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Vendredi 28 novembre 2025, retrouvez Isabelle Kocher de Leyritz (Chairman & CEO, Blunomy) dans GREEN LIGHTS, une émission présentée par Mathieu Meffre.
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00:00Bonjour Isabelle Cochet.
00:19Bonjour Mathieu.
00:20Vous allez bien ?
00:21Oui très bien.
00:26On est en bas de vos locaux de Blue Nomi.
00:28On est en bas de Blue Nomi.
00:29On va bien vous chercher pour une petite balade en taxi.
00:31Et bon on est parti.
00:32C'est parti.
00:43Isabelle Cochet, merci beaucoup d'être avec nous ce matin.
00:46Moi merci.
00:47Pour notre cinquième épisode de Greenlight.
00:49Et pas n'importe lequel puisque vous êtes notre première femme à bord de ce taxi.
00:52Et pas des moindres puisque du coup on reviendra sur votre carrière.
00:55Vous êtes un rôle modèle pour beaucoup beaucoup de femmes aujourd'hui.
00:58Étant donné que vous avez été la première CEO du CAC 40.
01:01Donc merci infiniment d'avoir pris un peu de temps ce matin pour être avec nous.
01:05Première question, où est-ce que l'on va ?
01:07On va Square Marie Curie.
01:09Square Marie Curie, j'ai pas tout de suite la référence.
01:13En fait, sous le Square Marie Curie, il y a le bassin d'Austerlitz, dont on a parlé tout à l'heure.
01:20D'accord.
01:22Deuxième question, qu'est-ce qu'on écoute comme radio ?
01:25TSF Jazz.
01:26TSF Jazz, parfait.
01:28Magnifique.
01:29Je vous mets ça de suite.
01:31TSF a beaucoup de succès dans ce taxi.
01:33Bien bien.
01:34Alors Isabelle, en préparant l'émission, on a commencé à se tutoyer, donc allons-y.
01:38Donc tu es chairman et co-founder de Bluenomy.
01:41On va en parler, voilà, de ce que tu fais aujourd'hui.
01:44Je le disais en introduction, tu étais CEO d'Engie.
01:47Tu as une carrière sur laquelle on va revenir, puisque c'est le but de cette émission,
01:53de revenir un petit peu sur les parcours des dirigeants qui font la France,
01:57mais également de poser quelques questions de tendance.
01:59Dans un premier temps, c'est normal, je dois revenir un petit peu sur ta vie, sur toi.
02:03Donc tu es né à Versailles d'un père spécialiste des télécoms, plutôt fonction finance, d'une mère bénévole.
02:09Tu es l'aîné d'une fratrie de trois frères et sœurs.
02:12Tu es maman de cinq enfants.
02:14Oui.
02:15De quel âge à quel âge ?
02:1633 à 19.
02:1833 à 19.
02:19Magnifique.
02:20Donc on voit bien toute la difficulté aujourd'hui que ça peut représenter,
02:28en même temps d'avoir une carrière extrêmement demanding, extrêmement exigeante,
02:34et en même temps d'avoir la possibilité d'élever cinq enfants.
02:37Ça n'a pas du tout un challenge, ça a été une adaptation ?
02:41Comment on s'est organisé en deux mots ?
02:43Après, on arrête la partie verso.
02:44Non, mais c'est un super challenge.
02:46Mais d'abord, je les ai fait un par un, l'air de rien.
02:50Et j'ai toujours considéré que j'étais maman d'abord.
02:54Et j'ai toujours assumé ça.
02:56Et voilà, c'était clair pour tout le monde.
03:00Et le parti pris, c'était écoutez-moi, je peux faire autant que n'importe qui, juste j'ai besoin de flex.
03:05Ok.
03:06Et je l'ai toujours trouvé.
03:07Et il faut dire que voilà, ça tient au patron que j'ai eu aussi.
03:09J'ai eu la chance de ce point de vue.
03:11Bon, c'était un peu athlétique quand même.
03:14C'est-à-dire que moi j'ai fait du sport de haut niveau dans mon enfance.
03:18Et quelque part, quand j'ai cumulé ce job et ma famille, j'ai retrouvé un peu ça.
03:24Tu vois, c'est des périodes où tu ne fais pas d'excel le soir, tu ne te couches pas trop tard.
03:28Je me levais super tôt le matin.
03:30Je me levais à 5 heures tous les matins.
03:32Parce que c'était ça ma plage, comment dire, privilégiée de 5 à 7.
03:37Il n'y avait pas de téléphone, il n'y avait rien.
03:39C'est là que je faisais le boulot de fond.
03:42C'est là que je préparais ce que j'avais à faire.
03:45C'est là que je répondais à mes mails aussi, quand il fallait vraiment aller sur les trucs importants.
03:50Voilà, 7 à 8, on se préparait en famille, etc.
03:54J'emmenais mes enfants à l'école.
03:55J'arrivais au bureau, mais la journée, elle était déjà lancée.
03:58Et en fait, c'est comme ça que...
03:59Moi, ça a été ma façon, mais je pense que la flex, chacun la trouve comme il veut.
04:04Enfin, c'était une question de...
04:06C'est comme ça que moi, progressivement, en tâtonnant un peu, j'ai calé ma façon de faire.
04:12Magnifique.
04:13Alors, au niveau des études, École Normale Sup, ingénieur du corps des mines.
04:19Petite question, on fait un fact-checking.
04:22Qu'est-ce que sont les Ernests ?
04:24Ah, le bassin aux Ernests !
04:25Voilà.
04:26Alors...
04:27Donc là, c'est pas une private joke, mais c'est du lexique normalien.
04:33Du normalien, voilà.
04:34Il y a dans la cour centrale de l'école un bassin avec des poissons rouges dedans.
04:38Et ces poissons rouges, je sais d'ailleurs plus pourquoi, ont été baptisés les Ernests.
04:43Le bassin aux Ernests, c'est un peu le cœur de l'école.
04:46Ils ont été appelés les Ernests, puisque le professeur qui les y a mis pour la première fois s'appelait Monsieur Ernest.
04:52Toi, t'as interrogé de toute normalière avant moi, je crois.
04:54De mémoire, écoutez, j'ai essayé d'être bon.
04:57Après les études, début dans le public, Bercy puis Matignon.
05:00À Bercy, de mémoire, c'était conseillère sur la partie télécom et énergie, puis derrière Matignon sur industrie.
05:07Oui, c'est ça.
05:08C'est ça.
05:09C'est la première partie de carrière, donc c'est vrai que du coup, tu n'as pas fait l'ENA.
05:14Non.
05:15Comment ça s'est passé ? Pourquoi t'as commencé dans le public ?
05:20D'abord, j'étais un peu effectivement un ingénieur, moi, perdu dans un monde, enfin perdu non, mais on était un peu minoritaire.
05:28Mais j'ai beaucoup aimé ça.
05:31Moi, j'ai toujours aimé les sujets proches de la chose publique.
05:34Tu vois, le métier que j'ai fait après, l'eau, l'énergie, on retrouve un peu ça.
05:38Voilà, Bercy, c'était super intéressant.
05:42Ce n'était pas simple, il fallait boucler des budgets déjà, tu vois, c'était déjà pas complètement simple.
05:50Et Matignon, c'était passionnant.
