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00:00– Retour à l'essentiel, on va plus loin à présent avec Niagale Bagayoko,
00:06directrice de l'African Security Sector Network.
00:08Bonjour Niagale. – Bonjour.
00:09– Et Gauthier Ribinski, chroniqueur international à France 24.
00:12Bonjour Gauthier. – Bonjour.
00:13– Au sommaire, il accuse le président de la Guinée-Bissau
00:16d'avoir organisé lui-même le coup d'État militaire.
00:18L'opposant Fernando Diaz sort du silence.
00:21Dans une déclaration à France 24, il assure avoir remporté
00:24l'élection présidentielle de dimanche dernier face aux sortants
00:26Omaro, Sissoko et Mbalo.
00:28Emmanuel Macron lui annonce le retour du service militaire ici en France,
00:32mais sur la base du volontariat.
00:34Un service national d'une durée de 10 mois est ouvert à 3 000 jeunes
00:38dès l'été 2026, avec à terme l'objectif de former jusqu'à 50 000 recrues chaque année
00:42pour les déployer uniquement sur le territoire national.
00:45Pas question pour eux d'aller combattre en Ukraine,
00:47tient bien à préciser le président de la République.
00:49C'est tout de suite, on va plus loin.
00:50Le Védridou en Guinée-Bissau, les frontières vont rouvrir,
01:07le couvre-feu est levé ce jeudi soir, au lendemain du renversement
01:10par l'armée du président civil, Omaro, Sissoko et Mbalo.
01:13On fait le point avec Sarah Sacco pour France 24 dans la région.
01:18Alors pour l'instant, la ville est encore une ville fantôme,
01:21mais cela devrait changer dès demain,
01:22puisque les militaires qui ont pris le pouvoir
01:24viennent de faire un communiqué dans lequel ils annoncent
01:26un retour à la normale pour demain,
01:29c'est-à-dire la fin de ces mesures de restriction
01:31qui pesaient sur le pays,
01:33à savoir l'interdiction de circuler,
01:35par exemple la fermetour de toutes les institutions,
01:37des écoles, une sorte de confinement en fait,
01:39qui avait été imposée depuis l'annonce de ce coup d'État hier.
01:44Et donc en attendant ce retour à la normale,
01:46ah oui, il est précisé également que toute manifestation en revanche
01:49dans les rues, etc., est parfaitement interdite.
01:52Donc en attendant ce retour à la normale
01:54qui est prévu pour demain,
01:56eh bien le pays reste vraiment à l'arrêt.
01:58Très peu de circulation, peu d'informations
02:00avec tous les médias suspendus.
02:02Les gens restent chez eux jusqu'à présent
02:05et il y a très peu d'activité économique,
02:07pour ne pas dire pratiquement aucune,
02:09ce qui est plus visible finalement,
02:10c'est la présence des militaires
02:11qui quadrille la capitale Bissau,
02:14en tout cas d'après tous les témoignages
02:15que nous avons recueillis aujourd'hui.
02:17Et vous me demandiez quel était le sort
02:19du président déchu,
02:21le président Mbalo et du principal opposant.
02:24Alors le président Mbalo est toujours aux mains des militaires,
02:27c'est d'ailleurs précisé dans le communiqué
02:29dont je vous parlais,
02:30le communiqué dit qu'il est entre les mains des militaires
02:33et qu'il se porte bien.
02:34Il y a d'autres personnalités de l'armée
02:36arrêtées en même temps que lui,
02:38notamment l'ancien chef d'état-major,
02:40son adjoint et le ministre de l'Intérieur.
02:42Quant au principal opposant,
02:44Domingo Chimoche Pereira,
02:45qu'on appelle la batte DSP,
02:47il est également aux arrêts depuis hier après-midi.
02:50Selon la Ligue guinéenne des droits de l'homme,
02:51il y a une quinzaine de personnalités
02:53qui sont actuellement détenues,
02:56dont cinq magistrats,
02:58qui étaient eux chargés de surveiller le dépouillement,
03:01ainsi que neuf personnalités de l'opposition.
03:03L'armée qui annonce une période de transition d'un an
03:07avec à la tête du pays un haut commandement militaire
03:09dirigé par celui qui était jusque-là
03:11chef d'état-major de l'armée,
03:12le général Horta Entam.
03:14Marion Meillet, nous dresse son portrait.
03:17Il est le nouveau visage de la Guinée-Bissau.
03:20Lors d'une cérémonie ultra sécurisée,
03:22le général Horta Enta a prêté serment au siège de l'état-major
03:25et devient pour un an président de la transition
03:28et du haut commandement militaire.
03:32Nous lutterons vigoureusement contre le trafic de drogue,
03:35la corruption d'État, la corruption politique
03:38et la corruption de la société guinéenne.
