:42:57des touristes du monde entier

00:43:00essayent

00:43:00par la mer

00:43:01une excursion d'une heure

00:43:04dans la baie des Canoupiers

00:43:05et le clou de la promenade

00:43:07c'est une maisonnette

00:43:09au ras de l'eau

00:43:10Alors nous arrivons maintenant

00:43:13devant la fameuse

00:43:14madrague de Brigitte Bardot

00:43:16La tour Eiffel

00:43:18de Saint-Tropez

00:43:18une ancienne maison de pêcheurs

00:43:20à l'époque

00:43:21sans eau courante

00:43:22achetée par l'ancienne actrice

00:43:24en 58

00:43:25Elle était venue

00:43:28pour le calme

00:43:28et la tranquillité

00:43:29malheureusement

00:43:30elle l'a perdue

00:43:31depuis un bon moment

00:43:32car il y a souvent

00:43:33plein de bateaux

00:43:34qui viennent s'agglutiner

00:43:35juste devant chez elle

00:43:36Devant l'entrée

00:43:38de sa maison

00:43:39même l'écorce des arbres

00:43:41porte les marques

00:43:43d'affection des admirateurs

00:43:44Alors

00:43:46à quoi ressemble-t-elle

00:43:47aujourd'hui ?

00:43:48Elle

00:43:48qui vit désormais recluse

00:43:49Bien loin

00:43:53de l'image sulfureuse

00:43:54qu'elle a incarnée

00:43:55dans les années 60

00:43:56Elle

00:43:58qui toute sa vie

00:43:59a déchaîné les passions

00:44:00Moi j'ai assisté

00:44:01à des scènes

00:44:02à la limite de la haine

00:44:03J'ai devant moi

00:44:04la salope

00:44:05qui vole nos mecs

00:44:06qui vole nos marines

00:44:08une icône libre

00:44:10emblème de l'émancipation

00:44:11des femmes

00:44:12C'est un mythe

00:44:13qui est né

00:44:13et qui donne envie

00:44:15de sexualité

00:44:16de liberté

00:44:17C'est un souffle

00:44:18extrêmement puissant

00:44:19Elle a brisé un tabou

00:44:21en osant dire

00:44:22qu'elle rejetait

00:44:23la maternité

00:44:24J'ai toujours été moi-même

00:44:25j'ai toujours été

00:44:26très franche

00:44:26très directe

00:44:28Une pionnière

00:44:28de la cause animale

00:44:29aux modes d'action radicaux

00:44:31Cette méthode

00:44:32d'infiltration

00:44:33c'est exactement

00:44:34ce que fait aujourd'hui

00:44:35L214

00:44:36mais aussi une ponflétaire

00:44:37réactionnaire

00:44:38Je crois qu'elle ne sera

00:44:40même pas compte

00:44:40que ses propos

00:44:41sont du propos raciste

00:44:42L'opinion publique

00:44:44je m'assieds dessus

00:44:44Elle a été en avance

00:44:46sur tout

00:44:47toute sa vie

00:44:48On espère juste

00:44:49qu'elle n'est pas

00:44:49en avance aussi

00:44:50durant l'extrême droite

00:44:51au pouvoir

00:44:52Comment cette femme complexe

00:44:54jusqu'au boutiste

00:44:55et trop agressive

00:44:56a-t-elle chamboulé

00:44:58les mœurs ?