05:52Je me suis retrouvée dans l'équipe de Lionel Jospin qui était alors premier ministre.
05:57Je n'avais pas du tout ma carte OPS, moi, je n'étais pas là.
06:00J'étais là en tant qu'expert un peu des sujets d'industrie.
06:03C'était des années passionnantes et j'ai bien aimé travailler avec lui.
06:07Il n'était pas tous les jours marrant.
06:11C'était un homme très sérieux, mais vraiment, il avait le sens de l'État.
06:17Il a pris des décisions qui étaient courageuses, qui n'étaient pas forcément de son bord politique.
06:24Tu vois, c'est un premier ministre qui a beaucoup privatisé, par exemple.
06:28Ce à quoi il ne s'attendait pas forcément.
06:30Mais voilà, c'est quelqu'un qui, à chaque fois qu'il y avait un sujet à traiter, à Matignon, ce qui arrive, c'est des sujets compliqués.
06:36C'est ce que les ministères n'ont pas réussi à faire ou alors des points sur lesquels ils ne sont pas d'accord.
06:42Par définition, c'est complexe, Matignon.
06:44Lui, c'était d'abord la charge et après le côté plutôt dogme et partisan, il venait en second.
06:50D'abord, la charge l'obligeait.
06:52Je n'ai plus rentré dans les sujets.
06:53J'ai vu prendre des décisions qui n'étaient pas forcément les plus simples, vu sa famille politique.
06:58J'ai trouvé cet homme courageux, oui.
07:00On a un petit peu changé de contexte politique, du coup, depuis.
07:03On a un peu changé.
07:04Voilà.
07:05Puis, du coup, tu rentres chez Suez.
07:07Donc, tu y passes neuf ans.
07:09Et d'ailleurs, Engie, ensuite, c'est neuf ans également.
07:11Donc, vous devez avoir une règle des neuf.
07:13En fait, c'est le même groupe.
07:14C'est-à-dire que c'est Suez qui devient GDF, Suez qui devient Engie.
07:17Et la partie, voilà.
07:19Donc, c'est un groupe qui se constitue.
07:21Je suis rentrée dans cette maison et j'y ai passé presque 20 ans.
07:28Et donc, du coup, pour la partie Suez, en tout cas, sur la première partie, tu as différents rôles.
07:33Et puis, tu finis directrice générale de la Lyonnaise des Eaux.
07:36Premier poste de DG.
07:37Oui.
07:38Donc là, on est dix ans après le début de ta carrière.
07:42Oui.
07:43Tu arrives directrice générale de la Lyonnaise des Eaux.
07:45Il y a quoi ? Il y a combien de personnes à ce moment-là dans la boîte ?
07:47Il y a dix mille personnes.
07:48Dix mille personnes, oui.
07:49Même si effectivement en carrière de haut vol, mais quand même.
07:52Qu'est-ce qu'on se dit à ce moment-là, du haut de ces dix années d'expérience,
07:56quand on prend un leadership sur dix mille personnes et sur une boîte aussi emblématique qu'en France ?
08:01C'était un gros challenge.
08:03Je me souviens bien qu'en arrivant dans cette boîte, je me suis dit que j'étais plus jeune que la plupart des gens.
08:10C'était une entreprise qui avait besoin de bouger, en fait, qui avait besoin de se réinventer, qui s'était endormie un peu, disons, sur des modèles historiques, qui ne marchaient plus trop bien.
08:20Et j'étais assez intimidée par le job.
08:22Moi, d'ailleurs, la personne qui m'a nommée, je l'ai challengée à ce moment.
08:25J'ai dit, attends, est-ce vraiment raisonnable ?
08:28Ça, c'est un peu féminin, je crois.
08:30Donc, je ne suis pas du tout arrivée du haut de mon expérience, comme tu dis.
08:33Tu vois, je suis vraiment arrivée en mode, bon…
08:35Et là, j'ai commis une première erreur.
08:37C'est que j'ai pris ça…
08:40Alors, la boîte, elle n'est pas bien sur le plan financier, déjà.
08:43Moi, j'ai lancé des plans classiques de réduction de coûts, d'innovation, de relance du commercial.
08:51Enfin, tu vois, les méthodes…
08:52Top line, bottom line, innovation.
08:53Oui, voilà.
08:54La totale.
08:55Comme méthode classique, ou plutôt, je dirais, conventionnelle.
09:02Ça a un peu marché, on a un peu redressé les comptes et tout.
09:06Et puis, un jour, la personne qui nous avait aidé, un consultant indépendant, extérieur,
09:12qui nous avait un peu aidé à monter tout ça, il vient me voir, il me dit, bon,
09:14maintenant, on va travailler sur le projet.
09:15Je dis, pardon, en fait…
09:17Ce n'est pas ce qu'on fait.
09:18C'est ce qu'on vient de faire pendant six mois, quoi.
09:20Il me dit, mais rien à voir.
09:21Il n'y a rien à voir.
09:23Ça ne fait pas le dessin de la Lyonnaise des eaux.
09:25Vous croyez vraiment que vous allez arriver à embarquer les gens sur des efforts difficiles et tout,
09:30sans qu'il y ait un projet un peu sympa, qui fasse du sens pour eux.
09:34En fait, moi, j'ai eu la chance de vivre ça assez tôt.
09:36Parce qu'en fait, je pense que c'est la clé du leadership aujourd'hui, ça.
09:39C'est savoir faire émerger un projet.
09:41Et cet homme, il m'a secouée.
09:43Je dis, je ne comprenais pas ce qu'il me disait.
09:44Sérieusement.
09:45Je lui ai expliqué moi mieux.
09:47Je n'arrivais pas à voir, en fait.
09:49C'est une rencontre importante.
09:52Oui, c'est une rencontre importante.
09:54Il m'a bien fait réfléchir.
09:56En deux mots, quand tu pars, enfin, quand tu pars, tu ne pars pas du coup, puisque le nouveau nom Engie, tu passes à la direction financière.
10:03Oui.
10:04Donc, trois ans.
10:05Oui, quatre même, je crois.
10:07Quatre ans, oui.
10:08J'avais trois ans, mais quatre ans.
10:10Donc, la direction financière a encore un autre aspect.
10:13Oui.
10:14Puis, directrice générale déléguée.
10:16Oui.
10:17Et directrice générale d'Engie.
10:18Oui.
10:19Donc, sur le moment, puisque, encore une fois, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
10:24Tu arrives, au moment où tu es directrice générale déléguée, sur un plan qui a marqué tout le monde.
10:29Qui est trois ans pour être décarboné à 100% au niveau d'Engie.
10:34Oui.
10:35Et au moment où tu passes directrice générale, il ne reste plus qu'un an, je crois, avant les échéances.
10:39C'est un challenge absolument ahurissant.
10:42Ça ne s'est pas passé en un jour, tu vois.
10:45Moi, je suis arrivée, donc, à la direction financière du groupe.
10:48Les résultats étaient en baisse, assez fortement.
10:53Et il y avait un peu deux écoles dans le groupe.
10:58Il y avait l'école qui consistait à...
11:00Enfin, il y a un certain nombre de gens qui disaient, bon, oui, nos résultats sont en baisse.