03:43Dans ce combat, les actions de l'armée
03:45visant à rétablir la sécurité et l'ordre national
03:47nécessitent la coopération de tous les Guinéens.
03:49C'est hier, à la mi-journée,
03:55que le pays est renversé par les militaires.
03:57Aux abords du palais présidentiel,
03:59des coups de feu retentissent.
04:01Des centaines de civils fuient alors la zone
04:02pour se mettre à l'abri.
04:04Le président Mbalo est ensuite arrêté
04:06alors que les résultats des élections présidentielles
04:08et législatives sont attendus.
04:11Ce scénario est remis en cause
04:12par le principal candidat de l'opposition.
04:16Je voulais simplement vous informer
04:18qu'une fois de plus,
04:18nous sommes la cible d'une tentative
04:20de coup d'État fabriquée de toute pièce.
04:24Je suis le vainqueur des élections.
04:26J'ai les rapports des bureaux de vote
04:27qui confirment ma victoire.
04:32Le processus électoral reste suspendu.
04:35C'est le quatrième coup d'État
04:36que le pays connaît depuis son indépendance
04:38en 1974.
04:42Niagale Bagayoko, autant le dire tout de suite,
04:43une partie des observateurs émettent des douces
04:45sur les apparences de ce coup d'État
04:47a survenu quatre jours après le premier tour
04:49de l'élection présidentielle.
04:50Et vous avez entendu Fernando Dias,
04:52l'opposant, interrogé par Marc Perelman,
04:55dont nous venions de voir un extrait
04:57dans ce reportage.
04:58Pour lui, pas de doute,
04:59le coup d'État viserait à empêcher sa victoire.
05:01Alors, il y a en effet deux hypothèses.
05:03Celle d'un coup d'État réel
05:07perpétré par une partie de l'armée
05:10qui peut être aussi divisée en interne
05:13ou celle d'une mascarade
05:15qui serait organisée par le président sortant,
05:19Umaru Sisoko M. Ballot,
05:22qui souhaiterait mettre fin
05:26au processus électoral
05:29parce qu'il n'aurait pas été victorieux
05:32dans les urnes.
05:33Et les interrogations demeurent à ce stade,
05:37même si les évolutions des dernières heures
05:40semblent confirmer l'hypothèse
05:44d'un coup de force militaire.
05:46Ce qui est très intéressant,
05:49ce qui concerne la Guinée-Bissau,
05:50c'est que même si en effet
05:51il ne s'agit que du quatrième coup d'État,
05:55il y a eu énormément de tentatives de putsch
05:59au cours des 30 dernières années.
06:03Il faut rappeler que ce pays
06:05est le seul à avoir acquis son indépendance
06:08contre l'ancien colonisateur portugais,
06:11donc en 1974,
06:13à travers la lutte armée.
06:16Donc les militaires ont un pouvoir particulier
06:19au sein de la société
06:23et du paysage politique intérieur
06:27et s'opposent aussi au parti d'indépendance
06:31qui est le PAIGC,
06:33qui n'a pas pu présenter de candidat
06:35et qui s'était rangé derrière
06:38le candidat d'opposition.
06:40Donc on est face à une scène nationale
06:43assez complexe en réalité.
06:45– Oui, les militaires
06:47qui ont donc toujours exercé
06:51un pouvoir important dans ce pays,
06:52d'ailleurs le général Entam qu'on a vu
06:54est lui-même un proche du président M. Ballos
06:56qui alimente Gauthier Ibinski
06:58les suspicions aujourd'hui
06:59sur un faux coup d'État
07:01ou une tentative de se maintenir au pouvoir
07:04sachant qu'aucun président jusqu'à présent
07:05n'a exercé de mandats consécutifs.
07:07– Voilà, ça serait une sorte d'auto-putsch
07:10avec effectivement l'aura qui consacre l'armée,
07:18cette armée qui donc avait défait
07:20le colonisateur portugais.
07:23Sauf que, alors j'en sais rien,
07:24c'est une question que je vous pose,
07:26est-ce qu'il n'y a pas aussi le rôle finalement
07:28des capitaines portugais,
07:30la révolution des œillets,
07:31qui à un moment donné disent
07:32on laisse tomber évidemment la colonisation,
07:35donc peut-être qu'il y a eu là aussi
07:37un concours de circonstances favorables.
07:39Mais là, si vous voulez, dans la procédure,
07:43le moyen qu'emploie l'armée,
07:47est-ce qu'effectivement c'est une manière
07:48de maquiller un retour
07:50ou une façon de se sauver pour Mbalo
07:53pour lequel les urnes auraient été défavorables ?