00:44:59Sous-titrage Société Radio-Canada

00:45:29Le coût indescriptible

00:45:33arrive Brigitte Bardot

00:45:36pour laquelle

00:45:36ce sont des retrouvailles

00:45:37avec le festival de Cannes

00:45:39Bébé a bien failli

00:45:40finir piétiné

00:45:41C'est enchanté

00:45:42Comme vous pouvez le voir

00:45:43l'ambiance

00:45:43les photographes

00:45:44est absolument

00:45:46ahurissante

00:45:47extraordinaire

00:45:48Ce 12 mai 67

00:45:50à Cannes

00:45:51l'annonce de l'arrivée

00:45:52au palais des festivals

00:45:53de Brigitte Bardot

00:45:54électrise la foule

00:45:55Des centaines de photographes

00:45:57survoltés

00:45:58espèrent voir l'actrice

00:45:59au parfum de soufre

00:46:00Sans cesse

00:46:02les journalistes

00:46:03guettent les frasques

00:46:04de cette star

00:46:05collectionneuse d'amants

00:46:06C'est pas possible

00:46:08On essaie de s'approcher

00:46:10c'est absolument impossible

00:46:11Et lorsqu'elle apparaît

00:46:12au bras de son 3ème mari

00:46:14le playboy multimillionnaire

00:46:15Gunther Sachs

00:46:17la croisette frôle les notes

00:46:18Vous voyez que les gardes

00:46:19eux-mêmes ont un mal fou

00:46:20pour contenir

00:46:21la foule des photographes

00:46:23Un mouvement de foule

00:46:24comme une nouvelle brique

00:46:25pour bâtir encore

00:46:26sa légende sulfureuse

00:46:28Le mythe Bardot

00:46:30Qui est né 10 ans auparavant

00:46:34dans un film à scandale

00:46:36Et Dieu créa la femme

00:46:38Brigitte Bardot

00:46:41et Dieu créa la femme

00:46:42qui est une déflagration

00:46:44planétaire

00:46:45un succès incroyable

00:46:46dans le monde entier

00:46:47C'est une bombe atomique

00:46:48qui déferle sur les écrans

00:46:50A ce moment là

00:46:52elle est encore brune

00:46:53Brigitte Bardot

00:46:55n'est âgée que de 21 ans

00:46:56mais a déjà tourné

00:46:57une dizaine de films

00:46:58Son mari

00:46:59le cinéaste Roger Vadim

00:47:01va lui créer un rôle

00:47:02sur mesure

00:47:03inspiré de scènes vécues

00:47:04Elle se teint en blonde

00:47:07Brigitte Bardot

00:47:09incarne Juliette

00:47:10une orpheline

00:47:11sensuelle

00:47:12assoiffée de liberté

00:47:13et convoitée

00:47:14par trois hommes

00:47:15Le film est tourné

00:47:18en partie en extérieur

00:47:19à Saint-Tropez

00:47:19ce qui renforce

00:47:20l'impression de naturel

00:47:22Et c'est une scène

00:47:25de danse

00:47:25pieds nus

00:47:26qui va la faire

00:47:27entrer dans la postérité

00:47:28La fameuse scène

00:47:30du mambo

00:47:31de Brigitte Bardot

00:47:32à la fin

00:47:33de Dieu créa la femme

00:47:34quand elle monte

00:47:34comme ça

00:47:35sur une table

00:47:36avec des musiciens

00:47:37de jazz

00:47:38elle danse

00:47:39de manière totalement

00:47:39abandonnée

00:47:40on n'a jamais vu ça

00:47:41ça n'a rien à voir

00:47:42avec Marianne Monroe

00:47:43qui reste dans

00:47:44les codes hollywoodiens

00:47:45etc

00:47:45Je voudrais te parler

00:47:46Non

00:47:49Là Bardot

00:47:56c'est la sexualité féminine

00:47:58d'un seul coup

00:47:59exposée

00:48:00dans toute sa folie

00:48:02libérée

00:48:03aux yeux du monde

00:48:04c'est une transgression

00:48:05absolument

00:48:06ultime

00:48:07Elle se caresse un peu

00:48:31elle repart

00:48:32c'est une femme

00:48:33qui est à la fois

00:48:34l'objet du regard

00:48:35par l'objet du désir

00:48:36mais qui se fait plaisir

00:48:38On n'avait pas vu

00:48:48une femme

00:48:49l'exprimer

00:48:50avec autant de simplicité

00:48:52le revendiquer

00:48:54avec autant de naturel

00:48:56en fait exprimer

00:48:58simplement

00:48:58qu'elle était libre

00:49:00À l'époque

00:49:00on maquillait les actrices

00:49:02on les coiffait

00:49:02moi j'avais envie

00:49:03d'être libre

00:49:04naturel

00:49:05de jouer

00:49:06comme j'avais envie

00:49:08de jouer

00:49:08ça a été un tournant

00:49:09dans l'histoire du cinéma

00:49:10Dans la société

00:49:14ultra corsetée

00:49:15des années 50

00:49:16la sortie du film

00:49:18est une gifle

00:49:19interdit

00:49:20au moins de 16 ans

00:49:21il est condamné

00:49:22par l'église

00:49:24Le Servator et Ramoine

00:49:25au journal

00:49:26du Vatican

00:49:27va comparer

00:49:28Brigitte Bardot

00:49:29au Diable

00:49:29Pour un film pareil

00:49:30la perspective

00:49:31de se trouver interdit

00:49:33par des lignes de vertu

00:49:34est une bénédiction

00:49:35ça crée véritablement

00:49:36un débat

00:49:37qui lui permet

00:49:39d'accomplir

00:49:40une carrière

00:49:40encore plus importante

00:49:41Brigitte Bardot

00:49:44devient un symbole

00:49:46Simone de Beauvoir

00:49:47la présente même

00:49:48comme un emblème

00:49:49de l'émancipation

00:49:49des femmes

00:49:50la contraception

00:49:53la contraception

00:49:53l'avortement

00:49:53ne sont pas légaux

00:49:55encore

00:49:55donc pour une femme

00:49:56assumer sa sexualité

00:49:58c'est très compliqué

00:49:59donc lorsque Bardot

00:50:00exprime ce désir

00:50:01d'émancipation

00:50:02sexuelle des femmes

00:50:04elle est en avance

00:50:05sur son temps

00:50:05elle a changé

00:50:06nos mentalités

00:50:07de pouvoir être libre

00:50:10comme ça

00:50:10c'était extraordinaire

00:50:11une pionnière féministe

00:50:14qui va même révolutionner

00:50:15la mode

00:50:16avec des vêtements

00:50:17plus provoquants

00:50:18elle est là

00:50:19la Brigitte

00:50:20elle est là

00:50:22la Brigitte

00:50:22les femmes copient

00:50:25ses coiffures

00:50:26et ses fameuses

00:50:27robes vichy

00:50:27elle ne boutonne pas

00:50:29tous les boutons

00:50:30elle met une ceinture

00:50:31donc c'est une mode

00:50:33de jeune femme

00:50:34de jeune fille

00:50:35qui vraiment ringardise

00:50:37on peut dire

00:50:37en quelque sorte

00:50:38la haute couture

00:50:38d'un seul coup

00:50:39d'ailleurs elle a eu

00:50:40des formules très connues

00:50:41comme la haute couture

00:50:41c'est pour les grands-mères

00:50:42elle affiche sa sensualité

00:50:45et multiplie les scandales

00:50:46d'autant qu'à partir

00:50:48de l'été 56

00:50:49la vie privée

00:50:50de l'actrice

00:50:51devient complètement publique

00:50:52bébé est comme son personnage

00:50:54très libre

00:50:55et ses aventures

00:50:56vont faire la joie

00:50:57des journalistes

00:50:58elle a une succession

00:51:00de liaisons

00:51:01à partir de

00:51:02Dieu crée la femme

00:51:03donc avec

00:51:03Jean-Louis Trintignant

00:51:04il y a des chanteurs célèbres

00:51:06comme Gilbert Béco

00:51:06il y a des acteurs célèbres

00:51:07comme Samy Frey

00:51:08il y a des hommes

00:51:09un peu moins connus

00:51:10et à chaque fois

00:51:11ça ne dure pas

00:51:12et comme souvent

00:51:15le compagnon et l'amant

00:51:17se font face

00:51:17ce fut le cas

00:51:19entre son mari

00:51:19Gunther Sachs

00:51:20et Serge Gainsbourg

00:51:21je t'aime

00:51:23je t'aime

00:51:24amoureux, transi

00:51:26et inspiré

00:51:26qui écrira pour Bardot

00:51:28la chanson

00:51:29je t'aime

00:51:29moi non plus

00:51:30avec je t'aime

00:51:32moi non plus

00:51:33qui est la représentation

00:51:34d'une copulation

00:51:35il se tenait la main

00:51:37pendant qu'ils enregistraient

00:51:39elle

00:51:39ses gémissements

00:51:40c'est un scandale

00:51:46Brigitte Bardot

00:51:51déchaîne les passions

00:51:52et suscite aussi

00:51:53la jalousie des femmes

00:51:54Bardot

00:51:56incadre une telle liberté

00:51:57une telle émancipation

00:51:59qu'elle génère

00:51:59une agressivité inédite

00:52:01c'est le cas

00:52:02notamment

00:52:03sur le tournage

00:52:04de vie privée

00:52:04de Louis Mahal

00:52:05en 62

00:52:06une fois encore

00:52:08le film fait totalement

00:52:09écho à sa vie

00:52:10une jeune femme

00:52:12aux amours compliqués

00:52:13un sex symbole

00:52:14harcelé par les médias

00:52:15qui sombre dans la dépression

00:52:17il met même en scène

00:52:19une agression violente

00:52:20vécue par Bardot

00:52:21dans la vraie vie

00:52:22elle se rend dans une clinique

00:52:25pour voir une amie

00:52:26et elle est

00:52:27agressée

00:52:28par une infirmière

00:52:29et dans cet ascenseur

00:52:30fermé

00:52:31où je montais au quatrième

00:52:32la fille m'a reconnue

00:52:34et m'a dit

00:52:36vous êtes une ordure