11:03En fait, nos centrales à charbon, on était leader mondial du charbon à l'époque,
11:07sont un peu moins appelées par le marché, mais ça va forcément revenir.
11:11De toute façon, au renouvelable, c'est émergent, ça ne marche pas.
11:14Parce qu'on se concentre sur les fondamentaux, ça ne peut que revenir.
11:16C'est trop cher, ça ne peut que revenir.
11:17Et dans la grille de lecture historique d'un ingénieur de l'énergie, c'est le rendement, c'est le CAPEX, etc.
11:23Et c'est vrai qu'en le regardant comme ça, il y avait...
11:26Je ne comprends pas.
11:27Il fallait, oui.
11:28Il y avait une grande partie de l'entreprise qui pensait ça.
11:31Et puis, il y avait une frange beaucoup plus marginale qui,
11:36mais plutôt autour de la machine à café, parce que c'était un peu dangereux à dire tout fort,
11:40en fait, il y a peut-être quand même quelque chose qui se passe.
11:43Tu vois, mais ça fait un moment maintenant, ce que je te raconte.
11:47C'est justement intéressant de voir ça au regard de tout ce qui s'est passé depuis 10 ans.
11:52Et mon premier job, ça a été de rendre cette discussion licite et officielle.
11:58C'est-à-dire de créer de l'espace pour ces gens-là.
12:01Parce que moi, si je puis dire ce qui m'a aidée, c'est que comme j'avais quitté les métiers de l'énergie pour me consacrer sur l'eau,
12:07j'étais assez naturellement dans un rôle entre guillemets de candide.
12:11Donc, j'ai interviewé plein de gens dans la boîte.
12:14J'étais directrice financière et pas directrice générale.
12:16Sauf que dans les comptes, dans le bilan, il y avait plein de centrales à charbon.
12:20Et je commençais à franchement me poser la question de savoir si elles allaient tourner vraiment 40 ans.
12:25Elles avaient été bâties pour ça.
12:27Donc, je me mets dans la posture auquel je questionne.
12:32Et puis, moi, j'ai eu l'intuition plutôt camp numéro 2, si tu veux, intuitivement.
12:39Et de fil en aiguille, voilà, cette intuition est devenue une conviction.
12:44Et j'ai porté l'idée que oui, non, en fait, ce n'était pas juste un petit creux.
12:49C'était un vrai virage et qu'il fallait le prendre tôt, en fait.
12:53Ce qui valait mieux le préempter, l'anticiper que de le subir.
12:56Alors même que, comme tu le dis, il y avait des usines de charbon qui avaient été construites pour 40 ans.
13:03J'imagine qu'on était à la moitié.
13:05Certaines, elles étaient toutes neuves, en fait.
13:07Toutes neuves, oui.
13:08Donc, on vient de faire des gros, gros capex sur des nouvelles usines et ce n'est pas facile.
13:13Mais tu sais, Mathieu, je vois ça dans beaucoup d'entreprises aujourd'hui.
13:16Ce n'est pas facile de réaliser que le métier sur lequel tu es, tu es devenu excellent.
13:20Tu as mis des décennies à devenir excellent.
13:22Tu t'es spécialisé, tu as trouvé les meilleurs partenaires, les meilleurs financeurs.
13:27Et honnêtement, en plus, avec un très bel objectif au cœur, tu vois, construire des centrales.
13:32Nous, on a construit des centrales dans plein de pays émergents pour amener de l'énergie.
13:36Enfin, c'était un groupe qui était très engagé.
13:38Ce n'est pas facile de réaliser que, en fait, ce n'est plus tout à fait cette excellence-là qui allait faire ton futur.
13:45Bref, on arrive à cette conviction. Je porte cette conviction.
13:49Et là, le board me dit, c'est super. En fait, du coup, vous allez le faire.
13:54C'est comme ça un peu. Je raccourcis parce qu'il y a eu plein d'étapes.
13:59Bien sûr. Et puis, on a un état actionnaire à 24% à l'époque, de mémoire.
14:04Oui.
14:05Donc, effectivement, il fallait également, du coup, j'imagine, parler avec pas mal de contreparties.
14:10Oui, c'est sûr. Et puis, le marché, en fait, peut-être le deuxième truc qui nous a bien aidé, c'est que j'ai été nommé et là, j'ai dit, j'ai besoin de 18 mois pour préparer le plan.
14:25Parce qu'une vision, on commençait à avoir une vision de ce qu'il fallait faire et qui commençait à être plus précis parce que juste on veut devenir leader de la transition énergétique, ce qui n'est pas vraiment une vision.
14:36Tu vois, c'est plus un slogan. Commencer à avoir une vision, commencer à dire OK, mais en fait, le point sur lequel nous, on peut être très bon, c'est ce qu'on avait appelé les 3D, les infrastructures d'énergie décarbonées, décentralisées, digitalisées.
14:51OK.
14:52Donc, on avait ça en tête, mais ça ne fait pas encore une stratégie, c'est à dire la stratégie, c'est où est-ce que tu mets tes CAPEX ? Où est-ce que tu mets tes ressources, plus généralement ?
15:01Et là, je pense que ça a été vital. J'ai dit au board, écoutez, j'ai besoin de temps.
15:0818 mois.
15:09J'ai besoin de 18 mois, ce qui est à la fois super long pour un groupe coté et très court parce que bâtir un pivot pareil en 18 mois, ce n'était pas rien quand même.
15:18Voilà. Et on a bâti avec les équipes des pays une feuille de route très fine pays par pays sur OK, qu'est-ce qu'on fait des centrales à charbon existantes ?
15:30À chaque fois qu'on a eu l'autorisation par le pays, on les a fermées.
15:33OK. Pas cédées.
15:34Et quand on n'a pas eu l'occasion de l'autorisation, on les a cédées. Et en gros, c'était 60-40. On a fermé 60%, vendu 40%.
15:42OK.
15:43Mais il y a des pays, je me souviens d'un voyage en Indonésie à ce moment-là. Moi, j'ai fait le tour du monde à ce moment-là plusieurs fois pour voir les équipes préparer l'avenir et aussi pour négocier avec les États sur ce qu'on pouvait faire.
15:55Bien sûr.
15:56Des centrales existantes, évidemment. Et je me souviens, typiquement en Indonésie, je me souviens du membre du gouvernement que j'avais rencontré qui m'avait dit, écoutez, madame, en fait, nous, on en a besoin de cette centrale.
16:06Donc, on a géré au mieux ça. Et puis surtout, et ça, ça me paraît vrai dans beaucoup d'entreprises, et c'est pour ça que je le dis, on a mis le poids sur le futur.
16:20Oui, bien sûr, on regardait ce qu'on allait faire des centrales existantes, mais surtout, on a fait bosser tout le monde et on a tous travaillé sur c'est quoi les besoins critiques ?
16:31Qu'est-ce qu'il y a à bâtir ? Qu'est-ce qu'il y a à déployer, en fait ? Et on a mis toute l'énergie du groupe là-dessus parce que c'est ça qui embarque.
16:40Si tu restes focalisé sur ce que tu as arrêté, c'est tétanisant. C'était notre plus gros métier. C'était là qui était notre plus grosse marge. C'était compliqué quand même.
16:49C'est une vraie confiance du board dans ta conviction et celle que tu t'es construite.