07:57Peut-être, mais est-ce que dans les deux cas,
08:00il n'y a pas, et nous en parions ici
08:01sur ce même plateau hier,
08:04est-ce qu'il n'y a pas le rôle
08:05de cette économie narco marquée
08:08et qui au fond crée des clics,
08:13des factions ou des fractions
08:14lesquelles, bien sûr, délaissent
08:16totalement ce qui est de l'intérêt général
08:18et qui gagnent, qui gangrènent,
08:20parce que ces gens-là aussi sont payés,
08:23qui gangrènent les différents modes,
08:26enfin les différentes sensibilités politiques.
08:29Ça ne veut pas dire qu'elles sont tous
08:30dans ce cas-là,
08:31mais que l'ensemble de la politique du pays,
08:34de la Guinée-Bissau,
08:35est avant tout déterminé par
08:37des prébandes du narcotrafic
08:42ou bien simplement la peur
08:43de déplaire à tel ou tel patron
08:46de cette économie-là
08:49et que donc on a affaire à, si vous voulez,
08:51à un jeu qui, en apparence,
08:52est un jeu personnel,
08:54comme on peut le voir dans d'autres pays,
08:56mais qui serait en même temps guidé
08:57ou téléguidé par cette industrie,
09:00entre guillemets, le lombant.
09:01– Oui, alors c'est pourtant précisément
09:04la lutte contre la drogue
09:05qu'invoquent les militaires
09:07pour avoir pris le pouvoir aujourd'hui.
09:09Ils auraient, selon eux,
09:11– Contré un coup d'État.
09:12– Identifié, voilà,
09:13un complot visant à déstabiliser le pays
09:17avec l'implication de barons nationaux de la drogue.
09:21Voilà ce qu'ils indiquent.
09:22C'est une intoxication ?
09:24– La question du trafic de drogue
09:27et notamment de cocaïne
09:29en provenance d'Amérique latine,
09:32la Guinée-Bissau étant une plaque tournante,
09:35a toujours été au cœur,
09:37au cours des 20 dernières années,
09:39de toutes les tentatives de réforme
09:41de l'appareil militaire.
09:42Il faut savoir que les partenaires internationaux,
09:46au premier rang desquels
09:47les Nations Unies et la CDEAO,
09:50ont énormément investi
09:52dans ce qu'on appelle le processus de réforme
09:54du système de sécurité bissau-guinéen.
09:58Il s'agissait notamment
10:00non seulement de réorganiser
10:03les services militaires,
10:04mais également les services de police
10:06qui étaient au nombre de neuf
10:07il y a une vingtaine d'années.
10:09Donc d'essayer de les réorganiser
10:13afin que notamment ils puissent lutter
10:15contre ce trafic de drogue
10:17qui gangrène effectivement
10:18les élites militaires,
10:19mais également les élites civiles.
10:22Je pense que dans le contexte actuel,
10:24on se trompe très souvent
10:25lorsqu'on oppose élites militaires
10:28et élites civiles.
10:29Il y a des connivences
10:31et des clans civilo-militaires
10:33qui s'opposent les uns aux autres
10:36au sein de l'établissement militaire
10:39et au sein des institutions civiles.
10:41Je pense que c'est plutôt de cette façon-là
10:43qu'il faut plutôt lire les choses.
10:45Le pouvoir militaire annonce dès à présent
10:49une réouverture des frontières,
10:51la fin du couvre-feu.
10:54Vous comprenez ce retour à la normale
10:55aussi rapide, Gauthier Binsky ?
10:57– Alors, vous savez que dans ce genre
11:00de configuration,
11:01il y a le moment où une armée,
11:04Pouchis,
11:05plaçons-nous dans cette hypothèse,
11:08qui agit, frappe,
11:09et qu'ensuite,
11:10par rapport à la population,
11:12il y a l'idée que si on maintient d'emblée
11:14la vice et la gangue,
11:17on s'aliène un certain nombre de soutiens.
11:20Et que donc, il faut,
11:21quand c'est possible,
11:22à leurs yeux,
11:22ouvrir,
11:23quitte après à fermer
11:24et à fermer encore plus brutalement.
11:27Donc là, il y a cette idée
11:29que la population qui est quand même,
11:33qui vit non seulement
11:34dans cette instabilité politique,
11:36mais qui ne voit pas,
11:38quels que soient les potentats
11:40ou les détenteurs du pouvoir,
11:42qui ne voient pas d'amélioration,
11:45en fonction aussi
11:46de ce que vous avez dit.
11:47C'est-à-dire qu'on sait
11:49que dans ce genre de cas de figure,
11:50il y a une captation des richesses,
11:52non seulement par le narcotrafic,
11:54mais aussi par ceux qui sont,
11:56justement, en quelque sorte,
11:57ces relais ou ces intermédiaires.