00:52:37une salope

00:52:38vous nous prenez

00:52:38tous nos maris

00:52:39vous êtes une dégueulasse

00:52:41une putain

00:52:41et tout ça

00:52:42et elle m'a dit

00:52:43je vais vous défigurer

00:52:44avec ma fourchette

00:52:44elle s'est précipitée

00:52:45vers moi avec la fourchette

00:52:46et moi j'ai fait comme ça

00:52:48et la fourchette

00:52:48s'est fichée

00:52:49dans la manche

00:52:50de mon manteau

00:52:51en France

00:52:55si on la regarde

00:52:56comme une putain

00:52:57dit-elle

00:52:57et si elle suscite

00:52:58parfois une telle violence

00:52:59c'est aussi

00:53:01parce qu'elle va oser

00:53:02briser un tabou

00:53:03elle qui avait choqué

00:53:11le monde avec son corps

00:53:12cette fois

00:53:13c'est avec des mots

00:53:14qu'elle va faire

00:53:15à nouveau scandale

00:53:16en se mettant

00:53:17totalement à nu

00:53:18dans ses mémoires

00:53:20initial bébé

00:53:21publié en 96

00:53:22elle ne dissimule

00:53:24rien de sa vie

00:53:25et parle avec

00:53:26une grande violence

00:53:27de l'accouchement

00:53:28de son fils unique

00:53:29Nicolas

00:53:30elle avait alors

00:53:3126 ans

00:53:32c'était comme une tumeur

00:53:34qui s'était nourrie de moi

00:53:35que j'avais porté

00:53:36dans ma chair

00:53:37tuméfiée

00:53:38n'attendant que

00:53:39le moment béni

00:53:40où l'on m'en débarrasserait

00:53:41enfin

00:53:42le cauchemar

00:53:43arrivait à son paroxysme

00:53:45il fallait que j'assume

00:53:46à vie l'objet

00:53:47de mon malheur

00:53:47mais la star

00:53:51a voulu raconter

00:53:51sa vérité

00:53:53quitte à blesser

00:53:54elle s'en explique

00:53:55ce jour-là

00:53:56au journaliste

00:53:56Bernard Pivot

00:53:57j'ai choisi

00:53:59de me donner

00:54:01en pâture

00:54:01quelque part

00:54:02il y a quelque chose

00:54:03quand même

00:54:03d'impudique

00:54:04aussi dans ce livre

00:54:05donc il peut choquer

00:54:06des gens

00:54:06c'est évident

00:54:07je dis la vraie vérité

00:54:08je préfère

00:54:09si vous voulez

00:54:10qu'on me juge

00:54:12mal

00:54:12à travers ce livre

00:54:14mais au moins

00:54:15on sait

00:54:16de quoi on parle

00:54:17de qui je suis

00:54:18plutôt que

00:54:20on me juge

00:54:21à travers

00:54:21des on dit

00:54:22de gens

00:54:23qui n'étaient absolument

00:54:24rien dans mon existence

00:54:25et qui se sont permis

00:54:26de raconter

00:54:26des balivernes

00:54:27ce fils

00:54:31elle l'a eu

00:54:32avec Jacques Charrier

00:54:33elle tombe amoureuse

00:54:35de cet acteur

00:54:35qui a lui aussi

00:54:36une petite notoriété

00:54:37Brigitte Bardot

00:54:39et lui

00:54:39forment un couple

00:54:40de stars

00:54:40qui ravit la presse

00:54:42lors de leur mariage

00:54:44en 59

00:54:45le second de l'actrice

00:54:46il pose devant

00:54:47les photographes

00:54:48c'est vraiment

00:54:51le garçon

00:54:52qui est bien

00:54:52sous tout rapport

00:54:53c'est pour la famille

00:54:54le gendre idéal

00:54:56mais dans l'intimité

00:54:58du couple

00:54:58c'est un couple

00:54:59qui s'aime

00:55:00mais qui se déchire

00:55:01Brigitte Bardot

00:55:02tombe enceinte

00:55:03mais ne souhaite pas

00:55:04garder l'enfant

00:55:05l'avortement

00:55:06est encore interdit

00:55:07à l'époque

00:55:07elle y a déjà eu recours

00:55:09clandestinement

00:55:10à deux reprises

00:55:10mais cette fois

00:55:11ce sera impossible

00:55:12Charrier ne voulait pas

00:55:15qu'elle se fasse avorter

00:55:16c'était difficile aussi

00:55:18pour elle

00:55:18d'avorter

00:55:19parce que c'était Bardot

00:55:20et alors tout de suite

00:55:21on lui serait tombé dessus

00:55:22elle dit plus ou moins

00:55:23qu'elle était trop célèbre

00:55:25pour qu'un médecin

00:55:26se risque

00:55:26à faire cette intervention

00:55:28donc il y a vraiment

00:55:28une pression

00:55:29à la fois familiale

00:55:30et de la société

00:55:31à cette pression

00:55:34s'ajoute la tension

00:55:35qui règne dans le couple

00:55:36dans ses mémoires

00:55:38Brigitte Bardot

00:55:39raconte la jalousie

00:55:40de son époux

00:55:40à son égard

00:55:41il est très jaloux

00:55:44il est violent

00:55:45avec elle

00:55:46ça se croisait

00:55:47par des coups

00:55:48quand elle était

00:55:48enceinte de Nicolas

00:55:50elle le raconte

00:55:50il l'a frappé

00:55:52elle est tombée

00:55:52elle a heurté

00:55:54une table

00:55:56elle a eu

00:55:56un traumatisme crânien

00:55:58c'était quelqu'un

00:55:59de très violent

00:55:59et je pense que

00:56:00ça explique

00:56:01le fait qu'elle n'ait pas

00:56:03souhaité d'enfant

00:56:04d'autant qu'elle va passer

00:56:08des mois entiers

00:56:09comme prisonnière

00:56:10traqué par la presse

00:56:12le couple habite

00:56:13un duplex

00:56:13au 7ème étage

00:56:14de l'immeuble

00:56:15situé au 71

00:56:17avenue Paul-Doumer

00:56:18dans le 16ème arrondissement

00:56:19des centaines

00:56:21de photographes

00:56:22et journalistes

00:56:22du monde entier

00:56:23sont dépêchés

00:56:24sur place

00:56:25pour couvrir la naissance

00:56:26je me suis retrouvé

00:56:28dans la meute

00:56:29de presque 200 journalistes

00:56:31qui planquaient

00:56:31en bas de chez elle

00:56:32la photo de Brigitte

00:56:34enceinte

00:56:35de 8 mois et demi

00:56:37était sur le marché

00:56:38à plus de 100 millions

00:56:39de francs

00:56:40c'était complètement

00:56:41invraisemblable

00:56:42bébé se retrouve

00:56:44contrainte

00:56:44de se retrancher

00:56:45dans son appartement

00:56:46en état de siège

00:56:48ça a été inhumain

00:56:51ce qu'on m'a fait subir

00:56:52je n'avais plus

00:56:54ni la possibilité

00:56:55de marcher

00:56:55ni de sortir

00:56:56ni même d'aller

00:56:57chez mon médecin

00:56:58j'ai même pas pu

00:56:58aller accoucher

00:56:59dans une clinique

00:57:00il a fallu

00:57:00qu'on fasse chez moi

00:57:01une salle d'accouchement

00:57:03parce que j'étais

00:57:04cernée

00:57:05j'ai vu

00:57:06des faux employés

00:57:08du gaz

00:57:09essayer de franchir

00:57:10sa porte

00:57:10des journalistes

00:57:11déguisés en bonne sœur

00:57:13pour venir faire la quête

00:57:14pour les petits orphelins

00:57:15des faux ramoneurs

00:57:16qui passaient par les toits

00:57:17pour essayer de l'approcher

00:57:18c'était hallucinant

00:57:19et elle

00:57:20enceinte

00:57:22de 8 mois et demi

00:57:23toutes les femmes

00:57:24du monde

00:57:25peuvent comprendre

00:57:27mes propos

00:57:27elle ne pouvait pas

00:57:29vivre cette étape

00:57:31ô combien importante

00:57:32pour sa vie

00:57:33comme n'importe quelle

00:57:34autre femme

00:57:35alors qu'elle était

00:57:36une femme

00:57:37comme les autres

00:57:37le 11 janvier 60

00:57:41elle accouche

00:57:42sans un algésique

00:57:44la douleur est si intense

00:57:46qu'elle se roule

00:57:46en boule

00:57:47sur le plancher

00:57:47tel un animal

00:57:50blessé à mort

00:57:51je hurlais

00:57:52sans aucune retenue

00:57:53lorsqu'on pose

00:57:55le bébé

00:57:56sur son ventre

00:57:56elle le repousse

00:57:57et quand on lui annonce

00:57:59que c'est un garçon

00:57:59elle explose

00:58:01je m'en fous

00:58:03je ne veux plus le voir

00:58:04et pourtant

00:58:075 jours après sa naissance

00:58:09lorsque Nicolas Charrier

00:58:10est présenté au monde

00:58:11devant les caméras

00:58:12de l'émission

00:58:135 colonnes à la une

00:58:14Brigitte Bardot affiche

00:58:16malgré tout

00:58:16le visage

00:58:17d'une mère comblée

00:58:18Brigitte Bardot

00:58:20c'est une actrice

00:58:20elle sait

00:58:21qu'elle doit jouer

00:58:22le rôle de l'épouse

00:58:23et de la mère

00:58:24parfaite

00:58:24à ce moment là

00:58:25si elle accepte

00:58:27de jouer le jeu

00:58:28devant les caméras

00:58:29très vite

00:58:30elle demande le divorce

00:58:31et cède la garde

00:58:32elle a été

00:58:34méprisée

00:58:36menacée

00:58:37pour ça

00:58:38de manière incroyable

00:58:39c'est une femme

00:58:40qui est une mauvaise mère

00:58:41dans les années 60

00:58:42et même 70

00:58:43et encore 80

00:58:44mais c'était

00:58:45impensable

00:58:47c'est presque

00:58:47le crime ultime

00:58:49on s'imaginait

00:58:50une mère

00:58:50qui n'aime pas son enfant

00:58:523 ans après sa naissance

