- il y a 12 heures
Chaque dimanche, Anne Seften et Mathieu Coache vous accompagnent de 14h à 16h dans BFM Week-end.
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00:00:0014h30 sur BFM TV, soyez les bienvenus, nous sommes ensemble jusqu'à 16h.
00:00:11Cambriolage, menace d'effondrement et maintenant inondation.
00:00:14Les ennuis semblent se multiplier au musée du Louvre.
00:00:17Depuis le cambriolage spectaculaire du 19 octobre, selon nos informations,
00:00:20confirmant celle de la tribune de l'art est relayée par le canard enchaîné.
00:00:23Une canalisation déjà signalée comme défectueuse a gravement inondé la bibliothèque des antiquités égyptiennes.
00:00:30Il y a 10 jours, on y a retrouvé dans un instant Antoine Forestier sur place
00:00:33et nous sommes avec celui qui a révélé l'affaire, Didier Hickner.
00:00:36Merci d'être là, Didier Hickner, fondateur de la tribune de l'art.
00:00:39Que s'est-il passé à Lyon hier soir ?
00:00:42Comment des messages anti-force de l'ordre ont-ils pu revoir le jour pendant la fête des Lumières ?
00:00:46Des messages projetés sur cette façade, la façade du musée des Beaux-Arts.
00:00:50Sur BFM TV, la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes parle de comportement inadmissible.
00:00:55L'objectif maintenant est de trouver les responsables.
00:00:58Les faits ont été revendiqués par le mouvement écologiste, les soulèvements de la terre.
00:01:01Ce mouvement qui était déjà à l'origine de la mobilisation de Sainte-Soline contre les méga-bassines.
00:01:07Les efforts pour mettre fin à la guerre entrent dans les 10 derniers mètres.
00:01:10La déclaration de l'émissaire américain Keith Kellogg ces dernières heures.
00:01:14Pour lui, cet accord ne dépend plus que du futur de la région de Donbass et de celui de la centrale Zaporizhia, dit-il.
00:01:20Est-ce qu'il dit vrai ? Ou est-ce une façon de mettre la pression sur les Ukrainiens avant la réunion à Londres demain ?
00:01:26Nous nous poserons bien évidemment la question.
00:01:29Enfin, 16 degrés à Paris cet après-midi jusqu'à 21, oui, 21 degrés dans le sud-ouest comme à Perpignan ou à Biarritz.
00:01:35Une vague de douceur s'abat aujourd'hui sur la France.
00:01:38Ça a des conséquences, la fonte des neiges et le risque d'avalanche particulièrement important pour les Alpes du Nord.
00:01:44À quoi est-ce dû ? Est-ce que ça va durer ?
00:01:46Nous ferons le point en plateau avec Eleonore Boccarat, notre journaliste météo et climat.
00:01:50Soyez les bienvenus.
00:01:54Et je vous le disais à la une, la série noire qui continue pour le musée du Louvre après le cambriolage spectaculaire du 19 octobre.
00:02:00Les menaces d'effondrement de certaines poutres de l'aile sud.
00:02:03On apprend aujourd'hui qu'une inondation s'est produite la semaine dernière.
00:02:07Et c'est vous qui avez lancé l'alerte, Didier Hickner. Merci d'être là.
00:02:10Merci.
00:02:10Vous êtes, je le rappelle, le fondateur du magazine en ligne La Tribune de l'Arte.
00:02:13L'alerte a été relayée par le Canard Enchaîné et on a pu vérifier ces informations.
00:02:18Je vous donne la parole dans quelques minutes, mais on va tout de suite prendre la direction du musée du Louvre
00:02:22pour vous retrouver, Antoine Forestier, où s'est produite très précisément, Antoine, cette inondation.
00:02:30Cette fuite d'eau, elle a eu lieu dans la zone des antiquités égyptiennes, au niveau de la bibliothèque.
00:02:36Ça se trouve au niveau de la cour Lefouel, dans le pavillon Mollien, juste ici à droite de la pyramide.
00:02:41Une inondation qui a eu lieu le 26 novembre dernier.
00:02:44Dès le lendemain, le comité d'hygiène et de sécurité a transmis ces informations à la direction du musée.
00:02:50Dans ce message que nous avons pu consulter, grâce au service culture de BFM TV,
00:02:54il est indiqué que c'est de l'eau sale qui s'est déversée sur des ouvrages et des documents qui sont très anciens,
00:02:59que la fuite a pu être arrêtée grâce à l'intervention d'agents de nuit.
00:03:03Sur les photos également, que nous avons pu consulter, on peut voir des livres qui sont gondolés,
00:03:07de la moquette de cette salle qui a été arrachée, qui a été bien abîmée,
00:03:11également des traces d'humidité au niveau des étagères.
00:03:14Le CHSCT, donc le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail du musée,
00:03:19qui précise qu'un accident a été évité, parce que juste dans cette zone qui a été inondée,
00:03:25se trouve un tableau électrique basse tension.
00:03:28Grand merci à vous Antoine Forestier avec Jean-Baptiste Margotin.
00:03:32Didier Rignard, c'est vous qui êtes très bien informé sur ce qui se passe au Louvre.
00:03:36On vous a déjà beaucoup reçu sur BFM TV et ce depuis très longtemps.
00:03:39Ça ne date pas du cambriolage spectaculaire du 19 octobre.
00:03:42Le titre de votre article, c'est une inondation prévisible au département des Antiquités égyptiennes.
00:03:47Pourquoi était-ce prévisible ?
00:03:49Parce qu'il y avait eu des alertes des personnes qui travaillaient là,
00:03:51depuis plusieurs années, sur l'état de vétusté des canalisations.
00:03:56Il y avait eu quelques fuites déjà, mais moins graves.
00:03:59Ils avaient également demandé à ce qu'on déménage ces livres qui étaient les plus menacés.
00:04:05Et rien n'avait été fait.
00:04:07L'administrateur général adjoint, M. Steinbock, a refusé.
00:04:10Et résultat, ce qui devait arriver, est arrivé.
00:04:13Alors on attend sa prise de parole.
00:04:14Je précise qu'il devait être en duplex avec nous.
00:04:17Il parlera dans quelques minutes.
00:04:19Mais je vous laisse poursuivre.
00:04:20Oui, non, simplement, voilà.
00:04:22On constate une fois de plus que des choses qui devaient être faites n'ont pas été faites.
00:04:25Et pourtant, ce n'était pas très cher.
00:04:26Je rajoute que j'ai publié un deuxième article, avec les éléments également,
00:04:30qui montre qu'il y avait un projet.
00:04:32Parce qu'on savait que ces lieux n'étaient pas dans des conditions de conservation très bonnes.
00:04:36Ça commence à faire beaucoup.
00:04:37Ça fait beaucoup, oui.
00:04:38Une saturation de l'espace.
00:04:40Et que les chercheurs étrangers, enfin étrangers au Louvre, ne pouvaient pas forcément venir facilement.
00:04:45Donc il était prévu.
00:04:46C'était prévu en 2022.
00:04:47Les travaux devaient commencer en 2023.
00:04:49De déménager tous ces bibliothèques.
00:04:51Il y a quatre bibliothèques, en fait.
00:04:52Et pourquoi ça n'a pas été fait, alors ?
00:04:54Ça, personne ne le sait.
00:04:55C'est-à-dire qu'en fait, le projet qui était en route, il y avait un chargé de mission.
00:04:58Il y a eu plein de rapports, etc.
00:04:59Il y avait un planning et ça a été abandonné du jour au lendemain.
00:05:04Alors il y a plusieurs explications possibles.
00:05:05La première que je privilégie, j'ai tendance toujours à la privilégier, parce qu'on voit, c'est ce qui se passe depuis le départ.
00:05:10C'est qu'on a tout reporté en 2022-2023 pour ce grand projet, pour financer ce grand projet de Laurence Descartes que Emmanuel Macron a fait.
00:05:19Certains disent qu'il y avait des problèmes aussi de structure.
00:05:22Donc là où ça devait être transporté, ça devait être transporté au-dessus, au même niveau à peu près, mais en étage supérieur, que la garée Campana qui a fermé récemment.
00:05:30Parce qu'il y avait des problèmes de structure.
00:05:31Donc peut-être qu'il y avait effectivement des problèmes de structure.
00:05:32Oui, c'était des poutres là qui menaçaient de s'effondrer, c'est ça ?
00:05:34Voilà, et ça veut dire que ces problèmes de structure, si c'est pour cela qu'on n'a pas transféré ces bibliothèques, c'est parce qu'on les connaissait déjà.
00:05:39Donc c'est peut-être pas une surprise.
00:05:40Et quels sont les ouvrages qui étaient menacés ? Vous parlez de deux ouvrages dans votre...
00:05:44Alors, en fait, je parle de... Il y a eu 400 ouvrages, des revues anciennes du 19e, début 20e, reliées avec des reliures anciennes.
00:05:53Oui, c'est ça, c'est les reliures anciennes qui ont été endommagées.
00:05:55Voilà, les reliures anciennes sont...
00:05:55C'est irrécupérable, ça ?
00:05:57Il paraît, oui. Je ne les ai pas vus, mais d'après ce que j'ai entendu, c'est une grande partie des récupérables.
00:06:01Les revues sont récupérables, elles ont séchées, elles sont gondelées, donc c'est quand même pas terrible pour des revues anciennes.
00:06:06Heureusement, il y a par exemple des ouvrages beaucoup plus précieux.
00:06:09Donc, un ouvrage en langue allemande, je ne me rappelle plus le titre, c'est Égypton.
00:06:13Enfin, voilà, peu importe, je l'ai mis dans l'article.
00:06:14Oui, oui, vous l'avez mis, « Dès que malheur, c'est Égypton, une utopion de Karl-Richard et de Sus. »
00:06:18Voilà, donc je ne suis pas égyptologue, donc je ne connais pas, mais c'est quelque chose de très important en plusieurs tomes.
00:06:21Et la description de l'Égypte, ça c'est l'ouvrage français fait sous le Napoléon, qui n'ont pas été abîmés,
00:06:26mais ils sont toujours sous papier bulle, sous papier bulle, on est dans une bibliothèque,
00:06:30on met des ouvrages précieux sous papier bulle, sous une fenêtre qui, on le sait,
00:06:34et ce type de fenêtre, il peut y avoir un orage, ça peut couler, l'eau peut couler.
00:06:41Donc, voilà, on ne fait absolument rien pour le fonctionnement normal du lourd.
00:06:46Et surtout, vous nous dites, il y avait aussi une armoire électrique qui aurait pu être atteinte par cette inondation,
00:06:51ce qui aurait pu aussi provoquer un incendie.
00:06:54Est-ce que vous êtes de ceux qui appellent à la démission de Laurence Descartes ?
00:06:56Vous y allez fort dans votre article, vous parlez de son confort,
00:06:59et des travaux menés dans ces bureaux qui ont coûté, dites-vous, 276 000 euros en mobilier design.
00:07:04Oui, on n'est pas très loin de ces bureaux-là, justement.
00:07:07Elle a dépensé, je crois, 250 ou 300 000 euros pour cela, plus auquel il faut rajouter la salle arrangée.
00:07:11Donc, vous dites que la direction actuelle n'a plus sa place aujourd'hui ?
00:07:13Elle n'a plus sa place, oui, je le pense, vraiment, oui.
00:07:15Oui, je l'ai dit plusieurs fois.
00:07:16Depuis le vol, on s'est aperçu que toute la sécurité...
00:07:19Même si ça ne date pas de Laurence Descartes, bien évidemment.
00:07:21Écoutez, bien sûr, moi, j'étais très critique avec le précédent président qui n'a pas été renouvelé.
00:07:27Mais depuis qu'elle est arrivée, elle a repoussé les travaux qui étaient prévus par l'ancien président, quand même.
00:07:31Merci, Didier Rignard, d'avoir été avec nous.
00:07:32On attend aussi la réaction, bien évidemment, à cette tribune, à nos informations,
00:07:37qui confirment les vôtres, bien évidemment, de la part du Louvre.
00:07:40L'actualité de ce dimanche, marquée également par des messages anti-force de l'ordre à Lyon, hier soir.
00:07:45Ça s'est passé pendant la 26e fête des Lumières, slogan condamné totalement par le ministre de l'Intérieur,
00:07:50vous allez le voir, qui évoque des messages haineux.
00:07:53Bonjour, Damien Charton.
00:07:55Racontez-nous ce qu'il s'est passé hier soir à Lyon, peu avant 20h,
00:07:59lors de cette 26e édition de la traditionnelle fête des Lumières.
00:08:02Et comment, surtout, les Lyonnais réagissent aujourd'hui ?
00:08:07Alors, ce qui s'est passé, c'est que cette place des terreaux était noire de monde hier.
00:08:12Moi, je suis passé à peu près à ce moment-là, mais je n'ai pas vu les slogans.
00:08:15Et tout d'un coup, à la fin d'une projection, donc c'est vraiment des projections sur les bâtiments,
00:08:20sur le musée des Beaux-Arts, sur l'hôtel de Ville à gauche.
00:08:23Et en haut à gauche du musée des Beaux-Arts, en grande incrustation des lettres de la taille d'une fenêtre,
00:08:30ça a commencé par un slogan « La police blesse, la police tue ».
00:08:34Ça a duré trois minutes, à peu près dix secondes à chaque slogan.
00:08:39Il y a eu Sainte-Solie, Nioubili, pardon, contre le Rassemblement national également.
00:08:45Ça a été revendiqué par le groupe « Les soulèvements de la terre ».
00:08:49Évidemment, au départ, tous ces visiteurs qui étaient là pour la fête des Lumières n'ont pas compris ce qui se passait.
00:08:55On nous a raconté qu'il y a eu des huées, etc.
00:08:57Ils ont vite compris que c'était en fait une diffusion sauvage.
00:09:00On ne sait pas exactement d'où ça venait.
00:09:01Peut-être des immeubles au-dessus, l'enquête le dira.
00:09:03Écoutez des Lyonnais qu'on a interviewés ce matin.
00:09:07Je trouve ça déjà surprenant.
00:09:09Et puis je trouve que c'est ni le lieu, ni le moment pour exprimer une opinion politique.
00:09:13La personne qui a mis ce message a peut-être un peu réussi son coup, selon lui.
00:09:17Mais c'est vrai que, bon, je ne sais pas ce qu'en pensent les autres,
00:09:20mais je trouve que ce n'est pas du tout le moment.
00:09:22Écrire des mots aussi forts,
00:09:27je laisse toute la responsabilité aux gens qui l'ont écrit d'en faire l'analyse.
00:09:33Pour moi, en conclusion, la police protège.
00:09:37C'est sa vocation, en tout cas.
00:09:40Une enquête judiciaire va être ouverte.
00:09:43En tout cas, une grande surprise hier soir, quand ça s'est passé,
00:09:47pour tous ces spectateurs qui ne s'attendaient évidemment pas à voir ça
00:09:52et qui a eu un impact assez fort.
00:09:55Parce que la fête des Lumières, c'est vraiment énormément de visiteurs à Lyon.
00:09:58Et cette place, encore une fois, a été noire de monde ici, place des Théros.
00:10:01Merci Damien Charton.
00:10:02Je disais que c'était 2 millions à peu près de visiteurs chaque année,
00:10:05cette fête des Lumières à Lyon.
00:10:07Vous étiez avec Timothée Piron.
00:10:09Merci à tous les deux.
00:10:10Parmi les autres condamnations aujourd'hui,
00:10:12celle de Laurent Wauquiez,
00:10:13qui en tant qu'ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes,
00:10:16parle de lamentable détournement de la fête des Lumières,
00:10:19de cette ville de Lyon.