11:59Et je suis d'accord avec vous,
12:00que ce soit des élites civiles
12:01ou militaires.
12:03Donc à partir de là,
12:04si vous voulez,
12:04la population,
12:05elle,
12:05elle est délaissée
12:07et quand la CDAO,
12:09si j'ai bonne mémoire,
12:10a essayé de s'en mêler
12:11de manière très récente,
12:13ils ont été reçus
12:14ou quasiment jetés
12:16en dehors du pays
12:17parce que, justement,
12:18il y avait la volonté
12:19de ne pas être dérangé
12:21dans ces arrangements,
12:24on va dire,
12:25crapuleux
12:26avec le système des narcos.
12:29Donc,
12:30encore une fois,
12:31l'armée,
12:32dans ce cas de figure,
12:33n'a sans doute pas envie
12:35de s'aliener tout de suite
12:36un certain nombre de soutiens
12:38parce qu'elle sait aussi
12:39ce qu'on va lui reprocher.
12:40Ce que nous disons là
12:41n'est pas un grand mystère,
12:42n'est pas un secret
12:43de polichinelle en Guinée-Bissau.
12:45– Comment comprendre tout de même,
12:47Niagale Bagayoko,
12:48si le président
12:49Umaro,
12:50Sisoko,
12:51Mbalo,
12:52est derrière ce coup d'État
12:53ou qu'en tout cas,
12:53ce coup d'État
12:54sert d'une manière ou d'une autre
12:55ses intérêts
12:56à supposer
12:57qu'il ait été en mauvaise posture
12:59à l'issue du premier ton,
13:00dont on ignore toujours les résultats,
13:02comment expliquer dans ces conditions
13:03que c'est lui-même
13:05et l'opposant
13:07qui n'avait pas pu se présenter,
13:08Domingo Simoes Pereira
13:10qui était son précédent adversaire
13:11d'ailleurs en 2019
13:12qui ont été arrêtés
13:13et non pas Fernando Díaz,
13:16l'opposant réel cette fois-ci
13:17qui lui,
13:18si l'on en croit en tout cas
13:19ce que nous disait Marc Perelman
13:20il y a quelques minutes
13:21encore sur ce plateau,
13:22était en liberté
13:23il y a quelques heures encore.
13:25– C'est pour ça qu'il me semble
13:26que le premier scénario
13:28du véritable coup d'État
13:30pourrait effectivement
13:32paraître de plus en plus crédible
13:35en réalité.
13:36Il y a un autre enjeu
13:38qui est important
13:38c'est l'enjeu communautaire.
13:41C'est celui notamment
13:41de la surreprésentation
13:44de la communauté ballante
13:46au sein de l'armée actuellement
13:49ce qui est un paramètre
13:51très important
13:52mais il faut aussi rappeler
13:53que dans le contexte électoral
13:55il y a eu de très nombreux
13:57contentieux
13:58en réalité.
14:00L'un qui a impliqué
14:01la Cour suprême
14:03l'autre qui était relatif
14:05au fichier électoral
14:07et en ce qui concerne
14:09les intervenants extérieurs
14:10notamment la CDEAO
14:12on n'est absolument plus
14:13dans le cas de figure
14:14des années 90 et 2000
14:17où le Sénégal
14:19était la nation pilote
14:22des interventions
14:23parce que les présidents
14:24Ouad et Macky Sall
14:26étaient très investis
14:28en Guinée-Bissau
14:29en raison de la problématique
14:32de la Casamance
14:34en réalité.
14:35Aujourd'hui
14:36c'est beaucoup moins le cas
14:38du PASTEF au pouvoir
14:40aujourd'hui
14:41ceux qui redistribuent
14:42les cartes
14:43et ceux qui donnent
14:44une certaine marge
14:45de manœuvre
14:46pour un coup de force
14:48militaire
14:49sachant que la CDEAO
14:51n'a qu'une crainte
14:52aujourd'hui
14:53c'est de perdre
14:53un nouveau membre
14:54en réalité
14:55sur l'autel
14:57d'un autre coup d'État
14:59qu'elle condamnerait
15:00de manière
15:00beaucoup trop énergique.
15:02Un coup d'État
15:03d'ailleurs qui dans ses prises
15:04ressemble à ce qui s'était passé
15:05au Niger
15:05Mohamed Bajou
15:06mais toujours aujourd'hui
15:07détu par l'armée.
15:08Oui.