00:58:55il est officiellement

00:58:56confié à son père

00:58:57elle pensait

00:58:59que Nicolas

00:58:59serait plus heureux

00:59:00avec son père

00:59:01qu'avec elle

00:59:02parce qu'elle

00:59:02elle avait vraiment

00:59:03tu sais

00:59:04elle est arrivée

00:59:05très tôt

00:59:05tu vois

00:59:05dans sa vie

00:59:06elle avait encore

00:59:07toute une carrière

00:59:07de cinéma

00:59:09de choses comme ça

00:59:09avec ce rejet

00:59:11de la maternité

00:59:12Brigitte Bardot

00:59:13brise un tabou

00:59:14et l'assume

00:59:15j'ai pas élevé Nicolas

00:59:17parce que je vais vous dire

00:59:19j'étais pas capable

00:59:20d'élever Nicolas

00:59:21j'ai besoin

00:59:22qu'on s'occupe

00:59:24de moi

00:59:24peut-être maintenant

00:59:25moins

00:59:26mais en tout cas

00:59:26à l'époque

00:59:27j'avais besoin

00:59:27d'avoir

00:59:28une mère

00:59:29et pas

00:59:31d'avoir

00:59:31un enfant

00:59:32j'avais besoin

00:59:33d'un soutien

00:59:34d'une épaule

00:59:34d'une racine

00:59:35et pas

00:59:36je ne pouvais pas

00:59:37moi être cette racine

00:59:38puisque j'étais moi-même

00:59:39complètement déracinée

00:59:40déséquilibrée

00:59:41perdue

00:59:42dans ce monde

00:59:44de folie

00:59:44furieuse

00:59:45je savais plus

00:59:45à quoi me raccrocher

00:59:46je pouvais pas me raccrocher

00:59:47à un petit enfant

00:59:48qui venait de naître

00:59:49ce que je comprends

00:59:50aujourd'hui

00:59:50avec la vision

00:59:51de 2022

00:59:52et c'est en ça

00:59:54que Bardot

00:59:55est aussi avant-gardiste

00:59:56sur des sujets

00:59:57très perturbants

00:59:58et très bouleversants

00:59:59comme le refus

01:00:00de maternité

01:00:00comme une sorte

01:00:02de déni

01:00:03de maternité

01:00:03elle était pas prête

01:00:05elle ne se sentait pas mère

01:00:07elle ne voulait pas être mère

01:00:08ce que je trouve remarquable

01:00:10c'est le fait

01:00:10qu'elle ait osé en parler

01:00:11et qu'elle ait osé

01:00:13le dire

01:00:13une transgression

01:00:16dont Brigitte Bardot

01:00:17a dû payer le prix

01:00:18Jacques Charrier

01:00:20ne digère pas

01:00:21les propos

01:00:21qu'elle a tenus

01:00:22sur lui et son fils

01:00:23dans ses mémoires

01:00:23de 96

01:00:24et va lui répondre

01:00:25publiquement

01:00:26dans un livre

01:00:27sa vie

01:00:28est entachée

01:00:29de cet abandon

01:00:32de ce fils

01:00:34qu'elle a aimé

01:00:36au début

01:00:37et qu'elle a laissé tomber

01:00:39confortée par l'idée

01:00:41qu'elle est toujours

01:00:42un mythe

01:00:42elle croit

01:00:44qu'elle peut tout faire

01:00:44qu'elle peut tout dire

01:00:45qu'elle peut tout écrire

01:00:46lui et son fils

01:00:49intentent un procès

01:00:49à Brigitte Bardot

01:00:50pour violation

01:00:51de la vie privée

01:00:52diffamation

01:00:53et injure

01:00:54aujourd'hui

01:00:55il est atteint

01:00:55non seulement

01:00:56dans son coeur

01:00:58d'homme

01:00:58mais il est aussi

01:00:59atteint

01:01:00dans sa famille

01:01:01parce que les enfants

01:01:02sont touchés

01:01:03des journalistes

01:01:04planquent

01:01:04à côté de chez eux

01:01:05les petites filles

01:01:07dont une a 12 ans

01:01:09donc c'est pas un bébé

01:01:09est constamment

01:01:11harcelée

01:01:11par ses petites camarades

01:01:12de classe

01:01:12en disant

01:01:12tu as une affreuse

01:01:13grand-mère

01:01:13une méchante

01:01:14grand-mère

01:01:15donc tout ça

01:01:16est extrêmement traumatisant

01:01:17elle sera condamnée

01:01:19à payer 250 000 francs

01:01:21de dommages et intérêts

01:01:22Brigitte Bardot

01:01:23refuse aujourd'hui

01:01:24de parler de son fils

01:01:25qui a construit

01:01:26sa vie loin de France

01:01:27en Norvège

01:01:28durant son enfance

01:01:29il a entretenu

01:01:30avec sa mère

01:01:31des relations épisodiques

01:01:32notamment lors

01:01:33de vacances scolaires

01:01:34quand j'ai vu

01:01:38Brigitte

01:01:39se rapprocher

01:01:40de Nicolas

01:01:40et l'inverse

01:01:41je crois que

01:01:42ça n'a pas fonctionné

01:01:44parce que

01:01:45l'un attendait

01:01:46une maman

01:01:46pleine de tendresse

01:01:48et l'autre

01:01:49attendait un fils

01:01:50plein de force

01:01:51et tous les deux

01:01:53étaient tellement

01:01:53en attente

01:01:54que ça s'est pas fait

01:01:55comme on aurait pu

01:01:57l'espérer

01:01:58devenu aujourd'hui

01:02:00arrière-grand-mère

01:02:01quelle relation bébé

01:02:02a-t-elle avec lui

01:02:03son fils

01:02:04elle le voit tous les ans

01:02:06toute sa famille

01:02:06ils viennent une fois

01:02:07par en France

01:02:09ils s'appellent au téléphone

01:02:10et tout

01:02:10je crois qu'aujourd'hui

01:02:11ils ont des rapports

01:02:12apaisés

01:02:13mais assez lointains

01:02:14quand même

01:02:15bon de toute façon

01:02:16il restera toujours

01:02:18une tâche indélébile

01:02:20déçu par les hommes

01:02:23qu'elle juge parfois

01:02:24violents

01:02:25très souvent lâches

01:02:26traquées comme une bête

01:02:27par les photographes

01:02:29Brigitte Bardot

01:02:30va fuir les humains

01:02:31pour dédier sa vie

01:02:32aux animaux

01:02:33Brigitte Bardot

01:02:40des millions

01:02:41et des millions

01:02:41de téléspectateurs

01:02:42en cette seconde

01:02:43vous voient apparaître

01:02:44au centre de leur écran

01:02:45vous avez quelque chose

01:02:46à leur dire

01:02:47de quoi s'agit-il ?

01:02:49il s'agit des abattoirs

01:02:51c'est-à-dire

01:02:51de la façon

01:02:53dont on tue les animaux

01:02:54encore à notre époque

01:02:56personne n'attendait

01:02:58Brigitte Bardot

01:02:58dans ce rôle-là

01:02:59ce 9 janvier 62

01:03:01invitée de l'émission

01:03:035 colonnes à la une

01:03:04l'icône se fait avocate

01:03:06et plaide

01:03:07à grand renfort

01:03:08d'images changlantes

01:03:09pour faire arrêter

01:03:10la souffrance

01:03:11des bêtes tuées

01:03:11dans les abattoirs

01:03:12les animaux sont égorgés

01:03:17c'est-à-dire que les petits

01:03:19animaux

01:03:19les veaux

01:03:20les moutons

01:03:20et les chèvres

01:03:21sont égorgés vivants

01:03:23on leur coupe la gorge

01:03:25et le sang s'écoule

01:03:27en traînant la mort

01:03:28ça dure quelquefois

01:03:303, 4 ou 5 minutes

01:03:32et pendant ces 3, 4 ou 5 minutes

01:03:34la bête est vivante

01:03:35et souffre

01:03:36c'est tellement à rebours

01:03:38c'est tellement

01:03:39contre-intuitif

01:03:40c'est absolument

01:03:42pas à la mode

01:03:43de la part

01:03:44justement

01:03:44de la star

01:03:45d'une époque

01:03:46que

01:03:47ça tombe du ciel

01:03:49on se demande

01:03:50mais qu'est-ce qui

01:03:51lui traverse l'esprit

01:03:52à l'époque

01:03:54dans ce contexte

01:03:55des 30 glorieuses

01:03:56le sujet est même

01:03:57à contre-courant

01:03:58alors que la consommation

01:03:59de viande

01:04:00monte en flèche

01:04:01après les privations

01:04:02de la guerre

01:04:02évidemment c'est très mal reçu

01:04:05de voir quelqu'un

01:04:05qui remet en cause

01:04:06ce qui se passe

01:04:07dans les abattoirs

01:04:07et qui donc implicitement

01:04:08remet en cause

01:04:09aussi l'industrialisation

01:04:10de la consommation

01:04:11de viande

01:04:12elle est l'actrice

01:04:13d'une époque

01:04:14qui était à la fête

01:04:15mais tout d'un coup

01:04:16elle dit

01:04:17vous savez

01:04:17il y a une certaine

01:04:18forme de fête

01:04:18à laquelle

01:04:19il faudra mettre un terme

01:04:21Brigitte Bardot

01:04:22vous dénoncez

01:04:23ce que vous croyez

01:04:23être un scandale

01:04:24ce que vous pensez

01:04:25être un scandale

01:04:26je ne crois pas

01:04:26je suis sûre

01:04:27que c'est un scandale

01:04:28et pour enfoncer

01:04:29le clou dans sa démonstration

01:04:31l'actrice est accompagnée

01:04:32sur le plateau

01:04:33d'un homme

01:04:33prénommé Jean-Paul

01:04:34qui s'est fait embaucher

01:04:35dans un abattoir

01:04:36il a donc été travaillé

01:04:39pendant combien de temps ?

01:04:41pendant 8 jours

01:04:43aux abattoirs de la Villette

01:04:45et il a vu effectivement

01:04:46qu'on pourrait très bien

01:04:47à notre époque

01:04:48employer des méthodes

01:04:50beaucoup moins barbares

01:04:52alors Jean-Paul

01:04:53que faisiez-vous

01:04:53exactement aux abattoirs ?