00:10:21Et nous sommes avec vous, Alain Barberis.
00:10:23Merci d'être avec nous cet après-midi sur BFM TV.
00:10:26Vous êtes secrétaire régionale Auvergne-Rhône-Alpes-Alliance Police.
00:10:29Tout d'abord, votre réaction à ce qu'il s'est passé hier soir ?
00:10:32On parlera aussi de la revendication de ce mouvement écologiste.
00:10:35Mais votre première réaction face à ces slogans
00:10:38qui ont été projetés sur la façade du musée des Beaux-Arts de Lyon ?
00:10:41Écoutez, la réaction de tous les policiers lyonnais, mais pas qu'eux.
00:10:46C'est bien sûr une colère, une indignation.
00:10:50Mais en même temps, nous ne sommes pas surpris.
00:10:53Même si c'est une première, en effet, sur la fête des Lumières,
00:10:58une telle action qui a gâché, je pense en partie, cette fête hier soir.
00:11:03D'ailleurs, nous, on a eu comme retour sur le terrain.
00:11:05Beaucoup de gens de Lyonnais ou de touristes ont été choqués également par ce message.
00:11:10Donc aujourd'hui, il faut se poser les bonnes questions.
00:11:14Et donc nous, on demande justement cet électrochoc d'autorité
00:11:17parce que l'autorité ne fait plus peur aujourd'hui.
00:11:20Il y a un infestement.
00:11:21Et il n'y aurait de quoi de dire.
00:11:22Si l'enquête démontre que c'est ce groupuscule radicalisé, écologiste, est à la manœuvre,
00:11:28il y a des questions à se poser.
00:11:30Oui, c'est ce groupuscule dont vous parlez, ce mouvement écologiste,
00:11:33les mouvements de la terre qui ont revendiqué cette action,
00:11:35ce qui a été confirmé aussi par la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes
00:11:39ce matin sur notre antenne.
00:11:41Vous confirmez que ces auteurs sont toujours activement recherchés ?
00:11:44Oui, il y a une enquête qui a démarré.
00:11:48C'est un travail de fourmi.
00:11:49Vous imaginez des milliers de personnes sur un périmètre de sécurité quand même restreint.
00:11:55Est-ce qu'il y avait des complicités ?
00:11:57Est-ce qu'il n'y a qu'un individu qui a agi ?
00:11:59Est-ce que c'était en dehors du périmètre de sécurité ?
00:12:02Avec la technologie qu'on a aujourd'hui qui existe, c'est possible également.
00:12:05Donc l'utilisation notamment des caméras de viso de protection,
00:12:11éventuels des différents témoignages, etc.,
00:12:15ou des appels tout simplement au 17,
00:12:17permettront aux enquêteurs rapidement de savoir ce qu'il en est,
00:12:22sur qui a fait quoi, et les raisons.
00:12:25Même si c'est un message politique,
00:12:28avant qu'il soit bien sûr haineux envers la police,
00:12:30envers tout ce qui représente l'État,
00:12:32ça reste un message politique.
00:12:33– Je voulais vous faire réagir, M. Barberis,
00:12:36également aux propos sur notre antenne ce matin,
00:12:38d'Éric Coquerel de la France Insoumise.
00:12:40Il était l'invité de François Gapian,
00:12:41et voici comment il a réagi.
00:12:44– Non, je ne vais pas les condamner.
00:12:45Le fait que la police tue, c'est un fait.
00:12:47La police peut tuer.
00:12:48La question, c'est de savoir à quel moment, on va dire,
00:12:51elle le fait de manière légitime par rapport à certaines violences,
00:12:54par rapport à une proportionnalité.
00:12:55On constate que vous avez eu des morts
00:12:58qui sont pour le moins complètement anormales.
00:13:01Donc de ce point de vue-là,
00:13:02dans ces contextes-là,
00:13:04ce n'est pas seulement la police tue,
00:13:05c'est que la police n'a pas à ce moment-là
00:13:06la légitimité de tuer,
00:13:07c'est ça que ça veut dire en général.
00:13:09Donc je ne devais pas être en désaccord.
00:13:10Et la police blesse, malheureusement,
00:13:12là aussi c'est une évidence.
00:13:13– Votre réaction, M. Barberis,
00:13:15Éric Coquerel qui nous dit que c'est une opinion,
00:13:17que ça s'est déjà fait dans le passé,
00:13:18qu'il ne fait pas de généralité,
00:13:20mais qu'il dit qu'il revient sur des événements
00:13:22qu'ont pu se passer dans le passé,
00:13:25notamment à Sainte-Soline.
00:13:26– Écoutez, ce n'est pas une surprise,
00:13:28c'est le fonds de commerce de la France Insoumise.
00:13:30Aujourd'hui d'ailleurs,
00:13:31c'est certainement le seul parti politique
00:13:33qui ne condamne pas ce message qui est politique,
00:13:36forcément, qui est de l'ultra-gauche,
00:13:38d'un groupuscule visiblement bien connu.
00:13:41D'ailleurs, je voudrais quand même souligner
00:13:43qu'en 2023, l'ancien garde des Sceaux,
00:13:46Gérard Darmanin, avait compris le 10 août,
00:13:48ce groupuscule.
00:13:50– Oui, la dissolution s'était posée, M. Barberis,
00:13:52vous y seriez favorable ?
00:13:54– Écoutez, tout ce qui est anti-police
00:13:56et tout ce qui, je dirais,
00:13:58veulent le chaos,
00:13:59veulent détruire les institutions républicaines,
00:14:02bien évidemment que c'est aux politiques,
00:14:04pas aux syndicats de police,
00:14:05mais aux politiques,
00:14:05de prendre leurs responsabilités.
00:14:07Et il est temps d'agir avec un grand A.
00:14:10Or, aujourd'hui,
00:14:11on se rend compte que depuis des années,
00:14:13notre société,
00:14:14alors une minorité,
00:14:15attention,
00:14:16une minorité déteste la société,
00:14:19déteste l'État
00:14:20ou ce qui représente l'État.
00:14:22Bien évidemment,
00:14:23le message qui est passé hier soir,
00:14:25il y a peut-être été un coup de communication
00:14:27sur les réseaux sociaux,
00:14:28mais je peux vous dire que ça ne prend pas.
00:14:30Ça ne prend pas.
00:14:31Les élections municipales arrivent,
00:14:32on veut faire bouger les choses
00:14:34et donc on se doit.
00:14:36La police nationale,
00:14:37c'est une police républicaine
00:14:38avec des syndicats de police républicains.
00:14:41Et nous, ce qu'on dit aujourd'hui,
00:14:43c'est qu'il y a une urgence
00:14:45sur un véritable électrochoc d'autorité
00:14:47de la part de l'État et de la justice.
00:14:49– Merci à un barberiste
00:14:50d'avoir réagi sur l'antenne de BFM TV.
00:14:52Cette question à présent,
00:14:54puisqu'on parle des politiques aussi,
00:14:55une autre question se pose
00:14:56dans l'actualité politique de ce dimanche.
00:14:58Est-ce qu'on va vers une union des droites
00:14:59lors de la prochaine présidentielle ?
00:15:01Elle se pose après la publication d'extraits
00:15:03du prochain livre de Nicolas Sarkozy
00:15:04qui sortira mercredi
00:15:05et dont on vous dévoilait hier les extraits.
00:15:08L'ancien président de la République
00:15:09appelle à un rassemblement
00:15:10le plus large possible,
00:15:11dit-il sans anathème.
00:15:12Isor Delagorse.
00:15:13– Un rassemblement le plus large possible.
00:15:17Cette évocation de Nicolas Sarkozy
00:15:19relance le débat
00:15:20d'un rapprochement des droites.
00:15:21– Là, je trouve que la position
00:15:23de Nicolas Sarkozy est intéressante,
00:15:24c'est pour démonter ce mythe
00:15:26du barrage républicain.
00:15:28Ce n'est pas un barrage républicain,
00:15:29qui est un barrage d'appareil
00:15:30qui consiste à garder des sièges
00:15:32et empêcher le Rassemblement national
00:15:33d'assurer une rupture politique.
00:15:35– L'ERN, comme les LR,
00:15:36ne souhaite pas parler d'une union formelle,
00:15:39car les divergences demeurent
00:15:40sur la ligne économique notamment.
00:15:41Bruno Retailleau se défend
00:15:43de tout rapprochement.
00:15:44Lui, n'y croit pas.
00:15:45– Regardez ce qui se passe à Béziers.
00:15:47Robert Ménard, que nous allons soutenir,
00:15:49est attaqué par le Rassemblement national.
00:15:52Où est l'union des droites ?
00:15:53Vous voyez bien que ça n'existe pas.
00:15:55Cette embouille d'appareil,
00:15:56pour moi, elle est vaine.
00:15:58En revanche, en revanche,
00:15:59j'assume parfaitement de m'adresser
00:16:00aux électeurs du Rassemblement national
00:16:02pour que l'union des droites
00:16:04se fasse justement par le terrain,
00:16:06dans les urnes.
00:16:07– Au sein du parti,
00:16:08certains sont plus fermes
00:16:09et défendent un front républicain.
00:16:11Xavier Bertrand reste intransigeant
00:16:13contre l'extrême droite.
00:16:14– On va appeler les choses par leur nom.
00:16:16Union des droites ?
00:16:17Non.
00:16:17Non.
00:16:18C'est l'union de la droite
00:16:19avec l'extrême droite.
00:16:20Que les choses soient claires,
00:16:21j'entends trop de personnalités
00:16:23chez les Républicains
00:16:24qui disent, quand même,
00:16:26quand il y a une élection législative,
00:16:27pas une voix pour la gauche.
00:16:28Non, je voudrais entendre,
00:16:29pas une voix pour le Rassemblement national.
00:16:31Les élections municipales
00:16:33en mars prochain
00:16:34pourraient continuer
00:16:35d'intensifier le débat.
00:16:36– À l'étranger,
00:16:38cette question,
00:16:39sommes-nous réellement proches
00:16:40d'un accord de paix
00:16:41dans la guerre en Ukraine ?
00:16:42C'est en tout cas
00:16:42ce qu'a affirmé
00:16:43il y a quelques heures
00:16:43l'émissaire américain
00:16:45Kiss Kellogg.
00:16:46C'était aux Etats-Unis.
00:16:47Écoutons-le.
00:16:47– Nous devons mettre fin
00:16:49au conflit.
00:16:50Le président Trump l'a vu.
00:16:51Le président Trump a fait
00:16:52tout son possible
00:16:53pour parler aux gens,
00:16:54ce qui est génial.
00:16:55Il a parlé à Poutine,
00:16:56à Zelensky
00:16:57et à tous ceux
00:16:57qui ont besoin de nous parler.
00:16:59Je pense que nous y sommes presque.
00:17:01Je ne parlerai pas
00:17:02au nom des négociateurs
00:17:03ou de la façon
00:17:03dont cela fonctionne actuellement,
00:17:05mais c'est un effort d'équipe
00:17:06et les Ukrainiens
00:17:07ont été très bons
00:17:08quant à ceux
00:17:08qu'ils ont envoyés
00:17:09aux négociations
00:17:10avec Umarov là-bas.
00:17:12Et nous devons juste,
00:17:13tu sais,
00:17:13attendre
00:17:14et voir comment ça se passe.
00:17:15Mais nous sommes vraiment,
00:17:16vraiment proches.
00:17:18– Et on en parle avec vous,
00:17:19Paul Gogo.
00:17:20Merci d'être là
00:17:21pour réagir
00:17:21à ce qu'a dit
00:17:22cet émissaire américain.
00:17:24Votre réaction,
00:17:24est-ce qu'il div reste
00:17:25un général sur le départ,
00:17:27à savoir
00:17:27que l'accord ne dépend plus
00:17:29que du futur
00:17:29de la région du Donbass
00:17:30et de la centrale
00:17:31de Zaporizhia
00:17:32quand on sait
00:17:32les positions des Ukrainiens
00:17:34ou est-ce une volonté
00:17:34de faire pression
00:17:3524 heures avant la réunion
00:17:37à Londres
00:17:37entre notamment
00:17:38le Premier ministre britannique
00:17:41Emmanuel Macron
00:17:42et Volodymyr Zelensky ?
00:17:44– Même si c'est le cas,
00:17:45ça reste de toute façon
00:17:46un point très sensible,
00:17:47voire le point essentiel
00:17:48de ces négociations.
00:17:50Ce qui est sûr,
00:17:50c'est que tout le monde
00:17:50essaye de se montrer optimiste,
00:17:52de montrer même
00:17:53une bonne volonté
00:17:54tout en mettant la pression
00:17:56évidemment sur les uns
00:17:57et sur les autres
00:17:57que ce soit les Américains
00:17:58ou les Russes.
00:17:59Il y a quelque chose
00:18:00qui est très clair,
00:18:01c'est qu'ils estiment,
00:18:02ils partent du principe
00:18:02que le blocage
00:18:04dans ces négociations,
00:18:04c'est l'Union européenne.
00:18:06Parce qu'en fait,
00:18:06il est très probable
00:18:07que les Américains
00:18:08comme les Russes
00:18:08n'aient pas réellement
00:18:09en tête l'idée
00:18:10de négocier.
00:18:11Dans leur esprit,
00:18:12de toute façon,
00:18:13il y a un grand,
00:18:13la Russie,
00:18:14qui a écrasé un petit
00:18:15et donc le petit
00:18:16devrait se soumettre,
00:18:17l'Ukraine.
00:18:18Et donc l'idée,
00:18:18c'est plus de trouver
00:18:19des termes diplomatiques
00:18:20pour réussir à faire accepter
00:18:22aux Européens,
00:18:23aux Ukrainiens.
00:18:24Une sorte de capitulation,
00:18:25on va dire,
00:18:25un peu arrangée.
00:18:26Vladimir Poutine,
00:18:27il joue le jeu,
00:18:28après ça comme vous voulez.
00:18:29Et Donald Trump,
00:18:30il se reste un peu en arrière,
00:18:31qui n'a pas voulu prendre
00:18:32Vladimir Zelensky au téléphone
00:18:33d'ailleurs en début
00:18:33de semaine dernière.
00:18:34Et voilà, exactement,
00:18:35parce qu'en fait,
00:18:35Donald Trump,
00:18:36il voudrait aussi
00:18:36que ça se termine
00:18:37et donc finalement,
00:18:38lui aussi,
00:18:39il joue le jeu.
00:18:39On peut trouver
00:18:40des mots diplomatiques
00:18:41pour qualifier tout ce qui se passe
00:18:42si vous voulez,
00:18:43mais moi,
00:18:44l'essentiel,
00:18:44c'est que les choses s'arrêtent
00:18:45et donc les Européens
00:18:46se retrouvent un peu bloquées
00:18:47dans tout ce système.
00:18:48Merci Paul,
00:18:49d'avoir décrypté
00:18:50cette prise de parole.
00:18:51On va la décrypter aussi
00:18:51avec vous,
00:18:52Axel Meunier,
00:18:52vous êtes le correspondant
00:18:53BFM TV à Washington.
00:18:55Tout d'abord,
00:18:55dans quel cadre s'exprimait
00:18:56celui qui est chargé
00:18:57de négocier pour Donald Trump
00:18:58la paix en Ukraine ?
00:18:59Et est-ce,
00:19:00même question qu'à Paul,
00:19:00est-ce que cette déclaration,
00:19:01elle n'est pas destinée
00:19:02à remettre un peu la pression
00:19:03sur les Ukrainiens
00:19:03à 24 heures d'une réunion
00:19:05entre Volodymyr Zelensky,
00:19:06Kirstarmer
00:19:07et Emmanuel Macron à Londres ?