16:54Oui, c'est vrai. Et du coup, on a mis le poids sur le futur. On a bâti une feuille de route sur quatre ans. Pendant ces dix mois, on a aussi passé une espèce de deal avec le marché.
17:08L'État était assez ouvert. Il n'était pas non plus super convaincu. L'État était un peu neutre, on va dire.
17:13Et il disait, si les actionnaires suivent, voilà. Et donc, il y a eu aussi ce tour du monde-là, entre guillemets, d'aller recruter littéralement des actionnaires qui étaient prêts à suivre quelque chose qui était un U.
17:25Quelque chose qui était un U. En fait, la courbe, c'était un U. C'était une UCR. Il fallait vraiment... Oui, parce que tu t'arrêtes...
17:31Ce qui donne plus de vertige que la courbe en J. La courbe en U.
17:34Je ne sais pas, ça dépend de la profondeur de la courbe en J. Mais tu vois, en tout cas, ça a commencé par baisser. C'est ça que je veux dire. Et alors, on a recruté un pool suffisant d'actionnaires longs qui étaient prêts à baquer ça et qui ne nous ont jamais lâchés.
17:51Et on a passé, je m'en souviens, parce que moi, je faisais les roadshows à ce moment-là. Enfin, je les avais déjà en tant que CFO, mais je les ai poursuivis en tant que CEO. Je me souviens que les neuf premiers trimestres, c'était le début de la courbe. Les neuf premiers trimestres, les résultats étaient en baisse.
18:11Et meilleur que prévu, ce qui était essentiel, en fait, je réalise, mais en baisse. Et voilà, il marchait chaque fois. Vous y croyez toujours à votre histoire. Oh, oui, on y croit toujours. Bon, d'accord, on continue.
18:27Et donc, je me souviens bien de ce temps, en fait. C'était à la fois super court, 4 ans pour faire un pivot pareil et à la fois assez long. Mais toujours est-il que, et ça, c'est quand même, je trouve ça encourageant pour l'économie en général, parce que ce que l'énergie a vécu, l'économie, le reste de l'économie va le vivre maintenant, je crois.
18:49C'est que même dans des conditions où, honnêtement, les cartes n'étaient pas les meilleures, on était côté leader mondial d'une activité vraiment qui était devenue problématique, on avait plein de bonnes raisons de se casser la figure au milieu, on a délivré.
19:07On a fait 50% de création de valeur en 4 ans, ce qui était franchement très bien. Et donc, voilà, quoi, c'est possible.
19:14Je le disais en introduction, et vous avez été interviewée, célébrée maintes et maintes fois par rapport au fait que vous avez été la première femme CEO du CAC.
19:23Mais quelle est la question qu'on ne vous a jamais posée, que vous auriez aimée qu'on vous pose par rapport à ce rôle que vous avez pris, malgré vous, parce que c'est l'histoire qui fait que vous êtes la première.
19:33Mais voilà, quelle est la question qu'on ne vous a jamais posée et qu'on aurait dû vous poser ?
19:37C'est un peu l'inverse, Mathieu. C'est-à-dire que moi, ça m'est arrivé au début, il y avait énormément de curiosité.
19:43C'est comment une femme patron, alors ? C'est comment leadership au féminin ?
19:47C'était pas malveillant du tout, c'était plutôt sympa, mais en fait, c'est impossible de répondre à ça.
19:54Et je me souviens d'une fois, il y a une journaliste, mais super, c'était sympa comme question.
20:01Elle me dit, bon, alors c'est comment leadership au féminin ?
20:03Et je lui dis, écoutez, moi j'ai 39 collègues, par définition, et en fait, il n'y en a pas deux pareils.
20:07Je ne sais pas vous décrire le leadership au masculin.
20:09Donc, on avait beaucoup de curiosité, c'était assez scruté, en fait.
20:14Je pense, avec l'envie de définir ce modèle, l'œil n'était pas habitué, si tu veux.
20:21Avoir une femme à la tête d'un groupe comme ça, je pense que ça progresse quand même.
20:26Un souvenir par rapport à des gens qui vous ont félicité, des gens qui vous, au contraire,
20:32qui du coup n'avaient pas encore l'œil complètement habitué à cette nouvelle lumière
20:36et qui vous ont peut-être surpris par leur réaction ?
20:39Je me souviens d'une fois où j'ai fait partir de l'équipe quelqu'un, et en fait, assez vite.
20:48Parce que, bon, clairement, ça n'allait pas, il y avait de bonnes raisons que je ne vais pas développer,
20:51ce n'est pas le sujet.
20:53Mais ce qui m'avait frappée, c'est qu'il y avait eu plusieurs articles dans la presse là-dessus,
20:57justement, en lien avec, alors du coup, les femmes patrons, etc.
21:03Et le même jour, j'avais un collègue du CAC, je ne vais pas nommer,
21:06qui a viré la moitié de son équipe, mais nulle part, tu vois.
21:09Donc, voilà, je me souviens de cette, comment dire, cette curiosité.
21:14En parallèle de tout cela, administrateur de l'IFA, et également, à la vie, vous êtes dans des entretiens d'excellence
21:24dont on pourra reparler dans un instant, et vous avez fondé, co-fondé, et vous êtes la chairwoman de Blunomy.
21:31Oui.
21:31Alors, Blunomy, je lis une phrase que j'ai trouvée sur le site qui était assez intéressante.
21:35« Nous sommes les Blunomistes, une équipe originale d'entrepreneurs, business et d'experts
21:40qui réunit des compétences afin de casser les silos,
21:43afin d'ouvrir la voie à une société régénérative, décarbonée, circulaire et inclusive. »
21:50C'est…
21:51Ah ouais.
21:51Ah ouais, on y va là.
21:52Ah ouais, c'est nous, ouais.
21:53Alors, première question, donc sur Blunomy, une équipe originale d'entrepreneurs, business et d'experts.
21:58Ça veut dire que c'est un cabinet de conseil,
22:00c'est un endroit où il y a des senior advisors qui se positionnent,
22:04c'est du management de transition, qu'est-ce que c'est ?
22:07Si tu veux, on essaye de boucher un trou.
22:12Et on a fait… on est parti par des interviews de patrons.
22:15Alors, plutôt des patrons qui avaient envie de… qui sont plutôt pro-transition
22:18et qui sont plutôt d'avis qu'il y a intérêt à anticiper et à aller vite.
22:22En fait, qu'est-ce qui t'aiderait ? Qu'est-ce qui t'aiderait à transitionner ?
22:25Il y a un truc qui est sorti, qui est de dire en fait,
22:27les outils dont je dispose pour allouer le capital ne sont plus les bons.
22:31Alors, c'est quand même le boulot premier des dirigeants d'allouer les ressources.
22:40Et des patrons de fonds nous ont dit ça, des patrons de banques nous ont dit ça aussi.
22:46Non mais en réalité, les KPI dont on dispose, nous les financeurs, sur les entreprises,
22:52la manière dont on regarde leur valorisation par exemple,
22:55qui est un peu sommaire, historiquement dans le marché,
22:58tu prends l'Ebitda, tu multiplies par un multiple sectoriel et en fait…
23:03Mais ça, ça ne… on est dans un virage.