01:04:55alors là

01:04:55j'avais comme travail

01:04:57de balayer le sang

01:04:59vers les canaux d'écoulement

01:05:00alors j'ai fait ça

01:05:01toujours montre en main

01:05:02et on me disait toujours

01:05:02mais enlève ta montre

01:05:03tu vas l'abîmer

01:05:03et moi j'ai gardé ma montre

01:05:05parce que je voulais

01:05:05justement chronométrer

01:05:06la durée

01:05:08où le veau était encore vivant

01:05:09pendant que son sang s'écoulait

01:05:11ce qui est vraiment

01:05:11très intéressant

01:05:12c'est qu'il utilise déjà

01:05:13des techniques

01:05:13très novatrices

01:05:15pour l'époque

01:05:15cette méthode d'infiltration

01:05:17c'est exactement

01:05:18ce que fait aujourd'hui

01:05:19L214

01:05:20elle était tout à fait pionnière

01:05:21et avec 46 ans d'avance

01:05:23ce premier combat précurseur

01:05:25porte déjà la marque de fabrique

01:05:27de l'activiste Brigitte Bardot

01:05:28militante radicale

01:05:31prête à tout

01:05:31pour défendre la cause animale

01:05:33et même

01:05:34à arrêter le cinéma

01:05:35au sommet de sa gloire

01:05:37du jour au lendemain

01:05:38en 73

01:05:41elle est alors dans le périgord

01:05:43pour le tournage

01:05:43d'un obscur film en costume

01:05:45et c'est une chèvre

01:05:46qui va précipiter

01:05:48ses adieux au cinéma

01:05:49sur le tournage

01:05:51elle trouve une biquette

01:05:53comme ça

01:05:54donc évidemment

01:05:54elle s'entiche

01:05:55comme toujours des animaux

01:05:56elle la met dans son lit

01:05:57quand même

01:05:57pendant le tournage

01:05:58vous imaginez quand même

01:05:59la super star

01:06:00Brigitte Bardot

01:06:01qui dort avec une chèvre

01:06:03dans son lit

01:06:03je l'ai prise

01:06:04parce que la dame

01:06:05voulait la tuer

01:06:06pour la manger

01:06:07le jour d'une communion

01:06:08c'est à dire

01:06:09demain ou après demain

01:06:10je crois

01:06:11c'est horrible

01:06:11alors je l'ai prise

01:06:12je l'ai acheté

01:06:13et je l'ai emporté

01:06:14je veux moi

01:06:14passer mon temps

01:06:15à m'occuper

01:06:16de la défense animale

01:06:18voilà

01:06:18et je crois que j'aurai

01:06:20beaucoup de travail

01:06:20c'est pour ça qu'il vaut mieux

01:06:21que je fasse plus de cinéma

01:06:22et maintenant je vous quitte

01:06:24parce qu'il faut que j'aille travailler

01:06:25je vous remercie

01:06:26au revoir

01:06:27allez

01:06:28celle qui a toujours rêvé

01:06:30d'avoir une ferme

01:06:32décide à 38 ans

01:06:33d'abandonner sa carrière

01:06:35les fans restent incrédules

01:06:37personne n'y croit

01:06:38parce qu'on ne voit pas

01:06:39pourquoi une pareille super star

01:06:41arrêterait subitement

01:06:43de faire du cinéma

01:06:44elle a préféré finalement

01:06:45prendre le risque

01:06:46de tout

01:06:47de tout perdre

01:06:48ça montre que justement

01:06:49elle avait la force

01:06:50d'une force de caractère

01:06:51d'assumer ses choix

01:06:52et d'aller au bout

01:06:53et pour défendre sa cause

01:06:56Brigitte Bardot

01:06:57ne va pas hésiter

01:06:58à jouer les bulldozers

01:06:59et à se rendre

01:07:00en terre hostile

01:07:01son combat le plus célèbre

01:07:04se déroule en 77

01:07:05au Canada

01:07:06l'ancienne actrice

01:07:08veut dénoncer

01:07:09le massacre

01:07:09des bébés phoques

01:07:10écorchés vivants

01:07:11pour leur fourrure

01:07:12elle a encore

01:07:14toute sa beauté

01:07:15elle est tout à fait

01:07:17consciente

01:07:18de ces propriétés là

01:07:19et elle les met

01:07:19au service

01:07:20de cette cause

01:07:21et de ce scandale

01:07:23Brigitte Bardot

01:07:24s'en va en guerre

01:07:25elle est partie

01:07:26se battre

01:07:26contre les massacreurs

01:07:27de bébés phoques

01:07:28en compagnie

01:07:29de Franz Weber

01:07:29le défenseur

01:07:30des animaux martyres

01:07:32et en arrivant là-bas

01:07:33ça a été insupportable

01:07:36pour une raison

01:07:37très simple

01:07:38c'est que les autorités

01:07:39canadiennes

01:07:40ont tout gelé

01:07:42si j'ose dire

01:07:43sur place

01:07:43pas d'essence

01:07:44pour prendre les hélicoptères

01:07:46et aller filmer

01:07:46témoigner sur le terrain

01:07:48et autant au départ

01:07:50les journalistes

01:07:51étaient prêts

01:07:51à suivre

01:07:52l'épopée Bardot

01:07:54avec bienveillance

01:07:55autant quand ils sont

01:07:56rendus compte

01:07:56qu'ils étaient bloqués

01:07:57sur place

01:07:58ils s'en sont pris

01:07:59à Bardot

01:08:00d'autant qu'elle n'hésite pas

01:08:02à les rudoyer

01:08:03bloquée à Terre-Neuve

01:08:05elle improvise

01:08:06une conférence de presse

01:08:07dans un climat houleux

01:08:08vous souriez maintenant

01:08:10bien sûr

01:08:11c'est facile de sourire

01:08:12je voudrais le silence

01:08:13s'il vous plaît

01:08:14son discours

01:08:16homo-blessant

01:08:17passe mal

01:08:18auprès de l'opinion

01:08:19publique canadienne

01:08:20l'argument

01:08:22qu'on nous oppose

01:08:23c'est que vont devenir

01:08:25les chasseurs

01:08:26chasseurs

01:08:27c'est un grand mot

01:08:28pour ce qu'ils font

01:08:28les bouchers

01:08:29elle va grosso modo

01:08:30les traiter de sauvages

01:08:31de dire je ne comprends pas

01:08:32que des êtres humains

01:08:33puissent se comporter comme ça

01:08:35être aussi cruels

01:08:36être aussi inhumains

01:08:37alors évidemment

01:08:38qu'elle s'adresse

01:08:39à des gens

01:08:40dont c'est la culture

01:08:42ancestrale

01:08:42mais dont c'est aussi

01:08:43la réalité quotidienne

01:08:44ils en vivent

01:08:45malgré l'hostilité

01:08:50Brigitte Bardot

01:08:51ne se démonte pas

01:08:52et se rend au contact

01:08:53des chasseurs

01:08:54elle va même

01:09:04leur proposer

01:09:05de compenser

01:09:06la perte

01:09:06qu'occasionnerait

01:09:07l'arrêt de la chasse

01:09:08nous proposons

01:09:09et c'est très

01:09:11très très sérieux

01:09:12de faire ici

01:09:15une fabrique

01:09:17une fabrique

01:09:18une fabrique

01:09:18fantastique

01:09:19moderne

01:09:20et tout

01:09:21le meilleur

01:09:22de faire

01:09:24synthétiques

01:09:27furs

01:09:28je vous donne

01:09:29mon nom

01:09:30c'est très important

01:09:31dans les chasseurs

01:09:32si vous vendez

01:09:34une furs

01:09:35synthétiques

01:09:36furs

01:09:37on découvre

01:09:47en fait

01:09:47un autre aspect

01:09:48de Brigitte Bardot

01:09:49c'est le côté

01:09:50de Brigitte Bardot

01:09:51femme d'affaires

01:09:52ou du moins

01:09:52Brigitte Bardot

01:09:53qui n'a jamais

01:09:55été déconnectée

01:09:56des aspects matériels

01:09:57de son existence

01:09:58et puis

01:09:59qu'il est d'autant moins

01:10:00que c'était

01:10:00à ce moment-là

01:10:01une femme indépendante

01:10:03qui s'assume seule

01:10:04après trois jours

01:10:06de blizzard

01:10:07Brigitte Bardot

01:10:08parvient enfin

01:10:09sur la banquise

01:10:10regarde regarde

01:10:12la mer qui sort

01:10:13là vite vite

01:10:13vite là là là

01:10:14comment on peut

01:10:16les tuer

01:10:16c'est dégueulasse

01:10:18et se fait photographier

01:10:20avec un bébé phoque

01:10:21dans ses bras

01:10:22on les tue

01:10:24pour faire

01:10:24des jouets en pluche

01:10:25des bébés phoque

01:10:27en pluche