00:19:14Alors,
00:19:14Markis Kellogg,
00:19:1681 ans,
00:19:17c'est un ancien lieutenant général
00:19:19de l'armée étatsunienne.
00:19:20C'est effectivement
00:19:21l'un des émissaires
00:19:22de Donald Trump
00:19:22sur la question ukrainienne.
00:19:23Donc,
00:19:23ce n'est pas quelqu'un
00:19:24qui a l'habitude
00:19:25de s'exprimer à tort
00:19:26et à travers
00:19:27dans les médias.
00:19:27Et là,
00:19:28en l'occurrence,
00:19:28cette prise de parole,
00:19:29elle avait lieu
00:19:29lors d'une conférence
00:19:31en Californie
00:19:31sur la sécurité
00:19:32et la défense,
00:19:33donc devant un parterre
00:19:34d'industriels du secteur,
00:19:36de chefs militaires
00:19:37et de personnalités politiques.
00:19:39Donc,
00:19:39effectivement,
00:19:40quand il dit ça,
00:19:42a priori,
00:19:42on a tendance
00:19:43à penser qu'il le pense vraiment
00:19:44et qu'il est très informé.
00:19:46Mais c'est vrai
00:19:46que la temporalité
00:19:47peut aussi interroger,
00:19:49surtout que l'administration actuelle
00:19:50n'a jamais hésité
00:19:51à mettre publiquement
00:19:52et médiatiquement
00:19:52la pression
00:19:53sur l'Ukraine
00:19:54et sur Volodymyr Zelensky
00:19:56pour accepter des choses
00:19:57qu'il n'avait pas envie
00:19:58d'accepter.
00:19:59Surtout que,
00:20:00d'après de nombreuses sources
00:20:02médiatiques
00:20:03ici aux États-Unis,
00:20:04les derniers points
00:20:05d'achoppement
00:20:06concernent justement
00:20:07ce que l'Ukraine
00:20:08pourrait perdre
00:20:09le contrôle
00:20:10de la région
00:20:12de Donetsk
00:20:13et la zone
00:20:13de Zaporizhia
00:20:14avec la centrale nucléaire.
00:20:16Ce sont encore
00:20:16des points d'achoppement
00:20:17qui demeurent
00:20:18dans les négociations.
00:20:20Mais si
00:20:20Kiskelloq
00:20:21dit vrai,
00:20:22eh bien,
00:20:22effectivement,
00:20:23on serait peut-être
00:20:23plus proche
00:20:23que jamais
00:20:24d'une paix.
00:20:25Merci Axel Monnier
00:20:26en direct de Washington
00:20:27pour BFM TV.
00:20:29Vous l'avez sans doute
00:20:30ressenti
00:20:30si vous avez mis le nez dehors
00:20:31aujourd'hui.
00:20:32Une vague de douceur
00:20:32s'abat sur la France.
00:20:33Il va faire 16 degrés
00:20:34cet après-midi à Paris
00:20:35jusqu'à 21 degrés
00:20:37à Perpignan.
00:20:37Et Biarritz,
00:20:38Biarritz,
00:20:39où vous vous trouvez
00:20:39Nicolas Dumas ?
00:20:40On imagine que les biarrots
00:20:41qui se promènent
00:20:42et que vous avez pu rencontrer
00:20:43depuis ce matin
00:20:43ont laissé facilement
00:20:45tomber l'anorac, non ?
00:20:48Oui,
00:20:49même la doudoune.
00:20:50Et quand il y en a,
00:20:50elles sont plutôt ouvertes.
00:20:52Ils ont plutôt privilégié
00:20:54des vestes légères,
00:20:55des pulls
00:20:55ou même des t-shirts.
00:20:57On a croisé ce matin
00:20:58deux touristes,
00:20:59Karine et Sylvestreau,
00:21:00qui sont en vacances
00:21:01ici à Biarritz
00:21:02dans les Pyrénées-Atlans.
00:21:03Mais ils ne s'attendaient pas
00:21:06à ce qu'ils fassent aussi bon.
00:21:07Ils ont donc un problème
00:21:08de garde-robe.
00:21:09Je vous propose
00:21:09de les écouter au micro
00:21:11de Bastien Dufour.
00:21:15Excessivement chaud.
00:21:17Enfin, c'est-à-dire
00:21:17pour la période.
00:21:19Voilà.
00:21:19Là, vraiment,
00:21:20bon, nous,
00:21:20on est de la Côte d'Azur.
00:21:21On vient d'Antibes.
00:21:23Mais c'est vrai
00:21:24qu'il fait vraiment,
00:21:25par rapport à Antibes,
00:21:26il fait beaucoup plus chaud.
00:21:27Vraiment,
00:21:27je transpire.
00:21:28Là, je transpire.
00:21:29Sincèrement,
00:21:29je voudrais même élever ça.
00:21:30Mais après, je peux,
00:21:31vous savez,
00:21:32chaud et froid
00:21:32de tomber malade.
00:21:33Alors, bon,
00:21:34je fais la personne
00:21:35sage.
00:21:36Raisonnable.
00:21:37Raisonnable.
00:21:38Il aura donc fait
00:21:39jusqu'à 7 degrés
00:21:40au-dessus
00:21:41des normales de saison.
00:21:43Et ce redou
00:21:45va continuer
00:21:46les prochains jours.
00:21:47Notamment demain
00:21:48avec plus 6 degrés
00:21:49et mardi
00:21:50et mardi
00:21:50avec plus 8 degrés
00:21:51par rapport
00:21:52au normal des saisons,
00:21:53des températures
00:21:53et des épisodes
00:21:54de redoubles
00:21:55qui inquiètent ici
00:21:56les habitants
00:21:56de par leur renouvellement
00:21:58ces dernières années.
00:22:01Nicolas Dumas
00:22:01en direct de Biarritz
00:22:02avec Bastien Dufour.
00:22:03On va faire le point
00:22:04avec vous,
00:22:04Eleonore Bocara,
00:22:05journaliste météo et climat.
00:22:06Quel est le phénomène
00:22:07qui explique
00:22:08cette vague de douceur ?
00:22:09Alors, il y a
00:22:10plusieurs phénomènes.
00:22:11Toutefois,
00:22:12on note vraiment
00:22:12la circulation
00:22:13de ces dépressions.
00:22:14Vous voyez,
00:22:14elles circulent
00:22:15plus au nord
00:22:16par rapport au territoire
00:22:16et en tournant
00:22:17dans le sens inverse
00:22:18des aiguilles d'une montre,
00:22:19elles vont faire remonter
00:22:20la masse d'air
00:22:21et donc une masse d'air
00:22:22plus douce.
00:22:23C'est de l'air subtropical
00:22:25qui remonte
00:22:25des Açores
00:22:26et vous voyez bien
00:22:27cette vague rouge,
00:22:28regardez,
00:22:29qui s'approche du territoire
00:22:30et qui nous apporte
00:22:31donc ces températures
00:22:32particulièrement douces
00:22:34et vous voyez,
00:22:34c'est bien marqué
00:22:35au niveau du sud-ouest
00:22:36du pays,
00:22:37du côté des Pyrénées.
00:22:38Ça, c'est dû
00:22:38à l'effet de Feune.
00:22:40Finalement,
00:22:41avec le vent,
00:22:41ce flux de sud-ouest
00:22:42qui va passer
00:22:43au-dessus des montagnes,
00:22:44en redescendant derrière,
00:22:45l'air sera plus sec
00:22:46et plus chaud
00:22:47et donc ça accentue
00:22:48cette chaleur de température.
00:22:50Une chaleur
00:22:50qui va durer
00:22:51puisque, regardez,
00:22:52demain,
00:22:53on entend encore
00:22:53des températures bien élevées.
00:22:55Ce sera aussi le cas
00:22:56pour mardi.
00:22:57Donc là,
00:22:57on a vraiment
00:22:57le pic de cette douceur,
00:22:59cette séquence
00:23:00jusqu'à mardi
00:23:01qui sera bien marquée
00:23:02où on sera souvent
00:23:038 degrés au-dessus
00:23:04des valeurs de saison.
00:23:06Puis, pour la suite,
00:23:07regardez,
00:23:07ça va baisser un tout petit peu
00:23:08à partir de mercredi
00:23:09mais ça va rester quand même
00:23:10bien doux
00:23:11et supérieur au normal
00:23:12de saison.
00:23:14A priori,
00:23:14pas de signaux hivernaux
00:23:16selon Météo France
00:23:17qui soit encore en vue.
00:23:18On surveillera tout de même
00:23:19la situation en montagne
00:23:20avec l'isotherme zéro.
00:23:22En dessous,
00:23:22c'est de la pluie.
00:23:23Au-dessus,
00:23:23c'est de la neige.
00:23:24On rajoute à cela
00:23:25des rafales de vent,
00:23:26des conditions
00:23:26particulièrement problématiques
00:23:28pour le risque d'avalanche
00:23:29qui est très marqué
00:23:30sur les Alpes du Nord
00:23:30de 3 sur 5
00:23:31et le nord des Alpes du Sud.
00:23:33Merci beaucoup,
00:23:34Eléonore.
00:23:34Je crois que je vais pouvoir
00:23:35laisser tomber le pull aussi
00:23:36pendant un bon petit moment.
00:23:38À 14h50,
00:23:39on vous propose
00:23:40de partir visiter
00:23:41la cathédrale
00:23:42Notre-Dame de Strasbourg.
00:23:43C'est la deuxième cathédrale
00:23:44la plus fréquentée en France
00:23:45derrière Notre-Dame de Paris
00:23:46puisqu'elle accueille
00:23:47plus de 4 millions
00:23:48de visiteurs chaque année.
00:23:49Voyage au cœur
00:23:50d'un chef-d'œuvre d'audace,
00:23:51de foi,
00:23:52mais aussi de savoir-faire
00:23:53signé Ariane Limosin
00:23:54Émilie Nafong.
00:23:56Avec sa silhouette unique
00:23:58en forme de elle
00:23:59et sa flèche culminant
00:24:00à 142 mètres de haut,
00:24:03la cathédrale Notre-Dame
00:24:04de Strasbourg
00:24:05est un véritable
00:24:06chef-d'œuvre gothique,
00:24:08symbole de l'audace médiévale
00:24:10qui rêvait d'ériger
00:24:11le plus haut monument
00:24:13de toute la chrétienté.
00:24:15C'est tout en pierre.
00:24:16La pierre est locale,
00:24:18on revient des Vosges
00:24:19et c'est du gré rose.
00:24:21C'est des dimensions
00:24:21extraordinaires.
00:24:23Ce sont 142 mètres de haut,
00:24:24en longueur 118 mètres
00:24:27et 51 mètres de large.
00:24:30La surface,
00:24:30c'est à peu près
00:24:31un tirain de foot
00:24:31et la hauteur,
00:24:32c'est un immeuble
00:24:33de 40 mètres de haut.
00:24:35On a l'impression ici
00:24:35que toutes les statues
00:24:36sont en trompe-l'œil
00:24:37comme si elles sortaient
00:24:38d'édifice.
00:24:39Elles ne sont pas la même
00:24:40dans la pierre,
00:24:41elles sont posées devant,
00:24:42elles sont autonomes
00:24:43et la plupart du temps,
00:24:44les sujets sont liés
00:24:46à l'enfer
00:24:46pour bien montrer aux gens
00:24:48la façon de vivre sur Terre
00:24:50pour éviter l'enfer.
00:24:51La rosace de cette cathédrale
00:24:52est fascinante.
00:24:53Oui,
00:24:54qu'elle est très grande déjà,
00:24:55elle a un diamètre de 14 mètres
00:24:57et elle date encore
00:24:58du Moyen-Âge.
00:24:59La nef est inondée
00:25:01de lumière
00:25:01et c'est grâce
00:25:02à ses très nombreux vitraux.
00:25:03C'est 1500 mètres carrés
00:25:05de vitraux.
00:25:06Ces vitraux
00:25:07nous parlent
00:25:08de scènes bibliques,
00:25:09mais il y a également
00:25:10des vitraux
00:25:10du XIIe siècle
00:25:11qui montrent
00:25:11les anciens rois
00:25:12et empereurs
00:25:13du Saint-Empire romain-germanique.
00:25:15Face à moi,
00:25:16une colonne incontournable,
00:25:18le fameux pilier des anges.
00:25:19Oui, absolument.
00:25:20C'est un pilier
00:25:21qui a une hauteur
00:25:22de 14 mètres
00:25:24et qui est surtout là
00:25:25pour supporter la voûte.
00:25:27Et si on regarde
00:25:27ces statues sculptées,
00:25:29vous verrez également
00:25:30des restes de polychromie.
00:25:32Autre bijou,
00:25:33l'horloge astronomique,
00:25:34véritable miracle mécanique.
00:25:36qui date du XVIe siècle.
00:25:39C'est une horloge
00:25:39qui a la particularité
00:25:40d'avoir des automates
00:25:41qui bougent en totalité
00:25:43à 12h30.
00:25:45Mais sinon,
00:25:45le reste de la journée,
00:25:46tous les quarts d'heure,
00:25:47vous avez les âges de la vie
00:25:49qui correspondent
00:25:49aux quarts d'heure
00:25:50qui passent.
00:25:51Au niveau architectural,
00:25:52cette cathédrale,
00:25:53c'est un véritable morceau
00:25:54de bravoure.
00:25:55Mais comment tient-elle debout ?
00:25:56Ce sont des voûtes
00:25:57qui reposent sur des colonnes
00:25:58et ces colonnes,
00:26:00elles sont prolongées
00:26:00au-dessus des bas côtés
00:26:02par des arcs boutants.
00:26:03Il y a également
00:26:04des parties métalliques,
00:26:05des tonnes de métal
00:26:07pour stabiliser
00:26:08à la fois les colonnes
00:26:09mais également
00:26:10les décorations
00:26:11de la façade principale.
00:26:13C'est un édifice
00:26:14tout en hauteur
00:26:15qui semble faire
00:26:15l'économie de la pierre.
00:26:16Absolument,
00:26:17au profit de la lumière.
00:26:18C'est un éclairage
00:26:20typique du gothique.
00:26:21Et privilège absolu.
00:26:23J'ai maintenant
00:26:23la chance de monter
00:26:25au cœur de la flèche.
00:26:26Je vais m'arrêter
00:26:26à 100 mètres,
00:26:27pas plus haut
00:26:28parce que sinon,
00:26:28il faudrait que je sois équipé.
00:26:29Et je n'ai pas le matériel,
00:26:30pas les baudriers.
00:26:31Mais ça va déjà être pas mal.
00:26:32Normalement,
00:26:32c'est interdit
00:26:33au grand public.
00:26:34Et il faut bien savoir
00:26:35que là,
00:26:35je suis en train de monter
00:26:36sur l'édifice maçonné
00:26:38le plus haut du monde.
00:26:40Pourquoi ?
00:26:41Parce que d'habitude,
00:26:42les cathédrales,
00:26:43les flèches,
00:26:43c'est plutôt
00:26:44des structures métalliques.
00:26:45Là, c'est en pierre
00:26:46et c'est ça
00:26:46qui fait sa rareté.
00:26:47100 mètres,
00:26:49je l'ai fait.
00:26:50On est au milieu
00:26:51d'une rosace de vent.
00:26:52Tout l'air circule.
00:26:53On comprend l'intérêt
00:26:55de cette pierre ajourée
00:26:56pour qu'elle résiste
00:26:58et qu'elle spectacle.