23:06Cette méthode ne te dit absolument pas…
23:09Où tu te situes sur la transition ?
23:10Si cette boîte que tu as devant toi, dont tu connais l'Ebitda et le multiple sectoriel,
23:14est en train de se préparer correctement ou pas.
23:16Donc en fait, voilà.
23:18Et du côté des entreprises, c'est pareil.
23:22Ce que les patrons nous ont dit quand on les a interrogés à ce moment-là,
23:24c'est… en réalité, moi, tout le monde me demande des CAPEX.
23:29Il y a les développeurs des métiers de demain qui me demandent des CAPEX,
23:31mais ça, c'était déjà vrai.
23:33Mais il y a les gens qui gèrent les business d'aujourd'hui qui m'en demandent aussi,
23:36parce que les risques physiques, parce que le besoin de décarboner,
23:38parce que… voilà, parce que des régulations qui changent, etc.
23:41Et je ne suis pas équipée correctement pour allouer ma ressource et mon capital
23:49avec le meilleur, je dirais, le meilleur return possible,
23:54la meilleure efficacité, la meilleure création de valeur possible.
23:57Voilà, nous, c'est ça qu'on fait, si tu veux.
23:59Alors, comment vous le faites ?
23:59Alors, on est hyper analytique.
24:02OK.
24:03On construit des modèles, des KPIs qui permettent de suivre quelque chose.
24:07Je vais vous donner un exemple.
24:08Tu vois, on travaille avec une grande firme d'hôtels, plein de sites dans le monde.
24:15En réalité, il faut réfléchir hôtel par hôtel.
24:17Cet hôtel-là, situé dans tel pays,
24:21est-ce que… qu'elle est en fait…
24:23Quelles sont les conditions dans lesquelles il est plongé ?
24:25Est-ce que le niveau de la mer ? Est-ce que le stress hydrique ?
24:28Est-ce que… etc.
24:29Est-ce que la réglementation va lui coller une pression très forte ou pas
24:33pour consommer moins d'eau, moins de ressources plus généralement ?
24:37Quelle est sa durée de vie ?
24:40Quelles sont ses feuilles de route de décarbonation ?
24:42Quelles sont ses extensions possibles ?
24:44Vraiment, regardez, en partant de l'actif, là, il faut être très pointu.
24:49Nous, on est à 80% des ingénieurs, en fait.
24:51Et c'est ça qu'on est capable de faire.
24:53Au niveau de l'actif, tu vois, on le fait aussi avec des grands acteurs de l'agroalimentaire.
24:59Ça peut être au niveau d'une ferme ou ça peut être au niveau d'une usine.
25:02C'est comprendre si cette usine est future-proof ou pas.
25:07Et comprendre tous les leviers possibles de protection et essayer d'évaluer s'il faut dépenser cet argent ou pas.
25:14Donc, c'est un vrai 360 entre un bureau d'études, du business, de l'expertise et de l'impact.
25:20Et en remontant à la direction générale.
25:22Et c'est ça le truc.
25:23C'est qu'en fait, il faut faire ça sur chaque point.
25:25Et après, tu as une espèce d'ordre du mérite de tes choix possibles.
25:29Et quand tu es CFO ou quand tu es CEO, c'est de ça que tu as besoin.
25:34Quand on voit qu'aujourd'hui, top line, bottom line pour toutes les boîtes, c'est compliqué.
25:39Je parle justement d'un niveau classique quand tu n'es pas sur un nouveau projet transformant.
25:44Que le new normal, c'est la crise.
25:48Donc, il y a peu de marge de manœuvre.
25:50C'est compliqué.
25:51Les financements, l'inflation, la géopo, tout ce que l'on dit.
25:54Comment on tient le coup quand le court terme vient autant nous chatouiller sur les engagements long terme
26:00et sur cette vision qui réclame un tout petit peu de sérénité quand même ?
26:05Tu as raison, c'est tout le point.
26:07Et je dirais, c'est toute la noblesse du métier des bords et des dirigeants.
26:14Oui, effectivement, s'occuper des crises et vérifier qu'on ne se casse pas la figure là maintenant.
26:18Mais c'est quand même toujours avoir en ligne de mire le long terme.
26:22Moi, je pense qu'on est dans une époque où on ne peut plus trop planifier.
26:26En fait, c'est-à-dire que l'horizon moyen terme, en fait, tu prends tous les pâmes de toutes les entreprises.
26:3480% d'entre elles sont assez faux.
26:37Ils se sont révélés assez faux.
26:38Il n'y a pas de raison de penser que les actuelles sont tellement plus justes.
26:41Je pense que...
26:42Alors, on peut se dire, très bien, on va essayer de planifier mieux.
26:45Bon, on va essayer de trouver des meilleurs experts, etc.
26:47Je crois que ce n'est pas tellement ça le sujet.
26:48Je pense que c'est inhérent à la période.
26:50Et pour moi, ce qui est super important, c'est d'arriver à être clair sur les tendances longues.
26:57Tu vois.
26:59Dans ce chaos, il y a quand même des choses assez claires.
27:02On va vers un monde qui est décarboné.
27:04On va vers un monde qui est beaucoup plus décentralisé.
27:08Le circulaire, c'est la décentralisation à grande échelle, en fait.
27:14Il y a un certain nombre de choses qui sont claires.
27:19Et qui sont des vrais guides pour la stratégie de l'entreprise.
27:25Ce sont des choses qui doivent être des piliers un peu immuables,
27:30qui permettent quand même de se reposer sur quelque chose.
27:31Ce sont des points de repère.
27:32Ce sont des points de repère.
27:34Et c'est à partir de ces points de repère que tu peux te bâtir une vision du futur.
27:38A la fois du futur du contexte, mais aussi du futur de l'entreprise dans ce contexte.
27:42Et pour moi, c'est ça la rampe.
27:45Il y a deux rampes.
27:45C'est le très long, c'est le très court.
27:48Là où...
27:49J'aime bien prendre une métaphore là-dessus.
27:53Casser les limites comme toutes les métaphores.
27:55Mais pour moi, c'est plus un moment d'explorateur.
27:58Tu vois, un explorateur, oui, il a clairement un sommet à atteindre.
28:06Et c'est ça qu'il guide.
28:07Et puis, il a plein de marécages à traverser.
28:11Et il a du jeu de jambes sur le court terme.
28:13Ce qui est très loin du monde du voyage.
28:15Le moyen du voyage, tu peux planifier.
28:17Tu as les différentes étapes.
28:19Et puis après, tu peux traquer les écarts entre ce que tu avais planifié.
28:22Et ce sont deux mondes différents.
28:26Ce sont des leaderships différents, de mon point de vue.
28:30Et je crois que, voilà, je crois que être patron d'entreprise aujourd'hui,
28:33c'est plutôt être un grand patron d'explos qu'un grand patron de voyage, à mon avis.
28:41C'est parfait.
28:42Tu me fais ma transition.
28:44Tu as parlé plusieurs fois de leadership depuis le début de cette interview.
28:47Quelle est pour toi la définition du leadership qui te paraît la plus juste
28:49ou en tout cas qui correspond à ta vision de ce sujet ?
28:52Pour moi, un leader, c'est quelqu'un qui d'abord sait faire émerger ce cap.