01:10:27des manteaux de fourrure

01:10:29pour les connes

01:10:30qui veulent se mettre

01:10:30ça sur le dos

01:10:31et voilà

01:10:33l'image fera

01:10:35le tour du monde

01:10:36mais dans la presse

01:10:39les articles

01:10:40ne sont pas tendres

01:10:41avec elle

01:10:41son combat

01:10:42est régulièrement

01:10:43moqué à la télévision

01:10:44elle est gentille

01:10:46elle aime les animaux

01:10:47elle s'occupe des bébêtes

01:10:48des petites bébêtes

01:10:48oui oui oui

01:10:49bon ben ça va

01:10:50et j'ai été

01:10:52vous avez quelque chose à dire

01:10:54pour vous

01:10:54non je dis

01:10:54j'aimerais bien

01:10:55qu'elle s'occupe

01:10:55de la mienne

01:10:56mais c'est pas

01:10:58non

01:10:59ça s'arrête là

01:11:00non

01:11:00oui

01:11:02j'espère que ça s'arrêtera

01:11:03là

01:11:03j'ai pas très bien compris

01:11:04Brigitte Bardot

01:11:07obtient pourtant

01:11:08une victoire

01:11:08en France

01:11:10le président

01:11:11Valéry Giscard d'Estaing

01:11:12prend la décision

01:11:13d'interdire

01:11:13l'importation

01:11:14des pots

01:11:14de bébés phoque

01:11:15je me souviens

01:11:17j'étais à la madrague

01:11:19quand le président

01:11:20de la république

01:11:22a téléphoné

01:11:23pour annoncer

01:11:24la bonne nouvelle

01:11:25et je l'ai dit

01:11:26à Brigitte

01:11:26et je lui ai dit

01:11:27bah allez

01:11:28on va se taper

01:11:28un petit coup de champagne

01:11:29et elle m'a dit

01:11:31non

01:11:32j'ai pas vraiment envie

01:11:33et je lui ai dit

01:11:34mais attends

01:11:35pourquoi tu te réjouis pas

01:11:37et elle m'a répondu

01:11:38mais

01:11:39c'était tellement

01:11:41indispensable

01:11:42il y a si longtemps

01:11:43que j'attends

01:11:44pour recevoir

01:11:46au nom des animaux

01:11:47l'élémentaire

01:11:48que non

01:11:49ça mérite pas

01:11:49une coupe de champagne

01:11:50pour Brigitte Bardot

01:11:54la radicale

01:11:55ce n'est qu'un début

01:11:56seule compte

01:11:58la défense

01:11:59des animaux

01:11:59et pour mener

01:12:00à bien son combat

01:12:01elle a besoin

01:12:02d'argent

01:12:02alors elle décide

01:12:05de mettre en vente

01:12:05ses affaires personnelles

01:12:07dans sa recherche

01:12:09de financement

01:12:10pour sa fondation

01:12:11Brigitte Bardot

01:12:12s'est en fait dépouillée

01:12:14de tout ce qui lui appartenait

01:12:15et qu'est-ce qui lui appartenait

01:12:17c'est tout ce qui est lié

01:12:18à sa carrière au cinéma

01:12:19et tout ce qu'on a pu lui offrir

01:12:21par ailleurs

01:12:22donc elle a vendu

01:12:23ses robes

01:12:24ses tenues

01:12:24les tableaux d'elle

01:12:25l'ancien commissaire priseur

01:12:29Jacques Tajan

01:12:29est convié

01:12:30chez Brigitte Bardot

01:12:31pour dresser

01:12:31l'inventaire

01:12:32de la vente aux enchères

01:12:33le fait

01:12:35qu'elle dise

01:12:35je vends tout

01:12:36tout ce que j'ai

01:12:37je veux plus rien

01:12:38et je veux simplement

01:12:39pouvoir aider les animaux

01:12:41je trouvais ça

01:12:41extraordinaire

01:12:42ah non mais c'était

01:12:43un sacerdoce

01:12:45c'était un pèlerinage

01:12:46qu'elle faisait

01:12:47c'était

01:12:47ça avait un caractère

01:12:48pratiquement religieux

01:12:49le 17 juin 87

01:12:52la maison de la chimie

01:12:55est pleine à craquer

01:12:55pour la vente aux enchères

01:12:57je venais

01:12:58parce que c'était

01:12:59la vente de Brigitte Bardot

01:13:00voilà

01:13:0114 000

01:13:02et déjà des records

01:13:04pour ce collage dédicacé

01:13:0514 000 ici

01:13:06ou cette mini robe

01:13:08de Paco Rabanne

01:13:09500

01:13:10500

01:13:11je voulais tellement

01:13:12faire bien pour elle

01:13:13c'était elle

01:13:15que je vendais

01:13:16elle était très émue

01:13:18parce que c'était des objets

01:13:20qui avaient tous une histoire

01:13:21ce qui pourrait apparaître

01:13:23comme un sacrifice

01:13:24parce qu'elle va finalement

01:13:25tout donner

01:13:26elle n'en souffre pas

01:13:28ça participe de son combat

01:13:30j'ai donné

01:13:31ma jeunesse

01:13:33et ma beauté aux hommes

01:13:34et que je donne

01:13:35ma sagesse

01:13:36et mon expérience

01:13:37maintenant

01:13:38et le meilleur de moi-même

01:13:40aux animaux

01:13:41merci

01:13:42la vente est un succès

01:13:46mais pour elle

01:13:47ce n'est pas encore suffisant

01:13:48alors Brigitte Bardot

01:13:50décide de faire don

01:13:51de la madrague

01:13:52à sa fondation

01:13:52elle a été au bout du bout

01:13:55et elle a fait don

01:13:56d'un des biens

01:13:56probablement

01:13:57les plus précieux

01:13:58à ses yeux

01:13:58la madrague

01:14:00pour faire une assise financière

01:14:02forte

01:14:02pour sa fondation

01:14:03créée en 86

01:14:05elle va prendre

01:14:06un nouvel élan

01:14:07une machine de guerre

01:14:09soutenue aujourd'hui

01:14:10par 70 000 donateurs

01:14:12la fondation

01:14:13emploie près de 200 salariés

01:14:15et recueille

01:14:16dans ses refuges

01:14:16des animaux

01:14:17aux victimes de maltraitance

01:14:18Brigitte Bardot

01:14:21est en lien quotidien

01:14:22avec ses équipes

01:14:23et la répartition

01:14:24des rôles

01:14:24est très claire

01:14:25son arme

01:14:27et sa façon d'être

01:14:28c'est plutôt

01:14:29pousser un coup de gueule

01:14:30et nous derrière

01:14:32et bien

01:14:33c'est de construire

01:14:34justement quelque chose

01:14:35avec le politique

01:14:36qui est apostrophée

01:14:37pour essayer d'arriver

01:14:38à un résultat

01:14:39elle va faire appel

01:14:40à tous les présidents

01:14:42de la république

01:14:42à tous les ministres

01:14:43y compris

01:14:44à des chefs d'état

01:14:45étrangers

01:14:46à qui elle écrit

01:14:47presque pour un oui

01:14:48pour un non

01:14:48égard à celui

01:14:50qui ne va pas

01:14:51dans son sens

01:14:51elle n'hésite pas

01:14:53à avoir des mots

01:14:54très crus

01:14:55elle est parfois

01:14:56véhémente

01:14:56ça ne lui fait pas peur

01:14:57du tout

01:14:58vous êtes le poutine

01:15:00de la nature

01:15:00et des animaux

01:15:01un destructeur sanguinaire

01:15:04méprisable

01:15:04et méprisé

01:15:05monsieur le ministre

01:15:08de la souffrance

01:15:09les français

01:15:10ne supportent plus

01:15:11vos blablablas

01:15:12vous et vos ministres

01:15:14aussi inutiles

01:15:16que lâches

01:15:17une vindicte épistolaire

01:15:19soutenue par son mari

01:15:20Bernard Dormal

01:15:21adepte lui aussi

01:15:24d'un discours

01:15:24aux mots très crus

01:15:25si on avait réglé

01:15:26certaines choses

01:15:27elles auraient eu

01:15:28un autre comportement

01:15:29donc elle rentre dedans

01:15:31pourquoi aller faire

01:15:32des lettres conventionnelles

01:15:34en disant

01:15:34je suis un nien nien

01:15:36non

01:15:36vous rentrez tout de suite

01:15:37dedans

01:15:38et puis c'est tout

01:15:38vous prendre vos responsabilités

01:15:41moi je prends les miennes

01:15:41vous êtes un con

01:15:42voilà

01:15:43et ça ça marche

01:15:45ça marche

01:15:46c'est à dire

01:15:47ça marche

01:15:48ça les embête

01:15:48c'est pas bon

01:15:49électoralement

01:15:50parlant

01:15:50vous avez plein de gens

01:15:51qui suivent Brigitte

01:15:52si elle dit

01:15:54si demain elle dit