15:09Avec, alors je ne sais pas
15:10je vais peut-être faire
15:10l'avocat du diable
15:11pour contrebalancer
15:13ce que vous avez dit
15:13sur une certaine hypothèse
15:15est-ce que le président
15:18Mbalo
15:19voyant que précisément
15:20les urnes ne lui donnaient pas
15:22un cours très favorable
15:24non seulement
15:26aurait imaginé cette idée
15:27mais cette idée aussi
15:28vous voyez la dramatisation
15:29de la chose
15:30c'est-à-dire que
15:30s'il en ressort
15:31d'une manière ou d'une autre
15:32il dira
15:33vous voyez que j'ai la stature
15:34non seulement d'un homme d'État
15:36mais qu'il aura même
15:37suscité peut-être
15:38une forme d'empathie
15:39de gens qui n'étaient pas
15:41totalement sensibles
15:42à lui-même
15:43mais qui se disent
15:44tiens ce bonhomme
15:45a peut-être
15:45en plus on peut très bien dire
15:47il a la baraka finalement
15:48il se sort des griffes
15:49de Putschis
15:50ça a peut-être aussi
15:51enfin c'est pas propre
15:52à l'Afrique
15:53nous avons
15:54souvenez-vous
15:54comment Jacques Chirac
15:56en France en 1995
15:57tout d'un coup
15:57a suscité une sympathie
15:59énorme
16:00qui a conduit
16:01à son élection
16:02donc il y a aussi
16:03cet affect-là
16:04qui peut jouer
16:04autre actualité
16:06ce n'était guère une surprise
16:07la nouvelle avait largement
16:08été éventée
16:09en début de semaine
16:09Emmanuel Macron
16:10annonce le retour
16:12du service militaire
16:13ici en France
16:13mais sur la base
16:14du volontariat
16:15un service national
16:17d'une durée de 10 mois
16:18est ouvert à 3000 jeunes
16:19dès l'été 2026
16:20avec à terme
16:21l'objectif de former
16:2250 000 recrues
16:24un service militaire
16:26pour les jeunes majeurs
16:27volontaires
16:28qui seront formés
16:30au maniement
16:30des armes
16:31objectif
16:32renforcer
16:33l'armée française
16:34dès l'année prochaine
16:35dans ce monde incertain
16:37où la force prime
16:40sur le droit
16:40notre nation
16:42n'a le droit
16:44ni à la peur
16:45ni à la panique
16:47ni à l'impréparation
16:49alors les jeunes
16:50sont-ils prêts
16:51à devenir soldats
16:52le temps d'un service
16:53nous avons posé
16:54la question ce matin
16:55à des étudiants parisiens
16:57on irait bien
16:57les faire
16:58parce que les côtés sportifs
16:59ça en parle énormément
17:00j'avoue que moi non
17:01parce que j'ai d'autres projets
17:03dans la vie
17:03si il y en avait un
17:04obligatoire
17:05j'irais sans trop
17:07rechigner
17:08parce que si tout le monde
17:09y va
17:09il faut quand même
17:11se soutenir
17:11et faire une unité
17:13mais sinon
17:14volontaire
17:15je ne sais pas
17:16si j'irais
17:16concrètement
17:17le nouveau service national
17:19s'adresse essentiellement
17:20aux jeunes majeurs
17:2118 ou 19 ans
17:22qui devront
17:23s'engager pour 10 mois
17:24et pour une solde
17:26de 800 euros
17:27mensuels minimum
17:28nourris logés
17:29le dispositif
17:31remplacera
17:31le service national
17:32universel
17:33lancé par Emmanuel Macron
17:34en 2017
17:35mais cette fois
17:36il s'agira bien
17:37d'un service
17:38militaire
17:39de quoi rappeler
17:40quelques souvenirs
17:41à ces anciens conscrits
17:42rencontrés à Amiens
17:43j'ai donné 19 mois
17:45de ma jeunesse
17:46pour mon pays
17:47ça permet de
17:48de voir l'intérêt général
17:51de ne pas voir
17:53que sans problème
17:54c'est pour être
17:55pour tout le monde
17:55pas seulement
17:56sur la base de volontariat
17:57le président table
17:58sur 3000 jeunes engagés
18:00dès l'année prochaine
18:00pour effectuer des missions
18:02en France
18:03comme les rondes
18:03de l'opération Sentinelle
18:05par exemple
18:05en revanche
18:06pas d'opération extérieure
18:08à l'étranger
18:08Niagale Bagayoko
18:11Emmanuel Macron
18:11a pris soin
18:12de préciser effectivement
18:13que les jeunes concernés
18:14seront déployés
18:14uniquement sur le territoire
18:16national
18:16précision utile
18:18après les propos
18:18du chef d'état
18:19majeur des armées
18:20le général Mandon
18:20qui avait jugé
18:22la semaine passée
18:22que la France
18:23devrait être prête
18:23à accepter
18:24de perdre ses enfants
18:25en allusion
18:26à la Russie
18:28est-ce que cela va rassurer
18:29d'après vous
18:29d'éventuels futurs recrues ?