28:57Tu vois, l'explorateur, il est en équipe, il n'est pas tout seul.
29:01Si c'est lui tout seul qui dit, vous savez quoi, on va aller là-bas
29:04et puis taisez-vous, suivez-moi, j'exagère.
29:08Ben, au premier coup dur, ça ne tient pas.
29:12En fait, le premier job, et surtout dans un univers incertain comme ça,
29:15c'est d'arriver à faire émerger un cap sur lequel les gens se rejoignent.
29:19Et le deuxième, je crois que c'est faire émerger plein de leaders autour de lui.
29:28Parce qu'en fait, ok, le cap est là, le sommet là-bas,
29:33mais il y a plein d'obstacles tout le temps.
29:36On a besoin de plein de corps de métier pour l'ascension.
29:38Oui, et puis tu as besoin de plein de gens qui essayent des choses
29:42et puis à la fin de la journée, tu débriefes les chemins qui ont marché,
29:47les chemins qui n'ont pas marché.
29:48Donc un leader, il fait émerger le cap,
29:51mais il fait émerger une équipe qui est capable d'explorer ensemble
29:57et il gère ce très long, ce très court.
30:00Nous, on avait ce cap de long terme, c'était les 3D,
30:06et c'était plus précis que ça.
30:08Et puis on avait, toutes les 6 semaines,
30:11le top 80 d'ENGIE pendant deux jours.
30:15Et là, on débriefait.
30:15Qu'est-ce qui a marché ? Qu'est-ce qui n'a pas marché ?
30:17Qu'est-ce qu'on arrête ? Qu'est-ce qu'on continue ?
30:19Tu vois, ça, c'est vraiment l'étape de la journée,
30:22si je reprends la métaphore de l'explorateur,
30:24dans la pompe-pain.
30:27Et on voit que c'est quand même assez loin,
30:29comme job description,
30:32de ce qu'a pu être traditionnellement le dirigeant.
30:35Là, ce que je te décris, c'est quelque chose qui est assez différent
30:38et dans le processus et dans la posture aussi.
30:42Petite séquence traditionnelle de notre émission, Isabelle,
30:45je te propose de découvrir dans un instant
30:48une question d'un proche.
30:50Alors tu pourras nous dire qui c'est.
30:51vidéo que tu n'as évidemment pas eu l'occasion
30:55de regarder juste avant cette émission.
30:58Et donc, je te laisse la découvrir.
31:00Chère Isabelle,
31:02lorsque tu as travaillé pour Armand Group,
31:05que ce soit dans le cadre d'Angie
31:07ou de Bluenomy que tu diriges,
31:10ce qui m'a frappé, c'est à quel point
31:12tu es mobilisée et actrice de dynamique de changement.
31:17Alors ma question pour toi est la suivante.
31:18Qu'est-ce qui fait que toi, femme de formation d'ingénieur,
31:23tu es si mobilisée par le thème du leadership ?
31:27Quelles sont tes convictions en matière de leadership
31:29qui peuvent changer l'entreprise et qui peuvent changer le monde ?
31:31Hubert, de Bois-Rodon, pour ceux qui ne le connaissent pas,
31:36c'est un entrepreneur pour lequel j'ai infiniment de respect.
31:40C'est quelqu'un qui a repris quasiment à la barre du tribunal
31:44une entreprise qui n'allait pas bien
31:45et dont il a fait le leader mondial des étiquettes code barre.
31:50Tu sais, les étiquettes code barre qui sont sur les produits,
31:52une sur deux étiquettes dans le monde entier
31:56est produite par Armour Group.
31:57Le code barre qui est français.
31:58Qui est français.
31:59Qui est français comme à l'ancien.
32:00C'est un entrepreneur audacieux, courageux,
32:05humainement magnifique.
32:08Alors, oui, c'est vrai que leadership,
32:11c'est vrai que je pense en fait que
32:13c'est peut-être l'ingrédient dont on ne parle pas assez, tu vois.
32:17C'est supplément d'âme ?
32:19On parle beaucoup des besoins de ressources financières
32:22pour financer la transition.
32:23Je suis d'accord qu'il en faut, évidemment.
32:24Mais après, si tu as plein de financement disponible,
32:29mais pas les leaders pour les réfléchir,
32:31ce que la transition suppose en fait,
32:33c'est réfléchir l'argent.
32:34C'est ça.
32:35Réallouer les ressources, tu en parlais.
32:36Réallouer les ressources vers la transition,
32:38en fait, il ne va rien se passer.
32:40On parle beaucoup de la technologie.
32:41Oui, il faut de la technologie,
32:43il faut des technologies énergétiques,
32:45zéro carbone performe.
32:46Il faut tout ça.
32:47Mais si tu n'as pas du leadership
32:51pour orienter ça et les adopter,
32:55alors même que tout n'est pas encore complètement prêt,
32:56tu ne venais pas.
32:57Voilà, c'est le facteur humain, je crois.
33:02Je pense que cette transition,
33:03en fait, c'est d'abord ça.
33:06C'est d'abord une question d'engagement personnel,
33:12de courage, de capacité à prendre des risques,
33:17de dire je ne sais pas.
33:19Et puis, entre un mot leadership, finalement,
33:23pour finir sur la question,
33:24mais je pense que c'est l'ingrédient
33:26dont on ne réalise peut-être pas assez
33:31qu'il est l'ingrédient majeur.
33:34Je trouve qu'on n'en parle pas tout à fait encore
33:36non plus assez bien,
33:40même si ça progresse dans les universités,
33:41dans les écoles de management.
33:43Là-dessus, j'ai un très bon bouquin à recommander,
33:46si tu m'autorises.
33:46Ah, bien sûr.
33:47Qui s'appelle « Sans cartes ni boussole »,
33:51qui a été publié il y a quelques années.
33:53« Sans cartes ni boussole »,
33:54qui est un très beau livre.
33:56J'ai un lien avec ce livre, tu verras pourquoi.
33:58et qui est une réflexion sur
34:00en quoi est-ce que le job de leader
34:03est changé par le contexte lui-même.
34:07Est-ce qu'il est changé, oui ou non ?
34:09Et si oui, en quoi et pourquoi ?
34:10On a le Green Light Challenge.
34:17Alors, le Green Light Challenge,
34:18c'est je te donne,
34:19avec notre bureau d'accessoiriste hors pair,
34:24trois cartons qui vont te permettre
34:25de répondre à la question,
34:26avec donc Green Light, Red Light, Yellow Light
34:30et par rapport à un thème que je te donne.
34:34Alors, ton équilibre,
34:35alors on en a parlé encore une fois,
34:36mais ton équilibre vie pro, vie perso,
34:38toi aujourd'hui en tant qu'entrepreneur ?
34:40Tu vois, c'est un peu moins challenging qu'avant
34:42parce que mes enfants ont grandi,
34:44parce que j'ai plus de souplesse,
34:46je dirais, sur mon agenda
34:47qu'à l'époque d'Engine.
34:50Mais cela dit, tu vois,
34:50je crois que ça reste un sujet.
34:51Moi, je vais être très orange
34:52parce que c'est un sujet
34:53sur lequel on doit travailler toute sa vie.
34:55Moi, je me connais,
34:56je suis engagée,
34:57j'ai tendance à lancer plein de trucs.