01:15:55surtout ne votez pas

01:15:56ce connard là

01:15:57il va perdre plein de voix

01:16:00mais du coup de colère

01:16:04aux propos controversés

01:16:06il n'y a qu'un pas

01:16:07que Brigitte Bardot

01:16:08va franchir

01:16:09à de nombreuses reprises

01:16:10la charge est violente

01:16:17le 19 mars 2019

01:16:18la militante

01:16:20de la cause animale

01:16:21écrite au préfet

01:16:22de la réunion

01:16:23pour dénoncer

01:16:23l'utilisation de chats

01:16:24ou de chiens vivants

01:16:26comme appât

01:16:26pour la pêche aux roquins

01:16:27un courrier truffé

01:16:31de propos injurieux

01:16:32à l'égard des réunionnais

01:16:33tout ça

01:16:35a des réminiscences

01:16:36de cannibalisme

01:16:37des siècles passés

01:16:38et devrait être interdit

01:16:40j'ai honte

01:16:42de cette île

01:16:43de la sauvagerie

01:16:44qui y règne encore

01:16:45l'ancienne actrice

01:16:48fustige une population

01:16:49dégénérée

01:16:50imprégnée

01:16:51écrit-elle

01:16:52des coutumes ancestrales

01:16:53qui sont leur souche

01:16:54donc on est vraiment

01:16:56sur des injures racistes

01:16:58je dirais

01:16:59dans toute leur horreur

01:17:02la lettre passe

01:17:02complètement à côté

01:17:03de la plaque

01:17:04et à côté

01:17:05du but recherché

01:17:06puisqu'en réalité

01:17:07on ne parle absolument pas

01:17:09de la souffrance animale

01:17:11on parle des réunionnais

01:17:12qui sont finalement qualifiés

01:17:15comme une catégorie

01:17:16infrahumaine

01:17:17le courrier est également

01:17:19envoyé à plusieurs médias

01:17:21de l'île

01:17:21il suscite aussitôt

01:17:23l'indignation

01:17:24de la population

01:17:24et des autorités

01:17:25c'est purement

01:17:27scandaleux

01:17:28dire de tels propos

01:17:29mérite tout simplement

01:17:31une plainte

01:17:32et je peux dire

01:17:32que ce sera fait

01:17:33des associations

01:17:35antiracistes

01:17:36se constituent

01:17:36partie civile

01:17:37et portent plainte

01:17:38Brigitte Bardot

01:17:39elle plaide

01:17:40le coup de colère

01:17:41d'une lanceuse d'alerte

01:17:42je lui ai dit

01:17:43peut-être

01:17:44tu aurais dû

01:17:45baisser un peu le ton

01:17:47elle m'a dit

01:17:48Alain j'ai vu

01:17:48tous les secrétaires

01:17:50d'état

01:17:50des Outre-mer

01:17:52à tous

01:17:52je leur ai montré

01:17:53les photos insoutenables

01:17:55ils m'ont tous promis

01:17:56qu'on allait changer

01:17:57les choses

01:17:58et rien ne bouge

01:17:59alors un jour

01:18:00oui je m'énerve

01:18:02oui les mots dépassent

01:18:03la raison

01:18:04mais en vérité

01:18:06ça secoue

01:18:07un peu les choses

01:18:08et peut-être

01:18:08que ça les amènera

01:18:10à revisiter

01:18:11leur assurance

01:18:12et leur indifférence

01:18:14c'était un élément

01:18:15fort du dossier

01:18:16nous ne sommes pas

01:18:17sur des déclarations

01:18:18faites à micro

01:18:19en sortant

01:18:20du restaurant

01:18:21on est sur une lettre

01:18:22qui a été écrite

01:18:24qui a été réfléchie

01:18:26qui a été pesée

01:18:27la parole est à monsieur

01:18:28Jean-Huidre

01:18:29ratenons

01:18:30la réprobation

01:18:31est générale

01:18:32même au coeur

01:18:32de l'Assemblée nationale

01:18:34monsieur le Président

01:18:36en votre qualité

01:18:37je souhaiterais

01:18:37que dans cet hémicycle

01:18:39soit condamné

01:18:39avec la plus grande

01:18:40fermeté

01:18:41ces injures

01:18:42raciales

01:18:43monsieur le député

01:18:44vous aurez compris

01:18:45que

01:18:45l'ensemble

01:18:47de cet hémicycle

01:18:48ne peut avoir

01:18:49qu'un sentiment

01:18:50de mépris

01:18:51à l'égard

01:18:52des propos

01:18:52qui ont été tenus

01:18:53à l'égard

01:18:53de nos compatriotes

01:18:54malgré des excuses

01:19:00Brigitte Bardot

01:19:01sera condamnée

01:19:02à 20 000 euros

01:19:03d'amende

01:19:03pour incitation

01:19:04à la haine raciale

01:19:06comment celle

01:19:07qui a incarné

01:19:07la liberté

01:19:08est-elle passée

01:19:09du statut d'icône

01:19:10à celui de pamphlétaire

01:19:12aux propos nauséabonds

01:19:13Brigitte Bardot

01:19:17grandit dans une famille

01:19:18bourgeoise

01:19:19de droite conservatrice

01:19:20admiratrice

01:19:22du général de Gaulle

01:19:23elle fait campagne

01:19:24pour Valérie Giscard d'Estaing

01:19:25en 1974

01:19:26elle rencontre

01:19:28de nombreux hommes

01:19:29politiques

01:19:30et son chemin

01:19:31croise celui

01:19:31de Jean-Marie Le Pen

01:19:32la réalité

01:19:34c'est que Paris

01:19:35était petit

01:19:35à l'époque

01:19:36donc mon père

01:19:37connaissait

01:19:38Alain Delon

01:19:39par exemple

01:19:39donc il a eu l'occasion

01:19:41de croiser

01:19:42Brigitte Bardot

01:19:42de mémoire

01:19:43d'ailleurs

01:19:43ils étaient allés

01:19:45ensemble

01:19:45dans un hôpital

01:19:47pour visiter

01:19:48des soldats blessés

01:19:50donc voilà

01:19:51je pense

01:19:52qu'ils se sont

01:19:52connus comme ça

01:19:53cette proximité

01:19:55avec le Front National

01:19:56se renforce

01:19:57après son mariage

01:19:57en 1993

01:19:58avec Bernard Dormal

01:20:00un ami du leader

01:20:01d'extrême droite

01:20:01son mari était

01:20:04effectivement

01:20:05très proche

01:20:05du couple

01:20:06que forment

01:20:06mon père

01:20:07et sa femme

01:20:08Jeannie

01:20:08forcément

01:20:09puisque sa femme

01:20:10c'est une copine

01:20:11donc

01:20:12on a pas besoin

01:20:14de faire

01:20:14de la politique

01:20:15pour connaître Le Pen

01:20:16j'ai jamais fait partie

01:20:18du Front National

01:20:19et j'ai jamais fait

01:20:21de politique

01:20:21de ma vie

01:20:22jamais

01:20:22présenté par certains

01:20:25comme conseiller

01:20:25de Jean-Marie Le Pen

01:20:26a-t-il eu une influence

01:20:28sur sa femme

01:20:29c'est en tout cas

01:20:30ce que pensait

01:20:30la chanteuse Régine

01:20:31interrogée en 96

01:20:33par Anne Sinclair

01:20:34Brigitte Bardot

01:20:35c'est comme la femme

01:20:36du médecin

01:20:36qui ouvre la porte

01:20:37et qui prend les rendez-vous

01:20:38elle a épousé

01:20:39monsieur Dormal

01:20:40Front National

01:20:40et bien

01:20:41elle a le langage

01:20:41du Front National

01:20:42et bien voilà

01:20:43les personnages

01:20:46autour du Front National

01:20:47font partie

01:20:48en fait

01:20:48de sa constellation

01:20:49quotidienne

01:20:50et donc

01:20:51ça va l'entraîner

01:20:52de son gaullisme

01:20:54constituant

01:20:56vers

01:20:57voilà

01:20:58une proximité

01:20:59avec le Front National

01:20:59qui en plus

01:21:00a comme vertu

01:21:01pour elle

01:21:01d'être le parti

01:21:03qui affiche le plus

01:21:04la défense des animaux

01:21:05en 2012

01:21:07l'ancienne actrice

01:21:09affiche clairement

01:21:09son soutien

01:21:10à Marine Le Pen

01:21:11pour la présidentielle

01:21:12et lui déclare

01:21:13sa flamme

01:21:13dans la presse

01:21:15je souhaite

01:21:15qu'elle sauve

01:21:16la France

01:21:17elle est la Jeanne d'Arc

01:21:18du 21ème siècle

01:21:19pour vous

01:21:21est-ce qu'elle partage

01:21:22vraiment les idées

01:21:22du Front National

01:21:23mais non

01:21:24mais elle s'en fout

01:21:24c'est pas ça

01:21:25qui l'intéresse