00:26:59Allez,
00:27:02restez bien avec nous
00:27:03dans un instant.
00:27:03BFM Weekend revient.
00:27:04Ce sera juste après la météo
00:27:05signée Léonore Boccarin.
00:27:07Que s'est-il passé
00:27:08à Lyon hier soir,
00:27:09peu avant 20h ?
00:27:11Comment ces messages
00:27:12antiforce de l'ordre
00:27:13ont-ils pu voir le jour
00:27:14pendant la fête des Lumières ?
00:27:15Message,
00:27:15vous le voyez projeté
00:27:16sur la façade
00:27:17du musée des Beaux-Arts
00:27:18de Lyon.
00:27:18L'objectif maintenant
00:27:19est de trouver les responsables.
00:27:21Les faits ont été revendiqués
00:27:22par le collectif écologiste.
00:27:24Les soulèvements de la terre
00:27:25sur BFM TV,
00:27:26la préfète de la région
00:27:27Auvergne-Rhône-Alpes
00:27:28évoque cette action
00:27:29de l'extrême-gauche.
00:27:31Le soulèvement de la terre
00:27:33vient de revendiquer
00:27:34cette opération.
00:27:36C'est très clairement
00:27:37une opération d'extrême-gauche.
00:27:39Les messages sont,
00:27:41malheureusement,
00:27:41on en a connu ailleurs
00:27:42de ce genre de messages.
00:27:44Donc c'est tout à fait inadmissible.
00:27:47Cambriolage,
00:27:48menace d'effondrement
00:27:49et maintenant inondation.
00:27:51Les ennuis semblent
00:27:51se multiplier
00:27:52au musée du Louvre
00:27:53depuis le cambriolage
00:27:54spectaculaire du 19 octobre.
00:27:56Selon nos informations
00:27:57qui confirmaient
00:27:58celle de la tribune de l'art
00:27:59et relayée par le canard enchaîné,
00:28:01une canalisation déjà signalée
00:28:03comme défectueuse
00:28:03a gravement inondé
00:28:05la bibliothèque
00:28:06des antiquités égyptiennes
00:28:07il y a maintenant 10 jours.
00:28:08On écoute Didier Hickner
00:28:09qui était sur notre plateau
00:28:09il y a quelques minutes.
00:28:10C'est le fondateur
00:28:11de la tribune de l'art
00:28:12qui a donné l'alerte.
00:28:14Il y avait eu des alertes
00:28:16des personnes qui travaillaient là
00:28:17depuis plusieurs années
00:28:18sur l'état de vétusté
00:28:20des canalisations.
00:28:21Il y avait eu quelques fuites déjà
00:28:23mais moins graves.
00:28:25Ils avaient également demandé
00:28:26à ce qu'on déménage
00:28:27ces livres
00:28:28qui étaient les plus menacés
00:28:30et rien n'avait été fait.
00:28:33Enfin, cela fait 60 ans
00:28:34qu'il fait chanter les Français.
00:28:36Dans quelques minutes,
00:28:36ne manquez pas notre document
00:28:38Ligne Rouge consacré
00:28:39à Michel Sardou,
00:28:40un artiste complet
00:28:41et engagé
00:28:42aux plus de 100 millions
00:28:44d'albums vendus.
00:28:48Cette année-là,
00:28:49les meilleures chansons
00:28:50qui sortaient
00:28:51venaient de lui.
00:28:52Pour nous,
00:28:52c'était la honte,
00:28:53les auteurs.
00:28:54Normalement,
00:28:54on est là pour apporter
00:28:55le foin
00:28:56dans les tables
00:28:58et non,
00:28:59c'est l'artiste lui-même
00:29:00qui les fournit.
00:29:01Donc,
00:29:01ça fait bizarre.
00:29:02À la une,
00:29:09cette question,
00:29:10que s'est-il donc passé
00:29:11hier soir à Lyon
00:29:11pendant la célèbre
00:29:12fête des Lumières ?
00:29:13Comment ces messages
00:29:14antiforce de l'ordre
00:29:15ont-ils pu être projetés
00:29:16sur la façade
00:29:16du musée des Beaux-Arts
00:29:17de Lyon ?
00:29:18On est dans le premier arrondissement.
00:29:20Pour le ministre de l'Intérieur,
00:29:21l'heure est à la condamnation totale.
00:29:22Les auteurs sont activement recherchés.
00:29:25Elsa Morel,
00:29:26Eléa Morel,
00:29:26Damien Charton
00:29:27et Timothée Pirou.
00:29:29Non à l'état policier,
00:29:31la police blesse et tue,
00:29:34on dégage le RN.
00:29:36Ces inscriptions
00:29:36ont été projetées
00:29:37en pleine fête des Lumières.
00:29:39Des centaines de spectateurs
00:29:41y ont assisté,
00:29:42médusés.
00:29:43Je trouve ça déjà surprenant
00:29:44et puis je trouve
00:29:45que c'est ni le lieu
00:29:47ni le moment
00:29:47pour exprimer
00:29:48une opinion politique.
00:29:49La fête des Lumières,
00:29:50pour moi,
00:29:50c'est une fête religieuse
00:29:51et je trouve malvenu
00:29:53en plus d'écrire ça
00:29:55sur un bâtiment.
00:29:57C'est peu avant 20h hier soir,
00:29:59place des terreaux,
00:30:00que les messages
00:30:01sont apparus
00:30:02sur la façade
00:30:02du musée des Beaux-Arts.
00:30:04En à peine quelques minutes,
00:30:06plusieurs slogans
00:30:06sont diffusés.
00:30:08Selon nos informations,
00:30:09une personne a été aperçue
00:30:10sur les lieux
00:30:11en train de projeter
00:30:12ces messages.
00:30:13Le soulèvement de la terre
00:30:15vient de revendiquer
00:30:16cette opération.
00:30:18C'est très clairement
00:30:19une opération
00:30:20d'extrême gauche,
00:30:21donc c'est tout à fait
00:30:22inadmissible.
00:30:23Du côté des forces
00:30:24de l'ordre,
00:30:25ces messages sont perçus
00:30:27comme des appels
00:30:27à la haine,
00:30:28alors que plus de 500
00:30:30d'entre eux
00:30:30sont mobilisés
00:30:31pendant la fête
00:30:32des Lumières.
00:30:33On parle de la police
00:30:34qui tue,
00:30:34mais la police,
00:30:35elle a interpellé
00:30:36des individus,
00:30:37par exemple,
00:30:38un plus tard
00:30:38qu'il y a soir,
00:30:39qui ont tenté
00:30:40de voler à l'arraché
00:30:41des victimes.
00:30:43Elle a sauvé
00:30:43un individu
00:30:44qui était parti
00:30:46plonger dans l'eau.
00:30:47Non,
00:30:48la police,
00:30:48elle protège avant tout,
00:30:49donc c'est clairement indigne.
00:30:51Ce matin,
00:30:52sur BFM TV,
00:30:53la préfète a annoncé
00:30:54et saisir la justice
00:30:55via un signalement
00:30:56au procureur.
00:30:58Et on en parle
00:30:59avec nos deux invités,
00:31:00Sébastien Gendreau,
00:31:01secrétaire départemental
00:31:02adjoint SGP Police du Rhône,
00:31:04et puis est avec nous aussi
00:31:05Michel Aubouin.
00:31:06Bonjour à vous également,
00:31:07vous êtes ancien préfet.
00:31:08Je commence par vous,
00:31:09Sébastien Gendreau,
00:31:10votre réaction
00:31:10quand vous avez appris
00:31:12la nature des événements
00:31:13d'hier soir.
00:31:14Je rappelle que vous êtes
00:31:14secrétaire départemental
00:31:16adjoint SGP Police du Rhône.
00:31:18Votre réaction
00:31:19aux événements d'hier soir
00:31:20et aussi à la revendication
00:31:22de ce mouvement écologiste,
00:31:24les soulèvements de la terre.
00:31:27Oui, bonjour à vous.
00:31:29Tout d'abord,
00:31:29c'est d'intrigation,
00:31:30nous allons faire
00:31:31vraiment ces propos
00:31:31sans ambiguïté.
00:31:34Ce sont des propos
00:31:35qui n'ont pas lieu
00:31:36lors d'un événement
00:31:37culturel et familial
00:31:38qui rassemble
00:31:39des millions de personnes.
00:31:40La fête des Lumières
00:31:40est un événement
00:31:41qui doit rassembler
00:31:42et non diviser.
00:31:43Alors, pour tout vous dire,
00:31:44et pardonnez-moi l'expression,
00:31:46je pense que c'est
00:31:46un doigt d'honneur
00:31:47envers les institutions policières
00:31:48et tous mes collègues
00:31:49qui travaillent au quotidien
00:31:50et qui protègent
00:31:51la population.
00:31:52Voilà un petit peu
00:31:52ce que je ressens.
00:31:53Je reviens à vous très vite,
00:31:55Sébastien Gendromé.
00:31:56Michel Aubouin,
00:31:56vous êtes ancien préfet.
00:31:57Comment on agit
00:31:58dans ce genre de cas ?
00:32:00On a un signalement
00:32:01qui est fait,
00:32:02c'est ça,
00:32:02au titre de l'article 40
00:32:03du Code pénal
00:32:04qui nous permet d'agir
00:32:05pour retrouver,
00:32:06par exemple,
00:32:07les coupables.
00:32:08On a vu,
00:32:08la préfète nous disait
00:32:09sur notre antenne,
00:32:09il y a eu une personne
00:32:11qui a été vue sur les lieux,
00:32:12il y a eu une revendication
00:32:13des soulèvements de la terre
00:32:14et là,
00:32:14ça passe obligatoirement
00:32:15par cet article 40 ?
00:32:18– Ce n'est pas absolument nécessaire.
00:32:21L'article 40,
00:32:22c'est un article de signalement,
00:32:23c'est-à-dire que la préfète
00:32:24signale le délit,
00:32:29puisque c'est un délit
00:32:30au procureur de la République
00:32:32qui se saisit ou non,
00:32:33d'ailleurs,
00:32:34de cette affaire.
00:32:35On peut imaginer
00:32:36qu'il va s'en saisir,
00:32:37il aurait pu s'en saisir tout seul.
00:32:38On peut aussi avoir
00:32:40un dépôt de plainte
00:32:41déposé par l'État
00:32:43sur ce genre d'affaires.
00:32:45Moi, je trouve que c'est gravissime
00:32:46parce que c'est en train
00:32:47de se multiplier
00:32:48tous ces appels à la haine
00:32:50contre la police.
00:32:52En fait,
00:32:52ils ne sont pas destinés
00:32:53simplement à jeter
00:32:56le propre sur la police,
00:32:58mais aussi à déstabiliser l'État.
00:33:00Donc c'est ça
00:33:00qu'il faut bien comprendre,
00:33:01c'est que c'est vraiment
00:33:02une action qui aujourd'hui
00:33:04est développée
00:33:05par des groupes d'extrême-gauche,
00:33:07comme le dit justement
00:33:08un collègue,
00:33:08et qui vise à déstabiliser
00:33:10toute l'institution.
00:33:11En fait, derrière la police,
00:33:12c'est la France qui est attaquée.
00:33:14Et donc,
00:33:15je crois que dans cette affaire,
00:33:17il faut que,
00:33:17évidemment,
00:33:18la justice passe.
00:33:19Elle passera
00:33:19parce que,
00:33:20dans ce type,
00:33:25dans ce cas de figure,
00:33:26nous avons nécessairement
00:33:28la complicité d'opérateurs.
00:33:30On ne peut pas imaginer
00:33:31qu'il y ait des projections
00:33:32sans qu'un opérateur
00:33:34de la société
00:33:35qui participait
00:33:36à cet événement
00:33:37ait été compli.
00:33:38et puis derrière,
00:33:39on a eu une revendication,
00:33:40donc on a eu une association
00:33:42qui est d'ailleurs
00:33:44dans le collimateur
00:33:45du ministère de l'Intérieur.
00:33:47Et je pense que ces gens-là,
00:33:48on devrait les punir
00:33:49sévèrement.
00:33:50Merci, Michel Aubouin,
00:33:52pour votre réaction.
00:33:53Je vais vous demander aussi
00:33:54à vous une réaction
00:33:55concernant ce qu'a dit
00:33:56Sébastien Gendreau,
00:33:58Éric Coquerel,
00:33:58qui était sur notre antenne.
00:33:59Et on lui a posé la question,
00:34:01c'est François Gapian
00:34:01qui lui a posé la question,
00:34:02est-ce que vous condamnez
00:34:03ce qu'il s'est passé
00:34:04la nuit dernière,
00:34:04même si cet événement
00:34:06a été très furtif ?
00:34:07Ça a été une poignée de minutes,
00:34:08c'est ce que nous disait la préfète.
00:34:09Écoutons Éric Coquerel.
00:34:10C'est condamné.
00:34:13Le fait que la police tue,
00:34:14c'est un fait.
00:34:14La police peut tuer.
00:34:15La question, c'est de savoir
00:34:16à quel moment, on va dire,
00:34:18elle le fait de manière légitime
00:34:20par rapport à certaines violences,
00:34:21par rapport à une proportionnalité.
00:34:23On constate que vous avez eu
00:34:24des morts qui sont pour le moins
00:34:26complètement anormales.
00:34:28Donc, de ce point de vue-là,
00:34:29dans ces contextes-là,
00:34:31ce n'est pas seulement la police tue,
00:34:32c'est que la police n'a pas
00:34:33à ce moment-là
00:34:33la légitimité de tuer.
00:34:35C'est ça que ça veut dire en général.
00:34:36Donc, je ne devais pas être
00:34:37en désaccord.
00:34:37Et la police blesse, malheureusement,
00:34:39là aussi, c'est une évidence.
00:34:41Votre réaction, Sébastien Gendreau,
00:34:42Éric Coquerel,
00:34:43qualifiait ce qu'il s'est passé hier
00:34:45d'opinion.
00:34:46C'est fait qui avait déjà eu lieu
00:34:47par le passé.
00:34:49Alors, il ne faisait pas
00:34:49une généralité,
00:34:50mais disait oui,
00:34:51vous l'avez entendu,
00:34:52certains policiers peuvent tuer.
00:34:53Est-ce que c'est une opinion
00:34:54ce qu'il s'est passé hier ?
00:34:57Pour préciser,
00:34:59je ne suis pas là pour faire de la politique.
00:35:00Je suis là pour défendre mes collègues.
00:35:01Sur la réaction de M. Coquerel,
00:35:02je ne suis pas surpris.
00:35:04La AFI a pour habitude
00:35:05de tenir ce type de propos.
00:35:06On sent un soutien plus que timide.
00:35:09et mou.
00:35:10Et même, encore une fois,
00:35:12on part encore sur une polémique.
00:35:16Donc, ça ne m'intéresse pas vraiment.
00:35:18Je vous avoue, je ne suis pas déçu
00:35:19parce que je n'attends rien
00:35:20de ces gens-là.
00:35:21Mais en tout cas, effectivement,
00:35:24encore une fois,
00:35:24on ne considère pas ça
00:35:26comme un soutien,
00:35:27mais plus un soutien
00:35:28envers ces gens
00:35:29qui ont revendiqué
00:35:30ce qui s'est passé hier.
00:35:32À savoir les soulèvements de la Terre.
00:35:33Très vite, vous demandez
00:35:34leur dissolution, vous ?
00:35:35Exactement.
00:35:37Oui, nous, on demande
00:35:38si vous voulez,
00:35:40on est là pour demander
00:35:41la dissolution de tous ceux
00:35:42qui sont contre la République
00:35:43et contre la police.