18:33Je pense qu'il y a
18:34de toute façon
18:35une sorte de
18:37si ce n'est de confusion
18:38en tout cas
18:39de doute
18:39aujourd'hui
18:40quant à ce que signifie
18:42l'engagement
18:43au service
18:45de la nation
18:46au service
18:47de la patrie
18:48il y a
18:49notamment
18:50en France
18:50un organisme
18:51qui s'appelle
18:52l'Institut
18:52des Hautes Études
18:53de Défense Nationale
18:55dont la mission
18:56est d'entretenir
18:57l'esprit de défense
18:58non seulement
18:59au sein de la jeunesse
19:01dont il est question
19:01aujourd'hui
19:02mais aussi
19:03au sein
19:03des élites
19:04économiques
19:06et institutionnelles
19:08aujourd'hui
19:09on s'aperçoit
19:11qu'il y a peut-être
19:12une confusion
19:13entre en effet
19:14un environnement
19:16géopolitique
19:17international
19:18qui est perçu
19:18comme étant
19:19de plus en plus
19:20menaçant
19:21et ce que signifie
19:22se mettre
19:23au service
19:24de la nation
19:24ce que signifie
19:25la servir
19:26et je ne suis pas
19:28certaine
19:28qu'aujourd'hui
19:29les Français
19:31dans leurs
19:32différentes catégories
19:34d'âge
19:34distinguent
19:35de manière
19:36très claire
19:36ce qui est le SNU
19:38le service national
19:39universel
19:40aujourd'hui
19:41le service national
19:43volontaire
19:44mais strictement
19:46militaire
19:47uniquement limité
19:49au territoire
19:50national
19:51ce qui signifie
19:51notamment
19:52servir
19:53dans des régiments
19:54en France
19:55métropolitaine
19:56ou dans les Outre-mer
19:56voire être déployé
19:58pour l'opération
19:59Sentinelle
20:00je pense qu'il y a
20:01encore besoin
20:02d'une très grande
20:03pédagogie
20:04pour clarifier
20:05les choses
20:06auprès de l'opinion
20:07publique
20:07et notamment
20:08auprès de la jeunesse
20:09qui, il faut le préciser
20:11n'est absolument
20:12pas monolithique
20:13parler des jeunes
20:15dire nos jeunes
20:17je ne suis pas
20:18certaine
20:18que ça renvoie
20:20à une véritable
20:21réalité
20:22il y a des jeunes
20:23extrêmement patriotes
20:25il y en a d'autres
20:25qui sont préoccupés
20:26par des questions
20:28beaucoup plus
20:29transnationales
20:30comme par exemple
20:30le changement climatique
20:31ou par
20:33tout simplement
20:34des questions
20:34plus
20:35pratiques
20:36et matérielles
20:37d'où l'idée
20:37d'ailleurs
20:37de faire
20:38ce service
20:39sur la base
20:39du volontariat
20:40alors
20:40en cas de crise
20:41majeure
20:42juge-t-il tout de même
20:43de préciser
20:44le chef de l'État
20:44le Parlement
20:45pourra autoriser
20:47de faire appel
20:47au-delà
20:48des seuls volontaires
20:49à ceux
20:49dont les compétences
20:50auront été repérées
20:51lors d'une journée
20:53de mobilisation
20:54le service national
20:55deviendrait alors
20:56obligatoire
20:57on n'est pas loin
20:58alors de la conscription
20:58c'est un point majeur
21:01avec ce que permettait
21:02la conscription
21:03c'était
21:04en temps de paix
21:05c'était aussi
21:06un examen sanitaire
21:07de ces classes d'âge
21:08examen aussi intellectuel
21:10mesurer
21:11l'illettrisme
21:12l'analphabétisme
21:13etc
21:14mais là
21:15la question
21:16qui se pose
21:17dans une société
21:18fracturée
21:19comme en France
21:19c'est que
21:20vous parliez
21:21des jeunes gens
21:21qui sont patriotes
21:22prenons un exemple
21:24a priori
21:25les jeunes de droite
21:26ou d'extrême droite
21:27sont censés être patriotes
21:28or le principal
21:29fondement idéologique
21:32de leur action
21:32c'est de dire
21:33cette guerre en Ukraine
21:34n'est pas la nôtre
21:35et d'ailleurs
21:36au fond
21:36Poutine
21:37pourquoi pas
21:38l'ordre qu'il a
21:39chez lui
21:39quelque chose
21:40peut-être d'enviable
21:41donc là
21:41vous avez
21:42dans l'immédiat
21:43c'est-à-dire
21:43pour ce service
21:45et dans son recrutement
21:47est-ce que vous n'avez pas