01:21:26c'est les animaux

01:21:26rien d'autre

01:21:28voilà

01:21:29car sur le plan politique

01:21:32Brigitte Bardot

01:21:33va montrer au fil du temps

01:21:34des convictions fluctuantes

01:21:35en tout cas

01:21:36anti-système

01:21:37en 2019

01:21:39elle s'affiche

01:21:40aux côtés

01:21:40des gilets jaunes

01:21:41je vous soutiens

01:21:43merci

01:21:44à vous

01:21:45merci

01:21:46à vous

01:21:47voilà

01:21:48lors de la présidentielle

01:21:50en 2022

01:21:51elle défend

01:21:52Nicolas Dupont-Aignan

01:21:53tout en manifestant

01:21:54une certaine estime

01:21:55à l'égard du candidat

01:21:56de la France insoumise

01:21:57ah non

01:21:59chez Bardot

01:22:00il n'y a pas de colonne

01:22:01vertébrale politique

01:22:02dans ça

01:22:02alors là

01:22:03absolument pas

01:22:04quand on dit

01:22:04je peux soutenir

01:22:06Marine Le Pen

01:22:06et puis après

01:22:07il y a des propos

01:22:08en faveur des animaux

01:22:09de la part de Jean-Luc Mélenchon

01:22:11il n'est pas si mal que ça

01:22:12bon écoutez

01:22:13là il n'y a pas

01:22:13non il n'y a pas

01:22:14c'est un grand écart

01:22:15quand même

01:22:16un positionnement politique

01:22:19un positionnement politique

01:22:19erratique

01:22:19mais surtout

01:22:20des dérapages

01:22:21à répétition

01:22:21l'ancienne actrice

01:22:23est une récidiviste

01:22:24elle a été condamnée

01:22:25à six reprises

01:22:26pour incitation

01:22:27à la haine raciale

01:22:28comme lors de ce procès

01:22:30en 96

01:22:30après de nouvelles

01:22:32déclarations polémiques

01:22:33sur l'abattage

01:22:33des animaux

01:22:34la France est de nouveau

01:22:36envahie

01:22:37avec la bénédiction

01:22:39de nos gouvernements

01:22:40successifs

01:22:40par une surpopulation

01:22:42étrangère

01:22:43notamment musulmane

01:22:44à laquelle nous faisons

01:22:45allégeance

01:22:46Valéron de Saint-Just

01:22:50est alors chargé

01:22:51de défendre la star

01:22:52ce procès s'annonce

01:22:55à grand fracas

01:22:56la presse l'a annoncé

01:22:58avec beaucoup d'énergie

01:23:00et elle décide

01:23:02de se défendre

01:23:03d'en faire

01:23:04un procès médiatique

01:23:06Brigitte Bardot

01:23:08fait encore sale comble

01:23:09mais aujourd'hui

01:23:10c'est au palais de justice

01:23:11on se presse

01:23:12on se bouscule

01:23:13on veut la voir

01:23:13la toucher

01:23:14et saisir la star

01:23:15sur la pellicule

01:23:16est ici aussi difficile

01:23:17qu'à Cannes

01:23:17elle s'est dit

01:23:19on veut faire

01:23:20un procès politique

01:23:22on veut me faire taire

01:23:23au contraire

01:23:24je vais y aller

01:23:25et on va faire

01:23:26de ce procès

01:23:27un vrai procès

01:23:28et je vais m'expliquer

01:23:29relaxée dans un premier temps

01:23:32elle est condamnée

01:23:34en appel

01:23:34et dérape

01:23:37une nouvelle fois

01:23:37dans un livre

01:23:38publié en 2003

01:23:39dans un style

01:23:42souvent vulgaire

01:23:43nous baissons

01:23:45notre culotte

01:23:46le cul en l'air

01:23:47et les couilles offertes

01:23:48elle y confirme

01:23:49sa dérive nationaliste

01:23:51les allocations familiales

01:23:53versées à grand renfort

01:23:55aux regroupés familiaux

01:23:56polygames

01:23:57et ses penchants homophobes

01:24:00cette déferlante envahissante

01:24:02s'est subitement étendue

01:24:03avec perte et fracas

01:24:04sur le monde

01:24:05dans ce déclin

01:24:06sont apparus

01:24:07les pédophiles

01:24:08c'est un pamphlet

01:24:10là elle apparaît

01:24:11extrêmement réactionnaire

01:24:13elle tape

01:24:13sur tout ce qui bouge

01:24:15non seulement

01:24:15elle parle sans filtre

01:24:16mais elle ne comprend pas

01:24:18la portée

01:24:18de ce qu'elle dit

01:24:19et elle ne comprend pas

01:24:21que quand elle catégorise

01:24:23elle blesse

01:24:24tous les individus

01:24:25je pense qu'elle aime bien

01:24:26provoquer

01:24:27elle sait

01:24:28que ses propos

01:24:29vont choquer les gens

01:24:31est-ce aussi le fruit

01:24:33de son isolement

01:24:34et d'une certaine déconnexion

01:24:35avec la réalité

01:24:36elle a choisi

01:24:39elle de se couper

01:24:39d'une partie de la vie

01:24:41elle a choisi

01:24:42d'être confinée

01:24:43depuis 20 ans

01:24:44Brigitte

01:24:44c'est un peu

01:24:45un enfermement mental

01:24:47que ça évoque

01:24:48puisqu'elle ne sort

01:24:50pratiquement plus

01:24:51toujours est-il

01:24:54que son image

01:24:54est écornée

01:24:55brouillée

01:24:55le buste de Marianne

01:24:57à l'effigie de Bardot

01:24:58est remisé au placard

01:25:00dans plusieurs communes

01:25:01de France

01:25:01et

01:25:03plus grave pour elle

01:25:05ses déclarations

01:25:06nuisent à son combat

01:25:07un paradoxe

01:25:10elle sait bien

01:25:10que ça s'entrechoque

01:25:11avec le combat

01:25:12de sa fondation

01:25:13et ça je pense

01:25:13que ça la touche

01:25:15ça la meurtrit

01:25:15parce que c'était pas le but

01:25:16les animaux restent

01:25:22les derniers piliers

01:25:23de sa vie

01:25:24comme un rituel

01:25:31chaque jour

01:25:33Brigitte Bardot

01:25:34quitte la Madrague

01:25:35pour se rendre

01:25:37dans son domaine

01:25:37sur les hauteurs

01:25:38de Saint-Tropez

01:25:39quand elle arrive

01:25:42le jument

01:25:43est nid

01:25:43il lui dit bonjour

01:25:45il fait plein de choses

01:25:46comme ça

01:25:47c'est son refuse

01:25:49à l'abri

01:25:50des photographes

01:25:51et des fans

01:25:52où elle vit entourée

01:25:53des bêtes

01:25:54qu'elle a sauvées

01:25:54il y a un petit cimetière

01:25:58où tous les animaux

01:25:59qui ont croisé

01:26:00sa vie

01:26:00sont présents

01:26:01elle n'est pas

01:26:04en train de se recueillir

01:26:05tous les matins

01:26:06devant

01:26:06mais elle sait

01:26:08que c'est son clan

01:26:08c'est sa famille

01:26:09c'est sa raison de vivre

01:26:11c'est son univers

01:26:12son univers

01:26:16à quelques kilomètres

01:26:18de la plage

01:26:19qui la fit connaître

01:26:20du monde entier

01:26:21il y a plus de 60 ans

01:26:23alors quel visage

01:26:27retiendra-t-on

01:26:28de Brigitte Bardot

01:26:29l'icône

01:26:30de l'émancipation

01:26:31des femmes

01:26:32la révoltée

01:26:33de la souffrance animale

01:26:34ou la réactionnaire

01:26:36aux propos révoltants

01:26:37son ami

01:26:39le compositeur

01:26:40Jean-Max Rivière

01:26:41a son idée

01:26:42dans 200 ans

01:26:45ou 150 ans

01:26:46ou 50 ans

01:26:47on dira

01:26:47il y a une femme

01:26:48extrêmement belle

01:26:49on leur a oublié

01:26:50le cinéma

01:26:50on dira

01:26:51il y a une femme

01:26:52qui s'est battue

01:26:53pour les animaux

01:26:53qui était une beauté

01:26:54extraordinaire

01:26:55et ça

01:26:55ça restera

01:26:56comme Noé

01:26:57l'arche de Noé

01:26:59ça vous dit quelque chose

01:27:01sur la page

01:27:04à vendre

01:27:05coquillages

01:27:08et crustacés

01:27:09qu'il est cru

01:27:12déplore

01:27:12la perte

01:27:13de l'été

01:27:13qui depuis

01:27:16s'en est allé

01:27:18on a rangé

01:27:21les vacances

01:27:22dans des valises

01:27:25en carton

01:27:26et

BFM week-end - Dimanche 30 novembre

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