00:35:44Évidemment, nous sommes là
00:35:46pour faire notre travail.
00:35:47Pendant que certains
00:35:47s'amusent à attaquer,
00:35:48diffamer comme hier soir
00:35:49les policiers,
00:35:50mes collègues, eux,
00:35:51hier soir, étaient sur le terrain
00:35:52pour garantir la sécurité
00:35:53de la fête des lumières.
00:35:55Merci beaucoup.
00:35:56Et je tiens à vous dire
00:35:57que, juste pour terminer,
00:35:58sans la police,
00:35:59personne sans la police
00:36:00hier soir,
00:36:02ce n'est pas possible
00:36:02de tenir ce type d'événement.
00:36:03Il serait important.
00:36:04Merci beaucoup,
00:36:05Sébastien Gendreau.
00:36:06Et la préfète a dit
00:36:06que plus de 500 policiers nationaux
00:36:08ainsi que des militaires
00:36:09de la gendarmerie
00:36:10a assuré la sécurisation
00:36:11de cet événement.
00:36:12Tout de suite,
00:36:13place à notre documentaire
00:36:14Ligne Rouge.
00:36:14Un document consacré
00:36:24à Michel Sardou
00:36:25qui, depuis 60 ans,
00:36:26fait chanter les Français
00:36:27mais qui n'a jamais cessé
00:36:28de les diviser
00:36:29de la peine de mort
00:36:30à l'islam,
00:36:30du colonialisme,
00:36:31à l'homosexualité.
00:36:33Il a donné son avis
00:36:33sur tout, Michel Sardou.
00:36:34Il s'est mis à dos
00:36:35des présidents.
00:36:36Il a même été menacé de mort.
00:36:37Michel Sardou reste
00:36:38le plus clivant
00:36:39des chanteurs populaires
00:36:40mais qui ne connaît pas
00:36:41un de ses tubes par cœur.
00:36:42Un provocateur
00:36:43qui a vendu
00:36:43plus de 100 millions d'albums,
00:36:44ce qui fait de lui
00:36:45l'un des derniers monstres
00:36:46sacrés de la chanson française.
00:36:47Caroline Millère,
00:36:48Étienne Grelay,
00:36:49Benoît Chevalier
00:36:50et Julie Bourrin.
00:37:0360 ans qu'il est dans
00:37:05la vie des Français.
00:37:0860 ans qu'il donne
00:37:09son avis sur tout.
00:37:10J'accuse les hommes
00:37:12un par un et en gros.
00:37:14J'accuse les hommes
00:37:16de cracher dans leur sou.
00:37:22De l'islam
00:37:23à la peine de mort.
00:37:24Du colonialisme
00:37:25à l'homosexualité,
00:37:26il a tout chanté.
00:37:28Jusqu'à se mettre
00:37:29à dos des présidents.
00:37:31Il a même été menacé de mort.
00:37:33Je me souviens
00:37:33des titres des journaux
00:37:35Faut-il brûler Sardou ?
00:37:36Moi, je l'ai mis en garde,
00:37:37Michel.
00:37:38Je lui ai dit
00:37:39fais pas ça,
00:37:40ça va être mal pris,
00:37:41tu vas encore
00:37:41t'en prendre plein la gueule.
00:37:45Même lorsque Sardou
00:37:46ne chante pas,
00:37:48la petite musique est connue.
00:37:50Rouler à 130 sur l'autoroute,
00:37:51ça me fait,
00:37:52franchement,
00:37:52ça m'emmerde.
00:37:53Bon,
00:37:53oui,
00:37:54on s'en fout.
00:37:55Mais les cons,
00:37:56je suis un révolutionnaire,
00:37:57je les emmerde.
00:37:58Est-ce que ça fait pas partie
00:37:59de son truc pour se marrer ?
00:38:00Il en remet une couche
00:38:01parce que du coup,
00:38:02vous me traitez de connard,
00:38:03je vais être un connard.
00:38:03Il n'y en a pas beaucoup
00:38:04parmi les artistes
00:38:05qui sont capables
00:38:05de dire ce qu'ils pensent
00:38:06et qui finalement
00:38:07n'ont pas grand-chose
00:38:07à faire des conséquences
00:38:08puisque la carrière est faite.
00:38:11Il est le plus clivant
00:38:12des chanteurs populaires,
00:38:14un provocateur
00:38:15qui a vendu
00:38:16plus de 100 millions d'albums,
00:38:18presque autant que Johnny.
00:38:20Combien de ses tubes
00:38:21connaît-on tous par cœur ?
00:38:23Il est sans doute
00:38:24le dernier monstre sacré
00:38:26de la chanson française.
00:38:581967.
00:39:10Les États-Unis
00:39:11s'enferrent au Vietnam.
00:39:14Dans les rues
00:39:14des grandes villes de France,
00:39:16la jeunesse défile
00:39:17pour dénoncer
00:39:18l'impérialisme américain.
00:39:19remplit des crâches
00:39:21rachées,
00:39:22remplit des crâches.
00:39:23Mais une voix dissonante
00:39:25se fait entendre.
00:39:27Si les ricains n'étaient pas là,
00:39:30vous seriez tous en Germanie
00:39:35à parler de je ne sais quoi,
00:39:41à saluer je ne sais qui.
00:39:47la main levée.
00:39:48La main levée pour rappeler
00:39:49le salut nazi,
00:39:50le chanteur,
00:39:52tout juste 20 ans,
00:39:53n'a pas peur
00:39:54de faire la leçon
00:39:54aux jeunes hippies.
00:39:56Les fusils ont changé de main.
00:39:58Est-ce une raison
00:40:02pour oublier
00:40:03qu'un jour
00:40:07on en a eu besoin ?
00:40:10Ce soutien au GI
00:40:11aurait presque pu passer
00:40:12inaperçu
00:40:13si la sortie du disque
00:40:15n'était pas tombée
00:40:15au pire moment.
00:40:20Le général de Gaulle,
00:40:22en plein bras de fer
00:40:22avec les Américains,
00:40:24annonce que la France
00:40:25quitte le commandement
00:40:26de l'OTAN.
00:40:27Il s'agit de rétablir
00:40:29une situation normale
00:40:32de souveraineté.
00:40:35Agacé,
00:40:36le chef de l'Etat
00:40:37s'oppose à la diffusion
00:40:38des ricains à la radio.
00:40:40Des gendarmes vont même
00:40:40jusqu'à descendre à Europe 1
00:40:42pour saisir le 45 tours.
00:40:47Je n'étais pas moi au courant
00:40:48des décisions de Gaulle,
00:40:50du général de Gaulle.
00:40:51Et je sors la chanson
00:40:53Les Ricains.
00:40:53Le jour où la décision
00:40:55a été prise
00:40:56d'évacuer les bases américaines
00:40:58en France.
00:41:01Alors, évidemment,
00:41:02ce n'était pas le moment
00:41:02de sortir les Ricains,
00:41:03mais je ne pouvais pas savoir
00:41:04que ça tombait pile
00:41:05le jour où je sortais
00:41:06ma chanson.
00:41:07Alors, il y a un gendarme
00:41:09qui est arrivé à Europe 1
00:41:10et on fait comprendre
00:41:11gentiment qu'il valait mieux.
00:41:13Ce qui a été formidable,
00:41:14d'ailleurs,
00:41:14parce qu'une chanson interdite,
00:41:16c'est un rêve.
00:41:17Parce que justement,
00:41:18comme elle est interdite,
00:41:19les gens se demandaient
00:41:19mais qu'est-ce qu'il y a dedans ?
00:41:20Est-ce une raison
00:41:21pour oublier, dit ?
00:41:24Sardot a déjà écrit
00:41:25quelques chansons
00:41:26qui sont passées
00:41:26sous les radars.
00:41:28Celle-ci,
00:41:29le sort de l'anonyme.
00:41:31Un gars venu
00:41:32de Géorgie.
00:41:34À la guitare,
00:41:37Pierre Billon,
00:41:38un ami d'enfance.
00:41:41Est venu mourir
00:41:42en Normandie.
00:41:44Je pense qu'il avait ça
00:41:45dans la tête.
00:41:46Son père lui avait parlé
00:41:46de la libération de la France
00:41:48et il avait parlé
00:41:48des plages normandes.
00:41:50Il avait envie d'écrire ça.
00:41:52Il ne serait jamais revenu dessus.
00:41:53Jamais.
00:41:53Personne ne lui aurait fait
00:41:54revenir quoi que ce soit.
00:41:55Il fait la morale
00:42:01parce que je crois
00:42:02que dans la presse,
00:42:03la radio et tout,
00:42:04on a oublié les ricains.
00:42:06On a oublié
00:42:07qu'ils étaient sur notre sol,
00:42:09qu'ils ont débarqué
00:42:10à Vranche et compagnie
00:42:11et qu'avec d'autres,
00:42:13ils n'étaient pas seuls
00:42:13mais ils nous ont sauvé
00:42:15la vie,
00:42:16peut-être à moi,
00:42:18peut-être à plein
00:42:19de mes copains.
00:42:21À défaut d'établir
00:42:22des records de vente,
00:42:23Michel Sardou détonne
00:42:26et fait parler de lui.
00:42:29Il avait 20 ans,
00:42:30je devais en avoir 13
00:42:31mais j'étais sensible
00:42:33à cet artiste.
00:42:34Je me rendais bien compte
00:42:35qu'il n'avait pas
00:42:37grand-chose à voir
00:42:38avec les autres artistes
00:42:39que j'aimais.
00:42:40Ça ne m'empêchait pas
00:42:40d'aimer Claude-François,
00:42:42Johnny, Delpech,
00:42:43je ne sais rien,
00:42:44tous les artistes de l'époque.
00:42:46Lui, je voyais bien
00:42:47qu'il avait un truc
00:42:48un peu différent quand même.
00:42:50À saluer,
00:42:52je ne sais qui,
00:42:53dans les mots,
00:42:57dans ce qu'il était,
00:42:57dans ce qu'il disait.
00:42:59C'était,
00:43:00on est quand même
00:43:01à pleine époque yéyé.
00:43:02L'aller chanter
00:43:03les ricains
00:43:04pour l'époque,
00:43:05ce n'était pas évident.
00:43:06Michel Sardou vient d'un milieu
00:43:15où l'on assume sa différence
00:43:17tout en aimant la lumière.
00:43:19Il est un enfant de la balle.
00:43:22Sa mère,
00:43:23Jackie Sardou,
00:43:24est une truculente comédienne.
00:43:25recevrez, cher monsieur,
00:43:27mes salutations distinguées.
00:43:28Ligne !
00:43:29Et si je vous envoie
00:43:30mon mari,
00:43:30viens.
00:43:31T'as l'autobus !
00:43:33Son père,
00:43:34Fernand,
00:43:35un célèbre acteur méridional.
00:43:38Ma mère était danseuse
00:43:39au Moulin Rouge,
00:43:40et en face.
00:43:40En face.
00:43:41Et le père,
00:43:43le père à Fernand ?
00:43:44Ah oui,
00:43:44alors c'était
00:43:44un créateur
00:43:45économique excentrique.
00:43:46D'ailleurs,
00:43:47mon grand-père,
00:43:48c'est-à-dire son arrière-grand-père,
00:43:49était mime à tout le monde.
00:43:51Il travaillait déjà
00:43:51sous le nom de Sardou.
00:43:53Il y avait déjà
00:43:53des Sardou à la fille
00:43:54qui a 100 ans.
00:43:59Fernand
00:43:59et Jackie Sardou
00:44:01envoient le jeune Michel
00:44:02à l'école du Montsel,
00:44:04un pensionnat connu
00:44:05pour cadrer les fortes têtes.
00:44:09Dans sa chambre,
00:44:09il fait la connaissance
00:44:11du futur prix Nobel
00:44:12de littérature,
00:44:14Patrick Modiano
00:44:15ou encore du metteur
00:44:19en scène
00:44:19Jean-Michel Rib.
00:44:21Michel était apparu
00:44:22tout de suite
00:44:23comme un élève rebelle.
00:44:24Il faisait le mur.
00:44:26Alors son titre de gloire,
00:44:28c'est qu'il avait cassé
00:44:29la gueule
00:44:29au surveillant général.
00:44:30Et ça,
00:44:30je veux dire
00:44:31qu'il avait une réputation
00:44:32immense,
00:44:33une popularité
00:44:35immense dans l'école.
00:44:39C'était un rebelle.
00:44:40Donc c'était quelqu'un
00:44:41qui avait cette capacité
00:44:43à aller contre,
00:44:44à résister
00:44:45aux injonctions
00:44:48des professeurs
00:44:50ou des surveillants.
00:44:52Il avait quand même,
00:44:53c'était un peu,
00:44:54je ne sais pas si c'est Robin des Bois,
00:44:55mais enfin,
00:44:55il avait un côté
00:44:56comme ça,
00:44:57libertaire.
00:44:58Jeune,
00:45:01Michel rêve d'être comédien
00:45:02sur les planches
00:45:03comme son père.
00:45:05Mais c'est un peu par hasard
00:45:07que le fils d'eux
00:45:08va devenir chanteur
00:45:09alors qu'il accompagne
00:45:11l'un de ses amis hippies
00:45:13dans une maison de disques.
00:45:14dans les studios Barclay,
00:45:17une fois par semaine
00:45:18ou par mois,
00:45:19il y avait des auditions.
00:45:20Ce jour-là,
00:45:21c'était Michel Fuguin
00:45:22qui passait une audition,
00:45:24mais il était accompagné
00:45:25par un pote à lui
00:45:26qui s'appelait
00:45:27Michel Sardou.
00:45:29Des deux,
00:45:30c'est Sardou
00:45:30qui a été pris
00:45:31et Fuguin,
00:45:33je crois,
00:45:33n'avait pas été pris
00:45:34tout de suite.
00:45:34Il n'avait pas du tout
00:45:42le coffre
00:45:43qu'il a pris après,
00:45:44mais il avait déjà
00:45:46l'œil,
00:45:47il avait déjà
00:45:48le phrasé
00:45:49de ses phrases
00:45:50à l'emporte-pièce.
00:45:51Donc,
00:45:52moi,
00:45:52j'appelle ça
00:45:53une personnalité.
00:45:54Nous continuons.
00:45:55Sixième chanson,
00:45:56Michel Sardou
00:45:57chante le madras.
00:45:58Mais les débuts
00:45:59sont laborieux.
00:46:01Deux ans avant
00:46:01les Ricains,
00:46:02il fait une première apparition
00:46:03dans une émission
00:46:04de télé,
00:46:05un peu l'équivalent
00:46:06de la nouvelle star
00:46:06aujourd'hui.
00:46:13La chanson de Michel Sardou
00:46:14ne convainc pas.
00:46:23Jean-Yann,
00:46:24votre avis ?
00:46:25C'est une chanson
00:46:25que les gens
00:46:26auront peut-être
00:46:27plaisir à entendre,
00:46:28mais ils diront
00:46:28« Oh, dis donc,
00:46:29c'est bien ce truc-là,
00:46:30comment ça s'appelle ? »
00:46:31C'est le...
00:46:32Tu sais,
00:46:32cette chanson qui fait
00:46:33« Je ne sais plus
00:46:33comment ça commence,
00:46:34mais c'est... »
00:46:36Je ne sais plus,
00:46:37mais c'est chouette.
00:46:38Bon, alors pour vous,
00:46:39c'est un succès
00:46:40ou une échelle ?
00:46:41Non, je ne crois pas
00:46:42au succès.