21:48là une forme
21:49de mur
21:50une forme d'empêchement
21:51et encore une fois
21:52par rapport
21:53à ce qu'a dit
21:54Emmanuel Macron
21:54sur l'ampleur
21:55de la menace
21:56est-ce que même 50 000
21:58recrues
22:00dans les caractéristiques
22:01qui ont été nommées
22:02pour 2035
22:04si j'ai bien compris
22:05les 50 000
22:06par an
22:06oui oui
22:07d'accord
22:08est-ce que c'est quelque chose
22:10de décisif
22:12c'est à la fois
22:13une formation
22:14militaire
22:15mais au fond
22:16ce qu'on comprend
22:16c'est qu'ils sont là
22:17pour secouer
22:19une forme
22:20d'aveuglement
22:21ou de passivité
22:22de la population
22:23et d'une certaine manière
22:25c'est un message
22:26et d'une certaine manière
22:27j'ai envie de dire
22:29que ce qu'avait dit
22:30le chef d'état-major
22:31en leur disant
22:32il y a un risque
22:33c'est pas si idiot
22:35que ça
22:35c'est-à-dire secouer
22:36cette conscience
22:37parce qu'en France
22:38il y a le déni
22:39il y a l'aveuglement
22:40par rapport à la réalité
22:41de la menace
22:42et puis il y a aussi
22:43les prises de position
22:44politique des uns
22:45et des autres
22:45pour vous il aurait dû
22:46être obligatoire
22:46si on nous écoute
22:48si on le remet
22:49pourquoi pas
22:50oui
22:50Niagale Bagayoko
22:52la France a-t-elle besoin
22:53de plus de soldats
22:54ou bien est-ce
22:55un moyen d'intégration
22:56ce service national
22:57parce qu'au fil des ans
22:59c'est ce qu'il était devenu
23:00dans les yeux
23:00d'un certain nombre
23:01de politiques
23:01qui voulaient le réintroduire
23:03d'ailleurs Emmanuel Macron
23:03lui-même
23:04avec ce service civique
23:05visait cet objectif-là
23:07aujourd'hui
23:07est-ce toujours
23:09l'objectif visé
23:09ou bien a-t-on
23:10tout simplement besoin
23:11de plus de bras
23:12comme nous le montre
23:14la Russie en Ukraine
23:15moi je pense
23:15qu'il y a
23:16les deux préoccupations
23:18la question de la cohésion nationale
23:23et du délitement
23:24de la solidarité
23:27et de la capacité
23:28à servir
23:29l'État
23:31lui-même
23:31et les intérêts
23:33supérieurs
23:35aux seuls intérêts individuels
23:38elle fait partie
23:40de la démarche
23:41qui est aujourd'hui
23:41entreprise
23:42mais c'est vrai
23:43qu'on se situe
23:44dans un contexte
23:45notamment européen
23:46où la plupart
23:48des pays
23:49si ce n'est
23:49la totalité
23:50d'entre eux
23:51se situent
23:52face à la même problématique
23:54où il est nécessaire
23:55de se préparer
23:57face à une menace
23:58alors le problème
24:00selon moi
24:00il est double
24:01c'est d'abord
24:02que la menace
24:04aujourd'hui
24:05elle est celle
24:06caractéristique
24:08de la Russie
24:08mais si l'on revient
24:10cinq ans en arrière
24:11ce n'était pas
24:12la plus importante
24:13donc à quoi
24:14doit-on se préparer
24:16aujourd'hui
24:16et d'autre part
24:18il y a au sein
24:19de chaque pays
24:20européen
24:21des forces
24:22vous citiez
24:23des partis politiques
24:24en France
24:25qui sont
24:26effectivement
24:27assez proches
24:28des pays
24:29qu'on considère
24:30comme une menace
24:30voire même isolationnistes
24:31par principe
24:32qui ne veulent pas
24:33de projection
24:34et des partis
24:34qui pourraient
24:35totalement arriver
24:36au pouvoir
24:36donc ce qui changerait
24:37totalement l'équation
24:38Gauthier Ribinsky
24:39tout de même
24:40ce qu'on a appris
24:41de cette guerre
24:42en Ukraine
24:43parce qu'on avait
24:44le sentiment
24:44depuis une vingtaine
24:45trentaine d'années
24:46que les guerres du futur
24:47se mèneraient
24:48sur le terrain
24:48des matériels
24:49et des armées
24:50ultra professionnalisées
24:52aujourd'hui
24:54on revient
24:55sur cette idée-là
24:56à nouveau
24:57la guerre
24:58demain
24:58ce pourrait être
24:59pardonnez-moi l'expression
25:00une grande boucherie