34:59Il faut arriver à temporiser,
35:02à s'ancrer un petit peu.
35:04Passer de la direction générale
35:05d'un grand groupe
35:05à une structure complètement entrepreneuriale.
35:08Ah, vert.
35:10Passionnant, pas simple.
35:11Oui.
35:11Il faut re-questionner plein de choses,
35:13plein de réflexes,
35:14réapprendre à faire soi-même
35:16plein de choses que tu ne faisais pas.
35:18mais c'est une super expérience.
35:24L'adoption des sujets ESG,
35:27transition par le grand public ?
35:30Bah, orange, quoi.
35:31C'est-à-dire que ça progresse.
35:33Ça va très vite, même.
35:35En moins d'une génération,
35:36ça a fait des progrès phénoménaux.
35:38Maintenant, on n'est pas tout à fait
35:39à la bonne vitesse,
35:40on le sait aussi.
35:41L'adoption des sujets ESG,
35:43pas les corporate.
35:47Écoute,
35:48tu vas me dire que je fais trop de orange,
35:52mais en vrai,
35:53je crois que c'est quand même ça.
35:54On a le droit d'être en demi-teinte.
35:56Ce n'est pas de la demi-teinte.
35:57Tu vois, il faudrait que tu aies
35:58une autre couleur
35:58qui marque plutôt
36:00une vitesse de déplacement.
36:01Si ce que tu me demandes,
36:02c'est est-ce que ça évolue vite,
36:03je te dis vert.
36:05Voilà.
36:06Ça évolue vite.
36:06C'est-à-dire qu'on est en train
36:09de passer de l'ARSE Compliance
36:11à l'ARSE Business
36:12au futur profond.
36:13Et ça, ce sera le levier.
36:15C'est ça, le levier.
36:16Ça, c'est en train d'arriver.
36:17Nous, avec nos petits moyens,
36:19c'est l'objet de la création
36:21de Bluenomy,
36:21on y contribue
36:22avec les outils
36:23dont j'ai parlé,
36:25mais c'est en train de changer.
36:27L'adoption,
36:28ou en tout cas,
36:29la façon dont l'ESG est traitée
36:31par les institutions
36:33et le pouvoir public.
36:35Ça dépend où ?
36:37En France.
36:39Vert, je dirais.
36:41Oui ?
36:42Oui.
36:44Vert, beaucoup de...
36:46Je ne sais pas,
36:46tout est parfait.
36:48Mais je pense que l'Europe
36:49est quand même l'endroit du monde
36:51qui a la vision
36:51la plus stratégique du sujet.
36:53Alors, avec plein d'aléas,
36:55plein de réglementations
36:56qui ont un peu dérivé
36:57vers des centaines de kipi-aïs,
36:59ce n'est pas l'idée, évidemment.
37:00Mais enfin, dans l'intention,
37:02je pense que l'Europe,
37:03elle a compris
37:03que c'était son intérêt
37:05de rentrer dans des modèles
37:09plus circulaires
37:10où elle avait plus la maîtrise
37:11des choses,
37:12plus son destin en main.
37:14Le projet de l'Europe,
37:16de la France,
37:17ça pourrait coupler
37:18notre histoire,
37:19qu'elle soit industrielle
37:20ou d'art de vivre
37:21ou de luxury,
37:22avec le côté, justement,
37:23transition écologique
37:24et qu'un des bullet points
37:27du projet,
37:28ce soit d'un continent
37:29où il fait bon vivre,
37:30bon respirer,
37:31bien manger,
37:32bien vivre.
37:33Ça pourrait être ça,
37:34le projet ?
37:35Mais oui.
37:36Et qu'on vende ça
37:37à l'export, quoi.
37:38Oui, mais déjà,
37:39qu'on le vende en interne
37:40parce que si tu me permets ça,
37:42on manque d'un projet, là.
37:44On se laisse 18 mois
37:44pour leur dire.
37:45Non, mais cette notion de projet,
37:47on en a absolument besoin.
37:49Les gens n'ont pas...
37:50Mon expérience,
37:52je ne sais pas si tu partages,
37:53mais c'est que les gens
37:54sont prêts à faire des efforts
37:55quand il y a un projet
37:56motivant pour eux
37:58qui est là,
37:59qui est en visuel
38:00autour à la montagne
38:02au loin.
38:04Il faut ça.
38:05Et donc, oui,
38:05moi, je pense que...
38:07Ça peut faire partie des choses.
38:08Ça peut totalement
38:09faire partie des choses
38:10et redonner du sens aussi
38:11à la notion de territoire.
38:13Le circulaire,
38:14c'est du territoire.
38:15Qui est-ce que tu donnes
38:15un green light aujourd'hui
38:16si tu devais le donner
38:18à une personnalité ?
38:21J'ai envie de donner
38:23à Olivier Goua.
38:24Je ne sais pas
38:24si tu vois
38:26qui est Olivier Goua,
38:27qui est un homme
38:28dont l'histoire
38:29est magnifiquement racontée
38:30dans un très beau film
38:33documentaire
38:34qui s'appelle
38:34Un invincible été.
38:36Olivier Goua,
38:36pour ceux qui ne le connaissent pas,
38:37c'est quelqu'un
38:38qui a la maladie de Charcot.
38:40Et pour moi,
38:41c'est l'exemple
38:42spectaculaire
38:44du fait que
38:44on ne choisit
38:45pas ce qu'on vit dans sa vie
38:46ou pas toujours,
38:47mais qu'on peut choisir
38:49la façon dont on le vit.
38:51Et Olivier Goua,
38:53cet homme-là,
38:53il est inspirant.
38:56Et puis,
38:56ce qu'il dit
38:56est contagieux
38:57et moi,
38:58ça m'a aidée.
38:58C'est vrai.
38:59Est-ce que tu donnes
39:00un red light à quelqu'un
39:00ou est-ce que tu fais de joker ?
39:02Écoute,
39:04je dirais
39:04à l'administration de Trump
39:07en ce qu'elle
39:08nie la réalité.
39:10Moi,
39:10je trouve qu'il ne faut pas
39:11confondre les faits
39:12et les idées.
39:15Et un gouvernement
39:16qui censure
39:18les scientifiques,
39:19liquide les budgets
39:20de recherche
39:21et nie des faits
39:23qui sont pourtant
39:24réels et prouvés,
39:25moi,
39:25ça me...
39:26Je ne vois pas
39:27comment on bâtive
39:28une démocratie.
39:29c'est un peu
39:30tout le sujet.
39:31Avec ça,
39:31voilà.
39:32Je vois qu'on arrive
39:33dans très peu de temps
39:34à notre destination.
39:35Donc,
39:36on vous retrouve
39:37dans quelques instants
39:38directement au Square Marie Curie
39:39où Isabelle Cocher
39:40a voulu vous emmener
39:41aujourd'hui.
39:42A tout de suite.
39:49Alors,
39:50Isabelle Cocher,
39:50on est aujourd'hui
39:51au Square Marie Curie,
39:52je vous le disais.
39:53Pourquoi est-ce que
39:54tu voulais venir ici ?
39:55Au début,
39:56je voulais aller
39:57au lac de Panossière.
39:58Ah oui,
39:59c'est vrai,
39:59effectivement.