00:46:47Il enregistre
00:46:48quelques titres,
00:46:49mais il ne vend
00:46:49pas assez de disques.
00:46:51Après 4 ans,
00:46:53en 1969,
00:46:55Barclay résilie
00:46:55son contrat,
00:46:56ne l'estimant
00:46:57pas fait
00:46:57pour ce métier.
00:46:58M. Barclay a rendu
00:47:03le contrat.
00:47:03Il ne s'est pas trompé
00:47:04beaucoup ce jour-là.
00:47:05Il a rendu
00:47:06Pierre Perret,
00:47:07Christophe
00:47:07et Michel Sardou.
00:47:09Et Michel veut
00:47:09arrêter le métier.
00:47:12J'en ai marre.
00:47:13Non, non.
00:47:14Bon,
00:47:14je n'arrête pas
00:47:15à une condition,
00:47:16c'est que vous,
00:47:17vous occupiez de moi.
00:47:19Un culot récompensé.
00:47:22Jacques Revaux,
00:47:23le faiseur de tubes
00:47:24et compositeur
00:47:24de comme d'habitude
00:47:25et l'agent Régis Thalard
00:47:27accepte de tout
00:47:28plaquer pour lui.
00:47:30Jacques Revaux
00:47:31et Régis Thalard
00:47:32ont décidé
00:47:33de mettre la main
00:47:34à la poche
00:47:34et de faire eux-mêmes
00:47:35la production
00:47:37de Michel
00:47:37et de monter Tréma.
00:47:39Tréma,
00:47:40Thalard,
00:47:41Revaux,
00:47:41édition musicale
00:47:42associée
00:47:43devient en quelques années
00:47:44un label incontournable
00:47:46dans l'industrie du disque.
00:47:48Une trentaine d'artistes
00:47:50dont Aznavour,
00:47:53Catherine Lara,
00:47:54Serge Reggiani,
00:47:58Hervé Villard
00:47:59ou Michel Delpech.
00:48:04Tout cela
00:48:04grâce à une pierre angulaire.
00:48:07Pas de sardos,
00:48:07pas de tréma.
00:48:09Un nom indissociable
00:48:11de la carrière du chanteur,
00:48:12la plupart de ses plus grands tubes
00:48:14y ont été enregistrés.
00:48:15« Mais voilà,
00:48:18j'habite en France
00:48:21et la France
00:48:23c'est pas tout ce qu'on dit.
00:48:27Si les Français
00:48:27se plaignent parfois,
00:48:29c'est pas de la gueule de bois. »
00:48:33On est là pour boire un coup,
00:48:40on est là pour faire les fous,
00:48:42et pour se revoir un coup,
00:48:44et pas payer nos verres.
00:48:47Sous-titrage Société Radio-Canada
00:48:56Dans le cœur des enfants
00:48:59de sept à soixante-dix-sept ans
00:49:03Elle chante,
00:49:06elle chante
00:49:07la rivière insolente
00:49:10qui unit dans son lit
00:49:13les cheveux blonds,
00:49:15les cheveux bris.
00:49:17Alors Michel,
00:49:26quel est le plus ancien du groupe ?
00:49:28C'est Jacques Revault ?
00:49:29Jacques Revault en premier,
00:49:31Pierre Delanoé.
00:49:32Pour écrire ses tubes,
00:49:34autour de lui,
00:49:35une écurie d'auteurs
00:49:36et compositeurs.
00:49:38« Il avait
00:49:39quelques auteurs
00:49:40triés sur le volet.
00:49:43Vous avez eu
00:49:44Barbe Livien
00:49:46qui en a fait pas mal.
00:49:49Il y a eu Claude,
00:49:50Lemel. »
00:49:52« Croyez-moi,
00:49:53c'est vachement difficile
00:49:55de faire une bonne chanson.
00:49:56Vachement difficile.
00:49:57Moi, je rame comme un malade.
00:49:58Ça fait 57 ans que je rame. »
00:50:01Michel Sardou est le leader
00:50:02de cette équipe.
00:50:07Il organise
00:50:08de grands week-ends
00:50:09à la campagne
00:50:09dans le studio d'enregistrement
00:50:11du label Tréma
00:50:12pendant lesquels
00:50:13il challenge son entourage.
00:50:16« Cette année-là,
00:50:18les meilleures chansons
00:50:19qui sortaient
00:50:20venaient de lui.
00:50:21Alors pour nous,
00:50:21c'était la honte,
00:50:22les auteurs.
00:50:23Normalement,
00:50:23on est là
00:50:23pour apporter
00:50:24le foin
00:50:25dans les tables
00:50:27et non,
00:50:28c'est l'artiste lui-même
00:50:29qui les fournit.
00:50:30Donc ça fait bizarre.
00:50:34Je me souviens,
00:50:35par exemple,
00:50:35le matin
00:50:36où il est arrivé
00:50:36avec « Afrique à Dieu »
00:50:38qu'il avait écrit
00:50:38dans la nuit.
00:50:39Et moi,
00:50:40j'étais là
00:50:40au petit déjeuner,
00:50:41j'avais honte
00:50:41et je me disais
00:50:42« Putain,
00:50:43mais on fera pas mieux
00:50:43qu'Afrique à Dieu,
00:50:44donc qu'est-ce qu'on fait là ? »
00:50:47« Afrique à Dieu,
00:50:52belle Afrique à Dieu »
00:50:55« Le meilleur auteur
00:50:56pour Michel,
00:50:57c'est Michel,
00:50:57bien sûr.
00:50:58Ou alors,
00:50:59tu as une grande idée
00:50:59amenée par quelqu'un
00:51:00et lui va amener
00:51:02la façon,
00:51:03la ligne rouge,
00:51:04la façon d'emmener jusque-là. »
00:51:09L'un de ses auteurs
00:51:10lui parle d'un paquebot
00:51:11à la dérive.
00:51:12Il va s'en saisir
00:51:13pour défier encore une fois
00:51:15le chef de l'État.
00:51:17Autrefois grande fierté nationale,
00:51:32le France est désormais en rade.
00:51:35Parentable,
00:51:36il est proche du démantèlement.
00:51:38Le candidat à la présidence,
00:51:40Valéry Giscard d'Estaing,
00:51:41s'engage à le renflouer.
00:51:42« Pâquebot France,
00:51:44le comité de défense
00:51:45reçu cet après-midi
00:51:46à l'Élysée,
00:51:47espère obtenir
00:51:47la survie du bateau. »
00:51:50Mais une fois élu,
00:51:51VGE ne tient pas sa promesse.
00:51:53Comme pour les Ricains,
00:51:54Sardou y voit un symbole
00:51:56du déclin de la France.
00:51:57« Je l'avais vu une fois,
00:51:58oui,
00:51:58entre deux grands tas d'ordures,
00:52:00tout seul,
00:52:01abandonné,
00:52:02rouillant sur place.
00:52:02Ça m'avait fait beaucoup de peine
00:52:03parce que c'est quand même
00:52:04un très beau bateau.
00:52:06Et il est là,
00:52:06lamentable,
00:52:07entouré de fils de fer barbelés.
00:52:08C'est un petit peu triste. »
00:52:12« C'est un reporter.
00:52:14Il se considère
00:52:15comme l'observateur
00:52:17de son époque. »
00:52:18« Ça l'a énervé
00:52:19de voir que le France
00:52:20avait été pillé,
00:52:23souillé,
00:52:24puis après finalement
00:52:24acheté pour faire
00:52:26un espèce de bateau
00:52:27de croisière misérable
00:52:28avec des petits moteurs.
00:52:29Ça l'a vraiment énervé.
00:52:30Donc il a voulu
00:52:31faire une chanson
00:52:32sur le France.
00:52:33Il a voulu
00:52:33s'exprimer là-dessus.
00:52:35C'est vraiment ça.
00:52:35Il va prendre des choses
00:52:37à droite, à gauche,
00:52:37il va picorer.
00:52:39Quelque chose
00:52:39qui le choque vraiment
00:52:40ou qui l'embête vraiment,
00:52:41il va écrire
00:52:42une chanson dessus. »
00:52:43Ce jour-là,
00:52:44il chante pour la première fois
00:52:46le France
00:52:47à la télévision.
00:52:49Il est filmé de face,
00:52:51les yeux rivés
00:52:52dans la caméra.
00:52:53« Ne m'appelez plus jamais France
00:52:58La France, elle m'a laissé tomber
00:53:03Ne m'appelez plus jamais France
00:53:08C'est ma dernière volonté
00:53:11»
00:53:11Au moment où il le chante,
00:53:12il y croit.
00:53:13« Ne m'appelez plus jamais France,
00:53:14la France, elle m'a laissé tomber »
00:53:16Il ne dit pas ça
00:53:17comme il ne savait pas
00:53:17en train de chanter le botin.
00:53:19Il y croit.
00:53:20Il y croit vraiment.
00:53:20« La voix de Michel, tout d'un coup,
00:53:22on entend, on est pris
00:53:23et ça passe.
00:53:24Il y a quelque chose
00:53:25qui est rare. »
00:53:28Sardou est le bateau
00:53:30jusqu'à l'incarner
00:53:32à la première personne.
00:53:33« J'étais un bateau
00:53:35gigantesque
00:53:35« Capable de croiser Milan »
00:53:43Il fait partie des gens
00:53:44qui disent toujours « je ».
00:53:46« J'étais un géant, j'étais presque,
00:53:49presque aussi fort que l'océan »
00:53:52Michel est un acteur.
00:53:54Il vient d'une famille d'acteurs.
00:53:56Il a vraiment ce truc d'interprétation.
00:53:58J'interprète des personnages
00:54:00à travers des chansons.
00:54:01Il y en a, c'est du théâtre.
00:54:03Lui, c'est de la chanson.
00:54:04« J'étais la France,
00:54:10qu'est-ce qu'il en reste ?
00:54:12Un corps mort pour des corps morants. »
00:54:15C'était une tradition.
00:54:17Aujourd'hui, on le fait très peu.
00:54:18Il y a très, très peu d'artistes
00:54:20qui endossent le costume
00:54:22ou la personnalité d'un personnage.
00:54:24Giscard, lui, apprécie peu
00:54:31cette prise de position.
00:54:36Et je sors ça.
00:54:37Ouverture des infos, la chanson.
00:54:39Carrément.
00:54:39Et d'un seul coup, ça refilait
00:54:41l'histoire du France sur le tapis.
00:54:42Ce qui n'a pas plu à Giscard d'Estaing,
00:54:44tu veux de vous le dire.
00:54:44Il m'a fait un redressement d'impôt,
00:54:47cet enfoiré.
00:54:50La chanson touche en plein cœur
00:54:53une France ouvrière,
00:54:55en proie à un sentiment
00:54:56de déclassement, d'abandon.
00:54:58J'étais quand on a fait le France
00:54:59à Saint-Nazaire pour la première fois.
00:55:01Il y avait tous les gens du France
00:55:03qui étaient là.
00:55:04On a été forcé de le faire trois fois.
00:55:06Ils pleuraient, les gens.
00:55:07Tous les syndicalistes étaient là.
00:55:08Ils pleuraient.
00:55:09Ils avaient fait un triomphe.
00:55:10J'ai chanté trois fois de suite.
00:55:12J'ai chanté trois fois de suite.
00:55:13Ils l'attendaient un peu.
00:55:13En ce sens, c'était un peu
00:55:14leur chanson à eux.
00:55:17C'était un public formidable.
00:55:18Il y avait dans la salle
00:55:19beaucoup de gens,
00:55:20des anciens,
00:55:20beaucoup d'anciens marins,
00:55:21beaucoup d'anciens,
00:55:22enfin, famille de marins du France.
00:55:24Alors, ils écoutaient ça
00:55:25avec beaucoup d'attention
00:55:27parce qu'ils se sentaient concernés,
00:55:28ce qui est normal.
00:55:28C'est l'un de nos records.
00:55:30On a dû, à l'époque,
00:55:31frôler les millions et demi
00:55:33de millions d'albums.
00:55:38Cette propension
00:55:39de Michel Sardou
00:55:40à donner son avis
00:55:41va aussi susciter
00:55:42d'énormes incompréhensions,
00:55:44comme avec les villes de solitude.
00:55:47Dans les villes
00:55:48de grande solitude,
00:55:50il y incarne un banlieusard
00:55:52sombrant dans la violence.
00:55:53Un couplet va particulièrement
00:56:18attirer les foudres du MLF,
00:56:20mouvement féministe très actif
00:56:21à l'époque.
00:56:23Je me sens bien
00:56:25dans ma folie.
00:56:28J'ai envie
00:56:29de violer des femmes,
00:56:32de les forcer
00:56:34à m'admirer.
00:56:38Envie de boire
00:56:39toute leur âme
00:56:41et de disparaître
00:56:45en fumée.
00:56:45Quand je pense
00:56:46qu'il y a des gens
00:56:47qui ont défilé
00:56:47dans la rue
00:56:48avec des banderoles
00:56:49sardou-violeurs,
00:56:51c'est comme si vous me disiez
00:56:52« Oh, tel comédien,
00:56:54quel horrible mec,
00:56:55il a joué Don Juan. »
00:56:56Mais c'est pas lui,
00:56:57Don Juan,
00:56:58il joue,
00:56:58c'est son métier.
00:57:00Deux ans
00:57:00ou trois ans plus tard,
00:57:01Daniel Balavoine,
00:57:02il chante la même chose
00:57:03quand on arrive en ville
00:57:04et là,
00:57:05personne ne lui dit rien.
00:57:06Au fil des provocations,
00:57:12l'incompréhension
00:57:13vire au malaise.
00:57:20Quand il chante
00:57:21le temps des colonies,
00:57:22beaucoup refusent
00:57:23d'y voir du second degré.
00:57:24« Moi, monsieur,
00:57:25j'ai fait la colo,
00:57:26Dakar, Conakry,
00:57:28Bamako.
00:57:29Moi, monsieur,
00:57:29j'ai eu la belle vie
00:57:30au temps béni des colonies.
00:57:33Autrefois,
00:57:34à Colombes-et-Chats,
00:57:35j'avais plein
00:57:36de serpiteurs noirs
00:57:37et quatre filles
00:57:38dans mon lit.
00:57:39Autant béni des colonies
00:57:41où ?
00:57:42On pense encore à toi,
00:57:43au poignet.
00:57:46« Bah, évidemment,
00:57:47une surpente
00:57:47qui a été écrite
00:57:48totalement au deuxième degré.
00:57:50Enfin, en plus,
00:57:51j'étais là
00:57:51quand ils l'ont écrite.
00:57:53Ils rigolaient.
00:57:53Bon,
00:57:54ils voulaient fustiger
00:57:55justement les colonialistes.
00:57:57« Radio Monte-Carlo. »
00:58:00Mais sur Radio Monte-Carlo,
00:58:02l'une des stations
00:58:02les plus écoutées à l'époque,
00:58:04la chanson
00:58:05va se faire enterrer
00:58:06en direct.
00:58:08« Franck Lipsic,
00:58:10c'est moi.
00:58:11Et tous les jours,
00:58:11votre musique,
00:58:12ce sera celle de Taxi. »
00:58:15Franck Lipsic
00:58:16anime l'émission Taxi.
00:58:18Il a le pouvoir
00:58:19de faire
00:58:20et de défaire
00:58:21les tubes.
00:58:21« Je reçois
00:58:23une épreuve
00:58:25du temps des colonies
00:58:25et je l'écoute
00:58:27et ça me plaît pas. »
00:58:30« Franchement,
00:58:30j'étais gêné
00:58:30par l'ambiguïté du texte
00:58:32qui était soi-disant
00:58:33la vision de quelqu'un.