25:01c'est-à-dire
25:02envoyer sur le champ
25:03de bataille
25:03des rangées
25:05des régiments entiers
25:06oui
25:07avec
25:08bien sûr
25:09qu'il y a
25:10ce risque-là
25:11mais ça dépend aussi
25:12de la direction
25:13militaire ou politique
25:15que vous avez derrière
25:15c'est-à-dire qu'en Ukraine
25:17vous avez des vagues
25:18de soldats russes
25:20qui sont envoyés
25:20à la mort
25:21dans des conditions
25:22qui ne favorisent pas
25:24leur expérience
25:25quand ils en ont
25:26et que donc
25:27derrière ça
25:27vous avez la décision
25:28qui au fond
25:30est méprisante
25:32à l'égard
25:32des droits humains
25:33c'est ça
25:34qui gouverne
25:35un certain nombre
25:35de choses
25:36mais on nous réduit
25:37nous aussi
25:38finalement
25:38par l'équation
25:39que nous impose
25:39la Russie
25:40à en venir
25:41à la loi du nombre
25:41à notre tour
25:42est-ce que vous
25:43en revenir
25:43à la loi du nombre
25:44je ne suis pas certain
25:44je ne suis pas certain
25:45simplement le risque
25:47pour moi
25:47c'est de croire
25:48et de faire croire
25:49que cette mesure
25:50est une sorte de panacée
25:51et que de ce fait-là
25:53vous avez
25:53quand on parle
25:54d'intégration
25:55écoutez ça me fait
25:56penser à ce qu'on dit
25:57du sport ou du foot
25:58ça c'est l'aspect
25:59creusé républicain
26:00mais vous disiez
26:01vous-même
26:01il nous faut mobiliser
26:02aujourd'hui
26:03c'est qu'il faut
26:03davantage de bras
26:06oui mais surtout
26:07il faut savoir
26:08c'est ce que disait
26:09le général Mandon
26:10il faut savoir
26:10défendre ce que l'on est
26:12hors la société française
26:14et bien il y a des gens
26:14qui ne sont pas d'accord
26:15avec les autres
26:16pour définir ce que l'on est
26:17simplement associer
26:18les consciences
26:19à l'effort de guerre
26:19ou vraiment
26:20est-ce qu'il faut
26:21envoyer des soldats
26:22alors moi je vous rejoins
26:23sur le fait
26:24qu'il y a une illusion
26:25technologique
26:26qui est totalement
26:28contredite
26:29par ce qui se passe
26:30en effet
26:30en Ukraine
26:31mais également
26:32sur d'autres terrains
26:33la France a été
26:34très engagée
26:35dans la gestion
26:37de crise
26:37tout comme
26:38d'autres nations
26:39occidentales
26:40et on voit très bien
26:41qu'il y a eu
26:41de très lourdes défraites
26:43y compris
26:44notamment
26:44au Moyen-Orient
26:45on s'aperçoit
26:46que l'élément
26:47humain
26:48va demeurer
26:49central
26:50dans l'engagement
26:52stratégique
26:53et militaire
26:54et c'est peut-être
26:55de ça
26:55qu'on prend conscience
26:56n'en déplaise
26:58à tous
26:58les apôtres
27:00de la technologisation
27:02et de l'intégration
27:03de l'intelligence
27:04artificielle
27:05à tous les échelons
27:07de la décision
27:08militaire
27:09oui
27:09d'un mot de la fin
27:10l'élément humain
27:12est capital
27:12mais vous voyez
27:13comment il transforme
27:14la technologie
27:14c'est les drones
27:15ukrainiens
27:15fabriqués
27:16rafistolaient
27:17dans un but
27:18de combat
27:18et là c'est ça
27:19où le génie humain
27:20est là
27:20merci
27:21Niagali Bagayoko
27:23Gauthier Ibinski
27:23on va plus loin
27:24c'est terminé
27:24mais nous on se retrouve
27:25dans un instant
27:26on évoquera notamment
27:27la situation
27:28en Cisjordanie
27:29où une vidéo
27:29circule
27:30montrant
27:31des soldats
27:31israéliens
27:32abattant
27:33manifestement
27:33de sang froid
27:34deux palestiniens
27:35alors qu'ils s'étaient
27:36rendus
27:37l'autorité
27:39palestinienne
27:40dénonce
27:41un crime de guerre
27:41on va en parler
27:42dans un instant
27:42en soirée
27:48faites un tour
27:48complet
27:49de l'actualité
27:50dans l'actu
27:51360
27:51tous les faits
27:52toutes les clés
27:53pour décrypter
27:54les grands événements
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