39:59Mais qui a plus
40:00de 200 km de Paris,
40:01c'était un peu compliqué.
40:02Mais venir ici,
40:03c'est un peu la même idée
40:04qui est d'aller visiter
40:06des ouvrages
40:09qui sont là
40:10pour protéger
40:11la ville,
40:13les villes d'ailleurs,
40:14contre les crues.
40:16Alors,
40:16on parle beaucoup
40:17des crues
40:17qui sont susceptibles
40:19d'arriver,
40:19mais l'ac de Panossière,
40:21c'est un très gros ouvrage.
40:22Et ici,
40:22nous avons sous les pieds
40:24un énorme bassin.
40:25C'est difficile à imaginer.
40:27Oui,
40:27c'est quoi ?
40:28C'est 50 mètres de diamètre ?
40:30C'est ça.
40:3150 mètres de diamètre,
40:32à peu près 30 mètres de profond.
40:35Si on mettait
40:36l'arc de Triomphe dedans,
40:38il rentrerait en largeur,
40:39il dépasserait un peu,
40:40mais ça donne quand même
40:41une bonne idée
40:41de ce dont on parle.
40:43Et en fait,
40:43je trouve ça important
40:45de mesurer que,
40:46oui,
40:46on ne va pas assez vite
40:47sur les sujets de transition,
40:48ni au niveau des pays,
40:49ni au niveau des entreprises,
40:51mais quand même
40:51il y a quand même
40:52plein de choses
40:53qui se passent.
40:54C'est ça que je voulais
40:54qu'on voit.
40:55Voilà.
40:56Qu'on voit avec des guillemets
40:57parce que...
40:57Qu'on voit,
40:58qu'on imagine en tout cas,
40:59mais effectivement,
40:59les choses vont dans le bon sens
41:00tout de même.
41:01Il y a des belles choses
41:02qui se passent.
41:03On parlait de leadership
41:04tout à l'heure
41:05et tu me parlais de cap.
41:06Quel est toi,
41:07ton mantra,
41:07ta boussole Isabelle
41:08face à l'inédit
41:10et que...
41:11Voilà.
41:11J'ai envie de te dire
41:14deux choses.
41:16La première,
41:17c'est que,
41:17en fait,
41:17tout est à inventer.
41:18Je trouve ça génial
41:19de vivre aujourd'hui,
41:20mais en fait,
41:20on ne se dit peut-être
41:21pas assez ça.
41:23Ce n'est pas un truc
41:24tout tracé,
41:25mais tout est à inventer,
41:26beaucoup de choses en tout cas,
41:27et je trouve ça enthousiasmant.
41:28Et la deuxième chose,
41:31quand ça m'est souvent arrivé
41:32d'être dans ce flou
41:34avec des technologies
41:35pas forcément prêtes,
41:37des trucs,
41:38une question qui m'a
41:39beaucoup aidée,
41:40du coup,
41:40je la partage,
41:41c'est de me demander
41:43dans quel sens
41:43je préférais me tromper.
41:45D'accord,
41:46OK.
41:46Quand tu es face
41:47à une décision,
41:48tu vois,
41:48il y a du pour,
41:49il y a du comment,
41:50tu peux faire la colonne
41:50des plus,
41:52la colonne des moins,
41:53puis tu as...
41:54Quelquefois,
41:55c'est compliqué
41:56de les voir clair.
41:58Moi,
41:59j'ai remarqué...
42:00De changer de prisme.
42:01Oui,
42:02j'ai remarqué que finalement,
42:03et ça,
42:04ça va chercher un peu plus profond
42:05sur les motivations personnelles,
42:07voilà,
42:08mais finalement,
42:10si je prends cette décision-là
42:12et que je me...
42:14Une décision,
42:14j'en ai une à prendre
42:15de toute façon,
42:18avec...
42:19Dans quel cas
42:19je serais plus à l'aise
42:20si je réalise
42:21que je me suis trompée ?
42:22Est-ce que les...
42:22Est-ce que le...
42:24Est-ce que ce,
42:25au nom de quoi
42:25je me serais trompée,
42:27il y a quelque chose
42:28qui est suffisamment important
42:29pour moi,
42:29en fait ?
42:31Donc,
42:31dans quel sens
42:32je préfère me trompée ?
42:32Moi,
42:33et ça,
42:33je continue à me poser
42:34cette question,
42:35ça marche souvent.
42:37Ça permet d'avoir
42:37une bonne continuité
42:39dans les décisions.
42:40Bon,
42:40une dernière question
42:41parce qu'on arrive
42:41à la fin de cette interview,
42:42Isabelle Cocher.
42:43qu'est-ce que tu souhaites
42:45aux jeunes femmes
42:46qui nous regardent,
42:47qui aujourd'hui
42:48sont actives,
42:48étudiantes,
42:49qui nous regardent
42:50dans cette émission
42:51et qui peuvent se dire,
42:52se demander,
42:53voilà,
42:53comment est-ce qu'un jour
42:54elles auront la possibilité
42:55de suivre un peu ta voie ?
42:59Oui,
42:59j'aurais plein de choses
43:00à leur dire.
43:02Qu'elles n'aient pas peur,
43:03déjà,
43:04en fait.
43:05Il y a plein de barrières
43:06qu'on peut se mettre.
43:07Est-ce que je peux avoir
43:07une famille,
43:08un boulot ?
43:08Bon,
43:08ben,
43:08voilà.
43:09Je ne suis pas la seule,
43:10d'ailleurs,
43:10mais il y a un certain nombre
43:11de gens comme moi
43:11qui ont réussi à faire les deux.
43:14Ça,
43:15c'est une première chose,
43:16je crois.
43:16J'aurais envie de leur dire.
43:17Ne vous brisez pas,
43:19en fait.
43:21Et puis,
43:22moi,
43:24j'encouragerais aussi
43:26à être fidèle
43:26à ceux à quoi on croit.
43:29Oser porter ses convictions,
43:30même quand ce n'est pas
43:31tout à fait mainstream.
43:33Oser dire ce qu'on pense.
43:34On est dans un moment
43:35où il y a de nouveau
43:37retour au leadership,
43:38un peu,
43:39finalement.
43:40Mais on a besoin de gens
43:41qui posent des questions.
43:42On a besoin de gens
43:43qui disent,
43:43mais tant est sûre,
43:44là,
43:44qu'en fait,
43:44il faut continuer
43:45à faire comme avant.
43:47Il faut oser faire ça.
43:48Et puis,
43:48je leur souhaite
43:48d'avoir autant de joie,
43:50quoi.
43:51Moi,
43:51j'ai eu dans ma vie professionnelle,
43:53j'ai eu une vie professionnelle.
43:53Et que tu continues
43:54à avoir avec Bluenomy
43:55tes associés.
43:56Absolument.
43:57Merci beaucoup,
43:58Isabelle Cocher.
43:58Merci, Mathieu.
43:59C'était un plaisir
43:59de te recevoir.
44:00Merci, Alessi.
44:01Merci infiniment.
44:03On vous dit au revoir.
44:04Merci infiniment
44:05d'avoir suivi
44:05ce nouvel épisode
44:06de Greenlight,
44:07la suite de vos programmes
44:08dans un instant
44:08sur Bsmart4Change.
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