00:58:35Il jouait un peu dessus.
00:58:37Il aimait bien ça,
00:58:38d'ailleurs. »
00:58:38« Moi, monsieur,
00:58:39j'ai tué des panthères
00:58:41à Tombouctou
00:58:42sur le Niger
00:58:42et des hippos
00:58:44dans l'Oubangie
00:58:45au temps béni
00:58:46des colonies.
00:58:48On passe encore
00:58:49à toi,
00:58:49au Gouanet. »
00:58:51Donc, j'ai dit
00:58:51« Ben voilà,
00:58:52je passe parce que
00:58:53c'est une nouveauté
00:58:53et c'est Sardou,
00:58:55c'est important.
00:58:56Moi, je ne le repasserai pas.
00:58:57Terminé. »
00:59:01L'animateur n'imagine pas
00:59:02les conséquences
00:59:03que va avoir
00:59:04son coup de gueule.
00:59:07« Catastrophe.
00:59:07Il se trouve
00:59:08que le producteur
00:59:09de Sardou,
00:59:10Jacques Reveau,
00:59:11était à ce moment-là
00:59:12sur la côte
00:59:13et il entend ça
00:59:14et là,
00:59:16il appelle son bureau
00:59:17et il fait
00:59:17tout un ramdam
00:59:18en disant
00:59:19« Je vous l'avais dit,
00:59:20c'est nul.
00:59:21On n'en veut pas,
00:59:22vous me bazardez tout ça. »
00:59:26Plusieurs milliers
00:59:27d'exemplaires
00:59:28sont détruits.
00:59:30« Ça a coûté cher
00:59:30un tréma à l'époque. »
00:59:33La première version
00:59:34du disque
00:59:34demeure introuvable.
00:59:36Celle que l'on écoute
00:59:37désormais
00:59:37est une seconde mouture
00:59:39édulcorée.
00:59:42« Je n'ai pas l'impression
00:59:44qu'il soit rendu compte
00:59:45de l'écriture
00:59:46de ces paroles
00:59:47qui a pu,
00:59:48par certains,
00:59:49être mal interprétée. »
00:59:50« Je me souviens
00:59:50des titres
00:59:51des journaux.
00:59:52Faut-il brûler Sardou ? »
00:59:54Non, mais...
00:59:56La question passionne
00:59:58à l'époque
00:59:58Louis-Jean Calvet,
01:00:01un intellectuel
01:00:01engagé à gauche.
01:00:04Il en a même
01:00:04fait un livre.
01:00:06« Lorsqu'il parlait
01:00:07du temps
01:00:07des colonies,
01:00:08de violer des femmes,
01:00:09enfin,
01:00:10tout ça
01:00:11était insupportable.
01:00:11on est responsable
01:00:15de ce qu'on chante.
01:00:16On ne peut pas dire
01:00:16« Je ne suis pas responsable,
01:00:18je crée un personnage. »
01:00:21Surtout quand
01:00:21un chanteur
01:00:22comme Sardou,
01:00:23une immense vedette,
01:00:24il y avait un public
01:00:25de jeunes.
01:00:29Sardou,
01:00:29il était
01:00:29par accumulation,
01:00:31vous voyez ?
01:00:31Quand on voit
01:00:32tous ces titres-là,
01:00:34c'était sans arrêt,
01:00:34mettre les pieds
01:00:35dans le plat
01:00:35et rentrer dans le plat
01:00:37du côté droit.
01:00:41Vous êtes une idole
01:00:41de la chanson
01:00:42et on peut être tenté
01:00:43de croire directement
01:00:44ce que vous êtes en train
01:00:45de dire
01:00:45et s'inspirer
01:00:46de ce que vous dites.
01:00:46À la limite,
01:00:47je l'espère.
01:00:48On dit quand même
01:00:48« Non, ce n'est pas grave.
01:00:49Ce n'est pas parce qu'on est
01:00:50une vedette
01:00:51ou parce qu'on est en vue
01:00:52qu'on doit faire abstraction
01:00:53de ses idées personnelles
01:00:54et de son caractère personnel.
01:00:56Ou alors je ne sais vraiment
01:00:57qu'un objet est minable,
01:00:58une petite poupée
01:00:58qu'on mettrait là,
01:00:59qu'on viendrait embrasser
01:01:00et qu'on jette après.
01:01:05La France a peur.
01:01:12Depuis qu'hier soir,
01:01:13une vingtaine de minutes
01:01:14après la fin de ce journal,
01:01:15on lui a appris cette horreur
01:01:16« Un enfant est mort. »
01:01:20Le coupable s'appelle
01:01:21Patrick Henry.
01:01:24Et son cas va ranimer
01:01:25l'un des grands débats
01:01:26de société
01:01:27de la fin du XXe siècle.
01:01:29« Un mort, Patrick Henry ! »
01:01:31Faut-il abolir
01:01:32la peine de mort ?
01:01:33« Les malfaits de la justice ! »
01:01:35Comme à son habitude,
01:01:38Michel Sardou s'empare du sujet.
01:01:39À ce moment-là,
01:01:41le chanteur est bouleversé
01:01:42par la disparition soudaine
01:01:43de son père.
01:01:48Lorsqu'il regarde à la télé
01:01:49l'arrestation de Patrick Henry,
01:01:51il pense aussi à son fils Romain.
01:01:53Deux ans,
01:01:54il prend position
01:01:55en assumant la violence
01:01:57de ses propos.
01:02:01« Les philosophes ! »
01:02:03« Les imbéciles ! »
01:02:05« Parce que ton père
01:02:08était débile ! »
01:02:11« Te pardonneront
01:02:14mais pas moi ! »
01:02:16« J'aurais ta tête
01:02:18en haut d'un mât ! »
01:02:21« Tu as tué l'enfant
01:02:25d'un amour ! »
01:02:27« Je veux ta mort ! »
01:02:30« Je suis pour... » »
01:02:31Encore une fois,
01:02:32à la première personne,
01:02:33Sardou incarne un père en deuil.
01:02:36« Abolition de la peine de mort ! »
01:02:38Mais dans ce contexte,
01:02:39difficile d'y voir autre chose
01:02:41qu'une prise de position
01:02:42en faveur de la peine de mort.
01:02:44« Je l'ai mis en garde, Michel. »
01:02:47« Je lui ai dit,
01:02:48écoute, je comprends ton idée. »
01:02:50« Bon, c'est vrai que... »
01:02:51« Évidemment qu'un papa ou une maman,
01:02:54si on tue son enfant,
01:02:55il va dire,
01:02:56« Toi, j'aurai ta peau ! »
01:02:58« Mais je lui ai dit,
01:02:59fais pas ça,
01:02:59ça va être mal pris,
01:03:00tu vas encore
01:03:01t'en prendre plein la gueule. »
01:03:03« On m'avait prévenu,
01:03:09cela dit,
01:03:09il y avait quelques gens autour de moi
01:03:10qui m'avaient dit,
01:03:11« Attention, c'est brûlant. »
01:03:12« J'ai envie de dire ça,
01:03:14j'en parle. »
01:03:15« C'est une façon d'être libre. »
01:03:20Une liberté qu'il va payer instantanément.
01:03:22« Abonnez-vous ! »
01:03:25« Abonnez-vous ! »
01:03:29Partout, en France,
01:03:31en Belgique,
01:03:32se créent des comités anti-sardous.
01:03:35Ils accompagnent le chanteur
01:03:36dans chacun de ses déplacements.
01:03:42« Et pendant ce temps,
01:03:43il y a des centaines de jeunes gens
01:03:44qui hurlent dehors,
01:03:45sardous, fascistes,
01:03:47violeurs et assassins. »
01:03:49« Ouais, fascistes, nazis aussi.
01:03:52J'ai vu ça.
01:03:53Ça me fait assez de peine, d'ailleurs,
01:03:54parce que je trouve ça un peu...
01:03:55Je trouve ça très intolérant,
01:03:56très excessif.
01:03:57Je crois qu'ils ont oublié
01:03:58ce que c'était que le nazisme. »
01:04:02Nous souhaitons que les jeunes
01:04:19qui vont voir Michel Sardou,
01:04:20qui vont entendre un gars
01:04:21qui va faire l'apologie
01:04:22de la peine de mort,
01:04:23qui va se revendiquer
01:04:24du viol,
01:04:25d'une série de conceptions
01:04:27particulièrement conservatrices,
01:04:28voire même fascisantes,
01:04:29dans certains cas,
01:04:30se posent des questions.
01:04:33Durant la tournée 76,
01:04:36Michel Sardou est placé
01:04:37sous protection.
01:04:39Les concerts se déroulent
01:04:40sous haute surveillance.
01:04:42À Besançon,
01:04:43les gendarmes
01:04:44interviendront même
01:04:45avec force.
01:04:46Ça a pris des proportions
01:04:52au-delà de simplement
01:04:53d'un sifflet dans la salle
01:04:55ou d'une tomate sur la tête.
01:04:56Ça a pris des émeutes,
01:04:58il y avait les flics,
01:04:59il y avait les chevaux,
01:05:00parce qu'il y avait dit
01:05:00qu'il y a la police montée.
01:05:01Je garantis que c'est quelque chose
01:05:03d'assez spectaculaire.
01:05:04Je n'étais pas tranquille du tout.
01:05:05Il y a eu...
01:05:06On a tiré dans ma voiture,
01:05:07il y a eu des...
01:05:08Bon, enfin, je passais mes tournés
01:05:09entre deux gendarmes.
01:05:11C'était quand même
01:05:12pas très agréable.
01:05:13J'avais très peur.
01:05:14La violence culmine à Bruxelles.
01:05:19Une bombe est retrouvée
01:05:20dans la chaufferie
01:05:21de la salle de concert
01:05:22forêt nationale.
01:05:34Ça a été affreux,
01:05:35ça a été la période affreuse
01:05:36où on a arrêté la tournée.
01:05:44Je le vois 3-4 jours après.
01:05:47J'en parle avec lui.
01:05:49Je lui dis,
01:05:50Michel, qu'est-ce que t'as ressenti
01:05:53quand t'as appris
01:05:54qu'il y avait une bombe
01:05:54sous la scène ?
01:05:56T'as été en colère ?
01:05:57T'as eu peur ?
01:05:58Et t'as eu peur ?
01:05:59Et t'as eu peur ?
01:05:59Il m'a dit,
01:06:02non, non, rien de tout ça.
01:06:03Ils ont brisé mon rêve d'enfant.
01:06:12Michel Sardou,
01:06:13le chanteur de droite,
01:06:15trouve un soutien inattendu
01:06:16auprès de célébrités
01:06:18marquées à gauche.
01:06:21Le chanteur,
01:06:22Georges Moustaki,
01:06:23ou l'immense star
01:06:24de l'époque,
01:06:26Yves Montand.
01:06:26Je trouvais pour le moins déplacé
01:06:29qu'on s'attaque
01:06:29à Michel Sardou
01:06:30en tant que chanteur
01:06:31parce que certains jeunes
01:06:34n'excités
01:06:34n'aimaient pas les chansons
01:06:35qu'ils chantaient.
01:06:36Alors que j'estimais personnellement
01:06:37que c'était pas le problème
01:06:38et que Michel Sardou
01:06:40avait exactement le droit
01:06:41de chanter
01:06:41ce qu'il avait envie de chanter.
01:06:43La seule question
01:06:43qu'on pouvait se poser,
01:06:44c'est de se demander
01:06:45peut-être pourquoi
01:06:46chanter telle, telle chanson.
01:06:48Mais il avait parfaitement
01:06:49le droit de la chanter.
01:06:50Ah bah du courage,
01:06:56il n'en a pas manqué
01:06:57parce que franchement,
01:06:59j'en connais un paquet
01:07:00qui aurait raccroché les gants.
01:07:04Officiellement,
01:07:05le chanteur tient bon.
01:07:07Mais dans les faits,
01:07:08il est marqué
01:07:08par cette violence.
01:07:10Michel Sardou
01:07:11va changer de cap.
01:07:205, 4, 3, 2, 1.
01:07:25François Mitterrand
01:07:26est élu président de la République.
01:07:31Alors que la gauche
01:07:33est élue pour la première fois
01:07:34depuis 30 ans,
01:07:35le chanteur de droite
01:07:37va connaître
01:07:37les plus belles années
01:07:39de sa carrière.
01:07:40Il s'est mis à dos
01:07:41de Gaulle et VGE,
01:07:42mais il recevra
01:07:43des mains de François Mitterrand,
01:07:46la Légion d'honneur.
01:07:50Un jour, je reçois
01:07:51un coup de téléphone
01:07:51« Le président vous invite
01:07:53à déjeuner à l'Élysée. »
01:07:55C'était Mitterrand.
01:07:56Ça m'étonnait un peu
01:07:57parce qu'il avait
01:07:57une réputation de facho.
01:08:00Je me trouve face à lui,
01:08:02en tête à tête.
01:08:04Il me dit
01:08:04« Je vous ai réservé
01:08:05la salle à manger
01:08:06de Pompidou
01:08:06parce que je sais
01:08:07que vous adorez Pompidou. »
01:08:08Ah, je dis
01:08:09« Ah oui, ça c'est vrai. »
01:08:11On s'assoit
01:08:11puis il me dit
01:08:12« Pourquoi vous ne mettez plus
01:08:14sur scène ?
01:08:14Je ne suis pas mort,
01:08:15je dors. »
01:08:16« Vous connaissez la chanson ? »
01:08:17Il connaissait
01:08:17toutes mes chansons.
01:08:20Et le chaos des années 70,
01:08:23Sardou a fait sa mue.
01:08:26Il a laissé tomber
01:08:27son costume de provocateur.
01:08:29Il est désormais
01:08:30une institution.
01:08:33Ses compositeurs
01:08:34assument ce passage
01:08:35à des textes
01:08:36beaucoup plus consensuels.
01:08:39« On se casse,
01:08:40on fait un séminaire,
01:08:41on trouve des chansons.
01:08:42Et on fait un disque
01:08:43beaucoup,
01:08:44non pas plus soft,
01:08:44mais on fait un disque
01:08:45avec des thèmes
01:08:46que je n'ai pas abordés.
01:08:48C'est là où on fait
01:08:49« Je vole »,
01:08:49c'est là où on fait
01:08:50en chantant.
01:08:51« C'est beaucoup moins inquiétant
01:08:53de parler du mauvais temps
01:08:55en chantant.
01:08:59Et c'est tellement plus mignon
01:09:01de se faire traiter de con
01:09:03en chanson. »
01:09:07« J'ai changé tout,
01:09:12comme vous le disiez,
01:09:13tout le monde a changé.
01:09:15J'ai moins les idées
01:09:16abruptes du début.
01:09:19J'écrivais mon indignation,
01:09:21j'écrivais des réactions,
01:09:22ce que je fais plus maintenant,
01:09:23je fais attention
01:09:24parce que j'ai appris
01:09:25qu'il ne fallait plus le faire.
01:09:26« La fleur au bout du fusil,
01:09:28la victoire se gagne aussi
01:09:29en chantant. »
01:09:32Il m'a dit un jour,
01:09:33et c'est vrai,
01:09:34je n'avais pas pensé à ça.
01:09:36Il me dit,
01:09:36« Si tu peux éviter
01:09:37de m'écrire trop de conneries
01:09:39dans une chanson,
01:09:40parce que dis-toi bien
01:09:41que moi,
01:09:42je vais peut-être
01:09:42la chanter 500 fois. »
01:09:44« Toi, tu l'auras écrite,
01:09:46ça t'auras appris l'après-midi.
01:09:48Moi, pendant 500 soirs,
01:09:49elle est dans le répertoire.
01:09:50N'oublie jamais ça. »
01:09:54Ce sont des chansons plus neutres.
01:09:56Ça ne les empêche pas
01:09:57de faire des tubes.
01:10:00Quand on fait la Java
01:10:01le samedi à Broadway,
01:10:03ça swing comme un menon.
01:10:07On s'effonce, on y va,
01:10:08pas besoin de Beaujolais
01:10:10quand on a du bourbon.
01:10:12C'est peut-être pas
01:10:15la vraie de vraie,
01:10:17la Java de Broadway.
01:10:21Oui, mais c'est elle qui plaît.
01:10:27Femme des années 80,
01:10:29mais femme jusqu'au bout des seins,
01:10:31ayant réussi l'amalgame
01:10:32de l'autorité et du char.
01:10:36Je vais t'aimer
01:10:38comme on ne t'a jamais aimé.
01:10:42Je vais t'aimer
01:10:44plus loin que tes rêves
01:10:46ont imaginé.
01:10:49Je vais t'aimer.
01:10:52Je vais t'aimer.
01:10:54Michel Sardou enchaîne
01:11:02les tournées
01:11:03à guichet fermé.
01:11:05Ses textes, ses chansons,
01:11:07sa personnalité, tout ça.
01:11:09Ça fait 21 ans
01:11:11que je l'adore
01:11:11et ça fait vraiment 21 ans
01:11:13qu'il est trop, trop bien.
01:11:16Son public lui est fidèle.
01:11:18Mais le chanteur
01:11:19n'a plus le même impact.
01:11:22J'ai fait les deux écoles
01:11:24et j'ai tout oublié.
01:11:28Les derniers coups de gueule
01:11:29sur l'école libre
01:11:30où le bac G sont lointains.
01:11:31La fin des assemblées,
01:11:35les dieux de l'acropole.
01:11:38Quand il reçoit la télévision
01:11:40avec son épouse de l'époque,
01:11:41il parle rénovation
01:11:42de son nouvel hôtel particulier.
01:11:45Le rebelle s'est rangé.
01:11:47Ça, c'est quand même quelque chose.
01:11:48Moi, une maison, c'est simple.
01:11:50Une fois que j'ai fait mon disque dedans,
01:11:52que j'ai écrit dedans,
01:11:53il faut que je m'en aille.
01:11:54Et il y a des maisons
01:11:55qui ne me réussissent pas.
01:11:56Je mets le piano dedans.
01:11:58Si je ne me sens pas bien,
01:12:01je me tiens.
01:12:02Je ne la garde pas.
01:12:03Il y a ce d'amour
01:12:03qui est comme ça aussi.
01:12:05Ah, le résultat,
01:12:07on va voir le résultat
01:12:08et on va voir l'amuser.
01:12:09Michel Sardou n'est plus à la pointe.
01:12:12Ce 20 février 1998,
01:12:13il dîne
01:12:14avec son producteur Jacques Reveau.
01:12:17Il apprend en direct
01:12:18sa défaite aux victoires de la musique
01:12:20contre les jeunes rappeurs marseillais
01:12:22du groupe Ayam.
01:12:25Nous l'avons dans le cul.
01:12:26Le clip ?
01:12:26Nous ne sommes pas récompensés.
01:12:29Mais nous avons du talent.
01:12:32A ta santé, mon camarade.
01:12:33Oh, bon.
01:12:34L'année prochaine,
01:12:36à la même heure.
01:12:37On va l'envergure.
01:12:37Ça, on savait.
01:12:38Ça, on savait.
01:12:39Il n'y aura pas d'année prochaine.
01:12:46Jacques Reveau,
01:12:47son fidèle producteur
01:12:48et compositeur,
01:12:49décide de quitter le business
01:12:50et vend ses parts d'entrémas.
01:12:53Sans lui,
01:12:53les tubes se font plus rares.
01:12:56Il y a simplement,
01:12:58je trouve,
01:12:59des chansons
01:13:00qui ne sont plus
01:13:01le Sardou
01:13:02qui est devenu superstar.
01:13:04Mais ça s'explique
01:13:05parce qu'il y a de l'âge,
01:13:07parce qu'il en a marre
01:13:07de chanter un certain
01:13:09style de chanson.
01:13:11Et puis,
01:13:11il a une équipe
01:13:12qui est performante
01:13:14pour lui.
01:13:14Pourquoi ?
01:13:15Parce qu'elle lui fait
01:13:17les chansons
01:13:17moins étendues
01:13:19dans des tonalités
01:13:20où il ne transpire plus.
01:13:24Revoparty,
01:13:25personne n'ose le pousser
01:13:26à sortir de sa zone de confort.
01:13:28Fini les grandes envolées lyriques,
01:13:30il apparaît sur scène
01:13:31nonchalant,
01:13:32d'autant qu'avec le temps,
01:13:34sa voix s'étiole.
01:13:36Ne m'appelez plus
01:13:38jamais France.
01:13:41La France,
01:13:42elle m'a laissé tomber.
01:13:45Il chantait très très haut.
01:13:46Effectivement,
01:13:47maintenant,
01:13:47il ne peut plus atteindre
01:13:48ces notes-là.
01:13:48Alors, je pense que
01:13:49ça doit l'embêter,
01:13:52de ne pas pouvoir faire ça.
01:13:56Mais en même temps,
01:13:56il se rattrape de l'autre côté.
01:13:57C'est-à-dire qu'il a perdu,
01:13:58peut-être en aigu
01:13:59et en suraigu,
01:14:00mais il a gagné en chaleur
01:14:01et en tessiture
01:14:03et en largeur de voix
01:14:04dans le bas.
01:14:06Seulement où ?
01:14:06À l'intérieur,
01:14:07comme ça seulement ?
01:14:08Pour se réinventer,
01:14:10Sardou a bien tenté
01:14:11de revenir à ses premières amours.
01:14:13La comédie,
01:14:14quelques films
01:14:15qui ne l'imposent pas
01:14:15comme un acteur
01:14:16de premier plan.
01:14:18Et une ribambelle
01:14:19de pièces de boulevard
01:14:20au théâtre.
01:14:20Bonjour, Indy.
01:14:25T'appelles que c'est un homme, toi ?
01:14:27Papa, Nuri,
01:14:27c'est très sportif.
01:14:29Sportif parce qu'il a
01:14:29regardé un match ?
01:14:30Alors moi, je suis un cosmonaute.
01:14:32Hier, j'ai regardé
01:14:32le départ de la fusée.
01:14:34Les fans répondent présents,
01:14:36mais difficile de savoir
01:14:38s'ils viennent pour son nom
01:14:39ou pour son talent.
01:14:41Je pense que
01:14:42sa carrière d'acteur
01:14:44et son envie de jouer du théâtre
01:14:47qui est sincère,
01:14:48on le sent,
01:14:48il a une présence au théâtre.
01:14:50Je pense que peut-être
01:14:52cette espèce de capacité
01:14:55qu'il a à nous embarquer
01:14:57avec sa voix
01:14:58qui n'est pas encore
01:14:59tout à fait là au théâtre,
01:15:00mais il a une présence
01:15:02et je crois que
01:15:03c'est une question de pratique
01:15:04et à mon avis,
01:15:06il peut tout à fait
01:15:06devenir un acteur
01:15:07très recommandable.
01:15:10Tu sais que t'assures !
01:15:11Non, j'assure rien du tout !
01:15:12Il joue dans une demi-douzaine
01:15:15de pièces,
01:15:17mais aucune ne l'impose
01:15:18comme un grand comédien.
01:15:19Parce que quand tout va mal,
01:15:22il n'y a plus aucun espoir,
01:15:23il reste Michel Sardou.
01:15:25On peut peut-être
01:15:25essayer un truc plus moderne.
01:15:27Michel Sardou
01:15:27est à la variété française
01:15:29ce que Mozart
01:15:30est à la musique classique,
01:15:32intemporelle.
01:15:33Mes chers parents,
01:15:35je pars.
01:15:37C'est un film
01:15:38dans lequel il ne joue pas
01:15:40qui va le remettre
01:15:41sur le devant de la scène.
01:15:42Vous n'aurez plus d'enfants
01:15:44ce soir.
01:15:47La famille Bélier
01:15:48raconte l'histoire
01:15:49d'une jeune chanteuse
01:15:50élevée dans une famille
01:15:51de sourds.
01:15:53Le film s'appuie exclusivement
01:15:54sur le vaste répertoire
01:15:55de Michel Sardou.
01:15:58C'est Victoria Bedos
01:15:59qui a écrit le scénario.
01:16:01Elle a eu bien du mal
01:16:02à imposer le chanteur
01:16:03au producteur.
01:16:03C'était pas le truc
01:16:05le plus chic
01:16:06ou cool
01:16:07ou à la mode
01:16:08à l'époque.
01:16:09Ils avaient peur,
01:16:09je ne sais pas,
01:16:10que l'image
01:16:11de Michel Sardou
01:16:12soit plus forte
01:16:13que ses chansons.
01:16:14J'ai dit non.
01:16:15Et en plus,
01:16:16Michel Sardou
01:16:16n'a pas l'image
01:16:18que vous avez
01:16:19dans votre tête.
01:16:19Tout ça est pour moi
01:16:20quand même assez,
01:16:21comment dire,
01:16:23parisien quoi,
01:16:24aussi.
01:16:25Le côté,
01:16:26les gens le détestent.
01:16:27C'est pas vrai.
01:16:29Le film est un immense succès.
01:16:31Il dépasse les 7 millions
01:16:33de spectateurs en salle
01:16:34à la plus grande surprise
01:16:36de Michel Sardou.
01:16:38J'ai été soufflé.
01:16:39J'ai dit tiens,
01:16:40j'écris de bonnes chansons.
01:16:41Et j'ai trouvé ça
01:16:42très mignon.
01:16:43La preuve,
01:16:44c'est que je fais
01:16:44la promotion de un film
01:16:45où je ne suis pas.
01:16:46Aucun acteur au monde
01:16:47ne l'a fait encore ça.
01:16:48Une manière de me dire
01:16:49bravo,
01:16:50c'était,
01:16:51disons que tu fais chier
01:16:51en Victoria.
01:16:52Maintenant,
01:16:52j'ai un public
01:16:53de 8 ans.
01:16:55C'était,
01:16:56ça l'amusait beaucoup aussi.
01:16:57Je ne m'en suis pas,
01:16:59je vois.
01:17:02Comprenez bien.
01:17:04Je veux.
01:17:04Un trait d'humour
01:17:05qui souligne une réalité.
01:17:07Avec la famille Bélier,
01:17:09non seulement Michel Sardou
01:17:10fait un retour en grâce,
01:17:12mais en plus,
01:17:12il touche désormais
01:17:13un public
01:17:14bien plus large.
01:17:15La famille Bélier,
01:17:16je pense,
01:17:16a renouvelé un peu
01:17:17son public.
01:17:18Ceux qui l'aimaient,
01:17:19il l'aimaient toujours.
01:17:20Mais en effet,
01:17:20tout d'un coup,
01:17:21des jeunes
01:17:21ont découvert Sardou.
01:17:23Moi,
01:17:24je recevais des messages
01:17:24de petites filles
01:17:25de 8 ans
01:17:26qui m'y met
01:17:27mes chers parents,
01:17:28je pars.
01:17:28C'est bouleversant en fait.
01:17:30parce que la jeunesse
01:17:32s'est réappropriée
01:17:33à un vieux chanteur
01:17:35qui était un peu,
01:17:37en effet,
01:17:38je ne dirais pas
01:17:38Aswin parce que
01:17:39ce n'est pas le cas,
01:17:39mais qui appartenait
01:17:41aux vieux.
01:17:41Sardou faisait déjà partie
01:17:46du patrimoine national,
01:17:48mais il redevient tendance.
01:17:50Quand j'étais petit garçon,
01:17:53un groupe de jeunes chanteurs,
01:17:54très prisés des enfants,
01:17:56reprend ses tubes.
01:17:58Et bien des années plus tard,
01:18:00je chassais mes idées noires
01:18:02en chantant.
01:18:04C'est beaucoup moins inquiétant
01:18:07de parler du mauvais temps
01:18:09en chantant.
01:18:12En 2021,
01:18:13une comédie musicale
01:18:14est même montée
01:18:15sur ses chansons,
01:18:17une sorte de mamamia
01:18:18à la française.
01:18:19En chantant.
01:18:21La vie,
01:18:22c'est plus marrant,
01:18:23c'est moins
01:18:24d'espérant
01:18:26en chantant.
01:18:27Je tiens à remercier
01:18:32vraiment du fond du cœur
01:18:33M. Michel Sardou qui
01:18:35est avec nous ce soir.
01:18:39Un succès
01:18:40qui a donné envie
01:18:41aux chanteurs de 76 ans
01:18:43de repartir en tournée.
01:18:49Je pense que ça a été
01:18:50un moment bouleversant
01:18:51pour lui.
01:18:51Peut-être un des plus
01:18:52bouleversants qu'il ait eu.
01:18:54Tu vois, c'est bizarre.
01:18:55Moi, je suis à côté de lui,
01:18:56j'ai dit,
01:18:56oh putain,
01:18:57elle est touchée là.
01:18:59Et peut-être,
01:19:00c'est peut-être ce qu'il s'est
01:19:01peut-être dit,
01:19:02bon ben finalement,
01:19:02j'ai envie de chanter quoi.
01:19:03J'ai envie de rechanter.
01:19:08Après presque 60 ans
01:19:09de carrière,
01:19:11Michel Sardou reste
01:19:12un incontournable,
01:19:13une icône
01:19:14du patrimoine français.
01:19:19Plus de 350 titres,
01:19:22des tubes par dizaines,
01:19:24un en particulier.
01:19:26Et cette fois,
01:19:32pas besoin de vous noter
01:19:33les paroles.
01:19:34terres brûlées
01:19:38au vent des landes de pierres,
01:19:45autour des lacs,
01:19:51c'est pour les vivants.
01:19:55un peu
01:19:58d'enfer,
01:20:03le Connemara.
01:20:05Mes filles,
01:20:09j'ai deux jumelles
01:20:10de 12 ans et demi.
01:20:11Leur tube préféré
01:20:12avec leur copine,
01:20:13c'est les lacs du Connemara.
01:20:1412 ans et demi.
01:20:16Elles chantent pas
01:20:16mes chansons.
01:20:17quels que soient les origines
01:20:22sociales,
01:20:23quelles que soient
01:20:23l'occasion,
01:20:25les lacs du Connemara
01:20:25se chantent
01:20:26comme un hymne.
01:20:27Michel Sardot est un chanteur
01:20:38qui nous a accompagnés
01:20:39dans nos baptêmes,
01:20:41dans nos enterrements,
01:20:42à la fin de notre vie
01:20:43universitaire.
01:20:44C'est le monstre sacré,
01:21:04le dernier monstre sacré
01:21:05de la chanson française.
01:21:06C'est le chanteur français
01:21:07par excellence.
01:21:14Michel a pas toujours
01:21:25été parfait.
01:21:26Il a été,
01:21:27il est le personnage
01:21:28fabuleux,
01:21:29adoré,
01:21:30adulé par du public,
01:21:32détesté par les autres,
01:21:33mais il continue
01:21:34à être monsieur
01:21:35Michel Sardot,
01:21:37l'homme aux 100 millions
01:21:39de disques,
01:21:40moi je veux bien.
01:21:44Sous-titrage Société Radio-Canada
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